« Istro-Roumains » : différence entre les versions

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{{Infobox Groupe ethnique
{{Infobox Groupe ethnique
|nom=Istro-roumains<br />''vlåš'', ''žejånci'' (groupes différents)
|nom=Istro-Roumains<br />''vlåš'' et ''žejånci''<br>(<small>2 groupes différents</small>)
|region1 = [[Istrie]] ([[Croatie]])
|region1 = [[Istrie]] ([[Croatie]])
|pop1 = quelques centaines<ref name="number">[http://www.vlaski-zejanski.com/Learn/current-status-of-the-language-and-community Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Number of speakers and vitality of the language] [« Sauvegarde de la langue ''vlåh'' et de Žejane – Nombre de locuteurs et vitalité de la langue »] (consulté le 28 juin 2017)</ref>
|pop1 = quelques centaines<ref name="number">[https://www.vlaski-zejanski.com/en/nauci/the-language-and-community-today-2 Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Number of speakers and vitality of the language] [« Sauvegarde de la langue ''vlåh'' et de Žejane – Nombre de locuteurs et vitalité de la langue »] (consulté le 23 avril 2023)</ref>
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| langue=[[istro-roumain]], langues d'[[Istrie]], langues des pays d'immigration
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[[Fichier:Dias.Roman-Est.png|thumb|255px|<center>Les locuteurs d’[[Diasystème roman de l'Est|idiomes romans de l’Est]] en [[Europe centrale et orientale]]. Les Istro-roumains sont leur branche la plus occidentale.</center>]]
[[Fichier:Dias.Roman-Est.png|vignette|255px|<center>Les locuteurs d’[[Diasystème roman de l'Est|idiomes romans de l’Est]] en [[Pays de l'Europe centrale et orientale|Europe centrale et orientale]]. Les Istro-Roumains sont leur branche la plus occidentale.</center>]]


[[Fichier:The_Carnival_of_the_Istro-Romanians_from_Jeian,_2006.jpg|thumb|300px|<center>Les ''zvončari'' de [[Žejane]]</center>]]
[[Fichier:The_Carnival_of_the_Istro-Romanians_from_Jeian,_2006.jpg|vignette|300px|<center>Les ''zvončari'' de [[Žejane]] à [[Rijeka]]</center>]]


Les '''Istro-roumains''' (ou '''[[Istrie]]ns''', à ne pas confondre avec les [[Istriote]]s : une population de langue [[italien]]ne) sont un des deux groupes [[Roumain|roumanophones]] qui ont [[migration humaine|migré]] vers l’[[ouest]] au [[Moyen Âge]] depuis l’aire de répartition des [[Roumains]], l’autre étant celle des [[Valaquie morave|Valaques de Moravie]]. Les Istro-roumains se sont établis dans la [[péninsule]] d’[[Istrie]], à l’époque partagée entre les domaines [[République de Venise|vénitien]] et [[Empire des Habsbourg|habsbourgeois]], dans la partie appartenant de nos jours à la [[Croatie]]. Dès leur établissement en Istrie, ils sont entrés dans un processus graduel d’assimilation aux populations majoritaires (italophones sur les côtes, slavophones dans l'intérieur). Leur nombre, en considérant comme tels les locuteurs de l'[[istro-roumain]], est estimé aujourd’hui à moins d’un millier.
Les '''Istro-Roumains''' sont un des deux groupes [[Roumain|roumanophones]] qui ont [[migration humaine|migré]] vers l’[[ouest]] au [[Moyen Âge]] depuis l’aire de répartition des [[Roumains]], l’autre étant celui des [[Valaquie morave|Valaques de Moravie]]. Les Istro-Roumains se sont établis dans la [[péninsule]] d’[[Istrie]], à l’époque partagée entre les domaines [[République de Venise|vénitien]] et [[Monarchie de Habsbourg|habsbourgeois]], autour du massif montagneux de la [[Čičarija|Cicceria ou ''Terra dei Cicci'']], ils sont entrés dans un processus graduel d’assimilation aux populations majoritaires (italophones sur les côtes, slavophones dans l'intérieur), de sorte qu’aujourd’hui ils ne subsistent qu’en [[Croatie]], dans le [[village]] de [[Žejane]] au [[nord]]-[[est]] du massif d’[[Učka]], et dans sept autres villages et [[hameau]]x au sud de ce massif : le nombre des [[locuteur]]s de l’[[istro-roumain]] était estimé à moins d’un millier en 2010. D’autres Istro-Roumains sont répandus dans des [[ville]]s de Croatie ou vivent en [[émigration]] en [[Europe de l'Ouest]], aux [[États-Unis]], au [[Canada]] et en [[Australie]].


Les [[ethnonymie|ethnonymes]] [[italien]]s ''Istriani'' (Istriens) ou ''Cicci'', [[croate]]s ''Čiči'' ou ''Ćiribirci'', [[allemand]] ''Tschitschen'' sont des [[exonymie|exonymes]] locaux, tandis qu’''istroromâni'' (Istro-Roumains) est un exonyme créé par des [[linguistique|linguistes]]. Les Istro-Roumains eux-mêmes se désignent au sud d’Učka comme ''vlåš'' ([[valaques]], singulier ''vlåh'') et ceux de Žejane comme ''žejånci''<ref>Dans cet article, les mots istro-roumains sont écrits avec l’[[alphabet]] utilisé par le site [https://www.vlaski-zejanski.com/en/jezicne-lekcije/learn-language-lessons-writing-3 Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Writing].</ref>.
Il y a encore des Istro-roumains dans le [[village]] de [[Žejane]], au [[nord]]-[[est]] du massif montagneux [[Učka]] et dans sept autres villages et [[hameau]]x au sud de ce massif. D’autres sont répandus dans des [[ville]]s de Croatie ou vivent en [[émigration]] en [[Europe de l'Ouest]], aux [[États-Unis]], au [[Canada]] et en [[Australie]].


À partir de la seconde moitié du {{s-|XIX}}, de nombreux chercheurs se sont occupés des Istro-Roumains et de leur langue, mais le moment de leur arrivée en [[Istrie]] et leur lieu d’origine exacts restent à ce jour discutés (pour autant que l’on puisse les déterminer, s’agissant d’un contexte probablement lié à la [[transhumance]] [[Pastoralisme|pastorale]], activité traditionnelle très répandue chez les Roumains du passé).
Les [[ethnonyme]]s [[italien]] ''Istriani'' (Istriens) et [[croate]] ''Ćiribirci'' sont des [[exonyme]]s locaux tandis que ''istroromâni'' (Istro-roumains) est un [[exonyme]] créé par des [[linguistique|linguistes]] [[roumains]]. Les Istro-roumains eux-mêmes se désignent au sud d’Učka comme ''vlåš'' ([[valaques]], singulier ''vlåh'') et ceux de Žejane comme ''žejånci''<ref>Dans cet article, les mots istro-roumains sont écrits avec l’[[alphabet]] utilisé par le site [http://www.vlaski-zejanski.com/Learn/current-status-of-the-language-and-community Očuvęj vlåška ši žejånska limba].</ref>.


Si des Istro-Roumains se sont assimilés aux [[Italiens]] d’Istrie, il n’est actuellement plus possible de les identifier, d’autant que ces populations ont été expulsées par les [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|autorités yougoslaves]] après la [[seconde Guerre mondiale]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/voyage/article/2010/06/24/irresisitible-trieste_1377956_3546.html|titre=Irrésistible Trieste|éditeur=[[Le Monde]]|auteur=Régine Cavallaro |année=2010|consulté le=27 avril 2019}}.</ref> et se sont dispersées en Italie. Il est plus facile, par les patronymes et l’histoire familiale, d’identifier les [[Croates]] d’origine istro-roumaine, restés sur place. Les spécificités [[culture]]lles des Istro-Roumains encore locuteurs de leur langue se sont presque totalement fondues dans la culture croate locale, et leur langue même est fortement influencée par le croate, étant considérée en grand danger par l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. Depuis les [[années 2000]] il y a certaines actions de sauvegarde de l’identité et de la langue istro-roumaines, menées par des [[Association à but non lucratif|associations]] culturelles, avec un certain appui de la part des autorités.
À partir de la seconde moitié du {{XIXe siècle}}, de nombreux chercheurs se sont occupés des Istro-roumains et de leur langue, mais le moment de leur arrivée en [[Istrie]] et leur lieu d’origine exacts restent à ce jour discutés (pour autant que l’on puisse les déterminer, s’agissant d’un contexte probablement lié à la [[transhumance]] [[Pastoralisme|pastorale]], activité traditionnelle très répandue chez les Roumains du passé).


== Problèmes de dénomination ==
Si des Istro-roumains se sont assimilés aux [[Italiens]] d’Istrie, il n’est actuellement plus possible de les identifier, d’autant que ces populations ont été expulsées par les [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|autorités yougoslaves]] après la [[seconde Guerre mondiale]] et se sont dispersées en Italie. Il est plus facile, par les patronymes et l’histoire familiale, d’identifier les [[Croates]] d’origine istro-roumaine, restés sur place. Les spécificités [[culture]]lles des Istro-roumains encore locuteurs de leur langue se sont presque totalement fondues dans la culture croate locale, et leur langue même est fortement influencée par le croate, étant considérée en grand danger par l’[[UNESCO]]. De nos jours il y a certaines actions de sauvegarde de l’identité et de la langue istro-roumaines, menées par des [[Association à but non lucratif|associations]] culturelles, avec un certain appui de la part des autorités.


La dénomination '''Istriens''' parfois donnée aux Istro-Roumains ne doit pas prêter à confusion d’une part avec le peuple antique des [[Histres]] également appelé « Istriens » dans de nombreux textes [[français]], ni avec [[Istriote]]s qui désigne les populations de langue [[italien]]ne d’[[Istrie]].
== Historique des recherches sur les Istro-roumains ==

== Historique des recherches sur les Istro-Roumains ==


=== Les débuts ===
=== Les débuts ===


L’intérêt pour les Istro-roumains s’éveille au {{XIXe siècle}}, dans le contexte du [[romantisme]], courant qui avait le culte des [[tradition]]s et du [[Patrimoine culturel|patrimoine]] spirituel des [[peuple]]s. En [[1819]], Ivan Feretić, un [[prêtre catholique]] de l’[[île]] de [[Krk (île)|Krk]], transcrit deux [[prière]]s en « roumain de Krk », proche de l’istro-roumain et disparu dans la première moitié du {{XIXe siècle}}<ref>Reprises par {{harvsp|Pușcariu|1929|id= Pușcariu1929}}, {{p.|6}}, cité par {{harvsp|Filipi|2002|id=Filipi2002b}}, {{p.|91}}. Filipi appelle cet idiome ''Krkorumänisch'' en [[allemand]] et ''krkorumunjski'' en croate. Il ne faut pas le confondre avec le [[Dalmate]], autre langue latine de l’[[île]] de [[Krk (île)|Krk]], étudiée par le linguiste italien [[Matteo Bartoli]].</ref>.
L’intérêt pour les Istro-Roumains s’éveille au {{XIXe siècle}}, dans le contexte du [[romantisme]], courant qui avait le culte des [[tradition]]s et du [[Patrimoine culturel|patrimoine]] spirituel des [[peuple]]s. En [[1819]], Ivan Feretić, un [[prêtre catholique]] de l’[[île]] de [[Krk (île)|Krk]], transcrit deux [[prière]]s en « roumain de Krk », proche de l’istro-roumain et disparu dans la première moitié du {{XIXe siècle}}<ref>Reprises par {{harvsp|Pușcariu 1929|p=6}}, cité par {{harvsp|Filipi 2002a|p=91}}. Filipi appelle cet idiome ''Krkorumänisch'' en [[allemand]] et ''krkorumunjski'' en croate. Il ne faut pas le confondre avec le [[Dalmate]], autre langue latine de l’[[île]] de [[Krk (île)|Krk]], étudiée par le linguiste italien [[Matteo Bartoli]].</ref>.


Un premier [[article de presse]], qui constate des similitudes entre le [[roumain]] des [[Principautés danubiennes|principautés roumaines]] et l’istro-roumain, paraît en [[1846]], signé par l’[[érudit]] Antonio Covaz<ref>{{harvsp|Covaz|1846|id=Covaz1846}}.</ref> d’Istrie. Il mentionne en même temps la perte de la langue dans les [[Établissement humain|localités]] faiblement peuplées par des Istro-roumains, ainsi que les [[emprunt lexical|emprunts]] au croate. L’auteur inclut aussi des éléments de [[grammaire]] et deux textes brefs en istro-roumain, qu’il traduit en [[latin]] et en [[italien]]. Cet auteur pense que les Istro-roumains sont les descendants des colons [[romains]] établis en Istrie dans l’[[Antiquité]]. La même année et dans le même [[journal]], il paraît un article sous forme de [[Courrier|lettre]] de l’[[histoire|historien]] et [[archéologie|archéologue]] Pietro Paolo Kandler<ref>{{harvsp|Kandler|1846|id=Kandler1846}}.</ref> de [[Trieste]], qui partage l’idée de Covaz. Le même Kandler publiera par la suite d’autres articles et des [[document]]s anciens sur le même sujet.
Un premier [[article de presse]], qui constate des similitudes entre le [[roumain]] des [[Principautés danubiennes|principautés roumaines]] et l’istro-roumain, paraît en [[1846]], signé par l’[[érudition|érudit]] Antonio Covaz<ref>{{harvsp|Covaz 1846}}.</ref> d’Istrie. Il mentionne en même temps la perte de la langue dans les [[Établissement humain|localités]] faiblement peuplées par des Istro-Roumains, ainsi que les [[emprunt lexical|emprunts]] au croate. L’auteur inclut aussi des éléments de [[grammaire]] et deux textes brefs en istro-roumain, qu’il traduit en [[latin]] et en [[italien]]. Cet auteur pense que les Istro-Roumains sont les descendants des colons [[rome antique|romains]] établis en Istrie dans l’[[Antiquité]]. La même année et dans le même [[journal]], il paraît un article sous forme de [[Courrier|lettre]] de l’[[histoire|historien]] et [[archéologie|archéologue]] Pietro Paolo Kandler<ref>{{harvsp|Kandler 1846}}.</ref> de [[Trieste]], qui partage l’idée de Covaz. Le même Kandler publiera par la suite d’autres articles et des [[document]]s anciens sur le même sujet.


Le premier Roumain qui, ayant lu les articles de Covaz et de Kandler, écrit sur les Istro-roumains, en [[1847]], est [[Gheorghe Asachi]]<ref>{{harvsp|Asachi|1847}}.</ref>.
Le premier Roumain qui, ayant lu les articles de Covaz et de Kandler, écrit sur les Istro-Roumains, en [[1847]], est [[Gheorghe Asachi]]<ref>{{harvsp|Asachi 1847}}.</ref>.


Le [[juriste]] Carlo de Franceschi est un autre [[italiens|Italien]] qui aborde le sujet des Istro-roumains, en [[1852]], affirmant qu’ils sont arrivés en Istrie depuis les îles de la [[Mer Adriatique]], en compagnie de [[Slaves]]<ref>{{harvsp|Franceschi|1852|id=Franceschi1852}}, {{p.|236}}, cité par {{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|186}}.</ref>.
Le [[juriste]] Carlo de Franceschi est un autre [[italiens|Italien]] qui aborde le sujet des Istro-Roumains, en [[1852]], affirmant qu’ils sont arrivés en Istrie depuis les îles de la [[Mer Adriatique]], en compagnie de [[Slaves]]<ref>{{harvsp|Franceschi 1852|p=236}}, cité par {{harvsp|Vassilich 1900|p=186}}.</ref>.


Le premier Roumain qui prend contact avec les Istro-roumains est le professeur d’[[histoire]] Ioan Maiorescu, d’abord en [[1857]], puis en [[1861]], mais ses impressions ne sont publiées qu’après sa mort, dans une série d’articles, en [[1872]], ensuite sous forme de livre en [[1874]], par son fils [[Titu Maiorescu]]<ref>{{harvsp|Maiorescu|1874|id=Maiorescu1874}}.</ref>. Ioan Maiorescu aussi est convaincu de l’origine romaine istrienne des Istro-roumains<ref>{{harvsp|Maiorescu|1872a|id=Maiorescu1872a}}, {{p.|118}}.</ref>.
Le premier Roumain qui prend contact avec les Istro-Roumains est le professeur d’[[histoire]] Ioan Maiorescu, d’abord en [[1857]], puis en [[1861]], mais ses impressions ne sont publiées qu’après sa mort, dans une série d’articles, en [[1872]], ensuite sous forme de livre en [[1874]], par son fils [[Titu Maiorescu]]<ref>{{harvsp|Maiorescu 1874}}.</ref>. Ioan Maiorescu aussi est convaincu de l’origine romaine istrienne des Istro-Roumains<ref>{{harvsp|Maiorescu 1872a|p=118}}.</ref>.


=== Entre 1861 et 1900 ===
=== Entre 1861 et 1900 ===


Les recherches proprement-dites commencent lorsque des linguistes s’y impliquent<ref>{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}} ({{p.|159-160}}) distingue nettement les écrits parus jusqu’en 1861 et ceux d’après cette année, ne considérant comme scientifiques et fiables que les derniers.</ref>. Une première étude relativement ample est écrite en [[1861]] par le linguiste [[Italiens|italien]] [[Graziadio Isaia Ascoli]] qui compare l’istro-roumain au [[Roumain|daco-roumain]] et à l’[[aroumain]] et combat l’idée que les Istro-roumains seraient les descendants des Romains colonisés en Istrie<ref>{{harvsp|Ascoli|1861|id=Ascoli1861}}.</ref>.
Les recherches proprement-dites commencent lorsque des linguistes s’y impliquent<ref>{{harvsp|Vassilich 1900|p=159-160}}) distingue nettement les écrits parus jusqu’en 1861 et ceux d’après cette année, ne considérant comme scientifiques et fiables que les derniers.</ref>. Une première étude relativement ample est écrite en [[1861]] par le linguiste [[Italiens|italien]] [[Graziadio Isaia Ascoli]] qui compare l’istro-roumain au [[Roumain|daco-roumain]] et à l’[[aroumain]] et combat l’idée que les Istro-Roumains seraient les descendants des Romains colonisés en Istrie<ref>{{harvsp|Ascoli 1861}}.</ref>.


Des chercheurs [[germanophone]]s aussi abordent le sujet des Istro-roumains. Ainsi, en 1861 également, paraît la premier ouvrage du [[slaviste]] [[Slovènes|slovène]] [[Franc Miklošič]] au sujet des Istro-roumains, puis d’autres, en [[1880]]<ref>{{harvsp|Miklošič|1880|id=Miklošič1880}}.</ref> et en [[1882]]<ref name="m_1882">{{harvsp|Miklošič|1882|id=Miklošič1882}}.</ref>, dans lesquels l’auteur affirme leur origine [[Danube|sud-danubienne]]<ref>{{harvsp|Miklošič|1861|id=Miklošič1880}}, {{p.|56-57}}.</ref>. Les textes istro-roumains utilisés par Miklošič lui sont fournis par les [[Romaniste (linguistique)|romanistes]] Antonio Ive et Theodor Gartner.
Des chercheurs [[Répartition géographique de l'allemand|germanophones]] aussi abordent le sujet des Istro-Roumains. Ainsi, en 1861 également, paraît la premier ouvrage du [[slavistique|slaviste]] [[Slovènes|slovène]] [[Franc Miklošič]] au sujet des Istro-Roumains, puis d’autres, en [[1880]]<ref>{{harvsp|Miklošič 1880}}.</ref> et en [[1882]]<ref name="m_1882">{{harvsp|Miklošič 1882}}.</ref>, dans lesquels l’auteur affirme leur origine [[Danube|sud-danubienne]]<ref>{{harvsp|Miklošič 1861|p=56-57}}.</ref>. Les textes istro-roumains utilisés par Miklošič lui sont fournis par les [[Romaniste (linguistique)|romanistes]] Antonio Ive et Theodor Gartner.


Après la parution du premier ouvrage de Miklošič, Hermann Ignaz Bidermann, dans un livre consacré aux populations romanes d’[[Autriche-Hongrie]] paru en [[1877]], s’occupe des Istro-roumains aussi, en plaçant leur présence en Istrie à partir du {{XVe}} ou du {{XVIe siècle}}<ref>{{harvsp|Bidermann|1877|id=Bidermann1877}}, {{p.|79-88}}.</ref>.
Après la parution du premier ouvrage de Miklošič, Hermann Ignaz Bidermann, dans un livre consacré aux populations romanes d’[[Autriche-Hongrie]] paru en [[1877]], s’occupe des Istro-Roumains aussi, en plaçant leur présence en Istrie à partir du {{s-|XV}} ou du {{s-|XVI}}<ref>{{harvsp|Bidermann 1877|p=79-88}}.</ref>.


L’historien [[Croates|croate]] Franjo Rački consacre à son tour onze pages aux Istro-roumains dans une étude de [[1881]], en traçant le chemin de leur migration commencé au {{XIIe siècle}} dans l’est des [[Balkans]], à travers la [[Serbie]], la [[Bosnie (région)|Bosnie]], la Croatie et la [[Dalmatie]], jusqu’en Istrie et à l’île de Krk, migration effectuée en petits groupes<ref>{{harvsp|Rački|1881|id=Rački1881}}, {{p.|145-149}}, cité par {{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|218-219}}.</ref>.
L’historien [[Croates|croate]] Franjo Rački consacre à son tour onze pages aux Istro-Roumains dans une étude de [[1881]], en traçant le chemin de leur migration commencé au {{s-|XII}} dans l’est des [[Balkans]], à travers la [[Serbie]], la [[Bosnie (région)|Bosnie]], la Croatie et la [[Dalmatie]], jusqu’en Istrie et à l’île de Krk, migration effectuée en petits groupes<ref>{{harvsp|Rački 1881|p=145-149}}, cité par {{harvsp|Vassilich 1900|p=218-219}}.</ref>.


Le linguiste spécialiste de la langue roumaine Gustav Weigand publie lui aussi des études sur l’istro-roumain, en [[1892]]<ref>{{harvsp|Weigand|1892|id=Weigand1892}}.</ref>, [[1894]]<ref>{{harvsp|Weigand|1894|id=Weigand1894}}.</ref> et [[1895]]<ref>{{harvsp|Weigand|1895|id=Weigand1895}}.</ref>.
Le linguiste spécialiste des [[Diasystème roman de l'Est|langues romanes orientales]] {{Lien|langue=de|Gustav Weigand}} publie lui aussi des études sur l’istro-roumain, en [[1892]]<ref>{{harvsp|Weigand 1892}}.</ref>, [[1894]]<ref>{{harvsp|Weigand 1894}}.</ref> et [[1895]]<ref>{{harvsp|Weigand 1895}}.</ref>.


Les chercheurs vont de plus en plus souvent étudier les Istro-roumains et surtout leur langue dans les villages de ceux-ci, en notant divers textes : prières, [[chanson]]s, [[conte]]s, [[dicton]]s et [[proverbe]]s. Si Miklošič avait étudié des textes recueillis auparavant par d’autres<ref>Ceux publiés par {{harvsp|Covaz|1846|id=Covaz1846}}, trois prières publiés par Fr. J. Sajovec dans la revue ''Novice gospodarske, obertnijske i narodske'', {{n°|87}}, [[Ljubljana]], 1856, {{p.|348}}, dont [http://www.christusrex.org/www1/pater/JPN-istro-roman.html ''Notre Père''] (consulté le 28 juin 2017), des proverbes notés par Lovro Rakovec, chapelin dans le village de Mune, puis de [[Šušnjevica]], les textes d’Antonio Ive et de Theodor Gartner.</ref>, Weigand utilise également des textes notés par lui-même<ref>{{harvsp|Weigand|1892|id=Weigand1892}}, {{p.|252-256}}.</ref>.
Les chercheurs vont de plus en plus souvent étudier les Istro-Roumains et surtout leur langue dans les villages de ceux-ci, en notant divers textes : prières, [[chanson]]s, [[conte]]s, [[dicton]]s et [[proverbe]]s. Si Miklošič avait étudié des textes recueillis auparavant par d’autres<ref>Ceux publiés par {{harvsp|Covaz 1846}}, trois prières publiés par Fr. J. Sajovec dans la revue ''Novice gospodarske, obertnijske i narodske'', {{n°|87}}, [[Ljubljana]], 1856, {{p.|348}}, dont [http://www.christusrex.org/www1/pater/JPN-istro-roman.html ''Notre Père''] (consulté le 28 juin 2017), des proverbes notés par Lovro Rakovec, chapelin dans le village de Mune, puis de [[Šušnjevica]], les textes d’Antonio Ive et de Theodor Gartner.</ref>, Weigand utilise également des textes notés par lui-même<ref>{{harvsp|Weigand 1892|p=252-256}}.</ref>.


Un deuxième Roumain qui s’occupe beaucoup des Istro-roumains est Teodor Burada, [[folkloriste]], [[ethnographe]] et [[musicologue]] qui les visite en [[1890]] et [[1893]], écrivant sur ses voyages en [[1896]]<ref>{{harvsp|Burada|1896|id=Burada1896}}.</ref>. C’est grâce à lui que l’Istro-roumain Andrei Glavina arrive en Roumanie, où il fait des études.
Un deuxième Roumain qui s’occupe beaucoup des Istro-Roumains est Teodor Burada, [[folkloriste]], [[ethnographie|ethnographe]] et [[musicologie|musicologue]] qui les visite en [[1890]] et [[1893]], écrivant sur ses voyages en [[1896]]<ref>{{harvsp|Burada 1896}}.</ref>. C’est grâce à lui que l’Istro-Roumain Andrei Glavina arrive en Roumanie, où il fait des études.


Un [[glossaire]] istro-roumain d’une relative grande ampleur, rédigé par le linguiste Arthur Byhan, paraît en [[1899]]<ref>{{harvsp|Byhan|1899|id=Byhan1899}}.</ref>.
Un [[glossaire]] istro-roumain d’une relative grande ampleur, rédigé par le linguiste Arthur Byhan, paraît en [[1899]]<ref>{{harvsp|Byhan 1899}}.</ref>.


Giuseppe Vassilich est le premier qui publie une [[bibliographie]] chronologique des ouvrages concernant les Istro-roumains parus jusqu’en [[1900]], les analyse minutieusement et compare largement l’[[hypothèse]] de l’origine romaine istrienne des Istro-roumains à celle de leur immigration dans la péninsule, en optant résolument pour cette dernière et en plaçant son début au {{XIVe siècle}}<ref>{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|232}}.</ref>.
Giuseppe Vassilich est le premier qui publie une [[bibliographie]] chronologique des ouvrages concernant les Istro-Roumains, parus jusqu’en [[1900]], les analyse minutieusement et compare largement l’[[hypothèse]] de l’origine romaine istrienne des Istro-Roumains à celle de leur immigration dans la péninsule, en optant résolument pour cette dernière et en plaçant son début au {{s-|XIV}}<ref>{{harvsp|Vassilich 1900|p=232}}.</ref>.


=== Après 1900 ===
=== Après 1900 ===


Les études sur les Istro-roumains et leur langue deviennent plus nombreuses au {{XXe siècle}}. À son début ([[1905]]) paraît le premier et pendant longtemps le seul livre en istro-roumain, écrit par Andrei Glavina<ref>{{harvsp|Glavina|1905|id=Glavina1905}}.</ref> qui écrit aussi des articles de presse sur les Istro-roumains.
Les études sur les Istro-Roumains et leur langue deviennent plus nombreuses au {{XXe siècle}}. À son début ([[1905]]) paraît le premier et pendant longtemps le seul livre en istro-roumain, écrit par Andrei Glavina<ref>{{harvsp|Glavina 1905}}.</ref> qui écrit aussi des articles de presse sur les Istro-Roumains.


En [[1906]], le linguiste [[Sextil Pușcariu]] publie la première partie de ses études istro-roumaines<ref>{{harvsp|Pușcariu|1906|id=Pușcariu1906}}.</ref>, qui ne seront reprises qu’en [[1926]]<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}.</ref> et en [[1929]]<ref>{{harvsp|Pușcariu|1929|id=Pușcariu1929}}.</ref>.
En [[1906]], le linguiste [[Sextil Pușcariu]] publie la première partie de ses études istro-roumaines<ref>{{harvsp|Pușcariu 1906}}.</ref>, qui ne seront reprises qu’en [[1926]]<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926}}.</ref> et en [[1929]]<ref>{{harvsp|Pușcariu 1929}}.</ref>.


Entre les deux premières parties des études de Pușcariu ce sont deux volumes du linguiste Iosif Popovici qui paraissent, en [[1909]] et en [[1914]], avec de nouveaux textes istro-roumains et un glossaire<ref>{{harvsp|Popovici|1914|id=Popovici1914}}.</ref>.
Entre les deux premières parties des études de Pușcariu ce sont deux volumes du linguiste Iosif Popovici qui paraissent, en [[1909]] et en [[1914]], avec de nouveaux textes istro-roumains et un glossaire<ref>{{harvsp|Popovici 1914}}.</ref>.


En [[1924]], l’historien Silviu Dragomir fait paraître un livre sur les Istro-roumains<ref>{{harvsp|Dragomir|1924|id=Dragomir1924}}.</ref> affirmant, comme Miklošič, leur origine sud-danubienne.
En [[1924]], l’historien Silviu Dragomir fait paraître un livre sur les Istro-Roumains<ref>{{harvsp|Dragomir 1924}}.</ref> affirmant, comme Miklošič, leur origine sud-danubienne.


L’année suivante, Tache Papahagi publie une étude sur le [[Pays des Moți]], dans les [[Carpates occidentales roumaines]], dans laquelle il souligne les ressemblances entre les habitants de cette région et les Istro-roumains<ref>{{harvsp|Papahagi|1925|id=Papahagi1925}}.</ref>.
L’année suivante, Tache Papahagi publie une étude sur le [[Pays des Moți]], dans les [[Carpates occidentales roumaines]], dans laquelle il souligne les ressemblances entre les habitants de cette région et les Istro-Roumains<ref>{{harvsp|Papahagi 1925}}.</ref>.


Le deuxième livre en istro-roumain, contenant des textes [[poésie|poétiques]], [[narration|narratifs]], [[religion|religieux]] et [[morale|moralisateurs]] folkloriques, est publié en [[1928]] par le folkloriste et historien de la littérature Leca Morariu<ref>{{harvsp|Morariu|1928|id=Morariu1928}}.</ref>.
Le deuxième livre en istro-roumain, contenant des textes [[poésie|poétiques]], [[narration|narratifs]], [[religion|religieux]] et [[morale|moralisateurs]] folkloriques, est publié en [[1928]] par le folkloriste et historien de la littérature Leca Morariu<ref>{{harvsp|Morariu 1928}}.</ref>.


Les [[années 1930]] voient paraître un [[journal de voyage]] en Istrie écrit par Emil Panaitescu, directeur de l’École roumaine de [[Rome]]<ref>{{harvsp|Panaitescu|1931|id=Panaitescu1931}}.</ref>, et les résultats des recherches sur le terrain du folkloriste et [[ethnologie|ethnologue]] Traian Cantemir<ref>{{harvsp|Cantemir|1935|id=Cantemir1935}}, etc.</ref>.
Les [[années 1930]] voient paraître un [[Récit de voyage|journal de voyage]] en Istrie écrit par Emil Panaitescu, directeur de l’École roumaine de [[Rome]]<ref>{{harvsp|Panaitescu 1931}}.</ref>, et les résultats des recherches sur le terrain du folkloriste et [[ethnologie|ethnologue]] Traian Cantemir<ref>{{harvsp|Cantemir 1935}}, etc.</ref>.


Après la [[Seconde Guerre mondiale]], les recherches diminuent mais ne cessent pas. Il convient de mentionner les travaux de Ion Coteanu<ref>{{harvsp|Coteanu|1957|id=Coteanu1957}} et 1961.</ref>, Emil Petrovici et Petru Neiescu<ref>{{harvsp|Petrovici|1964|id=Petrovici1964}}.</ref>, August Kovačec<ref>{{harvsp|Kovačec|1971|id=Kovačec1971}}.</ref> et Antony H. Hurren<ref>{{harvsp|Hurren|1972|id=Hurren1972}}.</ref>.
Après la [[Seconde Guerre mondiale]], les recherches diminuent mais ne cessent pas. Il convient de mentionner les travaux de Ion Coteanu<ref>{{harvsp|Coteanu 1957}} et 1961.</ref>, Emil Petrovici et Petru Neiescu<ref>{{harvsp|Petrovici 1964}}.</ref>, August Kovačec<ref>{{harvsp|Kovačec 1971}}.</ref> et Antony H. Hurren<ref>{{harvsp|Hurren 1972}}.</ref>.


À partir des [[années 1990]], les publications deviennent plus nombreuses. Parmi les auteurs sont à citer Kovačec<ref>{{harvsp|Kovačec|1998|id=Kovačec1998}}.</ref>, Elena Scărlătoiu<ref>{{harvsp|Scărlătoiu|1998|id=Scărlătoiu1998}}.</ref>, Richard Sârbu et Vasile Frățilă<ref>{{harvsp|Sârbu|1998|id=Sârbu1998}}.</ref>, Goran Filipi<ref>{{harvsp|Filipi|2002a|id=Filipi2002a}}.</ref> et Antonio Dianich<ref>{{harvsp|Dianich|2011|id=Dianich2011}}.</ref>.
À partir des [[années 1990]], les publications deviennent plus nombreuses. Parmi les auteurs sont à citer Kovačec<ref>{{harvsp|Kovačec 1998}}.</ref>, Elena Scărlătoiu<ref>{{harvsp|Scărlătoiu 1998}}.</ref>, Richard Sârbu et Vasile Frățilă<ref>{{harvsp|Sârbu 1998}}.</ref>, Goran Filipi<ref>{{harvsp|Filipi 2002a}}.</ref> et Antonio Dianich<ref>{{harvsp|Dianich 2011}}.</ref>.


== Histoire des Istro-roumains ==
== Histoire des Istro-Roumains ==


[[Fichier:Drawing_of_an_Istro-Romanian_from_1891.jpg|thumb|300px|<center>Istro-roumain (''Tschitsche'' en allemand) vers la fin du {{XIXe siècle}}</center>]]
[[Fichier:Drawing_of_an_Istro-Romanian_from_1891.jpg|vignette|300px|<center>Istro-Roumain (''Tschitsche'' en [[allemand]]) vers la fin du {{s-|XIX}}</center>]]


L’[[historiographie]] sur les Istro-roumains est étroitement liée aux recherches linguistiques, cherchant à éclaircir ensemble leur origine et à établir le trajet qu’ils ont parcouru jusqu’à leur établissement en Istrie. Faute de sources historiques suffisantes, ces aspects sont controversés de nos jours encore.
L’[[historiographie]] sur les Istro-Roumains est étroitement liée aux recherches [[linguistique]]s, cherchant à éclaircir ensemble leur origine et à établir le trajet qu’ils ont parcouru jusqu’à leur établissement en Istrie. Faute de sources historiques suffisantes, ces aspects continuent d’être controversés au {{s-|XXI}}.


La thèse des premiers auteurs selon laquelle les Istro-roumains seraient les descendants des colons romains en Istrie a été rejetée par les chercheurs ultérieurs. Concernant les habitants de Žejane (et eux seuls), les [[Protochronisme|protochronistes croates]] affirment que ceux-ci n’auraient rien à voir avec les Roumains mais seraient les descendants des Proto-Croates, qui seraient d’origine [[langues iraniennes|iranienne]]<ref>Cf. Ivan Biondić ''et alii'', Žejanci su prahrvati, a ne rumuni. Neslavenski Kačići, Svačići i omiški „marjani” govorili su žejanski [« Les habitants de Žejane sont des Proto-Croates, non des Roumains. Les Kačići, Svačići et ”marjani” de Omiš parlaient la langue de Žejane »], ''Glas Istre'', 9 juin 2000, {{p.|19}}, article reproduit en traduction roumaine par {{harvsp|Miclăuș|2006|id=Miclăuș2006}}, {{p.|154-156}}.</ref>.
La thèse des premiers auteurs selon laquelle les Istro-Roumains seraient les descendants des colons romains en Istrie a été rejetée par les chercheurs ultérieurs. Concernant les habitants de Žejane (et eux seuls), les [[Protochronisme|protochronistes croates]] affirment que ceux-ci n’auraient rien à voir avec les Roumains mais seraient les descendants des Proto-Croates, qui seraient d’origine [[langues iraniennes|iranienne]]<ref>Cf. Ivan Biondić ''et alii'', Žejanci su prahrvati, a ne rumuni. Neslavenski Kačići, Svačići i omiški „marjani” govorili su žejanski [« Les habitants de Žejane sont des Proto-Croates, non des Roumains. Les Kačići, Svačići et ”marjani” de Omiš parlaient la langue de Žejane »], ''Glas Istre'', 9 juin 2000, {{p.|19}}, article reproduit en traduction roumaine par {{harvsp|Miclăuș 2006|p=154-156}}.</ref>.


Parmi les chercheurs du {{XXe siècle}} on distingue deux théories principales. Selon celle d’[[Ovid Densusianu]], les Istro-roumains seraient originaires du sud-ouest de la [[Transylvanie (région)|Transylvanie]] et du [[Banat historique]], d’où ils seraient partis au {{Xe siècle}}. Il fonde sa théorie sur des traits de langue, par exemple le [[rhotacisme]] de [n] [[voyelle|intervocalique]] simple ([n] > [r]), dans les mots d’origine latine, comme dans le dialecte des [[Pays des Moți|Moți]]<ref>{{harvsp|Densusianu|1901|id=Densusianu1901}}, {{p.|337-346}}.</ref>. Cette hypothèse est soutenue par d’autres chercheurs aussi<ref>{{harvsp|Philippide|1927|id=Philippide1927}}, {{p.|386}}, {{harvsp|Drăganu|1933|id=Drăganu1933}}, {{p.|601-618}}, {{harvsp|Popovici|1914|id=Popovici1914}}, {{p.|122-129}}, {{harvsp|Rosetti|1931-1932|id=Rosetti1931-1932}}, {{p.|1-9}}, {{harvsp|Coteanu|1961|id=Coteanu1961}}, {{p.|115}}, {{harvsp|Vasiliu|1968|id=Vasiliu1968}}, {{p.|144-157}} (les quatre derniers cités par {{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|642-643}}).</ref>.
Parmi les chercheurs du {{XXe siècle}} on distingue deux théories principales. Selon celle d’[[Ovid Densușianu]], les Istro-Roumains seraient originaires du sud-ouest de la [[Transylvanie (région)|Transylvanie]] et du [[Banat historique]], d’où ils seraient partis au {{s-|X}}. Il fonde sa théorie sur des traits de langue, par exemple le [[rhotacisme]] de [n] [[voyelle|intervocalique]] simple ([n] > [r]), dans les mots d’origine latine, comme dans le [[parler]] des [[Pays des Moți|Moți]]<ref>{{harvsp|Densusianu 1901|p=337-346}}.</ref>. Cette hypothèse est soutenue par d’autres chercheurs aussi<ref>{{harvsp|Philippide 1927|p=386}}, {{harvsp|Drăganu 1933|p=601-618}}, {{harvsp|Popovici 1914|p=122-129}}, {{harvsp|Rosetti 1931-1932|p=1-9}}, {{harvsp|Coteanu 1961|p=115}}, {{harvsp|Vasiliu 1968|p=144-157}} (les quatre derniers cités par {{harvsp|Frățilă 2012|p=642-643}}).</ref>.


Sextil Pușcariu est d’un autre avis. Il affirme l’origine sud-danubienne des Istro-roumains, la plaçant en Serbie actuelle, tout en admettant qu’ils étaient en contact avec les Roumains de la partie occidentale du territoire nord-danubien. Selon lui, ils se seraient séparés des autres Roumains au {{XIIIe siècle}}<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|4}}, cité par {{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|643}}.</ref>. Avec des différences quant au lieu exact, la théorie de Pușcariu est elle aussi adoptée par plusieurs chercheurs<ref>{{harvsp|Capidan|1927|id=Capidan1927}}, {{p.|164}}, {{harvsp|Petrovici|1960|id=Petrovici1960}}, {{p.|79-83}}, {{harvsp|Cantemir|1968|id=Cantemir1968}}, {{p.|91-110}}, {{harvsp|Kovačec|1971|id=Kovačec1971}}, {{p.|30-32}}, {{harvsp|Filipi|2002a|id=Filipi2002a}}, {{p.|42}}, {{harvsp|Saramandu|2005|id=Saramandu2005}}, {{p.|21}}, tous cités par {{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|645-646}}, {{harvsp|Dianich|2015|id=Dianich2015}}.</ref>.
Sextil Pușcariu est d’un autre avis. Il affirme l’origine sud-danubienne des Istro-Roumains, la plaçant en Serbie actuelle, tout en admettant qu’ils étaient en contact avec les Roumains de la partie occidentale du territoire nord-danubien. Selon lui, ils se seraient séparés des autres Roumains au {{s-|XIII}}<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=4}}, cité par {{harvsp|Frățilă 2012|p=643}}.</ref>. Avec des différences quant au lieu exact, la théorie de Pușcariu est elle aussi adoptée par plusieurs chercheurs<ref>{{harvsp|Capidan 1927|p=164}}, {{harvsp|Petrovici 1960|p=79-83}}, {{harvsp|Cantemir 1968|p=91-110}}, {{harvsp|Kovačec 1971|p=30-32}}, {{harvsp|Filipi 2002a|p=42}}, {{harvsp|Saramandu 2005|p=21}}, tous cités par {{harvsp|Frățilă 2012|p=645-646}}, {{harvsp|Dianich 2014}}.</ref>.


Outre ces deux théories, il y en a une intermédiaire, celle d’Elena Scărlătoiu, selon laquelle les Istro-roumains proviendraient de plusieurs « noyaux » du centre, de l’ouest et du nord-ouest de la Transylvanie, ainsi que du sud du Danube, de la [[Roumanophones de Serbie|vallée du Timoc]], des massifs de Romanija Planina, [[Stari Vlah]] et de [[Prizren]]<ref>{{harvsp|Scărlătoiu|1998|id=Scărlătoiu1998}}, {{p.|325}}, cité par {{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|645}}.</ref>.
Outre ces deux théories, il y en a une intermédiaire, celle d’Elena Scărlătoiu, selon laquelle les Istro-Roumains proviendraient de plusieurs « noyaux » [[transylvanie (région)|transylvains]] ainsi que du sud du Danube, de la [[Roumanophones de Serbie|vallée du Timoc]], des massifs de [[Romanija Planina]], [[Stari Vlah]], [[Durmitor]] et de [[Prizren]]<ref>{{harvsp|Scărlătoiu 1998|p=325}}, cité par {{harvsp|Frățilă 2012|p=645}}.</ref>.


Quels que soient leurs lieux d’origine, les Istro-roumains ont été les derniers à se séparer des autres Roumains, en migrant vers l’ouest, leur occupation principale était l’[[élevage]] [[transhumance|transhumant]]. Giuseppe Vassilich<ref name="ref1">{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|183}}.</ref> Silviu Dragomir<ref>{{harvsp|Dragomir|1924|id=Dragomir1924}}, cité par {{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|761}}.</ref> et Sextil Pușcariu<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|4-13}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref> considèrent que les futurs Istro-roumains sont attestés sous le nom de ''Μαυρόβλαχοι'' (prononcer « Mavrovlakhoï », littéralement « Valaques noirs ») dans les documents [[Empire byzantin|byzantins]]. La base de ce mot est ''Βλάχοι'' (« Vlakhoï »), utilisé en [[grec médiéval]] pour les Roumains en général (en français « [[Valaques]] »). ''Μαυρόβλαχοι'' a donné dans le latin des chancelleries de Dalmatie ''Morovlachi'', ''Moroblachi'', ''Morolachi'', ''Morlachi'' ou ''Murlachi'', en italien ''Morlacchi''<ref>{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|170}} et 205.</ref>, en [[serbe]] et en croate ''Morlači'', en [[français]] « Morlaques », mais ce terme pouvait aussi englober les autres romanophones de la région : les [[Dalmate]]s, tandis que le terme « Valaques », tout en continuant à désigner les locuteurs des [[Diasystème roman de l'Est|langues romanes orientales]], s’élargissait aux romanophones slavisés, voire aux [[berger|pâtres]] en général, sans distinction d’[[ethnie]]<ref>{{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|634}}.</ref>.
Quels que soient leurs lieux d’origine, les Istro-Roumains ont été les derniers à se séparer des autres locuteurs des [[Diasystème roman de l'Est|langues romanes orientales]], en migrant vers l’ouest, leur occupation principale étant l’[[élevage]] [[transhumance|transhumant]]. Giuseppe Vassilich<ref name="ref1">{{harvsp|Vassilich 1900|p=183}}.</ref>, Silviu Dragomir<ref>{{harvsp|Dragomir 1924}}, cité par {{harvsp|Lozovanu 2012|p=761}}.</ref> et Sextil Pușcariu<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=4-13}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref> considèrent que les futurs Istro-Roumains sont attestés sous le nom de ''Μαυρόβλαχοι'' (prononcer « [[Morlaquie|Mavrovlakhoï]] », littéralement « Valaques noirs ») dans les documents [[Empire byzantin|byzantins]]. La base de ce mot est ''Βλάχοι'' (« Vlakhoï »), utilisé en [[grec médiéval]] pour les Roumains en général (en français « [[Valaques]] »). ''Μαυρόβλαχοι'' a donné dans le latin des chancelleries de Dalmatie ''Morovlachi'', ''Moroblachi'', ''Morolachi'', ''Morlachi'' ou ''Murlachi'', en italien ''Morlacchi''<ref>{{harvsp|Vassilich 1900|p=170 et 205}}.</ref>, en [[serbe]] et en croate ''Morlaci'', en [[français]] « Morlaques », mais ce terme pouvait aussi englober les autres romanophones de la région : les [[Dalmate]]s, tandis que le terme « Valaques », tout en continuant à désigner les locuteurs des [[Diasystème roman de l'Est|langues romanes orientales]], s’élargissait aux romanophones slavisés, voire aux [[berger|pâtres]] en général, sans distinction d’[[ethnie]]<ref>{{harvsp|Frățilă 2012|p=634}}.</ref>. La [[Toponyme|toponymie]] et l’[[Anthroponyme|anthroponymie]] des [[Balkans]] ainsi que la [[Union linguistique balkanique|linguistique balkanique]] montrent que des populations [[slaves]], [[Diasystème roman de l'Est|romanes]] et [[Grecs|grecques]] y vivaient mélangées : les premières, surtout [[Agriculture|agricoles]], dominant dans les [[plaine]]s (Σκλαβινίαι, Склавинии, « [[sklavinies]] »), les deuxièmes, surtout [[Pastoralisme|pastorales]] sur les [[Piémont (géographie)|piémonts]] (Βλαχίες, Влахии, « [[valachie]]s ») et les troisièmes, surtout [[Citadin|urbaines]], [[Commerce|marchandes]] et [[Navigation|maritimes]] dans les grandes villes et sur les [[Littoral|côtes]] (κεφαλίες, кефалии, « [[Képhale|céphalies]] »)<ref>Stelian Brezeanu, [https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.geocities.com%2Fserban_marin%2Fbrezeanu2002.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Toponymie et réalités ethniques sur le bas-Danube au {{s-|X}}]</ref>{{,}}<ref>Vladislav Popović, « [https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1978_num_122_3_13511 La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie] », in ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres'', vol. 12, 1978, pp. 596-648, sur [https://www.persee.fr/ Persée]</ref>{{,}}<ref>[[Jordanès]], ''[[:en:Getica (Jordanes)|Getica]]'' : « …Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus… », sur : [https://books.google.com/books?id=DLMQAAAAIAAJ&pg=PA51&dq=sclavino+rumunnense&hl=de#PPA51,M1 ''De rebus Geticis''] citant le manuscrit de [[Vienne (Autriche)|Vienne]].</ref>{{,}}<ref>Raymond Detrez, ''Historical Dictionary of Bulgaria'', 2-nd ed. 2006 {{ISBN|9780810849013}}</ref>{{,}}<ref>Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin et Françoise Micheau, ''Le Moyen Âge en Orient'', Paris, 2014</ref>{{,}}<ref>Éric Limousin, ''Le Monde byzantin du milieu du VIIIe siècle à 1204 : économie et société'', ed. Bréal 2007 {{ISBN|9782749506326}}</ref>{{,}}<ref>Arnold Toynbee, Nevil Forbes et al., {{en}} ''The Balkans : a history of Bulgaria, Serbia, Greece, Rumania, Turkey'', ed. Clarendon Press, Oxford 1916, 407 p.</ref>.
[[Image:Le ciocie.jpg|120px|right|thumb|Les ''ciòci'' sont des chaussures en peau à pointe portées par les ''Ćići'' et par des bergers en Italie centrale.]]
Il est possible que ces migrations se soient étalées sur plusieurs siècles et aient dépassé l’[[Istrie]]. Les « Roumains occidentaux », comme les appelle Pușcariu, seraient arrivés en Dalmatie dès le {{XIe siècle}} si l’on considère comme roumains les noms de personnes Danulus et Negulus trouvés dans des documents de [[1018]] et [[1070]]<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|13}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref>. Plus tard, au {{XIIe siècle}}, d’autres groupes seraient arrivés dans l’actuelle région italienne de [[Frioul-Vénétie julienne]]<ref>Dans un document émis en [[1181]] par l’[[abbesse]] Ermelinda d’un [[monastère]] du [[Patriarcat d'Aquilée]] qui existait dans cette région, une personne du nom de Radul apparaît, colon auquel on a attribué des terres (voir {{harvsp|Kos|1915|id=Kos1915}}, {{p.|330}}). Ce nom correspond à Radu, prénom roumain d’origine [[langues slaves|slave]], muni de l’[[article défini]] ''-l'', placé en fin de mot, comme c’est la règle dans le [[diasystème roman de l’Est]]. Cette personne est donc considérée comme roumaine par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}, {{harvsp|Rațiu|2009|id=Rațiu2009}}, {{p.|40}}, {{harvsp|Frățilă|2012|id=Frățilă2012}}, {{p.|635}} et {{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|766}}.</ref>. Enfin, se basant sur la ressemblance des noms ''Ćići'' (croate), ''Tschitsche'' (allemand), ''Chichii'' (latin) avec le mot ''cioc'' (« bec », « pointe ») et avec la [[Ciociarie|Ciocciarìa]], région informelle d’Italie centrale<ref>Beranger E. M. & Sigismondi F., ''Il ducato di Alvito nell'Età dei Gallio'' (Atti), Banca della Ciociaria, Alvito 1997, {{p.|37}}</ref> où les bergers portaient jadis des chaussures à pointe identiques à celles des Istro-roumains, on a supposé que ces derniers auraient pu parvenir jusqu’aux abords de [[Frosinone]]. Au {{XIVe siècle}} en tout cas, des [[berger]]s [[valaques]] sont attestés près des villes de [[Split]], [[Trogir]], [[Šibenik]], [[Zadar]], ainsi que sur les îles de [[Rab (île)|Rab]], [[Pag (île)|Pag]]<ref>{{harvsp|Kovačec|1971|id=Kovačec1971}}, {{p.|26}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref> et Krk<ref>En [[1321]], cf. {{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|181-182}}.</ref>. Sur celle-ci il ne reste plus d’eux que des [[toponyme]]s, par exemple Fintira (cf. roumain ''fântână'' « puits ») et Sekara (roum. ''secară'' « seigle »)<ref>{{harvsp|Skok|1938|id=Skok1938}}, cité par {{harvsp|Dahmen|1989|id=Dahmen1989}}, {{p.|449}}.</ref>. Dans un document concernant la localité istrienne de [[Buzet (Istrie)|Buzet]], on trouve le nom d’un Valaque Pasculus Chichio<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|30}} et {{harvsp|Kovačec|1971|id=Kovačec1971}}, {{p.|28}}, cités par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref>, nom qui vient de l’ethnonyme ''Ćići'' utilisé par les Croates jusqu’à nos jours pour désigner des Istro-roumains, et transcrit en latin ''Chichii'' dans les documents de l’époque.


Après s’être établis en Istrie, les Istro-Roumains commencent à s’assimiler à la population majoritaire, ne gardant leur identité et leur langue que dans les zones les plus densément peuplés par eux, celles de Žejane et de Šušnjevica. Le fait qu’ils étaient jadis beaucoup plus répandus qu’au {{XXIe}} est prouvé par des [[Toponymie|toponymes]]. Toute une région du nord de l’Istrie, pour la plupart sur le territoire croate et partiellement en [[Slovénie]] s’appelle toujours [[Čičarija|Ćićarija]], en italien Cicceria. Des noms istro-roumains de localités sont Floričići (cf. roumain ''floricică'' « fleurette »), Jerbulišće (roum. ''iarbă'' « herbe »)<ref>{{harvsp|Frățilă 2012|p=635}}.</ref>, Katun, Kature (roum. ''cătun'' « hameau »), Fečori (roum. ''feciori'' « jeunes hommes »)<ref>{{harvsp|Filipi 2002a|p=91}}.</ref>, Kerbune (roum. ''cărbune'' « charbon »)<ref>{{harvsp|Vassilich 1900|p=178}}.</ref>.
Au {{XVe siècle}}, des [[épidémie]]s dévastatrices de [[peste]] ont lieu en Istrie<ref>En [[1427]], [[1437]], [[1465]] et [[1466]].</ref>, ce qui détermine le [[Sénat (Venise)|Sénat]] de la [[République de Venise]] détenant le pourtour maritime de la péninsule, à favoriser l’établissement de ceux qu’il appelle dans ses documents ''Morlacchi''<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|14}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref>, ainsi que de [[Slaves du Sud]] fuyant l’avancée de l’[[Empire ottoman]]<ref>{{harvsp|Corbanese|1983|id=Corbanese1983}}, {{p.|316-325}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref>. Ainsi, des Valaques sont mentionnés dans la localité istrienne de [[Buje]]. Le mot ''Cici'' apparaît en tant qu’ethnonyme proprement-dit dans un document de [[1463]]<ref name="ref1" />.
[[Image:Le ciocie.jpg|120px|droite|vignette|Les ''ciòci'' sont des chaussures en peau à pointe portées par les ''Ćići'' et par des bergers en Italie centrale.]]
Il est possible que leurs migrations se soient étalées sur plusieurs siècles et aient dépassé l’[[Istrie]]. Les « Roumains occidentaux », comme les appelle Pușcariu, seraient arrivés en Dalmatie dès le {{XIe siècle}} si l’on considère comme roumains les noms de personnes Danulus et Negulus trouvés dans des documents de [[1018]] et [[1070]]<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=13}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref>. Plus tard, au {{XIIe siècle}}, d’autres groupes seraient arrivés dans l’actuelle région italienne de [[Frioul-Vénétie Julienne]]<ref>Dans un document émis en [[1181]] par l’[[abbesse]] Ermelinda d’un [[monastère]] du [[Patriarcat d'Aquilée]] qui existait dans cette région, une personne du nom de Radul apparaît, colon auquel on a attribué des terres (voir {{harvsp|Kos 1915|p=330}}). Ce nom correspond à Radu, prénom roumain d’origine [[langues slaves|slave]], muni de l’[[article défini]] ''-l'', placé en fin de mot, comme c’est la règle dans le [[diasystème roman de l'Est]]. Cette personne est donc considérée comme roumaine par {{harvsp|Curtis 1992}}, {{harvsp|Rațiu 2009|p=40}}, {{harvsp|Frățilă 2012|p=635}} et {{harvsp|Lozovanu 2012|p=766}}.</ref>. Enfin, se basant sur la ressemblance des noms ''Ćići'' (croate), ''Tschitsche'' (allemand), ''Chichii'' (latin) avec le mot ''cioc'' (« bec », « pointe ») et avec la ''ciocia'', un mot romain pour un type de chaussure de quelques pauvres bergers de [[Rome]] et du [[Latium]]<ref>Voir également: Beranger E. M. & Sigismondi F., ''Il ducato di Alvito nell'Età dei Gallio'' (Atti), Alvito, 1997, {{p.|37}}</ref> où les bergers portaient jadis des chaussures à pointe identiques à celles des Istro-Roumains, on a supposé que ces derniers auraient pu parvenir jusqu’aux abords de [[Frosinone]]. Au {{XIVe siècle}} en tout cas, des [[berger]]s [[valaques]] sont attestés près des villes de [[Split]], [[Trogir]], [[Šibenik]], [[Zadar]], ainsi que sur les îles de [[Rab (île)|Rab]], [[Pag (île)|Pag]]<ref>{{harvsp|Kovačec 1971|ip=26}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref> et Krk<ref>En [[1321]], cf. {{harvsp|Vassilich 1900|p=181-182}}.</ref>. Sur celle-ci il ne reste plus d’eux que des toponymes, par exemple Fintira (cf. roumain ''fântână'' « puits ») et Sekara (roum. ''secară'' « seigle »)<ref>{{harvsp|Skok 1938}}, cité par {{harvsp|Dahmen 1989|p=449}}.</ref>. Dans un document concernant la localité istrienne de [[Buzet (Croatie)|Buzet]], on trouve le nom d’un Valaque Pasculus Chichio<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=30}} et {{harvsp|Kovačec 1971|p=28}}, cités par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref>, nom qui vient de l’ethnonyme ''Ćići'' utilisé par les Croates pour désigner les Istro-Roumains, et transcrit en latin ''Chichii'' dans les documents de l’époque.


Au {{XVe siècle}}, des [[épidémie]]s dévastatrices de [[peste]] ont lieu en Istrie<ref>En [[1427]], [[1437]], [[1465]] et [[1466]].</ref>, ce qui détermine le [[Sénat (Venise)|Sénat]] de la [[république de Venise]] détenant le pourtour maritime de la péninsule, à favoriser l’établissement de ceux qu’il appelle dans ses documents ''Morlacchi''<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=14}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref>, ainsi que de [[Slaves méridionaux|Slaves du Sud]] fuyant l’avancée de l’[[Empire ottoman]]<ref>{{harvsp|Corbanese 1983|p=316-325}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref>. Ainsi, des Valaques sont mentionnés dans la localité istrienne de [[Buje]]. Le mot ''Cici'' apparaît en tant qu’ethnonyme proprement-dit dans un document de [[1463]]<ref name="ref1" />.
Sous la forme de ''Chichii'', cet ethnonyme réapparaît dans des documents en latin des années [[1517]], [[1524]] et [[1527]], gardés dans les [[archives]] de [[Trieste]]<ref>Publiés par {{harvsp|Kandler|1861|id=Kandler1861}}.</ref>. Au cours de ce siècle, leurs hameaux sont éparpillés à peu près partout dans la péninsule, plus concentrés dans la zone des villages actuels de Žejane et Mune, au nord du massif Učka, ainsi que dans celle de Šušnjevica, au sud du massif<ref>{{harvsp|Pușcariu|1926|id=Pușcariu1926}}, {{p.|31-32}}, cité par {{harvsp|Curtis|1992|id=Curtis1992}}.</ref>.


Sous la forme de ''Chichii'', cet ethnonyme réapparaît dans des documents en latin des années [[1517]], [[1524]] et [[1527]], gardés dans les [[archives]] de [[Trieste]]<ref>Publiés par {{harvsp|Kandler 1861}}.</ref>. Au cours de ce siècle, leurs hameaux sont éparpillés à peu près partout dans la péninsule, plus concentrés dans la zone des villages actuels de Žejane et Mune, au nord du massif Učka, ainsi que dans celle de Šušnjevica, au sud du massif<ref>{{harvsp|Pușcariu 1926|p=31-32}}, cité par {{harvsp|Curtis 1992}}.</ref>.
Dans un ouvrage de [[1641]] sur l’Istrie, l’[[évêque]] érudit de Cittanova (en croate [[Novigrad (Istrie)|Novigrad]]), Giacomo Filippo Tomasini, mentionne les Morlaques, en affirmant qu’« ils ont une langue à eux qui, par beaucoup de mots, ressemble au latin »<ref>{{harvsp|Tomasini|1641|id=Tomasini1641}}, {{p.|515}}.</ref>.


Dans un ouvrage de [[1641]] sur l’Istrie, l’[[évêque]] érudit de Cittanova (en croate [[Novigrad (Istrie)|Novigrad]]), [[Giacomo Filippo Tomasini]], mentionne les Morlaques, en affirmant qu’« ils ont une langue à eux qui, par beaucoup de mots, ressemble au latin »<ref>{{harvsp|Tomasini 1837|p=515}}.</ref>.
Un autre auteur italien, le [[moine]] Ireneo della Croce, dans une histoire de Trieste parue en [[1698]], parle de ''i nostri Chichi'', dont il précise qu’ils se disent ''Rumeri'' dans leur langue<ref>{{harvsp|Croce|1698|id=Croce1698}}, {{p.|335}}.</ref>. En effet, ce mot reflète deux changements [[phonétique]]s dans l’évolution du latin aux [[diasystème roman de l’Est]] en général ([o] atone > [u] et [a] [[accent tonique|accentué]] suivi de [n] + [[voyelle]] > [[Voyelle fermée centrale non arrondie|[ɨ]]], rendue en italien par '''e''') et une autre spécifique à l’istro-roumain : [n] intervocalique simple > [r]. L’auteur donne aussi 13 noms seuls, 8 noms avec des [[Déterminants et articles en français|déterminants]] et deux [[phrase]]s simples dans leur langue, avec leur traduction en latin. C’est la première attestation de la langue hormis les toponymes et les noms de personnes apparus dans des documents antérieurs.


Un autre auteur italien, le [[moine]] Ireneo della Croce, dans une histoire de Trieste parue en [[1698]], parle de ''i nostri Chichi'', dont il précise qu’ils se disent ''Rumeri'' dans leur langue<ref>{{harvsp|Croce 1698|p=335}}.</ref>. En effet, ce mot reflète deux changements [[phonétique]]s dans l’évolution du latin aux [[diasystème roman de l'Est]] en général ([o] atone > [u] et [a] [[accent tonique|accentué]] suivi de [n] + [[voyelle]] > [[Voyelle fermée centrale non arrondie|[ɨ]]], rendue en italien par '''e''') et une autre spécifique à l’istro-roumain : [n] intervocalique simple > [r]. L’auteur donne aussi 13 noms seuls, 8 noms avec des [[Déterminants et articles en français|déterminants]] et deux [[phrase]]s simples dans leur langue, avec leur traduction en latin. C’est la première attestation de la langue hormis les toponymes et les noms de personnes apparus dans des documents antérieurs.
[[Fichier:Istria (ethnic).JPG|thumb|200px|left|<center>Composition ethnique de l’Istrie selon le recensement de 1880. Les Istro-roumains sont représentés par le jaune.</center>]]


[[Fichier:Istria (ethnic)-Czörnig.png|vignette|200px|gauche|<center>Ethnies de l’Istrie selon le recensement [[Autriche-Hongrie|austro-hongrois]] de 1880.<br><small>Les Istro-roumains sont représentés en gris, les [[Italien]]s en jaune, les [[Slovènes]] et les [[Croates]] en nuances de vert.<br>Les mots ''Cicen'' et ''[[Morlaquie|Morlaken]]'' désignent des populations [[Langues romanes orientales|anciennement romanophones]] mais en voie de slavisation ou d'italianiation.</small></center>]]
Après s’être établis en Istrie, les Istro-roumains commencent à s’assimiler à la population majoritaire, ne gardant leur identité et leur langue que dans les zones les plus densement peuplés par eux, celles de Žejane et de Šušnjevica. Le fait qu’ils étaient beaucoup plus répandus que de nos jours est prouvé par des toponymes. Toute une région du nord de l’Istrie, pour la plupart sur le territoire croate et partiellement en [[Slovénie]] s’appelle toujours [[Čičarija|Ćićarija]], en italien Cicceria. Des noms istro-roumains de localités sont Floričići (cf. roumain ''floricică'' « fleurette »), Jerbulišće (roum. ''iarbă'' « herbe »)<ref>{{harvsp|Frățilă|2012}}, {{p.|635}}.</ref>, Katun, Kature (roum. ''cătun'' « hameau »), Fečori (roum. ''feciori'' « jeunes hommes »)<ref>{{harvsp|Filipi|2002|id=Filipi2002b}}, {{p.|91}}.</ref>, Kerbune (roum. ''cărbune'' « charbon »)<ref>{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|178}}.</ref>.


L’occupation de base traditionnelle des Istro-roumains était l’élevage [[Transhumance|transhumant]] mais ils en avaient d’autres. Il est attesté dès le {{XIVe siècle}} qu’ils formaient des [[caravane (convoi)|caravanes]] avec lesquelles ils se déplaçaient pour vendre leurs produits laitiers, mais aussi pour transporter diverses autres [[marchandise]]s, tels du [[plomb]] de Bosnie à Raguse (aujourd’hui [[Dubrovnik]]) et du [[sel alimentaire|sel]] de la côte de la Mer adriatique vers l’intérieur des terres. Dans le [[commerce]] de Raguse, le ''caseus vlachescus'' ou ''vlachiscus'' « fromage valaque », autrement appelé la ''brença'' (cf. roumain ''brânză''), comme cela apparaît dans un document de [[1357]], avait une telle importance, qu’il était employé comme moyen de paiement aussi, et son prix était établi par les autorités<ref>{{harvsp|Vassilich|1900|id=Vassilich1900}}, {{p.|206-207}}.</ref>.
L’occupation de base traditionnelle des Istro-Roumains était l’[[Pastoralisme|élevage]] [[Transhumance|transhumant]] mais ils en avaient d’autres aussi. Il est attesté dès le {{s-|XIV}} qu’ils formaient des [[caravane (convoi)|caravanes]] avec lesquelles ils se déplaçaient pour vendre leurs produits laitiers, mais aussi pour transporter diverses autres [[marchandise]]s, tels du [[plomb]] de Bosnie à Raguse ([[Dubrovnik]]) et du [[sel alimentaire|sel]] de la côte de la Mer adriatique vers l’intérieur des terres. Dans le [[commerce]] de Raguse, le ''caseus vlachescus'' ou ''vlachiscus'' « fromage valaque », autrement appelé la ''brença'' (cf. roumain ''brânză'') apparaît dans un document de [[1357]], et avait une telle importance, qu’il était employé comme moyen de paiement, son prix étant établi par les autorités<ref>{{harvsp|Vassilich 1900|p=206-207}}.</ref>.


Une occupation typique des Istro-roumains était au {{XIXe}} et dans la première moitié du {{XXe siècle}} la production du [[charbon de bois]] qu’ils transportaient sur de longues distances pour le vendre. Sextil Pușcariu décrit en détail comment ils faisaient le charbon de bois<ref>{{harvsp|Pușcariu|1929|id=Pușcariu1929}}, {{p.|229}}, cité par {{harvsp|Potoroacă|2009|id=Potoroacă2009}}, {{p.|81}}.</ref>. Ils faisaient aussi le commerce du [[vinaigre]]<ref>{{harvsp|Stradner|1903|id=Stradner1903}}, {{p.|20-21}}.</ref>. En 1896, Teodor Burada constate que les Istro-roumains étaient pauvres : l’élevage transhumant avait décliné, celui à la [[Ferme (agriculture)|ferme]] était négligé et l’[[agriculture]] était faiblement productive. Ils avaient cultivé la [[vigne]] mais les plantations avaient été détruites pas le [[phylloxéra]]<ref>{{harvsp|Burada|1896|id=Burada1896}}, {{p.|15-16}}, cité par {{harvsp|Potoroacă|2009|id=Potoroacă2009}}, {{p.|80}}.</ref>. Un moyen par lequel ils essayaient de mieux gagner leur vie était la culture de la [[Sauge officinale|sauge]], surtout à Šušnjevica<ref>{{harvsp|Burada|1896|id=Burada1896}}, {{p.|42}}, cité par {{harvsp|Potoroacă|2009|id=Potoroacă2009}}, {{p.|81}}.</ref>.
Une autre occupation typique des Istro-Roumains était au {{XIXe}} et dans la première moitié du {{XXe siècle}} la production du [[charbon de bois]] qu’ils transportaient sur de longues distances pour le vendre. Sextil Pușcariu décrit en détail comment ils faisaient le charbon de bois<ref>{{harvsp|Pușcariu 1929|p=229}}, cité par {{harvsp|Potoroacă 2009|p=81}}.</ref>. Ils faisaient aussi le commerce du [[vinaigre]]<ref>{{harvsp|Stradner 1903|p=20-21}}.</ref>. En 1896, Teodor Burada constate que les Istro-Roumains étaient pauvres : l’élevage transhumant avait décliné, celui à la [[Ferme (agriculture)|ferme]] était négligé et l’[[agriculture]] était faiblement productive. Ils avaient cultivé la [[vigne]] mais les plantations avaient été détruites pas le [[phylloxéra]]<ref>{{harvsp|Burada 1896|p=15-16}}, cité par {{harvsp|Potoroacă 2009|p=80}}.</ref>. Un moyen par lequel ils essayaient de mieux gagner leur vie était la culture de la [[Sauge officinale|sauge]], surtout à Šušnjevica<ref>{{harvsp|Burada 1896|p=42}}, cité par {{harvsp|Potoroacă 2009|p=81}}.</ref>.


Depuis le début du {{XIXe siècle}}, l’Istrie fait partie de l’[[Empire d'Autriche]] devenu [[Autriche-Hongrie]], exactement de sa province appelée ''Österreichisches Küstenland'' ([[Littoral autrichien]]), habitée par plusieurs ethnies, principalement des Croates, des Slovènes et des Italiens. À la différence de ceux-ci, les Istro-roumains ne sont pas reconnus en tant que groupe national constitutif. Le chercheurs de l’époque constatent les discriminations qu’ils subissent. Gustav Weigand écrit : « L’instruction est très négligée. La jalousie des Slaves et des Italiens, qui les uns et les autres réclament les Tsiribiris comme leurs, a empêché jusqu’à ce jour la fondation d’écoles dans les villages valaques. »<ref>{{harvsp|Weigand|1892|id=Weigand1892}}, {{p.|242}}.</ref>. La même chose est signalée par Vincențiu Nicoară, professeur au lycée de Fiume (aujourd’hui [[Rijeka]]), originaire de Transylvanie (à l’époque appartenant directement à la [[Hongrie]], comme Fiume)<ref>{{harvsp|Nicoară|1890|id=Nicoară1890}}, {{p.|7}}.</ref>, ainsi que par son ami [[Magyars|hongrois]] Lajos Czink, avec qui il a visité les Istro-roumains. Celui-ci écrit que 47 habitants de Šušnjevica avaient demandé à la [[diète (politique)|diète]] provinciale une école en leur langue, mais sans résultat<ref>{{harvsp|Czink|1890|id=Czink1890}}, {{p.|361}}.</ref>. L’affirmation de Weigand est en partie contredite par le fait que les Italiens de la diète avaient soutenu cette requête mais ils étaient en minorité par rapport aux Croates<ref>{{harvsp|Zbuchea|1999|id=Zbuchea1999}}, {{p.|247-248}}.</ref>. Seize ans après, Andrei Glavina attire l’attention sur le même problème<ref>{{harvsp|Glavina|1906|id=Glavina1906}}, {{p.|152}}.</ref>. Tous les trois mentionnent également que les [[messe]]s se font en latin et en croate, les prêtres s’efforçant d’empêcher le développement culturel de leurs [[paroisse|paroissiens]].
Depuis le début du {{XIXe siècle}}, l’Istrie fait partie de l’[[empire d'Autriche]] devenu [[Autriche-Hongrie]], exactement de sa province appelée ''Österreichisches Küstenland'' ([[Littoral autrichien]]), habitée par plusieurs ethnies, principalement des Croates, des Slovènes et des Italiens. À la différence de ceux-ci, les Istro-Roumains ne sont pas reconnus en tant que groupe national constitutif. Le chercheurs de l’époque constatent les discriminations qu’ils subissent. Gustav Weigand écrit : « L’instruction est très négligée. La jalousie des Slaves et des Italiens, qui les uns et les autres réclament les Tsiribiris comme leurs, a empêché jusqu’à ce jour la fondation d’écoles dans les villages valaques. »<ref>{{harvsp|Weigand 1892|p=242}}.</ref>. La même chose est signalée par Vincențiu Nicoară, professeur au lycée de Fiume ([[Rijeka]]), originaire de Transylvanie (à l’époque appartenant directement à la [[Hongrie]], comme Fiume)<ref>{{harvsp|Nicoară 1890|p=7}}.</ref>, ainsi que par son ami [[Magyars|hongrois]] Lajos Czink, avec qui il a visité les Istro-Roumains. Celui-ci écrit que {{nombre|47|habitants}} de Šušnjevica avaient demandé à la [[diète (politique)|diète]] provinciale une école en leur langue, mais sans résultat<ref>{{harvsp|Czink 1890|p=361}}.</ref>. L’affirmation de Weigand est en partie contredite par le fait que les Italiens de la diète avaient soutenu cette requête mais ils étaient en minorité par rapport aux Croates<ref>{{harvsp|Zbuchea 1999|p=247-248}}.</ref>. Seize ans après, Andrei Glavina attire l’attention sur le même problème<ref>{{harvsp|Glavina 1906|p=152}}.</ref>. Tous les trois mentionnent également que les [[messe]]s se font en latin et en croate, les prêtres s’efforçant d’empêcher le développement culturel de leurs [[paroisse|paroissiens]].


Après la [[Première Guerre mondiale]], l’Istrie passe à l’[[Italie]]. En [[1921]] est ouverte la première école où l’on enseigne l’istro-roumain et le roumain [[langue standard|standard]], fondée par Glavina, mais celui-ci meurt en [[1925]], ce qui met fin à l’expérience. Par ailleurs, en [[1922]], Glavina était devenu le maire d’une commune formée avec les villages istro-roumains du sud du massif Učka<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|782}}.</ref>.
Après la [[Première Guerre mondiale]], l’Istrie passe à l’[[Italie]]. En [[1921]] est ouverte la première école où l’on enseigne l’istro-roumain et le roumain [[langue standard|standard]], fondée par Glavina, mais celui-ci meurt en [[1925]], ce qui met fin à l’expérience. Par ailleurs, en [[1922]], Glavina était devenu le maire d’une commune formée avec les villages istro-roumains du sud du massif Učka<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=782}}.</ref>.


En [[1945]], l’Istrie est incorporée à la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie communiste]]. Une grande partie de la communauté istro-roumaine émigre alors vers l’Itale<ref name="ref2">{{harvsp|Dianich|2015|id=Dianich2015}}.</ref>.
En [[1945]], l’Istrie est incorporée à la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie communiste]]. Une grande partie de la communauté istro-roumaine émigre alors vers l’Italie<ref name="ref2">{{harvsp|Dianich 2014}}.</ref>.


== Ethnonymes ==
== Ethnonymes ==
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=== Exonymes ===
=== Exonymes ===


L’ethnonyme « [[Valaques]] » (en grec ''Βλάχοι'', dans les documents en latin médiéval ''Vlachi'', en serbe et en croate ''Vlahi'', puis ''Vlasi'') est employé pour les Istro-roumains dès le Moyen Âge, mais il désigne aussi bien d’autres populations, dans des sens différents en fonction des peuples qui l’ont utilisé ou l’utilisent, et en fonction de l’époque. À partir du {{IXe siècle}}, les Byzantins l’utilisent pour tous les locuteurs d’idiomes romans de l’Est des [[Balkans]] (qui, auparavant, n’avaient pas plus que les hellénophones de désignation spécifique, étant simplement dénommés en [[grec]] ''Ῥωμαίοι'' (Romées) en tant que citoyens de l’Empire). Plus tard, dans les documents serbes et croates, « Valaques » finit par désigner les bergers de toute ethnie sur le territoire des Slaves du Sud<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|763}}.</ref>. De nos jours, le terme dénomme en grec les [[Aroumains]] et les [[Mégléno-roumains]]<ref>Voir, par exemple, le site [http://www.vlahoi.net Βλάχοι.net]</ref>, et en serbe et croate les Roumains de la vallée du Timoc aussi<ref>{{harvsp|Sorescu Marinković|2007|id=Sorescu Marinković2007}}, {{p.|864}}.</ref>.
L’ethnonyme « [[Valaques]] » (en grec ''Βλάχοι'', dans les documents en latin médiéval ''Vlachi'', en serbe et en croate ''Vlahi'', puis ''Vlasi'') est employé pour les Istro-Roumains dès le Moyen Âge, mais il désigne aussi bien d’autres populations, dans des sens différents en fonction des peuples qui l’ont utilisé ou l’utilisent, et en fonction de l’époque. À partir du {{IXe siècle}}, les Byzantins l’utilisent pour tous les locuteurs d’idiomes romans de l’Est des [[Balkans]] (qui, auparavant, n’avaient pas plus que les hellénophones de désignation spécifique, étant simplement dénommés en [[grec]] ''Ῥωμαίοι'' (Romées) en tant que citoyens de l’Empire). Plus tard, dans les documents serbes et croates, « Valaques » finit par désigner les bergers de toute ethnie sur le territoire des Slaves du Sud<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=763}}.</ref>. Au {{XXIe}} siècle, le terme dénomme en grec les [[Aroumains]] et les [[Mégléno-Roumains]]<ref>Voir, par exemple, le site [http://www.vlahoi.net Βλάχοι.net]</ref>, et en serbe et croate les Roumains de la vallée du Timoc aussi<ref>{{harvsp|Sorescu Marinković 2007|p=864}}.</ref>.


Le terme « Morlaques » (en grec ''Μαυρόβλαχοι'', en latin ''Moroulahi'' etc., en croate ''Morlaci'', en italien ''Morlacchi'') a été employé d’abord pour les Roumains occidentaux, dont proviennent les Istro-roumains mais il a aussi désigné des bergers d’autres ethnies, peut-être également les locuteurs du [[dalmate]], et n’est plus utilisé aujourd’hui.
Le terme « [[Morlaquie|Morlaques]] » (en grec ''Μαυρόβλαχοι'', en latin ''Moroulahi'' etc., en croate ''Morlaci'', en italien ''Morlacchi'') a été employé d’abord pour les Roumains occidentaux, dont proviennent les Istro-Roumains mais il a aussi désigné des bergers d’autres ethnies, peut-être également les locuteurs du [[dalmate]], et n’est plus utilisé.


Le premier exonyme qui dénomme spécifiquement les Istro-roumains et eux seuls, ''Ćići'', leur a été donné par les Croates. Il apparaît dans les documents latins sous la forme ''Chichii''<ref>{{harvsp|Kandler|1861|id=Kandler1861}}, chapitre Lo rimboscamento (Le reboisement), {{p.|8-9}}.</ref>, dans les italiens d’abord écrit ''Chichi''<ref>{{harvsp|Croce|1698|id=Croce1698}}.</ref>, puis ''Cici'' ou ''Cicci'', alors qu’en [[allemand]] c’est ''Tschizen'', ''Tschitzen'', ''Zitschen'', ''Tschitschen'', ''Ziegen'' ou ''Zische''<ref>{{harvsp|Vassilich|1905|id=Vassilich1905}}, {{p.|244}}.</ref>. Cet ethnonyme viendrait du mot serbe/croate ''čiča'' « oncle » avec lequel les Istro-roumains se seraient adressés l’un à l’autre<ref>{{harvsp|Vassilich|1905|id=Vassilich1905}}, {{p.|246}}.</ref>. Il est aujourd’hui imprécis, puisqu’il se réfère aux Croates de la Ćićarija aussi<ref name="dahmen_448">{{harvsp|Dahmen|1989|id=Dahmen1989}}, {{p.|448}}.</ref>.
Le premier exonyme qui dénomme spécifiquement les Istro-Roumains et eux seuls, ''Ćići'', leur a été donné par les Croates. Il apparaît dans les documents latins sous la forme ''Chichii''<ref>{{harvsp|Kandler 1861|p=8-9}}.</ref>, dans les italiens d’abord écrit ''Chichi''<ref>{{harvsp|Croce 1698}}.</ref>, puis ''Cici'', parfois ''Cicci'', alors qu’en [[allemand]] c’est ''Tschizen'', ''Tschitzen'', ''Zitschen'', ''Tschitschen'', ''Ziegen'' ou ''Zische''<ref>{{harvsp|Vassilich 1905|p=244}}.</ref>. Cet ethnonyme viendrait du mot serbe/croate ''čiča'' « oncle » avec lequel les Istro-Roumains se seraient adressés l’un à l’autre<ref>{{harvsp|Vassilich 1905|p=246}}.</ref>. Il est imprécis, puisqu’il se réfère aux Croates de la Ćićarija aussi<ref name="dahmen_448">{{harvsp|Dahmen 1989|p=448}}.</ref>.


Un autre exonyme utilisé par les Croates était autrefois ''Ćiribiri'', dont Ascoli précise qu’il était méprisant<ref>{{harvsp|Ascoli|1861|id=Ascoli1861}}, {{p.|329}}.</ref>, aujourd’hui existant dans la variante ''Ćiribirci''. Conformément à une hypothèse non-vérifiable, il viendrait de la phrase ''cire bire'' (cf. roumain ''ține bine'') « tiens bien »<ref>[http://www.vlaski-zejanski.com/Learn/current-status-of-the-language-and-community Očuvęj vlåška ši žejånska limba – The name of the language] (Le nom de la langue).</ref>. Les Croates appellent les Istro-roumains ''Vlasi'' également.
Un autre exonyme utilisé par les Croates était autrefois ''Ćiribiri'', dont Ascoli précise qu’il était méprisant<ref>{{harvsp|Ascoli 1861|p=329}}.</ref>, par la suite existant dans la variante ''Ćiribirci''. Conformément à une hypothèse non vérifiable, il viendrait de la phrase ''cire bire'' (cf. roumain ''ține bine'') « tiens bien »<ref>[https://www.vlaski-zejanski.com/en/nauci/the-language-and-community-today-2 Očuvęj vlåška ši žejånska limba – The name of the language] (Le nom de la langue).</ref>. Les Croates appellent les Istro-Roumains ''Vlasi'' également.


Dans le milieu académique aussi, on a utilisé plusieurs ethnonymes pour les Istro-roumains. Covaz les appelait ''Rimgliani o Vlahi d’Istria'', ''Rimljani'' étant le terme utilisé par les Croates et les Serbes pour les citoyens romains, Ascoli et Vassilich – ''Rumeni d'Istria'', Ioan Maiorescu – ''români istrieni'', Weigand – ''Valaques d’Istrie''. Le terme « Istro-roumains » a été utilisé pour la première fois par Asachi<ref name="dahmen_448"/>. Plus tard, Miklošič, qui avait d’abord employé le [[syntagme]] ''istrischen Rumunen'', a employé celui de ''istro-rumunisch'', dont s’est généralisé par la suite le nom de la langue et de ses locuteurs<ref name="m_1882" />.
Dans le milieu académique aussi, on a utilisé plusieurs ethnonymes pour les Istro-Roumains. Covaz les appelait ''Rimgliani o Vlahi d’Istria'', ''Rimljani'' étant le terme utilisé par les Croates et les Serbes pour les citoyens romains, Ascoli et Vassilich – ''Rumeni d'Istria'', Ioan Maiorescu – ''români istrieni'', Weigand – ''Valaques d’Istrie''. Le terme « Istro-Roumains » a été utilisé pour la première fois par Asachi<ref name="dahmen_448"/>. Plus tard, Miklošič, qui avait d’abord employé le [[syntagme]] ''istrischen Rumunen'', a employé celui de ''istro-rumunisch'', dont s’est généralisé par la suite le nom de la langue et de ses locuteurs<ref name="m_1882" />.


=== Endonymes ===
=== Endonymes ===


Conformément à l’information provenant d’Ireneo della Croce, les Istro-roumains utilisaient l’[[endonyme]] ''rumeri'' au {{XVIIe siècle}} mais il n’apparaît plus dans des documents jusqu’à sa reprise par Andrei Glavina, puis par Leca Morariu. À présent, les Istro-roumains se dénomment en général par un [[adjectif]] [[Dérivation lexicale|dérivé]] du nom de leur village, ceux de Žejane par cet adjectif uniquement (''žejånci''), les autres, à côté de l’adjectif dérivé du nom leur village, ont adopté l’exonyme ''vlåš'' (singulier ''vlåh''). Dans les deux zones, certains se disent ''Rumunji'' « Roumains » aussi, dans leurs contacts avec des étrangers, sous l’influence des chercheurs roumains<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|768-769}}.</ref>.
Conformément à l’information provenant d’Ireneo della Croce, les Istro-Roumains utilisaient l’endonyme ''rumeri'' au {{XVIIe siècle}} mais il n’apparaît plus dans des documents jusqu’à sa reprise par Andrei Glavina, puis par Leca Morariu. Au {{XXIe}} siècle, les Istro-Roumains se dénomment en général par un [[adjectif]] [[Dérivation lexicale|dérivé]] du nom de leur village, ceux de Žejane par cet adjectif uniquement (''žejånci''), les autres, à côté de l’adjectif dérivé du nom de leur village, ont adopté l’exonyme ''vlåš'' (singulier ''vlåh''). Dans les deux zones, certains se disent ''Rumunji'' « Roumains » aussi, dans leurs contacts avec des étrangers, sous l’influence des chercheurs roumains<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=768-769}}.</ref>.


== Le processus d’assimilation des Istro-roumains ==
== Le processus d’assimilation des Istro-Roumains ==


Dès qu’ils s’établissent en Istrie, les Istro-roumains commencent à s’assimiler à la population locale, surtout croate. Les causes de l’assimilation sont multiples. Tout d’abord, leur nombre est beaucoup moindre que celui des autres et la plupart de leurs localités sont dispersées parmi les autres.
Dès qu’ils s’établissent en Istrie, les Istro-Roumains commencent à s’assimiler à la population locale, surtout croate. Les causes de l’assimilation sont multiples. Tout d’abord, leur nombre est beaucoup moindre que celui des autres et la plupart de leurs localités sont dispersées parmi les autres.


L’absence de leur langue dans l’église contribue elle aussi au déclin de son emploi. Le [[clergé]] de langue croate, [[slovène]] ou [[italien]]ne agit même dans le sens de l’assimilation.
L’absence de leur langue dans l’église contribue elle aussi au déclin de son emploi. Le [[clergé]] de langue croate, [[slovène]] ou [[italien]]ne agit même dans le sens de l’assimilation.


Lorsque la [[scolarisation]] gagne les campagnes, l’absence de l’aspect écrit de la langue istro-roumaine rend impossible son utilisation dans l’enseignement. De plus, quand les Istro-roumains veulent avoir des écoles en leur langue, ils sont empêchés d’en avoir, à cause des Croates, qui veulent les assimiler. Le manque d’écoles fait qu’au début du {{s-|XX}} 90 % des Istro-roumains sont [[analphabétisme|analphabètes]]. La situation s’améliore progressivement, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui ils savent lire et écrire à plus de 95 % mais en croate<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|777}}.</ref>. Ceux qui veulent s’élever sur l’échelle sociale sont forcés de le faire au prix de leur assimilation. Dans ces conditions, il ne s’est pas formé d’[[élite]] istro-roumaine propre, qui maintienne la conscience ethnique et contribue à préserver la langue.
Lorsque la [[École|scolarisation]] gagne les campagnes, l’absence de l’aspect écrit de la langue istro-roumaine rend impossible son utilisation dans l’enseignement. De plus, quand les Istro-Roumains veulent avoir des écoles en leur langue, ils sont empêchés d’en avoir, à cause des Croates, qui veulent les assimiler. Le manque d’écoles fait qu’au début du {{s-|XX}}, 90 % des Istro-Roumains sont [[analphabétisme|analphabètes]]. La situation s’améliore progressivement, surtout après la Seconde Guerre mondiale. En [[2012]] on estime qu’ils savent lire et écrire à plus de 95 % mais en croate<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=777}}.</ref>. Ceux qui veulent s’élever sur l’échelle sociale sont forcés de le faire au prix de leur assimilation. Dans ces conditions, il ne s’est pas formé d’[[élite]] istro-roumaine propre, qui maintienne la conscience ethnique et contribue à préserver la langue.


L’assimilation s’accélère à partir des [[années 1950]], parce que l’isolement des villages se réduit par la modernisation des routes, et que la population devient plus mobile à la suite de l’[[industrialisation]]. Ces phénomènes favorisent la multiplication des mariages interethniques, ce qui est un facteur d’assimilation de plus. Par conséquent, l’istro-roumain est ressenti comme de moins en moins utile pour l’affirmation sur le plan social.
L’assimilation s’accélère à partir des [[années 1950]], parce que l’isolement des villages se réduit par la modernisation des routes, et que la population devient plus mobile à la suite de l’[[industrialisation]]. Ces phénomènes favorisent la multiplication des mariages interethniques, ce qui est un facteur d’assimilation de plus. Par conséquent, l’istro-roumain est ressenti comme de moins en moins utile pour l’affirmation sur le plan social.


À cause de l’assimilation, le nombre d’Istro-roumains, si l’on considère comme tels les locuteurs de la langue, a diminué constamment, mais ce nombre a toujours pu être plutôt estimé, car les Istro-roumains ont rarement figuré comme tels dans les [[recensement de la population|recensements]]. L’évolution de leur nombre est approximativement la suivante :
À cause de l’assimilation, le nombre d’Istro-Roumains, si l’on considère comme tels les locuteurs de la langue, a diminué constamment, mais ce nombre a toujours pu être plutôt estimé, car les Istro-Roumains ont rarement figuré comme tels dans les [[recensement de la population|recensements]]. L’évolution de leur nombre est approximativement la suivante :


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L’autoidentification des Istro-roumains n’est pas unitaire. D’une part, parce qu’ils étaient encore récemment isolés les uns des autres, entre ''vlåš'' et ''žejånci'' le sentiment de la communauté ethnique et linguistique est absent. D’autre part, la plupart se déclarent Croates, éventuellement Croates locuteurs de ''vlåški'', respectivement ''žejånski'', certains disent appartenir à la minorité nationale italienne, et quelques dizaines déclarent faire partie de la minorité nationale roumaine. Certains se disent Roumains seulement dans leurs contacts avec des Roumains de Roumanie<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|769-770}}.</ref>.
L’autoidentification des Istro-Roumains n’est pas unitaire. D’une part, parce qu’ils étaient encore récemment isolés les uns des autres, entre ''vlåš'' et ''žejånci'' le sentiment de la communauté ethnique et linguistique est absent. D’autre part, la plupart se déclarent Croates, éventuellement Croates locuteurs de ''vlåški'', respectivement ''žejånski'', certains disent appartenir à la minorité nationale italienne, et quelques dizaines déclarent faire partie de la minorité nationale roumaine. Certains se disent Roumains seulement dans leurs contacts avec des Roumains de Roumanie<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=769-770}}.</ref>.


Actuellement on estime que dans leurs villages nataux il y a 150 locuteurs performants en istro-roumain, qui l’ont appris avec leurs parents. Il pourrait y en avoir deux ou trois fois autant éparpillés dans les villes et quelques centaines encore en dehors de la Croatie<ref>{{harvsp|Dianich|2015|id=Dianich2015}} estime à 400-500 le nombre d’Istro-roumains établis aux États-Unis, dont 200 qui connaissent la langue.</ref>. Tous ces gens sont d’âge moyen ou vieux. La transmission de la langue de parents à enfants a pratiquement cessé chez les générations nées dans les années 1950-1960. Les locuteurs jeunes (âgés de 30 ans environ), peu nombreux, l’ont apprise avec leurs grands-parents comme une deuxième ou troisième [[langue étrangère]]<ref name="number" />. D’ailleurs tous les locuteurs sont au moins bilingues.
En [[2015]] on estime que dans leurs villages nataux il y a {{nombre|150|locuteurs}} performants en istro-roumain, qui l’ont appris avec leurs parents. Il pourrait y en avoir deux ou trois fois autant éparpillés dans les villes et quelques centaines encore en dehors de la Croatie<ref>{{harvsp|Dianich 2014}} estime à 400-500 le nombre d’Istro-Roumains établis aux États-Unis, dont 200 qui connaissent la langue.</ref>. Tous ces gens sont d’âge moyen ou vieux. La transmission de la langue de parents à enfants a pratiquement cessé chez les générations nées dans les années 1950-1960. Les locuteurs jeunes (âgés de {{nombre|30|ans}} environ), peu nombreux, l’ont apprise avec leurs grands-parents comme une deuxième ou troisième [[langue étrangère]]<ref name="number" />. D’ailleurs tous les locuteurs sont au moins bilingues.


Les Istro-roumains et leur langue ne sont pas présents en tant que tels dans les données des recensements mais ils pourraient se trouver parmi celles concernant la minorité nationale roumaine. Ainsi, en [[2011]], on a enregistré pour toute la Croatie 955 personnes de [[langue maternelle]] roumaine<ref>[http://www.dzs.hr/Hrv/censuses/census2011/results/htm/H01_01_08/h01_01_08_RH.html Résultats du recensement de 2011. Langues maternelles] (consulté le 28 juin 2017).</ref> et 435 appartenant à la minorité nationale roumaine<ref>[http://www.dzs.hr/Hrv/censuses/census2011/results/htm/H01_01_04/h01_01_04_RH.html Résultats du recensement de 2011. Minorités nationales] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, mais on ne peut pas savoir combien de ces personnes sont des [[Boyash]], dont la langue maternelle est le daco-roumain. Dans le [[comitat d'Istrie]], 49 personnes sont recensées comme roumaines et 6 comme valaques, 70 personnes se déclarant de langue maternelle roumaine et 6 de langue valaque. Dans le [[comitat de Primorje-Gorski Kotar]], où se trouve Žejane, on enregistre 31 Roumains et 3 Valaques, ainsi que 40 personnes de langue maternelle roumaine.
Les Istro-Roumains et leur langue ne sont pas présents en tant que tels dans les données des recensements mais ils pourraient se trouver parmi celles concernant la minorité nationale roumaine. Ainsi, en [[2011]], on a enregistré pour toute la Croatie {{nombre|955|personnes}} de [[langue maternelle]] roumaine<ref>[https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.dzs.hr%2FHrv%2Fcensuses%2Fcensus2011%2Fresults%2Fhtm%2FH01_01_08%2Fh01_01_08_RH.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Résultats du recensement de 2011. Langues maternelles] (consulté le 28 juin 2017).</ref> et 435 appartenant à la minorité nationale roumaine<ref>[https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.dzs.hr%2FHrv%2Fcensuses%2Fcensus2011%2Fresults%2Fhtm%2FH01_01_04%2Fh01_01_04_RH.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Résultats du recensement de 2011. Minorités nationales] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, mais on ne peut pas savoir combien de ces personnes sont des [[Bayaches]], dont la langue maternelle est le daco-roumain. Dans le [[comitat d'Istrie]], {{nombre|49|personnes}} sont recensées comme roumaines et 6 comme valaques, {{nombre|70|personnes}} se déclarant de langue maternelle roumaine et 6 de langue valaque. Dans le [[comitat de Primorje-Gorski Kotar]], où se trouve Žejane, on enregistre 31 Roumains et 3 Valaques, ainsi que {{nombre|40|personnes}} de langue maternelle roumaine.


À présent il y a encore des villages habités par des Istro-roumains au nord-est de l’Istrie, un au nord du massif Učka et quelques-uns au sud de celui-ci. Leurs noms apparaissent dans les sources en plusieurs langues et en davantage de variantes :
Dans le premier quart du {{XXIe}} siècle il y a encore des villages habités par des Istro-Roumains au nord-est de l’Istrie, un au nord du massif Učka et quelques-uns au sud de celui-ci. Leurs noms apparaissent dans les sources en plusieurs langues et en davantage de variantes :


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! Istro-roumain<br>Vrzić 2009<ref>[http://www.vlaski-zejanski.com/Learn/Language-lessons/writing Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Writing] (Écriture).</ref> || Istro-roumain<br>{{harvsp|Kovačec|1998|id=Kovačec1998}} || Roumain || Croate || Croate avec transcription italienne || Italien || Nombre d’habitants en 2011<ref>[http://www.dzs.hr/Hrv/censuses/census2011/results/htm/H01_01_01/h01_01_01_zup18.html Résultats du recensement] – total habitants par localités du comitat d’Istrie, toutes ethnies confondues (consulté le 28 juin 2017).</ref>
! Istro-roumain<br>Vrzić 2009<ref>[http://www.vlaski-zejanski.com/Learn/Language-lessons/writing Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Writing] (Écriture).</ref> || Istro-roumain<br>{{harvsp|Kovačec 1998}} || Roumain || Croate || Croate avec transcription italienne || Italien || Nombre d’habitants en 2011<ref>[http://www.dzs.hr/Hrv/censuses/census2011/results/htm/H01_01_01/h01_01_01_zup18.html Résultats du recensement] – total habitants par localités du comitat d’Istrie, toutes ethnies confondues (consulté le 28 juin 2017).</ref>
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La situation de l’istro-roumain est bien reflétée par sa présence dans le ''[[Livre rouge des langues en danger]]''<ref>[http://www.helsinki.fi/~tasalmin/europe_index.html UNESCO red book on endangered languages: Europe] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, dans la section Langues en danger grave<ref>[http://www.helsinki.fi/~tasalmin/europe_report.html#IRumanian Istro-Romanian] (consulté le 28 juin 2017).</ref> et dans l’''Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde''<ref>[http://www.unesco.org/languages-atlas/ Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
La situation de l’istro-roumain est bien reflétée par sa présence dans l’''[[Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde]]''<ref>{{harvsp|Moseley et Nicolas 2010|p=44}}.</ref>.


== Mode de vie, folklore et coutumes ==
== Mode de vie, folklore et coutumes ==


De nos jours, le mode de vie des Istro-roumains ne diffère pas de celui de la population majoritaire. À la suite de l’industrialisation commencée dans les années 1950, eux aussi se sont orientés vers les villes à la recherche d’emplois, en s’y établissant ou en faisant la navette, et en pratiquant un peu l’agriculture.
Au {{XXIe siècle}}, le mode de vie des Istro-Roumains ne diffère pas de celui de la population majoritaire. À la suite de l’industrialisation commencée dans les années 1950, eux aussi se sont orientés vers les villes à la recherche d’emplois, en s’y établissant ou en faisant la navette, et en pratiquant un peu l’agriculture.


La production traditionnelle du charbon de bois n’a pas totalement disparu. En [[2008]] on en produisait encore pour des restaurants de la région<ref>{{hr}} Radenko Vadanjel, [http://istro-romanian.com/news/08_0524karbunica.htm article sur la production du charbon de bois], ''Glas Istre'', 24 mai 2008 (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
La production traditionnelle du charbon de bois n’a pas totalement disparu. En [[2008]] on en produisait encore pour des restaurants de la région<ref>{{hr}} Radenko Vadanjel, [http://istro-romanian.com/news/08_0524karbunica.htm article sur la production du charbon de bois], ''Glas Istre'', 24 mai 2008 (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


Les Istro-roumains avaient autrefois une culture immatérielle riche, comprenant [[danse]]s, chansons, contes, proverbes, pratiques [[Magie (surnaturel)|magiques]], [[coutume]]s liées à la [[naissance]], au [[mariage]], à l’[[enterrement]] et aux [[fête]]s, pratiqués dans leur langue et présentant des ressemblances avec la culture des autres Roumains. Ces éléments culturels étaient encore assez vivants lorsque les premiers visiteurs et chercheurs les ont notés et publiés, tout en remarquant leur tendance à disparaître<ref>Cf., par exemple, {{harvsp|Cantemir|1935|id=Cantemir1935}}, {{p.|28}}, cité par {{harvsp|Potoroacă|2009|id=Potoroacă2009}}, {{p.|83}}.</ref>. Cependant, dans le processus d’assimilation, ils ont été de plus en plus pratiqués en croate, puis, à la suite de la modernisation de la société, ils ont presque totalement disparu.
Les Istro-Roumains avaient autrefois une culture immatérielle riche, comprenant [[danse]]s, chansons, contes, proverbes, pratiques [[Magie (surnaturel)|magiques]], [[coutume]]s liées à la [[naissance]], au [[mariage]], à l’[[enterrement]] et aux [[fête]]s, pratiqués dans leur langue et présentant des ressemblances avec la culture des autres Roumains. Ces éléments culturels étaient encore assez vivants lorsque les premiers visiteurs et chercheurs les ont notés et publiés, tout en remarquant leur tendance à disparaître<ref>Cf., par exemple, {{harvsp|Cantemir 1935|p=28}}, cité par {{harvsp|Potoroacă 2009|p=83}}.</ref>. Cependant, dans le processus d’assimilation, ils ont été de plus en plus pratiqués en croate, puis, à la suite de la modernisation de la société, ils ont presque totalement disparu.


Il se conserve encore à Žejane la coutume de [[Mardi gras]] des ''zvončari'' (« sonneurs de clochettes ») qui n’est pas typiquement istro-roumaine mais comporte certaines particularités par rapport à la même coutume pratiquée dans plusieurs autres régions de la Croatie. Elle tient des [[rite]]s [[Christianisme|préchrétiens]] censés chasser les [[Esprit (surnaturel)|esprit]]s mauvais de l’[[hiver]]. Aujourd’hui, les ''zvončari'' sont constitués en ensemble folklorique qui perpétue cette coutume dans le village, la présente au [[carnaval]] de Rijeka et dans d’autres pays<ref>{{en}} [http://istro-romanian.com/trades-traditions/zejane-zvoncari.htm Folk Histria – In Search of its Identity] (Folklore de l’Istrie – À la recherche de son identité) (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
Il se conserve encore à Žejane la coutume de [[Mardi gras]] des ''zvončari'' (« sonneurs de clochettes ») qui n’est pas typiquement istro-roumaine mais comporte certaines particularités par rapport à la même coutume pratiquée dans plusieurs autres régions de la Croatie. Elle tient des [[rite]]s [[Christianisme|préchrétiens]] censés chasser les [[Esprit (surnaturel)|esprits]] mauvais de l’[[hiver]]. Au {{XXIe}} siècle, les ''zvončari'' sont constitués en ensemble folklorique qui perpétue cette coutume dans le village, la présente au [[carnaval]] de Rijeka et dans d’autres pays<ref>{{en}} [http://istro-romanian.com/trades-traditions/zejane-zvoncari.htm Folk Histria – In Search of its Identity] (Folklore de l’Istrie – À la recherche de son identité) (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


La religion des Istro-roumains est [[Catholicisme|catholique romaine]], mais il semble qu’à l’origine ils aient été [[christianisme orthodoxe|orthodoxes]], parce qu'Ascoli affirme que dans le village de Jesenovik l’église avait été orthodoxe avant de devenir catholique<ref>{{harvsp|Ascoli|1861|id=Ascoli1861}}, {{p.|319}}.</ref>.
La religion des Istro-Roumains est [[Catholicisme|catholique romaine]], mais il semble qu’à l’origine ils aient été [[christianisme orthodoxe|orthodoxes]], parce qu’Ascoli affirme que dans le village de Jesenovik, l’église avait été orthodoxe avant de devenir catholique<ref>{{harvsp|Ascoli 1861|p=319}}.</ref>.


== La langue des Istro-roumains ==
== La langue des Istro-Roumains ==
{{Article détaillé|Istro-roumain}}
{{Article détaillé|Istro-roumain}}


D’après la plupart des linguistes roumains, l’idiome parlé par les Istro-roumains est un [[dialecte]] du roumain, les autres étant le daco-roumain, l’aroumain et le [[mégléno-roumain]]. Selon Radu Flora c’est un groupe de dialectes du daco-roumain et, de l’avis d’autres linguistes (Petar Skok, Alexandru Graur, Ion Coteanu), c’est une langue romane de l’est à part<ref>{{harvsp|Sala|1989|id=Sala1989}}, {{p.|158}}.</ref>. Antonio Dianich aussi a cette dernière opinion<ref name="ref2" />.
D’après la plupart des linguistes roumains, l’idiome parlé par les Istro-Roumains est un [[dialecte]] du roumain, les autres étant le daco-roumain, l’aroumain et le [[mégléno-roumain]]. Selon Radu Flora c’est un groupe de dialectes du daco-roumain et, de l’avis d’autres linguistes (Petar Skok, Alexandru Graur, Ion Coteanu), c’est une langue romane de l’est à part<ref>{{harvsp|Sala 1989|p=158}}.</ref>. Antonio Dianich aussi a cette dernière opinion<ref name="ref2" />.


À cause des circonstances historiques, dans le contexte de l’assimilation graduelle des Istro-roumains à la population majoritaire croate, leur langue a de plus en plus été influencée par la langue de celle-ci, Coteanu allant jusqu’à considérer l’istro-roumain comme une « [[langue mixte]] »<ref>{{harvsp|Lozovanu|2012|id=Lozovanu2012}}, {{p.|781}}.</ref>. Il comporte beaucoup d’emprunts lexicaux, y compris des [[mot-outil|mots-outils]], sa [[grammaire|structure grammaticale]] étant également influencée.
À cause des circonstances historiques, dans le contexte de l’assimilation graduelle des Istro-Roumains à la population majoritaire croate, leur langue a de plus en plus été influencée par la langue de celle-ci, Coteanu allant jusqu’à considérer l’istro-roumain comme une « [[langue mixte]] »<ref>{{harvsp|Lozovanu 2012|p=781}}.</ref>. Il comporte beaucoup d’emprunts lexicaux, y compris des [[mot-outil|mots-outils]], sa [[grammaire|structure grammaticale]] étant également influencée.


Chaque village a son propre dialecte, avec de petites différences entre celles des villages situés au sud du massif Učka, et plus grandes entre celles-ci et le dialecte de Žejane<ref>{{harvsp|Sala|1989|id=Sala1989}}, {{p.|159}}.</ref>.
Chaque village a son propre parler, avec de petites différences entre celles des villages situés au sud du massif Učka, et plus grandes entre celles-ci et le parler de Žejane<ref>{{harvsp|Sala 1989|p=59}}.</ref>.


== Actions de sauvegarde de l’identité et de la langue instro-roumaines ==
== Actions de sauvegarde de l’identité et de la langue instro-roumaines ==


La formation d’une forme écrite de la langue n’a pas eu lieu et d’autant moins sa [[langue standard|standardisation]], ce qui a acceléré son déclin. Des actions de sauvegarde n’ont commencé que dans les années 1990, pour s’intensifier après l’an [[2000]].
La formation d’un aspect écrit de la langue n’a pas eu lieu, et d’autant moins sa [[langue standard|standardisation]], ce qui a acceléré son déclin. Des actions de sauvegarde n’ont commencé que dans les années 1990, pour s’intensifier après l’an [[2000]].


=== Mesures officielles ===
=== Mesures officielles ===


La Croatie, membre du [[Conseil de l’Europe]], a [[ratification|ratifié]] elle aussi la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]], en [[1997]]<ref>[http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/ChercheSig.asp?NT=148&CM=1&DF=&CL=FRE Liste des pays ayant ratifié la Charte] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, en précisant pour quelles langues elle allait l’appliquer, parmi lesquelles ne figure ni le roumain ni l’istro-roumain<ref>[http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/ListeDeclarations.asp?NT=148&CM=1&DF=&CL=FRE&VL=0 Liste des déclarations formulées au titre du traité {{n°|148}}] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
La Croatie, membre du [[Conseil de l'Europe]], a [[Instrument de ratification|ratifié]] elle aussi la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]], en [[1997]]<ref>[https://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list?module=signatures-by-treaty&treatynum=148 Liste des pays ayant ratifié la Charte] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, en précisant pour quelles langues elle allait l’appliquer, parmi lesquelles ne figure ni le roumain ni l’istro-roumain<ref>[http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/ListeDeclarations.asp?NT=148&CM=1&DF=&CL=FRE&VL=0 Liste des déclarations formulées au titre du traité {{n°|148}}] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


Surveillant l’application de la Charte, un Comité d’experts prépare et présente périodiquement des rapports sur le sujet. L’istro-roumain apparaît dans un tel rapport le 12 mars 2008, pour la première fois dans un document officiel du Conseil, où l’on rappelle une demande adressée auparavant au gouvernement croate : « Certains éléments prouvent la présence traditionnelle d’une petite communauté de locuteurs d’une langue appelée istro-roumain en Istrie. Le Comité d’experts souhaiterait obtenir des informations sur cette langue à l’occasion du prochain rapport périodique. » (alinéa 48). Le rapport cite également la réponse du gouvernement croate : « En ce qui concerne la langue istro-roumaine, nous avons le plaisir de vous informer qu’en septembre 2007, le ministère de la Culture a décidé d’attribuer à cette langue le statut de bien culturel immatériel ; l’istro-roumain est donc inscrit au registre des biens culturels protégés de la République de Croatie. » (Annexe 2, point 8.)<ref>[http://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=CM%282008%2925&Language=lanFrench&Site=CM&BackColorInternet=DBDCF2&BackColorIntranet=FDC864&BackColorLogged=FDC864#Top Troisième rapport du Comité d'experts concernant la Croatie] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
Surveillant l’application de la Charte, un Comité d’experts prépare et présente périodiquement des rapports sur le sujet. L’istro-roumain apparaît dans un tel rapport le {{date-|12 mars 2008}}, pour la première fois dans un document officiel du Conseil, où l’on rappelle une demande adressée auparavant au gouvernement croate : « Certains éléments prouvent la présence traditionnelle d’une petite communauté de locuteurs d’une langue appelée istro-roumain en Istrie. Le Comité d’experts souhaiterait obtenir des informations sur cette langue à l’occasion du prochain rapport périodique. » (alinéa 48). Le rapport cite également la réponse du gouvernement croate : « En ce qui concerne la langue istro-roumaine, nous avons le plaisir de vous informer qu’en {{date-|septembre 2007}}, le ministère de la Culture a décidé d’attribuer à cette langue le statut de bien culturel immatériel ; l’istro-roumain est donc inscrit au registre des biens culturels protégés de la république de Croatie. » (Annexe 2, point 8.)<ref>[http://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=CM%282008%2925&Language=lanFrench&Site=CM&BackColorInternet=DBDCF2&BackColorIntranet=FDC864&BackColorLogged=FDC864#Top Troisième rapport du Comité d'experts concernant la Croatie] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


En effet, l’istro-roumain est inscrit sur la Liste des biens culturels immatériels protégés de la Croatie, sous la dénomination de ''istro-rumunjski govori'' (« parlers istro-roumains »), faisant partie du Registre des bien culturels, en vertu de la Loi sur la protection et la conservation des biens culturels<ref>{{hr}} [http://www.min-kulture.hr/default.aspx?id=3650 Lista zaštićenih nematerijalnih kulturnih dobara] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
En effet, l’istro-roumain est inscrit sur la Liste des biens culturels immatériels protégés de la Croatie, sous la dénomination de ''istro-rumunjski govori'' (« parlers istro-roumains »), faisant partie du Registre des biens culturels, en vertu de la Loi sur la protection et la conservation des biens culturels<ref>{{hr}} [https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.min-kulture.hr%2Fdefault.aspx%3Fid%3D3650#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Lista zaštićenih nematerijalnih kulturnih dobara] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


Considérant comme insuffisantes les mesures prises par le gouvernement croate, Vlad Cubreacov, deputé de la [[Moldavie|République de Moldavie]] à l’[[Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe]], initie une proposition de résolution soutenue par 33 autres députés de divers pays, qu’il dépose le 21 avril 2008. On y demande d’inviter la Croatie à reconnaître officiellement la minorité istro-roumaine, à lui assurer l’exercice des droits inscrits dans la [[Convention européenne des droits de l’homme]], notamment ceux concernant l’utilisation de la langue maternelle et du roumain standard dans l’enseignement, la pratique religieuse et les [[média]]s, et à soutenir les associations culturelles des Istro-roumains. La proposition invite également les autorités de Roumanie à coopérer avec celles de Croatie en vue de prendre des mesures urgentes pour préserver l’identité et la langue des Istro-roumains. La proposition de Vlad Cubreacov n’a finalement pas été examinée par l’Assemblée<ref>[http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/X2H-Xref-ViewHTML.asp?FileID=11882&lang=fr#P75_5271 La situation culturelle difficile de la minorité istro-roumaine particulièrement menacée] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
Considérant comme insuffisantes les mesures prises par le gouvernement croate, Vlad Cubreacov, député de la [[Moldavie|république de Moldavie]] à l’[[Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe]], initie une proposition de résolution soutenue par 33 autres députés de divers pays, qu’il dépose le {{date-|21 avril 2008}}. On y demande d’inviter la Croatie à reconnaître officiellement la minorité istro-roumaine, à lui assurer l’exercice des droits inscrits dans la [[Convention européenne des droits de l'homme]], notamment ceux concernant l’utilisation de la langue maternelle et du roumain standard dans l’enseignement, la pratique religieuse et les [[média]]s, et à soutenir les associations culturelles des Istro-Roumains. La proposition invite également les autorités de Roumanie à coopérer avec celles de Croatie en vue de prendre des mesures urgentes pour préserver l’identité et la langue des Istro-Roumains. La proposition de Vlad Cubreacov n’a finalement pas été examinée par l’Assemblée<ref>[http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/X2H-Xref-ViewHTML.asp?FileID=11882&lang=fr#P75_5271 La situation culturelle difficile de la minorité istro-roumaine particulièrement menacée] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


Les autorités croates locales prennent certaines mesures. Ainsi, dans le Statut du [[comitat d'Istrie]], adopté en 2009, il est inscrit que le comitat œuvre pour la sauvegarde des dialectes locaux, parmi lesquels l’istro-roumain<ref>{{hr}} [http://www.istra-istria.hr/index.php?id=63 STATUT ISTARSKE ŽUPANIJE], article 18. Accesat la 25 aprilie 2015 (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
Les autorités croates locales prennent certaines mesures. Ainsi, dans le Statut du [[comitat d'Istrie]], adopté en 2009, il est inscrit que le comitat œuvre pour la sauvegarde des dialectes locaux, parmi lesquels l’istro-roumain<ref>{{hr}} [https://web.archive.org/web/20160304004040/http://www.istra-istria.hr/index.php?id=63 STATUT ISTARSKE ŽUPANIJE], article 18. Accesat la 25 aprilie 2015 (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


Dans un nouveau rapport présenté au Conseil de l’Europe concernant l’application de la Charte, celui d’octobre [[2010]], le rapporteur József Berényi, député de la [[Slovaquie]], mentionne qu’il a pris en compte dans son document la proposition de résolution de Vlad Cubreacov et il précise que « la question de la minorité istro-roumaine sera soulevée dans son rapport à titre d’exemple devant faire l’objet d’une attention particulière ». Il rappelle les informations comprises dans le rapport du 12 mars 2008, puis il souligne que « la protection de la langue istro-roumaine, qui semble menacée d’extinction, demande une plus grande attention. La reconnaissance officielle de la minorité istro-roumaine par la Croatie et sa protection en vertu de la charte sont nécessaires afin de garantir que cette langue soit pleinement protégée. » Il espère en même temps que les remarques de son rapport seront prises en considération par le futur rapport du Comité d’experts<ref>[http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-en.asp?fileid=12570&lang=FR Rapport du 21 octobre 2010] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
Dans un nouveau rapport présenté au Conseil de l’Europe concernant l’application de la Charte, celui d’octobre [[2010]], le rapporteur József Berényi, député de la [[Slovaquie]], mentionne qu’il a pris en compte dans son document la proposition de résolution de Vlad Cubreacov et il précise que « la question de la minorité istro-roumaine sera soulevée dans son rapport à titre d’exemple devant faire l’objet d’une attention particulière ». Il rappelle les informations comprises dans le rapport du {{date-|12 mars 2008}}, puis il souligne que « la protection de la langue istro-roumaine, qui semble menacée d’extinction, demande une plus grande attention. La reconnaissance officielle de la minorité istro-roumaine par la Croatie et sa protection en vertu de la charte sont nécessaires afin de garantir que cette langue soit pleinement protégée. » Il espère en même temps que les remarques de son rapport seront prises en considération par le futur rapport du Comité d’experts<ref>[http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-en.asp?fileid=12570&lang=FR Rapport du 21 octobre 2010] (consulté le 28 juin 2017).</ref>.


En tant que mesure concernant l’enseignement, le Conseil du comitat d’Istrie confie à l’école élémentaire et collège Ivan-Goran-Kovačić de [[Čepić]] le soin de promouvoir l’istro-roumain, raison pour laquelle elle bénéficie d’un régime spécial qui lui permet de ne pas appliquer la règle concernant le nombre minimal d’élèves inscrits<ref>{{hr}} [http://www.istra-istria.hr/fileadmin/dokumenti/novosti/sjednice_skupstine_2009/13/13-12.pdf Décision du Conseil du comitat d’Istrie concernant le réseau des écoles et collèges], {{p.|15-16}} (consulté le 28 juin 2017).</ref>. En vertu de cette décision, son programme scolaire pour l’année 2016-2017 prévoit 70 heures par an, deux par mois, de ''istrorumunjski jezik'' « langue istro-roumaine » et d’autres activités liées aux traditions istro-roumaines, avec deux [[enseignant]]s. Ces activités, facultatives, ont lieu dans le bâtiment de l’école de Šušnjevica, appartenant à l’établissement de Čepić<ref>{{hr}} [http://os-igkovacic-cepic.skole.hr/upload/os-igkovacic-cepic/images/static3/733/attachment/KURIKULUM_OS_I.G._KOVACIC_CEPIC.pdf Školski kurikul za školsku godinu 2016/2017], {{p.|42}} (consulté le 28 juin 2017).</ref>.
En tant que mesure concernant l’enseignement, le Conseil du comitat d’Istrie confie à l’école élémentaire et collège Ivan-Goran-Kovačić de [[Čepić]] le soin de promouvoir l’istro-roumain, raison pour laquelle elle bénéficie d’un régime spécial qui lui permet de ne pas appliquer la règle concernant le nombre minimal d’élèves inscrits<ref>{{hr}} [http://www.istra-istria.hr/fileadmin/dokumenti/novosti/sjednice_skupstine_2009/13/13-12.pdf Décision du Conseil du comitat d’Istrie concernant le réseau des écoles et collèges], {{p.|15-16}} (consulté le 28 juin 2017).</ref>. En vertu de cette décision, son programme scolaire pour l’année 2022-2023 prévoit {{nombre|70|heures}} par an, deux par mois, de ''istrorumunjski jezik'' « langue istro-roumaine » et d’autres activités liées aux traditions istro-roumaines, avec deux [[enseignant]]s. Ces activités, facultatives, ont lieu dans le bâtiment de l’école de Šušnjevica, appartenant à l’établissement de Čepić<ref>{{hr}} [http://os-igkovacic-cepic.skole.hr/upload/os-igkovacic-cepic/images/static3/733/attachment/18.OS_Ivan_Goran_Kovacic__Cepic_KURIKUL_2022..pdf Školski kurikul za školsku godinu 2022/2023], {{p.|42}} (consulté le 18 août 2023).</ref>.


=== Actions dans le domaine scientifique ===
=== Actions dans le domaine scientifique ===


Le réveil de l’intérêt pour les Istro-roumains et leur langue se manifeste en 2000 par le {{3e|symposium}} international dédié aux langues en contact, ayant pour thème « L’idiome istro-roumain hier, aujourd’hui, demain ». C’est un premier événement de grande ampleur consacré aux Istro-roumains, avec la participation de linguistes, historiens, personnes du domaine de la culture et de la presse de Croatie, Roumanie et Italie, ainsi que de personnes officielles croates et roumaines. Cela crée l’espoir que quelque chose sera entrepris pour sauvegarder l’identité et la langue des Istro-roumains<ref>{{harvsp|Sârbu|2012|id=Sârbu2012}}, {{p.|705}}.</ref>.
Le réveil de l’intérêt pour les Istro-Roumains et leur langue se manifeste en 2000 par le {{3e|symposium}} international dédié aux langues en contact, ayant pour thème « L’idiome istro-roumain hier, aujourd’hui, demain ». C’est un premier événement de grande ampleur consacré aux Istro-Roumains, avec la participation de linguistes, historiens, personnes du domaine de la culture et de la presse de Croatie, Roumanie et Italie, ainsi que de personnes officielles croates et roumaines. Cela crée l’espoir que quelque chose sera entrepris pour sauvegarder l’identité et la langue des Istro-Roumains<ref>{{harvsp|Sârbu 2012|p=705}}.</ref>.


Des chercheurs recommencent l’activité sur le terrain. Ainsi, en [[2007]], un groupe d’universitaires de [[Timișoara]], Roumanie, reprennent les enquêtes dialectales dans les localités habitées par des Istro-roumains et, en [[2008]], des ethnologues de [[Sibiu]], Roumanie, effectuent eux aussi une recherche sur place<ref>{{harvsp|Sârbu|2012|id=Sârbu2012}}, {{p.|707}}.</ref>.
Des chercheurs recommencent l’activité sur le terrain. Ainsi, en [[2007]], un groupe d’universitaires de [[Timișoara]], Roumanie, reprennent les enquêtes dialectales dans les localités habitées par des Istro-Roumains et, en [[2008]], des ethnologues de [[Sibiu]], Roumanie, effectuent eux aussi une recherche sur place<ref>{{harvsp|Sârbu 2012|p=707}}.</ref>.


Un symposium intitulé « Les Istro-roumains : repères culturels et historiques » est organisé en 2008 à Sibiu. Cela donne, entre autres, l’occasion aux ''zvončari'' de Žejane de se présenter en Roumanie<ref>{{harvsp|Sârbu|2012|id=Sârbu2012}}, {{p.|708}}.</ref>.
Un symposium intitulé « Les Istro-roumains : repères culturels et historiques » est organisé en 2008 à Sibiu. Cela donne, entre autres, l’occasion aux ''zvončari'' de Žejane de se présenter en Roumanie<ref>{{harvsp|Sârbu 2012|p=708}}.</ref>.


=== Actions au niveau de la société civile ===
=== Actions au niveau de la société civile ===
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Dans le but de sauvegarder l’identité et la langue istro-roumaines, il existe aussi quelques formes d’organisation au niveau de la [[société civile]], telles des [[Association à but non lucratif|associations]] en Croatie et dans d’autres pays, ainsi que des initiatives personnelles.
Dans le but de sauvegarder l’identité et la langue istro-roumaines, il existe aussi quelques formes d’organisation au niveau de la [[société civile]], telles des [[Association à but non lucratif|associations]] en Croatie et dans d’autres pays, ainsi que des initiatives personnelles.


L’Association d’amitié italo-roumaine [[Décébale]] existe à Trieste depuis [[1987]]. Elle a organisé, par exemple, l’exposition itinérante « Les Istro-roumains, une petite culture dans la grande histoire », présentée en Italie<ref>{{it}} [http://www.decebal.it/2016/mostra-sugli-istroromeni/ Mostra sugli Istroromeni] (Exposition sur les Istro-roumaions) (consulté le 28 juin 2017).</ref>, en [[Autriche]] et en Roumanie, dans ce dernier pays à l’occasion du symposium de Sibiu.
L’Association d’amitié italo-roumaine [[Décébale]] existe à Trieste depuis [[1987]]. Elle a organisé, par exemple, l’exposition itinérante « Les Istro-Roumains, une petite culture dans la grande histoire », présentée en Italie<ref>{{it}} [http://www.decebal.it/2016/mostra-sugli-istroromeni/ Mostra sugli Istroromeni] (Exposition sur les Istro-roumaions) (consulté le 28 juin 2017).</ref>, en [[Autriche]] et en Roumanie, dans ce dernier pays à l’occasion du symposium de Sibiu.


L’Association culturelle istro-roumaine Andrei-Glavina fondée à [[Rome]] en [[1994]] œuvre dans la même direction.
L’Association culturelle istro-roumaine Andrei-Glavina fondée à [[Rome]] en [[1994]] œuvre dans la même direction.


Il existe aussi le projet ''Očuvęj vlåška ši žejånska limba'' (« Sauvegarde de la langue ''vlåh'' et de Žejane ») initié par la linguiste Zvjezdana Vrzić de l’[[Université de New York]] avec un groupe d’Istro-roumains émigrés aux États-Unis, et étendu en 2007 à la Croatie, par l’inclusion du Musée ethnographique d’Istrie, puis, en 2011, de trois associations culturelles locales<ref>Par exemple l’association ''Spod Učke'' de [[Kršan]] ({{hr}} [http://www.krsan.hr/web/udruge.asp?subid=3 OPĆINA KRŠAN], (consulté le 28 juin 2017).</ref>. Le projet est soutenu par le Ministère de culture de Croatie, par deux conseils de comitats et deux [[mairie]]s. Depuis [[2010]], il entretient un [[site web]] qui accueille des [[enregistrement sonore|enregistrements sonores]] et [[vidéo]], le [[dictionnaire]] de {{harvsp|Kovačec|1998|id=Kovačec1998}} adapté en ligne, des leçons d’istro-roumain, etc<ref>[http://www.vlaski-zejanski.com Očuvęj vlåška ši žejånska limba].</ref>.
Il existe aussi le projet ''Očuvęj vlåška ši žejånska limba'' (« Sauvegarde de la langue ''vlåh'' et de Žejane ») initié par la linguiste Zvjezdana Vrzić de l’[[Université de New York]] avec un groupe d’Istro-Roumains émigrés aux États-Unis, et étendu en 2007 à la Croatie, par l’inclusion du Musée ethnographique d’Istrie, puis, en 2011, de trois associations culturelles locales<ref>Par exemple l’association ''Spod Učke'' de [[Kršan]] ({{hr}} [http://www.krsan.hr/web/udruge.asp?subid=3 OPĆINA KRŠAN], (consulté le 28 juin 2017).</ref>. Le projet est soutenu par le Ministère de culture de Croatie, par deux conseils de comitats et deux [[mairie]]s. Depuis [[2010]], il entretient un [[site web]] qui accueille des [[enregistrement sonore|enregistrements sonores]] et [[vidéo]], le [[dictionnaire]] de {{harvsp|Kovačec 1998}} adapté en ligne, des leçons d’istro-roumain, etc<ref>[https://www.vlaski-zejanski.com/en/jezicne-lekcije/everyday-language-1 Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Everyday language].</ref>.


D’autres actions importantes sont entreprises par l’intermédiaire du site Istro-Romanian Community Worldwide (« La communauté istro-roumaine dans le monde ») de Marisa Ciceran<ref>[http://istro-romanian.com Istro-Romanian Community Worldwide] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, qui publie de nombreux matériaux de toutes sortes concernant les Istro-roumains.
D’autres actions importantes sont entreprises par l’intermédiaire du site Istro-Romanian Community Worldwide (« La communauté istro-roumaine dans le monde ») de Marisa Ciceran<ref>[http://istro-romanian.com Istro-Romanian Community Worldwide] (consulté le 28 juin 2017).</ref>, qui publie de nombreux matériaux de toutes sortes concernant les Istro-roumains.
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=== Littérature istro-roumaine ===
=== Littérature istro-roumaine ===


Hormis la [[Tradition orale|littérature orale]] recueillie et publiée par des chercheurs, il existe depuis quelque temps, grâce aux initiatives civiles, une littérature cultivée aussi, de quantité réduite, composée de poèmes (certains chantés), de souvenirs, d’[[essai]]s et de [[traduction]]s. Certaines créations ont été publiées par la première [[revue]] en istro-roumain, ''Scrisore către fraț Rumer'' (« Lettre aux frères ''Rumeri'' ») de l’association Andrei-Galavina, parue entre 1996 et 2002<ref>Par exemple [http://istro-romanian.com/literature/vretenar_poetry.htm des poèmes des frères Gabriela et Gabriel Vretenar], dans le numéro de 1997 (consulté le 28 juin 2017).</ref>, en volume<ref>Par exemple [http://istro-romanian.com/literature/belulovic_poetry.htm un poème de Frane Belulović], [[forgeron]] de Šušnjevica, dans ''Labinski versi'' [« Vers de Labin »], [[Labin]] (Istrie, Croatie), Ritam grada, 1997 (consulté le 28 juin 2017).</ref>, et/ou sur l’[[Internet]]<ref>Voir [http://www.vlaski-zejanski.com/Comunity-voices/Literary-corner ''Očuvęj vlåška ši žejånska limba'' – Literary corner] (Coin littéraire).</ref>.
Hormis la [[Tradition orale|littérature orale]] recueillie et publiée par des chercheurs, il existe depuis quelque temps, grâce aux initiatives civiles, une littérature cultivée aussi, de quantité réduite, composée de poèmes (certains chantés), de souvenirs, d’[[essai]]s et de [[traduction]]s. Certaines créations ont été publiées par la première [[revue]] en istro-roumain, ''Scrisore către fraț Rumer'' (« Lettre aux frères ''Rumeri'' ») de l’association Andrei-Galavina, parue entre 1996 et 2002<ref>Par exemple [https://web.archive.org/web/20170326231500/http://istro-romanian.com/literature/vretenar_poetry.htm des poèmes des frères Gabriela et Gabriel Vretenar], dans le numéro de 1997 (consulté le 23 avril 2023).</ref>, en volume<ref>Par exemple [https://web.archive.org/web/20160303193402/http://istro-romanian.com/literature/belulovic_poetry.htm un poème de Frane Belulović], [[forgeron]] de Šušnjevica, dans ''Labinski versi'' [« Vers de Labin »], [[Labin]] (Istrie, Croatie), Ritam grada, 1997 (consulté le 28 juin 2017).</ref>, et/ou sur l’[[Internet]]<ref>Voir [https://www.vlaski-zejanski.com/en/knjizevni-kutak ''Očuvęj vlåška ši žejånska limba'' – Literary corner] (Coin littéraire).</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Sources directes ===
=== Sources directes ===


* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Asachi1847 }} {{ro}} Asachi, Gheorghe, [https://tiparituriromanesti.wordpress.com/2012/05/07/calatorie-la-istro-romani-descrisa-in-calendarul-pentru-poporul-romanesc-pe-anul-1847-iasi ''Calendarul pentru poporul romănesc pe anul 1847''] [« Calendrier pour le peuple roumain pour l’année 1847 »], Iași, {{p.|24}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Asachi, Gheorghe |titre=Istroromânii |traduction titre=Les Istro-Roumains |périodique=Calendarul pentru poporul romănesc pe anul 1847 |année=1847 |pages=24-25 |lire en ligne=https://tiparituriromanesti.wordpress.com/2012/05/07/calatorie-la-istro-romani-descrisa-in-calendarul-pentru-poporul-romanesc-pe-anul-1847-iasi |consulté le=28 juin 2017 |id=Asachi 1847}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Ascoli1861 }} {{it}} Ascoli, Graziadio Isaia, ''[https://books.google.ro/books?id=egEGAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=cici&f=false Studj critici]'' [« Études critiques »], [[Milan]], Editori del Politecnico ; [[Leipzig]], Brockhaus ; [[Trieste]], Muenster, 1861, {{p.|326-375}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=it |auteur1=Ascoli, Graziadio Isaia |titre chapitre=Colonie straniere d’Italia |traduction titre chapitre=Colonies étrangères d’Italie |auteurs ouvrage=Ascoli, Graziadio Isaia |titre ouvrage=Studj critici |traduction titre=Études critiques |lieu=Milan – Leipzig – Trieste |éditeur=Editori del Politecnico – Brockhaus – Muenster |année=1861 |passage=315-363 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=egEGAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=cici&f=false |consulté le=28 juin 2017} |id=Ascoli 1861}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id= Bidermann1877 }} {{de}} Bidermann, Hermann Ignaz, ''[http://www.istrianet.org/istria/languages/italic/1877_bidermann_die-romanen-und-ihre-verbreitung.pdf Die Romanen und ihre Verbreitung in Österreich]'' Les Romans et leur diffusion en Autriche »], [[Graz]], Leuschner & Lubensky, 1877 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Bidermann, Hermann Ignaz |titre=Die Romanen und ihre Verbreitung in Österreich |traduction titre=Les Romans et leur diffusion en Autriche |lieu=Graz |éditeur=Leuschner & Lubensky |année=1877 |lire en ligne=https://www.digitale-sammlungen.de/de/view/bsb11350552?page=5 |id=Bidermann 1877}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Covaz1846 }} {{it}} Covaz, Antonio, « [http://www.dlib.si/stream/URN:NBN:SI:doc-PB8QFE0V/642c717d-433f-45f8-9ad1-1b3ca94d60ef/PDF Dei Rimgliani o Vlahi d'Istria] » [« Sur les Romains ou les Valaques d’Istrie »], ''L’Istria'', {{1re|année}}, {{n°|1-2}}, 3 janvier 1846, {{p.|7-8}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=it |auteur1=Covaz, Antonio |titre=Dei Rimgliani o Vlahi d'Istria |traduction titre=Sur les Romains ou les Valaques d’Istrie |périodique=L’Istria |volume=1 |numéro=1-2 |date=3 janvier 1846 |pages=7-8 |lire en ligne=https://www.dlib.si/stream/URN:NBN:SI:doc-PB8QFE0V/642c717d-433f-45f8-9ad1-1b3ca94d60ef/PDF |consulté le=28 juin 2017 |id=Covaz 1846}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Croce1698 }} {{it}} Croce, Ireneo della, [https://books.google.ro/books?id=z7dTAAAAcAAJ&pg=PA312&lpg=PA312&dq=lorenzo+della+croce+1698&source=bl&ots=XQ4caq1mBL&sig=SQyz4k52oDoXf3EVAxS5KsmDcgA&hl=fr&sa=X&ei=WaEfVdiaDsazswHVjIK4BA&ved=0CEIQ6AEwBA#v=onepage&q&f=false ''Historia antica e moderna, sacra e profana della città di Trieste''] Histoire antique et moderne, sacrée et profane de la ville de Trieste »], Venise, 1698 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Croce, Ireneo della |titre=Historia antica e moderna, sacra e profana della città di Trieste |traduction titre=Histoire antique et moderne, sacrée et profane de la ville de Trieste |lieu=Venise |éditeur= |année=1698 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=z7dTAAAAcAAJ&pg=PA312 |consulté le=28 juin 2017 |id=Croce 1698}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Curtis1992 }} {{it}} Curtis, Ervino, [http://istro-romanian.com/history/1992_curtis-lingua-storia.htm La lingua, la storia, la tradizione degli istroromeni] La langue, l’histoire, la tradition des Istro-roumains »], ''L’istroromeno. La lingua, la cultura, la storia. Parliamone per salvarlo'', Trieste, Associazione di Amicizia Italo-Romena Decebal, 1992, {{p.|6-13}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Lien web |langue=it |auteur=Curtis, Ervino |url=http://istro-romanian.com/history/1992_curtis-lingua-storia.htm |titre=La lingua, la storia, la tradizione degli istroromeni |traduction titre=La langue, l’histoire, la tradition des Istro-Roumains |date=14 novembre 2001 |site=istro-romanian.com |consulté le=28 juin 2017 |id=Curtis 1992}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Czink1890 }} {{hu}} Czink, Lajos, « [http://istro-romanian.com/documents/1890_lajos_vlasia.pdf Vlasia. Cziribiri völgy Isztriában] » [« Vlasia. Vallée des Ciribiri en Istrie »], Berecz, Antal (dir.), ''Földrajzi közlemények'', {{vol.|18}}, Budapest, Magyar Földrajzi Társaság, 1890, {{p.|350-367}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=hu |auteur1=Czink, Lajos |titre=Vlasia. Cziribiri völgy Isztriában |traduction titre=Vlasia. Vallée des Ciribiri en Istrie |périodique=Magyar Földrajzi Társaság |volume=18 |année=1890 |pages=350-367 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20160303185048/http://istro-romanian.com/documents/1890_lajos_vlasia.pdf |consulté le=23 avril 2023 |id=Czink 1890}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Dahmen1989 }} {{de}} Dahmen, Wolfgang, « [http://www.degruyter.com/view/books/9783110966114/9783110966114.448/9783110966114.448.xml Istrorumänisch] » Istro-roumain »], Holtus, G. ; Metzeltin, M. ; Schmitt, Ch. (dir.), ''Lexikon der Romanistischen Linguistik'' Encyclopédie de la linguistique romane »], {{vol.|3}}, [[Tübingen]], De Gruyter, 1989, {{p.|448-460}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=de |auteur1=Dahmen, Wolfgang |titre chapitre=Istrorumänisch |traduction titre chapitre=Istro-roumain |auteurs ouvrage=»], Holtus, G. ; Metzeltin, M. ; Schmitt, Ch. (dir.) |titre ouvrage=Lexikon der Romanistischen Linguistik |traduction titre=Encyclopédie de la linguistique romane |volume=3 |lieu=Tübingen |éditeur=De Gruyter |année=1989 |passage=448-460 |lire en ligne=http://www.degruyter.com/view/books/9783110966114/9783110966114.448/9783110966114.448.xml |consulté le=28 juin 2017 |id=Dahmen 1989 }}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Densusianu1901 }} {{fr}} Densusianu, Ovid, [https://archive.org/details/histoiredelalang01densuoft ''Histoire de la langue roumaine''], {{vol.|1}} ''Les Origines'', Paris, Ernest Leroux, 1901 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |auteur1=Densusianu, Ovid |titre=Histoire de la langue roumaine |tome=I |titre volume=Les origines |lieu=Paris |éditeur=Ernest Leroux |année=1901 |lire en ligne=https://ia904708.us.archive.org/21/items/histoiredelalang01densuoft/histoiredelalang01densuoft.pdf |consulté le=23 avril 2023 |id=Densusianu 1901}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Dianich2015 }} {{ro}} Dianich, Antonio, [http://www.orizonturiculturale.ro/ro_studii_Antonio-Dianich.html Mărturia unui istroromân: profesorul Antonio Dianich] Témoignage d’un Istro-roumain : le professeur Antonio Dianich »], ''Orizonturi culturale italo-române'', {{5e|année}}, {{n°|4}}, avril 2015 {{ISSN|2240-9645}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Dianich, Antonio |titre=Mărturia unui istroromân: profesorul Antonio Dianich] |traduction titre=Témoignage d’un Istro-Roumain : le professeur Antonio Dianich |périodique=Orizonturi culturale italo-române |volume=IV |numéro=7-8 |date=juillet-août 2014 |issn=2240-9645 |lire en ligne=http://www.orizonturiculturale.ro/ro_studii_Antonio-Dianich.html |consulté le=28 juin 2017 |id=Dianich 2014}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Drăganu1933 }} {{ro}} Drăganu, Nicolae, [http://digitool.dc.bmms.ro:1801/view/action/singleViewer.do?dvs=1428739124543~58&locale=fr&VIEWER_URL=/view/action/singleViewer.do?&DELIVERY_RULE_ID=10&search_terms=nicolae%20dr%C4%83ganu&adjacency=N&application=DIGITOOL-3&frameId=1&usePid1=true&usePid2=true ''Românii în veacurile IX-XIV pe baza toponimiei și a onomasticei''] Les Roumains aux {{s mini-|IX|e}}-{{s mini-|XIV|e}} siècles, sur la base de la toponymie et de l’[[onomastique]] »], Bucarest, Academia Română, Studii și cercetări {{vol.|21}}, 1933 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Drăganu, Nicolae |titre=Românii în veacurile IX-XIV pe baza toponimiei și a onomasticei |traduction titre=Les Roumains aux {{sp-|IX|-|XIV|s}}, sur la base de la toponymie et de l’onomastique |volume=21 |lieu=Bucarest |éditeur=Academia Română |collection=Studii și cercetări |année=1933 |lire en ligne=https://www.calameo.com/read/000827433df961b02455c |consulté le=28 juin 2017 |id=Drăganu 1933}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Ficker1869 }} {{de}} Ficker, Adolf, [https://books.google.com.au/books?id=TIJAAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=3.000&f=false ''Die Völkerstämme der Österreichisch-Ungarischen Monarchie; ihre Gebiete, Gränzen und Inseln''] Les ethnies de l’Autriche-Hongrie ; leurs régions, frontières et îles »], [[Vienne (Autriche)|Vienne]], 1869 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Ficker, Adolf |titre=Die Völkerstämme der Österreichisch-Ungarischen Monarchie; ihre Gebiete, Gränzen und Inseln |traduction titre=Les ethnies de l’Autriche-Hongrie ; leurs régions, frontières et îles |lieu=Vienne |éditeur= |année=1869 |lire en ligne=https://books.google.com.au/books?id=TIJAAAAAYAAJ&printsec=frontcover&q=3.000 |consulté le=28 juin 2017 |id=Ficker 1869}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Filipi2002b }} {{hr}} Filipi, Goran, « [http://wwwg.uni-klu.ac.at/eeo/Istrorumaenisch.pdf Istrorumänisch », Okuka, Miloš (dir.), ''Lexikon der Sprachen des europäischen Ostens'' Encyclopédie des langues de l’Europe orientale »], [[Klagenfurt]], 2002, {{p.|91-96}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=de |auteur1=Filipi, Goran |titre chapitre=Istrorumänisch |traduction titre chapitre=Istro-roumain |auteurs ouvrage=Okuka, Miloš (dir.) |titre ouvrage=Lexikon der Sprachen des europäischen Ostens |traduction titre=Encyclopédie des langues de l’Europe orientale |volume=3 |lieu=Klagenfurt |éditeur=Wieser |année=2002 |passage=91-96 |isbn= |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20120529021904/http://wwwg.uni-klu.ac.at/eeo/Istrorumaenisch.pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Filipi 2002b }}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Filipi2002a }} {{hr}} Filipi, Goran, ''Istrorumunjski lingvistički atlas / Atlasul Lingvistic Istroromân / Atlante Linguistico Istrorumeno'' Atlas linguistique istro-roumain »], [[Pula]], Znanstvena udruga Mediteran, 2002
* {{Ouvrage |langue=hu |auteur1=Filipi, Goran |titre=Istrorumunjski lingvistički atlas : Atlasul Lingvistic Istroromân |sous-titre=Atlante Linguistico Istrorumeno |traduction titre=Atlas linguistique istro-roumain |lieu=Pula |éditeur=Znanstvena udruga Mediteran |année=2002 |isbn= |id=Filipi 2002a}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Flora1962 }} {{ro}} Flora, Radu, « Despre stadiul actual al istroromânei. Contribuția geografiei lingvistice la chestiunea stabilirii poziției graiurilor istroromâne față de dacoromână » [« Sur le stade actuel de l’istro-roumain. Contribution de la géographie linguistique à la question de l’établissement de la position des dialectes instro-roumains par rapport au daco-roumain »], ''Fonetică și Dialectologie'', {{n°|4}}, 1962, {{p.|135-170}}
* {{Article |langue=ro |auteur1=Flora, Radu |titre=Despre stadiul actual al istroromânei. Contribuția geografiei lingvistice la chestiunea stabilirii poziției graiurilor istroromâne față de dacoromână |traduction titre=Sur le stade actuel de l’istro-roumain. Contribution de la géographie linguistique à la question de l’établissement de la position des dialectes instro-roumains par rapport au daco-roumain |périodique=''Fonetică și Dialectologie'' |numéro=4 |année=1962 |pages=135-170 |id=Flora 1962}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Frățilă2012 }} {{ro}} Frățilă, Vasile, « Dialectul istroromân. Privire generală » Le dialecte istro-roumain. Vue générale »], Berciu-Drăghicescu, Adina (dir.), [https://meglenoromanii.files.wordpress.com/2014/12/aromani_meglenoromani_istroromani__berciu_adina__lozovanu_dorin__coman_virgil.pdf ''Aromâni, meglenoromâni, istroromâni: aspecte identitare și culturale''] Aroumains, Mégléno-roumains, Istro-roumains : aspects identitaires et culturels »], Bucarest, Editura Universității din Bucarest, collection IEH, 2012 {{ISBN|978-606-16-0148-6}}, {{p.|633-694}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=ro |auteur1=Frățilă, Vasile |titre chapitre=Dialectul istroromân. Privire generală |traduction titre chapitre=Le dialecte istro-roumain. Vue générale |auteurs ouvrage=Berciu-Drăghicescu, Adina (dir.) |titre ouvrage=Aromâni, meglenoromâni, istroromâni: aspecte identitare și culturale |traduction titre=Aroumains, Mégléno-Roumains, Istro-Roumains : aspects identitaires et culturels |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Universității din București |collection=IEH |année=2012 |passage=633-694 |isbn=978-606-16-0148-6 |lire en ligne=https://meglenoromanii.files.wordpress.com/2014/12/aromani_meglenoromani_istroromani__berciu_adina__lozovanu_dorin__coman_virgil.pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Frățilă 2012 }}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Glavina1906 }} {{ro}} Glavina, Andrei, « [http://documente.bcucluj.ro/web/bibdigit/periodice/unirea/1906/BCUCLUJ_FP_PIV1902_1906_016_0020.pdf Rumerii și școala națională croată] » [« Les ''Rumeri'' et l’école nationale croate »], ''Unirea'', [[Blaj]], {{16e|année}}, {{n°|20}}, 12 mai 1906, {{p.|152-153}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Glavina, Andrei |titre=Rumerii și școala națională croată |traduction titre=Les ''Rumeri'' et l’école nationale croate |périodique=Unirea |lieu=Blaj |volume=16 |numéro=20 |date=12 mai 1906 |pages=152-153 |lire en ligne=http://documente.bcucluj.ro/web/bibdigit/periodice/unirea/1906/BCUCLUJ_FP_PIV1902_1906_016_0020.pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Glavina 1906}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Kandler1861 }} {{it}} Kandler, Pietro Paolo, [https://books.google.ro/books?id=dAJFAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=chichios&f=false Lo rimboscamento] Le reboisement »], ''Raccolta delle leggi, ordinanze e regolamenti speciali per Trieste'' Recueil des lois, ordonnances et règlements spéciaux pour Trieste »], Trieste, Tipografia del Lloyd Austriaco, 1861 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=it |auteur1=Kandler, Pietro Paolo |titre chapitre=Lo rimboscamento |traduction titre chapitre=Le reboisement |auteurs ouvrage=Kandler, Pietro Paolo |titre ouvrage=Raccolta delle leggi, ordinanze e regolamenti speciali per Trieste |traduction titre=Recueil des lois, ordonnances et règlements spéciaux pour Trieste |lieu=Trieste |éditeur=Tipografia del Lloyd Austriaco |année=1861 |passage=1-5 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=dAJFAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=chichios&f=false |consulté le=28 juin 2017 |id=Kandler 1861}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Kandler1863 }} {{it}} Kandler, Pietro Paolo, « Li Cici », Cameroni, F. (dir.), [https://books.google.ro/books?id=kTo_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=Cici&f=false ''Storia cronografica di Trieste dalla sua origine sino all’anno 1695 del canonico D. Vincenzo Scussa Triestino cogli Annali dal 1695 al 1848''] Histoire chronographique de Trieste depuis ses origines jusqu’à l’an 1695, du chanoine D. Vincenzo Scussa Triestino, avec les Annales de 1695 à 1848 »], Trieste, C. Coen, 1863, {{p.|231-236}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=it |auteur1=Kandler, Pietro Paolo |titre chapitre=Li Cici |auteurs ouvrage=Cameroni, F. (dir.) |titre ouvrage=Storia cronografica di Trieste dalla sua origine sino all’anno 1695 del canonico D. Vincenzo Scussa Triestino cogli Annali dal 1695 al 1848 |traduction titre=Histoire chronographique de Trieste depuis ses origines jusqu’à l’an 1695, du chanoine D. Vincenzo Scussa Triestino, avec les Annales de 1695 à 1848 |lieu=Trieste |éditeur=C. Coen |année=1863 |passage=231-236 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=kTo_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=Cici&f=false |consulté le=28 juin 2017 |id=Kandler 1863}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Kandler1846 }} {{it}} Kandler, Pietro Paolo, «[https://books.google.ro/books?id=LMAT0y49iF8C&pg=PA12&lpg=PA12&dq=Al+molto+reverendo+Signore+Don+Matteo+Musina,+paroco+di+Vragna&source=bl&ots=bt6yFz-rFM&sig=SlJiSXB6j4Traxm6cwkhVnRiaoE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjtgZGktv7TAhWBtRQKHWKtCpAQ6AEIJjAA#v=onepage&q&f=false Al molto reverendo Signore Don Matteo Musina, paroco di Vragna] » [« Au révérend Don Matteo Musina, curé de Vragna »], ''L’Istria'', {{1re|année}}, {{n°|3}}, 10 janvier 1846, {{p.|12}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=it |auteur1=Kandler, Pietro Paolo |titre=Al molto reverendo Signore Don Matteo Musina, paroco di Vragna |traduction titre=Au révérend Don Matteo Musina, curé de Vragna |périodique=L’Istria |volume=I |numéro=3 |date=10 janvier 1846 |pages=12 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=LMAT0y49iF8C&pg=PA12&lpg=PA12&dq=Al+molto+reverendo+Signore+Don+Matteo+Musina,+paroco+di+Vragna&source=bl&ots=bt6yFz-rFM&sig=SlJiSXB6j4Traxm6cwkhVnRiaoE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjtgZGktv7TAhWBtRQKHWKtCpAQ6AEIJjAA#v=onepage&q&f=false |consulté le=28 juin 2017 |id=Kandler 1846}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Kos1915 }} {{sl}} Kos, Franc, [http://www.sistory.si/publikacije/prenos/?target=pdf&urn=SISTORY:ID:798 ''Gradivo za zgodovino Slovencev v srednjem veku''] Matériaux pour l’histoire des Slovènes au Moyen Âge »], {{vol.|4}}, [[Ljubljana]], Leonova družba, 1915 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=sl |auteur1=Kos, Franc |titre=Gradivo za zgodovino Slovencev v srednjem veku |traduction titre=Matériaux pour l’histoire des Slovènes au Moyen Âge |lieu=Ljubljana |éditeur=Leonova družba |année=1915 |lire en ligne=https://www.sistory.si/publikacije/prenos/?target=pdf&urn=SISTORY:ID:798 |consulté le=28 juin 2017 |id=Kos 1915}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Lechner1883 }} {{de}} Lechner, Karl, « [http://istro-romanian.com/documents/1883_lechner_rumunen.pdf Die Rumunen in Istrien] » Les Roumains en Istrie »], Behm, E. (dir.), ''Dr. A. Petermann's Mitteilungen aus Justus Perthes' geographischer Anstalt'' Conférences du dr. A. Petermann à l’Institut géographique de Justus Perthes »], {{vol.|29}}, [[Gotha (Allemagne)|Gotha]], Justus Perthes, 1883, {{p.|294-299}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=de |auteur1=Lechner, Karl |titre chapitre=Die Rumunen in Istrien |traduction titre chapitre=Les Roumains en Istrie |auteurs ouvrage=Behm, E. (dir.) |titre ouvrage=Dr A. Petermann's Mitteilungen aus Justus Perthes' geographischer Anstalt |traduction titre=Conférences du dr A. Petermann à l’Institut géographique de Justus Perthes |volume=29 |lieu=Gotha |éditeur=Justus Perthes |année=1883 |passage=294-299 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20160303232117/http://istro-romanian.com/documents/1883_lechner_rumunen.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Lechner 1883}}
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* {{Chapitre |langue=ro |auteur1=Lozovanu, Dorin |titre chapitre=Caracterizarea geografică, istorică și culturală a minorității istroromâne din Croația |traduction titre chapitre=Caractérisation géographique, historique et culturelle de la minorité istro-roumaine de Croatie |auteurs ouvrage=Berciu-Drăghicescu, Adina (dir.) |titre ouvrage=Aromâni, meglenoromâni, istroromâni: aspecte identitare și culturale |traduction titre=Aroumains, Mégléno-Roumains, Istro-Roumains : aspects identitaires et culturels |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Universității din Bucarest |collection=IEH |année=2012 |passage=756-788 |isbn=978-606-16-0148-6 |lire en ligne=https://meglenoromanii.files.wordpress.com/2014/12/aromani_meglenoromani_istroromani__berciu_adina__lozovanu_dorin__coman_virgil.pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Lozovanu 2012}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Maiorescu1872a }} {{ro}} Maiorescu, Ioan, « Itinerarul în Istria » [« Itinéraire en Istrie »], ''Convorbiri literare'', {{6e|année}}, [http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Convorbiri_literare_1872-06-01,_n°_03.pdf {{n°|3}}], 1872, {{p.|117-126}} ;
* {{Article |langue=ro |auteur1=Maiorescu, Ioan |titre=Itinerarul în Istria |traduction titre=Itinéraire en Istrie |périodique=Convorbiri literare |volume=6 |numéro=3 |année=1872 |pages=117-126 |lire en ligne=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Convorbiri_literare_1872-06-01,_nr._03.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Maiorescu 1872a}}
:: {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Maiorescu1872b }} [https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9e/Convorbiri_literare_1872-07-01%2C_n°_04.pdf {{n°|4}}], {{p.|139-151}} ;
* {{Article |langue=ro |auteur1=Maiorescu, Ioan |titre=Itinerarul în Istria |traduction titre=Itinéraire en Istrie |périodique=Convorbiri literare |volume=6 |numéro=3 |année=1872 |pages=183-191 |lire en ligne=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Convorbiri_literare_1872-06-01,_nr._03.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Maiorescu 1872b}}
:: {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Maiorescu1872c }} [https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/11/Convorbiri_literare_1872-08-01%2C_n°_05.pdf {{n°|5}}], {{p.|183-191}} (consultés le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Maiorescu, Ioan |titre=Itinerarul în Istria |traduction titre=Itinéraire en Istrie |périodique=Convorbiri literare |volume=6 |numéro=3 |année=1872 |pages=183–191 |lire en ligne=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Convorbiri_literare_1872-06-01,_nr._03.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Maiorescu 1872c}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Miclăuș2006 }} {{ro}} Miclăuș, Lucian, « [http://www.diacronia.ro/en/indexing/details/A6382/pdf Teorii cu privire la originea istroromânilor] » [« Théories concernant l’origine des Istro-roumains »], ''Analele Universității de Vest din Timișoara'', {{vol.|44}}, 2006, {{p.|151-160}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Miclăuș, Lucian |titre=Teorii cu privire la originea istroromânilor |traduction titre=Théories concernant l’origine des Istro-Roumains |périodique=Analele Universității de Vest din Timișoara |volume=44 |année=2006 |pages=151-160 |lire en ligne=http://www.diacronia.ro/en/indexing/details/A6382/pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Miclăuș 2006}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Miclăuș2009 }} {{ro}} Miclăuș, Lucian, [https://revistatransilvania.ro/wp-content/uploads/2016/08/08-Lucian-Miclaus-The-Istroromanians%E2%80%99-evolution.-A-demographical-prospect.pdf Evoluția istroromânilor din perspectivă demografică] [« Évolution des Istro-roumains en perspective démographique »], [https://revistatransilvania.ro/ ''Transilvania''], [https://revistatransilvania.ro/4-2009/ {{n°|4}}, 2009], Sibiu, Armanis, {{p.|34-38}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=ro |auteur1=Miclăuș, Lucian |titre=Evoluția istroromânilor din perspectivă demografică |traduction titre=Évolution des Istro-Roumains en perspective démographique |lieu=Sibiu |éditeur=Armanis |périodique=Transilvania |numéro=4 |année=2009 |pages=34-38 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20170327165529/https://revistatransilvania.ro/wp-content/uploads/2016/08/08-Lucian-Miclaus-The-Istroromanians%E2%80%99-evolution.-A-demographical-prospect.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Miclăuș 2009}}
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* {{Chapitre |langue=de |auteur1=Miklošič, Franc |titre chapitre=Die istrischen Rumunen |traduction titre chapitre=Les Roumains istriens |auteurs ouvrage=Miklošič, Franc |titre ouvrage=Die slavischen Elemente in Rumunischen |traduction titre=Éléments slaves dans la langue roumaine |lieu=Vienne |éditeur=K. Gerold’s Sohn |année=1861 |passage=55-69 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20160921105307/http://www.istro-romanian.com/documents/1861_miklosich_die-slavischen-elemente.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Miklošič 1861}}
* {{Ouvrage|auteur1=Moseley, Christopher|auteur2=Nicolas, Alexandre|titre=Atlas des langues en danger dans le monde|lieu=Paris|éditeur=UNESCO Publishing|collection=Mémoire des peuples|année=2010|numéro d'édition=2|pages totales=231|isbn=978-92-3-204096-1|lire en ligne=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000189451|consulté le=24 avril 2023|id=Moseley et Nicolas 2010}}
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* {{Article |langue=ro |auteur1=Nicoară, Vincențiu |titre=Românii istrieni |traduction titre=Les Roumains istriens |périodique=Transilvania |lieu=Sibiu |éditeur=Comitetulŭ Asociațiuneĭ |volume=21 |numéro=1 |année=1890 |pages=3-9 |lire en ligne=https://dspace.bcucluj.ro/bitstream/123456789/8180/1/BCUCLUJ_FP_279996_1890_021_001.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Nicoară 1890}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Papahagi1925 }} {{ro}} Papahagi, Tache, [http://fr.scribd.com/doc/258812406/Papahagi-Tache-Cercetari-in-Muntii-Apuseni#scribd ''Cercetări în Munții Apuseni''] [« Recherches dans les [[Carpates occidentales roumaines]] »]. Extrait de ''Grai și suflet'', revue de l’Institut de philologie et de folklore, Bucarest, 1925 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Papahagi, Tache |titre=Cercetări în Munții Apuseni |traduction titre=Recherches dans les Carpates occidentales |lieu=Bucarest |éditeur= |année=1925 |lire en ligne=https://www.scribd.com/document/358094352/Tache-Papahagii-Cercet%C4%83ri-in-Mun%C5%A3ii-Apuseni-pdf# |consulté le=28 juin 2017 |id=Papahagi 1925}}
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* {{Article |langue=ro |auteur1=Potoroacă, Elena Ramona |titre=Tradiții istroromâne – trecut și prezent. Analiză comparativă |traduction titre=Traditions istro-roumaines – passé et présent. Analyse comparative |périodique=Transilvania |lieu=Sibiu |éditeur=Armanis |numéro=4 |année=2009 |pages=79-90 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20170327165626/https://revistatransilvania.ro/wp-content/uploads/2016/08/14-Elena-Ramona-Potoroaca-Istro-Romanians%E2%80%99-heritages-.-A-comparative-analysis.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Potoroacă 2009}}
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* {{Article |langue=ro |auteur1=Rațiu, Emil Petru |titre=Localități și castele din Valea Arsei și coincidențe istorice |traduction titre=Localités et châteaux de la vallée de la Raša et coïncidences historiques |périodique=Transilvania |lieu=Sibiu |éditeur=Armanis |numéro=4 |année=2009 |pages=39-41 |lire en ligne=https://revistatransilvania.ro/wp-content/uploads/2016/08/09-Emil-Petru-Ratiu-Communities-and-Castles-in-Arsa-Valley.-Historical-coincidences.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Rațiu 2009}}
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*{{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Sala, Marius |directeur1=oui |titre=Enciclopedia limbilor romanice |traduction titre=Encyclopédie des langues romanes |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Științifică și Enciclopedică |année=1989 |isbn=973-29-0043-1 |id=Sala 1989}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Sârbu2012 }} {{ro}} Sârbu, Richard, « Istroromânii sau vlahii istrieni. Trecut, prezent și viitor [« Les Istro-roumains ou Valaques istriens. Passé, présent et avenir »], [https://meglenoromanii.files.wordpress.com/2014/12/aromani_meglenoromani_istroromani__berciu_adina__lozovanu_dorin__coman_virgil.pdf ''Aromâni, meglenoromâni, istroromâni: aspecte identitare și culturale''], Bucarest, Editura Universității din Bucarest, collection IEH, 2012 {{ISBN|978-606-16-0148-6}}, {{p.|695-710}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=ro |auteur1=Sârbu, Richard |titre chapitre=Istroromânii sau vlahii istrieni. Trecut, prezent și viitor |traduction titre chapitre=Les Istro-Roumains ou Valaques istriens. Passé, présent et avenir |auteurs ouvrage=Berciu-Drăghicescu, Adina (dir.) |titre ouvrage=Aromâni, meglenoromâni, istroromâni: aspecte identitare și culturale |traduction titre=Aroumains, Mégléno-Roumains, Istro-Roumains : aspects identitaires et culturels |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Universității din Bucarest |collection=IEH |année=2012 |passage=695-710 |isbn=978-606-16-0148-6 |lire en ligne=https://meglenoromanii.files.wordpress.com/2014/12/aromani_meglenoromani_istroromani__berciu_adina__lozovanu_dorin__coman_virgil.pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Sârbu 2012}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Sorescu Marinković2007 }} {{ro}} Sorescu Marinković, Annemarie, [http://www.diacronia.ro/en/indexing/details/V2517/pdf « Comunități românofone din Serbia. Identitate lingvistică sau ceva mai mult? »] [« Communautés roumanophones de Serbie. Identité linguistique ou quelque chose de plus ? »], Luminița Botoșineanu ''et al.'' (dir.), ''Români majoritari / Români minoritari: interferențe și coabitări lingvistice, literare și etnologice'' [« Roumains majoritaires / Roumains minoritaires : interférences et cohabitations linguistiques, littéraires et ethnologiques »], Iași, Alfa, 2007 {{ISBN|978-973-8953-49-9}}, {{p.|864-875}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |langue=ro |auteur1=Sorescu Marinković, Annemarie |titre chapitre=Comunități românofone din Serbia. Identitate lingvistică sau ceva mai mult? |traduction titre chapitre=Communautés roumanophones de Serbie. Identité linguistique ou quelque chose de plus ? |auteurs ouvrage=Luminița Botoșineanu ''et al.'' (dir.) |titre ouvrage=Români majoritari / Români minoritari: interferențe și coabitări lingvistice, literare și etnologice |traduction titre=Roumains majoritaires / Roumains minoritaires : interférences et cohabitations linguistiques, littéraires et ethnologiques |lieu=Iași |éditeur=Alfa |année=2007 |passage=864-875 |isbn=978-973-8953-49-9 |lire en ligne=https://www.diacronia.ro/en/indexing/details/V2517/pdf |consulté le=28 juin 2017 |id=Sorescu Marinković 2007}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Vassilich1905 }} {{it}} Vassilich, Giuseppe, [http://www.istrianet.org/istria/literature/periodicals/archeografo_triestino/3_1903-1936/1905/1905_209-247.htm Sull’origine dei Cici] [« Sur l’origine des Cici »], ''Archeografo triestino'', {{3e|série}}, {{vol.|2}}, fasc. 2, Trieste, 1905 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=it |auteur1=Vassilich, Giuseppe |titre=Sull’origine dei Cici |traduction titre=Sur l’origine des Cici |périodique=Archeografo triestino |série=3 |volume=2 |lieu=Trieste |éditeur=G. Caprin |année=1905 |pages=209-247 |lire en ligne=https://www.openstarts.units.it/bitstream/10077/24645/1/2968324.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Vassilich 1905}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Vassilich1900 }} {{it}} Vassilich, Giuseppe, « [http://www.istro-romanian.com/documents/1899-1900_vassilich_archeo-triestino.pdf Sui rumeni dell’Istria. Riassunto storico-bibliografico] » [« Sur les Roumains d’Istrie. Résumé historico-bibliographique »], ''Archeografo triestino'', nouvelle série, {{vol.|23}}, Trieste, 1900, {{p.|157-237}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=it |auteur1=Vassilich, Giuseppe |titre=Sui rumeni dell’Istria. Riassunto storico-bibliografico |traduction titre=Sur les Roumains d’Istrie. Résumé historico-bibliographique |périodique=Archeografo triestino |volume=23 |lieu=Trieste |année=1900 |pages=158-237 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20160303194052/http://www.istro-romanian.com/documents/1899-1900_vassilich_archeo-triestino.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Vassilich 1900}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Weigand1892 }} {{fr}} Weigand, Gustav, « [https://archive.org/details/romania21pariuoft Nouvelles recherches sur le roumain de l’Istrie] », Meyer, Paul et Paris, Gaston (dir.), ''Romania. Recueil trimestriel consacré à l'étude des langes et des littératures romanes'', Paris, Émile Bouillon, 1892, {{p.|240-256}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Chapitre |auteur1=Weigand, Gustav |titre chapitre=Nouvelles recherches sur le roumain de l’Istrie |auteurs ouvrage=», Meyer, Paul et Paris, Gaston (dir.) |titre ouvrage=Romania. Recueil trimestriel consacré à l'étude des langes et des littératures romanes |volume=21 |lieu=Paris |éditeur=Émile Bouillon |année=1892 |passage=240-256 |lire en ligne=https://ia600707.us.archive.org/34/items/romania21pariuoft/romania21pariuoft.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Weigand 1892}}


=== Sources indirectes ===
=== Sources indirectes ===


* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Burada1896 }} {{ro}} Burada, Teodor, ''O călătorie prin satele românești din Istria'' Un voyage par les villages roumains d’Istrie »], Iași, Tipografia Națională, 1896
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Burada, Teodor |titre=O călătorie prin satele românești din Istria |traduction titre=Un voyage par les villages roumains d’Istrie |lieu=Iași |éditeur=Tipografia Națională |année=1896 |id=Burada 1896}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Cantemir, Traian |titre=Ciripiri cirebire |traduction titre=Pépiements des Ciribiri |lieu=Cernăuți |éditeur=Glasul Bucovinei |année=1935 |id=Cantemir 1935}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Cantemir1935 }} {{ro}} Cantemir, Traian, Motivele dispariției poeziei populare la istroromâni [« Raisons de la disparition de la poésie populaire chez les Istro-roumains »], ''Făt-Frumos'', {{10e|année}}, 1935
* {{Article |langue=ro |auteur1=Cantemir, Traian |titre=Motivele dispariției poeziei populare la istroromâni |traduction titre=Raisons de la disparition de la poésie populaire chez les Istro-Roumains |périodique=Făt-Frumos |volume=10 |année=1935 |id=Cantemir 1935}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Cantemir1968 }} {{ro}} Cantemir, Traian, Noi date istorice referitoare la istroromâni [« Nouvelles données historiques concernant les Istro-roumains »], ''Limbă și literatură'', {{vol.|19}}, 1968, {{p.|91-110}}
* {{Article |langue=ro |auteur1=Cantemir, Traian |titre=Noi date istorice referitoare la istroromâni |traduction titre=Nouvelles données historiques concernant les Istro-Roumains |périodique=Limbă și literatură |volume=19 |année=1968 |pages=91-110 |id=Cantemir 1968}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Capidan1927 }} {{ro}} Capidan, Theodor, « Românismul balcanic » [« La roumanité balkanique »], ''Revista filologică'', {{1re|année}}, [[Tchernivtsi|Cernăuți]], 1927, {{n°|1-2}}, {{p.|155-165}}
* {{Article |langue=ro |auteur1=Capidan, Theodor |titre=Românismul balcanic |traduction titre=La roumanité balkanique |périodique=Revista filologică |volume=1 |numéro=1-2 |année=1927 |lieu=[[Tchernivtsi|Cernăuți]] |pages=155-165 |id=Capidan 1927}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Corbanese1983 }} {{it}} Corbanese, Guerrino Guglielmo, ''Il Friuli, Trieste e l’Istria: grande atlante storico-cronologico comparato'' [« Le Frioul, Trieste et l’Istrie : grand atlas historico-chronologique »], {{vol.|1}}, Del Bianco, 1983 {{ISBN|8890056428}}, {{p.|316-325}}
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Corbanese, Guerrino Guglielmo |titre=Il Friuli, Trieste e l’Istria : grande atlante storico-cronologico comparato |traduction titre=Le Frioul, Trieste et l’Istrie : grand atlas historico-chronologique comparé |volume=1 |lieu=Udine |éditeur=Del Bianco |année=1983 |isbn=8890056428 |id=Corbanese 1983}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Coteanu1961 }} {{ro}} Coteanu, Ion, ''Elemente de dialectologie a limbii române'' [« Éléments de dialectologie du roumain »], [[Bucarest]], Editura Științifică, 1961
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Coteanu, Ion |titre=Elemente de dialectologie a limbii române |traduction titre=Éléments de dialectologie du roumain |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Științifică |année=1961 |id=Coteanu 1961}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Czörnig1885 }} {{de}} Czörnig, Karl von, ''Die ethnologischen Verhältnisse des Österreichischen Küstenlandes nach dem richtiggestellten Ergebnisse der Volkszählung vom 31. Dezember 1880'' [« Situation ethnique du Littoral autrichien dans la perspective des résultats corrigés du recensement du 31 décembre 1880 »], Trieste, Schimpff, 1885
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Czörnig, Karl von |titre=Die ethnologischen Verhältnisse des Österreichischen Küstenlandes nach dem richtiggestellten Ergebnisse der Volkszählung vom 31. Dezember 1880 |traduction titre=Situation ethnique du Littoral autrichien dans la perspective des résultats corrigés du recensement du 31 décembre 1880 |lieu=Trieste |éditeur=Schimpff |année=1885 |id=Czörnig 1885}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Dragomir1924 }} {{ro}} Dragomir, Silviu, ''Originea coloniilor române din Istria'' [« Origine des colonies roumaines d’Istrie »], Cultura națională, collection Academia Română. Memoriile secțiunii istorice, {{3e|série}}, {{vol.|2}}, mém. 4, 1924
* {{Article |langue=ro |auteur1=Dragomir, Silviu |titre=Originea coloniilor române din Istria |traduction titre=Origine des colonies roumaines d’Istrie |périodique=Academia Română. Memoriile secțiunii istorice |volume=2 |série=3 |numéro=4 |lieu=Bucarest |éditeur=Cultura națională |année=1924 |id=Dragomir 1924}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Flora1982 }} {{ro}} Flora, Radu, « Pentru un atlas lingvistic al istroromânei » [« Pour un atlas linguistique de l’istro-roumain »], ''Analele Știintifice ale Universității Al. I. Cuza din Iași'', {{vol.|28/29}}, 1982-1983, {{p.|49-61}}
* {{Article |langue=ro |auteur1=Flora, Radu |titre=Pentru un atlas lingvistic al istroromânei |traduction titre=Pour un atlas linguistique de l’istro-roumain |périodique=Analele Știintifice ale Universității Al. I. Cuza din Iași |volume=28/29 |année=1982-1983 |pages=49-61 |id=Flora 1982}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Franceschi1852 }} {{it}} Franceschi, Carlo de, « Sulle varie popolazioni dell’Istria » [« Sur les diverses populations d’Istrie »], ''L’Istria'', {{7e|année}}, {{n°|50}}, 1852
* {{Article |langue=it |auteur1=Franceschi, Carlo de |titre=Sulle varie popolazioni dell’Istria |traduction titre=Sur les diverses populations d’Istrie |périodique=L’Istria |volume=7 |numéro=50 |année=1852 |id=Franceschi 1852}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Glavina1905 }} {{ro}} Glavina, Andrei et Diculescu, Constantin, [https://wikisource.org/wiki/Calindaru_lu_rumeri_din_Istrie ''Calendaru lu rumeri din Istrie''] [« Calendrier des Roumains d’Istrie »], Bucarest, Gutenberg, Joseph Göbl, 1905 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=ruo |auteur1=Glavina, Andrei et Diculescu, Constantin |titre=Calendaru lu rumeri din Istrie |traduction titre=Calendrier des Roumains d’Istrie |lieu=Bucarest |éditeur=Gutenberg, Joseph Göbl |année=1905 |lire en ligne=https://wikisource.org/wiki/Calindaru_lu_rumeri_din_Istrie |consulté le=28 juin 2017 |id=Glavina 1905}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Kovačec1971 }} {{ro}} Kovačec, August, ''Descrierea istroromânei actuale'' [« Description de l’istro-roumain actuel »], Bucarest, Editura Academiei R. S. România, 1971
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Neiescu2011 }} {{ro}} Neiescu, Petru, ''Dicţionarul dialectului istroromân'' Dictionnaire du dialecte istro-roumain »], {{vol.|1}} (A-C), Bucarest, Editura Academiei Române, 2011 {{ISBN|9789732721070}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Kovačec, August |titre=Descrierea istroromânei actuale |traduction titre=Description de l’istro-roumain actuel |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Academiei R. S. România |année=1971 |isbn= |id=Kovačec 1971}}
* {{Ouvrage |langue=hu |auteur1=Kovačec, August |titre=Istrorumunjsko-Hrvatski Rječnik (s gramatikom i tekstovima) |traduction titre=Dictionnaire istro-roumain–croate (avec une grammaire et des textes) |lieu=Pula |éditeur=Znanstvena udruga Mediteran |année=1998 |isbn= |id=Kovačec 1998}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Petrovici1960 }} {{ro}} Petrovici, Emil, « Problema limitei sud-vestice a teritoriului de formare a limbii românești » [« La question de la limite du sud-ouest du territorie de formation de la langue roumaine »], ''Limba română'', {{9e|année}}, 1960, {{n°|1}}, {{p.|79-83}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Neiescu, Petru |titre=Dicționarul dialectului istroromân |traduction titre=Dictionnaire du dialecte istro-roumain |volume=1 |titre volume=A-C |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Academiei Române |année=2011 |isbn=9789732721070 |id=Neiescu 2011}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Philippide1927 }} {{ro}} Philippide, Alexandru, ''Originea romînilor'' [« Origine des Roumains »], {{vol.|2}}, ''Ce spun limbile romînă și albaneză'' [« Que disent les langues roumaine et albanaise »], Iași, Viața Romînească, 1927
* {{Article |langue=ro |auteur1=Petrovici, Emil |titre=Problema limitei sud-vestice a teritoriului de formare a limbii românești |traduction titre=La question de la limite du sud-ouest du territorie de formation de la langue roumaine |périodique=Limba română |volume=9 |numéro=1 |année=1960 |pages=79-83 |id=Petrovici 1960}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Popovici1914 }} {{ro}} Popovici, Iosif, ''Dialectele romîne (Rumaenische Dialekte)'' [« Les dialectes roumains »], IX. ''Dialectele romîne din Istria'' [« Les dialectes roumains d’Istrie »], {{1re|partie}} ''(Referințele sociale și gramatica)'' [« Références sociales et grammaire »], [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]], Édition de l’auteur, 1914 ;
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Philippide, Alexandru |titre=Originea romînilor |traduction titre=Origine des Roumains |volume=2 |titre volume=Ce spun limbile romînă și albaneză |lieu=Iași |éditeur=Viața Romînească |année=1927 |id=Philippide 1927}}
::{{Ouvrage |titre=&nbsp; |id= Popovici1909 }} {{2e|partie}} ''(Texte și glosar)'' [« Textes et glossaire »], Halle, Édition de l’auteur, 1909
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Popovici, Iosif |titre=Dialectele romîne (Rumaenische Dialekte) |traduction titre=Les dialectes roumains |volume=IX |titre volume=Dialectele romîne din Istria |lieu=Halle-sur-Saale |éditeur=Édition de l’auteur |année=1914 |partie=1. Referințele sociale și gramatica |id=Popovici 1914}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Pușcariu1906 }} {{ro}} Pușcariu, Sextil, ''Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan'' [« Études istro-roumaines. En collaboration avec M. Bartoli, A. Belulovici et A. Byhan »], {{1re|partie}}, Texte [« Textes »], ''Analele Academiei Române'', {{2e|série}}, tome 28, 1905-1906, Memoriile Secțiunii Literare, Bucarest, Cultura națională, 1906, {{p.|117-182}} ;
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Popovici, Iosif |titre=Dialectele romîne (Rumaenische Dialekte) |traduction titre=Les dialectes roumains |volume=IX |titre volume=Dialectele romîne din Istria |lieu=Halle-sur-Saale |éditeur=Édition de l’auteur |année=1909 |partie=2. Texte și glosar |id=Popovici 1909}}
::{{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Pușcariu1926 }}{{vol.|2}}, Introducere – Gramatică – Caracterizarea dialectului istroromân [« Introduction – Grammaire – Caractérisation du dialecte istro-roumain »], Bucarest, Cultura națională, 1926 ;
* {{Article |langue=ro |auteur1=Pușcariu, Sextil |titre=Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan |traduction titre=Études istro-roumaines. En collaboration avec M. Bartoli, A. Belulovici et A. Byhan |périodique=Analele Academiei Române. Memoriile Secțiunii Literare |volume=28 |série=2 |année=1905-1906 |lieu=Bucarest |éditeur=Cultura națională |id=Pușcariu 1906}}
::{{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Pușcariu1929 }}{{vol.|3}}, Bibliografie critică – Listele lui Bartoli – Texte inedite – Note – Glosare [« Bribliographie critique – Listes de Bartoli – Textes inédits – Notes – Glossaires »], Bucarest, Cultura națională, 1929
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Pușcariu, Sextil |titre=Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan |volume=2 |titre volume=Introducere – Gramatică – Caracterizarea dialectului istroromân |lieu=Bucarest |éditeur=Cultura națională |année=1926 |id=Pușcariu 1926}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Rački1881 }} {{hr}} Rački, Franjo, « Nutarnje stanje Hrvatske prije XII. stoljeća » [« Situation interne de la Croatie avant le {{XIIe siècle}} »], ''Rad Jugoslavenske akademije znanosti i umjetnosti'', II., 1881, {{p.|102-149}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Pușcariu, Sextil |titre=Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan |volume=3 |titre volume=Bibliografie critică – Listele lui Bartoli – Texte inedite – Note – Glosare |lieu=Bucarest |éditeur=Cultura națională |année=1929 |id=Pușcariu 1929}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Rosetti1931-1932 }} {{ro}} Rosetti, Alexandru, Asupra repartizării dialectale a istroromânei [« Sur la répartition dialectale de l’istro-roumain »], ''Grai și Suflet'', {{5e|année}}, {{n°|1}}, 1931-1932, {{p.|1-9}}
* {{Chapitre |langue=hr |auteur1=Rački, Franjo |titre chapitre=Nutarnje stanje Hrvatske prije XII. stoljeća |traduction titre chapitre=Situation interne de la Croatie avant le {{XIIe}} siècle |titre ouvrage=Rad Jugoslavenske akademije znanosti i umjetnosti |traduction titre=Travaux de l’Académie yougoslave des sciences et des arts |volume=II |année=1881 |passage=102-149 |id=Rački 1881}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Saramandu2005 }} {{ro}} Saramandu, Nicolae, ''Originea dialectelor românești (pe baza surselor istorice)'' [« Origine des dialectes roumains (fondée sur les sources historiques) »], Bucarest, Editura Academiei Române, 2005
* {{Article |langue=ro |auteur1=Rosetti, Alexandru |titre=Asupra repartizării dialectale a istroromânei |traduction titre=Sur la répartition dialectale de l’istro-roumain |périodique=Grai și Suflet |volume=5 |numéro=1 |année=1931-1932 |pages=1-9 |id=Rosetti 1931-1932}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Scărlătoiu1998 }} {{ro}} Scărlătoiu, Elena, ''Istroromânii și istroromâna. Relații lingvistice cu slavii de sud: cuvinte de origine veche slavă'' [« Les Istro-roumains et l’istro-roumain. Relations langagières avec les Slaves du Sud »], Bucarest, Staff, 1998
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Saramandu, Nicolae |titre=Originea dialectelor românești (pe baza surselor istorice) |traduction titre=Origine des dialectes roumains (fondée sur les sources historiques) |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Academiei Române |année=2005 |isbn= |id=Saramandu 2005}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Skok1938 }} {{it}} Skok, Petar, « Studi toponomastici sull’isola di Veglia » [« Études toponomastiques sur l’île de Krk »], ''Archivio glottologico Italiano'', {{vol.|29}}, 1938, {{p.|113-119}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Scărlătoiu, Elena |titre=Istroromânii și istroromâna. Relații lingvistice cu slavii de sud |sous-titre=cuvinte de origine veche slavă |lieu=Bucarest |éditeur=Staff |année=1998 |numéro d'édition=Les Istro-Roumains et l’istro-roumain. Relations langagières avec les Slaves du Sud : mots vieux-slaves |isbn= |id=Scărlătoiu 1998}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Stradner1903 }} {{it}} Stradner, Giuseppe, [http://biblio1.ve.ismar.cn°it/fedora/repository/ismarbsa:ve00505/PDF/ismarbsa_ve00505.pdf ''Novi schizzi dall'Istria''] [« Nouvelles esquisses d’Istrie »], Trieste, F. H. Schimpff, 1903 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Article |langue=it |auteur1=Skok, Petar |titre=Studi toponomastici sull’isola di Veglia |traduction titre=Études toponomastiques sur l’île de Krk |périodique=Archivio glottologico Italiano |volume=29 |année=1938 |pages=113-119 |id=Skok 1938}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Tomasini1641 }} {{it}} Tomasini, Giacomo Filippo, « [https://books.google.ro/books?id=6swOAAAAQAAJ&pg=PR13&lpg=PR13&dq=De%27+Commentari+storici-geografici+della+provincia+dell%27Istria,+libri+otto,+con+appendice&source=bl&ots=wxuRLz_Di1&sig=gyGlvU_1Kd99URx6IJwdJHzAOaE&hl=fr&sa=X&ei=TukkVZqAEoqaygPcDA&ved=0CCMQ6AEwAA#v=onepage&q=simile%20alla%20latina&f=false De' Commentarj storici-geografici della provincia dell'Istria, libri otto, con appendice] » [« Commentaires historico-géographiques sur la province d’Istrie »], ''Archeografo triestino'', {{1re}}, {{vol.|4}}, Trieste, G. Marenigh, 1837, {{p.|1-554}} (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Stradner, Giuseppe |titre=Novi schizzi dall’Adria |traduction titre=Nouvelles esquisses d’Adrie |volume=II |titre volume=Istria |lieu=Trieste |éditeur=F. H. Schimpff |année=1903 |lire en ligne=http://asa.archiviostudiadriatici.it/islandora/object/libria:205542/datastream/PDF/content/libria_205542.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Stradner 1903}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Vasiliu1968 }} {{ro}} Vasiliu, Emanuel, ''Fonologia istorică a dialectelor dacoromâne'' [« Phonologie historique des dialectes daco-roumains »], Bucarest, Editura Academiei, 1968
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Tomasini, Giacomo Filippo |titre=De’ Commentarj storici-geografici della provincia dell’Istria |traduction titre=Commentaires historico-géographiques sur la province d’Istrie |volume=4 |lieu=Trieste |éditeur=G. Marenigh |collection=L’Archeografo triestino |année=1837 |lire en ligne=https://books.google.ro/books?id=6swOAAAAQAAJ&pg=PR13&q=simile+alla+latina |consulté le=28 juin 2017 |id=Tomasini 1837}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Zbuchea1999 }} {{ro}} Zbuchea, Gheorghe, [https://arhiva.bibmet.ro/Uploads/GheorgheZbuchea_OIstorieARomanilorDinPeninsulaBalcanica_1999.pdf ''O istorie a românilor din Peninsula Balcanică (secolele XVIII-XX)''] [« Une histoire des Roumains de la Péninsule balkanique ({{s mini-|XVIII|e}}-{{s mini-|XX|e}} siècles »], Bucarest, Biblioteca Bucarestlor, 1999 (consulté le 28 juin 2017)
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Vasiliu, Emanuel |titre=Fonologia istorică a dialectelor dacoromâne |traduction titre=Phonologie historique des dialectes daco-roumains |lieu=Bucarest |éditeur=Editura Academiei |année=1968 |id=Vasiliu 1968}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Zbuchea, Gheorghe |titre=O istorie a românilor din Peninsula Balcanică (secolele XVIII-XX) |traduction titre=Une histoire des Roumains de la Péninsule balkanique ({{XVIII}}-{{XX|e}} siècles) |lieu=Bucarest |éditeur=Biblioteca Bucareștilor |année=1999 |isbn= |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20180907144647/https://arhiva.bibmet.ro/Uploads/GheorgheZbuchea_OIstorieARomanilorDinPeninsulaBalcanica_1999.pdf |consulté le=24 avril 2023 |id=Zbuchea 1999}}


== Bibliographie supplémentaire ==
== Bibliographie supplémentaire ==


* {{Article |langue=de |auteur1=Byhan, Arthur |titre=Istrorumänisches Glossar |traduction titre=Glossaire istro-roumain |périodique=Jahresbericht des Instituts für rumänische Sprache |volume=4 |lieu=Leipzig |année=1899 |pages=174-396 |id=Byhan 1899}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Brezeanu1976 }} {{ro}} Brezeanu, Stelian, « De la populația romanizată la vlahii balcanici » [« De la population romanisée aux Valaques balkaniques »], ''Revista de Istorie'', février 1976
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Coteanu, Ion |titre=Cum dispare o limbă (istroromâna) |traduction titre=Comment disparaît une langue (l’istro-roumain) |lieu=Bucarest |éditeur=Societatea de științe istorice și filologice |année=1957 |id=Coteanu 1957}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Byhan1899 }} {{de}} Byhan, Arthur, « Istrorumänisches Glossar » [« Glossaire istro-roumain »], ''Jahresbericht des Instituts für rumänische Sprache'', {{vol.|4}}, [[Leipzig]], 1899, {{p.|174-396}}
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Dianich, Antonio |titre=Vocabolario Istroromeno-Italiano. La varietà istroromena di Briani (Bəršćina) |traduction titre=Vocabulaire istro-roumain–italien. Variété instro-roumaine de Briani (Bəršćina) |lieu=Pise |éditeur=Edizioni ETS |année=2011 |pages totales=198 |isbn=9788846728203 |id=Dianich 2011}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Cantemir1935 }} {{ro}} Cantemir, Traian, ''Ciripiri cirebire'' [« Pépiements des Ciribiri »], Cernăuți, Glasul Bucovinei, 1935
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Hurren, Antony H. |titre=A Linguistic Description of Istro-Rumanian |traduction titre=Description linguistique de l’istro-roumain |lieu=Oxford |éditeur=Faculty of Medieval and Modern Languages and Literature, University of Oxford |année=1972 |isbn= |id=Hurren 1972}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Cantemir1937 }} {{ro}} Cantemir, Traian, ''Istro-Românii'' [« Les Istro-roumains »], [[Hotin]], 1937
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Maiorescu, Ioan |titre='' Itinerar în Istria și vocabular istriano-român (Din manuscriptele comune)'' |traduction titre=Itinaire en Istrie et vabulaire istriano-roumain (À partir des manuscrits communs) |lieu=Iași |éditeur=Goldner |année=1874 |id=Maiorescu 1874}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Cantemir1938 }} {{ro}} Cantemir, Traian, ''Istro-Românii. Nunta'' [« Les Istro-roumains. Les noces »], Cernăuți, 1938
* {{Article |langue=de |auteur1=Miklošič, Franc |titre=Rumunische Untersuchungen. I. Istro- und macedo-rumunische Sprachdenkmähler |traduction titre=Enquêtes sur le roumain. I. Textes istro- et macédo-roumains |périodique=Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften |lieu=Vienne |éditeur=K. Gerold’s Sohn |année=1882 |pages=189-280 |id=Miklošič 1882}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Coteanu1957 }} {{ro}} Coteanu, Ion, ''Cum dispare o limbă (istroromâna)'' [« Comment disparaît une langue (l’istro-roumain) »], Bucarest, Societatea de științe istorice și filologice, 1957
* {{Article |langue=de |auteur1=Miklošič, Franc |titre=Über die Wanderungen der Rumunen in den dalmatinischen Alpen und den Karpaten |traduction titre=Sur les migrations des Roumains dans les Alpes de Dalmatie et dans les Carpates |périodique=Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften |volume=30 |lieu=Vienne |éditeur=K. Gerold’s Sohn |pages=1-66 |année=1880 |id=Miklošič 1880}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Combi1859 }} {{it}} Combi, Carlo, « Cenni etnografici sull’Istria » [« Notes ethnographiques sur l’Istrie »], ''Porta orientale'', {{vol.|3}}, Trieste, 1859
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Morariu, Leca |titre=Lu frați noștri. Libru lu Rumeri din Istrie. Cartea Românilor din Istria. Il libro degli Rumeni Istriani |sous-titre=Susńevița (Valdarsa) – Jeiăn (Seiane) |traduction titre=À nos frères. Le livre des Roumains d’Istrie |lieu=Suceava |éditeur=Făt-Frumos |année=1928 |id=Morariu 1928}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Dianich2011 }} {{it}} Dianich, Antonio, ''Vocabolario Istroromeno-Italiano. La varietà istroromena di Briani (Bəršćina)'' [« Vocabulaire istro-roumain–italien. Variété instro-roumaine de Briani (Bəršćina) »], [[Pise]], Edizioni ETS, 2011 {{ISBN|9788846728203}}
* {{Ouvrage |langue=ro |auteur1=Panaitescu, Emil |titre=Prin satele românilor din Istri |traduction titre=Dans les villages des Roumains d’Istrie |lieu=Cluj |éditeur=Tiparul Ardealul |année=1931 |id=Panaitescu 1931}}
* {{Ouvrage |titre=&nbsp; |id=Feresini1996 }} {{it}} Feresini, Nerina, ''Il comune istro-romeno di Valdarsa'' [« La commune istro-roumaine de Valdarsa »], Italo Svevo, Trieste, 1996
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== Liens externes ==
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* {{hr}} [http://os-igkovacic-cepic.skole.hr Osnovna škola "Ivan Goran Kovačić" Čepić] [« École-collège Ivan-Goran-Kovačić de Čepić »] (consulté le 28 juin 2017)
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Istro-Roumains
vlåš et žejånci
(2 groupes différents)

Populations importantes par région
Istrie (Croatie) quelques centaines[1]
émigration quelques centaines[1]
Autres
Langues istro-roumain, langues d'Istrie, langues des pays d'immigration
Religions Catholicisme romain
Ethnies liées Roumains, Aroumains, Mégléno-Roumains

Les locuteurs d’idiomes romans de l’Est en Europe centrale et orientale. Les Istro-Roumains sont leur branche la plus occidentale.
Les zvončari de Žejane à Rijeka

Les Istro-Roumains sont un des deux groupes roumanophones qui ont migré vers l’ouest au Moyen Âge depuis l’aire de répartition des Roumains, l’autre étant celui des Valaques de Moravie. Les Istro-Roumains se sont établis dans la péninsule d’Istrie, à l’époque partagée entre les domaines vénitien et habsbourgeois, autour du massif montagneux de la Cicceria ou Terra dei Cicci, où ils sont entrés dans un processus graduel d’assimilation aux populations majoritaires (italophones sur les côtes, slavophones dans l'intérieur), de sorte qu’aujourd’hui ils ne subsistent qu’en Croatie, dans le village de Žejane au nord-est du massif d’Učka, et dans sept autres villages et hameaux au sud de ce massif : le nombre des locuteurs de l’istro-roumain était estimé à moins d’un millier en 2010. D’autres Istro-Roumains sont répandus dans des villes de Croatie ou vivent en émigration en Europe de l'Ouest, aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Les ethnonymes italiens Istriani (Istriens) ou Cicci, croates Čiči ou Ćiribirci, allemand Tschitschen sont des exonymes locaux, tandis qu’istroromâni (Istro-Roumains) est un exonyme créé par des linguistes. Les Istro-Roumains eux-mêmes se désignent au sud d’Učka comme vlåš (valaques, singulier vlåh) et ceux de Žejane comme žejånci[2].

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, de nombreux chercheurs se sont occupés des Istro-Roumains et de leur langue, mais le moment de leur arrivée en Istrie et leur lieu d’origine exacts restent à ce jour discutés (pour autant que l’on puisse les déterminer, s’agissant d’un contexte probablement lié à la transhumance pastorale, activité traditionnelle très répandue chez les Roumains du passé).

Si des Istro-Roumains se sont assimilés aux Italiens d’Istrie, il n’est actuellement plus possible de les identifier, d’autant que ces populations ont été expulsées par les autorités yougoslaves après la seconde Guerre mondiale[3] et se sont dispersées en Italie. Il est plus facile, par les patronymes et l’histoire familiale, d’identifier les Croates d’origine istro-roumaine, restés sur place. Les spécificités culturelles des Istro-Roumains encore locuteurs de leur langue se sont presque totalement fondues dans la culture croate locale, et leur langue même est fortement influencée par le croate, étant considérée en grand danger par l’UNESCO. Depuis les années 2000 il y a certaines actions de sauvegarde de l’identité et de la langue istro-roumaines, menées par des associations culturelles, avec un certain appui de la part des autorités.

Problèmes de dénomination[modifier | modifier le code]

La dénomination Istriens parfois donnée aux Istro-Roumains ne doit pas prêter à confusion d’une part avec le peuple antique des Histres également appelé « Istriens » dans de nombreux textes français, ni avec Istriotes qui désigne les populations de langue italienne d’Istrie.

Historique des recherches sur les Istro-Roumains[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

L’intérêt pour les Istro-Roumains s’éveille au XIXe siècle, dans le contexte du romantisme, courant qui avait le culte des traditions et du patrimoine spirituel des peuples. En 1819, Ivan Feretić, un prêtre catholique de l’île de Krk, transcrit deux prières en « roumain de Krk », proche de l’istro-roumain et disparu dans la première moitié du XIXe siècle[4].

Un premier article de presse, qui constate des similitudes entre le roumain des principautés roumaines et l’istro-roumain, paraît en 1846, signé par l’érudit Antonio Covaz[5] d’Istrie. Il mentionne en même temps la perte de la langue dans les localités faiblement peuplées par des Istro-Roumains, ainsi que les emprunts au croate. L’auteur inclut aussi des éléments de grammaire et deux textes brefs en istro-roumain, qu’il traduit en latin et en italien. Cet auteur pense que les Istro-Roumains sont les descendants des colons romains établis en Istrie dans l’Antiquité. La même année et dans le même journal, il paraît un article sous forme de lettre de l’historien et archéologue Pietro Paolo Kandler[6] de Trieste, qui partage l’idée de Covaz. Le même Kandler publiera par la suite d’autres articles et des documents anciens sur le même sujet.

Le premier Roumain qui, ayant lu les articles de Covaz et de Kandler, écrit sur les Istro-Roumains, en 1847, est Gheorghe Asachi[7].

Le juriste Carlo de Franceschi est un autre Italien qui aborde le sujet des Istro-Roumains, en 1852, affirmant qu’ils sont arrivés en Istrie depuis les îles de la Mer Adriatique, en compagnie de Slaves[8].

Le premier Roumain qui prend contact avec les Istro-Roumains est le professeur d’histoire Ioan Maiorescu, d’abord en 1857, puis en 1861, mais ses impressions ne sont publiées qu’après sa mort, dans une série d’articles, en 1872, ensuite sous forme de livre en 1874, par son fils Titu Maiorescu[9]. Ioan Maiorescu aussi est convaincu de l’origine romaine istrienne des Istro-Roumains[10].

Entre 1861 et 1900[modifier | modifier le code]

Les recherches proprement-dites commencent lorsque des linguistes s’y impliquent[11]. Une première étude relativement ample est écrite en 1861 par le linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli qui compare l’istro-roumain au daco-roumain et à l’aroumain et combat l’idée que les Istro-Roumains seraient les descendants des Romains colonisés en Istrie[12].

Des chercheurs germanophones aussi abordent le sujet des Istro-Roumains. Ainsi, en 1861 également, paraît la premier ouvrage du slaviste slovène Franc Miklošič au sujet des Istro-Roumains, puis d’autres, en 1880[13] et en 1882[14], dans lesquels l’auteur affirme leur origine sud-danubienne[15]. Les textes istro-roumains utilisés par Miklošič lui sont fournis par les romanistes Antonio Ive et Theodor Gartner.

Après la parution du premier ouvrage de Miklošič, Hermann Ignaz Bidermann, dans un livre consacré aux populations romanes d’Autriche-Hongrie paru en 1877, s’occupe des Istro-Roumains aussi, en plaçant leur présence en Istrie à partir du XVe siècle ou du XVIe siècle[16].

L’historien croate Franjo Rački consacre à son tour onze pages aux Istro-Roumains dans une étude de 1881, en traçant le chemin de leur migration commencé au XIIe siècle dans l’est des Balkans, à travers la Serbie, la Bosnie, la Croatie et la Dalmatie, jusqu’en Istrie et à l’île de Krk, migration effectuée en petits groupes[17].

Le linguiste spécialiste des langues romanes orientales Gustav Weigand (de) publie lui aussi des études sur l’istro-roumain, en 1892[18], 1894[19] et 1895[20].

Les chercheurs vont de plus en plus souvent étudier les Istro-Roumains et surtout leur langue dans les villages de ceux-ci, en notant divers textes : prières, chansons, contes, dictons et proverbes. Si Miklošič avait étudié des textes recueillis auparavant par d’autres[21], Weigand utilise également des textes notés par lui-même[22].

Un deuxième Roumain qui s’occupe beaucoup des Istro-Roumains est Teodor Burada, folkloriste, ethnographe et musicologue qui les visite en 1890 et 1893, écrivant sur ses voyages en 1896[23]. C’est grâce à lui que l’Istro-Roumain Andrei Glavina arrive en Roumanie, où il fait des études.

Un glossaire istro-roumain d’une relative grande ampleur, rédigé par le linguiste Arthur Byhan, paraît en 1899[24].

Giuseppe Vassilich est le premier qui publie une bibliographie chronologique des ouvrages concernant les Istro-Roumains, parus jusqu’en 1900, les analyse minutieusement et compare largement l’hypothèse de l’origine romaine istrienne des Istro-Roumains à celle de leur immigration dans la péninsule, en optant résolument pour cette dernière et en plaçant son début au XIVe siècle[25].

Après 1900[modifier | modifier le code]

Les études sur les Istro-Roumains et leur langue deviennent plus nombreuses au XXe siècle. À son début (1905) paraît le premier et pendant longtemps le seul livre en istro-roumain, écrit par Andrei Glavina[26] qui écrit aussi des articles de presse sur les Istro-Roumains.

En 1906, le linguiste Sextil Pușcariu publie la première partie de ses études istro-roumaines[27], qui ne seront reprises qu’en 1926[28] et en 1929[29].

Entre les deux premières parties des études de Pușcariu ce sont deux volumes du linguiste Iosif Popovici qui paraissent, en 1909 et en 1914, avec de nouveaux textes istro-roumains et un glossaire[30].

En 1924, l’historien Silviu Dragomir fait paraître un livre sur les Istro-Roumains[31] affirmant, comme Miklošič, leur origine sud-danubienne.

L’année suivante, Tache Papahagi publie une étude sur le Pays des Moți, dans les Carpates occidentales roumaines, dans laquelle il souligne les ressemblances entre les habitants de cette région et les Istro-Roumains[32].

Le deuxième livre en istro-roumain, contenant des textes poétiques, narratifs, religieux et moralisateurs folkloriques, est publié en 1928 par le folkloriste et historien de la littérature Leca Morariu[33].

Les années 1930 voient paraître un journal de voyage en Istrie écrit par Emil Panaitescu, directeur de l’École roumaine de Rome[34], et les résultats des recherches sur le terrain du folkloriste et ethnologue Traian Cantemir[35].

Après la Seconde Guerre mondiale, les recherches diminuent mais ne cessent pas. Il convient de mentionner les travaux de Ion Coteanu[36], Emil Petrovici et Petru Neiescu[37], August Kovačec[38] et Antony H. Hurren[39].

À partir des années 1990, les publications deviennent plus nombreuses. Parmi les auteurs sont à citer Kovačec[40], Elena Scărlătoiu[41], Richard Sârbu et Vasile Frățilă[42], Goran Filipi[43] et Antonio Dianich[44].

Histoire des Istro-Roumains[modifier | modifier le code]

Istro-Roumain (Tschitsche en allemand) vers la fin du XIXe siècle

L’historiographie sur les Istro-Roumains est étroitement liée aux recherches linguistiques, cherchant à éclaircir ensemble leur origine et à établir le trajet qu’ils ont parcouru jusqu’à leur établissement en Istrie. Faute de sources historiques suffisantes, ces aspects continuent d’être controversés au XXIe siècle.

La thèse des premiers auteurs selon laquelle les Istro-Roumains seraient les descendants des colons romains en Istrie a été rejetée par les chercheurs ultérieurs. Concernant les habitants de Žejane (et eux seuls), les protochronistes croates affirment que ceux-ci n’auraient rien à voir avec les Roumains mais seraient les descendants des Proto-Croates, qui seraient d’origine iranienne[45].

Parmi les chercheurs du XXe siècle on distingue deux théories principales. Selon celle d’Ovid Densușianu, les Istro-Roumains seraient originaires du sud-ouest de la Transylvanie et du Banat historique, d’où ils seraient partis au Xe siècle. Il fonde sa théorie sur des traits de langue, par exemple le rhotacisme de [n] intervocalique simple ([n] > [r]), dans les mots d’origine latine, comme dans le parler des Moți[46]. Cette hypothèse est soutenue par d’autres chercheurs aussi[47].

Sextil Pușcariu est d’un autre avis. Il affirme l’origine sud-danubienne des Istro-Roumains, la plaçant en Serbie actuelle, tout en admettant qu’ils étaient en contact avec les Roumains de la partie occidentale du territoire nord-danubien. Selon lui, ils se seraient séparés des autres Roumains au XIIIe siècle[48]. Avec des différences quant au lieu exact, la théorie de Pușcariu est elle aussi adoptée par plusieurs chercheurs[49].

Outre ces deux théories, il y en a une intermédiaire, celle d’Elena Scărlătoiu, selon laquelle les Istro-Roumains proviendraient de plusieurs « noyaux » transylvains ainsi que du sud du Danube, de la vallée du Timoc, des massifs de Romanija Planina, Stari Vlah, Durmitor et de Prizren[50].

Quels que soient leurs lieux d’origine, les Istro-Roumains ont été les derniers à se séparer des autres locuteurs des langues romanes orientales, en migrant vers l’ouest, leur occupation principale étant l’élevage transhumant. Giuseppe Vassilich[51], Silviu Dragomir[52] et Sextil Pușcariu[53] considèrent que les futurs Istro-Roumains sont attestés sous le nom de Μαυρόβλαχοι (prononcer « Mavrovlakhoï », littéralement « Valaques noirs ») dans les documents byzantins. La base de ce mot est Βλάχοι (« Vlakhoï »), utilisé en grec médiéval pour les Roumains en général (en français « Valaques »). Μαυρόβλαχοι a donné dans le latin des chancelleries de Dalmatie Morovlachi, Moroblachi, Morolachi, Morlachi ou Murlachi, en italien Morlacchi[54], en serbe et en croate Morlaci, en français « Morlaques », mais ce terme pouvait aussi englober les autres romanophones de la région : les Dalmates, tandis que le terme « Valaques », tout en continuant à désigner les locuteurs des langues romanes orientales, s’élargissait aux romanophones slavisés, voire aux pâtres en général, sans distinction d’ethnie[55]. La toponymie et l’anthroponymie des Balkans ainsi que la linguistique balkanique montrent que des populations slaves, romanes et grecques y vivaient mélangées : les premières, surtout agricoles, dominant dans les plaines (Σκλαβινίαι, Склавинии, « sklavinies »), les deuxièmes, surtout pastorales sur les piémonts (Βλαχίες, Влахии, « valachies ») et les troisièmes, surtout urbaines, marchandes et maritimes dans les grandes villes et sur les côtes (κεφαλίες, кефалии, « céphalies »)[56],[57],[58],[59],[60],[61],[62].

Après s’être établis en Istrie, les Istro-Roumains commencent à s’assimiler à la population majoritaire, ne gardant leur identité et leur langue que dans les zones les plus densément peuplés par eux, celles de Žejane et de Šušnjevica. Le fait qu’ils étaient jadis beaucoup plus répandus qu’au XXIe est prouvé par des toponymes. Toute une région du nord de l’Istrie, pour la plupart sur le territoire croate et partiellement en Slovénie s’appelle toujours Ćićarija, en italien Cicceria. Des noms istro-roumains de localités sont Floričići (cf. roumain floricică « fleurette »), Jerbulišće (roum. iarbă « herbe »)[63], Katun, Kature (roum. cătun « hameau »), Fečori (roum. feciori « jeunes hommes »)[64], Kerbune (roum. cărbune « charbon »)[65].

Les ciòci sont des chaussures en peau à pointe portées par les Ćići et par des bergers en Italie centrale.

Il est possible que leurs migrations se soient étalées sur plusieurs siècles et aient dépassé l’Istrie. Les « Roumains occidentaux », comme les appelle Pușcariu, seraient arrivés en Dalmatie dès le XIe siècle si l’on considère comme roumains les noms de personnes Danulus et Negulus trouvés dans des documents de 1018 et 1070[66]. Plus tard, au XIIe siècle, d’autres groupes seraient arrivés dans l’actuelle région italienne de Frioul-Vénétie Julienne[67]. Enfin, se basant sur la ressemblance des noms Ćići (croate), Tschitsche (allemand), Chichii (latin) avec le mot cioc (« bec », « pointe ») et avec la ciocia, un mot romain pour un type de chaussure de quelques pauvres bergers de Rome et du Latium[68] où les bergers portaient jadis des chaussures à pointe identiques à celles des Istro-Roumains, on a supposé que ces derniers auraient pu parvenir jusqu’aux abords de Frosinone. Au XIVe siècle en tout cas, des bergers valaques sont attestés près des villes de Split, Trogir, Šibenik, Zadar, ainsi que sur les îles de Rab, Pag[69] et Krk[70]. Sur celle-ci il ne reste plus d’eux que des toponymes, par exemple Fintira (cf. roumain fântână « puits ») et Sekara (roum. secară « seigle »)[71]. Dans un document concernant la localité istrienne de Buzet, on trouve le nom d’un Valaque Pasculus Chichio[72], nom qui vient de l’ethnonyme Ćići utilisé par les Croates pour désigner les Istro-Roumains, et transcrit en latin Chichii dans les documents de l’époque.

Au XVe siècle, des épidémies dévastatrices de peste ont lieu en Istrie[73], ce qui détermine le Sénat de la république de Venise détenant le pourtour maritime de la péninsule, à favoriser l’établissement de ceux qu’il appelle dans ses documents Morlacchi[74], ainsi que de Slaves du Sud fuyant l’avancée de l’Empire ottoman[75]. Ainsi, des Valaques sont mentionnés dans la localité istrienne de Buje. Le mot Cici apparaît en tant qu’ethnonyme proprement-dit dans un document de 1463[51].

Sous la forme de Chichii, cet ethnonyme réapparaît dans des documents en latin des années 1517, 1524 et 1527, gardés dans les archives de Trieste[76]. Au cours de ce siècle, leurs hameaux sont éparpillés à peu près partout dans la péninsule, plus concentrés dans la zone des villages actuels de Žejane et Mune, au nord du massif Učka, ainsi que dans celle de Šušnjevica, au sud du massif[77].

Dans un ouvrage de 1641 sur l’Istrie, l’évêque érudit de Cittanova (en croate Novigrad), Giacomo Filippo Tomasini, mentionne les Morlaques, en affirmant qu’« ils ont une langue à eux qui, par beaucoup de mots, ressemble au latin »[78].

Un autre auteur italien, le moine Ireneo della Croce, dans une histoire de Trieste parue en 1698, parle de i nostri Chichi, dont il précise qu’ils se disent Rumeri dans leur langue[79]. En effet, ce mot reflète deux changements phonétiques dans l’évolution du latin aux diasystème roman de l'Est en général ([o] atone > [u] et [a] accentué suivi de [n] + voyelle > [ɨ], rendue en italien par e) et une autre spécifique à l’istro-roumain : [n] intervocalique simple > [r]. L’auteur donne aussi 13 noms seuls, 8 noms avec des déterminants et deux phrases simples dans leur langue, avec leur traduction en latin. C’est la première attestation de la langue hormis les toponymes et les noms de personnes apparus dans des documents antérieurs.

Ethnies de l’Istrie selon le recensement austro-hongrois de 1880.
Les Istro-roumains sont représentés en gris, les Italiens en jaune, les Slovènes et les Croates en nuances de vert.
Les mots Cicen et Morlaken désignent des populations anciennement romanophones mais en voie de slavisation ou d'italianiation.

L’occupation de base traditionnelle des Istro-Roumains était l’élevage transhumant mais ils en avaient d’autres aussi. Il est attesté dès le XIVe siècle qu’ils formaient des caravanes avec lesquelles ils se déplaçaient pour vendre leurs produits laitiers, mais aussi pour transporter diverses autres marchandises, tels du plomb de Bosnie à Raguse (Dubrovnik) et du sel de la côte de la Mer adriatique vers l’intérieur des terres. Dans le commerce de Raguse, le caseus vlachescus ou vlachiscus « fromage valaque », autrement appelé la brença (cf. roumain brânză) apparaît dans un document de 1357, et avait une telle importance, qu’il était employé comme moyen de paiement, son prix étant établi par les autorités[80].

Une autre occupation typique des Istro-Roumains était au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle la production du charbon de bois qu’ils transportaient sur de longues distances pour le vendre. Sextil Pușcariu décrit en détail comment ils faisaient le charbon de bois[81]. Ils faisaient aussi le commerce du vinaigre[82]. En 1896, Teodor Burada constate que les Istro-Roumains étaient pauvres : l’élevage transhumant avait décliné, celui à la ferme était négligé et l’agriculture était faiblement productive. Ils avaient cultivé la vigne mais les plantations avaient été détruites pas le phylloxéra[83]. Un moyen par lequel ils essayaient de mieux gagner leur vie était la culture de la sauge, surtout à Šušnjevica[84].

Depuis le début du XIXe siècle, l’Istrie fait partie de l’empire d'Autriche devenu Autriche-Hongrie, exactement de sa province appelée Österreichisches Küstenland (Littoral autrichien), habitée par plusieurs ethnies, principalement des Croates, des Slovènes et des Italiens. À la différence de ceux-ci, les Istro-Roumains ne sont pas reconnus en tant que groupe national constitutif. Le chercheurs de l’époque constatent les discriminations qu’ils subissent. Gustav Weigand écrit : « L’instruction est très négligée. La jalousie des Slaves et des Italiens, qui les uns et les autres réclament les Tsiribiris comme leurs, a empêché jusqu’à ce jour la fondation d’écoles dans les villages valaques. »[85]. La même chose est signalée par Vincențiu Nicoară, professeur au lycée de Fiume (Rijeka), originaire de Transylvanie (à l’époque appartenant directement à la Hongrie, comme Fiume)[86], ainsi que par son ami hongrois Lajos Czink, avec qui il a visité les Istro-Roumains. Celui-ci écrit que 47 habitants de Šušnjevica avaient demandé à la diète provinciale une école en leur langue, mais sans résultat[87]. L’affirmation de Weigand est en partie contredite par le fait que les Italiens de la diète avaient soutenu cette requête mais ils étaient en minorité par rapport aux Croates[88]. Seize ans après, Andrei Glavina attire l’attention sur le même problème[89]. Tous les trois mentionnent également que les messes se font en latin et en croate, les prêtres s’efforçant d’empêcher le développement culturel de leurs paroissiens.

Après la Première Guerre mondiale, l’Istrie passe à l’Italie. En 1921 est ouverte la première école où l’on enseigne l’istro-roumain et le roumain standard, fondée par Glavina, mais celui-ci meurt en 1925, ce qui met fin à l’expérience. Par ailleurs, en 1922, Glavina était devenu le maire d’une commune formée avec les villages istro-roumains du sud du massif Učka[90].

En 1945, l’Istrie est incorporée à la Yougoslavie communiste. Une grande partie de la communauté istro-roumaine émigre alors vers l’Italie[91].

Ethnonymes[modifier | modifier le code]

Exonymes[modifier | modifier le code]

L’ethnonyme « Valaques » (en grec Βλάχοι, dans les documents en latin médiéval Vlachi, en serbe et en croate Vlahi, puis Vlasi) est employé pour les Istro-Roumains dès le Moyen Âge, mais il désigne aussi bien d’autres populations, dans des sens différents en fonction des peuples qui l’ont utilisé ou l’utilisent, et en fonction de l’époque. À partir du IXe siècle, les Byzantins l’utilisent pour tous les locuteurs d’idiomes romans de l’Est des Balkans (qui, auparavant, n’avaient pas plus que les hellénophones de désignation spécifique, étant simplement dénommés en grec Ῥωμαίοι (Romées) en tant que citoyens de l’Empire). Plus tard, dans les documents serbes et croates, « Valaques » finit par désigner les bergers de toute ethnie sur le territoire des Slaves du Sud[92]. Au XXIe siècle, le terme dénomme en grec les Aroumains et les Mégléno-Roumains[93], et en serbe et croate les Roumains de la vallée du Timoc aussi[94].

Le terme « Morlaques » (en grec Μαυρόβλαχοι, en latin Moroulahi etc., en croate Morlaci, en italien Morlacchi) a été employé d’abord pour les Roumains occidentaux, dont proviennent les Istro-Roumains mais il a aussi désigné des bergers d’autres ethnies, peut-être également les locuteurs du dalmate, et n’est plus utilisé.

Le premier exonyme qui dénomme spécifiquement les Istro-Roumains et eux seuls, Ćići, leur a été donné par les Croates. Il apparaît dans les documents latins sous la forme Chichii[95], dans les italiens d’abord écrit Chichi[96], puis Cici, parfois Cicci, alors qu’en allemand c’est Tschizen, Tschitzen, Zitschen, Tschitschen, Ziegen ou Zische[97]. Cet ethnonyme viendrait du mot serbe/croate čiča « oncle » avec lequel les Istro-Roumains se seraient adressés l’un à l’autre[98]. Il est imprécis, puisqu’il se réfère aux Croates de la Ćićarija aussi[99].

Un autre exonyme utilisé par les Croates était autrefois Ćiribiri, dont Ascoli précise qu’il était méprisant[100], par la suite existant dans la variante Ćiribirci. Conformément à une hypothèse non vérifiable, il viendrait de la phrase cire bire (cf. roumain ține bine) « tiens bien »[101]. Les Croates appellent les Istro-Roumains Vlasi également.

Dans le milieu académique aussi, on a utilisé plusieurs ethnonymes pour les Istro-Roumains. Covaz les appelait Rimgliani o Vlahi d’Istria, Rimljani étant le terme utilisé par les Croates et les Serbes pour les citoyens romains, Ascoli et Vassilich – Rumeni d'Istria, Ioan Maiorescu – români istrieni, Weigand – Valaques d’Istrie. Le terme « Istro-Roumains » a été utilisé pour la première fois par Asachi[99]. Plus tard, Miklošič, qui avait d’abord employé le syntagme istrischen Rumunen, a employé celui de istro-rumunisch, dont s’est généralisé par la suite le nom de la langue et de ses locuteurs[14].

Endonymes[modifier | modifier le code]

Conformément à l’information provenant d’Ireneo della Croce, les Istro-Roumains utilisaient l’endonyme rumeri au XVIIe siècle mais il n’apparaît plus dans des documents jusqu’à sa reprise par Andrei Glavina, puis par Leca Morariu. Au XXIe siècle, les Istro-Roumains se dénomment en général par un adjectif dérivé du nom de leur village, ceux de Žejane par cet adjectif uniquement (žejånci), les autres, à côté de l’adjectif dérivé du nom de leur village, ont adopté l’exonyme vlåš (singulier vlåh). Dans les deux zones, certains se disent Rumunji « Roumains » aussi, dans leurs contacts avec des étrangers, sous l’influence des chercheurs roumains[102].

Le processus d’assimilation des Istro-Roumains[modifier | modifier le code]

Dès qu’ils s’établissent en Istrie, les Istro-Roumains commencent à s’assimiler à la population locale, surtout croate. Les causes de l’assimilation sont multiples. Tout d’abord, leur nombre est beaucoup moindre que celui des autres et la plupart de leurs localités sont dispersées parmi les autres.

L’absence de leur langue dans l’église contribue elle aussi au déclin de son emploi. Le clergé de langue croate, slovène ou italienne agit même dans le sens de l’assimilation.

Lorsque la scolarisation gagne les campagnes, l’absence de l’aspect écrit de la langue istro-roumaine rend impossible son utilisation dans l’enseignement. De plus, quand les Istro-Roumains veulent avoir des écoles en leur langue, ils sont empêchés d’en avoir, à cause des Croates, qui veulent les assimiler. Le manque d’écoles fait qu’au début du XXe siècle, 90 % des Istro-Roumains sont analphabètes. La situation s’améliore progressivement, surtout après la Seconde Guerre mondiale. En 2012 on estime qu’ils savent lire et écrire à plus de 95 % mais en croate[103]. Ceux qui veulent s’élever sur l’échelle sociale sont forcés de le faire au prix de leur assimilation. Dans ces conditions, il ne s’est pas formé d’élite istro-roumaine propre, qui maintienne la conscience ethnique et contribue à préserver la langue.

L’assimilation s’accélère à partir des années 1950, parce que l’isolement des villages se réduit par la modernisation des routes, et que la population devient plus mobile à la suite de l’industrialisation. Ces phénomènes favorisent la multiplication des mariages interethniques, ce qui est un facteur d’assimilation de plus. Par conséquent, l’istro-roumain est ressenti comme de moins en moins utile pour l’affirmation sur le plan social.

À cause de l’assimilation, le nombre d’Istro-Roumains, si l’on considère comme tels les locuteurs de la langue, a diminué constamment, mais ce nombre a toujours pu être plutôt estimé, car les Istro-Roumains ont rarement figuré comme tels dans les recensements. L’évolution de leur nombre est approximativement la suivante :

Année Nombre Source
avant 1803 10 000 Kandler 1863, p. 233
1803 5 000 (seulement au sud du massif Učka) Nicoară 1890, p. 5
1846 1 555 chiffre officiel[104]
milieu du XIXe siècle 3 000-6 000 Vassilich 1900, p. 178
entre 1850 et 1859 2 955 chiffre officiel[105]
1859 2 200 (seulement au sud du massif Učka) Ascoli 1861, p. 329
1869 3 000 (seulement au sud du massif Učka) Ficker 1869, p. 90
1880 2 631 Czörnig 1885[106]
1883 2 300 (seulement au sud du massif Učka) Lechner 1883, p. 295
1888 2 299 (seulement au sud du massif Učka) Nicoară 1890, p. 8
1921 1 644 chiffre officiel[107]
1962 1 140 Flora 1962[108]
1971 1 250-1 500 Kovačec 1971, p. 23[109]
1983 555 Flora 1982, p. 59[109]

L’autoidentification des Istro-Roumains n’est pas unitaire. D’une part, parce qu’ils étaient encore récemment isolés les uns des autres, entre vlåš et žejånci le sentiment de la communauté ethnique et linguistique est absent. D’autre part, la plupart se déclarent Croates, éventuellement Croates locuteurs de vlåški, respectivement žejånski, certains disent appartenir à la minorité nationale italienne, et quelques dizaines déclarent faire partie de la minorité nationale roumaine. Certains se disent Roumains seulement dans leurs contacts avec des Roumains de Roumanie[110].

En 2015 on estime que dans leurs villages nataux il y a 150 locuteurs performants en istro-roumain, qui l’ont appris avec leurs parents. Il pourrait y en avoir deux ou trois fois autant éparpillés dans les villes et quelques centaines encore en dehors de la Croatie[111]. Tous ces gens sont d’âge moyen ou vieux. La transmission de la langue de parents à enfants a pratiquement cessé chez les générations nées dans les années 1950-1960. Les locuteurs jeunes (âgés de 30 ans environ), peu nombreux, l’ont apprise avec leurs grands-parents comme une deuxième ou troisième langue étrangère[1]. D’ailleurs tous les locuteurs sont au moins bilingues.

Les Istro-Roumains et leur langue ne sont pas présents en tant que tels dans les données des recensements mais ils pourraient se trouver parmi celles concernant la minorité nationale roumaine. Ainsi, en 2011, on a enregistré pour toute la Croatie 955 personnes de langue maternelle roumaine[112] et 435 appartenant à la minorité nationale roumaine[113], mais on ne peut pas savoir combien de ces personnes sont des Bayaches, dont la langue maternelle est le daco-roumain. Dans le comitat d'Istrie, 49 personnes sont recensées comme roumaines et 6 comme valaques, 70 personnes se déclarant de langue maternelle roumaine et 6 de langue valaque. Dans le comitat de Primorje-Gorski Kotar, où se trouve Žejane, on enregistre 31 Roumains et 3 Valaques, ainsi que 40 personnes de langue maternelle roumaine.

Dans le premier quart du XXIe siècle il y a encore des villages habités par des Istro-Roumains au nord-est de l’Istrie, un au nord du massif Učka et quelques-uns au sud de celui-ci. Leurs noms apparaissent dans les sources en plusieurs langues et en davantage de variantes :

Istro-roumain
Vrzić 2009[114]
Istro-roumain
Kovačec 1998
Roumain Croate Croate avec transcription italienne Italien Nombre d’habitants en 2011[115]
Žejân Žei̯ân Jeiăn Žejane Seiane 131
Sušnjevicę / Šušnjevicę Sușńevițę Sușnievițe Šušnjevica Susgnevizza Valdarsa 70
Nosolo / Noselo Noselo Noselo Nova Vas Villanova 68
Sukodru Sucodru Sucodru Jesenovik Iessenovizza Santa Maria del Lago 58
Letåj Letåi̯ Letai Letaj Lettai 45
Kostârčån Costârčån Costârcean Kostrčani Costerciani 30
Bârdo Bârdo Bârdo Brdo Berda Collalto 13
Zankovci Zancovți Zancovți Zankovci Zancovici 8

La situation de l’istro-roumain est bien reflétée par sa présence dans l’Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde[116].

Mode de vie, folklore et coutumes[modifier | modifier le code]

Au XXIe siècle, le mode de vie des Istro-Roumains ne diffère pas de celui de la population majoritaire. À la suite de l’industrialisation commencée dans les années 1950, eux aussi se sont orientés vers les villes à la recherche d’emplois, en s’y établissant ou en faisant la navette, et en pratiquant un peu l’agriculture.

La production traditionnelle du charbon de bois n’a pas totalement disparu. En 2008 on en produisait encore pour des restaurants de la région[117].

Les Istro-Roumains avaient autrefois une culture immatérielle riche, comprenant danses, chansons, contes, proverbes, pratiques magiques, coutumes liées à la naissance, au mariage, à l’enterrement et aux fêtes, pratiqués dans leur langue et présentant des ressemblances avec la culture des autres Roumains. Ces éléments culturels étaient encore assez vivants lorsque les premiers visiteurs et chercheurs les ont notés et publiés, tout en remarquant leur tendance à disparaître[118]. Cependant, dans le processus d’assimilation, ils ont été de plus en plus pratiqués en croate, puis, à la suite de la modernisation de la société, ils ont presque totalement disparu.

Il se conserve encore à Žejane la coutume de Mardi gras des zvončari (« sonneurs de clochettes ») qui n’est pas typiquement istro-roumaine mais comporte certaines particularités par rapport à la même coutume pratiquée dans plusieurs autres régions de la Croatie. Elle tient des rites préchrétiens censés chasser les esprits mauvais de l’hiver. Au XXIe siècle, les zvončari sont constitués en ensemble folklorique qui perpétue cette coutume dans le village, la présente au carnaval de Rijeka et dans d’autres pays[119].

La religion des Istro-Roumains est catholique romaine, mais il semble qu’à l’origine ils aient été orthodoxes, parce qu’Ascoli affirme que dans le village de Jesenovik, l’église avait été orthodoxe avant de devenir catholique[120].

La langue des Istro-Roumains[modifier | modifier le code]

D’après la plupart des linguistes roumains, l’idiome parlé par les Istro-Roumains est un dialecte du roumain, les autres étant le daco-roumain, l’aroumain et le mégléno-roumain. Selon Radu Flora c’est un groupe de dialectes du daco-roumain et, de l’avis d’autres linguistes (Petar Skok, Alexandru Graur, Ion Coteanu), c’est une langue romane de l’est à part[121]. Antonio Dianich aussi a cette dernière opinion[91].

À cause des circonstances historiques, dans le contexte de l’assimilation graduelle des Istro-Roumains à la population majoritaire croate, leur langue a de plus en plus été influencée par la langue de celle-ci, Coteanu allant jusqu’à considérer l’istro-roumain comme une « langue mixte »[122]. Il comporte beaucoup d’emprunts lexicaux, y compris des mots-outils, sa structure grammaticale étant également influencée.

Chaque village a son propre parler, avec de petites différences entre celles des villages situés au sud du massif Učka, et plus grandes entre celles-ci et le parler de Žejane[123].

Actions de sauvegarde de l’identité et de la langue instro-roumaines[modifier | modifier le code]

La formation d’un aspect écrit de la langue n’a pas eu lieu, et d’autant moins sa standardisation, ce qui a acceléré son déclin. Des actions de sauvegarde n’ont commencé que dans les années 1990, pour s’intensifier après l’an 2000.

Mesures officielles[modifier | modifier le code]

La Croatie, membre du Conseil de l'Europe, a ratifié elle aussi la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en 1997[124], en précisant pour quelles langues elle allait l’appliquer, parmi lesquelles ne figure ni le roumain ni l’istro-roumain[125].

Surveillant l’application de la Charte, un Comité d’experts prépare et présente périodiquement des rapports sur le sujet. L’istro-roumain apparaît dans un tel rapport le , pour la première fois dans un document officiel du Conseil, où l’on rappelle une demande adressée auparavant au gouvernement croate : « Certains éléments prouvent la présence traditionnelle d’une petite communauté de locuteurs d’une langue appelée istro-roumain en Istrie. Le Comité d’experts souhaiterait obtenir des informations sur cette langue à l’occasion du prochain rapport périodique. » (alinéa 48). Le rapport cite également la réponse du gouvernement croate : « En ce qui concerne la langue istro-roumaine, nous avons le plaisir de vous informer qu’en , le ministère de la Culture a décidé d’attribuer à cette langue le statut de bien culturel immatériel ; l’istro-roumain est donc inscrit au registre des biens culturels protégés de la république de Croatie. » (Annexe 2, point 8.)[126].

En effet, l’istro-roumain est inscrit sur la Liste des biens culturels immatériels protégés de la Croatie, sous la dénomination de istro-rumunjski govori (« parlers istro-roumains »), faisant partie du Registre des biens culturels, en vertu de la Loi sur la protection et la conservation des biens culturels[127].

Considérant comme insuffisantes les mesures prises par le gouvernement croate, Vlad Cubreacov, député de la république de Moldavie à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, initie une proposition de résolution soutenue par 33 autres députés de divers pays, qu’il dépose le . On y demande d’inviter la Croatie à reconnaître officiellement la minorité istro-roumaine, à lui assurer l’exercice des droits inscrits dans la Convention européenne des droits de l'homme, notamment ceux concernant l’utilisation de la langue maternelle et du roumain standard dans l’enseignement, la pratique religieuse et les médias, et à soutenir les associations culturelles des Istro-Roumains. La proposition invite également les autorités de Roumanie à coopérer avec celles de Croatie en vue de prendre des mesures urgentes pour préserver l’identité et la langue des Istro-Roumains. La proposition de Vlad Cubreacov n’a finalement pas été examinée par l’Assemblée[128].

Les autorités croates locales prennent certaines mesures. Ainsi, dans le Statut du comitat d'Istrie, adopté en 2009, il est inscrit que le comitat œuvre pour la sauvegarde des dialectes locaux, parmi lesquels l’istro-roumain[129].

Dans un nouveau rapport présenté au Conseil de l’Europe concernant l’application de la Charte, celui d’octobre 2010, le rapporteur József Berényi, député de la Slovaquie, mentionne qu’il a pris en compte dans son document la proposition de résolution de Vlad Cubreacov et il précise que « la question de la minorité istro-roumaine sera soulevée dans son rapport à titre d’exemple devant faire l’objet d’une attention particulière ». Il rappelle les informations comprises dans le rapport du , puis il souligne que « la protection de la langue istro-roumaine, qui semble menacée d’extinction, demande une plus grande attention. La reconnaissance officielle de la minorité istro-roumaine par la Croatie et sa protection en vertu de la charte sont nécessaires afin de garantir que cette langue soit pleinement protégée. » Il espère en même temps que les remarques de son rapport seront prises en considération par le futur rapport du Comité d’experts[130].

En tant que mesure concernant l’enseignement, le Conseil du comitat d’Istrie confie à l’école élémentaire et collège Ivan-Goran-Kovačić de Čepić le soin de promouvoir l’istro-roumain, raison pour laquelle elle bénéficie d’un régime spécial qui lui permet de ne pas appliquer la règle concernant le nombre minimal d’élèves inscrits[131]. En vertu de cette décision, son programme scolaire pour l’année 2022-2023 prévoit 70 heures par an, deux par mois, de istrorumunjski jezik « langue istro-roumaine » et d’autres activités liées aux traditions istro-roumaines, avec deux enseignants. Ces activités, facultatives, ont lieu dans le bâtiment de l’école de Šušnjevica, appartenant à l’établissement de Čepić[132].

Actions dans le domaine scientifique[modifier | modifier le code]

Le réveil de l’intérêt pour les Istro-Roumains et leur langue se manifeste en 2000 par le 3e symposium international dédié aux langues en contact, ayant pour thème « L’idiome istro-roumain hier, aujourd’hui, demain ». C’est un premier événement de grande ampleur consacré aux Istro-Roumains, avec la participation de linguistes, historiens, personnes du domaine de la culture et de la presse de Croatie, Roumanie et Italie, ainsi que de personnes officielles croates et roumaines. Cela crée l’espoir que quelque chose sera entrepris pour sauvegarder l’identité et la langue des Istro-Roumains[133].

Des chercheurs recommencent l’activité sur le terrain. Ainsi, en 2007, un groupe d’universitaires de Timișoara, Roumanie, reprennent les enquêtes dialectales dans les localités habitées par des Istro-Roumains et, en 2008, des ethnologues de Sibiu, Roumanie, effectuent eux aussi une recherche sur place[134].

Un symposium intitulé « Les Istro-roumains : repères culturels et historiques » est organisé en 2008 à Sibiu. Cela donne, entre autres, l’occasion aux zvončari de Žejane de se présenter en Roumanie[135].

Actions au niveau de la société civile[modifier | modifier le code]

Dans le but de sauvegarder l’identité et la langue istro-roumaines, il existe aussi quelques formes d’organisation au niveau de la société civile, telles des associations en Croatie et dans d’autres pays, ainsi que des initiatives personnelles.

L’Association d’amitié italo-roumaine Décébale existe à Trieste depuis 1987. Elle a organisé, par exemple, l’exposition itinérante « Les Istro-Roumains, une petite culture dans la grande histoire », présentée en Italie[136], en Autriche et en Roumanie, dans ce dernier pays à l’occasion du symposium de Sibiu.

L’Association culturelle istro-roumaine Andrei-Glavina fondée à Rome en 1994 œuvre dans la même direction.

Il existe aussi le projet Očuvęj vlåška ši žejånska limba (« Sauvegarde de la langue vlåh et de Žejane ») initié par la linguiste Zvjezdana Vrzić de l’Université de New York avec un groupe d’Istro-Roumains émigrés aux États-Unis, et étendu en 2007 à la Croatie, par l’inclusion du Musée ethnographique d’Istrie, puis, en 2011, de trois associations culturelles locales[137]. Le projet est soutenu par le Ministère de culture de Croatie, par deux conseils de comitats et deux mairies. Depuis 2010, il entretient un site web qui accueille des enregistrements sonores et vidéo, le dictionnaire de Kovačec 1998 adapté en ligne, des leçons d’istro-roumain, etc[138].

D’autres actions importantes sont entreprises par l’intermédiaire du site Istro-Romanian Community Worldwide (« La communauté istro-roumaine dans le monde ») de Marisa Ciceran[139], qui publie de nombreux matériaux de toutes sortes concernant les Istro-roumains.

Littérature istro-roumaine[modifier | modifier le code]

Hormis la littérature orale recueillie et publiée par des chercheurs, il existe depuis quelque temps, grâce aux initiatives civiles, une littérature cultivée aussi, de quantité réduite, composée de poèmes (certains chantés), de souvenirs, d’essais et de traductions. Certaines créations ont été publiées par la première revue en istro-roumain, Scrisore către fraț Rumer (« Lettre aux frères Rumeri ») de l’association Andrei-Galavina, parue entre 1996 et 2002[140], en volume[141], et/ou sur l’Internet[142].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Number of speakers and vitality of the language [« Sauvegarde de la langue vlåh et de Žejane – Nombre de locuteurs et vitalité de la langue »] (consulté le 23 avril 2023)
  2. Dans cet article, les mots istro-roumains sont écrits avec l’alphabet utilisé par le site Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Writing.
  3. Régine Cavallaro, « Irrésistible Trieste », Le Monde, (consulté le ).
  4. Reprises par Pușcariu 1929, p. 6, cité par Filipi 2002a, p. 91. Filipi appelle cet idiome Krkorumänisch en allemand et krkorumunjski en croate. Il ne faut pas le confondre avec le Dalmate, autre langue latine de l’île de Krk, étudiée par le linguiste italien Matteo Bartoli.
  5. Covaz 1846.
  6. Kandler 1846.
  7. Asachi 1847.
  8. Franceschi 1852, p. 236, cité par Vassilich 1900, p. 186.
  9. Maiorescu 1874.
  10. Maiorescu 1872a, p. 118.
  11. Vassilich 1900, p. 159-160) distingue nettement les écrits parus jusqu’en 1861 et ceux d’après cette année, ne considérant comme scientifiques et fiables que les derniers.
  12. Ascoli 1861.
  13. Miklošič 1880.
  14. a et b Miklošič 1882.
  15. Miklošič 1861, p. 56-57.
  16. Bidermann 1877, p. 79-88.
  17. Rački 1881, p. 145-149, cité par Vassilich 1900, p. 218-219.
  18. Weigand 1892.
  19. Weigand 1894.
  20. Weigand 1895.
  21. Ceux publiés par Covaz 1846, trois prières publiés par Fr. J. Sajovec dans la revue Novice gospodarske, obertnijske i narodske, no 87, Ljubljana, 1856, p. 348, dont Notre Père (consulté le 28 juin 2017), des proverbes notés par Lovro Rakovec, chapelin dans le village de Mune, puis de Šušnjevica, les textes d’Antonio Ive et de Theodor Gartner.
  22. Weigand 1892, p. 252-256.
  23. Burada 1896.
  24. Byhan 1899.
  25. Vassilich 1900, p. 232.
  26. Glavina 1905.
  27. Pușcariu 1906.
  28. Pușcariu 1926.
  29. Pușcariu 1929.
  30. Popovici 1914.
  31. Dragomir 1924.
  32. Papahagi 1925.
  33. Morariu 1928.
  34. Panaitescu 1931.
  35. Cantemir 1935, etc.
  36. Coteanu 1957 et 1961.
  37. Petrovici 1964.
  38. Kovačec 1971.
  39. Hurren 1972.
  40. Kovačec 1998.
  41. Scărlătoiu 1998.
  42. Sârbu 1998.
  43. Filipi 2002a.
  44. Dianich 2011.
  45. Cf. Ivan Biondić et alii, Žejanci su prahrvati, a ne rumuni. Neslavenski Kačići, Svačići i omiški „marjani” govorili su žejanski [« Les habitants de Žejane sont des Proto-Croates, non des Roumains. Les Kačići, Svačići et ”marjani” de Omiš parlaient la langue de Žejane »], Glas Istre, 9 juin 2000, p. 19, article reproduit en traduction roumaine par Miclăuș 2006, p. 154-156.
  46. Densusianu 1901, p. 337-346.
  47. Philippide 1927, p. 386, Drăganu 1933, p. 601-618, Popovici 1914, p. 122-129, Rosetti 1931-1932, p. 1-9, Coteanu 1961, p. 115, Vasiliu 1968, p. 144-157 (les quatre derniers cités par Frățilă 2012, p. 642-643).
  48. Pușcariu 1926, p. 4, cité par Frățilă 2012, p. 643.
  49. Capidan 1927, p. 164, Petrovici 1960, p. 79-83, Cantemir 1968, p. 91-110, Kovačec 1971, p. 30-32, Filipi 2002a, p. 42, Saramandu 2005, p. 21, tous cités par Frățilă 2012, p. 645-646, Dianich 2014.
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  66. Pușcariu 1926, p. 13, cité par Curtis 1992.
  67. Dans un document émis en 1181 par l’abbesse Ermelinda d’un monastère du Patriarcat d'Aquilée qui existait dans cette région, une personne du nom de Radul apparaît, colon auquel on a attribué des terres (voir Kos 1915, p. 330). Ce nom correspond à Radu, prénom roumain d’origine slave, muni de l’article défini -l, placé en fin de mot, comme c’est la règle dans le diasystème roman de l'Est. Cette personne est donc considérée comme roumaine par Curtis 1992, Rațiu 2009, p. 40, Frățilă 2012, p. 635 et Lozovanu 2012, p. 766.
  68. Voir également: Beranger E. M. & Sigismondi F., Il ducato di Alvito nell'Età dei Gallio (Atti), Alvito, 1997, p. 37
  69. Kovačec 1971, cité par Curtis 1992.
  70. En 1321, cf. Vassilich 1900, p. 181-182.
  71. Skok 1938, cité par Dahmen 1989, p. 449.
  72. Pușcariu 1926, p. 30 et Kovačec 1971, p. 28, cités par Curtis 1992.
  73. En 1427, 1437, 1465 et 1466.
  74. Pușcariu 1926, p. 14, cité par Curtis 1992.
  75. Corbanese 1983, p. 316-325, cité par Curtis 1992.
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  91. a et b Dianich 2014.
  92. Lozovanu 2012, p. 763.
  93. Voir, par exemple, le site Βλάχοι.net
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  104. Cf. Nicoară 1890, p. 5.
  105. Cf. Vassilich 1900, p. 178.
  106. Cité par Nicoară 1890, p. 8.
  107. Recensement italien, cf. Miclăuș 2009, p. 37.
  108. Cité par Lozovanu 2012, p. 774.
  109. a et b Cité par Dahmen 1989, p. 450.
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Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

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  • (hu) Kovačec, August, Istrorumunjsko-Hrvatski Rječnik (s gramatikom i tekstovima) [« Dictionnaire istro-roumain–croate (avec une grammaire et des textes) »], Pula, Znanstvena udruga Mediteran,
  • (ro) Neiescu, Petru, Dicționarul dialectului istroromân [« Dictionnaire du dialecte istro-roumain »], vol. 1 : A-C, Bucarest, Editura Academiei Române, (ISBN 9789732721070)
  • (ro) Petrovici, Emil, « Problema limitei sud-vestice a teritoriului de formare a limbii românești » [« La question de la limite du sud-ouest du territorie de formation de la langue roumaine »], Limba română, vol. 9, no 1,‎ , p. 79-83
  • (ro) Philippide, Alexandru, Originea romînilor [« Origine des Roumains »], vol. 2 : Ce spun limbile romînă și albaneză, Iași, Viața Romînească,
  • (ro) Popovici, Iosif, Dialectele romîne (Rumaenische Dialekte) [« Les dialectes roumains »], vol. IX : Dialectele romîne din Istria, Halle-sur-Saale, Édition de l’auteur, , 1. Referințele sociale și gramatica
  • (ro) Popovici, Iosif, Dialectele romîne (Rumaenische Dialekte) [« Les dialectes roumains »], vol. IX : Dialectele romîne din Istria, Halle-sur-Saale, Édition de l’auteur, , 2. Texte și glosar
  • (ro) Pușcariu, Sextil, « Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan » [« Études istro-roumaines. En collaboration avec M. Bartoli, A. Belulovici et A. Byhan »], Analele Academiei Române. Memoriile Secțiunii Literare, Bucarest, Cultura națională, 2e série, vol. 28,‎ 1905-1906
  • (ro) Pușcariu, Sextil, Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan, vol. 2 : Introducere – Gramatică – Caracterizarea dialectului istroromân, Bucarest, Cultura națională,
  • (ro) Pușcariu, Sextil, Studii istroromâne. În colaborare cu M. Bartoli, A. Belulovici și A. Byhan, vol. 3 : Bibliografie critică – Listele lui Bartoli – Texte inedite – Note – Glosare, Bucarest, Cultura națională,
  • (hr) Rački, Franjo, « Nutarnje stanje Hrvatske prije XII. stoljeća » [« Situation interne de la Croatie avant le XIIe siècle »], dans Rad Jugoslavenske akademije znanosti i umjetnosti [« Travaux de l’Académie yougoslave des sciences et des arts »], vol. II, , p. 102-149
  • (ro) Rosetti, Alexandru, « Asupra repartizării dialectale a istroromânei » [« Sur la répartition dialectale de l’istro-roumain »], Grai și Suflet, vol. 5, no 1,‎ 1931-1932, p. 1-9
  • (ro) Saramandu, Nicolae, Originea dialectelor românești (pe baza surselor istorice) [« Origine des dialectes roumains (fondée sur les sources historiques) »], Bucarest, Editura Academiei Române,
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  • (it) Tomasini, Giacomo Filippo, De’ Commentarj storici-geografici della provincia dell’Istria [« Commentaires historico-géographiques sur la province d’Istrie »], vol. 4, Trieste, G. Marenigh, coll. « L’Archeografo triestino », (lire en ligne)
  • (ro) Vasiliu, Emanuel, Fonologia istorică a dialectelor dacoromâne [« Phonologie historique des dialectes daco-roumains »], Bucarest, Editura Academiei,
  • (ro) Zbuchea, Gheorghe, O istorie a românilor din Peninsula Balcanică (secolele XVIII-XX) [« Une histoire des Roumains de la Péninsule balkanique (XVIII-XX siècles) »], Bucarest, Biblioteca Bucareștilor, (lire en ligne)

Bibliographie supplémentaire[modifier | modifier le code]

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  • (ro) Coteanu, Ion, Cum dispare o limbă (istroromâna) [« Comment disparaît une langue (l’istro-roumain) »], Bucarest, Societatea de științe istorice și filologice,
  • (it) Dianich, Antonio, Vocabolario Istroromeno-Italiano. La varietà istroromena di Briani (Bəršćina) [« Vocabulaire istro-roumain–italien. Variété instro-roumaine de Briani (Bəršćina) »], Pise, Edizioni ETS, , 198 p. (ISBN 9788846728203)
  • (en) Hurren, Antony H., A Linguistic Description of Istro-Rumanian [« Description linguistique de l’istro-roumain »], Oxford, Faculty of Medieval and Modern Languages and Literature, University of Oxford,
  • (ro) Maiorescu, Ioan, Itinerar în Istria și vocabular istriano-român (Din manuscriptele comune) [« Itinaire en Istrie et vabulaire istriano-roumain (À partir des manuscrits communs) »], Iași, Goldner,
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  • (de) Miklošič, Franc, « Über die Wanderungen der Rumunen in den dalmatinischen Alpen und den Karpaten » [« Sur les migrations des Roumains dans les Alpes de Dalmatie et dans les Carpates »], Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Vienne, K. Gerold’s Sohn, vol. 30,‎ , p. 1-66
  • (ro) Morariu, Leca, Lu frați noștri. Libru lu Rumeri din Istrie. Cartea Românilor din Istria. Il libro degli Rumeni Istriani : Susńevița (Valdarsa) – Jeiăn (Seiane) [« À nos frères. Le livre des Roumains d’Istrie »], Suceava, Făt-Frumos,
  • (ro) Panaitescu, Emil, Prin satele românilor din Istri [« Dans les villages des Roumains d’Istrie »], Cluj, Tiparul Ardealul,
  • (ro) Petrovici, Emil et Petru Neiescu, « Persistența insulelor lingvistice. Cercetări făcute cu prilejul unor anchete dialectale la istroromâni, meglenoromâni și aromâni » [« Persistance des îles linguistiques. Recherches à l’occasion d’enquêtes dialectales chez les Istro-Roumains, les Mégléno-Roumains et les Aroumains »], Cercetări de lingvistică, Cluj, vol. IX, no 2,‎ , p. 187-214
  • (ro) Sârbu, Richard et Frățilă, Vasile, Dialectul istroromân. Texte și glosar [« Le dialecte istro-roumain. Textes et glossaire »], Timișoara, Amarcord,
  • (de) Weigand, Gustav, « Istriches » [« Istrien »], Erster Jahresbericht des Instituts für rumänische sprache (Rumänisches seminar) zu Leipzig, Leipzig, Johann Ambrosius Barth (Arthur Meiner),‎ , p. 122-155 (lire en ligne, consulté le )
  • (de) Weigand, Gustav, « Istriches II » [« Istrien II »], Zweiter Jahresbericht des Instituts für rumänische sprache (Rumänisches seminar) zu Leipzig, Leipzig, Johann Ambrosius Barth (Arthur Meiner),‎ , p. 215-224 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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