« Rave party » : différence entre les versions

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{{voir homonymes|Free party|Teknival}}
[[Fichier:Sven Vath playing at Amnesia.JPG|vignette|DJ [[Sven Väth]] aux platines devant un public à l'Amnesia, une discothèque d'[[Ibiza]], en [[2013]].]]
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Une '''''{{lang|en|rave party}}''''' est un événement dansant organisé dans un lieu inhabituel, en pleine nature ou dans des lieux déserts, entrepôts désaffectés ou usines abandonnées, où est diffusée de l'[[electronic dance music]] (EDM). Cet éventail musical est généralement associé aux ''{{lang|en|raves}}'' du début des [[années 1990]], lorsque les [[disc jockey|DJ]] jouaient lors d'événements illégaux avec de nombreux sous-genres, notamment la [[drum and bass]], le [[dubstep]], la [[trap (musique)|trap]], le [[break (musique)|break]], la [[trance]], la [[techno]], et la [[house music|house]], et le [[techno hardcore|hardcore]]. Les participants à ce type d'événement sont appelés ''ravers''. Depuis les [[années 2010]], les ''raves'' sont organisées dans des clubs, des salles de concert, ou dans des salle des fêtes.
Une '''''{{lang|en|rave party}}''''' est une fête avec de la musique [[techno]] – [[musique électronique]] – se tenant généralement dans un lieu inhabituel, en pleine nature ou dans des lieux déserts, entrepôt désaffecté, usines abandonnées.


Certains [[festival de musique|festivals]] d'EDM présentent les mêmes caractéristiques que les ''{{lang|en|raves}}'', mais à une échelle plus grande et souvent commerciale. Les ''{{lang|en|raves}}'' peuvent durer longtemps, certains événements se poursuivant pendant vingt-quatre heures et se prolongeant jusqu'au bout de la nuit. Les raids des forces de l'ordre et les lois anti-rave ont représenté un problème pour la scène ''{{lang|en|rave}}'' dans de nombreux pays<ref name="coen"/>, en raison de l'association de la culture ''{{lang|en|rave}}'' avec des drogues illégales<ref name="drugabuse"/>{{,}}<ref name="nih"/>.
Des ''raves'' sont aujourd'hui organisées dans des clubs, des salles de concert, ou dans des salle des fêtes.


== Étymologie et terminologie ==
== Caractéristiques ==
[[Fichier:Freetekno-tanec.jpg|vignette|Événement ''{{lang|en|rave}}'' freetekno.]]
{{Section à sourcer|date=janvier 2021}}


L'origine étymologique du terme « rave » peut se construire en trois étapes : le terme [[anglais]], lui-même (et son usage actuel tel qu'il a pu revenir en [[français]] en tant qu'anglicisme), mais aussi son origine française, terme lui-même issu du [[bas latin]].
Une ''Rave'' est un concert avec un ou plusieurs artistes, qui sont sélectionnés selon les types de soirées, [[Techno]]<ref>{{Article|titre=Techno Fashion|périodique=Techno Fashion|date=2010|doi=10.5040/9781847888877|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5040/9781847888877|consulté le=2023-01-26}}</ref>, [[Acidcore]], [[Hardcore (musique électronique)|Hardcore]], [[Uptempo (genre musical)|Uptempo]], [[Trance]], [[Drum and bass|Drum&Bass]], [[Hardstyle]], [[Rawstyle]]{{etc}} Elle est souvent organisée par des associations ou professionnels spécialisés dans ce type d'[[Événements politiques de 1984 à 1988 en Nouvelle-Calédonie|évènements]], les ''ravers'' payent une entrée à prix fixe pour voir des artistes professionnels (locaux, nationaux ou internationaux) et profitent d'une soirée avec une ''line up'' définie par les organisateurs, et des horaires fixes. Souvent les styles se mélangent peu en comparaison avec une [[Free party|''Free Party'']]. Par exemple lors d'une rave "Hardcore" il n'y aura pas de [[Trance]] ni de [[Techno]]. Une rave attire un public large, tout comme une [[Free party|''Free Party'']] mais le nombre d'entrées est limité. Une autre grande particularité de la rave est que les artistes ou DJ's sont payés en cachets et jouent devant le public, là où, dans une Free, les artistes sont souvent derrière le public ou derrière un [[Sound system|Sound System]] pour favoriser l'immersion.


Le verbe [[anglais]] ''{{lang|en|to rave}}'' peut se traduire par {{citation|délirer}}, {{citation|divaguer}} ou {{citation|s'extasier}}<ref>{{lien web|url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/rave/66706|titre=Rave-party, rave-partys ou rave-parties|site=[[Éditions Larousse|Larousse]]|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Le terme {{citation|rave}} est utilisé pour désigner une fête (''{{lang|en|party}}'') dès les [[années 1960]] à [[Londres]] par les descendants des immigrants venus des [[Antilles|Caraïbes]]{{Référence nécessaire}}. Il est ensuite repris dans les [[années 1980]], lors de la naissance de l'[[acid house]] à [[Chicago]] et en [[Grande-Bretagne]] ; à [[Goa]], [[Ibiza]], et [[Israël]] ensuite.
Une rave party est organisée par un ''{{lang|en|[[sound system]]}}''. Un ''{{lang|en|sound system}}'' est un collectif d'artistes (musicaux ou visuels), de techniciens, de [[disc jockey]]s (DJs), et de décorateurs. Ce collectif recherche dans un premier temps le lieu idéal pour organiser l’événement, et une fois ce lieu établi, en fait circuler les coordonnées, puis installe la logistique nécessaire au bon fonctionnement du son ainsi que les décorations et lumières.


En anglais, le terme ''{{lang|en|rave}}'', soit en tant que substantif, soit en tant que verbe est issu de l'ancien français {{citation|raver}}, variante du terme ''resver'' qui donna en français le terme {{citation|rêver}} et {{citation|[[rêve]]}}. Il n'a jamais été utilisé dans le sens français originel, mais sous un sens de « délire »<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.etymonline.com/word/rave|site=Etymonline|titre=Page sur le terme "rave"}}.</ref>.
Le terme de {{citation|rave party}} est aussi communément employé par les médias pour désigner une [[free party]] même si cette dernière, à l’origine, désigne une fête clandestine qui se base sur la gratuité ou semi-gratuité (principe de la donation grâce à un prix libre) alors que les rave party sont {{refnec|le plus souvent des fêtes réglementées dans des salles spécialisées et payantes}}. Le terme « free party » ne fait cependant pas référence aux tarifs mais plutôt à la liberté de leur organisation.


Le verbe français ''rêver'', signifiait « radoter, divaguer ». Son origine est discutée. Il viendrait de l'[[ancien français]] ''desver'' perdre le sens, d'un [[Gallo-roman (langue)|gallo-roman]] ''esvo'' vagabond, du [[Bas latin|latin tardif]] ''exvagus'' de même sens<ref>{{Ouvrage|auteur1=Albert Dauzat|titre=Nouveau dictionnaire étymologique et historique|éditeur=Larousse|année=1964|passage=648}}.</ref>, et enfin du [[latin classique]] ''vagus'' qui a donné aussi l'adjectif vague et le verbe {{citation|divaguer}}<ref name=":1">Rey 2005, {{opcit}}, {{p.|299}}.{{refins|date=mars 2024}}.</ref>.
== Étymologie et terminologie ==
L'origine étymologique du terme « rave » peut se construire en trois étapes : le terme [[anglais (langue)|anglais]], lui-même (et son usage actuel tel qu'il a pu revenir en [[français (langue)|français]] en tant qu'anglicisme), mais aussi son origine française, terme lui-même issu du [[bas-latin]].


== Histoire ==
Le verbe anglais ''{{lang|en|to rave}}'' peut se traduire par {{citation|délirer}}, {{citation|divaguer}} ou {{citation|s'extasier}}<ref>{{lien web|url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/rave/66706|titre=Rave-party, rave-partys ou rave-parties|site=[[Éditions Larousse|Larousse]]|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Le terme {{citation|rave}} est utilisé pour désigner une fête (''{{lang|en|party}}'') dès les [[années 1960]] à [[Londres]] par les descendants des immigrants venus des [[Antilles|Caraïbes]]{{Référence nécessaire}}. Il est ensuite repris dans les [[années 1980]], lors de la naissance de l'[[acid house]] à [[Chicago]] et en [[Grande-Bretagne]] ; à [[Goa]], [[Ibiza]] et [[Israël]] ensuite.
=== Origines (1950–1970) ===
À la fin des [[années 1950]] à [[Londres]], le terme de {{citation|rave}} est utilisé pour décrire des {{citation|rassemblements bohémiens sauvages}} à [[Soho (Londres)|Soho]]<ref name="outofsight">{{lien web|langue=en|url=http://hehe.org.free.fr/hehe/texte/rave/#hist|titre=OUT OF SIGHT, OUT OF MIND: An Analysis of Rave culture|consulté le=25 octobre 2007|auteur=Helen Evans|extrait=The term rave first came into use in late 50s Britain as a name for the wild bohemian parties of the time.}}.</ref>. En 1958, [[Buddy Holly]] fait paraître le titre ''{{lang|en|Rave On}}'', citant la folie et la frénésie d'un sentiment et d'un désir que ça ne se finisse jamais<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.visualthesaurus.com/cm/wordroutes/buddy-holly-wordsmith/|titre=Buddy Holly, Wordsmith|date=3 février 2009|auteur=Ben Zimmer|site=visualthesaurus.com|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Le mot est ensuite utilisé dans la jeune sous-culture [[Mod (sous-culture)|mod]] au début des [[années 1960]] pour décrire d'une manière générale une fête dite sauvage.


Avant d'être associé à la [[musique électronique]] dans les [[années 1980]], le mot {{citation|rave}} devient un terme usuel utilisé pour décrire la musique des groupes [[garage rock]] et [[musique psychédélique|psychédéliques]] (en particulier [[The Yardbirds]], et leur album ''{{lang|en|[[Having a Rave Up]]}}'') dans les [[années 1960]]. Le terme est surtout utilisé lors d'une performance musicale électronique organisée le {{date-|28 janvier 1967}} au Roundhouse de [[Londres]] intitulée ''{{lang|en|Million Volt Light and Sound Rave}}''. L'événement présente le premier collage sonore expérimental connu du public, créé pour l'occasion par [[Paul McCartney]] des [[The Beatles|Beatles]] – le légendaire ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.delia-derbyshire.org/unitdeltaplus.php|titre=Unit Delta Plus|consulté le=25 octobre 2007|périodique=Delia Derbyshire|passage=Perhaps the most famous event that Unit Delta Plus participated in was the 1967 ''Million Volt Light and Sound Rave'' at London's Roundhouse, organised by designers Binder, Edwards and Vaughan (who had previously been hired by Paul McCartney to decorate a piano). The event took place over two nights (28 January and 4 February 1967) and included a performance of tape music by Unit Delta Plus, as well as a playback of the legendary ''Carnival of Light'', a fourteen-minute sound collage assembled by McCartney around the time of the Beatles' ''Penny Lane'' sessions.}}</ref>.
En anglais, le terme ''{{lang|en|rave}}'', soit en tant que substantif, soit en tant que verbe est issu de l'ancien français ''raver'', variante du terme ''resver'' qui donna en français le terme ''rêver'' et ''[[rêve]]''. Il n'a jamais été utilisé dans le sens français originel, mais sous un sens de « délire »<ref>[https://www.etymonline.com/word/rave Site etymonline, page sur le terme "rave"]</ref>.


Avec la transition rapide de la culture pop britannique de l'ère mod entre 1963 et 1966 vers l'ère [[hippie]] de 1967 et au-delà, le terme n'est plus utilisé. Des années 1970 au début des [[années 1980]] jusqu'à sa réutilisation, le terme ne sera pas en vogue avant son utilisation dans la chanson ''{{lang|en|[[Drive-In Saturday]]}}'' de [[David Bowie]] (issue de son album publié en 1973 ''{{lang|en|[[Aladdin Sane]]}}'') qui inclut la phrase ''{{lang|en|It's a crash course for the ravers}}''. À cette époque, son usage est perçu comme argotique et dépassé, et comme un terme similaire au mot ''groovy''. La perception du mot change encore à la fin des années 1980 lorsqu'il est adopté par la jeunesse, possiblement inspirée par l'usage du terme en [[Jamaïque]]<ref name="outofsight"/>. En poste lors de l'avènement de la [[techno]], la [[Liste des Premiers ministres du Royaume-Uni|Première ministre du Royaume-Uni]] [[Margaret Thatcher]] mène alors une politique obligeant les clubs à fermer à 2 heures du matin, poussant les [[wikt:clubber|clubbers]] à continuer leurs fêtes de façon clandestine via les warehouse parties (« fêtes de hangars ») organisées dans les entrepôts abandonnés ou les usines en ruine laissées par la crise et la désindustrialisation progressive du pays<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Louis Bischoff]]|titre=Tribus musicales, spiritualité et fait religieux : enquête sur les mouvances rock, punk, skinhead, gothique, hardcore, techno, hip-hop|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2007|passage=159}}.</ref>.
Le verbe français ''rêver'', signifiait « radoter, divaguer ». Son origine est discutée. Il viendrait de l'[[ancien français]] ''desver'' perdre le sens, d'un [[Gallo-roman (langue)|gallo-roman]] ''esvo'' vagabond, du [[Bas latin|latin tardif]] ''exvagus'' de même sens<ref>{{Ouvrage|auteur1=Albert Dauzat|titre=Nouveau dictionnaire étymologique et historique|éditeur=Larousse|année=1964|passage=648.}}</ref>, et enfin du [[latin classique]] ''vagus'' qui a donné aussi l'adjectif vague et le verbe ''divaguer''<ref name=":1">Rey 2005, {{opcit}}, {{p.|299}}.</ref>.


=== Acid house (1980–1989) ===
== Histoire ==
Il existe de nombreux événements ayant attiré des centaines d'individus (plus de {{nobr|25 000}}<ref name="Generation Ecstasy"/>). Les soirées [[acid house]] sont d'abord renommées {{citation|''{{lang|en|rave parties}}''}} dans les médias à l'été [[1989]] par [[Genesis P-Orridge|Neil Andrew Megson]] lors d'une entrevue télévisée ; cependant, l'ambiance des événements ne se formera pas concrètement avant le {{date-|28 mai 1991}}. Au [[Royaume-Uni]], en [[1988]] et 1989, les raves deviennent similaires aux matchs de football dans lesquelles le rassemblement des classes moyennes est commune, et à l'époque durant laquelle les raves dénombraient de nombreux supporters purs et durs de football. En 1990, la rave devient [[culture underground|underground]] dans de nombreuses villes comme [[Berlin]], [[Milan]], [[Patras]] et s'organisent dans des entrepôts et forêts<ref name="Generation Ecstasy">{{Ouvrage|prénom1=Simon|nom1=Reynolds|titre=Generation Ecstasy : into the world of Techno and Rave culture|éditeur=Picador|année=1998|pages totales=493|isbn=0-330-35056-0|éditeur=Timeline and Numbers}}.</ref>.
[[Fichier:Mur Ultim Atom&Biobanas.jpg|vignette|Colonne de haut-parleurs ou caissons.]]


À la fin des [[années 1980]], le mot {{citation|rave}} est adopté pour décrire la [[sous-culture]] ayant émergé du mouvement acid house<ref>{{lien web|langue=en|url=http://hyperreal.org/raves/database/visuale/ve1.htm |titre=Visual Energy |auteur=Simon Parkin |date=mai 1999}}.</ref>. Les activités sont liées à [[Ibiza]], une île espagnole, fréquentée par les jeunes britanniques, italiens, grecs, irlandais et allemands pendant les vacances<ref name="pop">{{lien web|lang=en|titre=The Problem of Rave Parties|auteur=Michael S. Scott|éditeur=Center for Problem Oriented Policing|année=2009|url=http://www.popcenter.org/problems/rave_parties/}}.</ref>.
À la fin des [[années 1950]] à [[Londres]], le terme de {{citation|rave}} est utilisé pour décrire des {{citation|rassemblements bohémiens sauvages}} à [[Soho (Londres)|Soho]]<ref name="outofsight">{{lien web|lang=en|url=http://hehe.org.free.fr/hehe/texte/rave/#hist|titre=OUT OF SIGHT, OUT OF MIND: An Analysis of Rave culture|consulté le=25 octobre 2007|auteur=Helen Evans|extrait=The term rave first came into use in late 50s Britain as a name for the wild bohemian parties of the time.}}.</ref>. En 1958, [[Buddy Holly]] fait paraître le titre ''{{lang|en|Rave On}}'', citant la folie et la frénésie d'un sentiment et d'un désir que ça ne se finisse jamais<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.visualthesaurus.com/cm/wordroutes/buddy-holly-wordsmith/|titre=Buddy Holly, Wordsmith|date=3 février 2009|auteur=Ben Zimmer|site=visualthesaurus.com|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Le mot est ensuite utilisé dans la jeune sous-culture [[Mod (sous-culture)|mod]] au début des [[années 1960]] pour décrire d'une manière générale une fête dite sauvage.


En [[1987]], une scène [[Allemagne|allemande]] lancée par Tauseef Alam, inspirée de la scène [[Chicago house]], commence à s'établir. L'année suivante (1988) assiste à l'impact significatif de l'[[acid house]] sur la conscience populaire en Allemagne et en [[Europe centrale]]<ref>{{en}} [https://www.youtube.com/watch?v=HpC0qlWKb_Q excerpt] from special on German ''Tele 5'', du {{date-|8 décembre 1988}}. The show is called ''Tanzhouse'' hosted by a young Fred Kogel. It includes footage from Hamburg's ''Front'' with Boris Dlugosch, Kemal Kurum's ''Opera House'' and the ''Prinzenbar''.</ref>. En 1989, les disc jockey allemands [[WestBam]] et {{Dr}} Motte fondent l'UFO Club, un club illégal, et cofondent le [[Love Parade]]<ref name=ROBB>{{en}} Robb, D. (2002), ''Techno in Germany: Its Musical Origins and Cultural Relevance'', ''German as a Foreign Language Journal'', numéro 2, 2002, (page 134).</ref>. Le {{date-|9 novembre 1989}}, le [[mur de Berlin]] tombe, les soirées [[techno]] underground fleurissent à l'Est de [[Berlin]], et une scène rave comparable à celle du Royaume-Uni commence à s'établir<ref name=ROBB/>. Le DJ allemand [[Paul van Dyk]] remarque l'impact de la techno sur la scène rave concernant le rétablissement des connexions sociales entre Allemagne de l'Est et de l'Ouest pendant la période d'unification<ref>{{de}} Messmer, S. (1998), ''Eierkuchensozialismus'', TAZ, 10 juillet 1998, (page 26).</ref>.
Avant d'être associé à la [[musique électronique]] dans les [[années 1980]], le mot {{citation|rave}} devient un terme usuel utilisé pour décrire la musique des groupes [[garage rock]] et [[psychédélique]]s (en particulier [[The Yardbirds]], et leur album ''{{lang|en|[[Having a Rave Up]]}}'') dans les [[années 1960]]. Le terme est surtout utilisé lors d'une performance musicale électronique organisée le {{date-|28 janvier 1967}} au Roundhouse de [[Londres]] intitulée ''{{lang|en|Million Volt Light and Sound Rave}}''. L'événement présente le premier collage sonore expérimental connu du public créé pour l'occasion par [[Paul McCartney]] des [[The Beatles|Beatles]] – le légendaire ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.delia-derbyshire.org/unitdeltaplus.php|titre=Unit Delta Plus|consulté le=25 octobre 2007|périodique=Delia Derbyshire|passage=Perhaps the most famous event that Unit Delta Plus participated in was the 1967 ''Million Volt Light and Sound Rave'' at London's Roundhouse, organised by designers Binder, Edwards and Vaughan (who had previously been hired by Paul McCartney to decorate a piano). The event took place over two nights (28 January and 4 February 1967) and included a performance of tape music by Unit Delta Plus, as well as a playback of the legendary ''Carnival of Light'', a fourteen-minute sound collage assembled by McCartney around the time of the Beatles' ''Penny Lane'' sessions.}}</ref>.


=== Croissance et encadrements (depuis 1990) ===
Avec la transition rapide de la culture pop britannique de l'ère mod entre 1963 et 1966 vers l'ère [[hippie]] de 1967 et au-delà, le terme n'est plus utilisé. Des années 1970 au début des [[années 1980]] jusqu'à sa réutilisation, le terme ne sera pas en vogue avant son utilisation dans la chanson ''{{lang|en|[[Drive-In Saturday]]}}'' de [[David Bowie]] (issue de son album publié en 1973 ''{{lang|en|[[Aladdin Sane]]}}'') qui inclut la phrase ''{{lang|en|It's a crash course for the ravers}}''. À cette époque, son usage est perçu comme argotique et dépassé, et comme un terme similaire au mot ''groovy''. La perception du mot change encore à la fin des années 1980 lorsqu'il est adopté par la jeunesse, possiblement inspirée par l'usage du terme en [[Jamaïque]]<ref name="outofsight"/>. En poste lors de l'avènement de la [[techno]], la [[Liste des Premiers ministres du Royaume-Uni|Première ministre du Royaume-Uni]] [[Margaret Thatcher]] mène alors une politique obligeant les clubs à fermer à 2 heures du matin, poussant les [[wikt:clubber|clubbers]] à continuer leurs fêtes de façon clandestine via les warehouse parties (« fêtes de hangars ») organisées dans les entrepôts abandonnés ou les usines en ruine laissées par la crise et la désindustrialisation progressive du pays<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Louis Bischoff]]|titre=Tribus musicales, spiritualité et fait religieux : enquête sur les mouvances rock, punk, skinhead, gothique, hardcore, techno, hip-hop|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2007|passage=159|isbn=}}.</ref>.
[[Fichier:Rave nel Salento 2.JPG|vignette|droite|''{{lang|en|Rave party}}'' à [[Salento]] (août 2009).]]


En [[1991]], un nombre de clubs ferme, comme l'UFO, et la scène techno berlinoise commence à se regrouper dans trois principaux clubs situés près du mur de Berlin : E-Werk, Der Bunker et le désormais légendaire [[Tresor]]<ref>{{de}} Henkel, O. ; Wolff, K. (1996) ''Berlin Underground: Techno und Hiphop ; Zwischen Mythos und Ausverkauf'', [[Berlin]] : FAB Verlag, (pages 81–83).</ref>. À la même période, les DJs allemands commencent à intensifier la rapidité et l'agressivité de leur son en même temps que l'émergence de la [[techno hardcore]]<ref>{{en}} Schuler, M. (1995), ''Gabber + Hardcore'' (page 123), in Anz, P. ; Walder, P. (eds.) (1999 rev. edn, {{1st}} publ. 1995, [[Zurich]] : Verlag Ricco Bilger) ''Techno''. Reinbek : Rowohlt Taschenbuch Verlag.</ref>. Leur nouveau style sonore s'inspire du [[gabber (musique)|gabber]] néerlandais et du hardcore belge. D'autres influences sur le développement de ce son incluent les groupes d'[[electronic body music|EBM]] du milieu des années 1980 comme [[Deutsch-Amerikanische Freundschaft|DAF]], [[Front 242]], et [[Nitzer Ebb]]<ref>{{en}} Reynolds, S. (1998), ''Energy Flash: a Journey Through Rave Music and Dance Culture'', Pan Macmillan, ({{p.|110}}).</ref>.
Il existe de nombreux événements ayant attiré des centaines d'individus (plus de 25 000<ref name="Generation Ecstasy"/>). Les soirées [[acid house]] sont d'abord renommées {{citation|rave parties}} dans les médias à l'été 1989 par [[Genesis P-Orridge|Neil Andrew Megson]] lors d'une entrevue télévisée ; cependant, l'ambiance des événements ne se formera pas concrètement avant le {{date-|28 mai 1991}}. Au [[Royaume-Uni]], en 1988 et 1989, les raves deviennent similaires aux matchs de football dans lesquelles le rassemblement des classes moyennes est commune, et à l'époque durant laquelle les raves dénombraient de nombreux supporters purs et durs de football. En 1990, la rave devient [[culture underground|underground]] dans de nombreuses villes comme [[Berlin]], [[Milan]], [[Patras]] et s'organisent dans des entrepôts et forêts<ref name="Generation Ecstasy">Timeline and numbers, {{Ouvrage|prénom1=Simon|nom1=Reynolds|titre=Generation Ecstasy : into the world of Techno and Rave culture|éditeur=Picador|année=1998|pages totales=493|isbn=0-330-35056-0}}.</ref>.


En [[1995]], en [[France]], une [[Circulaire en droit français|circulaire]] émise par la [[Direction générale de la Police nationale|Direction générale de la police nationale]], intitulée « Les soirées raves : des situations à hauts risques », présente les rave parties comme « des points de vente et d'usage de stupéfiants » et liste les différentes opérations de police qui peuvent y intervenir<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/france/1995/04/10/la-police-prend-les-raves-a-partie_130713|titre=La police prend les raves à partie|auteur=Marc Lathuillière|date=10 avril 1995|site=Libération.fr|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Une grande vague de répression suivra cette circulaire et, à la fin de 1998 (notamment à la suite d'événements comme la [[Techno Parade]]), les [[Ministère des Armées|Ministères de la Défense]], de la [[Ministère de la Culture (France)|Culture]] et de l’[[Ministère de l'Intérieur (France)|Intérieur]] signent une nouvelle circulaire où une nette distinction est faite entre les organisateurs qui font une demande auprès des services administratifs (organisateurs de raves, payantes pour la plupart) et ceux qui organisent clandestinement (organisateurs de [[free party]]). Cette circulaire opère alors une véritable scission entre les deux mouvements, tant musicale que légale, même si cette scission s'était déjà opérée devant le succès grandissant des rave parties comme les [[Boréalis]] (cycle de festivals techno ayant lieu en été dans le sud de la [[France]] de 1993 à 2000 et dont les derniers n'étaient plus clandestins) avec l'instauration de « contre-festivals » tels que les Fuck Boréalis. Ces dispositions sont légalisées avec la [[Loi sur la sécurité quotidienne|loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne]].
{{secsou|La contribution majeure aux free parties européennes clairement due au collectif « Spiral tribe » fondé par Mark Stormcore, Jeff23, Ixi'ndamix, Crystal Distortion aka Simon Carter, et 69dB. Ces deux derniers étant connus également sous le nom de R-zac en tant que duo. Cette tribu de 23 voyageurs en camions amenagés avait fui la répression britannique de Thatcher pour se lancer à la conquete du public français. Leur nombre au départ de 23 deviendra symbole du mouvement des free parties (jusqu'en Europe de l'est, où ils firent étape à la suite des lois Mariani en France).|date=novembre 2022}}


Le ''rave act'' est proposé en 2002, mais ne sera accepté qu'en 2003. Il sera alors intégré au ''Illicit Drug Anti-Proliferation Act'' : ce texte rend responsable les propriétaires de clubs ou les organisateurs d'événements de la consommation de drogues dans leur établissement ou pendant leur événement, ce qui place la promotion de « toute rave, danse, musique ou événement de divertissement dans lequel organisateur sait ou peut penser qu'il sera fait usage de substances illicites » au niveau de crime fédéral. Ce texte a été abandonné en {{date-|février 2005}}.
À la fin des années 1980, le mot {{citation|rave}} est adopté pour décrire la [[sous-culture]] ayant émergé du mouvement acid house<ref>{{lien web|langue=en|url=http://hyperreal.org/raves/database/visuale/ve1.htm |titre=Visual Energy |auteur=Simon Parkin |date=mai 1999}}.</ref>. Les activités sont liées à [[Ibiza]], une île espagnole, fréquentée par les jeunes britanniques, italiens, grecs, irlandais et allemands pendant les vacances<ref name="pop">{{en}} ''The Problem of Rave Parties'', Michael S. Scott, Center for Problem Oriented Policing, 2009, webpage : [http://www.popcenter.org/problems/rave_parties/ popc-rave].</ref>.


=== Europe ===
== Caractéristiques ==
{{Section à sourcer|date=janvier 2021}}
{{voir aussi|Love Parade|Street Parade|Techno hardcore|Gabber (musique)|Hardtechno|trance goa|trance psychédélique}}
[[Fichier:Rave nel Salento 2.JPG|vignette|droite|Rave party à [[Salento]] (août 2009).]]
[[Fichier:Mur Ultim Atom&Biobanas.jpg|vignette|gauche|Colonne de haut-parleurs ou caissons.]]


Une ''{{lang|en|rave}}'' est un événement dansant avec un ou plusieurs artistes, qui sont sélectionnés selon les types de soirées. Ces événements diffusent de la [[musique électronique]] incluant [[drum and bass]], [[dubstep]], [[trap (musique)|trap]], [[break (musique)|break]], [[trance]], [[techno]]<ref>{{Article|titre=Techno Fashion|périodique=Techno Fashion|date=2010|doi=10.5040/9781847888877|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5040/9781847888877|consulté le=2023-01-26}}</ref>{{,}}<ref name="Guardian">{{lien web|langue=en|url=http://www.theguardian.com/music/2012/aug/02/how-rave-music-conquered-america|titre=How rave music conquered America|date=2 août 2012|website=The Guardian}}</ref> [[techno hardcore|hardcore]] (et ses sous-genres), [[house music|house]]<ref name="Guardian"/> et [[Indie dance|dance alternative]]. Elle est souvent organisée par des associations ou professionnels spécialisés dans ce type d'[[Événements politiques de 1984 à 1988 en Nouvelle-Calédonie|évènements]], les ''{{lang|en|ravers}}'' payent une entrée à prix fixe pour voir des artistes professionnels (locaux, nationaux ou internationaux) et profitent d'une soirée avec une ''{{lang|en|line up}}'' définie par les organisateurs, et des horaires fixes. Souvent les styles se mélangent peu en comparaison avec une ''{{lang|en|[[free party]]}}''. Par exemple, une rave de techno hardcore ne diffuse ni trance, ni techno. Une ''{{lang|en|rave}}'' attire un public large, tout comme une ''{{lang|en|free party}}'' mais le nombre d'entrées est limité. Une autre grande particularité de la rave est que les artistes ou DJ sont payés en cachets et jouent devant le public, là où, dans une Free, les artistes sont souvent derrière le public ou derrière un ''{{lang|en|[[sound system]]}}'' pour favoriser l'immersion.
En 1987, une scène [[Allemagne|allemande]] lancée par [[Tauseef Alam]], inspirée de la scène [[Chicago house]], commence à s'établir. L'année suivante (1988) assiste à l'impact significatif de l'[[acid house]] sur la conscience populaire en Allemagne et en [[Europe centrale]]<ref>{{en}} [https://www.youtube.com/watch?v=HpC0qlWKb_Q excerpt] from special on German ''Tele 5'', du 8 décembre 1988. The show is called ''Tanzhouse'' hosted by a young Fred Kogel. It includes footage from Hamburg's ''Front'' with Boris Dlugosch, Kemal Kurum's ''Opera House'' and the ''Prinzenbar''.</ref>. En 1989, les disc jockey allemands [[Westbam]] et {{Dr}} Motte fondent l'Ufo Club, un club illégal, et cofondent le [[Love Parade]]<ref name=ROBB>{{en}} Robb, D. (2002), ''Techno in Germany: Its Musical Origins and Cultural Relevance'', ''German as a Foreign Language Journal'', numéro 2, 2002, (page 134).</ref>. Le {{date-|9 novembre 1989}}, le [[mur de Berlin]] tombe, les soirées [[techno]] underground fleurissent à l'Est de [[Berlin]], et une scène rave comparable à celle du Royaume-Uni commence à s'établir<ref name=ROBB/>. Le DJ allemand [[Paul van Dyk]] remarque l'impact de la techno sur la scène rave concernant le rétablissement des connexions sociales entre Allemagne de l'Est et de l'Ouest pendant la période d'unification<ref>{{de}} Messmer, S. (1998), ''Eierkuchensozialismus'', TAZ, 10 juillet 1998, (page 26).</ref>.


Une ''{{lang|en|rave party}}'' est organisée par un ''{{lang|en|sound system}}''. Un ''{{lang|en|sound system}}'' est un collectif d'artistes (musicaux ou visuels), de techniciens, de [[disc jockey]]s(DJ), et de décorateurs. Ce collectif recherche dans un premier temps le lieu idéal pour organiser l’événement, et une fois ce lieu établi, en fait circuler les coordonnées, puis installe la logistique nécessaire au bon fonctionnement du son ainsi que les décorations et lumières.
En 1991, un nombre de clubs ferme, comme l'Ufo, et la scène techno berlinoise commence à se regrouper dans trois principaux clubs situés près du mur de Berlin : E-Werk, Der Bunker et le désormais légendaire [[Tresor]]<ref>{{de}} Henkel, O. ; Wolff, K. (1996) ''Berlin Underground: Techno und Hiphop ; Zwischen Mythos und Ausverkauf'', [[Berlin]] : FAB Verlag, (pages 81–83).</ref>. À la même période, les DJs allemands commencent à intensifier la rapidité et l'agressivité de leur son en même temps que l'émergence de la [[techno hardcore]]<ref>{{en}} Schuler, M. (1995), ''Gabber + Hardcore'' (page 123), in Anz, P. ; Walder, P. (eds.) (1999 rev. edn, {{1st}} publ. 1995, [[Zurich]] : Verlag Ricco Bilger) ''Techno''. Reinbek : Rowohlt Taschenbuch Verlag.</ref>. Leur nouveau style sonore s'inspire du [[gabber (musique)|gabber]] néerlandais et du hardcore belge. D'autres influences sur le développement de ce son incluent les groupes d'[[electronic body music]] du milieu des années 1980 comme [[Deutsch Amerikanische Freundschaft|DAF]], [[Front 242]], et [[Nitzer Ebb]]<ref>{{en}} Reynolds, S. (1998), ''Energy Flash: a Journey Through Rave Music and Dance Culture'', Pan Macmillan, ({{p.|110}}).</ref>.


Le terme de {{citation|rave party}} est aussi communément employé par les médias pour désigner une [[free party]] même si cette dernière, à l’origine, désigne une fête clandestine qui se base sur la gratuité ou semi-gratuité (principe de la donation grâce à un prix libre) alors que les rave parties sont {{refnec|le plus souvent des fêtes réglementées dans des salles spécialisées et payantes}}. Le terme « free party » ne fait cependant pas référence aux tarifs mais plutôt à la liberté de leur organisation.
En 1995, en [[France]], une [[Circulaire en droit français|circulaire]] émise par la [[Direction générale de la police nationale]], intitulée « Les soirées raves : des situations à hauts risques », présente les rave parties comme « des points de vente et d'usage de stupéfiants » et liste les différentes opérations de police qui peuvent y intervenir<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/france/1995/04/10/la-police-prend-les-raves-a-partie_130713|titre=La police prend les raves à partie|auteur=Marc Lathuillière|date=10 avril 1995|site=Libération.fr|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>. Une grande vague de répression suivra cette circulaire et, à la fin de 1998 (notamment à la suite d'événements comme la [[Techno parade]]), les [[Ministère de la Défense (France)|Ministères de la Défense]], de la [[Ministère de la Culture (France)|Culture]] et de l’[[Ministère de l'Intérieur (France)|Intérieur]] signent une nouvelle circulaire où une nette distinction est faite entre les organisateurs qui font une demande auprès des services administratifs (organisateurs de raves, payantes pour la plupart) et ceux qui organisent clandestinement (organisateurs de [[free party]]). Cette circulaire opère alors une véritable scission entre les deux mouvements, tant musicale que légale, même si cette scission s'était déjà opérée devant le succès grandissant des rave parties comme les [[Boréalis]] (cycle de festivals techno ayant lieu en été dans le sud de la [[France]] de 1993 à 2000 et dont les derniers n'étaient plus clandestins) avec l'instauration de « contre-festivals » tels que les Fuck Boréalis. Ces dispositions sont légalisées avec la [[loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne]].

=== États-Unis ===
Le ''rave act'' est proposé en 2002, mais ne sera accepté qu'en 2003. Il sera alors intégré au ''Illicit Drug Anti-Proliferation Act'' : ce texte rend responsable les propriétaires de clubs ou les organisateurs d'événement de la consommation de drogues dans leur établissement ou pendant leur événement, ce qui place la promotion de « toute rave, danse, musique ou événement de divertissement dans lequel organisateur sait ou peut penser qu'il sera fait usage de substances illicites » au niveau de crime fédéral. Ce texte a été abandonné en {{date-|février 2005}}.


== Drogues ==
== Drogues ==
Les raids des forces de l'ordre et les lois anti-rave ont représenté un problème pour la scène ''{{lang|en|rave}}'' dans de nombreux pays<ref name="coen">{{ouvrage|langue=en|titre=Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World: Performance and production. Volume II|nom=Shepherd|prénom=John|année=2003|éditeur=A&C Black|isbn=978-0826463210|pages=334–335|url=https://books.google.com/books?id=0tz5YpijuksC}}.</ref>, en raison de l'association de la culture ''rave'' avec des drogues illégales telles que la [[MDMA]]<ref name="drugabuse">{{lien web|langue=en|url=https://www.drugabuse.gov/drug-topics/club-drugs|titre=Club Drugs|année=2021|site=drugabuse.gov |lieu=North Bethesda, Maryland |éditeur=National Institute on Drug Abuse|consulté le=17 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="nih">{{article|langue=en|pmc=4458153|année=2015|nom1=Palamar|prénom1=J. J.|titre=Illicit Drug Use among Rave Attendees in a Nationally Representative Sample of US High School Seniors|journal=Drug and Alcohol Dependence|volume=152|pages=24–31|nom2=Griffin-Tomas|prénom2=M.|nom3=Ompad|prénom3=D. C.|pmid = 26005041|doi=10.1016/j.drugalcdep.2015.05.002}}</ref>, l'[[amphétamine]], le [[LSD]]<ref name="drugabuse"/>{{,}}<ref name="nih"/>, le [[Acide gamma-hydroxybutyrique|GHB]]<ref name="drugabuse"/>{{,}}<ref name="nih"/>, la [[kétamine]]<ref name="drugabuse"/>{{,}}<ref name="nih"/>{{,}}, la [[méthamphétamine]]<ref name="drugabuse"/>{{,}}<ref name="nih"/>, la [[cocaïne]]<ref name="nih"/> et le [[cannabis]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Marijuana in the Rave Culture of the 90's|date=6 février 2018|consulté le=8 juin 2018|url=https://web.archive.org/web/20190315205128/http://www.ministryofcannabisblog.com/2018/02/06/marijuana-in-the-rave-culture-of-the-90s/}}.</ref>.
Bien que la formulation « transe collective » donne une idée assez floue concernant la consommation de [[drogue]] dans ce mouvement, l'opinion publique associe rave party et drogue. Les utilisateurs d'[[ecstasy]] mettent en avant les qualités de cette drogue, qui permet de se lâcher, d'abolir les barrières et d'atteindre une sensation de collectivité du bien-être<ref name=everyman/>. Les spécialistes, au début des [[années 1990]], ne peuvent que redouter les effets à long terme de cet usage prolongé de drogues, sans vraiment toujours disposer d'études fiables pour quantifier ces effets<ref name=everyman/>. En 1990, une jeune femme de 21 ans est retrouvée morte à l'[[Haçienda]], le club le plus populaire de [[Manchester]] ; la presse s'en empare et la mort est imputée à l'absorption de deux cachets d'ecstasy (généralement un mélange de MDMA et d'amphétamines) ; les circonstances de sa mort sont toujours inconnues. La virulence de la campagne de presse qui entoura ce fait divers est à rapprocher de ce qui entoura les scandales des [[mouvement punk|punks]] en 1977{{refnec|date=avril 2015}}.


Le mouvement rave party n'a d'ailleurs jamais nié les problèmes inhérents à la consommation de drogue, cherchant toujours dans la mesure du possible à mettre en œuvre le maximum de prévention concernant ces problèmes, que ce soit par l'information ou par la mise en place d'espaces calmes comme les {{citation|[[chill-out]]}}. D'autre part, il existait sur certains rassemblements Techno un stand de ''{{lang|en|[[Testing (réduction des risques)|testing]]}}'' afin de mettre en évidence la présence de certaines molécules étrangères dans les produits consommés. Cependant, la consommation d'autres drogues ([[amphétamines]], MDMA, [[cannabis]], [[LSD]]{{etc}}) y est très largement répandue, au même titre qu'elle pouvait l'être dans les festivals pop de l'Amérique des [[années 1970]]. Mais en 1992, il est fait état de douze morts depuis 1988 imputables à l'ecstasy au Royaume-Uni, et pour dix d'entre eux l'origine du décès est indiscutablement l'usage d'ecstasy, parfois à de faibles doses<ref name=everyman>{{vidéo}} {{Extrait vidéo|langue=en|vo=|lien réalisateur=|prénom réalisateur=Howard|nom réalisateur=Reid|lien scénariste=|prénom scénariste=|nom scénariste=|adaptation=|lien auteur=|prénom auteur=|nom auteur=|titre='E' is for Ecstasy|titre original=|titre compil=|sous-titre compil=|titre original compil=|lien producteur=|prénom producteur=|nom producteur=|distributeur=|lien distributeur=|collection=|numéro collection=|série=|volume=|titre volume=|année=1992|mois=5|jour=24|format={{heure||50|}}|ean=|ean2=|ean3=|passage=|présentation en ligne=https://www.imdb.com/title/tt1808769/|commentaire=|id=|référence=|référence simplifiée=}}. Épisode de la série documentaire télévisée ''{{Lien|fr=Everyman (série télévisée)|lang=en|trad=Everyman (TV series)|texte=Everyman}}'' diffusé en 1992 sur [[BBC Two]], narration Steve Coogan. {{YouTube|a349t8i3kNE|Visionner la vidéo (à partir de 31 secondes)|en}}.</ref>. Le décès d'[[Anna Wood (étudiante)|Anna Wood]], âgée de 15 ans, morte des effets secondaires de l'ecstasy en 1995 en Australie aura le même type d'écho médiatique.
Bien que la formulation « transe collective » donne une idée assez floue concernant la consommation de [[drogue]] dans ce mouvement, l'opinion publique associe rave party et drogue. Les utilisateurs d'[[MDMA|ecstasy]] mettent en avant les qualités de cette drogue, qui permet de se lâcher, d'abolir les barrières et d'atteindre une sensation de collectivité du bien-être<ref name=everyman/>. Les spécialistes, au début des [[années 1990]], ne peuvent que redouter les effets à long terme de cet usage prolongé de drogues, sans vraiment toujours disposer d'études fiables pour quantifier ces effets<ref name=everyman/>. En 1990, une jeune femme de 21 ans est retrouvée morte à l'[[The Haçienda|Haçienda]], le club le plus populaire de [[Manchester]] ; la presse s'en empare et la mort est imputée à l'absorption de deux cachets d'ecstasy (généralement un mélange de MDMA et d'amphétamines) ; les circonstances de sa mort sont toujours inconnues. La virulence de la campagne de presse qui entoura ce fait divers est à rapprocher de ce qui entoura les scandales des [[mouvement punk|punks]] en 1977{{refnec|date=avril 2015}}.
Le mouvement ''rave party'' n'a d'ailleurs jamais nié les problèmes inhérents à la consommation de drogue, cherchant toujours dans la mesure du possible à mettre en œuvre le maximum de prévention concernant ces problèmes, que ce soit par l'information ou par la mise en place d'espaces calmes comme les {{citation|[[chill-out]]}}. D'autre part, il existait sur certains rassemblements Techno un stand de ''{{lang|en|[[Testing (réduction des risques)|testing]]}}'' afin de mettre en évidence la présence de certaines molécules étrangères dans les produits consommés. Cependant, la consommation d'autres drogues ([[Amphétamine (classe)|amphétamines]], MDMA, [[cannabis]], [[LSD]]{{etc}}) y est très largement répandue, au même titre qu'elle pouvait l'être dans les festivals pop de l'Amérique des [[années 1970]]. Mais en 1992, il est fait état de douze morts depuis 1988 imputables à l'ecstasy au Royaume-Uni, et pour dix d'entre eux l'origine du décès est indiscutablement l'usage d'ecstasy, parfois à de faibles doses<ref name=everyman>{{vidéo}} {{Extrait vidéo|langue=en|vo=|lien réalisateur=|prénom réalisateur=Howard|nom réalisateur=Reid|lien scénariste=|prénom scénariste=|nom scénariste=|adaptation=|lien auteur=|prénom auteur=|nom auteur=|titre='E' is for Ecstasy|titre original=|titre compil=|sous-titre compil=|titre original compil=|lien producteur=|prénom producteur=|nom producteur=|distributeur=|lien distributeur=|collection=|numéro collection=|série=|volume=|titre volume=|année=1992|mois=5|jour=24|format={{heure||50|}}|ean=|ean2=|ean3=|passage=|présentation en ligne=https://www.imdb.com/title/tt1808769/|commentaire=|id=|référence=|référence simplifiée=}}. Épisode de la série documentaire télévisée ''{{Lien|fr=Everyman (série télévisée)|lang=en|trad=Everyman (TV series)|texte=Everyman}}'' diffusé en 1992 sur [[BBC Two]], narration Steve Coogan. {{YouTube|a349t8i3kNE|Visionner la vidéo (à partir de 31 secondes)|en}}.</ref>. Le décès d'[[Anna Wood (étudiante)|Anna Wood]], âgée de 15 ans, morte des effets secondaires de l'ecstasy en 1995 en Australie aura le même type d'écho médiatique.


== Cinéma et télévision ==
== Cinéma et télévision ==
=== Films ===
=== Films ===
* [[Pédale douce]] ([[1996 au cinéma|1996]])
* ''[[Pédale douce]]'' ([[1996 au cinéma|1996]])
* [[Quatre garçons pleins d'avenir]] ([[1998 au cinéma|1998]])
* ''[[Quatre Garçons pleins d'avenir]]'' ([[1998 au cinéma|1998]])
* [[Party Monster: The Shockumentary]] ([[1998 au cinéma|1998]])
* ''[[Party Monster: The Shockumentary]]'' ([[1998 au cinéma|1998]])
* [[Human traffic]] ([[1999 au cinéma|1999]])
* ''[[Human Traffic]]'' ([[1999 au cinéma|1999]])
* [[Go (film, 1999)|Go]] ([[1999 au cinéma|1999]])
* ''[[Go (film, 1999)|Go]]'' ([[1999 au cinéma|1999]])
* [[24 Hour Party People]] ([[2002 au cinéma|2002]])
* ''[[24 Hour Party People]]'' ([[2002 au cinéma|2002]])
* [[Flagrant délire|Stark Raving Mad]] ([[2002 au cinéma|2002]])
* ''[[Flagrant délire]]'' ([[2002 au cinéma|2002]])
* [[Frankie Wilde]] ([[2004 au cinéma|2004]])
* ''[[Frankie Wilde]]'' ([[2004 au cinéma|2004]])
* [[Berlin Calling]] ([[2008 au cinéma|2008]])
* ''[[Berlin Calling]]'' ([[2008 au cinéma|2008]])
* [[Eden (film, 2014)|Eden]] ([[2014 au cinéma|2014]])
* ''[[Eden (film, 2014)|Eden]]'' ([[2014 au cinéma|2014]])

=== Téléfilms ===
=== Téléfilms ===
* Péril blanc (2015) (série)
* ''Péril blanc'' (2015) (série)
* [[Julie Lescaut]], épisode ''Bal masqué'' (1998) (Saison 7 épisode 2) - (série)
* ''[[Julie Lescaut]]'', épisode ''Bal masqué'' (1998) (Saison 7 épisode 2) - (série)
* [[shadowhunter]], épisode ''Une fête d'enfer'' (2016) (Saison 1 épisode 4)
* ''Shadowhunter'', épisode ''Une fête d'enfer'' (2016) (Saison 1 épisode 4)


=== Reportages ===
=== Reportages ===
* [[Zone interdite (émission de télévision)|Zone interdite]] « Alerte aux rave-party », réalisé en 2001 lors de la free-party organisée par ''TNT Sound System'', à [[Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse]].
* ''[[Zone interdite (émission de télévision)|Zone interdite]]'', ''Alerte aux rave-party'', réalisé en 2001 lors de la free-party organisée par ''TNT Sound System'', à [[Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse]].
*Heretik - We had a dream, par Damien Raclot-Dauliac, 2013
* ''Heretik - We Had a Dream'', par Damien Raclot-Dauliac, 2013


=== Comédies musicales ===
=== Comédies musicales ===
* ''[[Cindy (comédie musicale)|Cindy]]'' possède une chanson nommée ''Rave Party'' où la plus jeune des sœurs, Petula, se rend à une ''{{lang|en|rave party}}''.

* [[Cindy (comédie musicale)]] possède une chanson nommée Rave Party où la plus jeune des sœurs, Petula, se rend à une Rave party.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{légende plume}}
{{légende plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Reynolds|lien auteur1=Simon Reynolds (critique musical)|titre=Generation Ecstasy|sous-titre=Into the World of Techno and Rave Culture|lieu=New York|éditeur=[[Routledge]]|année=1999|jour=1|numéro d'édition=1|pages totales=504|isbn=978-0-415-92373-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tGaRJiXe74UC&printsec=frontcover|consulté le=25 mars 2012}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Reynolds|lien auteur1=Simon Reynolds (critique musical)|titre=Generation Ecstasy|sous-titre=Into the World of Techno and Rave Culture|lieu=New York|éditeur=[[Routledge]]|année=1999|jour=1|numéro d'édition=1|pages totales=504|isbn=978-0-415-92373-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tGaRJiXe74UC&printsec=frontcover|consulté le=25 mars 2012}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Wilfrid Estève]] et Sarah de Haro|titre=3672, la Free story|éditeur=Trouble-fête|année=2002|isbn=2-914253-01-X|présentation en ligne=http://teknoparty.are.free.fr/doc/3672.htm}}
*{{Ouvrage
|langue=fr
|auteurs=[[Wilfrid Estève]] et Sarah de Haro
|titre=3672, la Free story
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}}


== Article connexe ==
=== Articles connexes ===
* [[Algorave]]
* [[Algorave]]


=== Liens externes ===
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* {{Autorité}}
{{Liens}}
* [http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/05/14/01016-20100514ARTFIG00588-comment-l-etat-a-su-apprivoiser-les-rave-parties.php Comment l'État a su apprivoiser les rave parties], Jean-Marc Leclerc, {{date-|14 mai 2010}}, ''[[Le Figaro]]'', consulté le {{date-|25 mars 2012}}.
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
{{Liens}}
* {{en}} [http://www.underave.net Underave. Barcelona Free Party Node]
* [http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/05/14/01016-20100514ARTFIG00588-comment-l-etat-a-su-apprivoiser-les-rave-parties.php Comment l'État a su apprivoiser les rave parties], Jean-Marc Leclerc, {{date-|14 mai 2010}}, ''[[Le Figaro]]'', consulté le {{date-|25 mars 2012}}.


{{portail|musique électronique|Fêtes et traditions}}
{{portail|fêtes et traditions|musique électronique}}


[[Catégorie:Rave| ]]
[[Catégorie:Musique électronique]]
[[Catégorie:Musique électronique]]
[[Catégorie:Free party|*]]
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Dernière version du 17 mars 2024 à 20:42

DJ Sven Väth aux platines devant un public à l'Amnesia, une discothèque d'Ibiza, en 2013.

Une rave party est un événement dansant organisé dans un lieu inhabituel, en pleine nature ou dans des lieux déserts, entrepôts désaffectés ou usines abandonnées, où est diffusée de l'electronic dance music (EDM). Cet éventail musical est généralement associé aux raves du début des années 1990, lorsque les DJ jouaient lors d'événements illégaux avec de nombreux sous-genres, notamment la drum and bass, le dubstep, la trap, le break, la trance, la techno, et la house, et le hardcore. Les participants à ce type d'événement sont appelés ravers. Depuis les années 2010, les raves sont organisées dans des clubs, des salles de concert, ou dans des salle des fêtes.

Certains festivals d'EDM présentent les mêmes caractéristiques que les raves, mais à une échelle plus grande et souvent commerciale. Les raves peuvent durer longtemps, certains événements se poursuivant pendant vingt-quatre heures et se prolongeant jusqu'au bout de la nuit. Les raids des forces de l'ordre et les lois anti-rave ont représenté un problème pour la scène rave dans de nombreux pays[1], en raison de l'association de la culture rave avec des drogues illégales[2],[3].

Étymologie et terminologie[modifier | modifier le code]

Événement rave freetekno.

L'origine étymologique du terme « rave » peut se construire en trois étapes : le terme anglais, lui-même (et son usage actuel tel qu'il a pu revenir en français en tant qu'anglicisme), mais aussi son origine française, terme lui-même issu du bas latin.

Le verbe anglais to rave peut se traduire par « délirer », « divaguer » ou « s'extasier »[4]. Le terme « rave » est utilisé pour désigner une fête (party) dès les années 1960 à Londres par les descendants des immigrants venus des Caraïbes[réf. nécessaire]. Il est ensuite repris dans les années 1980, lors de la naissance de l'acid house à Chicago et en Grande-Bretagne ; à Goa, Ibiza, et Israël ensuite.

En anglais, le terme rave, soit en tant que substantif, soit en tant que verbe est issu de l'ancien français « raver », variante du terme resver qui donna en français le terme « rêver » et « rêve ». Il n'a jamais été utilisé dans le sens français originel, mais sous un sens de « délire »[5].

Le verbe français rêver, signifiait « radoter, divaguer ». Son origine est discutée. Il viendrait de l'ancien français desver perdre le sens, d'un gallo-roman esvo vagabond, du latin tardif exvagus de même sens[6], et enfin du latin classique vagus qui a donné aussi l'adjectif vague et le verbe « divaguer »[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines (1950–1970)[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1950 à Londres, le terme de « rave » est utilisé pour décrire des « rassemblements bohémiens sauvages » à Soho[8]. En 1958, Buddy Holly fait paraître le titre Rave On, citant la folie et la frénésie d'un sentiment et d'un désir que ça ne se finisse jamais[9]. Le mot est ensuite utilisé dans la jeune sous-culture mod au début des années 1960 pour décrire d'une manière générale une fête dite sauvage.

Avant d'être associé à la musique électronique dans les années 1980, le mot « rave » devient un terme usuel utilisé pour décrire la musique des groupes garage rock et psychédéliques (en particulier The Yardbirds, et leur album Having a Rave Up) dans les années 1960. Le terme est surtout utilisé lors d'une performance musicale électronique organisée le au Roundhouse de Londres intitulée Million Volt Light and Sound Rave. L'événement présente le premier collage sonore expérimental connu du public, créé pour l'occasion par Paul McCartney des Beatles – le légendaire Carnival of Light[10].

Avec la transition rapide de la culture pop britannique de l'ère mod entre 1963 et 1966 vers l'ère hippie de 1967 et au-delà, le terme n'est plus utilisé. Des années 1970 au début des années 1980 jusqu'à sa réutilisation, le terme ne sera pas en vogue avant son utilisation dans la chanson Drive-In Saturday de David Bowie (issue de son album publié en 1973 Aladdin Sane) qui inclut la phrase It's a crash course for the ravers. À cette époque, son usage est perçu comme argotique et dépassé, et comme un terme similaire au mot groovy. La perception du mot change encore à la fin des années 1980 lorsqu'il est adopté par la jeunesse, possiblement inspirée par l'usage du terme en Jamaïque[8]. En poste lors de l'avènement de la techno, la Première ministre du Royaume-Uni Margaret Thatcher mène alors une politique obligeant les clubs à fermer à 2 heures du matin, poussant les clubbers à continuer leurs fêtes de façon clandestine via les warehouse parties (« fêtes de hangars ») organisées dans les entrepôts abandonnés ou les usines en ruine laissées par la crise et la désindustrialisation progressive du pays[11].

Acid house (1980–1989)[modifier | modifier le code]

Il existe de nombreux événements ayant attiré des centaines d'individus (plus de 25 000[12]). Les soirées acid house sont d'abord renommées « rave parties » dans les médias à l'été 1989 par Neil Andrew Megson lors d'une entrevue télévisée ; cependant, l'ambiance des événements ne se formera pas concrètement avant le . Au Royaume-Uni, en 1988 et 1989, les raves deviennent similaires aux matchs de football dans lesquelles le rassemblement des classes moyennes est commune, et à l'époque durant laquelle les raves dénombraient de nombreux supporters purs et durs de football. En 1990, la rave devient underground dans de nombreuses villes comme Berlin, Milan, Patras et s'organisent dans des entrepôts et forêts[12].

À la fin des années 1980, le mot « rave » est adopté pour décrire la sous-culture ayant émergé du mouvement acid house[13]. Les activités sont liées à Ibiza, une île espagnole, fréquentée par les jeunes britanniques, italiens, grecs, irlandais et allemands pendant les vacances[14].

En 1987, une scène allemande lancée par Tauseef Alam, inspirée de la scène Chicago house, commence à s'établir. L'année suivante (1988) assiste à l'impact significatif de l'acid house sur la conscience populaire en Allemagne et en Europe centrale[15]. En 1989, les disc jockey allemands WestBam et Dr Motte fondent l'UFO Club, un club illégal, et cofondent le Love Parade[16]. Le , le mur de Berlin tombe, les soirées techno underground fleurissent à l'Est de Berlin, et une scène rave comparable à celle du Royaume-Uni commence à s'établir[16]. Le DJ allemand Paul van Dyk remarque l'impact de la techno sur la scène rave concernant le rétablissement des connexions sociales entre Allemagne de l'Est et de l'Ouest pendant la période d'unification[17].

Croissance et encadrements (depuis 1990)[modifier | modifier le code]

Rave party à Salento (août 2009).

En 1991, un nombre de clubs ferme, comme l'UFO, et la scène techno berlinoise commence à se regrouper dans trois principaux clubs situés près du mur de Berlin : E-Werk, Der Bunker et le désormais légendaire Tresor[18]. À la même période, les DJs allemands commencent à intensifier la rapidité et l'agressivité de leur son en même temps que l'émergence de la techno hardcore[19]. Leur nouveau style sonore s'inspire du gabber néerlandais et du hardcore belge. D'autres influences sur le développement de ce son incluent les groupes d'EBM du milieu des années 1980 comme DAF, Front 242, et Nitzer Ebb[20].

En 1995, en France, une circulaire émise par la Direction générale de la police nationale, intitulée « Les soirées raves : des situations à hauts risques », présente les rave parties comme « des points de vente et d'usage de stupéfiants » et liste les différentes opérations de police qui peuvent y intervenir[21]. Une grande vague de répression suivra cette circulaire et, à la fin de 1998 (notamment à la suite d'événements comme la Techno Parade), les Ministères de la Défense, de la Culture et de l’Intérieur signent une nouvelle circulaire où une nette distinction est faite entre les organisateurs qui font une demande auprès des services administratifs (organisateurs de raves, payantes pour la plupart) et ceux qui organisent clandestinement (organisateurs de free party). Cette circulaire opère alors une véritable scission entre les deux mouvements, tant musicale que légale, même si cette scission s'était déjà opérée devant le succès grandissant des rave parties comme les Boréalis (cycle de festivals techno ayant lieu en été dans le sud de la France de 1993 à 2000 et dont les derniers n'étaient plus clandestins) avec l'instauration de « contre-festivals » tels que les Fuck Boréalis. Ces dispositions sont légalisées avec la loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne.

Le rave act est proposé en 2002, mais ne sera accepté qu'en 2003. Il sera alors intégré au Illicit Drug Anti-Proliferation Act : ce texte rend responsable les propriétaires de clubs ou les organisateurs d'événements de la consommation de drogues dans leur établissement ou pendant leur événement, ce qui place la promotion de « toute rave, danse, musique ou événement de divertissement dans lequel organisateur sait ou peut penser qu'il sera fait usage de substances illicites » au niveau de crime fédéral. Ce texte a été abandonné en .

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Colonne de haut-parleurs ou caissons.

Une rave est un événement dansant avec un ou plusieurs artistes, qui sont sélectionnés selon les types de soirées. Ces événements diffusent de la musique électronique incluant drum and bass, dubstep, trap, break, trance, techno[22],[23] hardcore (et ses sous-genres), house[23] et dance alternative. Elle est souvent organisée par des associations ou professionnels spécialisés dans ce type d'évènements, les ravers payent une entrée à prix fixe pour voir des artistes professionnels (locaux, nationaux ou internationaux) et profitent d'une soirée avec une line up définie par les organisateurs, et des horaires fixes. Souvent les styles se mélangent peu en comparaison avec une free party. Par exemple, une rave de techno hardcore ne diffuse ni trance, ni techno. Une rave attire un public large, tout comme une free party mais le nombre d'entrées est limité. Une autre grande particularité de la rave est que les artistes ou DJ sont payés en cachets et jouent devant le public, là où, dans une Free, les artistes sont souvent derrière le public ou derrière un sound system pour favoriser l'immersion.

Une rave party est organisée par un sound system. Un sound system est un collectif d'artistes (musicaux ou visuels), de techniciens, de disc jockeys(DJ), et de décorateurs. Ce collectif recherche dans un premier temps le lieu idéal pour organiser l’événement, et une fois ce lieu établi, en fait circuler les coordonnées, puis installe la logistique nécessaire au bon fonctionnement du son ainsi que les décorations et lumières.

Le terme de « rave party » est aussi communément employé par les médias pour désigner une free party même si cette dernière, à l’origine, désigne une fête clandestine qui se base sur la gratuité ou semi-gratuité (principe de la donation grâce à un prix libre) alors que les rave parties sont le plus souvent des fêtes réglementées dans des salles spécialisées et payantes[réf. nécessaire]. Le terme « free party » ne fait cependant pas référence aux tarifs mais plutôt à la liberté de leur organisation.

Drogues[modifier | modifier le code]

Les raids des forces de l'ordre et les lois anti-rave ont représenté un problème pour la scène rave dans de nombreux pays[1], en raison de l'association de la culture rave avec des drogues illégales telles que la MDMA[2],[3], l'amphétamine, le LSD[2],[3], le GHB[2],[3], la kétamine[2],[3],, la méthamphétamine[2],[3], la cocaïne[3] et le cannabis[24].

Bien que la formulation « transe collective » donne une idée assez floue concernant la consommation de drogue dans ce mouvement, l'opinion publique associe rave party et drogue. Les utilisateurs d'ecstasy mettent en avant les qualités de cette drogue, qui permet de se lâcher, d'abolir les barrières et d'atteindre une sensation de collectivité du bien-être[25]. Les spécialistes, au début des années 1990, ne peuvent que redouter les effets à long terme de cet usage prolongé de drogues, sans vraiment toujours disposer d'études fiables pour quantifier ces effets[25]. En 1990, une jeune femme de 21 ans est retrouvée morte à l'Haçienda, le club le plus populaire de Manchester ; la presse s'en empare et la mort est imputée à l'absorption de deux cachets d'ecstasy (généralement un mélange de MDMA et d'amphétamines) ; les circonstances de sa mort sont toujours inconnues. La virulence de la campagne de presse qui entoura ce fait divers est à rapprocher de ce qui entoura les scandales des punks en 1977[réf. nécessaire].

Le mouvement rave party n'a d'ailleurs jamais nié les problèmes inhérents à la consommation de drogue, cherchant toujours dans la mesure du possible à mettre en œuvre le maximum de prévention concernant ces problèmes, que ce soit par l'information ou par la mise en place d'espaces calmes comme les « chill-out ». D'autre part, il existait sur certains rassemblements Techno un stand de testing afin de mettre en évidence la présence de certaines molécules étrangères dans les produits consommés. Cependant, la consommation d'autres drogues (amphétamines, MDMA, cannabis, LSDetc.) y est très largement répandue, au même titre qu'elle pouvait l'être dans les festivals pop de l'Amérique des années 1970. Mais en 1992, il est fait état de douze morts depuis 1988 imputables à l'ecstasy au Royaume-Uni, et pour dix d'entre eux l'origine du décès est indiscutablement l'usage d'ecstasy, parfois à de faibles doses[25]. Le décès d'Anna Wood, âgée de 15 ans, morte des effets secondaires de l'ecstasy en 1995 en Australie aura le même type d'écho médiatique.

Cinéma et télévision[modifier | modifier le code]

Films[modifier | modifier le code]

Téléfilms[modifier | modifier le code]

  • Péril blanc (2015) (série)
  • Julie Lescaut, épisode Bal masqué (1998) (Saison 7 épisode 2) - (série)
  • Shadowhunter, épisode Une fête d'enfer (2016) (Saison 1 épisode 4)

Reportages[modifier | modifier le code]

Comédies musicales[modifier | modifier le code]

  • Cindy possède une chanson nommée Rave Party où la plus jeune des sœurs, Petula, se rend à une rave party.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) John Shepherd, Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World: Performance and production. Volume II, A&C Black, , 334–335 p. (ISBN 978-0826463210, lire en ligne).
  2. a b c d e et f (en) « Club Drugs », sur drugabuse.gov, North Bethesda, Maryland, National Institute on Drug Abuse, (consulté le ).
  3. a b c d e f et g (en) J. J. Palamar, M. Griffin-Tomas et D. C. Ompad, « Illicit Drug Use among Rave Attendees in a Nationally Representative Sample of US High School Seniors », Drug and Alcohol Dependence, vol. 152,‎ , p. 24–31 (PMID 26005041, PMCID 4458153, DOI 10.1016/j.drugalcdep.2015.05.002)
  4. « Rave-party, rave-partys ou rave-parties », sur Larousse (consulté le ).
  5. (en) « Page sur le terme "rave" », sur Etymonline.
  6. Albert Dauzat, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Larousse, , p. 648.
  7. Rey 2005, op. cit., p. 299.[source insuffisante].
  8. a et b (en) Helen Evans, « OUT OF SIGHT, OUT OF MIND: An Analysis of Rave culture » (consulté le ) : « The term rave first came into use in late 50s Britain as a name for the wild bohemian parties of the time. ».
  9. (en) Ben Zimmer, « Buddy Holly, Wordsmith », sur visualthesaurus.com, (consulté le ).
  10. (en) « Unit Delta Plus », Delia Derbyshire (consulté le ), Perhaps the most famous event that Unit Delta Plus participated in was the 1967 Million Volt Light and Sound Rave at London's Roundhouse, organised by designers Binder, Edwards and Vaughan (who had previously been hired by Paul McCartney to decorate a piano). The event took place over two nights (28 January and 4 February 1967) and included a performance of tape music by Unit Delta Plus, as well as a playback of the legendary Carnival of Light, a fourteen-minute sound collage assembled by McCartney around the time of the Beatles' Penny Lane sessions.
  11. Jean-Louis Bischoff, Tribus musicales, spiritualité et fait religieux : enquête sur les mouvances rock, punk, skinhead, gothique, hardcore, techno, hip-hop, L'Harmattan, , p. 159.
  12. a et b Simon Reynolds, Generation Ecstasy : into the world of Techno and Rave culture, Timeline and Numbers, , 493 p. (ISBN 0-330-35056-0).
  13. (en) Simon Parkin, « Visual Energy », .
  14. (en) Michael S. Scott, « The Problem of Rave Parties », Center for Problem Oriented Policing, .
  15. (en) excerpt from special on German Tele 5, du . The show is called Tanzhouse hosted by a young Fred Kogel. It includes footage from Hamburg's Front with Boris Dlugosch, Kemal Kurum's Opera House and the Prinzenbar.
  16. a et b (en) Robb, D. (2002), Techno in Germany: Its Musical Origins and Cultural Relevance, German as a Foreign Language Journal, numéro 2, 2002, (page 134).
  17. (de) Messmer, S. (1998), Eierkuchensozialismus, TAZ, 10 juillet 1998, (page 26).
  18. (de) Henkel, O. ; Wolff, K. (1996) Berlin Underground: Techno und Hiphop ; Zwischen Mythos und Ausverkauf, Berlin : FAB Verlag, (pages 81–83).
  19. (en) Schuler, M. (1995), Gabber + Hardcore (page 123), in Anz, P. ; Walder, P. (eds.) (1999 rev. edn, 1st publ. 1995, Zurich : Verlag Ricco Bilger) Techno. Reinbek : Rowohlt Taschenbuch Verlag.
  20. (en) Reynolds, S. (1998), Energy Flash: a Journey Through Rave Music and Dance Culture, Pan Macmillan, (p. 110).
  21. Marc Lathuillière, « La police prend les raves à partie », sur Libération.fr, (consulté le ).
  22. « Techno Fashion », Techno Fashion,‎ (DOI 10.5040/9781847888877, lire en ligne, consulté le )
  23. a et b (en) « How rave music conquered America », sur The Guardian,
  24. (en) « Marijuana in the Rave Culture of the 90's », (consulté le ).
  25. a b et c [vidéo] (en) 'E' is for Ecstasy, de Howard Reid, 24 mai 1992, 50 min [présentation en ligne]. Épisode de la série documentaire télévisée Everyman (en) diffusé en 1992 sur BBC Two, narration Steve Coogan. (en) [vidéo] Visionner la vidéo (à partir de 31 secondes) sur YouTube.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]