« Service de documentation extérieure et de contre-espionnage » : différence entre les versions

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| image = Décret non publié du 28 décembre 1945 - Archives Nationales - F-60-2555 - (1).jpg
| image = Décret non publié du 28 décembre 1945 - Archives Nationales - F-60-2555 - (1).jpg
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| légende image = Décret portant création du Service de documentation extérieure et de contre–espionnage (SDECE), version préparatoire annotée par le président du Conseil Charles de Gaulle. Le décret est pris en [[Conseil des ministres (France)|Conseil des ministres]] le {{date-|28 décembre 1945}} et promulgué le {{date-|4 janvier 1946}}, mais non publié au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]''{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=58}}{{,}}{{sfn|Faure|2004|p=205}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Sébastien Laurent]] |directeur1=oui |titre=Politiques du renseignement |lieu=Pessac |éditeur=Presses universitaires de Bordeaux |collection=Espace public |série=Histoire |année=2009 |pages totales=355 |passage=295 |isbn=978-2-86781-548-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wCD-Genwqu8C&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bertrand Warusfel |titre=Contre-espionnage et protection du secret |sous-titre=Histoire, droit et organisation de la sécurité nationale en France |lieu=Panazol |éditeur=Lavauzelle |année=2000 |pages totales=496 |passage=52 |isbn=2-7025-0451-5}}.</ref>. [[Archives nationales (France)|Archives nationales de France]].
| légende image = Décret portant création du Service de documentation extérieure et de contre–espionnage (SDECE), version préparatoire annotée par le président du Conseil Charles de Gaulle. Le décret est pris en [[Conseil des ministres (France)|Conseil des ministres]] le {{date|28 décembre 1945}} et promulgué le {{date|4 janvier 1946}}, mais non publié au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]''{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=58}}{{,}}{{sfn|Faure|2004|p=205}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Sébastien Laurent]] |directeur1=oui |titre=Politiques du renseignement |lieu=Pessac |éditeur=[[Presses universitaires de Bordeaux]] |collection=Espace public |série=Histoire |année=2009 |pages totales=355 |passage=295 |isbn=978-2-86781-548-5 |lire en ligne={{Google Livres|wCD-Genwqu8C|page=295}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Bertrand Warusfel]] |titre=Contre-espionnage et protection du secret |sous-titre=Histoire, droit et organisation de la sécurité nationale en France |lieu=Panazol |éditeur=[[Lavauzelle (entreprise)|Lavauzelle]] |année=2000 |pages totales=496 |passage=52 |isbn=2-7025-0451-5}}.</ref>. [[Archives nationales (France)|Archives nationales de France]].
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Le '''Service de documentation extérieure et de contre-espionnage''', ou '''SDECE''' (prononcé {{MSAPI|/zdɛk/}}), est le [[service de renseignement]]s extérieur [[France|français]] créé le {{date|28|décembre|1945}} et devenu la [[direction générale de la Sécurité extérieure]] (DGSE) le {{date|2|avril|1982}}<ref name="bref historique">{{Article |auteur1=[[Claude Faure]] |titre=Bref historique des services de renseignement et de sécurité français contemporains |périodique=[[Revue historique des armées]] |numéro=247 |année=2007 |url texte=http://rha.revues.org/index1843.html}}.</ref>. Il ne prend pas pour autant la fonction du [[Deuxième Bureau (France)|Deuxième Bureau]] qui reste alors consacré au [[renseignement militaire]] traditionnel.
Le '''Service de documentation extérieure et de contre-espionnage''', ou '''SDECE''' (prononcé {{MSAPI|/zdɛk/}}), est le [[service de renseignement]]s extérieur [[France|français]] créé le {{date|28|décembre|1945}} et devenu la [[direction générale de la Sécurité extérieure]] (DGSE) le {{date|2 avril 1982}}<ref name="bref historique">{{Article |auteur1=[[Claude Faure]] |titre=Bref historique des services de renseignement et de sécurité français contemporains |périodique=[[Revue historique des armées]] |numéro=247 |année=2007 |url texte=http://rha.revues.org/index1843.html}}.</ref>. Il ne prend pas pour autant la fonction du [[Deuxième Bureau (France)|Deuxième Bureau]] qui reste alors consacré au [[renseignement militaire]] traditionnel.


Sous la [[Quatrième République (France)|Quatrième République]], le SDECE est subordonné au [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]]. Avec l'instauration de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]] et jusqu'en 1962, il est utilisé par le [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Michel Debré]] et se montre particulièrement efficace pendant la [[Guerre d'Algérie]]. À la suite de l'enlèvement et de l'assassinat de [[Mehdi Ben Barka]], le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] décide de subordonner le service au [[Ministère de la Défense (France)|ministère des Armées]] dirigé par [[Pierre Messmer]], fidèle compagnon du général<ref name="bref historique"/>. Le SDECE et ses cadres se militarisent lentement.
Sous la [[Quatrième République (France)|Quatrième République]], le SDECE est subordonné au [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]]. Avec l'instauration de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]] et jusqu'en 1962, il est utilisé par le [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Michel Debré]] et se montre particulièrement efficace pendant la [[Guerre d'Algérie]]. À la suite de l'enlèvement et de l'assassinat de [[Mehdi Ben Barka]], le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] décide de subordonner le service au [[Ministère de la Défense (France)|ministère des Armées]] dirigé par [[Pierre Messmer]], fidèle compagnon du général<ref name="bref historique"/>. Le SDECE et ses cadres se militarisent lentement.


Sa devise était « ''[[Ad augusta per angusta]]'' » (« Vers les sommets par des chemins étroits »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Roussin]]|titre=Le gendarme de Chirac|éditeur=Albin Michel|lieu=Paris|année=2006|pages totales=243|passage=112|isbn=2-226-17261-0}}. Cette devise est le mot de passe des conjurés dans ''[[Hernani]]'' de [[Victor Hugo]], acte IV, scène III.</ref>.
Sa devise était « ''{{lang|la|[[Ad augusta per angusta]]}}'' » (« Vers les sommets par des chemins étroits »)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Roussin]]|titre=Le gendarme de Chirac|éditeur=Albin Michel|lieu=Paris|année=2006|pages totales=243|passage=112|isbn=2-226-17261-0}}. Cette devise est le mot de passe des conjurés dans ''[[Hernani]]'' de [[Victor Hugo]], {{nobr rom|acte IV}}, {{nobr rom|scène III}}.</ref>.


== Organisation ==
== Organisation ==
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[[Fichier:GROSSIN Roger (général).JPG|vignette|gauche|redresse=0.7|Le général [[Paul Grossin]], directeur général du SDECE de 1957 à 1962.]]
[[Fichier:GROSSIN Roger (général).JPG|vignette|gauche|redresse=0.7|Le général [[Paul Grossin]], directeur général du SDECE de 1957 à 1962.]]
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{| class="wikitable centre"
! scope="col" | Nom et grade militaire éventuel<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jacques Baud]] |titre=Encyclopédie du renseignement et des services secrets |lieu=Paris |éditeur=Lavauzelle |année=1997 |pages totales=524 |passage=170 |isbn=2-7025-0406-X}}.</ref>
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! scope="col" | [[Décret en France|Décret de nomination]]
! scope="col" | [[Décret en France|Décret de nomination]]
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| [[André Dewavrin]] alias « colonel Passy » ([[Direction générale des études et recherches|DGER]]/SDECE)
| [[André Dewavrin]] alias « colonel Passy » ([[Direction générale des études et recherches|DGER]]/SDECE)
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| [[Henri Ribière]]
| [[Henri Ribière]]
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| [[Pierre Boursicot]] (par intérim)
| [[Pierre Boursicot]] (par intérim)
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| [[Pierre Boursicot]]
| [[Pierre Boursicot]]
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| [[Paul Grossin]] ([[général d'armée]])
| [[Paul Grossin]] ([[général d'armée]])
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| [[Paul Jacquier (général)|Paul Jacquier]] ([[général de division]] aérienne)
| [[Paul Jacquier (général)|Paul Jacquier]] ([[général de division]] aérienne)
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| [[Eugène Guibaud]] ([[général de division]])
| [[Eugène Guibaud]] ([[général de division]])
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| [[Alexandre de Marenches]]
| [[Alexandre de Marenches]]
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| [[Pierre Marion (haut fonctionnaire)|Pierre Marion]] (SDECE/[[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]])
| [[Pierre Marion (haut fonctionnaire)|Pierre Marion]] (SDECE/[[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]])
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=== Directeurs de cabinet ===
=== Directeurs de cabinet ===
* [[François Thierry-Mieg]] (nom de résistance : « Vaudreuil ») : en 1946{{sfn|Faure|2004|p=208 }}
* [[François Thierry-Mieg]] (nom de résistance : « Vaudreuil ») : en {{date|1946}}{{sfn|Faure|2004|p=208 }}
* [[Georges Barazer de Lannurien]] : début 1962-printemps 1964{{sfn|Faure|2004|p=324, 371 }}
* [[Georges Barazer de Lannurien]] : début {{date|1962}}-printemps {{date|1964}}{{sfn|Faure|2004|p=324, 371 }}
* Guy Marienne (« Morvan ») : 1964-?{{sfn|Faure|2004|p=371 }}
* Guy Marienne (« Morvan ») : {{date|1964}}-?{{sfn|Faure|2004|p=371 }}
* Colonel Paul Durand : 1966-1970{{sfn|Faure|2004|p=352, 409 }}
* Colonel Paul Durand : {{date|1966}}-{{date|1970}}{{sfn|Faure|2004|p=352, 409 }}
* [[Didier Faure-Beaulieu]] : 1970-juin 1977{{sfn|Faure|2004|p=409, 434 }}
* [[Didier Faure-Beaulieu]] : {{date|1970}}-{{date|juin 1977}}{{sfn|Faure|2004|p=409, 434 }}
* [[Michel Roussin]] : 1977-1981{{sfn|Faure|2004|p=434 }}
* [[Michel Roussin]] : {{date|1977}}-{{date|1981}}{{sfn|Faure|2004|p=434 }}


=== Directeurs du renseignement ===
=== Directeurs du renseignement ===
* Lieutenant-colonel Léonard Hounau (sous le titre de directeur de la production-exploitation) : 1946-1952{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=70}}
* Lieutenant-colonel Léonard Hounau (sous le titre de directeur de la production-exploitation) : {{date|1946}}-{{date|1952}}{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=70}}
* Colonel Maurice Dumont : dates non précisées<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jacques Isnard |titre=Le colonel Maurice Dumont |périodique= Le Monde |date=18 août 2001 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/08/18/le-colonel-maurice-dumont_4192969_1819218.html }} ; {{Article |langue=en |auteur=Douglas Johnson |titre= Obituaries: Col Maurice Dumont |date=4 octobre 2001 |périodique=[[The Independent]] |lire en ligne= https://www.independent.co.uk/news/obituaries/col-maurice-dumont-9183246.html }}.</ref>
* Colonel Maurice Dumont : dates non précisées<ref>{{lien web|auteur1=Jacques Isnard |titre=Le colonel Maurice Dumont |périodique= [[Le Monde]] |date=18 août 2001 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/08/18/le-colonel-maurice-dumont_4192969_1819218.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en |auteur=Douglas Johnson |titre= Obituaries: Col Maurice Dumont |date=4 octobre 2001 |périodique=[[The Independent]] |lire en ligne= https://www.independent.co.uk/news/obituaries/col-maurice-dumont-9183246.html }}.</ref>
* Colonel Léonard Hounau : octobre 1963-fin 1963{{sfn|Faure|2004|p=331, 370 }}
* Colonel Léonard Hounau : {{date|octobre 1963}}-fin {{date|1963}}{{sfn|Faure|2004|p=331, 370 }}
* Colonel René Bertrand (« Jacques Beaumont ») : 1964-fin 1970
* Colonel René Bertrand (« Jacques Beaumont ») : {{date|1964}}-fin {{date|1970}}
* Colonel Tristan Richard : fin 1970-été 1971{{sfn|Faure|2004|p=412, 416 }}
* Colonel Tristan Richard : fin {{date|1970}}-été {{date|1971}}{{sfn|Faure|2004|p=412, 416 }}
* Colonel [[Jeannou Lacaze]] : 1971-juillet 1976{{sfn|Faure|2004|p=416, 430 }}
* Colonel [[Jeannou Lacaze]] : {{date|1971}}-{{date|juillet 1976}}{{sfn|Faure|2004|p=416, 430 }}
* Colonel Bernard Grué : juillet 1976-septembre 1977{{sfn|Faure|2004|p=431, 435 }}
* Colonel Bernard Grué : {{date|juillet 1976}}-{{date|septembre 1977}}{{sfn|Faure|2004|p=431, 435 }}
* Général René Candelier : septembre 1977-octobre 1979{{sfn|Faure|2004|p=435, 441 }}
* Général René Candelier : {{date|septembre 1977}}-{{date|octobre 1979}}{{sfn|Faure|2004|p=435, 441 }}
* Colonel [[Alain Gaigneron de Marolles]] : octobre 1979-septembre 1980{{sfn|Faure|2004|p=441, 442 }}
* Colonel [[Alain Gaigneron de Marolles]] : {{date|octobre 1979}}-{{date|septembre 1980}}{{sfn|Faure|2004|p=441, 442 }}
* Général Jacques Sylla Fouilland : septembre 1980-?{{sfn|Faure|2004|p=442 }}
* Général Jacques Sylla Fouilland : {{date|septembre 1980}}-?{{sfn|Faure|2004|p=442 }}


=== Autres cadres ===
=== Autres cadres ===
Le colonel [[Marcel Le Roy (Finville)|Marcel Le Roy]], dit Finville a été membre puis directeur du Service 7. Un autre chef a été Marcel Chaumien<ref name="Bat 2016">{{Article |auteur=Jean-Pierre Bat |titre=Le secteur N (Afrique) et la fin de la Guerre froide |périodique=[[Relations internationales (revue)|Relations internationales]] |éditeur=Presses universitaires de France |doi=10.3917/ri.165.0043 |isbn=978-2-13-073404-8 |numéro=165 |année=2016}}.</ref>.
Le colonel [[Marcel Le Roy (Finville)|Marcel Le Roy]], dit Finville, a été membre puis directeur du {{nobr|Service 7}}. Un autre chef a été Marcel Chaumien<ref name="Bat 2016">{{Article |auteur=Jean-Pierre Bat |titre=Le secteur N (Afrique) et la fin de la Guerre froide |périodique=[[Relations internationales (revue)|Relations internationales]] |éditeur=Presses universitaires de France |doi=10.3917/ri.165.0043 |isbn=978-2-13-073404-8 |numéro=165 |année=2016}}.</ref>.


Le secteur A est responsable du monde arabe et de l’Afrique subsaharienne, avant que le sous-secteur Afrique soit détaché pour former un secteur Afrique à part entière en 1960<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Pierre Bat |titre=L'indépendance africaine dans l'œil des espions |série=Africa4. Regards croisés sur l'Afrique |site=[[Libération (journal)|libération.fr]] |date=27 juin 2014 |url=http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2014/06/27/lafrique-vue-du-sdece-1/ |consulté le=8 février 2017 }}.</ref>.
Le secteur A est responsable du monde arabe et de l'Afrique subsaharienne, avant que le sous-secteur Afrique soit détaché pour former un secteur Afrique à part entière en {{date|1960}}<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Pierre Bat |titre=L'indépendance africaine dans l'œil des espions |série=Africa4. Regards croisés sur l'Afrique |site=[[Libération (journal)|libération.fr]] |date=27 juin 2014 |url=https://www.liberation.fr/debats/2014/06/27/l-independance-africaine-dans-l-oeil-des-espions_1817114/ |consulté le=8 février 2017 }}.</ref>.


Chefs du secteur N (Afrique) : [[Maurice Robert (renseignement)|Maurice Robert]] (1960-1966) ; Léon Kinberg ; Jean-Louis Simon ; lieutenant-colonel Bouan dans les années 1980<ref name="Bat 2016" />.
Chefs du secteur N (Afrique) : [[Maurice Robert (renseignement)|Maurice Robert]] ({{date|1960}}-{{date|1966}}) ; Léon Kinberg ; Jean-Louis Simon ; lieutenant-colonel Bouan dans les années {{date|1980}}<ref name="Bat 2016" />.


=== Organigrammes successifs ===
=== Organigrammes successifs ===
Prenant la suite d'un [[Bureau central de renseignements et d'action|Bureau central de renseignements et d'action (BCRA)]], de la [[DGSS]] puis de la [[DGER]], construit autour de la lutte clandestine, le SDECE visait à doter la France de services modernes et renouvelés. Dirigé à ses débuts par des vétérans aguerris du BCRA comme [[André Manuel]] ou [[François Thierry-Mieg]], le SDECE dut immédiatement faire face aux nouvelles menaces de la guerre froide<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sébastien Albertelli|titre=Les services secrets du général de Gaulle|lieu=Paris|éditeur=Perrin|date=2009}}</ref>.
Prenant la suite d'un [[Bureau central de renseignements et d'action]] (BCRA), de la [[Direction générale des services spéciaux]] (DGSS) puis de la [[Direction générale des études et recherches]] (DGER), construit autour de la lutte clandestine, le SDECE visait à doter la France de services modernes et renouvelés. Dirigé à ses débuts par des vétérans aguerris du BCRA comme [[André Manuel]] ou [[François Thierry-Mieg]], le SDECE dut immédiatement faire face aux nouvelles menaces de la [[guerre froide]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sébastien Albertelli|titre=Les services secrets du général de Gaulle|lieu=Paris|éditeur=Perrin|date=2009}}</ref>.


À la création du SDECE, un directeur de la production-exploitation supervise les activités du service de contre-espionnage (CE ou service 23), du service de renseignement (SR ou service 25), le service des écoutes et du décryptage (28) qui a sous ses ordres le [[Groupement des contrôles radioélectriques]] (GCR), les services techniques (26) et le service des études. Le SR compte également une section d'opérations spéciales (25/2-4) d'ouverture de valises diplomatiques. En-dehors de cette direction, le directeur-général du SDECE et son cabinet supervisent les sections administratives, financières, et de formation du personnel. Un service de sécurité interne et une section politique (25/9), qui assure une liaison avec la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et certains partis socialistes étrangers, sont directement attachés au directeur-général Henri Ribière. Un [[service action]] (service 29) et un service des immigrés de l'Est (27) seront créés peu après{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=68, passim }}.
À la création du SDECE, un directeur de la production-exploitation supervise les activités du service de contre-espionnage (CE ou {{nobr|service 23}}), du service de renseignement (SR ou {{nobr|service 25}}), le service des écoutes et du décryptage ({{nobr|service 28}}) qui a sous ses ordres le [[Groupement des contrôles radioélectriques]] (GCR), les services techniques ({{nobr|service 26}}) et le service des études. Le SR compte également une section d'opérations spéciales ({{nobr|service 25/2-4}}) d'ouverture de [[Valise diplomatique|valises diplomatiques]]. En dehors de cette direction, le directeur-général du SDECE et son cabinet supervisent les sections administratives, financières, et de formation du personnel. Un service de sécurité interne et une section politique ({{nobr|service 25/9}}), qui assure une liaison avec la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et certains partis socialistes étrangers, sont directement attachés au directeur-général Henri Ribière. Un [[service action]] ({{nobr|service 29}}) et un service des immigrés de l'Est ({{nobr|service 27}}) seront créés peu après{{sfn|Faligot|Krop|1985|p=68, passim }}.


À l'époque du retour au pouvoir du général de Gaulle (1958), les secteurs Afrique et monde Arabe du service de la recherche (SR ou service III) sont restructurés ; le contre-espionnage (service IV) se dote d'une section (E) chargée de suivre les trafics d'armes, particulièrement ceux destinés aux rebelles algériens. Le service VI dirige le poste de recherche de Paris dit base Bison, tandis que le service de recherche opérationnel (ancien service 25/2) devient service VII. Le service action est renuméroté service VIII et le service technique d'interceptions, service IX, tandis qu'un bureau des relations extérieures, chargé des liaisons avec les services étrangers et rattaché à la direction générale, est créé{{sfn|Faure|2004|p=310-311, 317 }}.
À l'époque du retour au pouvoir du général de Gaulle ({{date|1958}}), les secteurs Afrique et monde Arabe du service de la recherche (SR ou {{nobr rom|service III}}) sont restructurés ; le contre-espionnage ({{nobr rom|service IV}}) se dote d'une section (E) chargée de suivre les trafics d'armes, particulièrement ceux destinés aux rebelles algériens. Le {{nobr rom|service VI}} dirige le poste de recherche de Paris dit base Bison, tandis que le service de recherche opérationnel (ancien {{nobr|service 25/2}}) devient {{nobr rom|service VII}}. Le service action est renuméroté {{nobr rom|service VIII}} et le service technique d'interceptions, {{nobr rom|service IX}}, tandis qu'un bureau des relations extérieures, chargé des liaisons avec les services étrangers et rattaché à la direction générale, est créé{{sfn|Faure|2004|p=310-311, 317 }}.


Fin 1970, Alexandre de Marenches restructure le SDECE sous deux grandes directions : la direction de l'infrastructure et des moyens (DIM) et la direction du renseignement (DR). La première comprend les services responsables de la gestion du personnel, des finances, de l'instruction, des services techniques et du matériel. La DR a cinq grands services : le service action (R1), le service des moyens conventionnels de la recherche (R2, recherche par zone géographique), le service de la documentation et des études (R3, recherche par thématique), le service de contre-espionnage (R4) et le service technique de la recherche (R5){{sfn|Faure|2004|p=412 }}.
Fin {{date|1970}}, Alexandre de Marenches restructure le SDECE sous deux grandes directions : la direction de l'infrastructure et des moyens (DIM) et la direction du renseignement (DR). La première comprend les services responsables de la gestion du personnel, des finances, de l'instruction, des services techniques et du matériel. La DR a cinq grands services : le service action (R1), le service des moyens conventionnels de la recherche (R2, recherche par zone géographique), le service de la documentation et des études (R3, recherche par thématique), le service de contre-espionnage (R4) et le service technique de la recherche (R5){{sfn|Faure|2004|p=412 }}.


En février 1979, une nouvelle réorganisation interne a lieu : la DIM devient la direction des services administratifs et financiers (DSAF) et perd ses départements des moyens techniques et de l'instruction, rattachés à la DR. Celle-ci perd le service action, qui est rattaché directement à la direction générale{{sfn|Faure|2004|p=438 }}.
En {{date|février 1979}}, une nouvelle réorganisation interne a lieu : la DIM devient la direction des services administratifs et financiers (DSAF) et perd ses départements des moyens techniques et de l'instruction, rattachés à la DR. Celle-ci perd le service action, qui est rattaché directement à la direction générale{{sfn|Faure|2004|p=438 }}.


Au printemps 1980, Alexandre de Marenches décide de restructurer à nouveau le SDECE. Les services de la sécurité intérieure et du contre-espionnage sont coiffés par un nouveau département de la sécurité et du contre-espionnage attaché à la direction générale. Ainsi le directeur général supervise directement les services de sécurité intérieure, le contre-espionnage et le service action{{sfn|Faure|2004|p=441-442 }}.
Au printemps {{date|1980}}, Alexandre de Marenches décide de restructurer à nouveau le SDECE. Les services de la sécurité intérieure et du contre-espionnage sont coiffés par un nouveau département de la sécurité et du contre-espionnage attaché à la direction générale. Ainsi le directeur général supervise directement les services de sécurité intérieure, le contre-espionnage et le service action{{sfn|Faure|2004|p=441-442 }}.


En juillet 1981, le nouveau directeur général du SDECE, Pierre Marion, réorganise complètement son service. Sa direction générale coiffe quatre grandes divisions : la division des affaires financières et générales (DAFG), la division de la recherche (DR) qui regroupe tous les moyens humains, techniques et opérationnels de recherche du renseignement, la division du contre-espionnage (DCE) et la division action (DA). Le service de sécurité intérieure est rattaché à la direction générale, dont dépend aussi une nouvelle subdivision « prospective, plan et évaluation »{{sfn|Faure|2004|p=466-467 }}.
En {{date|juillet 1981}}, le nouveau directeur général du SDECE, Pierre Marion, réorganise complètement son service. Sa direction générale coiffe quatre grandes divisions : la division des affaires financières et générales (DAFG), la division de la recherche (DR) qui regroupe tous les moyens humains, techniques et opérationnels de recherche du renseignement, la division du contre-espionnage (DCE) et la division action (DA). Le service de sécurité intérieure est rattaché à la direction générale, dont dépend aussi une nouvelle subdivision « prospective, plan et évaluation »{{sfn|Faure|2004|p=466-467 }}.


== Histoire ==
== Histoire ==
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* Colonel [[Pierre Fourcaud]] (1898-1998), Compagnon de la Libération et Directeur général adjoint du SDECE (1945-1950).
* Colonel [[Pierre Fourcaud]] (1898-1998), Compagnon de la Libération et Directeur général adjoint du SDECE (1945-1950).
* [[André Manuel]] (1905-1991), ancien numéro deux du BCRA et secrétaire général du SDECE (1946)
* [[André Manuel]] (1905-1991), ancien numéro deux du BCRA et secrétaire général du SDECE (1946)
* [[François Thierry-Mieg]] (1908-1995), ancien chef de la section contre-espionnage au BCRA et directeur de cabinet de Henri Ribière au SDECE (1946-1948). L'enquête interne qu'il mènera, avec [[Pierre Sudreau]], en avril 1946 à Londres sera à l'origine de l'« Affaire Passy »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sébastien Albertelli|titre=Pierre Sudreau (ouvrage collectif- Claire Andrieu (dir.)|passage=pages 51-61|lieu=Rennes|éditeur=Presses Universitaires de France|date=2017}}</ref>.
* [[François Thierry-Mieg]] (1908-1995), ancien chef de la section contre-espionnage au BCRA et directeur de cabinet de Henri Ribière au SDECE (1946-1948). L'enquête interne qu'il mènera, avec [[Pierre Sudreau]], en avril 1946 à Londres sera à l'origine de l'« Affaire Passy »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sébastien Albertelli|titre=Pierre Sudreau (ouvrage collectif- Claire Andrieu (dir.)|passage=pages 51-61|lieu=Rennes|éditeur=Presses universitaires de France|date=2017}}</ref>.
* Claude Faure, de 1972 à 1982, auteur de ''Aux Services de la République, du BCRA à la DGSE'', publié chez Fayard (2004).
* Claude Faure, de 1972 à 2002, auteur de ''Aux Services de la République, du BCRA à la DGSE'', publié chez Fayard (2004).
*[[Joseph Doudot]], ancien chef des Services de contre-espionnage français, Président national fondateur de l’Amicale des Anciens Membres des Services Spéciaux de la Défense Nationale<ref>[http://www.aassdn.org/001.pdf Joseph Dudot] (consulté le {{date-|23 août 2019}}).</ref>.
*[[Joseph Doudot]], ancien chef des Services de contre-espionnage français, Président national fondateur de l’Amicale des Anciens Membres des Services Spéciaux de la Défense Nationale<ref>[http://www.aassdn.org/001.pdf Joseph Dudot] (consulté le {{date-|23 août 2019}}).</ref>.
* [[Paul-Alain Léger]], [[Parachutisme militaire|parachutiste]] et [[Renseignement militaire|officier du renseignement]] pendant la [[guerre d'Algérie]].
* [[Paul-Alain Léger]], [[Parachutisme militaire|parachutiste]] et [[Renseignement militaire|officier du renseignement]] pendant la [[guerre d'Algérie]].
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== Dans la fiction à l'écran ==
== Dans la fiction à l'écran ==
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Les Barbouzes]]''
* {{date|1964|au cinéma}} : ''[[Les Barbouzes]]''
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Bons baisers de Hong Kong]]''
* {{date|1975|au cinéma}} : ''[[Bons Baisers de Hong Kong]]''
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Le Professionnel]]''
* {{date|1981|au cinéma}} : ''[[Le Professionnel]]''
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Espion, lève-toi]]''
* {{date|1982|au cinéma}} : ''[[Espion, lève-toi]]''
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[OSS 117 : Le Caire, nid d'espions]]''
* {{date|2006|au cinéma}} : ''[[OSS 117 : Le Caire, nid d'espions]]''
* [[2009 au cinéma|2009]] : ''[[OSS 117 : Rio ne répond plus]]''
* {{date|2009|au cinéma}} : ''[[OSS 117 : Rio ne répond plus]]''
* [[2015 à la télévision|2015]]-[[2018 à la télévision|2018]] : ''[[Au service de la France]]''
* {{date|2015|à la télévision}}-{{date|2018|à la télévision}} : ''[[Au service de la France]]''
* [[2021 au cinéma|2021]] : ''[[OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire]]''
* {{date|2021|au cinéma}} : ''[[OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire]]''
* [[2022 à la télévision|2022]] : ''[[Totems_(série_télévisée)|Totems]]''
* {{date|2022|à la télévision}} : ''[[Totems (série télévisée)|Totems]]''


== Dans la littérature ==
=== Dans la littérature ===
* [[1965]] à [[1986]] : la série de romans d'espionnage [[Langelot]] publiée dans la [[Bibliothèque verte]]
* [[1965]] à [[1986]] : la série de romans d'espionnage [[Langelot]] publiée dans la [[Bibliothèque verte]]
* Dans le roman [[Le Cinquième Cavalier]] de [[Larry Collins]] et [[Dominique Lapierre]] paru en 1980, le directeur du SDECE fournit aux États-Unis des photographies des terroristes qui menacent [[Manhattan]].
* Dans le roman [[Le Cinquième Cavalier]] de [[Larry Collins]] et [[Dominique Lapierre]] paru en 1980, le directeur du SDECE fournit aux États-Unis des photographies des terroristes qui menacent [[Manhattan]].
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;Dans le ''[[Journal officiel de la République française]]'' (JORF), sur [[Légifrance]]
Dans le ''[[Journal officiel de la République française]]'' (JORF), sur [[Légifrance]] :
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== Voir aussi ==
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* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Claude Faure]] |titre=Aux services de la République |sous-titre=du BCRA à la DGSE |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2004 |pages totales=782 |isbn=2-213-61593-4}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Claude Faure]] |titre=Aux services de la République |sous-titre=du BCRA à la DGSE |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2004 |pages totales=782 |isbn=2-213-61593-4}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Roger |nom1=Faligot |lien auteur1=Roger Faligot |auteur2=[[Pascal Krop]] |prénom2=Pascal |nom2=Krop |titre=La Piscine |sous-titre=les services secrets français (1944-1984) |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |collection=L'Épreuve des faits |numéro dans collection=10 |année=1985 |pages totales=426 |isbn=2-02-008743-X}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Roger |nom1=Faligot |lien auteur1=Roger Faligot |auteur2=[[Pascal Krop]] |prénom2=Pascal |nom2=Krop |titre=La Piscine |sous-titre=les services secrets français (1944-1984) |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |collection=L'Épreuve des faits |numéro dans collection=10 |année=1985 |pages totales=426 |isbn=2-02-008743-X}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le Service Action d'Extrême-Orient, 1944-1945|prénom1=Philippe|nom1=Millour|lien auteur1|prénom2=Gaston|nom2=Erlom|lieu=Paris|éditeur=Histoire & Collections|année=2022|pages totales=212|isbn=979-1-038-01288-2}}.


==== Enquêtes ====
==== Enquêtes ====

Dernière version du 4 mars 2024 à 16:29

Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)
Décret portant création du Service de documentation extérieure et de contre–espionnage (SDECE), version préparatoire annotée par le président du Conseil Charles de Gaulle. Le décret est pris en Conseil des ministres le 28 décembre 1945 et promulgué le 4 janvier 1946, mais non publié au Journal officiel[1],[2],[3],[4]. Archives nationales de France.
Décret portant création du Service de documentation extérieure et de contre–espionnage (SDECE), version préparatoire annotée par le président du Conseil Charles de Gaulle. Le décret est pris en Conseil des ministres le et promulgué le , mais non publié au Journal officiel[1],[2],[3],[4]. Archives nationales de France.

Création
Disparition
Juridiction Gouvernement de la République française
Siège Drapeau de la France 141, boulevard Mortier, Paris 20e
Coordonnées 48° 52′ 28″ N, 2° 24′ 26″ E
Budget annuel 70 millions de francs (dont 35 en fonds spéciaux) (1971)

Le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, ou SDECE (prononcé /zdɛk/), est le service de renseignements extérieur français créé le et devenu la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) le [5]. Il ne prend pas pour autant la fonction du Deuxième Bureau qui reste alors consacré au renseignement militaire traditionnel.

Sous la Quatrième République, le SDECE est subordonné au président du Conseil. Avec l'instauration de la Cinquième République et jusqu'en 1962, il est utilisé par le Premier ministre Michel Debré et se montre particulièrement efficace pendant la Guerre d'Algérie. À la suite de l'enlèvement et de l'assassinat de Mehdi Ben Barka, le général de Gaulle décide de subordonner le service au ministère des Armées dirigé par Pierre Messmer, fidèle compagnon du général[5]. Le SDECE et ses cadres se militarisent lentement.

Sa devise était « Ad augusta per angusta » (« Vers les sommets par des chemins étroits »)[6].

Organisation[modifier | modifier le code]

Directeurs généraux du SDECE[modifier | modifier le code]

Le général Paul Grossin, directeur général du SDECE de 1957 à 1962.
Nom et grade militaire éventuel[7] Décret de nomination
André Dewavrin alias « colonel Passy » (DGER/SDECE)
Henri Ribière
Pierre Boursicot (par intérim) [a]
Pierre Boursicot [b]
Paul Grossin (général d'armée) [c]
Paul Jacquier (général de division aérienne) [d]
Eugène Guibaud (général de division) [e]
Alexandre de Marenches [f]
Pierre Marion (SDECE/DGSE) [g]

Directeurs de cabinet[modifier | modifier le code]

Directeurs du renseignement[modifier | modifier le code]

  • Lieutenant-colonel Léonard Hounau (sous le titre de directeur de la production-exploitation) : -[14]
  • Colonel Maurice Dumont : dates non précisées[15],[16]
  • Colonel Léonard Hounau : -fin [17]
  • Colonel René Bertrand (« Jacques Beaumont ») : -fin
  • Colonel Tristan Richard : fin -été [18]
  • Colonel Jeannou Lacaze : -[19]
  • Colonel Bernard Grué : -[20]
  • Général René Candelier : -[21]
  • Colonel Alain Gaigneron de Marolles : -[22]
  • Général Jacques Sylla Fouilland : -?[23]

Autres cadres[modifier | modifier le code]

Le colonel Marcel Le Roy, dit Finville, a été membre puis directeur du Service 7. Un autre chef a été Marcel Chaumien[24].

Le secteur A est responsable du monde arabe et de l'Afrique subsaharienne, avant que le sous-secteur Afrique soit détaché pour former un secteur Afrique à part entière en [25].

Chefs du secteur N (Afrique) : Maurice Robert (-) ; Léon Kinberg ; Jean-Louis Simon ; lieutenant-colonel Bouan dans les années [24].

Organigrammes successifs[modifier | modifier le code]

Prenant la suite d'un Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), de la Direction générale des services spéciaux (DGSS) puis de la Direction générale des études et recherches (DGER), construit autour de la lutte clandestine, le SDECE visait à doter la France de services modernes et renouvelés. Dirigé à ses débuts par des vétérans aguerris du BCRA comme André Manuel ou François Thierry-Mieg, le SDECE dut immédiatement faire face aux nouvelles menaces de la guerre froide[26].

À la création du SDECE, un directeur de la production-exploitation supervise les activités du service de contre-espionnage (CE ou service 23), du service de renseignement (SR ou service 25), le service des écoutes et du décryptage (service 28) qui a sous ses ordres le Groupement des contrôles radioélectriques (GCR), les services techniques (service 26) et le service des études. Le SR compte également une section d'opérations spéciales (service 25/2-4) d'ouverture de valises diplomatiques. En dehors de cette direction, le directeur-général du SDECE et son cabinet supervisent les sections administratives, financières, et de formation du personnel. Un service de sécurité interne et une section politique (service 25/9), qui assure une liaison avec la SFIO et certains partis socialistes étrangers, sont directement attachés au directeur-général Henri Ribière. Un service action (service 29) et un service des immigrés de l'Est (service 27) seront créés peu après[27].

À l'époque du retour au pouvoir du général de Gaulle (), les secteurs Afrique et monde Arabe du service de la recherche (SR ou service III) sont restructurés ; le contre-espionnage (service IV) se dote d'une section (E) chargée de suivre les trafics d'armes, particulièrement ceux destinés aux rebelles algériens. Le service VI dirige le poste de recherche de Paris dit base Bison, tandis que le service de recherche opérationnel (ancien service 25/2) devient service VII. Le service action est renuméroté service VIII et le service technique d'interceptions, service IX, tandis qu'un bureau des relations extérieures, chargé des liaisons avec les services étrangers et rattaché à la direction générale, est créé[28].

Fin , Alexandre de Marenches restructure le SDECE sous deux grandes directions : la direction de l'infrastructure et des moyens (DIM) et la direction du renseignement (DR). La première comprend les services responsables de la gestion du personnel, des finances, de l'instruction, des services techniques et du matériel. La DR a cinq grands services : le service action (R1), le service des moyens conventionnels de la recherche (R2, recherche par zone géographique), le service de la documentation et des études (R3, recherche par thématique), le service de contre-espionnage (R4) et le service technique de la recherche (R5)[29].

En , une nouvelle réorganisation interne a lieu : la DIM devient la direction des services administratifs et financiers (DSAF) et perd ses départements des moyens techniques et de l'instruction, rattachés à la DR. Celle-ci perd le service action, qui est rattaché directement à la direction générale[30].

Au printemps , Alexandre de Marenches décide de restructurer à nouveau le SDECE. Les services de la sécurité intérieure et du contre-espionnage sont coiffés par un nouveau département de la sécurité et du contre-espionnage attaché à la direction générale. Ainsi le directeur général supervise directement les services de sécurité intérieure, le contre-espionnage et le service action[31].

En , le nouveau directeur général du SDECE, Pierre Marion, réorganise complètement son service. Sa direction générale coiffe quatre grandes divisions : la division des affaires financières et générales (DAFG), la division de la recherche (DR) qui regroupe tous les moyens humains, techniques et opérationnels de recherche du renseignement, la division du contre-espionnage (DCE) et la division action (DA). Le service de sécurité intérieure est rattaché à la direction générale, dont dépend aussi une nouvelle subdivision « prospective, plan et évaluation »[32].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire du SDECE est riche et complexe. Le service a été fondé sur les bases du BCRA gaulliste, créé pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces services provenaient eux-mêmes du Deuxième Bureau, le principal service de renseignement de la Troisième République. Le SDECE est fondé en Conseil des ministres en 1945. Il survit aux alternances, et est renommé en DGSE en 1982.

Membres connus[modifier | modifier le code]

Autres membres connus[modifier | modifier le code]

Dans la fiction à l'écran[modifier | modifier le code]

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Faligot et Krop 1985, p. 58.
  2. Faure 2004, p. 205.
  3. Sébastien Laurent (dir.), Politiques du renseignement, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Espace public / Histoire », , 355 p. (ISBN 978-2-86781-548-5, lire en ligne), p. 295.
  4. Bertrand Warusfel, Contre-espionnage et protection du secret : Histoire, droit et organisation de la sécurité nationale en France, Panazol, Lavauzelle, , 496 p. (ISBN 2-7025-0451-5), p. 52.
  5. a et b Claude Faure, « Bref historique des services de renseignement et de sécurité français contemporains », Revue historique des armées, no 247,‎ (lire en ligne).
  6. Michel Roussin, Le gendarme de Chirac, Paris, Albin Michel, , 243 p. (ISBN 2-226-17261-0), p. 112. Cette devise est le mot de passe des conjurés dans Hernani de Victor Hugo, acte IV, scène III.
  7. Jacques Baud, Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Paris, Lavauzelle, , 524 p. (ISBN 2-7025-0406-X), p. 170.
  8. Faure 2004, p. 208.
  9. Faure 2004, p. 324, 371.
  10. Faure 2004, p. 371.
  11. Faure 2004, p. 352, 409.
  12. Faure 2004, p. 409, 434.
  13. Faure 2004, p. 434.
  14. Faligot et Krop 1985, p. 70.
  15. Jacques Isnard, « Le colonel Maurice Dumont », Le Monde, .
  16. (en) Douglas Johnson, « Obituaries: Col Maurice Dumont », The Independent, .
  17. Faure 2004, p. 331, 370.
  18. Faure 2004, p. 412, 416.
  19. Faure 2004, p. 416, 430.
  20. Faure 2004, p. 431, 435.
  21. Faure 2004, p. 435, 441.
  22. Faure 2004, p. 441, 442.
  23. Faure 2004, p. 442.
  24. a et b Jean-Pierre Bat, « Le secteur N (Afrique) et la fin de la Guerre froide », Relations internationales, Presses universitaires de France, no 165,‎ (ISBN 978-2-13-073404-8, DOI 10.3917/ri.165.0043).
  25. Jean-Pierre Bat, « L'indépendance africaine dans l'œil des espions », Africa4. Regards croisés sur l'Afrique, sur libération.fr, (consulté le ).
  26. Sébastien Albertelli, Les services secrets du général de Gaulle, Paris, Perrin,
  27. Faligot et Krop 1985, p. 68, passim.
  28. Faure 2004, p. 310-311, 317.
  29. Faure 2004, p. 412.
  30. Faure 2004, p. 438.
  31. Faure 2004, p. 441-442.
  32. Faure 2004, p. 466-467.
  33. Sébastien Albertelli, Pierre Sudreau (ouvrage collectif- Claire Andrieu (dir.), Rennes, Presses universitaires de France, , pages 51-61
  34. Joseph Dudot (consulté le ).

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  1. Décret du , JORF, no 298, , p. 12855.
  2. Décret du , JORF, no 103, , p. 4395.
  3. Décret du , JORF, no 222, , p. 9107.
  4. Décret du , JORF, no 26, , p. 1083.
  5. Décret du , JORF, no 19, , p. 645.
  6. Décret du , JORF, no 261, , p. 10360.
  7. Décret du , JORF, no 146, , p. 1779.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Témoignages[modifier | modifier le code]

Ouvrages journalistiques et historiques[modifier | modifier le code]

Enquêtes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]