« Albert Dovecar » : différence entre les versions

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{{Admissibilité à vérifier|date=mars 2024|motif=Sources peu étalées dans le temps, concentrées sur son procès}}{{À sourcer|date=mars 2024}}{{Infobox Biographie2
{{Infobox Biographie2
| image = Sergent Dovecar Legio Patria nostra.jpg
|image=
|légende=
| légende =
| allégeance = Légion Étrangère
OAS - Commando Delta
| date de naissance = 19 juillet 1937
| lieu de naissance = Tuzno, Yougoslavie
| date de décès = 7 juin 1962
| lieu de décès = Le Trou-d'Enfer - Marly le Roi
| condamné pour = complot contre la sûreté de l'État
| condamnation = Condamné à mort
| unité = 1er REP
| grade militaire = Sergent
| conflit = Guerre d'Algérie
| légende plaque = Plaque commémorative des quatre fusilés pour l'Algérie française : 7 juin 1962 : Sergent Docevar, Claude Piegts, 6 juillet 1972 : lieutenant Roger Degueldre, 11 mars 1963 : colonel Jean Bastien-Thiry.
}}
}}
'''Albert Dovecar''', né le {{date de naissance|19|juillet|1937}} à [[Tuzno]] dans l'ex-[[Yougoslavie]], (aujourd'hui en [[Croatie]]) et mort fusillé au [[fort du Trou-d'Enfer]] à [[Marly-le-Roi]] le {{date de décès|7|juin|1962}}, est un [[sergent]] du [[1er régiment étranger de parachutistes|{{1er|régiment}} étranger de parachutistes]] qui a rejoint durant la [[Guerre d'Algérie]] les [[Commando Delta|commandos Delta]] de l'[[Organisation de l'armée secrète]] (OAS).

'''Albert Dovecar''', né le {{date de naissance|19|juillet|1937}} à [[Tuzno]] dans l'ex-[[Yougoslavie]] (aujourd'hui en [[Croatie]]) et mort fusillé au [[fort du Trou-d'Enfer]] à [[Marly-le-Roi]] le {{date de décès|7|juin|1962}}, était un [[sergent]] au [[1er régiment étranger de parachutistes|{{1er|régiment}} étranger de parachutistes]] ({{1er}} REP) de la [[Légion étrangère]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Sa famille fuit le [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|régime communiste yougoslave]] et émigre à [[Graz]], en Autriche. Après avoir terminé ses études, il décide de s'engager dans la [[Légion étrangère]]. Il signe son contrat le {{date-|2 avril 1957}} à [[Marseille]], sous le nom d'emprunt de {{Citation|Paul Dodevar}}, né à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[Autriche]] le {{date-|20 février 1938}}. Après son instruction de base à la {{2e|compagnie}} d’instruction du [[1er régiment étranger|{{1er}} régiment étranger]] à [[Mascara (Algérie)|Mascara]], il est affecté au {{1er}} [[1er régiment étranger de parachutistes|régiment étranger de parachutistes]].


Il participe à la [[guerre d'Algérie]]. À [[Guelma]], lors de la [[Bataille des Frontières (guerre d'Algérie)|bataille des frontières]] en février 1958, il est pourvoyeur<ref>Pierre Sergent, ''Je ne regrette rien,'' Le Livre de Poche, 1974, 569 p. Chapitre 23, Les Centurions à Guelma, p. 396.</ref>. Il devient [[Voltigeur (militaire)|voltigeur]], et se lie avec le lieutenant [[Roger Degueldre]]. Il est affecté dans la section de l'adjudant Stuwe de la première compagnie commandée par le [[Pierre Sergent (militaire)|capitaine Sergent]] et le lieutenant Godot, futurs chefs de l'[[Organisation de l'armée secrète|OAS-Métro]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le lieutenant GODOT et l'adjudant ROBIN sont condamnés à vingt ans de réclusion criminelle le lieutenant BERNARD à dix ans|périodique=Le Monde.fr|date=1962-08-04|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/08/04/le-lieutenant-godot-et-l-adjudant-robin-sont-condamnes-a-vingt-ans-de-reclusion-criminelle-le-lieutenant-bernard-a-dix-ans_2354901_1819218.html|consulté le=2023-07-06}}</ref>. {{Précision nécessaire|Le rapport du capitaine Baudoin, commandant la compagnie de passage du 1er régiment étranger, sur les circonstances de son décès apportent des éléments sur sa vie|date=17 mars 2024}}. Il est cité le 14 mai 1958 à l'ordre de la Brigade et décoré de la croix de la valeur militaire, puis le 30 mai 1959 à l'ordre de la Division. Il est nommé caporal le 25 décembre 1958. Le 12 mai 1959 il est blessé pendant le combat d'Oued-el-Hamri.
Dovecar souscrit un contrat d’engagement au titre de la [[Légion étrangère]] le {{date-|5 avril 1957}} à [[Marseille]], sous le nom d'emprunt de Paul {{Citation|Dodevart}}, né à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[Autriche]] le {{date-|20 février 1938}}. Après son instruction de base à la {{2e|compagnie}} d’instruction du [[1er régiment étranger de parachutistes|{{1er}} régiment étranger de parachutistes]] à [[Mascara (Algérie)|Mascara]], il est affecté au {{1er|RE}}. Il retrouve son patronyme en même temps que sa nomination au grade de [[Sergent#France|sergent]], le {{date-|16 juin 1960}}.


Il retrouve son patronyme en même temps que sa nomination au grade de [[Sergent#France|sergent]], le {{date-|16 juin 1960}}. Il est alors le plus jeune sous-officier du régiment. Pendant les temps de repos à Zéralda, il est apprécié des légionnaires comme excellent pianiste aimant jouer du Chopin. Certains le surnomment "Bobby". Il fait partie des jeunes sous-officiers originaires des pays de l'Est, qui changent l'état d'esprit de la Légion<ref>Claude Tenne, ''Mais le diable marche avec nous,'' éd La TableRonde, 1968, 253 p., pp. 63-67. </ref>.
Il participe à la [[guerre d'Algérie]], blessé au combat il est titulaire de trois citations. Après la participation de son régiment au [[putsch des généraux]] du {{date-|23 avril 1961}}, il décide de rompre son contrat le {{date-|27 avril 1961}} en rejoignant l'[[Organisation de l'armée secrète]] (OAS).


Il intègre les [[commando Delta|commandos Delta]] de l'OAS sous les ordres du lieutenant [[Roger Degueldre]]. Chef de ce commando, il participe à l’assassinat du commissaire central d'[[Alger]] [[Roger Gavoury]] ({{date|31|mai|1961}}) et est condamné avec [[Claude Piegts]]. Recherché, il est appréhendé boulevard Marcel-Duclos à Alger, avec cinq de ses compagnons, le {{date-|11 octobre}}, au PC de Degueldre. Sa fiancée Michelle Gomez est également arrêtée ; sévèrement violentée, enceinte, elle perdra l'enfant d'Albert Dovecar.
Après la participation de son régiment au [[putsch des généraux]] du {{date-|22 avril 1961}}, il décide de déserter le {{date-|27 avril 1961}} et rejoint l'[[Organisation de l'armée secrète]]. Il intègre les [[commando Delta|commandos Delta]] de l'OAS sous les ordres de Degueldre. Chef du commando Delta 1, il organise l’assassinat du commissaire central d'[[Alger]] [[Roger Gavoury]], le {{date|31|mai|1961}}. Recherché, il est appréhendé boulevard Marcel Duclos à Alger, avec cinq autres membres, le {{date-|11 octobre}}, au PC de Degueldre. Il est conduit à la Caserne des Tagarins, quartier général des [[Gendarmerie mobile|gendarmes mobiles]] d'Alger. Il y est torturé en même temps que ses compagnons pendant trois semaines. Il détient de nombreux renseignements sur Degueldre avec qui il était en contact tous les jours, au point qu'on disait : « Là où il y a Delta, il y a Bobby. » Comme l'a fait avant lui le caporal [[Claude Tenne|Marc Ténard]], de peur de livrer les renseignements importants qu'il détient, il tente de se suicider en s'ouvrant les veines au moyen d'un décapsuleur. {{Refnec|Sa fiancée Michelle Gomez est également arrêtée ; sévèrement violentée et torturée, enceinte, elle perdra l'enfant d'Albert Dovecar. Elle sera libérée fin 1962.|date=17 mars 2024}}


Il est emprisonné à la Santé et y retrouve de nombreux légionnaires dont les membres du Commando Delta qu'il dirigeait. Il partage pendant un mois la cellule de Ténard. Le procès se déroule du 26 au 30 mars 1962.
Jugé pour « participation à un complot formé en vue d’un attentat destiné à exciter les citoyens à s’armer les uns contre les autres, de meurtre avec guet-apens et de désertion à l’intérieur en temps de paix » il est condamné à mort par la justice française. Il est fusillé le {{date|7 juin 1962}}, au [[fort du Trou-d'Enfer]] en banlieue parisienne<ref>{{lien web|langue=|url=http://www.alger26mars1962.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=137:7-2-7-juin-1962-albert-dovecar-et-claudepiegts&catid=32&Itemid=133|titre=Récit de l'exécution de Dovecar et Piegts|site=|consulté le=|date=}}</ref>.
{{nobr|3 680 personnes}} ont été jugées et condamnées pour leur participation à l'OAS ou à des activités connexes et 41 d'entre elles l'ont été à la peine capitale. Sur ces 41 condamnations, seules quatre ont été appliquées à l'encontre du lieutenant-colonel [[Jean Bastien-Thiry]], chef du commando de l'[[attentat du Petit-Clamart]] contre le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], du lieutenant Roger Degueldre, le chef des commandos Delta, de Claude Piegts et d'Albert Dovecar.


À Paris, le Tribunal militaire juge Herbert Pietri, Dovecar, Ténard, [[Claude Piegts]], Paul Frapoli et Jacques Malmassari pour « participation à un complot formé en vue d’un attentat destiné à exciter les citoyens à s’armer les uns contre les autres, de meurtre avec guet-apens et de désertion à l’intérieur en temps de paix »<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'avocat général suggère discrètement la peine de mort contre Dovecar et Piegts mais il leur reconnaît des "mobiles idéologiques"|périodique=Le Monde.fr|date=1962-03-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/03/31/l-avocat-general-suggere-discretement-la-peine-de-mort-contre-dovecar-et-piegts-mais-il-leur-reconnait-des-mobiles-ideologiques_3145303_1819218.html|consulté le=2023-07-06}}</ref>.
== Services ==


Il est condamné à mort par la cour militaire de justice de même que Piegts. Ses compagnons du commando sont condamnés à la réclusion criminelle<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=• Le légionnaire Dovecar et Claude Piegts : peine de mort • Les légionnaires Tenne et Petri : réclusion perpétuelle • Malmassari : dix ans de réclusion criminelle • Frapolli : cinq ans de prison avec sursis|périodique=Le Monde.fr|date=1962-04-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/04/02/bull-le-legionnaire-dovecar-et-claude-piegts-peine-de-mort-bull-les-legionnaires-tenne-et-petri-reclusion-perpetuelle-bull-malmassari-dix-ans-de-reclusion-criminelle-bull-frapolli_3135479_1819218.html|consulté le=2023-07-06}}</ref>. Tous crient "Algérie française !" à l'énoncé du verdict et les ex-légionnaires condamnés jettent leurs décorations dans le prétoire<ref name=":0" />.[[Fichier:Fort du Trou-d'Enfer - Bâtiment principal.jpg|vignette|Fort du Trou-d'Enfer, Bâtiment principal.]]
* {{date|1|avril|1957}} Albert Dovecar s'engage dans la Légion étrangère
[[Fichier:Fort du Trou-d'Enfer 1920 - entrée.jpg|gauche|vignette|Entrée du Fort du Trou-d'Enfer]]
* {{date|24|avril|1961}}, le [[sergent]] Dovecar déserte et rejoint Roger Degueldre dans les rangs de ''{{nobr|Delta 1}}''
Il est fusillé à 4 h 12, le {{date|7 juin 1962}}, au [[fort du Trou-d'Enfer]] en banlieue parisienne. Il crie : « Vive l'Autriche ! Vive la Légion ! »Sa famille obtient le rapatriement de son corps en Autriche, pour l'inhumer définitivement le 12 Juillet 1962 au cimetière Saint-Pierre de Graz, carré numéro 8.


== Notes, sources et références ==
== États de service ==
* {{date|1|avril|1957}} : Albert Dovecar s'engage dans la Légion étrangère.
* 14 mai 1958 : il est cité à l'ordre de la Brigade, [[croix de la Valeur militaire]].
* 25 décembre 1958 : il est nommé caporal.
* 12 mai 1959 : il est blessé au combat.
* 30 mai 1959 : il est cité à l'ordre de la Division.
* {{date|24|avril|1961}} : désertion.

== Notes et références ==
<references />
<references />
* {{lien web|langue=|url=http://www.algerie-francaise.org/oas/dovecar-vie.shtml|titre=« La vie d'Albert Docevar par H.J. Ségura »|site=algerie-francaise.org|consulté le=|date=}}
* {{lien web|langue=|url=http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article665|titre=« 31 mai 1961 : assassinat à Alger du commissaire Gavoury »|site=ldh-toulon.net|consulté le=|date=}}
* {{lien web|langue=|url=http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/algeriecolonial/dossier.asp?ida=433987|titre=Boris Thiolay, « Polémique, Le dernier combat de l'OAS », ''L'Express'', 11 septembre 2005|site=lexpress.fr|consulté le=|date=}}
* Copie de son livret matricule (origine États-Unis - Les originaux sont détenus par le service des archives de la magistrature et ne sont pas encore consultables)


== Article connexe ==
== Liens externes ==
* {{lien web |url=https://www.lexpress.fr/politique/le-dernier-combat-de-l-oas_485192.html |titre=Boris Thiolay, « Le dernier combat de l'OAS », ''L'Express'', 11 septembre 2005 |site=lexpress.fr |date=}}
* [[Commando Delta]]

== Bibliographie ==
* [[Claude Tenne]], ''Mais le Diable marche avec nous'', éd La Table Ronde, 1968, 253 p.
* Vincent Guibert, ''Les Commandos Delta,'' éd. Serge Curutchet, 2000, 304 p.
* Georges Fleury, ''Histoire de l'OAS,'' Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages, Partie V ''La montée en puissance'', ch. 37 : L'OAS élimine le commissaire Gavoury, pp. 344 à 357.
* Pierre Sergent, ''Je ne regrette rien,'' éd Fayard, 1987, 403 p.


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[[Catégorie:Condamné à mort exécuté en France dans les années 1960]]
[[Catégorie:Militaire français mort lors de la guerre d'Algérie]]

Dernière version du 17 mars 2024 à 20:53

Albert Dovecar
Biographie
Naissance

Tuzno, Yougoslavie
Décès
(à 24 ans)
Le Trou-d'Enfer - Marly le Roi
Nationalité
Allégeance

Légion Étrangère

OAS - Commando Delta
Activités
Autres informations
Membre de
Arme
Unité
1er REP
Grade militaire
Sergent
Conflit
Guerre d'Algérie
Condamné pour
complot contre la sûreté de l'État
Condamnation
Condamné à mort
Plaque commémorative des quatre fusilés pour l'Algérie française : 7 juin 1962 : Sergent Docevar, Claude Piegts, 6 juillet 1972 : lieutenant Roger Degueldre, 11 mars 1963 : colonel Jean Bastien-Thiry.

Albert Dovecar, né le à Tuzno dans l'ex-Yougoslavie, (aujourd'hui en Croatie) et mort fusillé au fort du Trou-d'Enfer à Marly-le-Roi le , est un sergent du 1er régiment étranger de parachutistes qui a rejoint durant la Guerre d'Algérie les commandos Delta de l'Organisation de l'armée secrète (OAS).

Biographie[modifier | modifier le code]

Sa famille fuit le régime communiste yougoslave et émigre à Graz, en Autriche. Après avoir terminé ses études, il décide de s'engager dans la Légion étrangère. Il signe son contrat le à Marseille, sous le nom d'emprunt de « Paul Dodevar », né à Vienne en Autriche le . Après son instruction de base à la 2e compagnie d’instruction du 1er régiment étranger à Mascara, il est affecté au 1er régiment étranger de parachutistes.

Il participe à la guerre d'Algérie. À Guelma, lors de la bataille des frontières en février 1958, il est pourvoyeur[1]. Il devient voltigeur, et se lie avec le lieutenant Roger Degueldre. Il est affecté dans la section de l'adjudant Stuwe de la première compagnie commandée par le capitaine Sergent et le lieutenant Godot, futurs chefs de l'OAS-Métro[2]. Le rapport du capitaine Baudoin, commandant la compagnie de passage du 1er régiment étranger, sur les circonstances de son décès apportent des éléments sur sa vie[précision nécessaire]. Il est cité le 14 mai 1958 à l'ordre de la Brigade et décoré de la croix de la valeur militaire, puis le 30 mai 1959 à l'ordre de la Division. Il est nommé caporal le 25 décembre 1958. Le 12 mai 1959 il est blessé pendant le combat d'Oued-el-Hamri.

Il retrouve son patronyme en même temps que sa nomination au grade de sergent, le . Il est alors le plus jeune sous-officier du régiment. Pendant les temps de repos à Zéralda, il est apprécié des légionnaires comme excellent pianiste aimant jouer du Chopin. Certains le surnomment "Bobby". Il fait partie des jeunes sous-officiers originaires des pays de l'Est, qui changent l'état d'esprit de la Légion[3].

Après la participation de son régiment au putsch des généraux du , il décide de déserter le et rejoint l'Organisation de l'armée secrète. Il intègre les commandos Delta de l'OAS sous les ordres de Degueldre. Chef du commando Delta 1, il organise l’assassinat du commissaire central d'Alger Roger Gavoury, le . Recherché, il est appréhendé boulevard Marcel Duclos à Alger, avec cinq autres membres, le , au PC de Degueldre. Il est conduit à la Caserne des Tagarins, quartier général des gendarmes mobiles d'Alger. Il y est torturé en même temps que ses compagnons pendant trois semaines. Il détient de nombreux renseignements sur Degueldre avec qui il était en contact tous les jours, au point qu'on disait : « Là où il y a Delta, il y a Bobby. » Comme l'a fait avant lui le caporal Marc Ténard, de peur de livrer les renseignements importants qu'il détient, il tente de se suicider en s'ouvrant les veines au moyen d'un décapsuleur. Sa fiancée Michelle Gomez est également arrêtée ; sévèrement violentée et torturée, enceinte, elle perdra l'enfant d'Albert Dovecar. Elle sera libérée fin 1962.[réf. nécessaire]

Il est emprisonné à la Santé et y retrouve de nombreux légionnaires dont les membres du Commando Delta qu'il dirigeait. Il partage pendant un mois la cellule de Ténard. Le procès se déroule du 26 au 30 mars 1962.

À Paris, le Tribunal militaire juge Herbert Pietri, Dovecar, Ténard, Claude Piegts, Paul Frapoli et Jacques Malmassari pour « participation à un complot formé en vue d’un attentat destiné à exciter les citoyens à s’armer les uns contre les autres, de meurtre avec guet-apens et de désertion à l’intérieur en temps de paix »[4].

Il est condamné à mort par la cour militaire de justice de même que Piegts. Ses compagnons du commando sont condamnés à la réclusion criminelle[5]. Tous crient "Algérie française !" à l'énoncé du verdict et les ex-légionnaires condamnés jettent leurs décorations dans le prétoire[5].

Fort du Trou-d'Enfer, Bâtiment principal.
Entrée du Fort du Trou-d'Enfer

Il est fusillé à 4 h 12, le , au fort du Trou-d'Enfer en banlieue parisienne. Il crie : « Vive l'Autriche ! Vive la Légion ! »Sa famille obtient le rapatriement de son corps en Autriche, pour l'inhumer définitivement le 12 Juillet 1962 au cimetière Saint-Pierre de Graz, carré numéro 8.

États de service[modifier | modifier le code]

  •  : Albert Dovecar s'engage dans la Légion étrangère.
  • 14 mai 1958 : il est cité à l'ordre de la Brigade, croix de la Valeur militaire.
  • 25 décembre 1958 : il est nommé caporal.
  • 12 mai 1959 : il est blessé au combat.
  • 30 mai 1959 : il est cité à l'ordre de la Division.
  •  : désertion.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Le Livre de Poche, 1974, 569 p. Chapitre 23, Les Centurions à Guelma, p. 396.
  2. « Le lieutenant GODOT et l'adjudant ROBIN sont condamnés à vingt ans de réclusion criminelle le lieutenant BERNARD à dix ans », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Claude Tenne, Mais le diable marche avec nous, éd La TableRonde, 1968, 253 p., pp. 63-67.
  4. « L'avocat général suggère discrètement la peine de mort contre Dovecar et Piegts mais il leur reconnaît des "mobiles idéologiques" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b « • Le légionnaire Dovecar et Claude Piegts : peine de mort • Les légionnaires Tenne et Petri : réclusion perpétuelle • Malmassari : dix ans de réclusion criminelle • Frapolli : cinq ans de prison avec sursis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude Tenne, Mais le Diable marche avec nous, éd La Table Ronde, 1968, 253 p.
  • Vincent Guibert, Les Commandos Delta, éd. Serge Curutchet, 2000, 304 p.
  • Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages, Partie V La montée en puissance, ch. 37 : L'OAS élimine le commissaire Gavoury, pp. 344 à 357.
  • Pierre Sergent, Je ne regrette rien, éd Fayard, 1987, 403 p.