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Une '''manufacture''' (du [[latin médiéval|latin]] ''manufactura'', « fait à la main ») est un lieu de fabrication dans lequel des [[Bien (économie)|produits]] sont fabriqués à la main par des [[ouvrier]]s.
Une '''manufacture''' (du [[latin médiéval|latin]] ''manufactura'', « fait à la main ») est un lieu de fabrication dans lequel des [[Bien (économie)|produits]] sont à l'origine fabriqués à la main par des [[ouvrier]]s et qui sert à désigner aujourd'hui une entreprise dans laquelle les biens sont produits directement ou indirectement ([[robotisation]]) par l'homme. Le terme est aujourd'hui particulièrement utilisé dans l'[[industrie horlogère]] pour désigner les entreprises, à l'image des marques des groupes [[Rolex]], [[Seiko]], [[Swatch Group|Swatch]] et [[Citizen (entreprise)|Citizen]] ou encore de la division horlogerie de [[Cartier (entreprise)|Cartier]], qui fabriquent elles-mêmes leurs propres [[Mouvement (horlogerie)|mouvements]], afin de les différencier de celles qui [[sous-traitance|sous-traitent]] partiellement ou intégralement cette fabrication.


Un '''objet manufacturé''' est au sens strict un [[objet]] [[Fabrication|fabriqué]] par des [[ouvrier]]s dans une ''manufacture''. Au sens large et actuel, cette expression désigne tout objet fabriqué directement ou indirectement (via des machines automatiques ou [[robot]]s) par l'Homme, dans une [[usine]] ou une [[fabrique]] [[Artisanat|artisanale]].
Un '''objet manufacturé''' est au sens strict un objet [[Fabrication|fabriqué]] par des [[ouvrier]]s dans une ''manufacture''. Au sens large et actuel, cette expression désigne tout objet fabriqué directement ou indirectement (via des machines automatiques ou [[robot]]s) par l'homme, dans une [[usine]] ou une [[fabrique (usine)|fabrique]] [[Artisanat|artisanale]].


== Manufactures privilégiées ==
== Manufactures privilégiées ==
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Il fallut donc que des maîtrises particulières soient créées avec un règlement particulier et qui leur permette d'organiser en grand de nouvelles productions. Ce règlement dérogatoire s'appelait un privilège, et l'établissement créé en conséquence, une manufacture privilégiée.
Il fallut donc que des maîtrises particulières soient créées avec un règlement particulier et qui leur permette d'organiser en grand de nouvelles productions. Ce règlement dérogatoire s'appelait un privilège, et l'établissement créé en conséquence, une manufacture privilégiée.


Les communautés de métier étaient conservées pour les productions traditionnelles, et leurs dispositions sociales (statut des apprentis, horaires, rémunérations,..) n'étaient pas abolies mais reprises dans le nouveau règlement de fabrique. Celui-ci était pris, selon les mêmes formes qu'un statut de communauté de métier, c'est-à-dire par [[Lettre patente]]s. Il s'agissait par conséquent d'établissements industriels et commerciaux à statut de droit public, et non de sociétés privées créées par un contrat.
Les communautés de métier étaient conservées pour les productions traditionnelles, et leurs dispositions sociales (statut des apprentis, horaires, rémunérations...) n'étaient pas abolies mais reprises dans le nouveau règlement de fabrique. Celui-ci était pris, selon les mêmes formes qu'un statut de communauté de métier, c'est-à-dire par [[Lettre patente]]s. Il s'agissait par conséquent d'établissements industriels et commerciaux à statut de droit public, et non de sociétés privées créées par un contrat.


Les principales manufactures ont été mises en place à la fin du {{XVIIe siècle}}, sous [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]]. L'objectif de sa politique mercantiliste est réduire l'attrait des [[rentes constituées]] et de la [[Histoire des bourses de valeurs#Rentes constituées et Louis d'or, premiers placements refuge|préférence française pour la rente]], pour orienter l'argent vers la production.
Les principales manufactures ont été mises en place à la fin du {{XVIIe siècle}}, sous [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]]. L'objectif de sa politique mercantiliste est réduire l'attrait des [[rentes constituées]] et de la [[Histoire des bourses de valeurs#Rentes constituées et louis d'or, premiers placements refuge|préférence française pour la rente]], pour orienter l'argent vers la production.


Dès 1663 et 1665, de nombreux établissements de ce type sont fondés comme la [[Manufacture des Gobelins]] et la [[manufacture des Glaces]], qui deviendra plus tard [[Saint-Gobain]]. En 1669, Colbert créé un métier axé sur la qualité des produits: [[Inspecteur général des Manufactures]].
Dès 1663 et 1665, de nombreux établissements de ce type sont fondés comme la [[Manufacture des Gobelins]] et la [[manufacture royale de glaces de miroirs|manufacture des Glaces]], qui deviendra plus tard [[Saint-Gobain]]. En 1669, Colbert créé un métier axé sur la qualité des produits: [[Inspecteur général des Manufactures]].


D'autres suivront, la [[Manufacture de Vincennes]] qui deviendra la [[Manufacture nationale de Sèvres]] (porcelaine) et la [[Manufacture de Beauvais]], qui s'ajoutent à celle des [[Manufacture des Gobelins|Gobelins]], fondée en 1664 par le hollandais [[Jean Glucq]], ou la [[Manufacture de la Savonnerie]]. Certaines sont devenues de grandes entreprises publiques passées depuis au secteur privé (exemple : [[Saint-Gobain]], la ''Compagnie des Glaces'').
D'autres suivront, la [[Manufacture de Vincennes]] qui deviendra la [[Manufacture nationale de Sèvres]] (porcelaine) et la [[Manufacture de Beauvais]], qui s'ajoutent à celle des [[Manufacture des Gobelins|Gobelins]], fondée en 1664 par le hollandais [[Jean Glucq]], ou la [[Manufacture de la Savonnerie]]. Certaines sont devenues de grandes entreprises publiques passées depuis au [[secteur privé]] (exemple : [[Saint-Gobain]], la ''Compagnie des Glaces'').


La [[Manufacture d'armes de Saint-Étienne]] sera fondée elle en 1764 à Saint-Étienne.
La [[Manufacture d'armes de Saint-Étienne]] sera fondée elle en 1764 à Saint-Étienne.


=== Manufactures et magasins créés ou relancés en France entre 1661 et 1764 ===
=== Manufactures et magasins créés ou relancés en France entre 1661 et 1766 ===
{{Article détaillé|Manufactures royales en France}}

* en [[1664|1663]]{{Lien à corriger|date=février 2016}}, la [[Manufacture de la savonnerie]], pour les tapis
* en [[1663]], la [[Manufacture de la savonnerie]], pour les tapis
* en [[1664|1663]]{{Lien à corriger|date=février 2016}}, la [[Manufacture des Gobelins]], pour la tapisserie et la teinture, créée par [[Barthelemy de Laffemas]]
* en [[1663]], la [[Manufacture des Gobelins]], pour la tapisserie et la teinture, créée par [[Barthélemy de Laffemas|Barthelemy de Laffemas]]
* en [[1664]], la [[Manufacture de bas de soie]] au métier, [[Château de Madrid]]
* en [[1664]], la [[Manufacture de bas de soie]] au métier, [[Château de Madrid]]
* en [[1664]], la [[Manufacture de Beauvais]], pour la tapisserie
* en [[1664]], la [[Manufacture de Beauvais]], pour la tapisserie
* en [[1665]], la [[Tapisserie d'Aubusson|Manufacture d'Aubusson]], pour la tapisserie
* en [[1665]], la [[Tapisserie d'Aubusson|Manufacture d'Aubusson]], pour la tapisserie
* en [[1665]], la [[Manufacture des Glaces]], une verrerie à [[Saint-Gobain]]
* en [[1665]], la [[Manufacture royale de glaces de miroirs|Manufacture des Glaces]], une verrerie à [[Saint-Gobain]]
* en [[1665]], un [[Magasin royal des armes]], alimenté par Saint-Étienne, à [[Paris]]
* en [[1665]], un [[Magasin royal des armes]], alimenté par Saint-Étienne, à [[Paris]]
* en [[1666]], la [[Compagnie royale des mines et fonderies du Languedoc]]
* en [[1666]], la [[Compagnie royale des mines et fonderies du Languedoc]]
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* en [[1667]], la [[Manufacture des draps de Villeneuvette]]
* en [[1667]], la [[Manufacture des draps de Villeneuvette]]
* en [[1667]], la [[Manufacture de draps des Saptes]]
* en [[1667]], la [[Manufacture de draps des Saptes]]
* en [[1667]], la [[Manufacture royale des moquettes]] à [[Abbeville]]
* en [[1670]], la [[Manufacture des rubans de Chevreuse]]
* en [[1670]], la [[Manufacture des rubans de Chevreuse]]
* en [[1674]], la [[Manufacture des tabacs]]
* en [[1674]], la [[Manufacture des tabacs]]
* en [[1690]], la [[Cristallerie de Portieux]]
* en [[1690]], la [[Cristallerie de Portieux]]
* en [[1707]], la [[Cristallerie de Vallérysthal]]
* en [[1707]], la [[Cristallerie de Vallérysthal]]
* en [[1730]], la Manufacture royale d'armes blanches d'[[Alsace]] à [[Klingenthal (Bas-Rhin)|Klingenthal]]
* en [[1730]], la [[Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément|Manufacture de Lunéville]]
* en [[1730]], la [[Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément|Manufacture de Lunéville]]
* en [[1735]], la [[Faïencerie de Niderviller|Manufacture de Niderviller]]
* en [[1735]], la [[Faïencerie de Niderviller|Manufacture de Niderviller]]
* en [[1740]], la [[Manufacture de Vincennes]], pour la porcelaine, qui déménagera à Sèvres en 1756
* en [[1740]], la [[Manufacture de Vincennes]], pour la porcelaine, qui déménagera à Sèvres en 1756
* en [[1756]], la [[Manufacture de Sèvres]], pour la porcelaine
* en [[1750]], la [[Manufacture Royale du Spalme]]
* en [[1755]], la [[Velours d'Amiens|Manufacture royale d'étoffes fleuries]], pour le velours imprimé
* en [[1756]], la [[Manufacture nationale de Sèvres|Manufacture de Sèvres]], pour la porcelaine
* en [[1764]], la [[Manufacture d'armes de Saint-Étienne]]
* en [[1764]], la [[Manufacture d'armes de Saint-Étienne]]
* en [[1764]], la [[Manufacture de Baccarat]]
* en [[1764]], la [[Baccarat (cristallerie)|Manufacture de Baccarat]]
* en [[1766]], la [[Velours d'Utrecht|Manufacture royale d'Amiens]], velours de coton pour les vêtements
* Très nombreuses lettres de privilèges pour des verreries, mines, forges, tuileries, corderies, manufacture de poudres, etc.
* Très nombreuses lettres de privilèges pour des verreries, mines, forges, tuileries, corderies, manufacture de poudres, etc.


Les Manufactures Nationales de l'État subsistantes sont la Manufacture de tapisserie des Gobelins, la Manufacture de Beauvais (ateliers situés à [[Paris]] et [[Beauvais]]), la Manufacture de la Savonnerie (ateliers situés à Paris et [[Lodève]]) rattachées depuis 1936 et 1937 au [[Mobilier national]], qui dépendent de l'administration générale du Mobilier national et des Manufactures nationales de tapis et tapisseries avec les Ateliers conservatoires nationaux de dentelle du [[Le Puy-en-Velay|Puy]] et d'[[Alençon]], ainsi que la Manufacture nationale de [[Sèvres]] ; la Manufacture nationale d'armes de [[Saint-Étienne]] ayant définitivement fermée ses portes en 2001. Il y a aussi la manufactures des œillets a Ivry-sur-Seine. Des artistes y habitent désormais.
Plusieurs d'entre elles demeurent sous forme de sociétés privées, notamment depuis la Révolution. Les Manufactures Nationales de l'État subsistantes sont la Manufacture de tapisserie des Gobelins, la Manufacture de Beauvais (ateliers situés à [[Paris]] et [[Beauvais]]), la Manufacture de la Savonnerie (ateliers situés à Paris et [[Lodève]]) rattachées depuis 1936 et 1937 au [[Mobilier national]], qui dépendent de l'administration générale du Mobilier national et des Manufactures nationales de tapis et tapisseries avec l'[[Dentelle du Puy#Atelier Conservatoire National de la Dentelle du Puy-en-Velay|Atelier conservatoire national de la dentelle du Puy-en-Velay]] et celui d’[[Dentelle d'Alençon#La dentelle d'Alençon aujourd'hui|Alençon]], ainsi que la Manufacture nationale de [[Sèvres]] ; la Manufacture nationale d'armes de [[Saint-Étienne]] ayant définitivement fermée ses portes en 2001.


== Régime manufacturier en Angleterre ==
== Régime manufacturier en Angleterre ==
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== Manufactures libres en France après 1789 ==
== Manufactures libres en France après 1789 ==
=== Les grèves et leurs répression chez les charpentiers ===
=== Les grèves et leurs répressions chez les charpentiers ===
=== Exemples de manufactures industrielles ===
=== Exemples de manufactures industrielles ===
* la [[Émaux de Briare|manufacture de briare]]: fabrique de boutons et de perles ([[1837]]) puis fabrique de mosaïques connues sous la dénomination [[émaux de Briare]].
* la [[Émaux de Briare|manufacture de briare]] : fabrique de boutons et de perles ([[1837]]) puis fabrique de mosaïques connues sous la dénomination [[émaux de Briare]].


=== Les mines ===
=== Les mines ===
=== Les ateliers et les grands magasins ===
=== Les ateliers et les grands magasins ===
== Manufactures de pianos ou de porcelaine ==
== Manufactures de pianos ou de porcelaine ==
Dans une manufacture, on construit entièrement l’objet pour lequel il a été créé. Le terme de ''manufacture'' est traditionnellement utilisé pour désigner le lieu où étaient construits les [[piano]]s (au {{XIXe siècle}} Pleyel et Érard, que l'on désignait sous le nom de "facteurs de piano").
Dans une manufacture, on construit entièrement l’objet pour lequel il a été créé. Le terme de ''manufacture'' est traditionnellement utilisé pour désigner le lieu où étaient construits les [[piano]]s (au {{XIXe siècle}} [[Pleyel]] et [[Érard]], que l'on désignait sous le nom de « facteurs de piano »).


On désigne aussi par manufacture le lieu où l’on réalise des [[tapisserie]]s ([[Manufacture des Gobelins]]) et des objets d’art en [[porcelaine]] ([[Manufacture nationale de Sèvres]]).
On désigne aussi par manufacture le lieu où l’on réalise des [[tapisserie]]s ([[Manufacture des Gobelins]]) et des objets d’art en [[porcelaine]] ([[Manufacture nationale de Sèvres]]).


== Manufactures d'horlogerie ==
== Manufactures d'horlogerie ==
Ainsi, pour l’[[Industrie horlogère|horlogerie]], dans une manufacture horlogère, on réalise les [[Ébauche (horlogerie)|ébauches]] du [[Calibre (horlogerie)|calibre]] de la [[Montre (horlogerie)|montre]] (au contraire de la plupart des [[Liste de marques horlogères|marques d'horlogerie]] qui intègrent dans leur montres des [[Mouvement (horlogerie)|mouvements]] "industriels", élaborés et fabriqués par d'autres entreprises (souvent [[ETA Manufacture Horlogère]]), ou qui sous-traitent les [[Complication (horlogerie)|complications]]), dénominées [[établisseur]]s. Peu d'entreprises horlogères méritent le terme de '''manufacture''', qui est encore trop souvent utilisé à mauvais escient dans la communication marketing.
Ainsi, pour l’[[Industrie horlogère|horlogerie]], on distingue les « manufactures horlogères », qui réalisent les [[Ébauche (horlogerie)|ébauches]] du [[Calibre (horlogerie)|calibre]] de la [[Montre (horlogerie)|montre]] ainsi que son habillement, des « [[Établissage|établisseurs »]] qui intègrent dans leur montres des [[Mouvement (horlogerie)|mouvements]] ''industriels'', élaborés et fabriqués par d'autres entreprises, ou qui sous-traitent les [[Complication (horlogerie)|complications]]. En réalité, peu d'entreprises horlogères méritent le terme de ''manufacture'', qui est encore trop souvent utilisé à mauvais escient à des fins de [[stratégie de communication]]<ref>{{Lien brisé|langue=|auteur1=Pierre-Yves Donzé|lien auteur=Pierre-Yves Donzé|titre=Les manufactures d’horlogerie|url=http://www.watch-around.com/index.php?id=12&L=0&tx_ttnews%5Btt_news%5D=3631&cHash=7491088d325a14b88afdbda0086b090b|site=Watch around: l'horlogerie suisse authentique|date=2017|consulté le=2017-06-13}}</ref>.


Il reste encore à distinguer les manufactures horlogères verticales de celles intégrées horizontalement, manufacturant la majorité, sinon toutes les parties de leurs montres p. ex. ([[Rolex]], [[Jaeger Le Coultre]], et les marques du [[Swatch Group]] disposant de calibres exclusifs de leur propre fabrique d'ébauches ETA SA et de sous-traîtants de l'habillement appartenant au groupe (p.ex. [[Swatch]]), respectivement de [[Seiko]] et [[:en:Citizen Watch Co.|Citizen]].
Par exemple, il est possible de distinguer les manufactures horlogères, qui manufacturent la majorité, sinon toutes les parties de leurs montres comme [[Citizen (entreprise)|Citizen]], [[Rolex]], les marques du [[Swatch Group]], [[Seiko]] ou encore [[Jaeger-LeCoultre|Jaeger Le Coultre]] ou [[Raketa]] qui utilisent souvent des calibres fabriqués par [[ETA Manufacture Horlogère]] et sous-traitent l'habillement de leur produits à d'autres marques du groupe.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* [[Industrie manufacturière]]
* [[Industrie manufacturière]]
* [[Horlogerie]]
* [[Horlogerie]]
* [[Atelier de misère]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://books.google.fr/books?id=7NdnAAAAMAAJ&dq=%22Manufacture+royale%22+colbert&lr=&source=gbs_summary_s&cad=0 Lettres, instructions et mémoires de Colbert De Jean Baptiste Colbert, Pierre Clément,]
* [https://books.google.fr/books?id=7NdnAAAAMAAJ&dq=%22Manufacture+royale%22+colbert&lr=&source=gbs_summary_s&cad=0 Lettres, instructions et mémoires de Colbert De Jean Baptiste Colbert, Pierre Clément]
* [http://books.google.fr/books?id=PZ0uuO8-YQwC&dq=%22manufactures+sous+colbert%22&source=gbs_summary_s&cad=0 La grande industrie sous le règne de Louis XIV, de Germain Martin]
* [https://books.google.fr/books?id=PZ0uuO8-YQwC&dq=%22manufactures+sous+colbert%22&source=gbs_summary_s&cad=0 La grande industrie sous le règne de Louis XIV, de Germain Martin]


{{portail|industrie|entreprise|Horlogerie}}
{{portail|industrie|entreprise|Horlogerie}}

Dernière version du 23 mars 2024 à 19:12

Une manufacture (du latin manufactura, « fait à la main ») est un lieu de fabrication dans lequel des produits sont à l'origine fabriqués à la main par des ouvriers et qui sert à désigner aujourd'hui une entreprise dans laquelle les biens sont produits directement ou indirectement (robotisation) par l'homme. Le terme est aujourd'hui particulièrement utilisé dans l'industrie horlogère pour désigner les entreprises, à l'image des marques des groupes Rolex, Seiko, Swatch et Citizen ou encore de la division horlogerie de Cartier, qui fabriquent elles-mêmes leurs propres mouvements, afin de les différencier de celles qui sous-traitent partiellement ou intégralement cette fabrication.

Un objet manufacturé est au sens strict un objet fabriqué par des ouvriers dans une manufacture. Au sens large et actuel, cette expression désigne tout objet fabriqué directement ou indirectement (via des machines automatiques ou robots) par l'homme, dans une usine ou une fabrique artisanale.

Manufactures privilégiées[modifier | modifier le code]

L'organisation de l'économie industrielle était organisée en corps de métiers dont les règlements limitaient le nombre de compagnons et d'apprentis, fixant précisément le domaine et les procédés d'activité.

Il fallut donc que des maîtrises particulières soient créées avec un règlement particulier et qui leur permette d'organiser en grand de nouvelles productions. Ce règlement dérogatoire s'appelait un privilège, et l'établissement créé en conséquence, une manufacture privilégiée.

Les communautés de métier étaient conservées pour les productions traditionnelles, et leurs dispositions sociales (statut des apprentis, horaires, rémunérations...) n'étaient pas abolies mais reprises dans le nouveau règlement de fabrique. Celui-ci était pris, selon les mêmes formes qu'un statut de communauté de métier, c'est-à-dire par Lettre patentes. Il s'agissait par conséquent d'établissements industriels et commerciaux à statut de droit public, et non de sociétés privées créées par un contrat.

Les principales manufactures ont été mises en place à la fin du XVIIe siècle, sous Colbert. L'objectif de sa politique mercantiliste est réduire l'attrait des rentes constituées et de la préférence française pour la rente, pour orienter l'argent vers la production.

Dès 1663 et 1665, de nombreux établissements de ce type sont fondés comme la Manufacture des Gobelins et la manufacture des Glaces, qui deviendra plus tard Saint-Gobain. En 1669, Colbert créé un métier axé sur la qualité des produits: Inspecteur général des Manufactures.

D'autres suivront, la Manufacture de Vincennes qui deviendra la Manufacture nationale de Sèvres (porcelaine) et la Manufacture de Beauvais, qui s'ajoutent à celle des Gobelins, fondée en 1664 par le hollandais Jean Glucq, ou la Manufacture de la Savonnerie. Certaines sont devenues de grandes entreprises publiques passées depuis au secteur privé (exemple : Saint-Gobain, la Compagnie des Glaces).

La Manufacture d'armes de Saint-Étienne sera fondée elle en 1764 à Saint-Étienne.

Manufactures et magasins créés ou relancés en France entre 1661 et 1766[modifier | modifier le code]

Plusieurs d'entre elles demeurent sous forme de sociétés privées, notamment depuis la Révolution. Les Manufactures Nationales de l'État subsistantes sont la Manufacture de tapisserie des Gobelins, la Manufacture de Beauvais (ateliers situés à Paris et Beauvais), la Manufacture de la Savonnerie (ateliers situés à Paris et Lodève) rattachées depuis 1936 et 1937 au Mobilier national, qui dépendent de l'administration générale du Mobilier national et des Manufactures nationales de tapis et tapisseries avec l'Atelier conservatoire national de la dentelle du Puy-en-Velay et celui d’Alençon, ainsi que la Manufacture nationale de Sèvres ; la Manufacture nationale d'armes de Saint-Étienne ayant définitivement fermée ses portes en 2001.

Régime manufacturier en Angleterre[modifier | modifier le code]

Manufactures libres en France après 1789[modifier | modifier le code]

Les grèves et leurs répressions chez les charpentiers[modifier | modifier le code]

Exemples de manufactures industrielles[modifier | modifier le code]

Les mines[modifier | modifier le code]

Les ateliers et les grands magasins[modifier | modifier le code]

Manufactures de pianos ou de porcelaine[modifier | modifier le code]

Dans une manufacture, on construit entièrement l’objet pour lequel il a été créé. Le terme de manufacture est traditionnellement utilisé pour désigner le lieu où étaient construits les pianos (au XIXe siècle Pleyel et Érard, que l'on désignait sous le nom de « facteurs de piano »).

On désigne aussi par manufacture le lieu où l’on réalise des tapisseries (Manufacture des Gobelins) et des objets d’art en porcelaine (Manufacture nationale de Sèvres).

Manufactures d'horlogerie[modifier | modifier le code]

Ainsi, pour l’horlogerie, on distingue les « manufactures horlogères », qui réalisent les ébauches du calibre de la montre ainsi que son habillement, des « établisseurs » qui intègrent dans leur montres des mouvements industriels, élaborés et fabriqués par d'autres entreprises, ou qui sous-traitent les complications. En réalité, peu d'entreprises horlogères méritent le terme de manufacture, qui est encore trop souvent utilisé à mauvais escient à des fins de stratégie de communication[1].

Par exemple, il est possible de distinguer les manufactures horlogères, qui manufacturent la majorité, sinon toutes les parties de leurs montres comme Citizen, Rolex, les marques du Swatch Group, Seiko ou encore Jaeger Le Coultre ou Raketa qui utilisent souvent des calibres fabriqués par ETA Manufacture Horlogère et sous-traitent l'habillement de leur produits à d'autres marques du groupe.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-Yves Donzé, « Les manufactures d’horlogerie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Watch around: l'horlogerie suisse authentique, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]