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L''''atoll Palmyra'''<ref>{{fr}} {{Ouvrage |titre=Pays indépendants et capitales du monde |sous-titre=Entités géopolitiques dépendantes au 01.06.2006 |nom1=Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique |jour=24 |mois=avril |pages=10 |passage=6 |année=2006 |lire en ligne=http://www.ign.fr/adminV3/display/000/526/725/5267253.pdf}}</ref>, en [[anglais]] {{lang|en|''Palmyra Atoll''}}, est un [[atoll]] de l'[[océan Pacifique]] Nord administré par le [[gouvernement fédéral des États-Unis]] en tant que territoire [[Territoires des États-Unis|incorporé]]<ref>{{lien web |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/um.html |titre=''{{lang|en|United States Pacific Island Wildlife Refuges}}'' |langue=en|éditeur=CIA}}, section ''{{lang|en|Government}}''.</ref> et [[Territoire organisé des États-Unis|non organisé]]. C'est le seul territoire ayant ce double statut. D'une superficie de {{unité|12|km|2}}, l'atoll fait partie de l'archipel des [[îles de la Ligne]] et se situe à {{unité|1765|km}} au sud-sud-ouest d'[[Honolulu]] ([[Hawaï]]). Il fait partie du ''refuge faunique national de l'Atoll-Palmyra'' qui fait lui-même partie du [[Pacific Remote Islands Marine National Monument]].


L''''atoll Palmyra'''<ref>{{fr}} {{Ouvrage |titre=Pays, territoires et villes du monde juillet 2021 |nom1=Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique |jour={{1er}} |mois=juillet |année=2022 |pages=34 |passage=11 |lire en ligne=http://cnig.gouv.fr/IMG/pdf/ptvm_1er-juillet-2021_ok.pdf |présentation en ligne=http://cnig.gouv.fr/ressources-toponymie-a10578.html |consulté le=18 janvier 2023}}</ref>, en [[anglais]] {{lang|en|''Palmyra Atoll''}}, est un [[atoll]] de l'[[océan Pacifique]] Nord administré par le [[gouvernement fédéral des États-Unis]] en tant que territoire [[Territoires des États-Unis|incorporé]]<ref>{{lien web |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/united-states-pacific-island-wildlife-refuges |titre=''{{lang|en|United States Pacific Island Wildlife Refuges}}'' |langue=en|éditeur=CIA}}, section ''{{lang|en|Government}}''.</ref> et [[Territoire organisé des États-Unis|non organisé]]. C'est le seul territoire ayant ce double statut. D'une superficie de {{unité|12|km|2}}, l'atoll fait partie de l'archipel des [[îles de la Ligne]] et se situe à {{unité|1765|km}} au sud-sud-ouest d'[[Honolulu]] ([[Hawaï]]). Il fait partie du ''refuge faunique national de l'Atoll-Palmyra'' qui fait lui-même partie du [[Pacific Remote Islands Marine National Monument]].
== Statut politique ==


== Statut politique ==
Depuis [[1959]], l'atoll Palmyra est le seul territoire incorporé des États-Unis, ce qui signifie que l'ensemble des dispositions de la [[Constitution des États-Unis|Constitution américaine]] s'appliquent à ce territoire qui est sous la souveraineté américaine de façon inamovible. Toutefois, Palmyra étant aussi un territoire non-organisé, aucun acte du Congrès ne spécifie de quelle façon ce territoire devrait être gouverné, ce qui n'est pas essentiel puisque l'atoll est inhabité.
Depuis [[1959]], l'atoll Palmyra est le seul territoire incorporé des États-Unis, ce qui signifie que l'ensemble des dispositions de la [[Constitution des États-Unis|Constitution américaine]] s'appliquent à ce territoire qui est sous la souveraineté américaine de façon inamovible. Toutefois, l'atoll Palmyra étant aussi un territoire non-organisé, aucun acte du Congrès ne spécifie de quelle façon ce territoire devrait être gouverné, ce qui n'est pas essentiel puisque l'atoll est inhabité.


La question du gouvernement de l'atoll de Palmyra est en fin de compte purement théorique du fait de l'absence de population permanente et du peu de probabilité qu'il y ait un jour des habitants. L'île Cooper au sein de cet atoll est détenue par [[The Nature Conservancy]] et est administrée comme une réserve naturelle. Le reste de l'atoll est une terre fédérale et ses eaux sont sous la juridiction de l'[[United States Fish and Wildlife Service]]<ref>{{Lien web|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/um.html|titre=UNITED STATES PACIFIC ISLAND WILDLIFE REFUGES (TERRITORIES OF THE US)|éditeur=CIA World FactBook|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Du fait de l'absence de gouvernement local, l'atoll est administré directement depuis [[Washington (district de Columbia)|Washington]] par l'office des affaires insulaires dépendant du [[Département de l'Intérieur des États-Unis|département de l'intérieur]].
La question du gouvernement de l'atoll Palmyra est en fin de compte purement théorique du fait de l'absence de population permanente et du peu de probabilité qu'il y ait un jour des habitants. L'île Cooper au sein de cet atoll est détenue par [[The Nature Conservancy]] et est administrée comme une réserve naturelle. Le reste de l'atoll est une terre fédérale et ses eaux sont sous la juridiction de l'[[United States Fish and Wildlife Service]]<ref>{{Lien web|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/united-states-pacific-island-wildlife-refuges|titre=UNITED STATES PACIFIC ISLAND WILDLIFE REFUGES (TERRITORIES OF THE US)|éditeur=CIA World FactBook|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Du fait de l'absence de gouvernement local, l'atoll est administré directement depuis [[Washington (district de Columbia)|Washington]] par l'office des affaires insulaires dépendant du [[Département de l'Intérieur des États-Unis|département de l'intérieur]].


Il n'existe aucune activité économique sur l'atoll. La plupart des routes ont été construites durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Elles sont maintenant hors d'usage et envahies d'herbes et de buissons. Il subsiste une piste d'atterrissage de {{formatnum:2000}} mètres de long construite par l'[[United States Navy|US Navy]] à la même époque.
Il n'existe aucune activité économique sur l'atoll. La plupart des routes ont été construites durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Elles sont maintenant hors d'usage et envahies d'herbes et de buissons. Il subsiste une piste d'atterrissage de {{formatnum:2000}} mètres de long construite par l'[[United States Navy|US Navy]] à la même époque.


== Histoire ==
== Histoire ==
[[Fichier:PalmyraSign.jpg|thumb|left|Panneau de bienvenue sur l'atoll en juin 2005.]]
[[Fichier:PalmyraSign.jpg|vignette|gauche|Panneau de bienvenue sur l'atoll en juin 2005.]]

L'atoll Palmyra est aperçu pour la première fois en [[1798]] par le capitaine américain Edmund Fanning, originaire du [[Connecticut]]. Il dirige alors le ''Betsy'' en route vers l'[[Asie]]. Selon les rapports, Fanning se réveilla à trois reprises la nuit précédente. La troisième fois, il prit cela pour une prémonition et ordonna à son premier matelot de virer de bord. Le matin suivant, le navire reprend son trajet mais au bout d'un [[mille marin|mille nautique]], il atteint le récif de Palmyra. Sans le changement de direction durant la nuit, il est possible que le navire se serait échoué<ref>H.F. Thomas, ''Premonition of Danger'', Connecticut Circle, 1953</ref>. Le {{date|7 novembre 1802}}, le premier Occidental débarqua sur l'atoll en la personne du capitaine Sawle qui dirigeait l'USS Palmyra qui venait de s'échouer sur le récif.
L'atoll Palmyra est aperçu pour la première fois en [[1798]] par le capitaine américain Edmund Fanning, originaire du [[Connecticut]]. Il dirige alors le ''Betsy'' en route vers l'[[Asie]]. Selon les rapports, Fanning se réveilla à trois reprises la nuit précédente. La troisième fois, il prit cela pour une prémonition et ordonna à son premier matelot de virer de bord. Le matin suivant, le navire reprend son trajet mais au bout d'un [[mille marin|mille nautique]], il atteint le récif de Palmyra. Sans le changement de direction durant la nuit, il est possible que le navire se serait échoué<ref>H.F. Thomas, ''Premonition of Danger'', Connecticut Circle, 1953</ref>. Le {{date|7 novembre 1802}}, le premier Occidental débarqua sur l'atoll en la personne du capitaine Sawle qui dirigeait l'USS Palmyra qui venait de s'échouer sur le récif.


En [[1859]], l'atoll Palmyra fut revendiqué par les Américains. C'est le {{Dr}} Gerrit P. Judd du ''Josephine'' qui porta cette déclaration en vertu du ''[[Guano Islands Act]]'' de [[1856]]. Toutefois, aucune trace de [[guano]] ne se trouve sur l'île.
En [[1859]], l'atoll Palmyra fut revendiqué par les Américains. C'est le {{Dr}} Gerrit P. Judd du ''Josephine'' qui porta cette déclaration en vertu du ''[[Guano Islands Act]]'' de [[1856]]. Toutefois, aucune trace de [[guano]] ne se trouve sur l'île.

[[Image:PalmyraNorthBeach.jpg|thumb|left|Plage sur l'atoll Palmyra]]
[[Fichier:PalmyraNorthBeach.jpg|vignette|gauche|Plage sur l'atoll Palmyra]]

L'atoll est annexé au [[Royaume d'Hawaï]] le {{Date|15|avril|1862}}, sous le règne du roi [[Kamehameha IV]]. Ce dernier confia la mission d'annexion au capitaine Zenas Bent et à Johnson Beswick Wilkinson, deux citoyens d'Hawaï. Tout au long des décennies suivantes, la possession de l'atoll changea de mains à plusieurs reprises. Bent vendit ses droits sur l'île à Wilkinson le {{date|24 décembre 1862}} et l'atoll fut détenu par Kalama Wilkinson (la veuve de Johnson) jusqu'en [[1885]]. Ce territoire fut ensuite divisé entre les trois héritiers des Wilkinson, dont deux cédèrent immédiatement leurs droits à William Luther Wilcox qui les céda ensuite à la [[Pacific Navigation Company]]. En [[1897]], cette compagnie fut liquidée et ses intérêts vendus d'abord à William Ansel Kinney, puis à Fred Wunderburg<ref>{{Lien web|url=http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn82016413/1897-08-14/ed-1/seq-5/;words=Palmyra|titre=Palmyra Island|éditeur=The Evening Bulletin|date=14 août 1897|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Quant au troisième héritier des Wilkinson, il vendit ses droits à William Ringer qui les revend lui-même au juge Cooper en [[1912]]<ref>{{Lien web|url=http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83025121/1912-05-03/ed-1/seq-1/|titre=Contest Cooper's Claim to Palmyra|éditeur=The Hawaiian Gazette|date=03 mai 1912|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Enfin, en [[1889]], le Britannique Nichols qui dirige le HMS ''Cormorant'' proclame la souveraineté britannique sur l'atoll, ignorant la précédente annexion par le royaume d'Hawaï.
L'atoll est annexé au [[Royaume d'Hawaï]] le {{Date|15|avril|1862}}, sous le règne du roi [[Kamehameha IV]]. Ce dernier confia la mission d'annexion au capitaine Zenas Bent et à Johnson Beswick Wilkinson, deux citoyens d'Hawaï. Tout au long des décennies suivantes, la possession de l'atoll changea de mains à plusieurs reprises. Bent vendit ses droits sur l'île à Wilkinson le {{date|24 décembre 1862}} et l'atoll fut détenu par Kalama Wilkinson (la veuve de Johnson) jusqu'en [[1885]]. Ce territoire fut ensuite divisé entre les trois héritiers des Wilkinson, dont deux cédèrent immédiatement leurs droits à William Luther Wilcox qui les céda ensuite à la [[Pacific Navigation Company]]. En [[1897]], cette compagnie fut liquidée et ses intérêts vendus d'abord à William Ansel Kinney, puis à Fred Wunderburg<ref>{{Lien web|url=http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn82016413/1897-08-14/ed-1/seq-5/;words=Palmyra|titre=Palmyra Island|éditeur=The Evening Bulletin|date=14 août 1897|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Quant au troisième héritier des Wilkinson, il vendit ses droits à William Ringer qui les revend lui-même au juge Cooper en [[1912]]<ref>{{Lien web|url=http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83025121/1912-05-03/ed-1/seq-1/|titre=Contest Cooper's Claim to Palmyra|éditeur=The Hawaiian Gazette|date=03 mai 1912|consulté le=13 mai 2012}}</ref>. Enfin, en [[1889]], le Britannique Nichols qui dirige le HMS ''Cormorant'' proclame la souveraineté britannique sur l'atoll, ignorant la précédente annexion par le royaume d'Hawaï.


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=== Sous la juridiction de l'US Navy ===
=== Sous la juridiction de l'US Navy ===
[[Fichier:PalmyraAirstrip.jpg|thumb|left|Piste d'atterrissage de l'atoll Palmyra.]]
[[Fichier:PalmyraAirstrip.jpg|vignette|gauche|Piste d'atterrissage de l'atoll Palmyra.]]


En [[1934]], l'[[atoll Johnston]], le [[récif Kingman]] et l'atoll Palmyra furent placés sous la juridiction du [[Département de la Marine des États-Unis]]. La Marine prit alors le contrôle de l'atoll pour y établir la base aéronavale de l'atoll Palmyra le {{date|15 août 1941}}.
En [[1934]], l'[[atoll Johnston]], le [[récif Kingman]] et l'atoll Palmyra furent placés sous la juridiction du [[Département de la Marine des États-Unis]]. La Marine prit alors le contrôle de l'atoll pour y établir la base aéronavale de l'atoll Palmyra le {{date|15 août 1941}}.
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À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de la base aéronavale fut détruite et ses matériaux amassés puis brûlés sur l'atoll avant d'être jetés dans le [[lagon]] ou laissés sur place dans le cas des explosifs. Après la guerre, la famille Fullard-Leo intenta une action en justice dans le but de récupérer la propriété de l'atoll Palmyra. En effet, le juge Cooper avait légué une partie de ses droits sur l'atoll à cette famille en [[1922]]. La famille Fullard-Leo remporta le procès en 1947 et la famille Cooper conserva la propriété de seulement deux des cinq îles.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de la base aéronavale fut détruite et ses matériaux amassés puis brûlés sur l'atoll avant d'être jetés dans le [[lagon]] ou laissés sur place dans le cas des explosifs. Après la guerre, la famille Fullard-Leo intenta une action en justice dans le but de récupérer la propriété de l'atoll Palmyra. En effet, le juge Cooper avait légué une partie de ses droits sur l'atoll à cette famille en [[1922]]. La famille Fullard-Leo remporta le procès en 1947 et la famille Cooper conserva la propriété de seulement deux des cinq îles.


Lorsqu'Hawaï fut admise comme {{50e}} État des États-Unis en 1959, l'atoll Palmyra fut explicitement exclu du nouvel État et devint un territoire fédéral incorporé administré par le département de l'intérieur américain<ref>{{Lien web|url=http://www.fws.gov/palmyraatoll/|titre=Welcome to Palmyra Atoll National Wildlife Refuge|éditeur=Site de l'US Fish & Wildlife Services|consulté le=16 juin 2012}}</ref>. En [[1962]], le département américain de la défense utilisa Palmyra comme site d'observation pour les essais nucléaires en haute altitude au-dessus de l'atoll Johnston.
Lorsqu'Hawaï fut admise comme {{50e}} État des États-Unis en 1959, l'atoll Palmyra fut explicitement exclu du nouvel État et devint un territoire fédéral incorporé administré par le département de l'intérieur américain<ref>{{Lien web|url=http://www.fws.gov/palmyraatoll/|titre=Welcome to Palmyra Atoll National Wildlife Refuge|éditeur=Site de l'US Fish & Wildlife Services|consulté le=16 juin 2012|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. En [[1962]], le département américain de la défense utilisa l'atoll Palmyra comme site d'observation pour les essais nucléaires en haute altitude au-dessus de l'atoll Johnston.


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==Conservation et restauration==
== Conservation et restauration ==
[[The Nature Conservancy]] acheta les droits de propriété de la famille Fullard-Leo en l'an 2000 et l'atoll fut reconnu en tant que [[National Wildlife Refuge|refuge faunique national]] l'année suivante. La superficie de cette réserve faunique est de {{unité|2041.27|km|2}}<ref name=superficie>{{lien web | langue=en | titre=Annual Report of Lands Under Control of the U.S. Fish and Wildlife Service |sous-titre=As of September 30, 2009 | site=[[United States Fish and Wildlife Service|fws.gov]] | date=2010 | pages totales=51 | passage=28 | url=https://www.fws.gov/refuges/land/pdf/AnnLandsReport_2009.pdf | consulté le=26 avril 2020 | format=pdf|brisé le = 2024-02-25}}</ref> et a été intégrée au ''[[Pacific Remote Islands Marine National Monument]]'' le {{date-|9 janvier 2009}}<ref>{{Lien web|url=http://www.fws.gov/pacificremoteislandsmarinemonument/|titre=Pacific Remote Islands Marine National Monument|éditeur=Site de l'US Fish & Wildlife Services|date=05 avril 2011|consulté le=16 juin 2012|brisé le = 2024-02-25}}</ref>.


En 2011, le Fish and Wildlife Service, [[The Nature Conservancy]] et [[Island Conservation]] ont lancé un vaste programme pour éradiquer la horde de rats non-indigènes arrivés à l'atoll Palmyra pendant la Seconde Guerre mondiale. À une époque, on estime que jusqu'à {{nb|30 000 rats}} ont vécu sur l'atoll, se nourrissant des œufs d'oiseaux de mer indigènes et détruisant les jeunes pousses de l'un des plus grands peuplements de [[pisonia grandis]] du Pacifique. Les rats ont été éliminés en 2012 ; cependant, 51 spécimens animaux représentant {{nobr|15 espèces}} d'oiseaux, de poissons, de reptiles et d'invertébrés ont été recueillis pour analyse résiduelle lors de recherches systématiques ou comme mortalités non ciblées. Des résidus debrodifacoum (substance toxique utilisée pendant le projet) ont été détectés dans la plupart (84,3 %) des échantillons analysés avec des effets sublétaux et à long terme inconnus<ref>{{lien web|url=https://www.islandconservation.org/palmyra-atoll/|titre=Palmyra Atoll Restoration Project|éditeur=Island Conservation|consulté le=30 avril 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.protectpalmyra.org/wp-content/uploads/2012/10/USDA-Palmyra-Atoll-Monitoring-Final-Report.pdf |titre=Palmyra Atoll Rainforest Restoration Project: Monitoring Results for the Application of Broadcast of Brodifacoum 25W: Conservation to Eradicate Rats |site=QA-1875 Final Report |nom1=Pitt |prénom1=W.C. |nom2=Berentsen |prénom2=A.R. |nom3=Volker |prénom3=S.F. |nom4=Eisemann |prénom4=J.D. |date=September 2012 |éditeur=USDA, APHIS, W, NWRC |lieu=Hilo, Hawaii |consulté le=22 août 2013|archive-url=https://web.archive.org/web/20140103154244/http://www.protectpalmyra.org/wp-content/uploads/2012/10/USDA-Palmyra-Atoll-Monitoring-Final-Report.pdf |archive-date=January 3, 2014 |brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Native species expected to rebound on rat-free Palmyra Atoll |url=http://www.saipantribune.com/newsstory.aspx?cat=16&newsID=125126 |site=Saipan Tribune |date=February 7, 2013 |consulté le=22 août 2013|archive-url=https://web.archive.org/web/20130511004806/http://www.saipantribune.com/newsstory.aspx?cat=16&newsID=125126 |archive-date=May 11, 2013 }}</ref>. L'un des effets secondaires observés est la disparition de la population de moustiques tigres asiatiques de l'île. Il a été déclaré que c'était là la première fois que l'élimination d'une espèce indésirable entraînait l'élimination d'une deuxième espèce indésirable. L'autre espèce de moustique de l'île, le Culex quinquefasciatus, préfère se nourrir sur les oiseaux. Il n'a donc pas été affecté par l'élimination des rats<ref>{{lien web|url=https://www.islandconservation.org/disappearing-mosquitoes-clues-ecology/ |titre=Disappearing Mosquitoes Leave Clues About Basic Ecology|éditeur=Island Conservation|date=March 1, 2018|consulté le=1 mai 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=http://www.civilbeat.org/2018/03/when-rats-were-wiped-out-on-this-island-so-were-the-mosquitoes/|titre=When Rats Were Wiped Out On This Island, So Were The Mosquitoes|nom=TenBruggencate|prénom=Jan|date=March 14, 2018|périodique=Honolulu Civil Beat|consulté le=13 avril 2018|langue=en-US}}</ref>.
[[The Nature Conservancy]] acheta les droits de propriété de la famille Fullard-Leo en l'an 2000 et l'atoll fut reconnu en tant que [[National Wildlife Refuge|refuge faunique national]] l'année suivante. La superficie de cette réserve faunique est de {{unité|2041.27|km|2}}<ref name=superficie>{{lien web | langue=en | titre=Annual Report of Lands Under Control of the U.S. Fish and Wildlife Service |sous-titre=As of September 30, 2009 | site=[[United States Fish and Wildlife Service|fws.gov]] | date=2010 | pages totales=51 | passage=28 | url=https://www.fws.gov/refuges/land/pdf/AnnLandsReport_2009.pdf | consulté le=26 avril 2020 | format=pdf}}</ref> et a été intégrée au ''[[Pacific Remote Islands Marine National Monument]]'' le {{date-|9 janvier 2009}}<ref>{{Lien web|url=http://www.fws.gov/pacificremoteislandsmarinemonument/|titre=Pacific Remote Islands Marine National Monument|éditeur=Site de l'US Fish & Wildlife Services|date=05 avril 2011|consulté le=16 juin 2012}}</ref>.


Le suivi post-éradication des rats a mis en lumière un événement de recrutement notable pour le pisonia grandis, une espèce d'arbre dominante qui est importante dans toute la région du Pacifique<ref>{{lien web|url=https://www.islandconservation.org/study-shows-5000-increase-native-trees-rat-free-palmyra-atoll/ |titre=Study Shows 5000% Increase in Native Trees on Rat-free Palmyra Atoll|éditeur=Island Conservation|date=July 17, 2018|consulté le=1 mai 2020}}</ref>.Cependant, cinq ans après l'éradication, on a constaté une multiplication par 13 du recrutement du cocotier Cocos nucifera<ref name="BossoWolf2018">{{article|nom1=Bosso|prénom1=Luciano|nom2=Wolf|prénom2=Coral A.|nom3=Young|prénom3=Hillary S.|nom4=Zilliacus|prénom4=Kelly M.|nom5=Wegmann|prénom5=Alexander S.|nom6=McKown|prénom6=Matthew|nom7=Holmes|prénom7=Nick D.|nom8=Tershy|prénom8=Bernie R.|nom9=Dirzo|prénom9=Rodolfo|nom10=Kropidlowski|prénom10=Stefan|nom11=Croll|prénom11=Donald A.|url=https://www.islandconservation.org/wp-content/uploads/2018/10/Invasive-rat-eradication-strongly-impacts-plant-recruitment-on-a-tropical-atoll.pdf|titre=Invasive rat eradication strongly impacts plant recruitment on a tropical atoll|journal=PLOS ONE|volume=13|numéro=7|année=2018|pages=e0200743|issn=1932-6203|doi=10.1371/journal.pone.0200743|pmid=30016347|pmc=6049951|bibcode=2018PLoSO..1300743W|accès doi=libre}}</ref>.
En 2011, le Fish and Wildlife Service, [[The Nature Conservancy]] et [[Island Conservation]] ont lancé un vaste programme pour éradiquer la horde de rats non-indigènes arrivés à Palmyra pendant la Seconde Guerre mondiale. À une époque, on estime que jusqu'à 30 000 rats ont vécu sur l'atoll, se nourrissant des œufs d'oiseaux de mer indigènes et détruisant les jeunes pousses de l'un des plus grands peuplements de [[pisonia grandis]] du Pacifique. Les rats ont été éliminés en 2012 ; cependant, 51 spécimens animaux représentant 15 espèces d'oiseaux, de poissons, de reptiles et d'invertébrés ont été recueillis pour analyse résiduelle lors de recherches systématiques ou comme mortalités non ciblées. Des résidus debrodifacoum (substance toxique utilisée pendant le projet) ont été détectés dans la plupart (84,3 %) des échantillons analysés avec des effets sublétaux et à long terme inconnus.<ref>{{cite web |url=https://www.islandconservation.org/palmyra-atoll/|title=Palmyra Atoll Restoration Project|publisher=Island Conservation|access-date=April 30, 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{cite web |url=http://www.protectpalmyra.org/wp-content/uploads/2012/10/USDA-Palmyra-Atoll-Monitoring-Final-Report.pdf |title=Palmyra Atoll Rainforest Restoration Project: Monitoring Results for the Application of Broadcast of Brodifacoum 25W: Conservation to Eradicate Rats |work=QA-1875 Final Report |last1=Pitt |first1=W.C. |last2=Berentsen |first2=A.R. |last3=Volker |first3=S.F. |last4=Eisemann |first4=J.D. |date=September 2012 |publisher=USDA, APHIS, W, NWRC |location=Hilo, Hawaii |access-date=August 22, 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20140103154244/http://www.protectpalmyra.org/wp-content/uploads/2012/10/USDA-Palmyra-Atoll-Monitoring-Final-Report.pdf |archive-date=January 3, 2014 |url-status=dead }}</ref>{{,}}<ref>{{cite press release |title=Native species expected to rebound on rat-free Palmyra Atoll |url=http://www.saipantribune.com/newsstory.aspx?cat=16&newsID=125126 |work=Saipan Tribune |date=February 7, 2013 |access-date=August 22, 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20130511004806/http://www.saipantribune.com/newsstory.aspx?cat=16&newsID=125126 |archive-date=May 11, 2013 |url-status=dead |df=mdy-all }}</ref> L'un des effets secondaires observés est la disparition de la population de moustiques tigres asiatiques de l'île. Il a été déclaré que c'était là la première fois que l'élimination d'une espèce indésirable entraînait l'élimination d'une deuxième espèce indésirable. L'autre espèce de moustique de l'île, le Culex quinquefasciatus, préfère se nourrir sur les oiseaux. Il n'a donc pas été affecté par l'élimination des rats.<ref>{{cite web |url=https://www.islandconservation.org/disappearing-mosquitoes-clues-ecology/ |title=Disappearing Mosquitoes Leave Clues About Basic Ecology|publisher=Island Conservation|date=March 1, 2018|access-date=May 1, 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite news|url=http://www.civilbeat.org/2018/03/when-rats-were-wiped-out-on-this-island-so-were-the-mosquitoes/|title=When Rats Were Wiped Out On This Island, So Were The Mosquitoes|last=TenBruggencate|first=Jan|date=March 14, 2018|work=Honolulu Civil Beat|access-date=April 13, 2018|language=en-US}}</ref>


À partir de 2019, [[The Nature Conservancy]] a travaillé en partenariat avec [[Island Conservation]] et le Fish and Wildlife Service pour restaurer la forêt tropicale indigène de l'atoll Palmyra en supprimant les palmiers à noix de coco dominants, C. nucifera, qui, d'après la conservation, sont le résultat d'anciennes plantations de coprah et d'activités militaires. D'autres arbres fournissent un habitat à {{nobr|11 espèces}} d'oiseaux de mer, et la conservation a écrit que leur rétablissement à travers l'atoll encouragerait la croissance des coraux et pourrait atténuer l'impact local d'une élévation du niveau de la mer. En décembre 2019, un demi-million de pousses de cocotiers avaient été supprimées et le suivi de la réponse de l'écosystème avait commencé<ref>{{lien web|url=https://tnc-hawaii-plan.squarespace.com/palmyra-resilience|titre=Palmyra Resilience|date=December 2019|éditeur=The Nature Conservancy|consulté le=30 avril 2020|archive-date=July 28, 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200728054218/https://tnc-hawaii-plan.squarespace.com/palmyra-resilience}}</ref>.
Le suivi post-éradication des rats a mis en lumière un événement de recrutement notable pour le pisonia grandis, une espèce d'arbre dominante qui est importante dans toute la région du Pacifique.<ref>{{cite web |url=https://www.islandconservation.org/study-shows-5000-increase-native-trees-rat-free-palmyra-atoll/ |title=Study Shows 5000% Increase in Native Trees on Rat-free Palmyra Atoll|publisher=Island Conservation|date=July 17, 2018|access-date=May 1, 2020}}</ref>Cependant, cinq ans après l'éradication, on a constaté une multiplication par 13 du recrutement du cocotier Cocos nucifera.<ref name="BossoWolf2018">{{cite journal|last1=Bosso|first1=Luciano|last2=Wolf|first2=Coral A.|last3=Young|first3=Hillary S.|last4=Zilliacus|first4=Kelly M.|last5=Wegmann|first5=Alexander S.|last6=McKown|first6=Matthew|last7=Holmes|first7=Nick D.|last8=Tershy|first8=Bernie R.|last9=Dirzo|first9=Rodolfo|last10=Kropidlowski|first10=Stefan|last11=Croll|first11=Donald A.|url=https://www.islandconservation.org/wp-content/uploads/2018/10/Invasive-rat-eradication-strongly-impacts-plant-recruitment-on-a-tropical-atoll.pdf|title=Invasive rat eradication strongly impacts plant recruitment on a tropical atoll|journal=PLOS ONE|volume=13|issue=7|year=2018|pages=e0200743|issn=1932-6203|doi=10.1371/journal.pone.0200743|pmid=30016347|pmc=6049951|bibcode=2018PLoSO..1300743W|doi-access=free}}</ref>


En 2022, l'[[US Fish and Wildlife Service]] annonce le projet de réintroduire dans l'atoll Palmyra l'espèce ''Todiramphus cinnamominus'' ou [[martin-chasseur cannelle]], espèce endémique de [[Guam]], qui y est éteinte à l'état sauvage à la suite de l'introduction de serpents ''[[Boiga irregularis]]'' dans les années 1950<ref name="Guardian 31102022">Julian Aguon, "On Guam there is no birdsong, you cannot imagine the trauma of a silent island", ''[[The Guardian]]'', 31 octobre 2022 ; [https://www.theguardian.com/world/2022/nov/01/on-guam-there-is-no-birdsong-you-cannot-imagine-the-trauma-of-a-silent-island page consultée le 31 octobre 2022]</ref>.
À partir de 2019, [[The Nature Conservancy]] a travaillé en partenariat avec [[Island Conservation]] et le Fish and Wildlife Service pour restaurer la forêt tropicale indigène de l'atoll de Palmyra en supprimant les palmiers à noix de coco dominants, C. nucifera, qui, d'après la conservation, sont le résultat d'anciennes plantations de coprah et d'activités militaires. D'autres arbres fournissent un habitat à 11 espèces d'oiseaux de mer, et la conservation a écrit que leur rétablissement à travers l'atoll encouragerait la croissance des coraux et pourrait atténuer l'impact local d'une élévation du niveau de la mer. En décembre 2019, un demi-million de pousses de cocotiers avaient été supprimées et le suivi de la réponse de l'écosystème avait commencé.<ref>{{cite web|url=https://tnc-hawaii-plan.squarespace.com/palmyra-resilience|title=Palmyra Resilience|date=December 2019|publisher=The Nature Conservancy|access-date=April 30, 2020|archive-date=July 28, 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200728054218/https://tnc-hawaii-plan.squarespace.com/palmyra-resilience|url-status=dead}}</ref>


Du fait de l'emplacement de l'atoll de Palmyra dans l'océan Pacifique, à un endroit où les courants du sud et du nord se rencontrent, ses plages se jonchent de déchets et de débris. On y retrouve des quantités de bouées d'amarrage et de bouteilles en plastique.<ref>{{cite web |url=https://www.nbcnews.com/feature/on-assignment/assignment-paradise-lost-found-n572216 |title=On Assignment: The Last Best Place On Earth |first=Harry |last=Smith |date=May 12, 2016 |format=Video |work=Dateline NBC |publisher=NBC News |access-date=2018-06-29 }}</ref>
Du fait de l'emplacement de l'atoll Palmyra dans l'océan Pacifique, à un endroit où les courants du sud et du nord se rencontrent, ses plages se jonchent de déchets et de débris. On y retrouve des quantités de bouées d'amarrage et de bouteilles en plastique<ref>{{lien web|url=https://www.nbcnews.com/feature/on-assignment/assignment-paradise-lost-found-n572216 |titre=On Assignment: The Last Best Place On Earth |prénom=Harry |nom=Smith |date=May 12, 2016 |format=Video |site=Dateline NBC |éditeur=NBC News |consulté le=2018-06-29 }}</ref>.


== Notes et références ==
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== Article connexe ==
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Atoll Palmyra
Palmyra Atoll (en)
Carte de l'atoll Palmyra.
Carte de l'atoll Palmyra.
Géographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Archipel Îles de la Ligne
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 5° 53′ 00″ N, 162° 05′ 00″ O
Superficie 3,9 km2
Nombre d'îles env 35
Géologie Atoll
Administration
Statut Réserve naturelle, intégrée au Pacific Remote Islands Marine National Monument

Territoire incorporé non organisé Îles mineures éloignées des États-Unis
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Fuseau horaire UTC-11
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Atoll Palmyra
Atoll Palmyra
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Atoll Palmyra
Atoll Palmyra
Île aux États-Unis

L'atoll Palmyra[1], en anglais Palmyra Atoll, est un atoll de l'océan Pacifique Nord administré par le gouvernement fédéral des États-Unis en tant que territoire incorporé[2] et non organisé. C'est le seul territoire ayant ce double statut. D'une superficie de 12 km2, l'atoll fait partie de l'archipel des îles de la Ligne et se situe à 1 765 km au sud-sud-ouest d'Honolulu (Hawaï). Il fait partie du refuge faunique national de l'Atoll-Palmyra qui fait lui-même partie du Pacific Remote Islands Marine National Monument.

Statut politique[modifier | modifier le code]

Depuis 1959, l'atoll Palmyra est le seul territoire incorporé des États-Unis, ce qui signifie que l'ensemble des dispositions de la Constitution américaine s'appliquent à ce territoire qui est sous la souveraineté américaine de façon inamovible. Toutefois, l'atoll Palmyra étant aussi un territoire non-organisé, aucun acte du Congrès ne spécifie de quelle façon ce territoire devrait être gouverné, ce qui n'est pas essentiel puisque l'atoll est inhabité.

La question du gouvernement de l'atoll Palmyra est en fin de compte purement théorique du fait de l'absence de population permanente et du peu de probabilité qu'il y ait un jour des habitants. L'île Cooper au sein de cet atoll est détenue par The Nature Conservancy et est administrée comme une réserve naturelle. Le reste de l'atoll est une terre fédérale et ses eaux sont sous la juridiction de l'United States Fish and Wildlife Service[3]. Du fait de l'absence de gouvernement local, l'atoll est administré directement depuis Washington par l'office des affaires insulaires dépendant du département de l'intérieur.

Il n'existe aucune activité économique sur l'atoll. La plupart des routes ont été construites durant la Seconde Guerre mondiale. Elles sont maintenant hors d'usage et envahies d'herbes et de buissons. Il subsiste une piste d'atterrissage de 2 000 mètres de long construite par l'US Navy à la même époque.

Histoire[modifier | modifier le code]

Panneau de bienvenue sur l'atoll en juin 2005.

L'atoll Palmyra est aperçu pour la première fois en 1798 par le capitaine américain Edmund Fanning, originaire du Connecticut. Il dirige alors le Betsy en route vers l'Asie. Selon les rapports, Fanning se réveilla à trois reprises la nuit précédente. La troisième fois, il prit cela pour une prémonition et ordonna à son premier matelot de virer de bord. Le matin suivant, le navire reprend son trajet mais au bout d'un mille nautique, il atteint le récif de Palmyra. Sans le changement de direction durant la nuit, il est possible que le navire se serait échoué[4]. Le , le premier Occidental débarqua sur l'atoll en la personne du capitaine Sawle qui dirigeait l'USS Palmyra qui venait de s'échouer sur le récif.

En 1859, l'atoll Palmyra fut revendiqué par les Américains. C'est le Dr Gerrit P. Judd du Josephine qui porta cette déclaration en vertu du Guano Islands Act de 1856. Toutefois, aucune trace de guano ne se trouve sur l'île.

Plage sur l'atoll Palmyra

L'atoll est annexé au Royaume d'Hawaï le , sous le règne du roi Kamehameha IV. Ce dernier confia la mission d'annexion au capitaine Zenas Bent et à Johnson Beswick Wilkinson, deux citoyens d'Hawaï. Tout au long des décennies suivantes, la possession de l'atoll changea de mains à plusieurs reprises. Bent vendit ses droits sur l'île à Wilkinson le et l'atoll fut détenu par Kalama Wilkinson (la veuve de Johnson) jusqu'en 1885. Ce territoire fut ensuite divisé entre les trois héritiers des Wilkinson, dont deux cédèrent immédiatement leurs droits à William Luther Wilcox qui les céda ensuite à la Pacific Navigation Company. En 1897, cette compagnie fut liquidée et ses intérêts vendus d'abord à William Ansel Kinney, puis à Fred Wunderburg[5]. Quant au troisième héritier des Wilkinson, il vendit ses droits à William Ringer qui les revend lui-même au juge Cooper en 1912[6]. Enfin, en 1889, le Britannique Nichols qui dirige le HMS Cormorant proclame la souveraineté britannique sur l'atoll, ignorant la précédente annexion par le royaume d'Hawaï.

Malgré ses divers rebondissements, l'île reste un territoire hawaïen jusqu'à l'annexion de l'archipel par les États-Unis en 1898. L'atoll reste inclus dans le Territoire d'Hawaï lorsque celui-ci fut créé lors de l'annexion. Néanmoins, lors de la transformation du Territoire d'Hawaï en tant que 50e État américain, l'atoll sera exclu de celui-ci. En 1911, un second acte d'annexion de l'atoll par les Américains est proclamé pour mettre définitivement fin aux revendications britanniques. Cet acte du Congrès fait de l'atoll Palmyra l'unique territoire incorporé et non-organisé des États-Unis.

Après une action en justice, le juge Cooper devint l'unique propriétaire de l'atoll et il visita l'île en aux côtés des scientifiques Charles Montague Cooke Jr et Joseph Rock qui publièrent une description scientifique du territoire[7].

Le , Cooper céda la totalité de l'atoll à l'exception de deux îlots à Leslie et Ellen Fullard-Leo. Ces deux personnes créèrent la Palmyra Copra Company chargée d'exploiter les cocotiers de l'atoll. Leurs trois fils, dont l'acteur Leslie Vincent, devinrent ensuite les propriétaires de l'île à l'exception de la période où le territoire fut administré par l'US Navy au cours de la Seconde Guerre mondiale (1940-1945).

Sous la juridiction de l'US Navy[modifier | modifier le code]

Piste d'atterrissage de l'atoll Palmyra.

En 1934, l'atoll Johnston, le récif Kingman et l'atoll Palmyra furent placés sous la juridiction du Département de la Marine des États-Unis. La Marine prit alors le contrôle de l'atoll pour y établir la base aéronavale de l'atoll Palmyra le .

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de la base aéronavale fut détruite et ses matériaux amassés puis brûlés sur l'atoll avant d'être jetés dans le lagon ou laissés sur place dans le cas des explosifs. Après la guerre, la famille Fullard-Leo intenta une action en justice dans le but de récupérer la propriété de l'atoll Palmyra. En effet, le juge Cooper avait légué une partie de ses droits sur l'atoll à cette famille en 1922. La famille Fullard-Leo remporta le procès en 1947 et la famille Cooper conserva la propriété de seulement deux des cinq îles.

Lorsqu'Hawaï fut admise comme 50e État des États-Unis en 1959, l'atoll Palmyra fut explicitement exclu du nouvel État et devint un territoire fédéral incorporé administré par le département de l'intérieur américain[8]. En 1962, le département américain de la défense utilisa l'atoll Palmyra comme site d'observation pour les essais nucléaires en haute altitude au-dessus de l'atoll Johnston.

Conservation et restauration[modifier | modifier le code]

The Nature Conservancy acheta les droits de propriété de la famille Fullard-Leo en l'an 2000 et l'atoll fut reconnu en tant que refuge faunique national l'année suivante. La superficie de cette réserve faunique est de 2 041,27 km2[9] et a été intégrée au Pacific Remote Islands Marine National Monument le [10].

En 2011, le Fish and Wildlife Service, The Nature Conservancy et Island Conservation ont lancé un vaste programme pour éradiquer la horde de rats non-indigènes arrivés à l'atoll Palmyra pendant la Seconde Guerre mondiale. À une époque, on estime que jusqu'à 30 000 rats ont vécu sur l'atoll, se nourrissant des œufs d'oiseaux de mer indigènes et détruisant les jeunes pousses de l'un des plus grands peuplements de pisonia grandis du Pacifique. Les rats ont été éliminés en 2012 ; cependant, 51 spécimens animaux représentant 15 espèces d'oiseaux, de poissons, de reptiles et d'invertébrés ont été recueillis pour analyse résiduelle lors de recherches systématiques ou comme mortalités non ciblées. Des résidus debrodifacoum (substance toxique utilisée pendant le projet) ont été détectés dans la plupart (84,3 %) des échantillons analysés avec des effets sublétaux et à long terme inconnus[11],[12],[13]. L'un des effets secondaires observés est la disparition de la population de moustiques tigres asiatiques de l'île. Il a été déclaré que c'était là la première fois que l'élimination d'une espèce indésirable entraînait l'élimination d'une deuxième espèce indésirable. L'autre espèce de moustique de l'île, le Culex quinquefasciatus, préfère se nourrir sur les oiseaux. Il n'a donc pas été affecté par l'élimination des rats[14],[15].

Le suivi post-éradication des rats a mis en lumière un événement de recrutement notable pour le pisonia grandis, une espèce d'arbre dominante qui est importante dans toute la région du Pacifique[16].Cependant, cinq ans après l'éradication, on a constaté une multiplication par 13 du recrutement du cocotier Cocos nucifera[17].

À partir de 2019, The Nature Conservancy a travaillé en partenariat avec Island Conservation et le Fish and Wildlife Service pour restaurer la forêt tropicale indigène de l'atoll Palmyra en supprimant les palmiers à noix de coco dominants, C. nucifera, qui, d'après la conservation, sont le résultat d'anciennes plantations de coprah et d'activités militaires. D'autres arbres fournissent un habitat à 11 espèces d'oiseaux de mer, et la conservation a écrit que leur rétablissement à travers l'atoll encouragerait la croissance des coraux et pourrait atténuer l'impact local d'une élévation du niveau de la mer. En décembre 2019, un demi-million de pousses de cocotiers avaient été supprimées et le suivi de la réponse de l'écosystème avait commencé[18].

En 2022, l'US Fish and Wildlife Service annonce le projet de réintroduire dans l'atoll Palmyra l'espèce Todiramphus cinnamominus ou martin-chasseur cannelle, espèce endémique de Guam, qui y est éteinte à l'état sauvage à la suite de l'introduction de serpents Boiga irregularis dans les années 1950[19].

Du fait de l'emplacement de l'atoll Palmyra dans l'océan Pacifique, à un endroit où les courants du sud et du nord se rencontrent, ses plages se jonchent de déchets et de débris. On y retrouve des quantités de bouées d'amarrage et de bouteilles en plastique[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 11
  2. (en) « United States Pacific Island Wildlife Refuges », CIA, section Government.
  3. « UNITED STATES PACIFIC ISLAND WILDLIFE REFUGES (TERRITORIES OF THE US) », CIA World FactBook (consulté le )
  4. H.F. Thomas, Premonition of Danger, Connecticut Circle, 1953
  5. « Palmyra Island », The Evening Bulletin, (consulté le )
  6. « Contest Cooper's Claim to Palmyra », The Hawaiian Gazette, (consulté le )
  7. Joseph Rock, « Palmyra Island with a Description of its Flora » in Bulletin no 4, Collège d'Hawaï, avril 1916
  8. « Welcome to Palmyra Atoll National Wildlife Refuge »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Site de l'US Fish & Wildlife Services (consulté le )
  9. (en) « Annual Report of Lands Under Control of the U.S. Fish and Wildlife Service : As of September 30, 2009 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur fws.gov, (consulté le ), p. 28
  10. « Pacific Remote Islands Marine National Monument »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Site de l'US Fish & Wildlife Services, (consulté le )
  11. « Palmyra Atoll Restoration Project », Island Conservation (consulté le )
  12. W.C. Pitt, A.R. Berentsen, S.F. Volker et J.D. Eisemann, « Palmyra Atoll Rainforest Restoration Project: Monitoring Results for the Application of Broadcast of Brodifacoum 25W: Conservation to Eradicate Rats » [archive du ], sur QA-1875 Final Report, Hilo, Hawaii, USDA, APHIS, W, NWRC, (consulté le )
  13. « Native species expected to rebound on rat-free Palmyra Atoll » [archive du ], sur Saipan Tribune, (consulté le )
  14. « Disappearing Mosquitoes Leave Clues About Basic Ecology », Island Conservation, (consulté le )
  15. (en-US) Jan TenBruggencate, « When Rats Were Wiped Out On This Island, So Were The Mosquitoes », Honolulu Civil Beat,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Study Shows 5000% Increase in Native Trees on Rat-free Palmyra Atoll », Island Conservation, (consulté le )
  17. Luciano Bosso, Coral A. Wolf, Hillary S. Young, Kelly M. Zilliacus, Alexander S. Wegmann, Matthew McKown, Nick D. Holmes, Bernie R. Tershy, Rodolfo Dirzo, Stefan Kropidlowski et Donald A. Croll, « Invasive rat eradication strongly impacts plant recruitment on a tropical atoll », PLOS ONE, vol. 13, no 7,‎ , e0200743 (ISSN 1932-6203, PMID 30016347, PMCID 6049951, DOI 10.1371/journal.pone.0200743 Accès libre, Bibcode 2018PLoSO..1300743W, lire en ligne)
  18. « Palmyra Resilience » [archive du ], The Nature Conservancy, (consulté le )
  19. Julian Aguon, "On Guam there is no birdsong, you cannot imagine the trauma of a silent island", The Guardian, 31 octobre 2022 ; page consultée le 31 octobre 2022
  20. Harry Smith, « On Assignment: The Last Best Place On Earth » [vidéo], sur Dateline NBC, NBC News, (consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

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