« Industrie musicale » : différence entre les versions

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[[Fichier:Industry and Music statues, Ethnographic museum, 2017 Lipótváros.jpg|vignette|Industrie et Musique ([[Allégorie|allégories]]) au [[Musée ethnographique (Budapest)|musée ethnographique]] de [[Budapest]]]]


L''''industrie musicale''' (appelée également '''industrie du disque''') désigne les activités qui contribuent à l'offre de produits musicaux obtenus par un processus industriel de reproduction (en général, le disque). Le terme fait référence plus explicitement à la filière de l'édition phonographique ; en réalité, il faudrait parler d'« industries musicales » au pluriel, regroupant ainsi toutes les activités de reproduction de la musique, par le processus industriel (produit physique) ou par le numérique (produit dématérialisé). De ce fait, on y englobe généralement l'édition musicale et même la facture instrumentale (voire aujourd'hui les logiciels de composition et de musique de synthèse).
L''''industrie musicale''' (appelée également '''industrie du disque''') désigne les activités qui contribuent à l'offre de produits musicaux obtenus par un [[processus industriel]] de reproduction (en général, le [[Disque microsillon|disque]]). Le terme fait référence plus explicitement à la filière de l'[[édition phonographique]] ; en réalité, il faudrait parler d'« industries musicales » au pluriel, regroupant ainsi toutes les activités de reproduction de la [[musique]], par le processus industriel (produit physique) ou par le numérique (produit dématérialisé). De ce fait, on y englobe généralement l'[[édition musicale]] et même la [[facture instrumentale]] (voire aujourd'hui les [[Logiciel|logiciels]] de composition et de musique de synthèse).


== Filières ==
== L'approche par les filières ==
Une « filière » regroupe un ensemble d'activités complémentaires et interdépendantes pour aboutir à un produit final disponible sur un marché. L'utilisation de ce concept pour l'industrie de la musique peut être plus ou moins large. La vision la plus large englobe la phase de création, au centre de laquelle se trouvent les [[compositeurs]] ([[:wikt:auteur|auteurs]] y compris les [[paroliers]] pour les chansons), les artistes interprètes, la phase d'édition (publishing) et la phase de production phonographique (enregistrement de la musique). On peut y ajouter le management d'artistes<ref>Pour la musique classique, c'est le terme « agent artistique » qui est le plus fréquent.</ref>.
Une « filière » regroupe un ensemble d'activités complémentaires et interdépendantes pour aboutir à un produit final disponible sur un marché. L'utilisation de ce concept pour l'industrie de la musique peut être plus ou moins large. La vision la plus large englobe la phase de création, au centre de laquelle se trouvent les [[compositeurs]] ([[:wikt:auteur|auteurs]] y compris les [[paroliers]] pour les [[Chanson|chansons]]), les artistes [[Interprète (musique)|interprètes]], la phase d'[[Édition musicale|édition]] (''publishing'') et la phase de production phonographique (enregistrement de la musique). On peut y ajouter le management d'artistes<ref>Pour la musique classique, c'est le terme « agent artistique » qui est le plus fréquent.</ref>.


Les [[producteur phonographique|producteurs phonographiques]] (ou éditeurs phonographiques) sont les acteurs qui interviennent dans le processus pour produire le "prototype" que l'on appelait à l'origine dans l'industrie du disque le master car il servait au pressage des disques. Ils financent l'enregistrement et la réalisation de la musique des artistes, commercialisent leurs produits et sont aussi des distributeurs. À partir des années 1970, quelques producteurs phonographiques, dont le nombre a varié entre six dans les années 1970 et trois en 2015, ont été appelés « [[majors]] » (à l'instar des [[Sociétés de production de cinéma américaines|majors cinématographiques]]) car ils constituaient un oligopole totalisant environ 70 % de parts de marché du marché mondial des ventes de production musicales et du publishing.
Les producteurs phonographiques (ou éditeurs phonographiques) sont les acteurs qui interviennent dans le processus pour produire le « [[prototype]] » que l'on appelait à l'origine dans l'industrie du disque le ''master'' car il servait au pressage des disques. Ils financent l'enregistrement et la réalisation de la musique des artistes, commercialisent leurs produits et sont aussi des distributeurs. À partir des années 1970, quelques producteurs phonographiques, dont le nombre a varié entre six dans les années 1970 et trois en 2015, ont été appelés « ''[[majors]]'' » (à l'instar des [[Sociétés de production de cinéma américaines|majors cinématographiques]]) car ils constituaient un [[oligopole]] totalisant environ 70 % de [[Part de marché|parts de marché]] du marché mondial des ventes de production musicales et du ''publishing''.


Les évolutions que l'on constate depuis une dizaine d'années montrent un accroissement important de l'[[autoproduction]], c'est-à-dire d'artistes qui produisent eux-mêmes l'enregistrement de leur musique, avec pour support final le CD ou le numérique.
Les évolutions que l'on constate depuis une dizaine d'années montrent un accroissement important de l'[[autoproduction]], c'est-à-dire d'artistes qui produisent eux-mêmes l'enregistrement de leur musique, avec pour support final le [[Disque compact|CD]] ou le [[Disque numérique|numérique]].


La vision élargie de la filière musicale, du fait de fortes interrelations entre spectacle et [[phonogramme]], peut inclure des activités d'entrepreneurs/producteurs de spectacles musicaux et de tourneurs. En effet, l'analogie est forte entre le producteur phonographique ou l'éditeur de musique pour la partition, qui reproduit un prototype et le producteur-tourneur qui met au point un spectacle (par exemple [[Live Nation]] pour [[U2]]) et le fait tourner dans le monde entier. Le rapport entre ces métiers de la scène et ceux de la musique enregistrée sont d'autant plus forts que de nombreux enregistrements ''live'' de concerts sont disponibles, aussi bien sous forme de phonogrammes, de vidéogrammes commercialisés ou mis à disposition sur des sites de musique en streaming (You Tube, Deezer...).
La vision élargie de la filière musicale, du fait de fortes interrelations entre spectacle et [[phonogramme]], peut inclure des activités d'[[Entrepreneur|entrepreneurs]]/producteurs de [[Comédie musicale|spectacles musicaux]] et de « tourneurs ». En effet, l'[[analogie]] est forte entre le producteur phonographique ou l'éditeur de musique pour la [[Partition (musique)|partition]], qui reproduit un [[prototype]] et le producteur-tourneur qui met au point un spectacle (par exemple [[Live Nation]] pour [[U2]]) et le fait tourner dans le monde entier. Le rapport entre ces métiers de la scène et ceux de la musique enregistrée sont d'autant plus forts que de nombreux enregistrements ''live'' de concerts sont disponibles, aussi bien sous forme de [[Phonogramme|phonogrammes]], de [[Vidéogramme|vidéogrammes]] commercialisés ou mis à disposition sur des sites de musique en [[streaming]] ([[YouTube]], [[Deezer]]…).


L'industrie musicale, dans une acception très large, peut inclure les médias audiovisuels qui diffusent la musique et qui ont des liens étroits avec les producteurs phonographiques. Ainsi, par exemple, les radios (tout particulièrement les musicales) doivent s'acquitter de la rémunération équitable qui est versée via la SPRE aux 4 sociétés de perception et de répartition des droits [[ADAMI]], [[SCPP]], [[SPEDIDAM]], [[SPPF]]. De nombreux accords existent pour les publicités entre les radios, les producteurs phonographiques et les télévisions. Les radios se sont également impliquées dans le financement de spectacles et de tournées sponsorisés par elles.
L'industrie musicale, dans une acception très large, peut inclure les [[Média|médias]] audiovisuels qui diffusent la musique et qui ont des liens étroits avec les producteurs phonographiques. Ainsi, par exemple, les radios (tout particulièrement les musicales) doivent s'acquitter de la rémunération équitable qui est versée via la [[Droits voisins du droit d'auteur en France|SPRE]] aux quatre sociétés de perception et de répartition des droits : [[ADAMI]], [[SCPP]], [[SPEDIDAM]], SPPF. De nombreux accords existent pour les [[Publicité|publicités]] entre les radios, les producteurs phonographiques et les télévisions. Les radios se sont également impliquées dans le financement de spectacles et de tournées [[Sponsor|sponsorisés]] par elles. Certaines entreprises se spécialisent en libération de droits musicaux, comme [[Music Rights Clearance (MRC)|Music Rights Clearance]].


La révolution du numérique et du web a été douloureuse pour l'industrie musicale. Elle fait néanmoins apparaître de nouveaux acteurs dans la filière, en particulier les services en ligne qui diffusent de la musique en [[streaming]], les plateformes de téléchargement, le e-commerce des phonogrammes.
La révolution du [[Son numérique (musique)|numérique]] et du [[World Wide Web|web]] a été douloureuse pour l'industrie musicale. Elle fait néanmoins apparaître de nouveaux acteurs dans la filière, en particulier les services en ligne qui diffusent de la musique en streaming, les [[Magasin de musique en ligne|plateformes de téléchargement]], le [[Commerce électronique|commerce en ligne]] des phonogrammes.


La filière correspond in fine à un [[système]] d'activités qui contribuent à une offre de masse des produits musicaux (matériels ou immatériels).
La filière correspond in fine à un [[système]] d'activités qui contribuent à une offre de masse des produits musicaux (matériels ou immatériels).


La musique a aussi été utilisée par des communicants ou commerciaux avec des objectifs politiques ou commerciaux, dont pour la propagande, la publicité, le sport, pour moduler ou influencer les comportements (dans les parkings, les super-marchés). C'est l'un des sujets d'intérêt du [[neuromarketing]]<ref>Gkaintatzis, A., Karantinou, K., van der Lubbe, R., & Constantinides, E. (2019). ''[https://ris.utwente.nl/ws/files/121375681/Gkaintatzis_etal_2019.pdf The effect of music on consumer behavior: A neuromarketing approach]''. In 27th Annual High Technology Small Firms Conference, HTSF, mai 2019</ref>.
== Une histoire industrielle et artistique riche d'évolutions et de crises ==

L'histoire de l'industrie musicale comporte quelques étapes ou dates importantes, parmi lesquelles la naissance du disque en 1898 grâce à l'ingénieur allemand [[Emile Berliner]], puis des améliorations successives qui amenèrent à un disque de cire (Columbia) comportant des enregistrements sur deux faces (Gramophone), d'abord acoustiques puis électriques (1925), la généralisation du standard technique à 78 tours (au début des années 1930), enfin le [[microsillon]] mis au point par les américains [[CBS Records|CBS]] et [[RCA Records|RCA]] (en 45 tours et 33 tours).
== Histoire ==
* 1964 - sortie de la [[cassette audio]] qui servira surtout comme support pour le développement de la copie privée (mais aussi de standards pour la commercialisation de la musique : des cassettes pré-enregistrées sont commercialisées)
{{Section à délister|date=août 2023}}
* 1978 - première [[crise du disque]] [[Disque microsillon|microsillon]]
[[Fichier:Gibbons and Stone Music Dealers and Publishers (estab. 1861) (3093718432).jpg|vignette|Gibbons et Stone (fondé en 1861), distributeurs et éditeurs de musique, [[Rochester (New York)|Rochester]], v. 1900]]

L'histoire de l'industrie musicale comporte quelques étapes ou dates importantes, parmi lesquelles la naissance du [[Disque microsillon|disque]] en 1898 grâce à l'ingénieur allemand [[Emile Berliner]], puis des améliorations successives qui amenèrent à un disque de [[cire]] ([[Columbia Records|Columbia]]) comportant des enregistrements sur deux faces ([[gramophone]]), d'abord [[Acoustique|acoustiques]] puis électriques (1925), la généralisation du standard technique à [[Disque 78 tours|78 tours]] (au début des années 1930), enfin le [[Disque microsillon|microsillon]] mis au point par les américains [[CBS Records|CBS]] et [[RCA Records|RCA]] (en 45 tours et 33 tours). Les années 2000 voient le développement de nouvelles technologies autour du numérique. Ces technologies permettent la dématérialisation, la compression des fichiers et l’envoi à distance, les plateformes de [[streaming]] ([[Deezer]], [[Spotify]], [[YouTube Music|YouTube]]…) ont de grands nombres d’abonnés. L’industrie musicale abandonne progressivement le modèle de la propriété (’achat de supports physiques) pour celui du droit d'accès<ref>Emilie Ruiz, Albéric Tellier, Julien Pénin ''Comprendre les transformations de l’industrie musicale. Une approche par le modèle d’affaires'', ''Revue française de gestion'', 2021/1 (N° 294), p. 79-97. DOI : 10.3166/rfg.2021.00505</ref>.

En 2001, les formats physiques, les CD, détiennent, plus de 97 % du chiffre d’affaires mondial de l’industrie musicale. En 2009, les supports de diffusion numérique correspondent à environ 25 % des du marché. En 2019, le chiffre d’affaires mondial du streaming musical est environ 9 milliards de dollars, près de 50 % des revenus totaux<ref>{{Lien web |auteur=Tristan Gaudiaut |titre=La métamorphose l'industrie musicale |url=https://fr.statista.com/infographie/15719/chiffre-d-affaires-industrie-musicale-par-segment/ |site=statista.com |date=28 février 2020}}</ref>.

* 1962 – Rachat de [[Mercury Records]] par [[Philips Records|Philips]]
* 1964 Sortie de la [[cassette audio]] qui servira surtout comme support pour le développement de la copie privée (mais aussi de standards pour la commercialisation de la musique : des cassettes pré-enregistrées sont commercialisées)
* 1972 – Création de la major du disque [[PolyGram]] à la suite de la fusion entre [[Deutsche Grammophon]] et Philips Phonografische Industrie
* 1978 Première [[crise du disque]] [[Disque microsillon|microsillon]]
* 1983 – Mise sur le marché européen du [[Disque compact|Compact Disque]] (1982 au Japon)<ref>Voir Mario d'Angelo, La renaissance du disque. Mutations mondiales d'une industrie culturelle, La Documentation Française, 1990 </ref>
* 1983 – Mise sur le marché européen du [[Disque compact|Compact Disque]] (1982 au Japon)<ref>Voir Mario d'Angelo, La renaissance du disque. Mutations mondiales d'une industrie culturelle, La Documentation Française, 1990 </ref>
* 1987 – Rachat de [[CBS Records]] par le groupe japonais [[Sony]]
* 1987 – Rachat de [[CBS Records]] par le groupe japonais [[Sony]]
* 1989 création de BMG par le rachat de RCA Records par [[Bertelsmann]] et fusion avec ARiola-Eurodisc filiale de Bertelsmann
* 1989 – Création de [[BMG Entertainment|BMG]] par le rachat de [[RCA Records]] par [[Bertelsmann]] et fusion avec [[Ariola-Eurodisc]], filiale de Bertelsmann
* Années 1990 : accélération de la [[Concentration d'un marché|concentration des acteurs du marché]] de l'édition musicale (publishing) autour des majors (EMI publishing ex Chapell, BMG publishing, Sony publishing, Universal publishing)
* Années 1990 : accélération de la [[Concentration d'un marché|concentration des acteurs du marché]] de l'édition musicale (''publishing'') autour des majors ([[EMI Group|EMI]] publishing ex Chapell, [[BMG Rights Management]], [[Sony Music Publishing]], [[Universal Music Group|Universal]] publishing)
* 1988 - 1992 - Explosion des ventes de [[CD audio]] en France. Autorisation de publicité pour le disque à la télévision.
* 1988 1992 - Explosion des ventes de [[CD audio]] en France. Autorisation de publicité pour le disque à la télévision.
* 1998 - Le groupe [[Philips]] cède PolyGram à [[Seagram]], propriétaire d'[[Universal Music Group]]
* 1999 – Début de [[Napster]]
* 1999 – Début de [[Napster]]
* 2000 – Naissance du [[peer-to-peer]]
* 2000 – Naissance du [[peer-to-peer]]
* 2002 – Le marché du disque "physique" chute. [[Crise du disque]].
* 2002 – Le marché du disque "physique" chute. [[Crise du disque]].
* 2003 – Arrivée du {{Lien|Copy Control|lang=en}} et premières condamnations. Lancement d’[[iTunes]].
* 2003 – Arrivée du ''[[Copy Control]]'' et premières condamnations. Lancement d’[[iTunes]].
* 2004 – Lancement de plateformes payantes aux USA ([[magasin de musique en ligne]])
* 2004 – Lancement de plateformes payantes aux [[États-Unis]] ([[magasin de musique en ligne]])
* 2004 – Rachat de [[BMG Entertainment|BMG]] par [[Sony Music Entertainment]]
* 2005 - [[Intégrale de disques|Intégrale]] Mozart publiée par Brilliant Classics/[[Abeille Musique]] (210000 coffrets vendus)
* 2005 – Intégrale [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] publiée par [[Brilliant Classics]]/[[Abeille Musique]] (210.000 coffrets vendus)
* 2007 – France : [[Rapport Olivennes]] en France pour lutter contre le piratage à travers les [[Fournisseur d'accès à internet|FAI]]
* 2009 - France : [[Loi Création et Internet|Loi Hadopi ou loi Création et Internet]]
* 2007 France : [[Rapport Olivennes]] en France pour lutter contre le [[Piratage sur Internet|piratage]] à travers les [[Fournisseur d'accès à internet|FAI]]
* 2009 – France : [[Loi Création et Internet|Loi Hadopi ou loi Création et Internet]]
* 2011 – Rachat d'[[EMI Group]] par Universal Music Group


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Annexes ==
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{{autres projets
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| wikiversity = Département:Industrie de la musique
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*[[Mario d'Angelo]], ''Socio-économie de la musique en France. Un système vulnérable'', La Documentation Française, 1997
* [[Mario d'Angelo]], ''Socio-économie de la musique en France. Un système vulnérable'', [[La Documentation française|La Documentation Française]], 1997
*Mario d'Angelo, ''La renaissance du disque; Mutations mondiales d'une industrie culturelle'', [[La Documentation Française]], 1990
* Mario d'Angelo, ''La renaissance du disque; Mutations mondiales d'une industrie culturelle'', [[La Documentation Française]], 1990
* {{Fi}} [[:fi:Pekka_Gronow|Pekka Gronow]], [[:fi:Ilpo_Saunio|Ilpo Saunio]], {{En}}''International History of the Recording Industry'', (édition illustrée, réimprimée, révisée), A&C Black, 1999, {{p.|416}}, {{ISBN|9780304705900}}. Lire [https://books.google.fr/books?id=paPRxPJ7jjEC&dq= en ligne]


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Crise du disque]]
* [[Crise du disque]]
*[[Label Discographique]]
* [[Label discographique]]
*[[Net Label]]
* [[Netlabel]]
*[[Artiste]]
* [[Artiste]]
*[[Culture Libre]]
* [[Culture libre]]
* [[Neuromarketing]]


=== Liens externes ===
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* {{fr}} [http://www.expressway.fr/la-production-musicale-grosses-guitares-ou-gros-sous-1/ Une description résumée du fonctionnement de l'industrie du disque] lien mort
* [http://www.expressway.fr/la-production-musicale-grosses-guitares-ou-gros-sous-1/ Une description résumée du fonctionnement de l'industrie du disque] lien mort
*{{fr}} [http://www.industriemusicale.com/analyse/lhistoire-de-la-concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/ L'histoire de la concentration majors/indépendants] lien mort
* [http://www.industriemusicale.com/analyse/lhistoire-de-la-concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/ L'histoire de la concentration majors/indépendants] lien mort
*{{fr}} [http://www.latribune.fr/opinions/20090708trib000397166/michael-jackson-la-fin-d-un-certain-business-model.html Mario d'Angelo : Michael Jackson, la fin d'un certain business model]
* [http://www.latribune.fr/opinions/20090708trib000397166/michael-jackson-la-fin-d-un-certain-business-model.html Mario d'Angelo : Michael Jackson, la fin d'un certain business model]


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Dernière version du 24 mars 2024 à 14:55

Industrie et Musique (allégories) au musée ethnographique de Budapest

L'industrie musicale (appelée également industrie du disque) désigne les activités qui contribuent à l'offre de produits musicaux obtenus par un processus industriel de reproduction (en général, le disque). Le terme fait référence plus explicitement à la filière de l'édition phonographique ; en réalité, il faudrait parler d'« industries musicales » au pluriel, regroupant ainsi toutes les activités de reproduction de la musique, par le processus industriel (produit physique) ou par le numérique (produit dématérialisé). De ce fait, on y englobe généralement l'édition musicale et même la facture instrumentale (voire aujourd'hui les logiciels de composition et de musique de synthèse).

Filières[modifier | modifier le code]

Une « filière » regroupe un ensemble d'activités complémentaires et interdépendantes pour aboutir à un produit final disponible sur un marché. L'utilisation de ce concept pour l'industrie de la musique peut être plus ou moins large. La vision la plus large englobe la phase de création, au centre de laquelle se trouvent les compositeurs (auteurs y compris les paroliers pour les chansons), les artistes interprètes, la phase d'édition (publishing) et la phase de production phonographique (enregistrement de la musique). On peut y ajouter le management d'artistes[1].

Les producteurs phonographiques (ou éditeurs phonographiques) sont les acteurs qui interviennent dans le processus pour produire le « prototype » que l'on appelait à l'origine dans l'industrie du disque le master car il servait au pressage des disques. Ils financent l'enregistrement et la réalisation de la musique des artistes, commercialisent leurs produits et sont aussi des distributeurs. À partir des années 1970, quelques producteurs phonographiques, dont le nombre a varié entre six dans les années 1970 et trois en 2015, ont été appelés « majors » (à l'instar des majors cinématographiques) car ils constituaient un oligopole totalisant environ 70 % de parts de marché du marché mondial des ventes de production musicales et du publishing.

Les évolutions que l'on constate depuis une dizaine d'années montrent un accroissement important de l'autoproduction, c'est-à-dire d'artistes qui produisent eux-mêmes l'enregistrement de leur musique, avec pour support final le CD ou le numérique.

La vision élargie de la filière musicale, du fait de fortes interrelations entre spectacle et phonogramme, peut inclure des activités d'entrepreneurs/producteurs de spectacles musicaux et de « tourneurs ». En effet, l'analogie est forte entre le producteur phonographique ou l'éditeur de musique pour la partition, qui reproduit un prototype et le producteur-tourneur qui met au point un spectacle (par exemple Live Nation pour U2) et le fait tourner dans le monde entier. Le rapport entre ces métiers de la scène et ceux de la musique enregistrée sont d'autant plus forts que de nombreux enregistrements live de concerts sont disponibles, aussi bien sous forme de phonogrammes, de vidéogrammes commercialisés ou mis à disposition sur des sites de musique en streaming (YouTube, Deezer…).

L'industrie musicale, dans une acception très large, peut inclure les médias audiovisuels qui diffusent la musique et qui ont des liens étroits avec les producteurs phonographiques. Ainsi, par exemple, les radios (tout particulièrement les musicales) doivent s'acquitter de la rémunération équitable qui est versée via la SPRE aux quatre sociétés de perception et de répartition des droits : ADAMI, SCPP, SPEDIDAM, SPPF. De nombreux accords existent pour les publicités entre les radios, les producteurs phonographiques et les télévisions. Les radios se sont également impliquées dans le financement de spectacles et de tournées sponsorisés par elles. Certaines entreprises se spécialisent en libération de droits musicaux, comme Music Rights Clearance.

La révolution du numérique et du web a été douloureuse pour l'industrie musicale. Elle fait néanmoins apparaître de nouveaux acteurs dans la filière, en particulier les services en ligne qui diffusent de la musique en streaming, les plateformes de téléchargement, le commerce en ligne des phonogrammes.

La filière correspond in fine à un système d'activités qui contribuent à une offre de masse des produits musicaux (matériels ou immatériels).

La musique a aussi été utilisée par des communicants ou commerciaux avec des objectifs politiques ou commerciaux, dont pour la propagande, la publicité, le sport, pour moduler ou influencer les comportements (dans les parkings, les super-marchés). C'est l'un des sujets d'intérêt du neuromarketing[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Gibbons et Stone (fondé en 1861), distributeurs et éditeurs de musique, Rochester, v. 1900

L'histoire de l'industrie musicale comporte quelques étapes ou dates importantes, parmi lesquelles la naissance du disque en 1898 grâce à l'ingénieur allemand Emile Berliner, puis des améliorations successives qui amenèrent à un disque de cire (Columbia) comportant des enregistrements sur deux faces (gramophone), d'abord acoustiques puis électriques (1925), la généralisation du standard technique à 78 tours (au début des années 1930), enfin le microsillon mis au point par les américains CBS et RCA (en 45 tours et 33 tours). Les années 2000 voient le développement de nouvelles technologies autour du numérique. Ces technologies permettent la dématérialisation, la compression des fichiers et l’envoi à distance, les plateformes de streaming (Deezer, Spotify, YouTube…) ont de grands nombres d’abonnés. L’industrie musicale abandonne progressivement le modèle de la propriété (’achat de supports physiques) pour celui du droit d'accès[3].

En 2001, les formats physiques, les CD, détiennent, plus de 97 % du chiffre d’affaires mondial de l’industrie musicale. En 2009, les supports de diffusion numérique correspondent à environ 25 % des du marché. En 2019, le chiffre d’affaires mondial du streaming musical est environ 9 milliards de dollars, près de 50 % des revenus totaux[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pour la musique classique, c'est le terme « agent artistique » qui est le plus fréquent.
  2. Gkaintatzis, A., Karantinou, K., van der Lubbe, R., & Constantinides, E. (2019). The effect of music on consumer behavior: A neuromarketing approach. In 27th Annual High Technology Small Firms Conference, HTSF, mai 2019
  3. Emilie Ruiz, Albéric Tellier, Julien Pénin Comprendre les transformations de l’industrie musicale. Une approche par le modèle d’affaires, Revue française de gestion, 2021/1 (N° 294), p. 79-97. DOI : 10.3166/rfg.2021.00505
  4. Tristan Gaudiaut, « La métamorphose l'industrie musicale », sur statista.com,
  5. Voir Mario d'Angelo, La renaissance du disque. Mutations mondiales d'une industrie culturelle, La Documentation Française, 1990

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]