« Lutte sénégalaise » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Csar62 (discuter | contributions)
m Révocation des modifications de 178.5.164.107 (retour à la dernière version de Bastien Sens-Méyé)
Philasc (discuter | contributions)
→‎Histoire : Espace manquant
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
 
(23 versions intermédiaires par 20 utilisateurs non affichées)
Ligne 8 : Ligne 8 :
|sport=Lutte
|sport=Lutte
|type= Lutte traditionnelle
|type= Lutte traditionnelle
|autre nom=Làmb
|autre nom=Njom<ref name="Zip"/>{{,}}<ref name="Ellis"/>, Làmb
|nation= {{SEN}}
|nation= {{SEN}}
}}
}}


'''La lutte sénégalaise''' (njom en [[sérère (langue)|sérère]]<ref name="Zip">Nauright, John; Zipp, Sarah; ''Routledge Handbook of Global Sport'', Routledge (2020), p. 186, {{ISBN|9781317500476}} [https://books.google.co.uk/books?id=htTHDwAAQBAJ&pg=PT186#v=onepage&q&f=false]</ref>{{,}}<ref name="Ellis">Amdur, Ellis, ''Hidden in Plain Sight: Esoteric Power Training within Japanese Martial Traditions'', ISD LLC (2018), pp. 29, 452, {{ISBN|9781937439507}} [https://books.google.co.uk/books?id=iGjnDwAAQBAJ&pg=PA29#v=onepage&q&f=false]</ref>; làmb en [[wolof (langue)|wolof]]<ref>{{chapitre
La '''lutte sénégalaise''' (''làmb'' en [[wolof (langue)|wolof]]<ref>{{chapitre
| langue=fr
| langue=fr
| prénom1=Papa Samba|nom1=Diop|lien auteur1=Papa Samba Diop
| prénom1=Papa Samba|nom1=Diop|lien auteur1=Papa Samba Diop
Ligne 23 : Ligne 23 :
| passage=328
| passage=328
| isbn=2-296-11508-X|isbn2=978-2-296-11508-8|oclc=690687103|bnf=42164443h
| isbn=2-296-11508-X|isbn2=978-2-296-11508-8|oclc=690687103|bnf=42164443h
}}.</ref>, ''njom'' en [[sérère (langue)|sérère]]) est un sport traditionnel très populaire au [[Sénégal]], tout particulièrement dans les régions du [[Cayor|Cayor and Baol]] et de la [[Casamance]]. On le pratique aussi en [[Gambie]].
}}.</ref>) est un sport traditionnel très populaire au [[Sénégal]], tout particulièrement dans les régions du [[Sine-Saloum]] (chez les [[Sérères]]<ref name="Zip" />{{,}}<ref name="Ellis" />) et de la [[Casamance]] (chez les [[Diolas]]). On le pratique aussi en [[Gambie]].''


Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre aussi la boxe, d'où l'appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire<ref>[http://senegalforlife.wordpress.com/ Sport national, vidéo] sur senegalforlife.wordpress.com</ref>.
Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre aussi la boxe, d'où l'appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire<ref>[http://senegalforlife.wordpress.com/ Sport national, vidéo] sur senegalforlife.wordpress.com</ref>.


En sus de sa dimension sportive, elle intègre une dimension culturelle et folklorique (''bakk''), qui met en œuvre au travers d'animations la [[culture du Sénégal|tradition culturelle sénégalaise]].
En plus de sa dimension sportive, elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk), qui met en œuvre au travers d'animations la [[culture du Sénégal|tradition culturelle sénégalaise]].


Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et de spectateurs<ref>[https://www.afrik.com/tout-savoir-sur-la-lutte-senegalaise « Tout savoir sur la lutte sénégalaise »] – Sur Afrik.com</ref>. Les cachets des lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de [[Franc CFA|FCFA]]. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhèrent à la fédération (Comité national de gestion de la lutte communément appelé CNG) qui est l'organe de gestion de ce sport<ref>[http://www.walf.sn/sports/suite.php?rub=7&id_art=64679 walfadjiri aurore, avec des combats à mains nues : Le drame plane sur l'arène sénégalais]</ref>.
Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et de spectateurs<ref>[https://www.afrik.com/tout-savoir-sur-la-lutte-senegalaise « Tout savoir sur la lutte sénégalaise »] – Sur Afrik.com</ref>. Les cachets des lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de [[Franc CFA|FCFA]] (centaine de milliers d'Euro). Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhèrent à la fédération (Comité national de gestion de la lutte communément appelé CNG) qui est l'organe de gestion de ce sport<ref>[http://www.walf.sn/sports/suite.php?rub=7&id_art=64679 walfadjiri aurore, avec des combats à mains nues : Le drame plane sur l'arène sénégalais]</ref>{{,}}<ref name="BBCFrappe" />.


Au-delà de sa dimension sportive, la lutte sénégalaise ou lutte avec frappes intègre une dimension culturelle et folklorique<ref name="BBCFrappe">{{Article|langue=fr|titre=La lutte avec frappe, une spécialité sénégalaise|périodique=BBC News Afrique|lire en ligne=https://www.bbc.com/afrique/region-47280062|consulté le=2022-04-04|date=18 février 2019}}</ref>. Les lutteurs tentent souvent d'intimider leurs adversaires avec le port de gris-gris ou en adoptant une certaine démarche lorsqu'ils entrent dans l'arène.
==Histoire==

== Histoire ==
[[Image:The match-The Gambia.jpg|thumb|Combats dans un village de [[Gambie]] en 2003.|left]]
[[Image:The match-The Gambia.jpg|thumb|Combats dans un village de [[Gambie]] en 2003.|left]]
[[File:Lutte sénégalaise Bercy 2013 - Mame Balla-Pape Mor Lô - 34.jpg|thumb|Mame Balla contre Pape Mor Lô à [[Paris-Bercy]] en 2013.]]
[[File:Lutte sénégalaise Bercy 2013 - Mame Balla-Pape Mor Lô - 34.jpg|thumb|Mame Balla contre Pape Mor Lô à [[Paris-Bercy]] en 2013.]]
Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulent après la [[saison des pluies]] et opposent les lutteurs de villages environnant dans des championnats appelés ''mbaapat''. C'est le cas dans les régions Wolof du nord du Sénégal, le Njàmbur notamment et au [[Sine-Saloum]] et de la [[Casamance]]. Le vainqueur du tournoi peut gagner et remporter avec lui du bétail, des céréales et d'autres biens en jeu.
Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulent après la [[saison des pluies]] et opposent les lutteurs de villages environnant dans des championnats appelés ''mbaapat''. C'est le cas notamment dans les régions du nord, du [[Sine-Saloum]] chez les [[Sérères]]<ref name="Zip"/>{{,}}<ref name="Ellis"/> et de la [[Casamance]] chez les [[Diolas]]. Le vainqueur du tournoi peut gagner et remporter avec lui du bétail, des céréales et d'autres biens en jeu.


Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteurs aussi.
Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteurs aussi. C'est dans ces compétitions que naissent de grands champions.


De grands noms marquent l'histoire de la lutte sénégalaise : Falaye Baldé, Double Less, Mbaye Gueye (Tigre de Fass), son petit frère [[Moustapha Guèye]], Manga 2 (Roi des Arènes) entre autres.
De grands noms marquent l'histoire de la lutte sénégalaise : Falaye Baldé, Double Less, Mbaye Gueye (Tigre de Fass), son petit frère [[Moustapha Guèye]], Manga 2 (Roi des Arènes) entre autres.
Ligne 42 : Ligne 44 :
Avec l'avènement de Mouhamed Ndao ([[Tyson (lutte)|Tyson]]), la lutte prend son envol pour devenir un sport professionnel avec des cachets de millions de francs et un grand nombre de spectateurs. Aujourd'hui les combats sont de grands événements sportifs mobilisant les médias et l'attention des résidents et de la [[diaspora]].
Avec l'avènement de Mouhamed Ndao ([[Tyson (lutte)|Tyson]]), la lutte prend son envol pour devenir un sport professionnel avec des cachets de millions de francs et un grand nombre de spectateurs. Aujourd'hui les combats sont de grands événements sportifs mobilisant les médias et l'attention des résidents et de la [[diaspora]].


==Rituel==
== Rituel ==
[[Image:Dakar-Marabout.jpg|thumb|upright=0.8|« [[Simb Gaïndé ou la danse du faux lion|Faux lion]] » avant le combat]]
[[Image:Dakar-Marabout.jpg|thumb|upright=0.8|« [[Simb Gaïndé ou la danse du faux lion|Faux lion]] » avant le combat]]
La lutte est auréolée de nombreux rituels mystiques, qui sont autant de chants de bravoure censés galvaniser les lutteurs. Tout cela est suivi par des cérémonies pour conjurer le mauvais sort avant chaque combat. Au-delà de la préparation physique des ''mbër'' (mot wolof désignant les lutteurs), le cortège des marabouts accompagnant les athlètes dans l'arène de la compétition, viennent cristalliser des prières salvatrices censées donner la victoire à son protégé qui arbore des gris-gris (talisman), de même que des prises de bains rituels. Avant chaque affrontement, le bërekat se livre au ''bàkk''<ref>{{chapitre
La lutte est auréolée de nombreux rituels mystiques, qui sont autant de chants de bravoure censés galvaniser les lutteurs. Tout cela est suivi par des cérémonies pour conjurer le mauvais sort avant chaque combat. Au-delà de la préparation physique des ''mbër'' (mot wolof désignant les lutteurs), le cortège des marabouts accompagnant les athlètes dans l'arène de la compétition, viennent cristalliser des prières salvatrices censées donner la victoire à son protégé qui arbore des gris-gris (talisman), de même que des prises de bains rituels. Avant chaque affrontement, le bërekat se livre au ''bàkk''<ref>{{chapitre
| langue=fr
| langue=fr
Ligne 59 : Ligne 61 :
Il convient aussi de clairement distinguer les modalités traditionnelles des diverses formes historiques de la lutte sénégalaise d'avec sa pratique moderne aussi dite "Lutte Africaine". Cette dernière résulte d'un effort d'unification destiné à permettre aux diverses ethnies de se rencontrer au moyen d'un style unifié ; ce style de synthèse est retenu pour les Jeux de la Francophonie (Nice, début {{date-|septembre 2013}}). Ce nouveau style intègre lui aussi un rituel spécifique. Ni cette création d'une lutte moderne, ni les rituels adoptés ne s'opposent aux formes traditionnelles de pratique. Il s'agit d'une harmonisation nouvelle, amplement aidée par la CONFEJES qui a assuré l'édition de deux ouvrages coordonnés par Frédéric Rubio. L'un porte sur les divers styles de lutte et sur les divers lutteurs qui ont conduit le travail pour un premier recueil de donnée sur les luttes africaines. L'autre est un aboutissement permettant de poser les bases d'un style de synthèse permettant d'ouvrir la pratique à l'ensemble des femmes et des hommes et des enfants de toutes les nations.
Il convient aussi de clairement distinguer les modalités traditionnelles des diverses formes historiques de la lutte sénégalaise d'avec sa pratique moderne aussi dite "Lutte Africaine". Cette dernière résulte d'un effort d'unification destiné à permettre aux diverses ethnies de se rencontrer au moyen d'un style unifié ; ce style de synthèse est retenu pour les Jeux de la Francophonie (Nice, début {{date-|septembre 2013}}). Ce nouveau style intègre lui aussi un rituel spécifique. Ni cette création d'une lutte moderne, ni les rituels adoptés ne s'opposent aux formes traditionnelles de pratique. Il s'agit d'une harmonisation nouvelle, amplement aidée par la CONFEJES qui a assuré l'édition de deux ouvrages coordonnés par Frédéric Rubio. L'un porte sur les divers styles de lutte et sur les divers lutteurs qui ont conduit le travail pour un premier recueil de donnée sur les luttes africaines. L'autre est un aboutissement permettant de poser les bases d'un style de synthèse permettant d'ouvrir la pratique à l'ensemble des femmes et des hommes et des enfants de toutes les nations.


==Règles==
== Règles ==
Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est appliqué par trois juges arbitres.
Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est appliqué par trois juges arbitres.


Un combat dure deux fois dix minutes et peut comporter des prolongations<ref name=Bercy/>. Les lutteurs combattent à mains nues et sans aucune protection<ref>[http://taishin-jutsu.com/home/index.php?option=com_myblog&show=lutte-senegalaise-faut-il-render-obligatoire-le-port-de-protections.html&Itemid=80&28dcc5449407caf301bd5331150705df=ccca2ce2b66e689cc0143942c99f7e37 Lutte sénégalaise : Faut-il rendre obligatoire le port de protections?] sur taishin-jutsu.com, consulté le 30/01/2011.</ref>. Le combat se termine dès qu'il y a une chute d'un des lutteurs. On considère qu'il y a chute lorsque la tête, les fesses ou le dos du lutteur touchent le sol ou qu'il y a quatre appuis (deux mains et deux genoux) sur le sol. La victoire peut aussi être attribuée à un lutteur lorsque son adversaire ne présente plus les conditions physiques ou médicales aptes à la lutte.
Un combat dure deux fois dix minutes et peut comporter des prolongations<ref name=Bercy/>. Les lutteurs combattent à mains nues et sans aucune protection<ref>[http://taishin-jutsu.com/home/index.php?option=com_myblog&show=lutte-senegalaise-faut-il-render-obligatoire-le-port-de-protections.html&Itemid=80&28dcc5449407caf301bd5331150705df=ccca2ce2b66e689cc0143942c99f7e37 Lutte sénégalaise : Faut-il rendre obligatoire le port de protections?] sur taishin-jutsu.com, consulté le 30/01/2011.</ref>. Le combat se termine dès qu'il y a une chute d'un des lutteurs. On considère qu'il y a chute lorsque la tête, les fesses ou le dos du lutteur touchent le sol ou qu'il y a quatre appuis (deux mains et deux genoux) sur le sol. La victoire peut aussi être attribuée à un lutteur lorsque son adversaire ne présente plus les conditions physiques ou médicales aptes à la lutte.


==Quelques champions ==
== Quelques champions ==
[[File:Lutte sénégalaise Bercy 2013 - Baboye-Bombardier - 15.jpg|thumb|upright=0.8|[[Baboye]] devant ses potions préparées par les marabouts lors de son combat perdu contre [[Serigne Ousmane Dia|Bombardier]] à [[Paris-Bercy]] en 2013.]]
[[Fichier:Lutte sénégalaise Bercy 2013 - Baboye-Bombardier - 20.jpg|vignette|[[Bombardier (lutteur sénégalais)|Bombardier]] le phénoméne de l'aréne nationale ]]
{{colonnes|taille=|nombre=2|
{{colonnes|taille=|nombre=2|
* Arenas Zacharie, dit «la hyène», de l'écurie des indiens indomptables
* Balla Beye 1 (années 80-90)
* Balla Beye 1 (années 80-90)
*[[Balla Beye 2]] (années 90-2010)
*[[Bala Bèye 2]] (années 90-2010)
*[[Balla Gaye 2]]<ref>[https://www.afrik.com/lutte-senegalaise-balla-gaye-2-humilie-modou-lo « Lutte sénégalaise, Vidéo : Balla Gaye 2 humilie Modou Lô en 5mn45s »] </ref>
*[[Balla Gaye 2]]<ref>[https://www.afrik.com/lutte-senegalaise-balla-gaye-2-humilie-modou-lo « Lutte sénégalaise, Vidéo : Balla Gaye 2 humilie Modou Lô en 5mn45s »] </ref>
* Falaye Baldé (années 60-70)
* Falaye Baldé (années 60-70)
*[[Serigne Ousmane Dia|Bombardier]] (Serigne Ousmane Dia)<ref>[http://www.walf.sn/sports/suite.php?rub=7&id_art=37856 « Gris Bordeaux contre Bombardier le 22 juillet au stade Demba Diop : 95 millions aux deux lutteurs et 155 millions pour l'organisation »] – Article ''[[Wal Fadjri]]'', 19 mai 2007</ref>
*[[Bombardier (lutteur sénégalais)|Bombardier]] (Serigne Ousmane Dia)<ref>[http://www.walf.sn/sports/suite.php?rub=7&id_art=37856 « Gris Bordeaux contre Bombardier le 22 juillet au stade Demba Diop : 95 millions aux deux lutteurs et 155 millions pour l'organisation »] – Article ''[[Wal Fadjri]]'', 19 mai 2007</ref>
* [[Robert Diouf]] (Mohamed Ndiaye) (années 60-70)
* [[Robert Diouf]] (Mohamed Ndiaye) (années 60-70)
* Mbaye Guèye (années 70-80)
* Mbaye Guèye (années 70-80)
Ligne 89 : Ligne 90 :
* Pape Diop, ancien Champion d'Afrique (années 70-80)
* Pape Diop, ancien Champion d'Afrique (années 70-80)
* Mor Fadam (années 80-2000)
* Mor Fadam (années 80-2000)
* Toubabou Dior (années 80-2000)
* [[Bounama Touré]] (Toubabou Dior) (années 80-2000)
* Manga 2 (années 70-80)
* Manga 2 (années 70-80)


}}
}}


==Compétitions==
== Compétitions ==
[[Image:SenegaleseWrestling2.JPG|thumb|Combat au [[stade Demba Diop]] de [[Dakar]].]]
[[Image:SenegaleseWrestling2.JPG|thumb|Combat au [[stade Demba Diop]] de [[Dakar]].]]
Les combats ont lieu tout au long de l'année, généralement le samedi ou le dimanche, notamment dans le [[Stade Demba Diop]]. Les rencontres les plus populaires se déroulent le {{1er}} janvier au [[Stade Léopold-Sédar-Senghor]] de [[Dakar]] et le {{date-|4 avril}}, date anniversaire de l'accession à l'indépendance du [[Sénégal]].
Les combats ont lieu tout au long de l'année, généralement le samedi ou le dimanche, notamment dans le [[Stade Demba Diop]]. Les rencontres les plus populaires se déroulent le {{1er}} janvier au [[Stade Léopold-Sédar-Senghor]] de [[Dakar]] et le {{date-|4 avril}}, date anniversaire de l'accession à l'indépendance du [[Sénégal]].
Ligne 124 : Ligne 125 :
* 2012-2014 [[Balla Gaye 2]]
* 2012-2014 [[Balla Gaye 2]]


* 2014 - 2018 [[Bombardier (lutteur sénégalais)|Bombardier]]
* 2014-2018 [[Bombardier (lutteur sénégalais)|Bombardier]]
* 2018 [[Eumeu Sène|Eumeu Sene]]
* 2018-2019 [[Eumeu Sène|Eumeu Sene]]
* 2019 [[Modou Lo]]
* 2019-Actualité [[Modou Lo]]


== Philatélie ==
== Philatélie ==
[[Albert Decaris]] a créé pour les Postes sénégalaises un [[Timbre postal|timbre]] « Luttes africaines ».
[[Albert Decaris]] a créé pour les Postes sénégalaises un [[Timbre postal|timbre]] « Luttes africaines ».


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 328 : Ligne 329 :
| contenu du premier ouvrage : recueil de données sur diverses luttes du Sénégal et d'Afrique ainsi que leurs traditions
| contenu du premier ouvrage : recueil de données sur diverses luttes du Sénégal et d'Afrique ainsi que leurs traditions
| contenu du second ouvrage : travail de synthèse pour une pédagogie moderne posant les bases d'un style international unifié de lutte africaine
| contenu du second ouvrage : travail de synthèse pour une pédagogie moderne posant les bases d'un style international unifié de lutte africaine
| éditeur=CONFEGES | lieu=Dakar | fin des années 1990 | pages totales= une centaine de page chacun avec textes, illustrations et photos
| éditeur=CONFEGES | lieu=Dakar | fin des années 1990 | pages totales= une centaine de pages chacun avec textes, illustrations et photos


=== Filmographie ===
=== Filmographie ===
Ligne 344 : Ligne 345 :
=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://www.arenebi.com Toute l'actualité de la Lutte sénégalaise]
* [http://www.arenebi.com Toute l'actualité de la Lutte sénégalaise]
* Cheikh Tidiane Wane, Jean-François Robin et Daniel Bouthier, [http://www.fcomte.iufm.fr/ejrieps/ejournal20/Wane%20eJ%2020.pdf « Représentations sociales de la lutte sénégalaise : perspectives d'élaboration de contenus »], eJRIEPS, {{date-|20 avril 2010}}, {{p.|109-132}}
* Cheikh Tidiane Wane, Jean-François Robin et Daniel Bouthier, [http://www.fcomte.iufm.fr/ejrieps/ejournal20/Wane%20eJ%2020.pdf « Représentations sociales de la lutte sénégalaise : perspectives d'élaboration de contenus »], eJRIEPS, {{date-|20 avril 2010}}, {{p.|109-132}}
* {{Ina|CPF04007387|La lutte sénégalaise}}, un extrait de 2 min 14 s sur les 7 min 28 s d'un reportage réalisé pour l'émission télévisée ''[[Les Coulisses de l'exploit]]'' et diffusé par l'[[ORTF]] le {{date-|15 avril 1964}} ; on y voit notamment [[Robert Diouf]]
* {{Ina|CPF04007387|La lutte sénégalaise}}, un extrait de 2 min 14 s sur les 7 min 28 s d'un reportage réalisé pour l'émission télévisée ''[[Les Coulisses de l'exploit]]'' et diffusé par l'[[ORTF]] le {{date-|15 avril 1964}} ; on y voit notamment [[Robert Diouf]]


Ligne 352 : Ligne 353 :
[[Catégorie:Culture sérère]]
[[Catégorie:Culture sérère]]
[[Catégorie:Lutte sénégalaise|*]]
[[Catégorie:Lutte sénégalaise|*]]
[[Catégorie:Lutte africaine]]
[[Catégorie:Art martial d'origine mixte]]
[[Catégorie:Art martial d'origine mixte]]

Dernière version du 16 février 2024 à 03:47

Lutte Sénégalaise
175
Combat lutte sénégalaise. Mame Balla-Pape Mor Lô (Bercy, 2013)
Généralités
Sport Lutte
Autre(s) nom(s) Njom[1],[2], Làmb
Type / Format Lutte traditionnelle
Lieu(x) Drapeau du Sénégal Sénégal

La lutte sénégalaise (njom en sérère[1],[2]; làmb en wolof[3]) est un sport traditionnel très populaire au Sénégal, tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum (chez les Sérères[1],[2]) et de la Casamance (chez les Diolas). On le pratique aussi en Gambie.

Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre aussi la boxe, d'où l'appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire[4].

En plus de sa dimension sportive, elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk), qui met en œuvre au travers d'animations la tradition culturelle sénégalaise.

Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et de spectateurs[5]. Les cachets des lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de FCFA (centaine de milliers d'Euro). Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhèrent à la fédération (Comité national de gestion de la lutte communément appelé CNG) qui est l'organe de gestion de ce sport[6],[7].

Au-delà de sa dimension sportive, la lutte sénégalaise ou lutte avec frappes intègre une dimension culturelle et folklorique[7]. Les lutteurs tentent souvent d'intimider leurs adversaires avec le port de gris-gris ou en adoptant une certaine démarche lorsqu'ils entrent dans l'arène.

Histoire[modifier | modifier le code]

Combats dans un village de Gambie en 2003.
Mame Balla contre Pape Mor Lô à Paris-Bercy en 2013.

Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulent après la saison des pluies et opposent les lutteurs de villages environnant dans des championnats appelés mbaapat. C'est le cas notamment dans les régions du nord, du Sine-Saloum chez les Sérères[1],[2] et de la Casamance chez les Diolas. Le vainqueur du tournoi peut gagner et remporter avec lui du bétail, des céréales et d'autres biens en jeu.

Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteurs aussi. C'est dans ces compétitions que naissent de grands champions.

De grands noms marquent l'histoire de la lutte sénégalaise : Falaye Baldé, Double Less, Mbaye Gueye (Tigre de Fass), son petit frère Moustapha Guèye, Manga 2 (Roi des Arènes) entre autres.

Avec l'avènement de Mouhamed Ndao (Tyson), la lutte prend son envol pour devenir un sport professionnel avec des cachets de millions de francs et un grand nombre de spectateurs. Aujourd'hui les combats sont de grands événements sportifs mobilisant les médias et l'attention des résidents et de la diaspora.

Rituel[modifier | modifier le code]

« Faux lion » avant le combat

La lutte est auréolée de nombreux rituels mystiques, qui sont autant de chants de bravoure censés galvaniser les lutteurs. Tout cela est suivi par des cérémonies pour conjurer le mauvais sort avant chaque combat. Au-delà de la préparation physique des mbër (mot wolof désignant les lutteurs), le cortège des marabouts accompagnant les athlètes dans l'arène de la compétition, viennent cristalliser des prières salvatrices censées donner la victoire à son protégé qui arbore des gris-gris (talisman), de même que des prises de bains rituels. Avant chaque affrontement, le bërekat se livre au bàkk[8]) qui consiste à chanter ses prouesses en vue d'intimider l'adversaire et de séduire son public en dansant au rythme du tam-tam. Chants, également entonnés par les griots et griottes attitrés, qu'on appelle alors « ndawràbbin »[9].

Il convient aussi de clairement distinguer les modalités traditionnelles des diverses formes historiques de la lutte sénégalaise d'avec sa pratique moderne aussi dite "Lutte Africaine". Cette dernière résulte d'un effort d'unification destiné à permettre aux diverses ethnies de se rencontrer au moyen d'un style unifié ; ce style de synthèse est retenu pour les Jeux de la Francophonie (Nice, début ). Ce nouveau style intègre lui aussi un rituel spécifique. Ni cette création d'une lutte moderne, ni les rituels adoptés ne s'opposent aux formes traditionnelles de pratique. Il s'agit d'une harmonisation nouvelle, amplement aidée par la CONFEJES qui a assuré l'édition de deux ouvrages coordonnés par Frédéric Rubio. L'un porte sur les divers styles de lutte et sur les divers lutteurs qui ont conduit le travail pour un premier recueil de donnée sur les luttes africaines. L'autre est un aboutissement permettant de poser les bases d'un style de synthèse permettant d'ouvrir la pratique à l'ensemble des femmes et des hommes et des enfants de toutes les nations.

Règles[modifier | modifier le code]

Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est appliqué par trois juges arbitres.

Un combat dure deux fois dix minutes et peut comporter des prolongations[10]. Les lutteurs combattent à mains nues et sans aucune protection[11]. Le combat se termine dès qu'il y a une chute d'un des lutteurs. On considère qu'il y a chute lorsque la tête, les fesses ou le dos du lutteur touchent le sol ou qu'il y a quatre appuis (deux mains et deux genoux) sur le sol. La victoire peut aussi être attribuée à un lutteur lorsque son adversaire ne présente plus les conditions physiques ou médicales aptes à la lutte.

Quelques champions[modifier | modifier le code]

Bombardier le phénoméne de l'aréne nationale


Compétitions[modifier | modifier le code]

Combat au stade Demba Diop de Dakar.

Les combats ont lieu tout au long de l'année, généralement le samedi ou le dimanche, notamment dans le Stade Demba Diop. Les rencontres les plus populaires se déroulent le 1er janvier au Stade Léopold-Sédar-Senghor de Dakar et le , date anniversaire de l'accession à l'indépendance du Sénégal.

Roi des Arènes[modifier | modifier le code]

En 1986 la fédération de lutte sénégalaise a organisé une compétition avec pour enjeu le titre officiel de roi des arènes.

La finale avait vu la victoire de Manga 2 sur Mor Fadam.

Le titre impliquait des obligations, notamment celle d'être défendu au moins trois fois par saison.

Manga 2 l'a ainsi défendu jusqu'à sa première retraite en 1990.

Par la suite aucune organisation étatique n'a plus attribué ce titre.

À son retour en compétition Manga 2 a continué à se prévaloir du titre. Cependant sa valeur n'était qu'officieuse.

On peut néanmoins voir un certain consensus au sein des amateurs de lutte et de la presse pour donner une valeur à ce titre.

  • 1986-1999 Manga 2

Philatélie[modifier | modifier le code]

Albert Decaris a créé pour les Postes sénégalaises un timbre « Luttes africaines ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Nauright, John; Zipp, Sarah; Routledge Handbook of Global Sport, Routledge (2020), p. 186, (ISBN 9781317500476) [1]
  2. a b c et d Amdur, Ellis, Hidden in Plain Sight: Esoteric Power Training within Japanese Martial Traditions, ISD LLC (2018), pp. 29, 452, (ISBN 9781937439507) [2]
  3. Papa Samba Diop, « Lamb, laamb, lambe, lamba », dans Glossaire du roman sénégalais, Paris, L'Harmattan, , 752 p. (ISBN 2-296-11508-X et 978-2-296-11508-8, OCLC 690687103, BNF 42164443), p. 328.
  4. Sport national, vidéo sur senegalforlife.wordpress.com
  5. « Tout savoir sur la lutte sénégalaise » – Sur Afrik.com
  6. walfadjiri aurore, avec des combats à mains nues : Le drame plane sur l'arène sénégalais
  7. a et b « La lutte avec frappe, une spécialité sénégalaise », BBC News Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Papa Samba Diop, « Back, bakk, bakke », dans Glossaire du roman sénégalais, Paris, L'Harmattan, , 752 p. (ISBN 2-296-11508-X et 978-2-296-11508-8, OCLC 690687103, BNF 42164443), p. 52.
  9. Tout savoir sur la lutte sénégalaise sur dgaye.wordpress.com
  10. « Dossier de presse du gala de lutte sénégalaise à Paris Bercy », (consulté le )
  11. Lutte sénégalaise : Faut-il rendre obligatoire le port de protections? sur taishin-jutsu.com, consulté le 30/01/2011.
  12. « Lutte sénégalaise, Vidéo : Balla Gaye 2 humilie Modou Lô en 5mn45s »
  13. « Gris Bordeaux contre Bombardier le 22 juillet au stade Demba Diop : 95 millions aux deux lutteurs et 155 millions pour l'organisation » – Article Wal Fadjri, 19 mai 2007
  14. « Yékini, la légende vivante de la lutte sénégalaise. Le lutteur invaincu depuis neuf ans » – Interview réalisée par David Cadasse le 17 février 2006
  15. « Le lutteur le plus populaire du Sénégal » - Site Officiel de Modou kharagne LO
  16. Dorothée Thiénot, « La lutte sénégalaise dans l'arène politique », Le Monde, sport et forme,‎ , p. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

| contenu du premier ouvrage : recueil de données sur diverses luttes du Sénégal et d'Afrique ainsi que leurs traditions | contenu du second ouvrage : travail de synthèse pour une pédagogie moderne posant les bases d'un style international unifié de lutte africaine | éditeur=CONFEGES | lieu=Dakar | fin des années 1990 | pages totales= une centaine de pages chacun avec textes, illustrations et photos

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]