« Acid jazz » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Acid}}
{{Infobox Musique (style)
{{à recycler}}
| nom = Acid jazz
{{sources|date=mars 2010}}
| origines stylistiques = [[Jazz]], [[musique soul|soul]], [[funk]], [[disco]]
L''''acid jazz''' (également appelé '''groove jazz''') est un style musical qui combine des influences de [[jazz]] avec des éléments issus de la [[musique soul]], du [[funk]], du [[disco]] et du [[hip-hop]]. L'acid jazz prend son essor dans les années 1980 et 1990, d'abord à [[Londres]] grâce à des labels comme [[Talkin' Loud]], puis dans le monde entier.
| origines culturelles = Milieu des [[années 1980]] ; [[Royaume-Uni]]
| instruments = [[Synthétiseur]], [[saxophone]]s, [[flûte]], [[trompette]], [[trombone (instrument)|trombone]], [[clarinette]], [[piano]], [[guitare électrique]], [[guitare basse|basse]], [[batterie (instrument)|batterie]], [[instrument à cordes|instruments à cordes]]
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| voir aussi = [[Cal Tjader]], [[jazz-funk]], [[jazz fusion]], [[smooth jazz]], [[trip hop]]
}}


L''''acid jazz''', ou '''club jazz''', est un [[genre musical]] mêlant éléments de [[jazz]], de [[musique soul|soul]], de [[funk]] et de [[disco]]. L'acid jazz est lancé dans la scène club de [[Londres]] au milieu des [[années 1980]] dans le mouvement rare groove et s'est depuis élargi jusqu'aux [[États-Unis]], au [[Japon]], en [[Europe de l'Est]] et au [[Brésil]]. Des groupes importants du genre incluent [[Brand New Heavies]], [[Incognito (groupe)|Incognito]], [[Us3]] et [[Jamiroquai]] originaires du Royaume-Uni, et [[Buckshot LeFonque]] originaire des États-Unis. La montée de la musique électronique club au milieu et à la fin des [[années 1990]] mène au déclin du mouvement. Certains groupes autrefois identifiés acid jazz sont désormais catégorisés sous les noms de [[jazz-funk]], de [[neo soul]] ou de [[hip-hop jazz]].
On reconnaît officiellement à [[Cal Tjader]] la paternité de l’acid jazz et la cofondation du label [[Skye Records]] avec ses amis [[Gábor Szabó]] et [[Gary McFarland]].


== Caractéristiques ==
Le nom « acid jazz » viendrait d'une plaisanterie survenue au cours d'une des soirées typiques du début du mouvement, en référence à l'« [[acid house]] » si populaire à cette époque.
[[Fichier:Gilles Peterson 01.jpg|vignette|gauche|[[Gilles Peterson]], souvent crédité pour avoir attribué le nom au genre.]]


Le nom du genre est apparemment utilisé pour la première fois par le disc jockey [[Gilles Peterson]]<ref name=Bush2001/> et Chris Bangs. Le nom est un jeu de mots entre le genre [[acid house]], à l'époque très joué dans les clubs britanniques des [[années 1980]]<ref name=Priceetal2011pp479-82>{{en}} E. G. Price, T. L. Kernodle and H. J. Maxile, eds, ''Encyclopedia of African American Music, Volume 3'' (Santa Barbra, CA: ABC-CLIO, 2011), {{ISBN|0-313-34199-0}}, {{p.|479–82}}.</ref>.
== Histoire ==
=== Réapparition ===
L'acid jazz réapparaît en 1987 avec la création du label homonyme par les [[Disc jockey|DJ]] anglais [[Gilles Peterson]] et Paul Martin. Ces deux derniers s'étaient rencontrés au cours des soirées de [[Nicky Holloway]] intitulées « Special Branch ». Ce mouvement constitue en fait une fédération de tribus urbaines gravitant autour du [[hip-hop]], du [[funk]] et de tous les autres transfuges du [[rhythm and blues]] et de la [[Pop (musique)|pop]] des « [[Mod (sous-culture)|Mods]] » réunies pour introduire un [[jazz]] éloigné de celui pratiqué par les représentants du genre dans la [[Grande-Bretagne]] des années [[Thatcher]].


L'acid jazz se compose de deux mouvements connexes. Le premier se base sur des chansons publiées par les DJs et producteurs axés rare jazz, en particulier des [[années 1960]] et [[années 1970|1970]], mêlant ce dernier à un rythme électronique<ref name=Gioia2011pp333-4/>. Le second se centre sur des groupes inspirés par ces chansons et ayant adopté une approche musicale groove<ref name=Priceetal2011pp479-82/>. L'acid jazz fait usage d'éléments de [[jazz]], de [[funk]] et de [[hip-hop]]. Le genre se rapproche beaucoup plus du jazz que n'importe quel autre style musical dance, mais sa capacité à maintenir le groove l'associe au funk, au hip-hop, et à la dance<ref name=AllmusicAcidJazz>{{en}} [http://www.allmusic.com/subgenre/acid-jazz-ma0000002414 "Acid Jazz"], ''[[AllMusic]]'', consulté le 6 janvier 2014.</ref>. Le style se caractérise par un groove dansant, et des compositions longues et répétitives. Il peut être [[rap|chanté]] et joué par un DJ<ref>{{en}} Mick Berry and Jason Gianni, ''The Drummer's Bible: How to Play Every Drum Style from Afro-Cuban to Zydeco'' (See Sharp Press, 2004), {{ISBN|1-884365-32-9}}, {{p.|68}}.</ref>.
Plus qu'un style musical à proprement parler, l'acid jazz serait donc, selon certains, ''{{citation|l'expression des exclus de la fête telle que la concevaient les gens du [[West-End]] londonien qui pratiquaient les filtrages racistes pour préserver un espace festif aseptisé, caractéristique des Darks Années 1980.}}'' {{Référence nécessaire}}


== Histoire ==
Au début des années 1990 le public, lassé par les années 1980 (« désert créatif » selon certains) et ses « micro-tendances » toutes marquées par le son du [[synthétiseur]] « glacial-glamour », se tourne vers le renouveau et la '''chaleur du groove'''. C’est la renaissance du son live, des performances vocales, des rythmes ternaires propre à la danse qui, moins utilisées durant les années 1980, qui souhaitent « ringardiser » à leur tour l’[[eurodance]] et la posture [[post-punk]] des [[néo-romantiques]] ([[new wave (musique)|new wave]], [[coldwave]] et autres, nés du génie de [[Joy Division]]).
=== Origines britanniques ===
[[Fichier:The Brand New Heavies By Daniel Åhs Karlsson.jpg|thumb|[[Brand New Heavies]], en 2013.]]


L'acid jazz est lancé sur la scène club [[Londres|londonienne]] au milieu des [[années 1980]], par des DJs du mouvement rare groove qui jouaient des chansons d'obscure jazz. Leur intérêt se centre sur le [[jazz fusion]], le [[jazz-funk]] et le [[soul jazz]] des années 1950 et 1960. Les chansons les plus significatives du genre proviennent du catalogue du label [[Blue Note Records|Blue Note]]<ref name=Bush2001/>. L'un de ces DJs, Gilles Peterson, résident de nombreux clubs londoniens dans les années 1980, se lance sur une petite [[radio pirate]] puis parvient à se populariser sur une radio locale plus populaire, Kiss-FM. En 1988, aux côtés du producteur Eddie Piller, il lance le label {{lien|Acid Jazz Records}}. Ils y publient la compilation ''{{lang|en|Totally Wired}}'', composée de chansons axées obscure jazz-funk des années 1970 et de quelques nouvelles chansons<ref name=Bush2001>{{en}} J. Bush, "Acid Jazz", in V. Bogdanov, ed., ''All Music Guide to Electronica: The Definitive Guide to Electronic Music'' (Milwaukee, WI: Backbeat Books, 2001), {{ISBN|0-87930-628-9}}, pages 647–649.</ref>. En 1990, Peterson fonde son propre label [[Talkin' Loud]] chez Phonogram Records<ref name="Larkin1998">{{Ouvrage|prénom=Colin|nom=Larkin|lien auteur=Colin Larkin|titre=The Virgin Encyclopedia of Dance Music |url=https://books.google.com/books?id=sTPaAAAAMAAJ |consulté le=2 juillet 2013 |année=1998 |éditeur=Virgin Books |isbn=978-0-7535-0252-5 |passage=334}}.</ref>. La société signe des groupes tels que [[Galliano (groupe)|Galliano]], Young Disciples et [[Urban Species]]<ref name=Bush2001/>. Un autre label britannique, Fourth And Broadway Records, est lancé en 1990 et publie une série de compilations sous le titre de ''{{lang|en|The Rebirth of Cool}}''. Des artistes comme [[Pharoah Sanders]], [[Stereo MC's]], le rappeur français [[MC Solaar]], l'équipe japonaise de production United Future Organization, et le saxophoniste [[Courtney Pine]], y participent<ref name=Bush2001/>.
=== La nouvelle tendance des années 1990 ===
Ainsi les années 1990 voient l'affirmation d'une nouvelle tendance, représentée par des musiciens qui, sous le nom du label d'[[Eddie Piller]] (Acid-Jazz), tentent de renouer avec les racines du jazz en lui rendant sa vocation première : danser sans oublier de penser. {{citation|A jazz thing}}, comme le clamera Guru de [[Gangstarr]]. C’est-à-dire une musique qui ne se veut ni réservée aux intellectuels et écoliers de la chose-jazz, ni livrée à la [[dance]] écervelée et au marché du disque. Avant que la [[house (musique)|house]] ne devienne la bande-son du milieu des années 1990, l’acid-jazz a bel et bien été le chant d'une époque(chute du mur de Berlin en 1989, « fin » des tensions est-ouest, retour à la croissance mondiale...).


En 1991, le genre se popularise grâce au succès des [[Brand New Heavies]]. Après la sortie de leur album éponyme en 1990 chez Acid Jazz Records, le groupe signe avec le label FFRR Records pour faire paraître leurs chansons à succès ''{{lang|en|Never Stop}}'' et ''{{lang|en|Dreams Come True}}''<ref name=Bush2001/>. Le label dénombre d'autres groupes comme Incognito et [[Us3]], dont la chanson ''{{lang|en|Cantaloop (Flip Fantasia)}}'' (1993) connait le succès dans le genre<ref name=Martin&Waters2011p362/>. Également populaire, [[Jamiroquai]], qui, d'abord signé chez Acid Jazz Records, signe avec [[Sony BMG]] pour y faire paraître leur album ''{{lang|en|Travelling Without Moving}}'' (1996), aidant à la popularisation de leur chanson ''{{lang|en|[[Virtual Insanity]]}}''<ref name=Priceetal2011pp479-82/>. D'autres groupes live incluent [[Stereo MC's]] et le James Taylor Quartet<ref name=AllmusicAcidJazz/>. Le succès de l'acid jazz est suivi par un nombre de compilations qui rendra le public confus quant à la nature du genre et de ses compositeurs<ref name=Bush2001/>.
=== Les années 2000 ===
Pour certains, les années 2000 semblent avoir éclipsé l’acid-jazz en tant que genre parce qu’elles jouent le revival des eighties. Les amateurs s'intéressent aux expériences des londoniens de Belleruche (chouchou du Jazz-Café à [[Camden Town]]), aux mix de Jazzanova, à N’Dea Davenport de retour avec les Brand New Heavies, au retour à la scène d’Incognito.


=== Scène américaine ===
== Caractéristiques musicales ==
[[Fichier:Guru (rapper).jpg|thumb|upright|left|[[Guru (rappeur)|Guru]], auteur de plusieurs albums jazz, dont ''{{lang|en|Jazzmatazz}}''.]]


Au début des [[années 1990]], des scènes locales d'acid jazz se développent aux [[États-Unis]]<ref name=Bush2001/>. Elles se lancent à [[New York]] en 1990 lorsque le promoteur britannique Maurice Bernstein, et son partenaire sud-africain, Jonathan Rudnick ouvrent Groove Academy au sous-sol du Metropolis Café de l'[[Union Square (New York)|Union Square]]. De cette Groove Academy se développent un label et une société<ref>{{en}} Mervyn Cooke et David Horn, eds, ''The Cambridge Companion to Jazz'' (Cambridge: Cambridge University Press, 2002), {{ISBN|0-521-66388-1}}, {{p.|237}}.</ref>. Le label [[Ubiquity Records]] se base à [[San Francisco]] et Solsonics à [[Los Angeles]]<ref name=Bush2001/>.
Un groupe typique d'acid jazz comprend généralement une partie rythmique ([[guitare basse]], [[guitare électrique]], [[batterie (musique)|batterie]]) et une partie « cuivres » ([[trompette (instrument)|trompette]], [[saxophone]], [[trombone (instrument)|trombone]], etc.), accompagnées d'un instrument à clavier ([[Fender Rhodes]]) et par le [[chant]]. [[Cal Tjader]] serait représentatif de ce courant musical et particulièrement de par son album coréalisé avec [[Eddie Palmieri]] en 1966, sorti conjointement chez [[Verve Records]] et [[Tico Records]].


Des groupes notables d'acid jazz ayant émergé de cette scène incluent [[A Tribe Called Quest]], auteur de l'album certifié multi-disques de platine ''{{lang|en|[[The Low End Theory]]}}'' (1991)<ref name=Gioia2011pp333-4/>, [[Buckshot LeFonque]], un projet musical de [[Branford Marsalis]], et [[Digable Planets]], récompensé d'un [[Grammy Awards|Grammy]] pour leur single ''{{lang|en|Rebirth of Slick (Cool Like Dat)}}'' en 1993<ref name=Martin&Waters2011p362>{{en}} H. Martin and K. Waters, ''Jazz: The First 100 Years'' (Cengage Learning, 3rd edn., 2011), {{ISBN|1-133-16927-9}}, {{p.|362}}.</ref>. Formé à [[New York]] en 1990, le Groove Collective produit son premier album homonyme en 1993 et continue à influencer le genre au vingt-et-unième siècle<ref name=Priceetal2011pp479-82/>. Le rappeur [[Guru (rappeur)|Guru]] fait paraître une série d'albums collaborative avec des figures majeures du jazz sous le titre de ''{{lang|en|Jazzmatazz}}''<ref name=Gioia2011pp333-4/>. Originaire de [[Chicago]], [[Liquid Soul]] se popularise à l'échelle nationale en 1996 grâce à leur LP homonyme réédité sur le label Ark21<ref>{{en}} J. Ankeny, [http://www.allmusic.com/artist/liquid-soul-mn0000293825/biography ''Liquid Soul: biography''], ''[[AllMusic]]'', consulté le 9 janvier 2013.</ref>.
== Jazz-rap ==


=== Scène internationale ===
Le mariage entre acid jazz et [[hip-hop]] a donné naissance au [[jazz rap]]. Celui-ci a été popularisé par des artistes comme [[Guru (rappeur)|Guru]] avec notamment ses compilations ''Jazzmatazz'', le groupe [[US3]], [[Urban Species]] ou en France [[MC Solaar]] à ses débuts.
L'acid jazz gagne en notoriété internationale dans des pays comme le [[Japon]], l'[[Allemagne]], le [[Brésil]] et l'[[Europe de l'Est]]<ref name=Gioia2011pp333-4>{{en}} Ted Gioia, ''The History of Jazz'' (Oxford: Oxford University Press, {{2e}} éd., 2011), {{ISBN|0-19-983187-4}}, {{p.|333–334}}.</ref>. Au Japon, la United Future Organization se popularise à l'international, en signant aux [[États-Unis]] en 1994<ref name=Ankeney2001p536>{{en}} J. Ankeny, "United Future Organization", in V. Bogdanov, ed., ''All Music Guide to Electronica: The Definitive Guide to Electronic Music'' (Milwaukee, WI: Backbeat Books, 2001), {{ISBN|0-87930-628-9}}, {{p.|536}}.</ref>. D'autres artistes japonais notables incluent [[Shin'ichi Ōsawa|Mondo Grosso]]<ref name=AllmusicAcidJazz/>, Gota Yashiki<ref name="Erlewine">{{lien web|langue=en|url={{Allmusic |class=artist |id=p81272/biography |pure_url=yes}} |titre=Biography: Gota |nom=Erlewine |prénom=Stephen Thomas |périodique=[[AllMusic]]|consulté le=23 juillet 2010}}.</ref>, ou plus récemment Shoji Meguro<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Shoji Meguro|url=https://megamitensei.fandom.com/wiki/Shoji_Meguro|site=Megami Tensei Wiki|consulté le=2019-10-04}}</ref>. En Europe de l'Est émergent des groupes comme [[Skalpel]], originaire de [[Pologne]]<ref>{{en}} [[Colin Larkin]], ''[[Encyclopedia of Popular Music|The Encyclopedia of Popular Music]], Volume 7'', {{ISBN|0-19-531373-9}}, (Oxford: Oxford University Press, {{4e}} éd., 2006), {{ISBN|0-19-531373-9}}, {{p.|503}}.</ref>.


== Voir aussi ==
=== Déclin et influence ===
La montée de la musique électronique club au milieu et à la fin des [[années 1990]] mène au déclin du mouvement<ref name=Bush2001/>. À l'aube du {{S-|XXI}}, le genre décline significativement et se mêle à d'autres formes musicales qui deviendront des genres distincts, et certains groupes autrefois identifiés acid jazz seront désormais catégorisés sous les noms de jazz-funk, de [[neo soul]] ou de [[hip-hop jazz]]<ref name=Priceetal2011pp479-82/>. Le magazine ''[[Q (magazine)|Q]]'' explique que l'{{citation|acid jazz a été la plus importante forme de jazz à émerger dans la scène britannique<ref name="Music">{{Ouvrage| prénom= Paul| nom= Du Noyer| lien auteur=Paul Du Noyer|année= 2003| titre= The Illustrated Encyclopedia of Music| edition= {{1re}}| éditeur= Flame Tree Publishing| lieu= Fulham, Londres| isbn= 1-904041-96-5| passage= 144}}.</ref>.}}
=== Articles connexes ===
{{Autres projets
| wiktionary = acide jazz
}}


== Notes et références ==
* [[Cal Tjader]] : père de l'acid Jazz.
{{Références}}
* [[Trip hop]]
* [[Smooth jazz]]
* [[Jazz funk]]
* [[Jazz-rock fusion]]
* [[Jazz rap]]
* [[Neo soul]]
* [[Liste des musiciens de musique afro-américaine]]


== Liens externes ==
{{Palette Genre jazz}}
* {{en}} [http://www.chrishunt.biz/features27.html 'What Is Acid Jazz?' feature, 1988] de Chris Hunt, sur chrishunt.biz
{{Portail|jazz|soul}}
* {{en}} [http://www.threeriversonline.com/ The Acid Jazz Channel (over 2000 jazz and acid jazz videos that play continuously.)] sur threeriversonline.com

{{Palette|Jazz|Musique électronique}}
{{Portail|jazz|soul et funk|musique électronique}}


[[Catégorie:Courant du jazz]]
[[Catégorie:Acid jazz|*]]
[[Catégorie:Acid jazz|*]]
[[Catégorie:Courant du jazz]]

Dernière version du 26 mars 2024 à 12:58

Acid jazz
Origines stylistiques Jazz, soul, funk, disco
Origines culturelles Milieu des années 1980 ; Royaume-Uni
Instruments typiques Synthétiseur, saxophones, flûte, trompette, trombone, clarinette, piano, guitare électrique, basse, batterie, instruments à cordes
Popularité Moyenne au Royaume-Uni
Voir aussi Cal Tjader, jazz-funk, jazz fusion, smooth jazz, trip hop

Genres dérivés

Nu jazz, nu-funk (en), trip hop

L'acid jazz, ou club jazz, est un genre musical mêlant éléments de jazz, de soul, de funk et de disco. L'acid jazz est lancé dans la scène club de Londres au milieu des années 1980 dans le mouvement rare groove et s'est depuis élargi jusqu'aux États-Unis, au Japon, en Europe de l'Est et au Brésil. Des groupes importants du genre incluent Brand New Heavies, Incognito, Us3 et Jamiroquai originaires du Royaume-Uni, et Buckshot LeFonque originaire des États-Unis. La montée de la musique électronique club au milieu et à la fin des années 1990 mène au déclin du mouvement. Certains groupes autrefois identifiés acid jazz sont désormais catégorisés sous les noms de jazz-funk, de neo soul ou de hip-hop jazz.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Gilles Peterson, souvent crédité pour avoir attribué le nom au genre.

Le nom du genre est apparemment utilisé pour la première fois par le disc jockey Gilles Peterson[1] et Chris Bangs. Le nom est un jeu de mots entre le genre acid house, à l'époque très joué dans les clubs britanniques des années 1980[2].

L'acid jazz se compose de deux mouvements connexes. Le premier se base sur des chansons publiées par les DJs et producteurs axés rare jazz, en particulier des années 1960 et 1970, mêlant ce dernier à un rythme électronique[3]. Le second se centre sur des groupes inspirés par ces chansons et ayant adopté une approche musicale groove[2]. L'acid jazz fait usage d'éléments de jazz, de funk et de hip-hop. Le genre se rapproche beaucoup plus du jazz que n'importe quel autre style musical dance, mais sa capacité à maintenir le groove l'associe au funk, au hip-hop, et à la dance[4]. Le style se caractérise par un groove dansant, et des compositions longues et répétitives. Il peut être chanté et joué par un DJ[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines britanniques[modifier | modifier le code]

Brand New Heavies, en 2013.

L'acid jazz est lancé sur la scène club londonienne au milieu des années 1980, par des DJs du mouvement rare groove qui jouaient des chansons d'obscure jazz. Leur intérêt se centre sur le jazz fusion, le jazz-funk et le soul jazz des années 1950 et 1960. Les chansons les plus significatives du genre proviennent du catalogue du label Blue Note[1]. L'un de ces DJs, Gilles Peterson, résident de nombreux clubs londoniens dans les années 1980, se lance sur une petite radio pirate puis parvient à se populariser sur une radio locale plus populaire, Kiss-FM. En 1988, aux côtés du producteur Eddie Piller, il lance le label Acid Jazz Records (en). Ils y publient la compilation Totally Wired, composée de chansons axées obscure jazz-funk des années 1970 et de quelques nouvelles chansons[1]. En 1990, Peterson fonde son propre label Talkin' Loud chez Phonogram Records[6]. La société signe des groupes tels que Galliano, Young Disciples et Urban Species[1]. Un autre label britannique, Fourth And Broadway Records, est lancé en 1990 et publie une série de compilations sous le titre de The Rebirth of Cool. Des artistes comme Pharoah Sanders, Stereo MC's, le rappeur français MC Solaar, l'équipe japonaise de production United Future Organization, et le saxophoniste Courtney Pine, y participent[1].

En 1991, le genre se popularise grâce au succès des Brand New Heavies. Après la sortie de leur album éponyme en 1990 chez Acid Jazz Records, le groupe signe avec le label FFRR Records pour faire paraître leurs chansons à succès Never Stop et Dreams Come True[1]. Le label dénombre d'autres groupes comme Incognito et Us3, dont la chanson Cantaloop (Flip Fantasia) (1993) connait le succès dans le genre[7]. Également populaire, Jamiroquai, qui, d'abord signé chez Acid Jazz Records, signe avec Sony BMG pour y faire paraître leur album Travelling Without Moving (1996), aidant à la popularisation de leur chanson Virtual Insanity[2]. D'autres groupes live incluent Stereo MC's et le James Taylor Quartet[4]. Le succès de l'acid jazz est suivi par un nombre de compilations qui rendra le public confus quant à la nature du genre et de ses compositeurs[1].

Scène américaine[modifier | modifier le code]

Guru, auteur de plusieurs albums jazz, dont Jazzmatazz.

Au début des années 1990, des scènes locales d'acid jazz se développent aux États-Unis[1]. Elles se lancent à New York en 1990 lorsque le promoteur britannique Maurice Bernstein, et son partenaire sud-africain, Jonathan Rudnick ouvrent Groove Academy au sous-sol du Metropolis Café de l'Union Square. De cette Groove Academy se développent un label et une société[8]. Le label Ubiquity Records se base à San Francisco et Solsonics à Los Angeles[1].

Des groupes notables d'acid jazz ayant émergé de cette scène incluent A Tribe Called Quest, auteur de l'album certifié multi-disques de platine The Low End Theory (1991)[3], Buckshot LeFonque, un projet musical de Branford Marsalis, et Digable Planets, récompensé d'un Grammy pour leur single Rebirth of Slick (Cool Like Dat) en 1993[7]. Formé à New York en 1990, le Groove Collective produit son premier album homonyme en 1993 et continue à influencer le genre au vingt-et-unième siècle[2]. Le rappeur Guru fait paraître une série d'albums collaborative avec des figures majeures du jazz sous le titre de Jazzmatazz[3]. Originaire de Chicago, Liquid Soul se popularise à l'échelle nationale en 1996 grâce à leur LP homonyme réédité sur le label Ark21[9].

Scène internationale[modifier | modifier le code]

L'acid jazz gagne en notoriété internationale dans des pays comme le Japon, l'Allemagne, le Brésil et l'Europe de l'Est[3]. Au Japon, la United Future Organization se popularise à l'international, en signant aux États-Unis en 1994[10]. D'autres artistes japonais notables incluent Mondo Grosso[4], Gota Yashiki[11], ou plus récemment Shoji Meguro[12]. En Europe de l'Est émergent des groupes comme Skalpel, originaire de Pologne[13].

Déclin et influence[modifier | modifier le code]

La montée de la musique électronique club au milieu et à la fin des années 1990 mène au déclin du mouvement[1]. À l'aube du XXIe siècle, le genre décline significativement et se mêle à d'autres formes musicales qui deviendront des genres distincts, et certains groupes autrefois identifiés acid jazz seront désormais catégorisés sous les noms de jazz-funk, de neo soul ou de hip-hop jazz[2]. Le magazine Q explique que l'« acid jazz a été la plus importante forme de jazz à émerger dans la scène britannique[14]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j (en) J. Bush, "Acid Jazz", in V. Bogdanov, ed., All Music Guide to Electronica: The Definitive Guide to Electronic Music (Milwaukee, WI: Backbeat Books, 2001), (ISBN 0-87930-628-9), pages 647–649.
  2. a b c d et e (en) E. G. Price, T. L. Kernodle and H. J. Maxile, eds, Encyclopedia of African American Music, Volume 3 (Santa Barbra, CA: ABC-CLIO, 2011), (ISBN 0-313-34199-0), p. 479–82.
  3. a b c et d (en) Ted Gioia, The History of Jazz (Oxford: Oxford University Press, 2e éd., 2011), (ISBN 0-19-983187-4), p. 333–334.
  4. a b et c (en) "Acid Jazz", AllMusic, consulté le 6 janvier 2014.
  5. (en) Mick Berry and Jason Gianni, The Drummer's Bible: How to Play Every Drum Style from Afro-Cuban to Zydeco (See Sharp Press, 2004), (ISBN 1-884365-32-9), p. 68.
  6. Colin Larkin, The Virgin Encyclopedia of Dance Music, Virgin Books, (ISBN 978-0-7535-0252-5, lire en ligne), p. 334.
  7. a et b (en) H. Martin and K. Waters, Jazz: The First 100 Years (Cengage Learning, 3rd edn., 2011), (ISBN 1-133-16927-9), p. 362.
  8. (en) Mervyn Cooke et David Horn, eds, The Cambridge Companion to Jazz (Cambridge: Cambridge University Press, 2002), (ISBN 0-521-66388-1), p. 237.
  9. (en) J. Ankeny, Liquid Soul: biography, AllMusic, consulté le 9 janvier 2013.
  10. (en) J. Ankeny, "United Future Organization", in V. Bogdanov, ed., All Music Guide to Electronica: The Definitive Guide to Electronic Music (Milwaukee, WI: Backbeat Books, 2001), (ISBN 0-87930-628-9), p. 536.
  11. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Biography: Gota », AllMusic (consulté le ).
  12. (en) « Shoji Meguro », sur Megami Tensei Wiki (consulté le )
  13. (en) Colin Larkin, The Encyclopedia of Popular Music, Volume 7, (ISBN 0-19-531373-9), (Oxford: Oxford University Press, 4e éd., 2006), (ISBN 0-19-531373-9), p. 503.
  14. Paul Du Noyer, The Illustrated Encyclopedia of Music, Fulham, Londres, Flame Tree Publishing, (ISBN 1-904041-96-5), p. 144.

Liens externes[modifier | modifier le code]