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{{Voir homonymes|Seuil}}
{{Voir homonymes|Seuil}}
{{Infobox Maison d'édition
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| nom complet = Éditions du Seuil
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[[2004]] : rachat par le groupe [[La Martinière Groupe|La Martinière]]
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[[2004]] : rachat par [[La Martinière (éditions)|Groupe La Martinière]]
2018 : rachat du Seuil et du groupe La Martinière par Média Participations
2018 : rachat du Seuil et du groupe La Martinière par Média Participations
|date de disparition =
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|fondateur(s) = [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]], [[Paul Flamand]]<ref>http://www.liberation.fr/culture/0101253975-paul-flamand-laisse-le-seuil-en-deuil-il-dirigea-la-maison-d-edition-pendant-plus-de-quarante-ans</ref>
| fondateur(s) = [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]], [[Paul Flamand]]<ref>{{Lien web|auteur= Mathieu Lindon|url= http://www.liberation.fr/culture/0101253975-paul-flamand-laisse-le-seuil-en-deuil-il-dirigea-la-maison-d-edition-pendant-plus-de-quarante-ans|titre= Paul Flamand laisse le Seuil en deuil. Il dirigea la maison d'édition pendant plus de quarante ans.|date= 1998-8-6|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>
|forme juridique = Société par actions simplifiée
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|direction actuelle = [[Hugues Jallon]]
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|spécialité(s) = [[Littérature]]s, [[sciences humaines]]
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|titres phares = ''[[Petit Livre rouge]]'', ''[[Don Camillo]]''
| titres phares = ''[[Petit Livre rouge]]'', ''[[Don Camillo]]'', "[[La Familia grande]]"
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Les '''Éditions du Seuil''' sont une [[maison d'édition]] [[France|française]] créée en 1935 et appartenant au groupe [[Media Participations]].
Les '''éditions du Seuil''' sont une [[maison d'édition]] [[France|française]] créée en 1935 et appartenant au groupe [[Média participations]] depuis 2017.


== Présentation ==
== Présentation ==
Créée peu avant la [[Seconde Guerre mondiale]] par un groupe d'inspiration [[Catholicisme|catholique]] réuni autour de l'abbé [[Jean Plaquevent|Plaquevent]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hervé Serry|titre=Aux origines des éditions du Seuil|lieu=Paris|éditeur=Le Seuil|année=2015|pages totales=139|isbn=978-2-02-128587-1|lire en ligne=|passage=}}</ref>, la maison d'édition va jouer un rôle majeur dans la production littéraire et intellectuelle en France à partir de l'[[après-guerre]], sous la direction de [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]] et [[Paul Flamand]]<ref name=":0" />. Elle doit son nom à cet objectif : « Le seuil, c'est tout l'émoi du départ et de l'arrivée. C'est aussi le seuil tout neuf que nous refaisons à la porte de l'Église pour permettre à beaucoup d'entrer, dont le pied tâtonnait autour. » (lettre de l'abbé [[Jean Plaquevent|Plaquevent]], du {{date|28 décembre 1934}})<ref name=":0">Hervé Serry, ''Les Éditions du Seuil : 70 ans d'histoire'', Seuil, 2007, {{p.|15}}</ref>.
Créée peu avant la [[Seconde Guerre mondiale]] par un groupe d'inspiration [[Catholicisme|catholique]] réuni autour de l'abbé [[Jean Plaquevent|Plaquevent]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hervé Serry|titre=Aux origines des éditions du Seuil|lieu=Paris|éditeur=Le Seuil|année=2015|pages totales=139|isbn=978-2-02-128587-1}}.</ref>, la maison d'édition va jouer un rôle majeur dans la production littéraire et intellectuelle en France à partir de l'[[après-guerre]], sous la direction de [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]] et [[Paul Flamand]]<ref name=":0" />. Elle doit son nom à cet objectif : « Le seuil, c'est tout l'émoi du départ et de l'arrivée. C'est aussi le seuil tout neuf que nous refaisons à la porte de l'Église pour permettre à beaucoup d'entrer, dont le pied tâtonnait autour. » (lettre de l'abbé [[Jean Plaquevent|Plaquevent]], du {{date|28 décembre 1934}})<ref name=":0">Hervé Serry, ''Les Éditions du Seuil : 70 ans d'histoire'', Seuil, 2007, {{p.|15}}.</ref>.


Le Seuil a particulièrement développé la publication de [[littérature]] internationale et d'essais en [[sciences humaines et sociales]].
Le Seuil a particulièrement développé la publication de [[littérature]] internationale et d'essais en [[sciences humaines et sociales]].


Parmi les succès éditoriaux on peut citer, entre autres, la série des ''[[Don Camillo]]'', ''[[Le Guépard]]'', et le ''[[Petit Livre rouge]]'' de [[Mao Zedong]], dont les très grosses ventes ont permis de publier des titres à petits tirages, notamment en [[sciences humaines]], avec la publication des œuvres de [[Jacques Lacan]], [[Roland Barthes]], [[Philippe Sollers]] (première période) ou plus tard [[Edgar Morin]], [[Maurice Genevoix]] ou [[Pierre Bourdieu]].
Parmi les succès éditoriaux on peut citer, entre autres, la série des ''[[Don Camillo]]'', ''[[Le Guépard]]'', et le ''[[Petit Livre rouge]]'' de [[Mao Zedong]], dont les très grosses ventes ont permis de publier des titres à petits tirages, notamment en [[Sciences humaines et sociales|sciences humaines]], avec la publication des œuvres de [[Jacques Lacan]], [[Roland Barthes]], [[Philippe Sollers]] (première période) ou plus tard [[Edgar Morin]], [[Maurice Genevoix]] ou [[Pierre Bourdieu]].


De même, le développement de relations de confiance avec les libraires lui permirent très tôt d'asseoir une activité de [[distributeur de livres|distribution]] importante, en assurant par exemple la diffusion des [[éditions Odile Jacob]], [[éditions de Minuit]], [[José Corti]], [[Payot & Rivages]], [[Les Empêcheurs de penser en rond]], [[La Découverte]].
De même, le développement de relations de confiance avec les libraires lui permirent très tôt d'asseoir une activité de [[distributeur de livres|distribution]] importante, en assurant par exemple la diffusion des [[éditions Odile Jacob]], [[Les Éditions de Minuit|éditions de Minuit]], [[José Corti]], [[Payot et Rivages]], [[Les Empêcheurs de penser en rond]], [[La Découverte]].


Les éditions du Seuil sont restées fidèles à leur toute première vocation de publication de [[littérature d'enfance et de jeunesse]], en accueillant nombre d'auteurs français dans ce domaine : [[Christophe Léon]], [[Claire Mazard]], [[Bertrand Solet]], [[Jo Witek]], [[Henning Mankell]], [[Luc Blanvillain]], Mireille Disdero, [[Arthur Ténor]], [[Mikaël Ollivier]], [[Ahmed Kalouaz]], Marc Séassau. Les éditions du Seuil jeunesse furent les premiers, en [[2005]], à inclure dans les albums des [[Image animée|films d'animation]], réalisés par les artistes eux-mêmes (''À Quai'' de [[Sara (auteur)|Sara]], ''Promenade d'un distrait'' de [[Beatrice Alemagna]], sur un texte de [[Gianni Rodari]]).
Les éditions du Seuil sont restées fidèles à leur toute première vocation de publication de [[littérature d'enfance et de jeunesse]], en accueillant nombre d'auteurs français dans ce domaine : [[Christophe Léon]], [[Claire Mazard]], [[Bertrand Solet]], [[Jo Witek]], [[Henning Mankell]], [[Luc Blanvillain]], Mireille Disdero, [[Arthur Ténor]], [[Mikaël Ollivier]], [[Ahmed Kalouaz]], Marc Séassau. Les éditions du Seuil jeunesse furent les premières, en [[2005]], à inclure dans les albums des [[Animation (audiovisuel)|films d'animation]], réalisés par les artistes eux-mêmes (''À Quai'' de [[Sara (auteur)|Sara]], ''Promenade d'un distrait'' de [[Beatrice Alemagna]], sur un texte de [[Gianni Rodari]]).

À partir de 2024, les éditions du Seuil prévoient également d'éditer des genres tels que la romance, la science-fiction ou les thrillers, abrités au sein d'un label dédié<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les éditions du Seuil s'ouvrent à toujours plus de littérature de genre grand public |url=https://www.lefigaro.fr/livres/les-editions-du-seuil-s-ouvrent-a-toujours-plus-de-litterature-de-genre-grand-public-20230919 |site=LEFIGARO |date=2023-09-19 |consulté le=2023-09-19}}</ref>.


== Prix littéraires ==
== Prix littéraires ==
En nombre de prix littéraires, les éditions du Seuil se classent au troisième rang des maisons d'éditions françaises avec 58 prix, derrière [[Éditions Gallimard|Gallimard]] et [[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Un siècle de prix littéraires, maison par maison|url=http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/11/20/un-siecle-de-prix-litteraires-maison-par-maison_4526292_4355770.html|site=Le Monde.fr|consulté le=2016-06-11}}</ref>. Cette suprématie a valu à ces maisons le sobriquet ironique de [[Galligrasseuil|GalliGraSeuil]], initialement forgé par le journaliste québécois [[Louis-Bernard Robitaille]], souvent repris depuis, en particulier par le [[Le Canard enchaîné|Canard Enchaîné]].
En nombre de prix littéraires, les éditions du Seuil se classent au troisième rang des maisons d'éditions françaises avec 58 prix, derrière [[Éditions Gallimard|Gallimard]] et [[Éditions Grasset|Grasset]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Un siècle de prix littéraires, maison par maison|url=http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/11/20/un-siecle-de-prix-litteraires-maison-par-maison_4526292_4355770.html|site=Le Monde.fr|consulté le=2016-06-11}}.</ref>. Cette suprématie a valu à ces maisons le sobriquet ironique de [[Galligrasseuil]], initialement forgé par le journaliste québécois [[Louis-Bernard Robitaille]], souvent repris depuis, en particulier par ''[[Le Canard enchaîné]]''.


La première consécration du Seuil dans ces palmarès vient du prix [[Prix Renaudot|Renaudot]] en [[1947]], mais c'est son premier prix [[Prix Goncourt|Goncourt]] en [[1959]] pour ''[[Le Dernier des Justes]]'', d’[[André Schwarz-Bart|André Schwart-Bart]] qui assure au Seuil une immense notoriété . S’ensuivront 57 récompenses, dont 13 prix Renaudot, 12 prix [[Prix Médicis|Médicis]] et 5 nouveaux prix Goncourt. En 1980, Le Seuil a obtenu quatre Prix (Medicis, Renaudot, [[Prix de l'Académie française|Académie]] et [[Prix du Livre Inter|France Inter]]), et trois en 2014 (Médicis, Goncourt et [[Prix Décembre|Décembre]]).
La première consécration du Seuil dans ces palmarès vient du prix [[Prix Renaudot|Renaudot]] en [[1947]], mais c'est son premier prix [[Prix Goncourt|Goncourt]] en [[1959]] pour ''[[Le Dernier des Justes]]'', d’[[André Schwarz-Bart|André Schwart-Bart]] qui assure au Seuil une immense notoriété. S’ensuivront 57 récompenses, dont 13 prix Renaudot, 12 prix [[Prix Médicis|Médicis]] et 5 nouveaux prix Goncourt. En 1980, Le Seuil a obtenu quatre Prix (Medicis, Renaudot, [[Prix de l'Académie française|Académie]] et [[Prix du Livre Inter|France Inter]]), et trois en 2014 (Médicis, Goncourt et [[Prix Décembre|Décembre]]).


Du fait de son intérêt pour la littérature internationale, Le Seuil est en outre l'éditeur en France de plusieurs [[Prix Nobel de littérature|Prix Nobel de Littérature]], qu'il a souvent contribué à faire découvrir : [[T. S. Eliot|TS Elliott]] ([[1948]]), [[Alexandre Soljenitsyne]] ([[1970]]), [[Heinrich Böll]] ([[1972]]), [[José Saramago]] ([[1998]]), [[Günter Grass]] ([[1999]]), [[J. M. Coetzee|J.M. Coetzee]] ([[2003]]), [[Elfriede Jelinek]] ([[2004]]), [[Mo Yan]] ([[2012]]), [[Alice Munro]] ([[2013]]).
Du fait de son intérêt pour la littérature internationale, Le Seuil est en outre l'éditeur en France de plusieurs [[Prix Nobel de littérature|Prix Nobel de Littérature]], qu'il a souvent contribué à faire découvrir : [[T. S. Eliot]] ([[1948]]), [[Alexandre Soljenitsyne]] ([[1970]]), [[Heinrich Böll]] ([[1972]]), [[José Saramago]] ([[1998]]), [[Günter Grass]] ([[1999]]), [[J. M. Coetzee|J.M. Coetzee]] ([[2003]]), [[Elfriede Jelinek]] ([[2004]]), [[Mo Yan]] ([[2012]]), [[Alice Munro]] ([[2013]]).


== Historique ==
== Historique ==
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=== Débuts 1935-1945 ===
=== Débuts 1935-1945 ===
La première ébauche de ce qui deviendra les éditions du Seuil a été lancée le 23 février 1935, par le publicitaire Henri Sjöberg, à l'instigation de l'abbé [[Jean Plaquevent]] qui avait également fondé la «Société de Saint Louis», regroupant des jeunes gens catholiques. Ceux-ci, dont [[Paul Flamand]] et [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]], vinrent d'abord en soutien à Henri Sjöberg et son épouse. En 1937, sous l'arbitrage de Jean Plaquevent, Jean Bardet racheta la petite maison d'édition dont il devint le directeur commercial, associé à Paul Flamand le directeur littéraire, Henri Sjöberg restant lui-même conseiller technique <ref>Dossier Jean Plaquevent. Archives de l'Église de France. Issy-les-Moulineaux</ref>.
La première ébauche de ce qui deviendra les éditions du Seuil a été lancée le {{date-|23 février 1935}}, par le publicitaire Henri Sjöberg, à l'instigation de l'abbé [[Jean Plaquevent]] qui avait également fondé la «Société de Saint Louis», regroupant des jeunes gens catholiques. Ceux-ci, dont [[Paul Flamand]] et [[Jean Bardet (éditeur)|Jean Bardet]], vinrent d'abord en soutien à Henri Sjöberg et son épouse. En 1937, sous l'arbitrage de Jean Plaquevent, Jean Bardet racheta la petite maison d'édition dont il devint le directeur commercial, associé à Paul Flamand le directeur littéraire, Henri Sjöberg restant lui-même conseiller technique<ref>Dossier Jean Plaquevent. Archives de l'Église de France. Issy-les-Moulineaux.</ref>.


Après avoir publié, avant guerre, des ouvrages destinés à l'édification de la jeunesse, la maison d'édition renaît à la [[Libération de la France|Libération]], d'abord en étroite relation avec la revue ''[[Esprit (revue)|Esprit]]'' d'[[Emmanuel Mounier]], puis prend son propre essor dans le contexte du renouvellement intellectuel de l'[[après-guerre]], au cœur de [[Quartier Saint-Germain-des-Prés|Saint-Germain-des-Près]].
Après avoir publié, avant guerre, des ouvrages destinés à l'édification de la jeunesse, la maison d'édition renaît à la [[Libération de la France|Libération]], d'abord en étroite relation avec la revue ''[[Esprit (revue)|Esprit]]'' d'[[Emmanuel Mounier]], puis prend son propre essor dans le contexte du renouvellement intellectuel de l'[[après-guerre]], au cœur de [[Quartier Saint-Germain-des-Prés|Saint-Germain-des-Près]].


=== Développement 1945-1979 ===
=== Développement 1945-1979 ===
Dès la fin des années [[1940]], Jean Bardet et Paul Flamand s'engagent pour le rapprochement avec la «nouvelle Allemagne» et la [[Histoire de l'Union européenne|construction européenne]]. Le caractère innovant à cette époque de la publication d'une littérature allemande contribuera à élargir l'audience du Seuil. En [[1972]], [[Heinrich Böll]] recevra le premier [[Prix Nobel de littérature|prix Nobel]] couronnant un ouvrage publié au Seuil, suivi par [[Günter Grass]] en [[1999]].
Dès la fin des années [[1940]], Jean Bardet et Paul Flamand s'engagent pour le rapprochement avec la « nouvelle Allemagne » et la [[Histoire de l'Union européenne|construction européenne]]. Le caractère innovant à cette époque de la publication d'une littérature allemande contribuera à élargir l'audience du Seuil. En [[1972]], [[Heinrich Böll]] recevra le premier [[Prix Nobel de littérature|prix Nobel]] couronnant un ouvrage publié au Seuil, suivi par [[Günter Grass]] en [[1999]].


L'engagement en faveur de la [[décolonisation]] devient crucial dès le début des années [[1950]], avec la publication d'auteurs d'[[Afrique du Nord|Afrique du nord]] et [[Afrique subsaharienne|subsaharienne]], ou d'essais dénonçant la torture au cours d'affrontements alors contemporains ([[Seconde Guerre mondiale|seconde guerre mondiale]], guerres d'[[Guerre d'Indochine|Indochine]] et d'[[Guerre d'Algérie|Algérie]])<ref name=":0" />. Le Seuil publiera à cette époque les écrits de [[Frantz Fanon]] et d'[[Édouard Glissant|Edouard Glissant]].
L'engagement en faveur de la [[décolonisation]] devient crucial dès le début des années [[1950]], avec la publication d'auteurs d'[[Afrique du Nord|Afrique du nord]] et [[Afrique subsaharienne|subsaharienne]], ou d'essais dénonçant la torture au cours d'affrontements alors contemporains ([[Seconde Guerre mondiale]], guerres d'[[Guerre d'Indochine|Indochine]] et d'[[Guerre d'Algérie|Algérie]])<ref name=":0" />. Le Seuil publiera à cette époque les écrits de [[Frantz Fanon]] et d'[[Édouard Glissant|Edouard Glissant]].


Dans les années 1960, l'éditeur va confirmer son ouverture vers les [[sciences humaines et sociales]], la littérature internationale et d'avant-garde. Des innovations dans le mode de distribution et le public visé amèneront notamment à créer la collection de poche [[Éditions Points|Points]]<ref name=":0" />.
Dans les années 1960, l'éditeur va confirmer son ouverture vers les [[sciences humaines et sociales]], la littérature internationale et d'avant-garde. Des innovations dans le mode de distribution et le public visé amèneront notamment à créer la collection de poche [[Éditions Points|Points]]<ref name=":0" />.


La tentative de développement d'une filiale audio-visuelle s'avérera cependant un échec<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Olivier Bessard-Banquy|titre=La vie du livre contemporain, étude sur l'édition littéraire 1975-2005|lieu=Bordeaux|éditeur=Presses universitaires de Bordeaux|année=2009|pages totales=356|isbn=978-2867815515|lire en ligne=|passage=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Lacouture|titre=Paul Flamand, éditeur|lieu=Paris|éditeur=Les Arènes|année=2010|pages totales=259|isbn=978-2-35204-118-4|lire en ligne=|passage=}}</ref>.
La tentative de développement d'une filiale audiovisuelle s'avérera cependant un échec<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Olivier Bessard-Banquy|titre=La vie du livre contemporain, étude sur l'édition littéraire 1975-2005|lieu=Bordeaux|éditeur=Presses universitaires de Bordeaux|année=2009|pages totales=356|isbn=978-2-86781-551-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7WBeDLJyXeEC&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Lacouture|titre=Paul Flamand, éditeur|sous-titre=la grande aventure des Éditions du Seuil|lieu=Paris|éditeur=[[Les Arènes]]|année=2010|pages totales=259|isbn=978-2-35204-118-4}}.</ref>.


=== Successeurs : 1979-2004 ===
=== Successeurs : 1979-2004 ===
En [[1979]], Jean Bardet et Paul Flamand prennent leur retraite en même temps. Ils choisissent de confier la maison à leur directeur général, [[Michel Chodkiewicz]]<ref name=":0" />, philosophe spécialiste de l'[[Islam]], auquel il s'est converti. Les directeurs littéraires sont [[François Wahl]] pour la psychanalyse et les sciences, [[Jean-Marie Borzeix]] pour la littérature, [[Jean-Claude Guillebaud]] pour les essais<ref name=":1" />.
En [[1979]], Jean Bardet et Paul Flamand prennent leur retraite en même temps. Ils choisissent de confier la maison à leur directeur général, [[Michel Chodkiewicz]]<ref name=":0" />, philosophe spécialiste de l'[[Islam]], auquel il s'est converti. Les directeurs littéraires sont [[François Wahl]] pour la psychanalyse et les sciences, [[Jean-Marie Borzeix]] pour la littérature, [[Jean-Claude Guillebaud]] pour les essais<ref name=":1" />.


À partir de 1989, la direction est assurée par [[Claude Cherki]], qui, pendant ses quinze années à la tête des éditions du Seuil s'applique à développer en particulier les secteurs « jeunesse », « poche » et « image ».
À partir de 1989, la direction est assurée par [[Claude Cherki]], qui, pendant ses quinze années à la tête des éditions du Seuil s'applique à développer en particulier les secteurs « jeunesse », « poche » et « image ».


=== Rachat : depuis 2004 ===
=== Rachat : depuis 2004 ===
Pour faire face aux changements du monde de l'édition, Claude Cherki organise le rachat du Seuil par [[La Martinière Groupe|La Martinière]] le {{date|12|janvier|2004|en littérature}}. Six mois plus tard, il est contraint de démissionner en raison de prises d'intérêts dans cette opération. Il est remplacé par Pascal Flamand<ref>{{Lien web|titre=Pascal Flamand|url=https://www.lesechos.fr/28/06/2004/LesEchos/19188-048-ECH_pascal-flamand.htm|site=lesechos.fr|date=2004-06-28|consulté le=2016-06-13}}</ref> ([[président-directeur général|PDG]]) et [[Olivier Cohen]] (directeur éditorial), créateur d'une filiale du Seuil, [[Éditions de l'Olivier|L'Olivier]]. À la suite du rachat par La Martinière, la société de distribution Volumen est créée. De nombreux problèmes liés à la [[logistique]] apparaissant, plusieurs éditeurs quittent le groupe.
Pour faire face aux changements du monde de l'édition, Claude Cherki organise le rachat du Seuil par [[La Martinière Groupe|La Martinière]] le {{date|12|janvier|2004|en littérature}}. Six mois plus tard, il est contraint de démissionner en raison de prises d'intérêts dans cette opération. Il est remplacé par Pascal Flamand<ref>{{Lien web|titre=Pascal Flamand|url=https://www.lesechos.fr/28/06/2004/LesEchos/19188-048-ECH_pascal-flamand.htm|site=lesechos.fr|date=2004-06-28|consulté le=2016-06-13}}.</ref> ([[président-directeur général|PDG]]) et [[Olivier Cohen]] (directeur éditorial), créateur d'une filiale du Seuil, [[Éditions de l'Olivier|L'Olivier]]. À la suite du rachat par La Martinière, la société de distribution Volumen est créée. De nombreux problèmes liés à la [[logistique]] apparaissant, plusieurs éditeurs quittent le groupe.

En {{date-|novembre 2005}}, le groupe annonce l'arrivée de [[Laure Adler]] en qualité de responsable du secteur littéraire du Seuil. Olivier Cohen reprend les rênes de sa maison L'Olivier. [[Éditions Points|Points]], filiale poche du Seuil, devient un éditeur à part entière. Le groupe continue sa politique de croissance, l'éditeur Danger Public le rejoint, ainsi que les éditions [[Petit à petit (maison d'édition)|Petit à Petit]]. De fortes tensions sont à l'œuvre et, en {{date-|juillet 2006}}, l'éditeur [[Hervé Hamon]] (qui a par ailleurs fidèlement publié une vingtaine de livres dans la maison en sa qualité d'écrivain) quitte Le Seuil et s'en explique publiquement, déclarant que « l'auteur n'est plus au centre du dispositif ».


En {{date-|août 2006}}, le groupe annonce l'arrivée en tant que directeur général du Seuil de [[Denis Jeambar]], journaliste et écrivain, ancien directeur adjoint de la rédaction du magazine ''[[Le Point]]'' et ancien président du groupe [[Groupe L'Express|L'Express-L'Expansion]] et directeur de la rédaction de ''[[L'Express]]''. Fin 2006, Laure Adler est licenciée.
En novembre 2005, le groupe annonce l'arrivée de [[Laure Adler]] en qualité de responsable du secteur littéraire du Seuil. Olivier Cohen reprend les rênes de sa maison L'Olivier. [[Éditions Points|Points]], filiale poche du Seuil, devient un éditeur à part entière. Le groupe continue sa politique de croissance, l'éditeur Danger Public le rejoint, ainsi que les éditions [[Petit à Petit (maison d'édition)|Petit à Petit]]. De fortes tensions sont à l'œuvre et, en juillet 2006, l'éditeur [[Hervé Hamon]] (qui a par ailleurs fidèlement publié une vingtaine de livres dans la maison en sa qualité d'écrivain) quitte Le Seuil et s'en explique publiquement, déclarant que « l'auteur n'est plus au centre du dispositif ».


Au printemps [[2010 en littérature|2010]], Le Seuil déménage de ses locaux historiques du 27, [[rue Jacob]] dans le [[quartier Saint-Germain-des-Prés]], pour emménager à la [[porte d'Orléans]], à l'extérieur du [[Ceinture périphérique|périphérique]], sur la commune de [[Montrouge]]<ref>[http://www.liberation.fr/culture/0101600620-pas-de-quartier-pour-les-editeurs ''Pas de quartier pour les éditeurs''] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 2 novembre 2009</ref>, mais en gardant l'adresse à [[14e arrondissement de Paris|Paris ({{14e|arrondissement}})]]. [[Olivier Bétourné]] est nommé [[président-directeur général|PDG]]. Le {{date-|4 avril 2018}}, il est remplacé par [[Hugues Jallon]]<ref>{{lien web|auteur=Nicole Vulser|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/26/hugues-jallon-un-patron-du-seuil-resolument-de-gauche_5276508_3234.html|titre=Hugues Jallon, un patron du Seuil résolument de gauche|site=[[Le Monde]]|date=27-03-2018}}.</ref>.
En août 2006, le groupe annonce l'arrivée en tant que directeur général du Seuil de [[Denis Jeambar]], journaliste et écrivain, ancien directeur adjoint de la rédaction du magazine ''[[Le Point]]'' et ancien président du groupe [[Groupe Altice Media|L'Express-L'Expansion]] et directeur de la rédaction de ''[[L'Express]]''. Fin 2006, Laure Adler est licenciée.


Le groupe Média participations rachète [[La Martinière Groupe|La Martinière]] Groupe en 2017, les éditions du Seuil y compris<ref>{{Article |auteur1=Nicole Vulser |titre=Les éditions du Seuil vont être vendues à Média Participations |périodique=Le Monde.fr |date=2017-09-21 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/21/le-seuil-va-etre-vendu-a-media-participations_5189094_3234.html |consulté le=2021-03-15 }}</ref>.
Au printemps [[2010 en littérature|2010]], Le Seuil déménage de ses locaux historiques du 27, [[rue Jacob]] dans le [[quartier de Saint-Germain-des-Prés]], pour emménager à la [[porte d'Orléans]], à l'extérieur du [[Ceinture périphérique|périphérique]], sur la commune de [[Montrouge]] <ref>[http://www.liberation.fr/culture/0101600620-pas-de-quartier-pour-les-editeurs ''Pas de quartier pour les éditeurs''] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 2 novembre 2009</ref>, mais en gardant l'adresse à [[14e arrondissement de Paris|Paris ({{14e|arrondissement}})]]. [[Olivier Bétourné]] est nommé [[président-directeur général|PDG]]. Le {{date-|4 avril 2018}}, il est remplacé par [[Hugues Jallon]]<ref>{{lien web|auteur=Nicole Vulser|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/26/hugues-jallon-un-patron-du-seuil-resolument-de-gauche_5276508_3234.html|titre=Hugues Jallon, un patron du Seuil résolument de gauche|site=[[Le Monde]]|date=27 3 2018}}</ref>.


== Collections ==
== Collections ==
=== Littérature ===
=== Littérature ===
* « [[Collections Microcosme (Éditions du Seuil)|Écrivains de toujours]] » fut imaginée en 1949 par Jean Bardet et Paul Flamand. [[Albert Béguin]] aurait dû en être le directeur, mais c'est [[Francis Jeanson]] qui en prit alors la direction.
* « [[Collections Microcosme|Écrivains de toujours]] » fut imaginée en 1949 par Jean Bardet et Paul Flamand. [[Albert Béguin]] aurait dû en être le directeur, mais c'est [[Francis Jeanson]] qui en prit alors la direction.
* « Cadre Rouge », collection littéraire dont le graphisme est confié à [[Pierre Faucheux]] en [[1958]]. Cette collection participera à l'image de marque de la maison. Sa direction en a été assurée par [[René de Ceccatty|René de Ceccaty]] à partir de [[1997]] <ref name=":0" />.
* « Cadre Rouge », collection littéraire dont le graphisme est confié à [[Pierre Faucheux]] en [[1958]]. Cette collection participera à l'image de marque de la maison. Sa direction en a été assurée par [[René de Ceccatty|René de Ceccaty]] à partir de [[1997]]<ref name=":0" />.
* « Écrire » lancée en 1956 par [[Jean Cayrol]]<ref>[https://www.entrevues.org/rdr-extrait/jean-cayrol-et-ecrire/ Jean Cayrol et Écrire.], ''Ent’revues'', juin 2008</ref>
* « Écrire » lancée en 1956 par [[Jean Cayrol]]<ref>[https://www.entrevues.org/rdr-extrait/jean-cayrol-et-ecrire/ Jean Cayrol et Écrire.], ''Ent’revues'', juin 2008.</ref>
* « Cadre Vert », consacrée aux traductions, sera l'un des éléments du succès de la maison.
* « Cadre Vert », consacrée aux traductions, sera l'un des éléments du succès de la maison.
* « L'Intégrale », dirigée par [[Luc Estang]], dans laquelle sont publiées, de 1962 à 1994, les œuvres complètes de grands auteurs classiques.
* « L'Intégrale », dirigée par [[Luc Estang]], dans laquelle sont publiées, de 1962 à 1994, les œuvres complètes de grands auteurs classiques.
* « [[Fiction & Cie]] » est créée par [[Denis Roche (1937-2015)|Denis Roche]] en 1974. [[Bernard Comment]] lui succède à l'automne 2004<ref>Voir la rubrique "Historique" sur le [http://www.fictionetcie.com/ site de la collection].</ref>. La collection a notamment accueilli des œuvres de [[Julien Péluchon]], [[Jacques Henric]], [[Natacha Michel]], [[Jean-Marie Gleize]], [[Catherine Millet]], [[Antoine Volodine]], [[Olivier Rolin]].
* « [[Fiction & Cie]] » est créée par [[Denis Roche (1937-2015)|Denis Roche]] en 1974. [[Bernard Comment]] lui succède à l'automne 2004<ref>Voir la rubrique "Historique" sur le [http://www.fictionetcie.com/ site de la collection].</ref>. La collection a notamment accueilli des œuvres de [[Julien Péluchon]], [[Jacques Henric]], [[Natacha Michel]], [[Jean-Marie Gleize]], [[Catherine Millet]], [[Antoine Volodine]], [[Olivier Rolin]].
* « Les Contemporains » est créée par [[Denis Roche (1937-2015)|Denis Roche]]. La collection comporte des monographies consacrées à : [[Antonin Artaud]], par Camille Dumoulié ; [[Louis-René des Forêts]], par Jean Roudaut ; [[Witold Gombrowicz]], par Jean-Pierre Salgas ; [[Pierre Klossowski]], par Alain Arnaud ; [[Georges Perec]], par Claude Burgelin ; [[Robert Pinget]], par Pierre Taminiaux ; [[Alain Robbe-Grillet]], par Roger-Michel Allemand ; [[Salman Rushdie]], par Marc Porée et Alexis Massery ; [[Nathalie Sarraute]], par Arnaud Rykner ; [[Claude Simon]], par Lucien Dällenbach ; [[Philippe Sollers]], par Philippe Forrest.
* « Les Contemporains » est créée par [[Denis Roche (1937-2015)|Denis Roche]]. La collection comporte des monographies consacrées à : [[Antonin Artaud]], par Camille Dumoulié ; [[Louis-René des Forêts]], par Jean Roudaut ; [[Witold Gombrowicz]], par Jean-Pierre Salgas ; [[Pierre Klossowski]], par Alain Arnaud ; [[Georges Perec]], par Claude Burgelin ; [[Robert Pinget]], par Pierre Taminiaux ; [[Alain Robbe-Grillet]], par Roger-Michel Allemand ; [[Salman Rushdie]], par Marc Porée et Alexis Massery ; [[Nathalie Sarraute]], par Arnaud Rykner ; [[Claude Simon]], par [[Lucien Dällenbach]] ; [[Philippe Sollers]], par Philippe Forrest.
* « La Librairie du {{s-|XXI|e}} » est créée par [[Maurice Olender]] en 1989. Après avoir créé sa collection « Textes du {{s-|XX|e}} » chez Hachette en 1985 (dix- neuf titres), il crée la collection ''La Librairie du {{s-|XX}}'', qui devient ensuite ''La Librairie du {{s-|XXI}}''. Elle comprend 143 titres en 2009. Les auteurs publiés d'abord chez Hachette l'ont suivi au Seuil. Voici comment Le magazine ''Page des libraires'' présente cette collection et son directeur : {{citation|Aux livres de [[Paul Celan]] [...], [[Georges Perec|Perec]], [[Jean-Pierre Vernant|Vernant]], [[Michel Pastoureau|Pastoureau]], [[Jorge Luis Borges|Borges]], [[Jacques Rancière|Rancière]], [[Antonio Tabucchi|Tabucchi]], [[Lydia Flem]], [[Jean Starobinski|Starobinski]] [...] s’ajoutent [...] les ouvrages de [[Yves Bonnefoy]], [[Pascal Dusapin]] et le dernier roman de [[François Maspero]]<ref>« Olender : être contemporain de son présent », entretien de Maurice Olender avec Olivier Renault, ''Page des libraires'', mars 2009.</ref>.}}
* [[La Librairie du XXIe siècle]] est créée par [[Maurice Olender]] en 1989. Après avoir créé sa collection « Textes du {{s-|XX|e}} » chez Hachette en 1985 (dix- neuf titres), il crée la collection ''La Librairie du {{s-|XX}}'', qui devient ensuite ''La Librairie du {{s-|XXI}}''. Elle comprend 143 titres en 2009. Les auteurs publiés d'abord chez Hachette l'ont suivi au Seuil. Voici comment Le magazine ''Page des libraires'' présente cette collection et son directeur : {{citation|Aux livres de [[Paul Celan]] [], [[Georges Perec|Perec]], [[Jean-Pierre Vernant|Vernant]], [[Michel Pastoureau|Pastoureau]], [[Jorge Luis Borges|Borges]], [[Jacques Rancière|Rancière]], [[Antonio Tabucchi|Tabucchi]], [[Lydia Flem]], [[Jean Starobinski|Starobinski]] [] s’ajoutent [] les ouvrages de [[Yves Bonnefoy]], [[Pascal Dusapin]] et le dernier roman de [[François Maspero]]}}<ref>« Olender : être contemporain de son présent », entretien de Maurice Olender avec Olivier Renault, ''Page des libraires'', mars 2009.</ref>.
* « Poétique » est fondée en 1970 par [[Gérard Genette]] et [[Tzvetan Todorov]].
* « Poétique » est fondée en 1970 par [[Gérard Genette]] et [[Tzvetan Todorov]].


=== Sciences humaines et sociales ===
=== Sciences humaines et sociales ===
* « l'Histoire Immédiate », fondée par [[Jean Lacouture]] en 1961, accueille notamment les œuvres de [[Germaine Tillion]], [[René Dumont]], [[Edgar Morin]] et [[Emmanuel Todd]]. Elle est aujourd'hui dirigée par [[Jean-Claude Guillebaud]].
* « l'Histoire Immédiate », fondée par [[Jean Lacouture]] en 1961, accueille notamment les œuvres de [[Germaine Tillion]], [[René Dumont]], [[Edgar Morin]] et [[Emmanuel Todd]]. Elle est aujourd'hui dirigée par [[Jean-Claude Guillebaud]].
* « [[Tel Quel]] » (1963-1982), dirigée par [[Philippe Sollers]], publiait principalement des collaborateurs de la revue du même nom ([[Roland Barthes|Barthes]], [[Jacques Derrida| Derrida]], [[Gérard Genette| Genette]], [[Julia Kristeva| Kristeva]]).
* « [[Tel Quel]] » (1963-1982), dirigée par [[Philippe Sollers]], publiait principalement des collaborateurs de la revue du même nom ([[Roland Barthes|Barthes]], [[Jacques Derrida|Derrida]], [[Gérard Genette|Genette]], [[Julia Kristeva|Kristeva]]).
* « Champ freudien », collection de psychanalyse fondée par [[Jacques Lacan]] en 1964. Elle est depuis dirigée par [[Jacques-Alain Miller]] et [[Judith Miller]].
* « Champ freudien », collection de psychanalyse fondée par [[Jacques Lacan]] en 1964. Elle est depuis dirigée par [[Jacques-Alain Miller]] et [[Judith Miller]].
* « L'Ordre philosophique » est fondée par [[Paul Ricœur]] et [[François Wahl]] en 1966. La collection sera dirigée par ce-dernier jusqu'en 1990, où lui succéderont [[Alain Badiou]] et [[Barbara Cassin]], qui démissionneront en 2007 pour partir chez [[Fayard (maison d'édition)| Fayard]]. Depuis 2014, Michaël Fœssel et Jean-Claude Monod dirigent la collection.
* « L'Ordre philosophique » est fondée par [[Paul Ricœur]] et [[François Wahl]] en 1966. La collection sera dirigée par ce-dernier jusqu'en 1990, où lui succéderont [[Alain Badiou]] et [[Barbara Cassin]], qui démissionneront en 2007 pour partir chez [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]. Depuis 2014, [[Michaël Fœssel]] et [[Jean-Claude Monod]] dirigent la collection.
* « Science ouverte », créée en 1966, sera notamment dirigée par [[Jean-Marc Lévy-Leblond]].
* « Science ouverte », créée en 1966, sera notamment dirigée par [[Jean-Marc Lévy-Leblond]].
* « L'Univers historique » est fondée en 1970 par [[Jacques Julliard]] et [[Michel Winock]].
* « [[L'Univers historique]] » est fondée en 1970 par [[Jacques Julliard]] et [[Michel Winock]].
* « Espacements » (1976-1985), dirigée par [[Françoise Choay]], était consacrée à l'architecture.
* « Espacements » (1976-1985), dirigée par [[Françoise Choay]], était consacrée à l'architecture.
* « Travaux linguistiques » (1972-1991), fondée par [[Nicolas Ruwet]].
* « Travaux linguistiques » (1972-1991), fondée par [[Nicolas Ruwet]].
* « Des Travaux », fondée en 1983 par [[Michel Foucault]], [[Jean-Claude Milner]], [[Paul Veyne]] et [[François Wahl]].
* « Des Travaux », fondée en 1983 par [[Michel Foucault]], [[Jean-Claude Milner]], [[Paul Veyne]] et [[François Wahl]].
* « La Couleur des idées », fondée par Jean-Luc Giribone en 1984, qui aura également été dirigée par [[Jean-Pierre Dupuy]], [[Jean-Claude Guillebaud]], Jean-Luc Pouthier et [[Olivier Mongin]].
* « La Couleur des idées », fondée par Jean-Luc Giribone en 1984, qui aura également été dirigée par [[Jean-Pierre Dupuy]], [[Jean-Claude Guillebaud]], [[Jean-Luc Pouthier]] et [[Olivier Mongin]].
* « Libre examen », fondée en 1991 par [[Olivier Bétourné]], a accueilli des œuvres de [[Hannah Arendt]], [[Pierre Bourdieu]] et [[Claude Nicolet]].
* « Libre examen », fondée en 1991 par [[Olivier Bétourné]], a accueilli des œuvres de [[Hannah Arendt]], [[Pierre Bourdieu]] et [[Claude Nicolet]].
* « Liber », fondée par [[Pierre Bourdieu]] et dirigée par Jérôme Bourdieu, [[John Heilbron]] et [[Yves Winkin]].
* « Liber », fondée par [[Pierre Bourdieu]] et dirigée par Jérôme Bourdieu, [[John L. Heilbron]] et [[Yves Winkin]].
* « La plus Belle Histoire » est fondée et dirigée en 1998 par [[Dominique Simonnet]].
* « La plus Belle Histoire » est fondée et dirigée en 1998 par [[Dominique Simonnet]].


=== Série des « Points » ===
=== Série des « Points » ===
* « Points essais », collection d'abord consacrée aux sciences humaines et sociales en lancée en [[1970]] par Bruno Flamand. Les couvertures sont conçues par [[Pierre Faucheux]] : un point contenant une la couleur et un motif géométrique qui changent en fonction du domaine (Littérature, Sciences Humaines, Sciences économiques et politiques, Sciences, Arts, Civilisation)<ref name=":0" />.
* « Points essais », collection d'abord consacrée aux sciences humaines et sociales en lancée en [[1970]] par Bruno Flamand. Les couvertures sont conçues par [[Pierre Faucheux]] : un point contenant une couleur et un motif géométrique qui changent en fonction du domaine (Littérature, Sciences Humaines, Sciences économiques et politiques, Sciences, Arts, Civilisation)<ref name=":0" />.


* « [[Points histoire|Points Histoire]] », collection fondée par [[Michel Winock]] en [[1971]].
* « [[Points histoire|Points Histoire]] », collection fondée par [[Michel Winock]] en [[1971]].
* « Points Films », [[1971]] (7 titres).
* « Points Films », [[1971]] (7 titres).
* « Points Économie » et «Points Actuels», [[1973]].
* « Points Économie » et « Points Actuels », [[1973]].
* « Points Pratiques », [[1974]] (9 titres)
* « Points Pratiques », [[1974]] (9 titres)
* « Points Sagesse », [[1976]], dirigée par Jean-Louis Schlegel et [[Vincent Bardet]].
* « Points Sagesse », [[1976]], dirigée par Jean-Louis Schlegel et [[Vincent Bardet]].
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Sources et bibliographie ===
=== Sources et bibliographie ===
* « Tant qu'il y aura des tomes », ''[[Le Canard enchaîné|Les dossiers du Canard enchaîné]]'' {{n°|93}}, octobre 2004.
* « Tant qu'il y aura des tomes », ''[[Le Canard enchaîné|Les dossiers du Canard enchaîné]]'' {{n°|93}}, {{date-|octobre 2004}}.
* Pascal Fouché, " Seuil (Éditions du)", ''in ''Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), ''Dictionnaire des intellectuels français. Les personnes, les lieux, les moments'', Paris, Éditions du Seuil, 2009, {{p.|1280-1282}}.
* Pascal Fouché, « Seuil (éditions du) », ''in ''Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), ''Dictionnaire des intellectuels français. Les personnes, les lieux, les moments'', Paris, éditions du Seuil, 2009, {{p.|1280-1282}}.
* Hervé Serry, ''Les Éditions du Seuil. 70 ans d'histoires'', Paris, Éditions du Seuil / IMEC Éditeur, 2008.
* Hervé Serry, ''Les Éditions du Seuil. 70 ans d'histoires'', Paris, éditions du Seuil / IMEC éditeur, 2008.
* Hervé Serry, ''Aux origines des éditions du Seuil'', Paris, Éditions du Seuil, 2015.
* Jean Lacouture, Pascal Flamand éditeur, Paris, Les Arènes, 2010.
* Hervé Serry, ''Aux origines des éditions du Seuil'', Paris, éditions du Seuil, 2015.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.seuil.com Site officiel]
* [http://www.republique-des-lettres.fr/10136-editions-du-seuil.php « Éditions du Seuil »] sur [[La République des Lettres]]
* [http://www.republique-des-lettres.fr/10136-editions-du-seuil.php « Éditions du Seuil »] sur [[La République des Lettres]]
* [http://expositionseuil.bpi.fr/ Exposition sur les éditions du Seuil] sur le site internet de la [[bibliothèque publique d'information]]
* [http://expositionseuil.bpi.fr/ Exposition sur les éditions du Seuil] sur le site internet de la [[bibliothèque publique d'information]]
* [http://www.librairiexxisiecle.com Le catalogue de « La Librairie du {{s-|XXI}} »]
* [http://www.librairiexxisiecle.com Le catalogue de « La Librairie du {{s-|XXI}} »]


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[[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Paris]]
[[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Paris]]

Version du 15 mars 2024 à 20:36

Éditions du Seuil
Repères historiques
Création 1935
Dates clés 10/09/1954 : immatriculation de la société actuelle

2004 : rachat par le groupe La Martinière 2018 : rachat du Seuil et du groupe La Martinière par Média Participations

Fondée par Jean Bardet, Paul Flamand[1]
Fiche d’identité
Forme juridique Société par actions simplifiée SIREN 442 057 724
Statut Éditeur élément d'un groupe d'édition
Siège social Paris (France)
Dirigée par Hugues Jallon
Spécialités Littératures, sciences humaines
Collections Point Seuil
Titres phares Petit Livre rouge, Don Camillo, "La Familia grande"
Langues de publication Français
Société mère Groupe La Martinière
Site web www.seuil.com
Préfixe ISBN 978-2-02
978-2-7578Voir et modifier les données sur Wikidata
Données financières
Chiffre d'affaires comptes non disponibles
Environnement sectoriel
Principaux concurrents Editis, Hachette, Gallimard

Les éditions du Seuil sont une maison d'édition française créée en 1935 et appartenant au groupe Média participations depuis 2017.

Présentation

Créée peu avant la Seconde Guerre mondiale par un groupe d'inspiration catholique réuni autour de l'abbé Plaquevent[2], la maison d'édition va jouer un rôle majeur dans la production littéraire et intellectuelle en France à partir de l'après-guerre, sous la direction de Jean Bardet et Paul Flamand[3]. Elle doit son nom à cet objectif : « Le seuil, c'est tout l'émoi du départ et de l'arrivée. C'est aussi le seuil tout neuf que nous refaisons à la porte de l'Église pour permettre à beaucoup d'entrer, dont le pied tâtonnait autour. » (lettre de l'abbé Plaquevent, du )[3].

Le Seuil a particulièrement développé la publication de littérature internationale et d'essais en sciences humaines et sociales.

Parmi les succès éditoriaux on peut citer, entre autres, la série des Don Camillo, Le Guépard, et le Petit Livre rouge de Mao Zedong, dont les très grosses ventes ont permis de publier des titres à petits tirages, notamment en sciences humaines, avec la publication des œuvres de Jacques Lacan, Roland Barthes, Philippe Sollers (première période) ou plus tard Edgar Morin, Maurice Genevoix ou Pierre Bourdieu.

De même, le développement de relations de confiance avec les libraires lui permirent très tôt d'asseoir une activité de distribution importante, en assurant par exemple la diffusion des éditions Odile Jacob, éditions de Minuit, José Corti, Payot et Rivages, Les Empêcheurs de penser en rond, La Découverte.

Les éditions du Seuil sont restées fidèles à leur toute première vocation de publication de littérature d'enfance et de jeunesse, en accueillant nombre d'auteurs français dans ce domaine : Christophe Léon, Claire Mazard, Bertrand Solet, Jo Witek, Henning Mankell, Luc Blanvillain, Mireille Disdero, Arthur Ténor, Mikaël Ollivier, Ahmed Kalouaz, Marc Séassau. Les éditions du Seuil jeunesse furent les premières, en 2005, à inclure dans les albums des films d'animation, réalisés par les artistes eux-mêmes (À Quai de Sara, Promenade d'un distrait de Beatrice Alemagna, sur un texte de Gianni Rodari).

À partir de 2024, les éditions du Seuil prévoient également d'éditer des genres tels que la romance, la science-fiction ou les thrillers, abrités au sein d'un label dédié[4].

Prix littéraires

En nombre de prix littéraires, les éditions du Seuil se classent au troisième rang des maisons d'éditions françaises avec 58 prix, derrière Gallimard et Grasset[5]. Cette suprématie a valu à ces maisons le sobriquet ironique de Galligrasseuil, initialement forgé par le journaliste québécois Louis-Bernard Robitaille, souvent repris depuis, en particulier par Le Canard enchaîné.

La première consécration du Seuil dans ces palmarès vient du prix Renaudot en 1947, mais c'est son premier prix Goncourt en 1959 pour Le Dernier des Justes, d’André Schwart-Bart qui assure au Seuil une immense notoriété. S’ensuivront 57 récompenses, dont 13 prix Renaudot, 12 prix Médicis et 5 nouveaux prix Goncourt. En 1980, Le Seuil a obtenu quatre Prix (Medicis, Renaudot, Académie et France Inter), et trois en 2014 (Médicis, Goncourt et Décembre).

Du fait de son intérêt pour la littérature internationale, Le Seuil est en outre l'éditeur en France de plusieurs Prix Nobel de Littérature, qu'il a souvent contribué à faire découvrir : T. S. Eliot (1948), Alexandre Soljenitsyne (1970), Heinrich Böll (1972), José Saramago (1998), Günter Grass (1999), J.M. Coetzee (2003), Elfriede Jelinek (2004), Mo Yan (2012), Alice Munro (2013).

Historique

Immeuble historique et son célèbre if, au 27, rue Jacob à Paris.

Débuts 1935-1945

La première ébauche de ce qui deviendra les éditions du Seuil a été lancée le , par le publicitaire Henri Sjöberg, à l'instigation de l'abbé Jean Plaquevent qui avait également fondé la «Société de Saint Louis», regroupant des jeunes gens catholiques. Ceux-ci, dont Paul Flamand et Jean Bardet, vinrent d'abord en soutien à Henri Sjöberg et son épouse. En 1937, sous l'arbitrage de Jean Plaquevent, Jean Bardet racheta la petite maison d'édition dont il devint le directeur commercial, associé à Paul Flamand le directeur littéraire, Henri Sjöberg restant lui-même conseiller technique[6].

Après avoir publié, avant guerre, des ouvrages destinés à l'édification de la jeunesse, la maison d'édition renaît à la Libération, d'abord en étroite relation avec la revue Esprit d'Emmanuel Mounier, puis prend son propre essor dans le contexte du renouvellement intellectuel de l'après-guerre, au cœur de Saint-Germain-des-Près.

Développement 1945-1979

Dès la fin des années 1940, Jean Bardet et Paul Flamand s'engagent pour le rapprochement avec la « nouvelle Allemagne » et la construction européenne. Le caractère innovant à cette époque de la publication d'une littérature allemande contribuera à élargir l'audience du Seuil. En 1972, Heinrich Böll recevra le premier prix Nobel couronnant un ouvrage publié au Seuil, suivi par Günter Grass en 1999.

L'engagement en faveur de la décolonisation devient crucial dès le début des années 1950, avec la publication d'auteurs d'Afrique du nord et subsaharienne, ou d'essais dénonçant la torture au cours d'affrontements alors contemporains (Seconde Guerre mondiale, guerres d'Indochine et d'Algérie)[3]. Le Seuil publiera à cette époque les écrits de Frantz Fanon et d'Edouard Glissant.

Dans les années 1960, l'éditeur va confirmer son ouverture vers les sciences humaines et sociales, la littérature internationale et d'avant-garde. Des innovations dans le mode de distribution et le public visé amèneront notamment à créer la collection de poche Points[3].

La tentative de développement d'une filiale audiovisuelle s'avérera cependant un échec[7],[8].

Successeurs : 1979-2004

En 1979, Jean Bardet et Paul Flamand prennent leur retraite en même temps. Ils choisissent de confier la maison à leur directeur général, Michel Chodkiewicz[3], philosophe spécialiste de l'Islam, auquel il s'est converti. Les directeurs littéraires sont François Wahl pour la psychanalyse et les sciences, Jean-Marie Borzeix pour la littérature, Jean-Claude Guillebaud pour les essais[7].

À partir de 1989, la direction est assurée par Claude Cherki, qui, pendant ses quinze années à la tête des éditions du Seuil s'applique à développer en particulier les secteurs « jeunesse », « poche » et « image ».

Rachat : depuis 2004

Pour faire face aux changements du monde de l'édition, Claude Cherki organise le rachat du Seuil par La Martinière le . Six mois plus tard, il est contraint de démissionner en raison de prises d'intérêts dans cette opération. Il est remplacé par Pascal Flamand[9] (PDG) et Olivier Cohen (directeur éditorial), créateur d'une filiale du Seuil, L'Olivier. À la suite du rachat par La Martinière, la société de distribution Volumen est créée. De nombreux problèmes liés à la logistique apparaissant, plusieurs éditeurs quittent le groupe.

En , le groupe annonce l'arrivée de Laure Adler en qualité de responsable du secteur littéraire du Seuil. Olivier Cohen reprend les rênes de sa maison L'Olivier. Points, filiale poche du Seuil, devient un éditeur à part entière. Le groupe continue sa politique de croissance, l'éditeur Danger Public le rejoint, ainsi que les éditions Petit à Petit. De fortes tensions sont à l'œuvre et, en , l'éditeur Hervé Hamon (qui a par ailleurs fidèlement publié une vingtaine de livres dans la maison en sa qualité d'écrivain) quitte Le Seuil et s'en explique publiquement, déclarant que « l'auteur n'est plus au centre du dispositif ».

En , le groupe annonce l'arrivée en tant que directeur général du Seuil de Denis Jeambar, journaliste et écrivain, ancien directeur adjoint de la rédaction du magazine Le Point et ancien président du groupe L'Express-L'Expansion et directeur de la rédaction de L'Express. Fin 2006, Laure Adler est licenciée.

Au printemps 2010, Le Seuil déménage de ses locaux historiques du 27, rue Jacob dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, pour emménager à la porte d'Orléans, à l'extérieur du périphérique, sur la commune de Montrouge[10], mais en gardant l'adresse à Paris (14e arrondissement). Olivier Bétourné est nommé PDG. Le , il est remplacé par Hugues Jallon[11].

Le groupe Média participations rachète La Martinière Groupe en 2017, les éditions du Seuil y compris[12].

Collections

Littérature

Sciences humaines et sociales

Série des « Points »

  • « Points essais », collection d'abord consacrée aux sciences humaines et sociales en lancée en 1970 par Bruno Flamand. Les couvertures sont conçues par Pierre Faucheux : un point contenant une couleur et un motif géométrique qui changent en fonction du domaine (Littérature, Sciences Humaines, Sciences économiques et politiques, Sciences, Arts, Civilisation)[3].
  • « Points Histoire », collection fondée par Michel Winock en 1971.
  • « Points Films », 1971 (7 titres).
  • « Points Économie » et « Points Actuels », 1973.
  • « Points Pratiques », 1974 (9 titres)
  • « Points Sagesse », 1976, dirigée par Jean-Louis Schlegel et Vincent Bardet.
  • « Points Musique », 1978 (6 titres)
  • « Points Biographies », 1984 (12 titres)
  • « Points Planète », 1988 (19 titres)[3]

Les éditions Points sont, depuis 2006, une filiale autonome du groupe La Martinière.

Notes et références

  1. Mathieu Lindon, « Paul Flamand laisse le Seuil en deuil. Il dirigea la maison d'édition pendant plus de quarante ans. », Libération, .
  2. Hervé Serry, Aux origines des éditions du Seuil, Paris, Le Seuil, , 139 p. (ISBN 978-2-02-128587-1).
  3. a b c d e f g et h Hervé Serry, Les Éditions du Seuil : 70 ans d'histoire, Seuil, 2007, p. 15.
  4. « Les éditions du Seuil s'ouvrent à toujours plus de littérature de genre grand public », sur LEFIGARO, (consulté le )
  5. « Un siècle de prix littéraires, maison par maison », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  6. Dossier Jean Plaquevent. Archives de l'Église de France. Issy-les-Moulineaux.
  7. a et b Olivier Bessard-Banquy, La vie du livre contemporain, étude sur l'édition littéraire 1975-2005, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 356 p. (ISBN 978-2-86781-551-5, lire en ligne)
  8. Jean Lacouture, Paul Flamand, éditeur : la grande aventure des Éditions du Seuil, Paris, Les Arènes, , 259 p. (ISBN 978-2-35204-118-4).
  9. « Pascal Flamand », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  10. Pas de quartier pour les éditeurs dans Libération du 2 novembre 2009
  11. Nicole Vulser, « Hugues Jallon, un patron du Seuil résolument de gauche », sur Le Monde, .
  12. Nicole Vulser, « Les éditions du Seuil vont être vendues à Média Participations », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Jean Cayrol et Écrire., Ent’revues, juin 2008.
  14. Voir la rubrique "Historique" sur le site de la collection.
  15. « Olender : être contemporain de son présent », entretien de Maurice Olender avec Olivier Renault, Page des libraires, mars 2009.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • « Tant qu'il y aura des tomes », Les dossiers du Canard enchaîné no 93, .
  • Pascal Fouché, « Seuil (éditions du) », in Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français. Les personnes, les lieux, les moments, Paris, éditions du Seuil, 2009, p. 1280-1282.
  • Hervé Serry, Les Éditions du Seuil. 70 ans d'histoires, Paris, éditions du Seuil / IMEC éditeur, 2008.
  • Jean Lacouture, Pascal Flamand éditeur, Paris, Les Arènes, 2010.
  • Hervé Serry, Aux origines des éditions du Seuil, Paris, éditions du Seuil, 2015.

Articles connexes

Liens externes