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La '''[[calligraphie]] extrême-orientale''', {{chinois|t=書法|s=书法|p='''shūfǎ'''|l=méthode, art d'écrire}} ; en coréen '''seoye''' [[hanja]] : {{lang|ko-Hani|書藝}}, [[hangeul]] : {{lang|ko|서예}} (''art d'écrire''), en japonais {{japonais|'''shodō'''|書道||voie de l'écriture}}, désigne l'ensemble des [[art]]s de la [[calligraphie]] des [[Sinogramme|caractères chinois han]].
La '''[[calligraphie]] extrême-orientale''', {{chinois|t=書法|s=书法|p=''shūfǎ''|l=méthode, art d'écrire}} ; en coréen ''seoye'' [[hanja]] : {{lang|ko-Hani|書藝}} ; [[hangeul]] : {{lang|ko|서예}} (« art d'écrire »), en japonais : {{japonais|''shodō''|書道||« voie de l'écriture »}}, désigne l'ensemble des [[art]]s de la [[calligraphie]] des [[Sinogramme|caractères chinois han]].


En coréen, il désigne également la calligraphie des [[hangeul]], typiquement coréens, probablement extraits de l'[[écriture phagspa]] tibeto-mongole de la [[Dynastie Yuan]].
En japonais, il désigne également la calligraphie des [[kana]]s, syllabaires typiquement japonais<ref>Yuuko Suzuki, ''Calligraphie japonaise'', éditions Fleurus, 2003, pages 6 à 11.</ref> extraits des caractères chinois. Quels que soient les styles et la démarche propres à l'artiste, la calligraphie est un art de l'écriture, que ce soit d'une langue ou d'une écriture abstraite (voir [[Calligraphie]]).


En coréen, la calligraphie concerne également l'écriture [[hangeul]].
En japonais, il désigne également la calligraphie des [[kana]], syllabaires typiquement japonais<ref> Yuuko Suzuki, Calligraphie japonaise, éditions Fleurus, 2003, pages 6 à 11</ref> extraits des caractères chinois. Quels que soient les styles et la démarche propres à l'artiste, la calligraphie est un art de l'écriture, que ce soit d'une langue ou d'une écriture abstraite (voir [[Calligraphie]]).


Toujours en Extrême-Orient, les peuples [[Mongols]] et [[Toungouses]], présents en [[Mongolie]], [[Chine]] et [[Russie]] (partie [[sibérie]]nne (mais aussi Europe avec les [[Kalmouks]]), utilisent la calligraphie de l'[[Alphabet ouïghour|écriture ouïghoure]], quasi systématiquement en Chine et plus marginalement en Mongolie et en Russie, tandis que dans ces derniers pays, la calligraphie de l'[[alphabet cyrillique]] est davantage utilisé.
En vietnamien…


Les [[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|Aïnous]], présents à [[Sakhaline]] et dans les [[îles Kouriles]], en Russie, ou encore à [[Hokkaidō]], au nord du Japon, utilisent quant à eux le cyrillique en Russie et le syllabaire kana japonais dans leur partie japonaise.
Toujours en extrême-orient, Les peuples [[Mongols]] et [[Toungouses]], présents en [[Mongolie]], [[Chine]] et [[Russie]] (partie [[Sibérie|sibérienne]] (mais aussi Europe avec les [[Kalmouks]]), utilisent la calligraphie de l'[[écriture ouïghoure]], quasi-systématiquement en Chine et plus marginalement en Mongolie et Russie, tandis que dans ces derniers pays, la calligraphie de l'[[alphabet cyrillique]] est d'avantage utilisé.


Les différents types de calligraphies sont généralement liés à des écoles, qui enseignent l'art de faire de beaux caractères dans un type d'écriture existant, avec un certain style, ou bien dans les formes contemporaines dans un mélange d'écritures, voire dans une langue inexistante sous forme abstraite, pour conserver l'essence de la calligraphie, la beauté du geste, du caractère et ou de l'écriture dans son ensemble. Quelle que soit l'origine sur la planète, la calligraphie, à l'instar de la peinture et d'autres arts plastiques, demande l'utilisation de l'ensemble du corps pour s’exprimer pleinement.
Les [[ainous]] présents à [[Sakhaline]] et dans les [[Îles Kouriles]] en Russie ou encore à [[Hokkaidō]], au Nord du Japon utilisent quant à eux le cyrillique en Russie et le syllabaire kana japonais dans leur partie japonaise.

Les différents types de calligraphies sont généralement liés à des écoles, qui enseignent l'art de faire de beaux caractères dans un type d'écriture existant, avec un certain style, ou bien dans les formes contemporaines dans un mélange d'écritures, voir dans une langue inexistante sous forme abstraite, pour conserver l'essence de la calligraphie, la beauté du geste, du caractère et ou de l'écriture dans son ensemble. Quel que soit l'origine sur la planète, la calligraphie, à l'instar de la peinture et d'autres arts plastiques, demande l'utilisation de l'ensemble du corps pour s’exprimer pleinement.


== Éléments techniques ==
== Éléments techniques ==


=== Outils et nomenclature ===
=== Outils et nomenclature ===
{{article détaillé|Quatre trésors du lettré}}
[[Fichier:Byodoin calligrapher.jpg|thumb|left|Calligraphie par un moine du [[Byōdō-in]] au Japon.]]
[[Fichier:Byodoin calligrapher.jpg|vignette|gauche|Calligraphie par un moine du [[Byōdō-in]] au Japon.]]
La calligraphie extrême-orientale s'est forgée avec ses outils de base que sont l'[[encre de Chine]] (voir aussi : [[encre#Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.|encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine]]), la pierre à encre, le [[pinceau de calligraphie]], la surface-support : [[bambou]] (à l'intérieur de lattes de bambou fendu) et [[soie]] (soie grège), puis [[papier#Antiquité|papier]] (voir aussi [[papier de Chine]], [[papier de riz]] et [[papier de soie]]).
La calligraphie extrême-orientale s'est forgée avec ses outils de base que sont l'[[encre de Chine]] (voir aussi : [[encre#Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.|encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine]]), la [[pierre à encre]], la [[verseuse]], le [[pinceau de calligraphie]], la surface-support : [[bambou]] (à l'intérieur de lattes de bambou fendu) et [[soie]] (soie grège), puis [[papier#Antiquité|papier]] (voir aussi [[papier de Chine]], [[papier de riz]] et [[papier de soie]]).


Les contraintes techniques et le passage du temps ont produit différentes évolutions et styles calligraphiques majeurs : Oracle ({{CJKV|s=甲骨文|p=jiǎgǔwén}}), Bronze ({{CJKV|c=金文|p=jīnwén}}), Sceau ({{CJKV|s=篆文|p=Zhuànwén}} (Grand Sceau ({{CJKV|c=大篆|p=dàzhuàn}} puis unifiés en Petit Sceau ({{CJKV|c=小篆|p=xiǎozhuàn}})), Scribe ({{CJKV|t=隸書|s=隶书|p=Lìshū}}), Régulier ({{CJKV|t=楷書|s=楷书|p=Kǎishū}}), Semi-Cursif ({{CJKV|t=行書|s=行书|p=xíngshū}}), et Cursif ({{CJKV|s=草書|p=Cǎoshū}}) (« calligraphie en herbe », parfois traduit par « cursive folle »). Les traces de ces « différents styles historiques » sont plus ou moins bien conservées selon les époques et les supports employés alors, le papier et l'encre résistant mal au temps.
Les contraintes techniques et le passage du temps ont produit différentes évolutions et styles calligraphiques majeurs : [[Écriture ossécaille|Oracle]] ({{CJKV|s=甲骨文|p=jiǎgǔwén}}), [[Style bronze|Bronze]] ({{CJKV|c=金文|p=jīnwén}}), Sceau ({{CJKV|s=篆文|p=zhuànwén}}) [[Style grand sceau|Grand Sceau]] ({{CJKV|c=大篆|p=dàzhuàn}}) puis unifiés en [[Style petit sceau|Petit Sceau]] ({{CJKV|c=小篆|p=xiǎozhuàn}}), [[Écriture des clercs|Scribe]] ({{CJKV|t=隸書|s=隶书|p=lìshū}}), [[Style régulier|régulier]] ({{CJKV|t=楷書|s=楷书|p=kǎishū}}), [[Écriture semi-cursive chinoise|semi-cursif]] ou courant ({{CJKV|t=行書|s=行书|p=xíngshū}}), et [[Écriture cursive chinoise|cursif]] ({{CJKV|s=草書|p=cǎoshū}}) (« calligraphie en herbe », parfois traduit par « cursive folle »). Les traces de ces différents styles historiques sont plus ou moins bien conservées selon les époques et les supports employés alors, le papier et l'encre résistant mal au temps.


=== Antiquité ===
=== Antiquité ===
Ainsi, bien que l'écriture de ces caractères semble toujours s'être faite d'abord à l'encre, l'époque des inventions remontant à la Chine archaïque (pré-impériale) et principalement connues par les gravures de caractères sur carapaces de tortues, c'est le style Oracle (p:jiǎgǔwén), et les Vases rituels de bronzes gravés de caractères, c'est le style Bronze (p:jīnwén).
Ainsi, bien que l'écriture de ces caractères semble toujours s'être faite d'abord à l'encre, l'époque des inventions remontant à la Chine archaïque (pré-impériale) et principalement connues par les gravures de caractères sur carapaces de tortues, c'est le style Oracle (p:''jiǎgǔwén''), et les vases rituels de bronzes gravés de caractères, c'est le style Bronze (p:''jīnwén'').


=== Chine impériale ===
=== Chine impériale ===
[[Fichier:Vietchu.jpg|thumb|left|Calligraphie au Viêt Nam]]
[[Fichier:Vietchu.jpg|vignette|gauche|Calligraphie au Viêt Nam]]
L'époque des grandes innovations englobe les [[dynastie Qin|dynasties Qin]] ([[-221]];[[-206]]) et [[dynastie Han|Han]] ([[-206]];+[[220]]). L'époque des premiers empires est surtout connue par les gravures sur stèles, c'est le style Petit Sceau (p:Xiǎozhuàn), et par quelques soieries. Les styles postérieurs (époque médiévale chinoise) ayant laissé de nombreuses stèles ainsi que de nombreux papiers et soieries témoignant des styles Scribe (p:Lìshū), Régulier (p:Kǎishū), Semi-Cursif (p:Xíngshū), et Cursif (p:Cǎoshū). La clarté des styles Scribe, puis Régulier, les a destinés aux usages officiels, tandis que les rapides et efficaces styles Semi-Cursif et Cursif étaient employés pour les usages privés ou pour des jeux artistiques. Aussi, à la fin des Han (+[[220]]) les styles calligraphiques majeurs étaient déjà établis, sauf le Régulier, plus tardif. La pratique calligraphique se concentre dès lors sur ces styles majeurs, tandis que les artistes se donnaient plus de liberté.
L'époque des grandes innovations englobe les [[dynastie Qin|dynasties Qin]] ([[-221]] ; [[-206]]) et [[dynastie Han|Han]] ([[-206]] ; + [[220]]). L'époque des premiers empires est surtout connue par les gravures sur stèles, c'est le style Petit Sceau (p:''xiǎozhuàn''), et par quelques soieries. Les styles postérieurs (époque médiévale chinoise) ayant laissé de nombreuses stèles ainsi que de nombreux papiers et soieries témoignant des styles Scribe (p:''lìshū''), Régulier (p:''kǎishū''), Semi-Cursif (p:''xíngshū''), et Cursif (p:''cǎoshū''). La clarté des styles Scribe, puis Régulier, les a destinés aux usages officiels, tandis que les rapides et efficaces styles Semi-Cursif et Cursif étaient employés pour les usages privés ou pour des jeux artistiques. Aussi, à la fin des Han (+ [[220]]), les styles calligraphiques majeurs étaient déjà établis, sauf le Régulier, plus tardif. La pratique calligraphique se concentre dès lors sur ces styles majeurs, tandis que les artistes se donnaient plus de liberté.


Suit l'époque de la diffusion de ces pratiques d'écritures aux régions limitrophes que représentaient le nord de la Chine, la proto-Corée, les Oasis du Tarim lors des 500 premières années de l'ère chrétienne. Suivirent le Japon médiéval montant, les peuples de Mandchourie, ceux des steppes, ceux du plateau tibétain (vers [[640]]) et ceux du Viêt Nam qui acquirent un usage au moins temporaire des caractères chinois et de la pratique calligraphique. Sortent ici du lot les pratiques variantes japonaises et coréennes encore vivantes aujourd'hui.
Suit l'époque de la diffusion de ces pratiques d'écritures aux régions limitrophes que représentaient le nord de la Chine, la proto-Corée, les [[Bassin du Tarim|oasis du Tarim]] lors des 500 premières années de l'ère chrétienne. Suivirent le Japon médiéval montant, les peuples de Mandchourie, ceux des steppes, ceux du plateau tibétain (vers [[640]]) et ceux du Viêt Nam qui acquirent un usage au moins temporaire des caractères chinois et de la pratique calligraphique. Sortent ici du lot les pratiques variantes japonaises et coréennes encore vivantes aujourd'hui.


=== Monde chinois moderne ===
=== Monde chinois moderne ===
[[Image:Chinesecalligraphywater1.jpg|vignette|calligraphie à l'eau telle que pratiquée dans les parcs, en Chine, de nos jours]]
Dans le [[Monde chinois]] (pays écrivant ou ayant écrit en chinois) moderne, une distinction se fait selon les aires culturelles. Chaque région a trouvé sa voie pour s'adapter aux contraintes des nouveaux outils, que ce soit pour l'impression, l'apprentissage de la prononciation des caractères, l'utilisation d'internet, etc.). Aux nouvelles formes d'écritures sont associées de nouvelles formes de calligraphies, mélangeant parfois plusieurs de ces graphies.
Dans le [[monde chinois]] (les pays écrivant ou ayant écrit en chinois) moderne, une distinction se fait selon les aires culturelles. Chaque région a trouvé sa voie pour s'adapter aux contraintes des nouveaux outils, que ce soit pour l'impression, l'apprentissage de la prononciation des caractères, l'utilisation d'internet, etc.). Aux nouvelles formes d'écritures sont associées de nouvelles formes de calligraphies, mélangeant parfois plusieurs de ces graphies.


La calligraphie à l'eau s'est développée dans les parcs publics en Chine. Des longs pinceaux sont utilisés. Ils sont trempés dans des seaux d'eau et la calligraphie est exécutée sur les pavés du parc. Elle s'évapore en séchant après quelques minutes.
==== Évolution des écritures imprimées, électroniques et manuscrites ====
[[Fichier:Korean calligraphy-Hangul-01.jpg|thumb|left|Calligraphie de l'écriture [[hangul]] en Corée]]
À Taïwan, Hong Kong, Macao, Singapour et chez certains Chinois d'outre-mer la tradition de l'écriture où les signes sont tracés en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche se poursuit encore largement. Les ouvrages anciens sont donc, pour ces Chinois d'une lecture aisée puisque la langue n'a fait que s'enrichir des concepts modernes et de modernisation de la typographie, le fond restant identique depuis l'Antiquité. Sur internet par contre, l'écriture des sites web ou des différents logiciels est quasi-totalement écrite de gauche à droite puis de haut en bas. L'écriture manuscrite y est également souvent faite de gauche à droite puis de haut en bas. L'apprentissage de la prononciation se fait à l'aide des [[zhuyin]] (également appelés bopomofo), motifs découpés dans les caractères chinois.


==== Évolution des écritures imprimées, électroniques et manuscrites ====
En [[République populaire de Chine]] par contre, on a généralisé les signes de gauche à droite et à l'horizontale. Seuls les textes anciens et certains ouvrages d'érudition y sont encore imprimés à l'ancienne, suivant en cela la règle qui continue toujours à s'appliquer, où que l'on soit, en calligraphie. Dans les journaux les deux formules sont combinées. L'apprentissage de la prononciation ne se fait plus avec des caractères dérivés des caractères chinois (comme c'est encore le cas dans les aires du monde chinois utilisant encore l'écriture chinoise traditionnelle), mais du pinyin en [[minuscule caroline]].
[[Fichier:Korean calligraphy-Hangul-01.jpg|vignette|gauche|Calligraphie de l'écriture [[hangeul]] en Corée]]
À Taïwan, Hong Kong, Macao, Singapour et chez certains Chinois d'outre-mer, la tradition de l'écriture où les signes sont tracés en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche se poursuit encore largement. Les ouvrages anciens sont donc, pour ces Chinois, d'une lecture aisée puisque la langue n'a fait que s'enrichir des concepts modernes et de modernisation de la typographie, le fond restant identique depuis l'Antiquité. Sur internet par contre, l'écriture des sites web ou des différents logiciels est quasi totalement écrite de gauche à droite puis de haut en bas. L'écriture manuscrite y est également souvent faite de gauche à droite puis de haut en bas. L'apprentissage de la prononciation se fait à l'aide des [[zhuyin]] (également appelés bopomofo), motifs découpés dans les caractères chinois.


En [[République populaire de Chine]] par contre, on a généralisé les signes de gauche à droite et à l'horizontale. Seuls les textes anciens et certains ouvrages d'érudition y sont encore imprimés à l'ancienne, suivant en cela la règle qui continue toujours à s'appliquer, où que l'on soit, en calligraphie. Dans les journaux, les deux formules sont combinées. L'apprentissage de la prononciation ne se fait plus avec des caractères dérivés des caractères chinois (comme c'est encore le cas dans les aires du monde chinois utilisant encore l'écriture chinoise traditionnelle), mais du [[Hanyu pinyin|pinyin]] en [[minuscule caroline]].
La Corée, sous l'influence de l'imprimerie à caractères mobiles, inventée en Chine puis améliorée en Corée, a commencé à changer de système d'écriture pour le [[hangul]], où chaque caractère représente une syllabe et est lui-même composé de caractères représentant des phonèmes. Cette écriture a majoritairement remplacé les hanja (caractères chinois han) au {{s-|XX|e}}. On retrouve cependant toujours des hanja, lorsqu'il s'agit de fêtes religieuses ou de traditions populaires. L'écriture étant phonétique, il n'y a plus besoin de caractères pour l'apprentissage de la prononciation.

La Corée, sous l'influence de l'imprimerie à caractères mobiles, inventée en Chine puis améliorée en Corée, a commencé à changer de système d'écriture pour le [[hangeul]], où chaque caractère représente une syllabe et est lui-même composé de caractères représentant des phonèmes. Cette écriture a majoritairement remplacé les ''hanja'' (caractères chinois ''han'') au {{s-|XX}}. On retrouve cependant toujours des ''hanja'', lorsqu'il s'agit de fêtes religieuses ou de traditions populaires. L'écriture étant phonétique, il n'y a plus besoin de caractères pour l'apprentissage de la prononciation.


Au Viêt Nam, où l'utilisation courante des sinogrammes a été définitivement remplacée par la [[minuscule caroline]], on ne trouve les caractères chinois calligraphiés que dans les lieux de culte. Comme pour le coréen, cette écriture étant purement phonétique, il n'y a plus d'écriture spécifique à l'apprentissage à la prononciation des caractères. La calligraphie dite latine, peut donc être utilisée pour calligraphier le vietnamien.
Au Viêt Nam, où l'utilisation courante des sinogrammes a été définitivement remplacée par la [[minuscule caroline]], on ne trouve les caractères chinois calligraphiés que dans les lieux de culte. Comme pour le coréen, cette écriture étant purement phonétique, il n'y a plus d'écriture spécifique à l'apprentissage à la prononciation des caractères. La calligraphie dite latine, peut donc être utilisée pour calligraphier le vietnamien.


Au Japon, qui mélange caractères traditionnels ou simplifiés chinois (les deux étant appelés [[kanji]]), et deux graphies ([[hiragana]] pour les mots locaux et [[katakana]] pour les mots étrangers) typiquement japonaises appelés ensemble [[kana]], on continue, dans les livres, à écrire de haut en bas, alors que sur les sites web et en général sur internet, à l'horizontal, de gauche à droite. Contrairement aux Chinois de plus de 40 ans, ou Taïwanais, Hongkongais, Macanais, Singapouriens, la majorité des Japonais d'aujourd'hui ne peuvent plus décoder les textes des estampes de l'époque d'[[Hiroshige]], où les caractères typiquement japonais (kana) étaient très rares. Aujourd'hui, pour apprendre la prononciation des caractères chinois, les Japonais utilisent les [[furigana]]s, kanji surmontés de kanas.
Au Japon, qui mélange caractères traditionnels ou simplifiés chinois (les deux étant appelés [[kanji]]s), et deux graphies ([[hiragana]] pour les mots locaux et [[katakana]] pour les mots étrangers) typiquement japonaises appelés ensemble [[kana]]s, on continue dans les livres à écrire de haut en bas, alors que sur les sites web et en général sur internet, à l'horizontale, de gauche à droite. Contrairement aux Chinois de plus de 40 ans, ou Taïwanais, Hongkongais, Macanais, Singapouriens, la majorité des Japonais d'aujourd'hui ne peuvent plus décoder les textes des estampes de l'époque d'[[Hiroshige]], où les caractères typiquement japonais (kanas) étaient très rares. Aujourd'hui, pour apprendre la prononciation des caractères chinois, les Japonais utilisent les ''[[furigana]]s'', kanjis surmontés de kanas.


Il arrive parfois d'avoir en Corée ou au Japon, des textes en chinois à usage décoratif, mais n'ayant aucun sens, les lecteurs n'étant majoritairement plus capables de décoder que quelques-uns de ces caractères (des dizaines en Corée, quelques milliers au Japon).
Il arrive parfois d'avoir en Corée ou au Japon, des textes en chinois à usage décoratif, mais n'ayant aucun sens, les lecteurs n'étant majoritairement plus capables de décoder que quelques-uns de ces caractères (des dizaines en Corée, quelques milliers au Japon).


=== Les différents types d'écriture en République populaire de Chine ===
=== Types d'écriture en République populaire de Chine ===
[[Fichier:Dongba oracle calligraphiant.jpg|thumb|Oracle Dongba calligraphiant en [[écriture Dongba]] à [[Lijiang]], [[Chine]]]]
[[Fichier:Dongba oracle calligraphiant.jpg|vignette|Oracle dongba calligraphiant en [[écriture dongba]] à [[Lijiang]], [[Chine]]]]
[[Image:Mongolia letter of independence 1912 p3.png|vignette|Lettre de prise de l'indépendance à la [[Chine]] de la [[Mongolie-Extérieure]] en 1912, à la suite du ''[[Soulèvement de Wuchang]]''.]]
Il faut savoir que la République populaire de Chine comporte de nombreuses écritures, que ce soit dans les régions autonomes :
Il faut savoir que la République populaire de Chine comporte de nombreuses écritures, que ce soit dans les régions autonomes :
* [[Région autonome de Mongolie-intérieure|Mongolie]] ([[mongol bichig|écriture mongole]] dérivée de l'[[alphabet ouïghour]], lui même dérivée du [[sogdien]]), la calligraphie utilise traditionnellement un pinceau, mais également le stylo aujourd'hui.
* [[Région autonome de Mongolie-intérieure|Mongolie]] ([[mongol bichig|écriture mongole]] dérivée de l'[[alphabet ouïghour]], lui-même dérivée du [[sogdien]]), la calligraphie utilise traditionnellement un pinceau, mais également le stylo aujourd'hui.
* [[Région autonome du Tibet|Tibet]] ([[alphasyllabaire tibétain]], dérivé d'une écriture indienne, elles mêmes dérivées du [[Brahmi]])
* [[Région autonome du Tibet|Tibet]] ([[alphasyllabaire tibétain]], dérivé d'une écriture indienne, elles-mêmes dérivées du [[brahmi]]).
* [[Région autonome du Xinjiang|Xinjiang]] (Différentes écritures dont l'[[alphabet arabo-persan]] adaptée aux [[langues turques]] (notamment [[ouïghour]], [[kazakh]] ou au langues persanes (notamment [[tadjik]]), la calligraphie utilise un [[calame]] ou une [[plume]].
* [[Région autonome du Xinjiang|Xinjiang]] (différentes écritures dont l'[[alphabet arabo-persan]] adaptées aux [[langues turques]] (notamment [[ouïghour]], [[kazakh]] ou au langues persanes (notamment [[tadjik]]), la calligraphie utilise un [[calame]] ou une [[plume]].


Mais en dehors de ces plus grandes minorités, il existe également d'autres écritures dans des districts autonomes, avec par exemple :
Mais en dehors de ces plus grandes minorités, il existe également d'autres écritures dans des districts autonomes, avec par exemple :
* Le [[Mandchou]] et l'[[Evenk]] (dérivé de l'écriture mongole) dans le Nord-Est de la Chine (région parfois appelée Mandchourie), deux [[langues toungouses]].
* Le [[mandchou]] et l'[[evenki]] ou le [[xibe]] (dérivé de l'écriture mongole) dans le nord-est de la Chine (région parfois appelée Mandchourie), deux [[langues toungouses]].
* Le [[hangeul]] coréen par la minorité Chaoxian, près de la [[Corée]].
* Le [[hangeul]] coréen par la minorité Chaoxian, près de la [[Corée]]. Il est probablement dérivé de l'[[écriture phagpa]], qui est un dérivé au {{S|XIII}} de l'alpha-syllabaire tibétain pour la langue mongole, sous la [[dynastie Yuan]], mongole, de Chine.


La province du [[Yunnan]], par exemple, située entre [[Birmanie]], [[Laos]], [[Viêt Nam]],[[plateau du Tibet]], provinces du [[Sichuan]] et région autonome du [[Guangxi]], est la province comportant le plus de minorités en Chine avec également différentes écritures.
La province du [[Yunnan]], par exemple, située entre la [[Birmanie]], le [[Laos]], le [[Viêt Nam]], le [[plateau du Tibet]], les provinces du [[Sichuan]] et la région autonome du [[Guangxi]], est la province comportant le plus de minorités en Chine avec également différentes écritures.
* [[Dai (ethnie)|Daizu]], d'origine thaï, dans le Sud à [[Xishuangbanna]] utilise l'écriture [[tai lü]], une écriture locale proche des écritures de minorités thaï.
* L'ethnie [[Dai (ethnie)|Daizu]], d'origine thaï, dans le sud à [[Xishuangbanna]], utilise l'écriture [[tai lü]], une écriture locale proche des écritures de minorités thaï.
* Les [[Naxi]] et [[Moso]], dans le Nord, minorités dont la culture conserve des religions tibétaines pré-bouddhiques, animistes, proche du [[Bön]], et qui écrivent en [[Dongba]], la plus ancienne écriture purement pictographique au monde. Elle est calligraphiée en utilisant le [[calame]].
* Les [[Naxi]] et les [[Moso]], dans le Nord, minorités dont la culture conserve des religions tibétaines pré-bouddhiques, animistes, proche du [[Bön]], et qui écrivent en [[dongba]], la plus ancienne écriture purement pictographique au monde. Elle est calligraphiée en utilisant le [[calame]].
* Une minorité de culture tibétaine dans la [[préfecture autonome tibétaine de Dêqên]].
* Une minorité de [[culture tibétaine]] dans la [[préfecture autonome tibétaine de Dêqên]].


Il existe également des écritures han différentes, dans certaines autres aires géographiques, toutes ces écritures ont tout naturellement une calligraphie propre, avec des outils propres. Les [[Hui (ethnie)|Hui]] par exemple utilisent un alphabet proche de celui des Ouïgours.
Il existe également des écritures han différentes, dans certaines autres aires géographiques, toutes ces écritures ont tout naturellement une calligraphie propre, avec des outils propres. Les [[Hui (ethnie)|Hui]] par exemple utilisent un alphabet proche de celui des Ouïgours.


==== Influence de la mondialisation ====
==== Influence de la mondialisation ====
Dans une époque où l'influence culturelle des échanges de la mondialisation est importante, comme dans toutes les écritures de la planète, les calligraphies de ces écritures ont intégré certains aspects de calligraphies venant de l'autre bout du monde. On peut par exemple trouver des caractères chinois [[Graffiti|tagués]] sur les murs dans un style proche des grapheurs de New-York ou de ceux d'Europe. On retrouve également l'influence de la calligraphie chinoise dans les calligraphies occidentales, qui n'ont parfois plus réellement un but textuel, mais deviennent abstraites, pour la pure beauté de l'écriture.
Dans une époque où l'influence culturelle des échanges de la mondialisation est importante, comme dans toutes les écritures de la planète, les calligraphies de ces écritures ont intégré certains aspects de calligraphies venant de l'autre bout du monde. On peut par exemple trouver des caractères chinois [[Graffiti|tagués]] sur les murs dans un style proche des graffeurs de New York ou de ceux d'Europe. On retrouve également l'influence de la calligraphie chinoise dans les calligraphies occidentales, qui n'ont parfois plus réellement un but textuel mais deviennent abstraites, pour la pure beauté de l'écriture.

==== Principes minimaux de composition des caractères han ====
Il existe plusieurs catégories de caractères, simples ou composés (composés d'éléments simples). [[Xu Shen]] ({{chinois|court=o|t=許慎|s=许慎|p= Shèn}} [[58]] – [[147]], des Han Orientaux) auteur du premier grand dictionnaire étymologique de l'écriture chinoise, le ''[[Shuowen jiezi]]'' ({{chinois|court=o|t=說文解字|s=说文|p=shuōwén jiězì}}), sert de référence :
* Les [[pictogramme]]s, simples, ''xiangxingzi'' ({{chinois|court=o|c=象形字}}, dessins simplifiés d'objets ou de phénomènes. Xu Shen en mentionne 364.
* Les [[idéogramme]]s simples, ''zhishizi'', « désignant un état de chose ». Xu Shen en mentionne 125, parmi lesquels les chiffres.
* Les caractères produits par la rencontre de deux significations, idéogrammes composés ou ''huiyizi''({{chinois|court=o|c=会意字}}). Xu Shen en répertorie {{formatnum:1168}}.
* Les caractères à forme et à son, ou [[idéo-phonogramme]]s, ''xingshengzi''({{chinois|court=o|c=形声字}}). À la différence des précédents, apparus dès les origines, cette dernière catégorie s'est composée au cours de l'Antiquité chinoise et s'est achevée au début de notre ère. Depuis lors, plus des neuf-dixièmes des caractères en usage sont de ce type<ref>{{harvsp|Jean François Billeter|2010|p=20-25}}.</ref>.


====Principes minimaux de composition des caractères han====
Il existe plusieurs catégories de caractères, simples ou composés (composés d'éléments simples). [[Xu Shen]] ({{chinois|court=o|t=許慎|s=许慎|p= shèn}} [[58]] – [[147]], des Han Orientaux) auteur du premier grand dictionnaire étymologique de l'écriture chinoise, le ''[[Shuowen jiezi]]'' ({{chinois|court=o|t=說文解字|s=说文|p=shuōwén jiězì}}), sert de référence :
*Les [[pictogramme]]s, simples, ''xiangxingzi''({{chinois|court=o|c=向性子}}, dessins simplifiés d'objets ou de phénomènes. Xu Shen en mentionne 364.
*Les [[idéogramme]]s simples, ''zhishizi'', "désignant un état de chose". Xu Shen en mentionne 125. Comme les chiffres
*Les caractères produits par la rencontre de deux significations, idéogrammes composés ou ''huiyizi''. Xu Shen en répertorie 1168.
*Les caractères à forme et à son, ou [[idéo-phonogramme]]s, ''xingshengzi''. À la différence des précédents, apparus dès les origines, cette dernière catégorie s'est composée au cours de l'Antiquité chinoise et s'est achevée au début de notre ère. Depuis lors, plus des neuf-dixièmes des caractères en usage sont de ce type<ref>{{harvsp|Jean François Billeter|2010|p=20-25}}</ref>.
Chaque caractère est inscrit dans un carré, ou un rectangle d'égale grandeur. Mais les calligraphes s'autorisent certaines libertés avec la règle. Les caractères sont centrés et leur composition graphique se structure à l'intérieur d'une forme géométrique simple, pour ce qui est de l'écriture régulière. Les éléments qui constituent le caractère sont proportionnés en conséquence de la place qui leur est dévolue. Ils peuvent donc s'étirer, s'aplatir, avoir une taille très réduite, et s'ils sont redoublés être l'objet de légères variations dans le redoublement. Avec son aspect centré, frontal mais aussi le fait que les éléments s'organisent avec dissymétrie et que certains sont plus grands que d'autres, ou décalés par rapport aux autres, tous ces jeux compositionnels lui donnent les caractéristiques du vivant. Jean François Billeter évoque à ce propos la comparaison avec la statuaire classique, et l'opposition entre jambe d'appui et jambe fléchie dans le [[contrapposto]].
Chaque caractère est inscrit dans un carré, ou un rectangle d'égale grandeur. Mais les calligraphes s'autorisent certaines libertés avec la règle. Les caractères sont centrés et leur composition graphique se structure à l'intérieur d'une forme géométrique simple, pour ce qui est de l'écriture régulière. Les éléments qui constituent le caractère sont proportionnés en conséquence de la place qui leur est dévolue. Ils peuvent donc s'étirer, s'aplatir, avoir une taille très réduite, et s'ils sont redoublés être l'objet de légères variations dans le redoublement. Avec son aspect centré, frontal mais aussi le fait que les éléments s'organisent avec dissymétrie et que certains sont plus grands que d'autres, ou décalés par rapport aux autres, tous ces jeux compositionnels lui donnent les caractéristiques du vivant. Jean François Billeter évoque à ce propos la comparaison avec la statuaire classique, et l'opposition entre jambe d'appui et jambe fléchie dans le [[contrapposto]].

L'énergie qui émane du caractère calligraphié doit être concentrée et animée pour qu'elle paraisse belle. on apprécie aussi le bonheur des solutions apportées par le calligraphe aux questions de proportions et d'équilibre qui structurent les caractères.
L'énergie qui émane du caractère calligraphié doit être concentrée et animée pour qu'elle paraisse belle. on apprécie aussi le bonheur des solutions apportées par le calligraphe aux questions de proportions et d'équilibre qui structurent les caractères.


==== Usages et culture ancienne ====
==== Usages et culture ancienne ====
L'on peut ensuite distinguer la pratique calligraphique mettant l'accent sur la maitrise, la solidité des traits, l'élégance de l'ensemble avec de grands maitres tels [[Yan Zhenqing]], et l'Art calligraphique mettant de plus en plus l'accent sur la création, elle doit surprendre et est souvent le cœur d'un ensemble décoré. La calligraphie accompagne la [[peinture chinoise]], soit comme une production écrite de l’auteur de la peinture soit un commentaire apposé par la suite. Dans quelques rares exemples le peintre et le calligraphe ont travaillé de concert. C’est le cas de [[Shen Zhou]] et Wang Ao dans un album réalisé en commun en 1506-1509.
L'on peut ensuite distinguer la pratique calligraphique mettant l'accent sur la maitrise, la solidité des traits, l'élégance de l'ensemble avec de grands maîtres tels [[Yan Zhenqing]], et l'art calligraphique mettant de plus en plus l'accent sur la création qui doit surprendre et est souvent le cœur d'un ensemble décoré. La calligraphie accompagne la [[peinture chinoise]], soit comme une production écrite de l’auteur de la peinture soit un commentaire apposé par la suite. Dans quelques rares exemples, le peintre et le calligraphe ont travaillé de concert. C’est le cas de [[Shen Zhou]] et Wang Ao dans un album réalisé en commun en 1506-1509.


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Fichier:YongheJiunian.jpg|Détail d'une copie du ''Pavillon des Orchidées'' de [[Wang Xizhi]] (ca. 307365), [[Dynastie Jin de l'Est]] Chine du Sud. Écriture courante et [[sceau]]x, encre sur papier, rouleau horizontal, {{unité|24x88.5|cm}} l'ensemble. Palace Museum, [[Beijing]].
Fichier:YongheJiunian.jpg|Détail d'une copie du ''Pavillon des orchidées'' de [[Wang Xizhi]] (vers 307-365), [[dynastie Jin de l'Est]] Chine du Sud. Écriture courante et [[sceau]]x, encre sur papier, rouleau horizontal, {{Dunité|24|88,5|cm}} l'ensemble. Palace Museum, [[Pékin]].
Fichier:Treatise On Calligraphy.jpg|Texte de Sun Guoting (孙过庭) composé vers 650 en écriture d'herbes, ''caoshu'', cursive très rapide. [[Dynastie Tang]]
Fichier:Treatise On Calligraphy.jpg|Texte de Sun Guoting (孙过庭) composé vers 650 en écriture d'herbes, ''caoshu'', cursive très rapide. [[Dynastie Tang]]
Fichier:Ni Zan Six Gentlemen.jpg|''Six gentilshommes'' daté 1345, peinture et calligraphie de [[Ni Zan]], quatrain de [[Huang Gongwang]]<ref>{{harvsp|Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung|2003|p=172}}</ref>. [[Dynastie Yuan]]. Rouleau mural, encre sur papier, 61,9 x {{unité|33.3|cm}}. Shanghai Museum.
Fichier:Ni Zan Six Gentlemen.jpg|''Six gentilshommes'', daté de 1345, peinture et calligraphie de [[Ni Zan]], quatrain de [[Huang Gongwang]]<ref>{{harvsp|Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung|2003|p=172}}.</ref>. [[Dynastie Yuan]]. Rouleau mural, encre sur papier, {{Dunité|61,9|33,3|cm}}, Shanghai Museum.
Fichier:Shen Zhou (painting) and Wang Ao (poem). Ode to Pomegranate and Melon Vine. Detroit Institute of Arts.jpg|''Ode à la grenade et à la vigne vierge'', Shen Zhou (peinture) et Wang Ao (poésie), 1506-09, [[dynastie Ming]]. Feuille d'album, encre et couleurs sur papier. Detroit Institute of Art.
Fichier:Shen Zhou (painting) and Wang Ao (poem). Ode to Pomegranate and Melon Vine. Detroit Institute of Arts.jpg|''Ode à la grenade et à la vigne vierge'', Shen Zhou (peinture) et Wang Ao (poésie), 1506-1509, [[dynastie Ming]]. Feuille d'album, encre et couleurs sur papier, Detroit Institute of Art.
Fichier:Cursive characters dragon.jpg|Huit variations du caractère 龍 (dragon) en cursive, tirées du livre ''Compilation des caractères cursifs'', de Shi Liang [[dynastie Qing]]. Les nombres ont été ajoutés par nous. Les artistes: 1, Sun Guoting; 2,3 [[Huai Su]]; 4 Yan Zhenqing; 5 [[Zhao Mengfu]]; 6,7 Zhu Zhishan; 8 un anonyme.
Fichier:Cursive characters dragon.jpg|Huit variations du caractère 龍 (« dragon ») en cursive, tirées du livre ''Compilation des caractères cursifs'', de Shi Liang ([[dynastie Qing]]). Les nombres ont été ajoutés par nous. Les artistes : 1. Sun Guoting ; 2-3. [[Huai Su]] ; 4. Yan Zhenqing ; 5. [[Zhao Mengfu]] ; 6-7. Zhu Zhishan ; 8. un anonyme.
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== Instruments du calligraphe ==
== Instruments du calligraphe ==
Le papier, l'[[encre de Chine|encre noire]], le [[Pinceau de calligraphie|pinceau calligraphique]], et la [[pierre à encre]] sont les instruments essentiels pour la pratique de la calligraphie extrême-orientale. Ces instruments sont connus sous le nom de « Quatre trésors du studio » ({{CJKV|t=文房四寶|s=文房四宝}}) en Chine, et comme les « Quatre compagnons du studio » ({{lang|ko|문방사우}} / {{lang|ko|文房四友}}) en Corée ; pour plus de clarté, il est coutumier de dire « [[Quatre trésors du lettré]] ». Le dessous de table en feutre noir, le presse-papier, le porte pinceaux, le sceau et sa pâte à encre, entre autres, accompagnent cette liste d'instruments.
Le papier, l'[[encre de Chine|encre noire]], le [[Pinceau de calligraphie|pinceau calligraphique]], et la [[pierre à encre]] sont les instruments essentiels pour la pratique de la calligraphie extrême-orientale. Ces instruments sont connus sous le nom de « Quatre trésors du studio » ({{CJKV|t=文房四寶|s=文房四宝}}) en Chine, et comme les « Quatre compagnons du studio » ({{lang|ko|문방사우}} / {{lang|ko|文房四友}}) en Corée ; pour plus de clarté, il est coutumier de dire « [[Quatre trésors du lettré]]. » Le dessous de table en feutre noir, le presse-papier, le porte-pinceaux, le sceau et sa pâte à encre, entre autres, accompagnent cette liste d'instruments.


Papier
=== Le papier ===
{{Article détaillé|Papier#Antiquité{{!}}L'invention du papier en Chine}} {{Article détaillé|Papier de Chine}}
Article: détaillé|Papier Antiquité L'invention du papier en Chine.
Article détaill/ Papier chinois
En [[République populaire de Chine|Chine]], le {{Lien|Xuanzhi|texte=''Xuanzhi''|lang=zh|trad=宣纸}} ({{CJKV|t=宣紙}}), spécialité de la province de l'[[Anhui]], est le papier favori, fait à partir du [[Tartar wingceltis]] (''Pteroceltis tartarianovii'') ainsi qu'avec d'autres matériaux que sont la paille de [[riz]], le [[mûrier à papier]] (''Broussonetia papyrifera''), le [[bambou]], le [[chanvre]], le ''[[Wikstroemia|Wikstroemia sikokiana]]'' {{chinois|court=o|c=荛花属|p=ráo huā shǔ}}<ref>{{lien web|langue=zh|url=http://www.zhiwutong.com/latin/Thymelaeaceae/Wikstroemia.htm|titre=荛花属|consulté le=2014-03-02}}</ref>{{etc}}
En "Chine", le 'Xuanzhi'spécialité de la province de l'Anhui, est le papier favori, fait à partir du Tartar wingceltis Pteroceltis tartarianovi ainsi qu'avec un peu de paille de [[riz]] <ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Lucien X. Polastron|titre=Le Papier, 2000 ans d'histoire et de savoir-faire|passage=p. 44|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nationale Éditions|date=1999|isbn=2-7433-0316-6}}</ref>. Sa notoriété est telle que son nom est souvent utilisé abusivement pour des papiers faits dans d'autres régions, à base de matériaux comme le [[mûrier à papier]] (''Broussonetia papyrifera''), le [[bambou]], le [[chanvre]], le ''[[Wikstroemia|Wikstroemia sikokiana]]'' ({{chinois|court=o|c=荛花属|p=ráo huā shǔ}})<ref>{{lien web|langue=zh|url=http://www.zhiwutong.com/latin/Thymelaeaceae/Wikstroemia.htm|titre=荛花属|consulté le=2014-03-02}}</ref>{{etc}}


Au [[Japon]], le ''[[washi]]'' est fait à partir de mûrier à papier (''kozo''), de [[Wikstroemia|Wikstroemia sikokiana]]'' ({{japonais|アオガンピ属|ao ganpi zoku}}), et ''[[edgeworthia papyrifera]]'' (''mitsumata''), ainsi qu'avec du bambou, du chanvre et du [[blé]].
Au [[Japon]], le ''[[washi]]'' est fait à partir de mûrier à papier (''kozo''), de ''[[Wikstroemia|Wikstroemia sikokiana]]'' ({{japonais|アオガンピ属|ao ganpi zoku}}), et ''[[Edgeworthia chrysantha|Edgeworthia papyrifera]]'' (''mitsumata''), ainsi qu'avec du bambou, du chanvre et du [[blé]].


=== L'encre : le bâtonnet et la pierre à encre ===
=== Encre : bâtonnet et pierre à encre ===
{{Article détaillé|Pierre à encre}} {{Article détaillé|Encre#Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.{{!}}Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.}} {{Article détaillé|Encre de Chine}}
{{Article détaillé|Pierre à encre}} {{Article détaillé|Encre#Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.{{!}}Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.}} {{Article détaillé|Encre de Chine}}


; Le bâtonnet d'encre
; Bâtonnet d'encre

L'encre de Chine est faite à partir de suie noire et d'un liant, afin d'être transformée en bâtonnet solide, qui doit être usé sur la pierre à encre légèrement imbibée d'eau. Le bâtonnet, tenu à la verticale, est frotté circulairement jusqu'à obtention de la bonne densité. Les encres liquides prêtes à l'emploi sont déconseillées : elles empêchent le débutant de comprendre la nature de la calligraphie et leurs ingrédients n'offrent pas la qualité nécessaire à la fixation de l'œuvre pendant le marouflage.
L'encre de Chine est faite à partir de suie noire et d'un liant, afin d'être transformée en bâtonnet solide, qui doit être usé sur la pierre à encre légèrement imbibée d'eau. Le bâtonnet, tenu à la verticale, est frotté circulairement jusqu'à obtention de la bonne densité. Les encres liquides prêtes à l'emploi sont déconseillées : elles empêchent le débutant de comprendre la nature de la calligraphie et leurs ingrédients n'offrent pas la qualité nécessaire à la fixation de l'œuvre pendant le marouflage.


; La pierre à encre
; Pierre à encre

La pierre à encre est communément faite en [[schiste]]. De couleur le plus souvent noire, elle sert à la fois de récipient pour l'eau, de râpe pour le bâtonnet d'encre, de surface permettant de lisser et réorganiser les poils du pinceau et finalement de récipient pour l'encre liquide ainsi produite. Il existe de nombreuses sortes de pierres, certaines peuvent atteindre des prix considérables.
La pierre à encre est communément faite en [[schiste]]. De couleur le plus souvent noire, elle sert à la fois de récipient pour l'eau, de râpe pour le bâtonnet d'encre, de surface permettant de lisser et réorganiser les poils du pinceau et finalement de récipient pour l'encre liquide ainsi produite. Il existe de nombreuses sortes de pierres, certaines peuvent atteindre des prix considérables.


===Le pinceau ===
=== Pinceau ===
{{Article détaillé|Pinceau de calligraphie}}
{{Article détaillé|Pinceau de calligraphie}}

Le pinceau chinois est un outil d'écriture très particulier, qui préfigure le stylo : seule sa pointe est utilisée alors que l'arrière de la touffe sert de réservoir. Tous les poils d'animaux sans exception servent ou ont servi à fabriquer cette touffe, dont la flexibilité permet des mouvements extrêmement libres, d'où la richesse calligraphique.
Le pinceau chinois est un outil d'écriture très particulier, qui préfigure le stylo : seule sa pointe est utilisée alors que l'arrière de la touffe sert de réservoir. Tous les poils d'animaux sans exception servent ou ont servi à fabriquer cette touffe, dont la flexibilité permet des mouvements extrêmement libres, d'où la richesse calligraphique.


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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons = Category:Calligraphy of East Asia}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===


====Bibliographie générale====
==== Bibliographie générale ====
# {{Ouvrage|auteur=[[Jean François Billeter]]|titre=Essai sur l'art chinois de l'écriture et ses fondements|éditeur=Allia|langue=français|lieu=Paris|année=2010|pages=413|isbn=978-2-84485-331-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Fabienne Verdier]]|titre=L'Unique Trait de pinceau. Calligraphie, peinture et pensée chinoise|éditeur=Albin Michel|lieu=Paris|année=2001|pages totales=175|pages=290|isbn=2-226-11958-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=zh|auteur1=Yolaine Escande (traduit et commenté par)|titre=Traités chinois de peinture et de calligraphie|tome=1 : ''Les Textes fondateurs (des Han aux Sui)''|éditeur=Klincksieck|collection=L'esprit et les formes|lieu=Paris|année=2003|pages totales=436|pages=436|isbn=2-252-03450-5}}.
# {{Ouvrage|auteur=Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping|titre=Le Pavillon des Orchidées. L'art de l'écriture en Chine|éditeur=Fonds Mercator|langue=français|lieu=Bruxelles |année=2009|pages=235|isbn=978-90-6153-890-5}}.
# {{Ouvrage|auteur=Yolaine Escande (traduit et commenté par)|titre=Traités chinois de peinture et de calligraphie. Tome 1 : les textes fondateurs (des Han aux Sui)|éditeur=Klincksieck. L'esprit des formes|langue=français|lieu=Paris |année=2003 |pages=436 |isbn=2-252-03450-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung|titre=Trois mille ans de peinture chinoise|éditeur=Philippe Picquier|lieu=Arles|année=2003|pages totales=402|pages=402|isbn=2-87730-667-4}}.
# {{Ouvrage|auteur=Yolaine Escande (traduit et commenté par)|titre=Traités chinois de peinture et de calligraphie. Tome 2 : les textes fondateurs (Les Tang et les Cinq Dynasties)|éditeur=Klincksieck. L'esprit des formes|langue=français |lieu=Paris|année=2010|pages=1240|isbn=978-2-252-03574-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nathalie Monnet|titre=Chine. L'Empire du trait. Calligraphies et dessins du {{sp-|V|e|ou|XIX|e}}|éditeur=Bibliothèque nationale de France|lieu=Paris|année=2004|pages totales=255|pages=255|isbn=2-7177-2285-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping|titre=Le Pavillon des orchidées. L'art de l'écriture en Chine|éditeur=Fonds Mercator|lieu=Bruxelles|année=2009|pages totales=238|pages=235|isbn=978-90-6153-890-5}}.
# {{Ouvrage|auteur=Nathalie Monnet|titre=Chine: l'Empire du trait : calligraphies et dessins du Ve au XIXe siècle|éditeur=Bibliothèque Nationale de France|langue=français|lieu=Paris|année=2004|pages=255|isbn=2717722858}}
# {{Ouvrage|auteur=[[Fabienne Verdier]]|titre=L'unique trait de pinceau. Calligraphie, peinture et pensée chinoise|éditeur=Albin Michel|langue=français|lieu=Paris|année=2001|pages=290|isbn= 2226119582}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean François Billeter]]|titre=Essai sur l'art chinois de l'écriture et ses fondements|éditeur=Allia|lieu=Paris|année=2010|pages totales=413|pages=413|isbn=978-2-84485-331-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=zh|auteur1=Yolaine Escande (traduit et commenté par)|titre=Traités chinois de peinture et de calligraphie|tome=2 : ''Les Textes fondateurs (les Tang et les Cinq Dynasties)''|éditeur=Klincksieck|collection=L'esprit et les formes|lieu=Paris|année=2010|pages totales=1239|pages=1240|isbn=978-2-252-03574-0}}.
# {{Ouvrage|auteur=Lucien-X Polastron|titre=Le trésor des lettrés|éditeur=Imprimerie nationale|langue=français|lieu=Paris|année=2010|pages=223|isbn=9782742788880}}.
# {{Ouvrage|auteur=Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung|titre=Trois mille ans de peinture chinoise|éditeur=Philippe Piquier|langue=français|lieu=Arles|année=2003|pages=402|isbn=2877306674}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Lucien-X Polastron|titre=Le Trésor des lettrés|éditeur=Imprimerie nationale|lieu=Paris|année=2010|pages totales=223|pages=223|isbn=978-2-7427-8888-0}}.


==== Initiation ====
==== Initiation ====
# {{Ouvrage|auteur=[[Lucien X. Polastron]]|titre=Calligraphie chinoise, initiation|éditeur=Fleurus|langue=français|lieu=Paris|année=1995|pages=79|isbn=2215021543}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Lucien X. Polastron]]|titre=Calligraphie chinoise, initiation|éditeur=Fleurus|lieu=Paris|année=1995|pages totales=79|pages=79|isbn=2-215-02154-3}}. {{commentaire biblio|Reparution Fleurus sous la marque Mango, 2021. ({{ISBN|9782317033797}})}}
# {{Ouvrage|auteur=Lucien X. Polastron|titre=Calligraphie chinoise en trois styles|éditeur=Dessain et Tolra|langue=français|lieu=Paris|année=2004|pages=63|isbn=2047200881}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Lucien X. Polastron|titre=Calligraphie chinoise en trois styles|éditeur=Dessain et Tolra|lieu=Paris|année=2004|pages totales=63|pages=63|isbn=2-04-720088-1}}

==== Histoire et perfectionnement ====
* {{ouvrage |auteur=Lucien X. Polastron |titre=Calligraphie chinoise. L'art de l'écriture au pinceau |éditeur=Imprimerie nationale Éditions |année= 2011 |pages totales= 300 |isbn=9782330000660}}. {{commentaire biblio|Réédition broché 2020. {{ISBN|9782330129514}}.}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Ho-Kan]]
{{Autres projets
| commons = Category:Calligraphy of East Asia
}}
* [[Art chinois#La calligraphie|La calligraphie (art chinois)]]
* [[Art chinois#La calligraphie|La calligraphie (art chinois)]]
* [[:Catégorie:Calligraphe chinois|Calligraphed chinois]], [[:Catégorie:Calligraphe coréen|Calligraphes coréens]]
* [[Calligraphie#Calligraphie extrême-orientale|Calligraphie / Calligraphie extrême-orientale]]
* [[Calligraphie#Calligraphie extrême-orientale|Calligraphie / Calligraphie extrême-orientale]]
* [[Styles de caractères chinois]]
* [[Styles de caractères chinois]]
* [[Rationalisation de l'écriture chinoise]]
* [[Rationalisation de l'écriture chinoise]]
* [[Calligraphie japonaise]], [[:Catégorie:Calligraphe japonais|Calligraphes japonais]]
* {{Lien|lang=en|trad=List of calligraphers|fr=Liste de calligraphes}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://www.chine-culture.com/calligraphie_chinoise/calligraphie-chinoise.php La calligraphie chinoise] sur chine-culture.com
* [http://www.chine-culture.com/calligraphie_chinoise/calligraphie-chinoise.php La calligraphie chinoise] sur chine-culture.com
* [http://cfdict.fr/Histoire%20de%20la%20calligraphie Histoire de la calligraphie chinoise]
* [http://cfdict.fr/Histoire%20de%20la%20calligraphie Histoire de la calligraphie chinoise]
* [http://www.tibetan-calligraphy.com/fr/cours-tibetain/origines-calligraphie-tibetaine/ Origines de la calligraphie tibétaine]


{{Palette|Calligraphies chinoises|Caractères chinois|Art chinois|Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Chine}}
{{Palette|Calligraphies chinoises|Caractères chinois|Art chinois|Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Chine}}
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[[Catégorie:Calligraphie extrême-orientale]]
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[[Catégorie:Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Chine]]

Dernière version du 5 février 2024 à 19:16

La calligraphie chinoise *
Image illustrative de l’article Calligraphie extrême-orientale
Calligraphie d'un duilian à Lijiang
Pays * Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2009
* Descriptif officiel UNESCO

La calligraphie extrême-orientale, chinois simplifié : 书法 ; chinois traditionnel : 書法 ; pinyin : shūfǎ ; litt. « méthode, art d'écrire » ; en coréen seoye hanja : 書藝 ; hangeul : 서예 (« art d'écrire »), en japonais : shodō (書道?, « voie de l'écriture »), désigne l'ensemble des arts de la calligraphie des caractères chinois han.

En japonais, il désigne également la calligraphie des kanas, syllabaires typiquement japonais[1] extraits des caractères chinois. Quels que soient les styles et la démarche propres à l'artiste, la calligraphie est un art de l'écriture, que ce soit d'une langue ou d'une écriture abstraite (voir Calligraphie).

En coréen, la calligraphie concerne également l'écriture hangeul.

Toujours en Extrême-Orient, les peuples Mongols et Toungouses, présents en Mongolie, Chine et Russie (partie sibérienne (mais aussi Europe avec les Kalmouks), utilisent la calligraphie de l'écriture ouïghoure, quasi systématiquement en Chine et plus marginalement en Mongolie et en Russie, tandis que dans ces derniers pays, la calligraphie de l'alphabet cyrillique est davantage utilisé.

Les Aïnous, présents à Sakhaline et dans les îles Kouriles, en Russie, ou encore à Hokkaidō, au nord du Japon, utilisent quant à eux le cyrillique en Russie et le syllabaire kana japonais dans leur partie japonaise.

Les différents types de calligraphies sont généralement liés à des écoles, qui enseignent l'art de faire de beaux caractères dans un type d'écriture existant, avec un certain style, ou bien dans les formes contemporaines dans un mélange d'écritures, voire dans une langue inexistante sous forme abstraite, pour conserver l'essence de la calligraphie, la beauté du geste, du caractère et ou de l'écriture dans son ensemble. Quelle que soit l'origine sur la planète, la calligraphie, à l'instar de la peinture et d'autres arts plastiques, demande l'utilisation de l'ensemble du corps pour s’exprimer pleinement.

Éléments techniques[modifier | modifier le code]

Outils et nomenclature[modifier | modifier le code]

Calligraphie par un moine du Byōdō-in au Japon.

La calligraphie extrême-orientale s'est forgée avec ses outils de base que sont l'encre de Chine (voir aussi : encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine), la pierre à encre, la verseuse, le pinceau de calligraphie, la surface-support : bambou (à l'intérieur de lattes de bambou fendu) et soie (soie grège), puis papier (voir aussi papier de Chine, papier de riz et papier de soie).

Les contraintes techniques et le passage du temps ont produit différentes évolutions et styles calligraphiques majeurs : Oracle (ch. simp. : 甲骨文 ; py : jiǎgǔwén), Bronze (py : jīnwén), Sceau (ch. simp. : 篆文 ; py : zhuànwén) Grand Sceau (py : dàzhuàn) puis unifiés en Petit Sceau (py : xiǎozhuàn), Scribe (ch. trad. : 隸書 ; ch. simp. : 隶书 ; py : lìshū), régulier (ch. trad. : 楷書 ; ch. simp. : 楷书 ; py : kǎishū), semi-cursif ou courant (ch. trad. : 行書 ; ch. simp. : 行书 ; py : xíngshū), et cursif (ch. simp. : 草書 ; py : cǎoshū) (« calligraphie en herbe », parfois traduit par « cursive folle »). Les traces de ces différents styles historiques sont plus ou moins bien conservées selon les époques et les supports employés alors, le papier et l'encre résistant mal au temps.

Antiquité[modifier | modifier le code]

Ainsi, bien que l'écriture de ces caractères semble toujours s'être faite d'abord à l'encre, l'époque des inventions remontant à la Chine archaïque (pré-impériale) et principalement connues par les gravures de caractères sur carapaces de tortues, c'est le style Oracle (p:jiǎgǔwén), et les vases rituels de bronzes gravés de caractères, c'est le style Bronze (p:jīnwén).

Chine impériale[modifier | modifier le code]

Calligraphie au Viêt Nam

L'époque des grandes innovations englobe les dynasties Qin (-221 ; -206) et Han (-206 ; + 220). L'époque des premiers empires est surtout connue par les gravures sur stèles, c'est le style Petit Sceau (p:xiǎozhuàn), et par quelques soieries. Les styles postérieurs (époque médiévale chinoise) ayant laissé de nombreuses stèles ainsi que de nombreux papiers et soieries témoignant des styles Scribe (p:lìshū), Régulier (p:kǎishū), Semi-Cursif (p:xíngshū), et Cursif (p:cǎoshū). La clarté des styles Scribe, puis Régulier, les a destinés aux usages officiels, tandis que les rapides et efficaces styles Semi-Cursif et Cursif étaient employés pour les usages privés ou pour des jeux artistiques. Aussi, à la fin des Han (+ 220), les styles calligraphiques majeurs étaient déjà établis, sauf le Régulier, plus tardif. La pratique calligraphique se concentre dès lors sur ces styles majeurs, tandis que les artistes se donnaient plus de liberté.

Suit l'époque de la diffusion de ces pratiques d'écritures aux régions limitrophes que représentaient le nord de la Chine, la proto-Corée, les oasis du Tarim lors des 500 premières années de l'ère chrétienne. Suivirent le Japon médiéval montant, les peuples de Mandchourie, ceux des steppes, ceux du plateau tibétain (vers 640) et ceux du Viêt Nam qui acquirent un usage au moins temporaire des caractères chinois et de la pratique calligraphique. Sortent ici du lot les pratiques variantes japonaises et coréennes encore vivantes aujourd'hui.

Monde chinois moderne[modifier | modifier le code]

calligraphie à l'eau telle que pratiquée dans les parcs, en Chine, de nos jours

Dans le monde chinois (les pays écrivant ou ayant écrit en chinois) moderne, une distinction se fait selon les aires culturelles. Chaque région a trouvé sa voie pour s'adapter aux contraintes des nouveaux outils, que ce soit pour l'impression, l'apprentissage de la prononciation des caractères, l'utilisation d'internet, etc.). Aux nouvelles formes d'écritures sont associées de nouvelles formes de calligraphies, mélangeant parfois plusieurs de ces graphies.

La calligraphie à l'eau s'est développée dans les parcs publics en Chine. Des longs pinceaux sont utilisés. Ils sont trempés dans des seaux d'eau et la calligraphie est exécutée sur les pavés du parc. Elle s'évapore en séchant après quelques minutes.

Évolution des écritures imprimées, électroniques et manuscrites[modifier | modifier le code]

Calligraphie de l'écriture hangeul en Corée

À Taïwan, Hong Kong, Macao, Singapour et chez certains Chinois d'outre-mer, la tradition de l'écriture où les signes sont tracés en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche se poursuit encore largement. Les ouvrages anciens sont donc, pour ces Chinois, d'une lecture aisée puisque la langue n'a fait que s'enrichir des concepts modernes et de modernisation de la typographie, le fond restant identique depuis l'Antiquité. Sur internet par contre, l'écriture des sites web ou des différents logiciels est quasi totalement écrite de gauche à droite puis de haut en bas. L'écriture manuscrite y est également souvent faite de gauche à droite puis de haut en bas. L'apprentissage de la prononciation se fait à l'aide des zhuyin (également appelés bopomofo), motifs découpés dans les caractères chinois.

En République populaire de Chine par contre, on a généralisé les signes de gauche à droite et à l'horizontale. Seuls les textes anciens et certains ouvrages d'érudition y sont encore imprimés à l'ancienne, suivant en cela la règle qui continue toujours à s'appliquer, où que l'on soit, en calligraphie. Dans les journaux, les deux formules sont combinées. L'apprentissage de la prononciation ne se fait plus avec des caractères dérivés des caractères chinois (comme c'est encore le cas dans les aires du monde chinois utilisant encore l'écriture chinoise traditionnelle), mais du pinyin en minuscule caroline.

La Corée, sous l'influence de l'imprimerie à caractères mobiles, inventée en Chine puis améliorée en Corée, a commencé à changer de système d'écriture pour le hangeul, où chaque caractère représente une syllabe et est lui-même composé de caractères représentant des phonèmes. Cette écriture a majoritairement remplacé les hanja (caractères chinois han) au XXe siècle. On retrouve cependant toujours des hanja, lorsqu'il s'agit de fêtes religieuses ou de traditions populaires. L'écriture étant phonétique, il n'y a plus besoin de caractères pour l'apprentissage de la prononciation.

Au Viêt Nam, où l'utilisation courante des sinogrammes a été définitivement remplacée par la minuscule caroline, on ne trouve les caractères chinois calligraphiés que dans les lieux de culte. Comme pour le coréen, cette écriture étant purement phonétique, il n'y a plus d'écriture spécifique à l'apprentissage à la prononciation des caractères. La calligraphie dite latine, peut donc être utilisée pour calligraphier le vietnamien.

Au Japon, qui mélange caractères traditionnels ou simplifiés chinois (les deux étant appelés kanjis), et deux graphies (hiragana pour les mots locaux et katakana pour les mots étrangers) typiquement japonaises appelés ensemble kanas, on continue dans les livres à écrire de haut en bas, alors que sur les sites web et en général sur internet, à l'horizontale, de gauche à droite. Contrairement aux Chinois de plus de 40 ans, ou Taïwanais, Hongkongais, Macanais, Singapouriens, la majorité des Japonais d'aujourd'hui ne peuvent plus décoder les textes des estampes de l'époque d'Hiroshige, où les caractères typiquement japonais (kanas) étaient très rares. Aujourd'hui, pour apprendre la prononciation des caractères chinois, les Japonais utilisent les furiganas, kanjis surmontés de kanas.

Il arrive parfois d'avoir en Corée ou au Japon, des textes en chinois à usage décoratif, mais n'ayant aucun sens, les lecteurs n'étant majoritairement plus capables de décoder que quelques-uns de ces caractères (des dizaines en Corée, quelques milliers au Japon).

Types d'écriture en République populaire de Chine[modifier | modifier le code]

Oracle dongba calligraphiant en écriture dongba à Lijiang, Chine
Lettre de prise de l'indépendance à la Chine de la Mongolie-Extérieure en 1912, à la suite du Soulèvement de Wuchang.

Il faut savoir que la République populaire de Chine comporte de nombreuses écritures, que ce soit dans les régions autonomes :

Mais en dehors de ces plus grandes minorités, il existe également d'autres écritures dans des districts autonomes, avec par exemple :

La province du Yunnan, par exemple, située entre la Birmanie, le Laos, le Viêt Nam, le plateau du Tibet, les provinces du Sichuan et la région autonome du Guangxi, est la province comportant le plus de minorités en Chine avec également différentes écritures.

Il existe également des écritures han différentes, dans certaines autres aires géographiques, toutes ces écritures ont tout naturellement une calligraphie propre, avec des outils propres. Les Hui par exemple utilisent un alphabet proche de celui des Ouïgours.

Influence de la mondialisation[modifier | modifier le code]

Dans une époque où l'influence culturelle des échanges de la mondialisation est importante, comme dans toutes les écritures de la planète, les calligraphies de ces écritures ont intégré certains aspects de calligraphies venant de l'autre bout du monde. On peut par exemple trouver des caractères chinois tagués sur les murs dans un style proche des graffeurs de New York ou de ceux d'Europe. On retrouve également l'influence de la calligraphie chinoise dans les calligraphies occidentales, qui n'ont parfois plus réellement un but textuel mais deviennent abstraites, pour la pure beauté de l'écriture.

Principes minimaux de composition des caractères han[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs catégories de caractères, simples ou composés (composés d'éléments simples). Xu Shen (许慎 / 許慎, Xǔ Shèn 58147, des Han Orientaux) auteur du premier grand dictionnaire étymologique de l'écriture chinoise, le Shuowen jiezi (说文 / 說文解字, shuōwén jiězì), sert de référence :

  • Les pictogrammes, simples, xiangxingzi (象形字, dessins simplifiés d'objets ou de phénomènes. Xu Shen en mentionne 364.
  • Les idéogrammes simples, zhishizi, « désignant un état de chose ». Xu Shen en mentionne 125, parmi lesquels les chiffres.
  • Les caractères produits par la rencontre de deux significations, idéogrammes composés ou huiyizi(会意字). Xu Shen en répertorie 1 168.
  • Les caractères à forme et à son, ou idéo-phonogrammes, xingshengzi(形声字). À la différence des précédents, apparus dès les origines, cette dernière catégorie s'est composée au cours de l'Antiquité chinoise et s'est achevée au début de notre ère. Depuis lors, plus des neuf-dixièmes des caractères en usage sont de ce type[2].

Chaque caractère est inscrit dans un carré, ou un rectangle d'égale grandeur. Mais les calligraphes s'autorisent certaines libertés avec la règle. Les caractères sont centrés et leur composition graphique se structure à l'intérieur d'une forme géométrique simple, pour ce qui est de l'écriture régulière. Les éléments qui constituent le caractère sont proportionnés en conséquence de la place qui leur est dévolue. Ils peuvent donc s'étirer, s'aplatir, avoir une taille très réduite, et s'ils sont redoublés être l'objet de légères variations dans le redoublement. Avec son aspect centré, frontal mais aussi le fait que les éléments s'organisent avec dissymétrie et que certains sont plus grands que d'autres, ou décalés par rapport aux autres, tous ces jeux compositionnels lui donnent les caractéristiques du vivant. Jean François Billeter évoque à ce propos la comparaison avec la statuaire classique, et l'opposition entre jambe d'appui et jambe fléchie dans le contrapposto.

L'énergie qui émane du caractère calligraphié doit être concentrée et animée pour qu'elle paraisse belle. on apprécie aussi le bonheur des solutions apportées par le calligraphe aux questions de proportions et d'équilibre qui structurent les caractères.

Usages et culture ancienne[modifier | modifier le code]

L'on peut ensuite distinguer la pratique calligraphique mettant l'accent sur la maitrise, la solidité des traits, l'élégance de l'ensemble avec de grands maîtres tels Yan Zhenqing, et l'art calligraphique mettant de plus en plus l'accent sur la création qui doit surprendre et est souvent le cœur d'un ensemble décoré. La calligraphie accompagne la peinture chinoise, soit comme une production écrite de l’auteur de la peinture soit un commentaire apposé par la suite. Dans quelques rares exemples, le peintre et le calligraphe ont travaillé de concert. C’est le cas de Shen Zhou et Wang Ao dans un album réalisé en commun en 1506-1509.

Instruments du calligraphe[modifier | modifier le code]

Le papier, l'encre noire, le pinceau calligraphique, et la pierre à encre sont les instruments essentiels pour la pratique de la calligraphie extrême-orientale. Ces instruments sont connus sous le nom de « Quatre trésors du studio » (ch. trad. : 文房四寶 ; ch. simp. : 文房四宝) en Chine, et comme les « Quatre compagnons du studio » (문방사우 / 文房四友) en Corée ; pour plus de clarté, il est coutumier de dire « Quatre trésors du lettré. » Le dessous de table en feutre noir, le presse-papier, le porte-pinceaux, le sceau et sa pâte à encre, entre autres, accompagnent cette liste d'instruments.

Papier

Article: détaillé|Papier Antiquité L'invention du papier en Chine. Article détaill/ Papier chinois En "Chine", le 'Xuanzhi'spécialité de la province de l'Anhui, est le papier favori, fait à partir du Tartar wingceltis Pteroceltis tartarianovi ainsi qu'avec un peu de paille de riz [4]. Sa notoriété est telle que son nom est souvent utilisé abusivement pour des papiers faits dans d'autres régions, à base de matériaux comme le mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), le bambou, le chanvre, le Wikstroemia sikokiana (荛花属, ráo huā shǔ)[5]etc.

Au Japon, le washi est fait à partir de mûrier à papier (kozo), de Wikstroemia sikokiana (アオガンピ属 (ao ganpi zoku?)), et Edgeworthia papyrifera (mitsumata), ainsi qu'avec du bambou, du chanvre et du blé.

Encre : bâtonnet et pierre à encre[modifier | modifier le code]

Bâtonnet d'encre

L'encre de Chine est faite à partir de suie noire et d'un liant, afin d'être transformée en bâtonnet solide, qui doit être usé sur la pierre à encre légèrement imbibée d'eau. Le bâtonnet, tenu à la verticale, est frotté circulairement jusqu'à obtention de la bonne densité. Les encres liquides prêtes à l'emploi sont déconseillées : elles empêchent le débutant de comprendre la nature de la calligraphie et leurs ingrédients n'offrent pas la qualité nécessaire à la fixation de l'œuvre pendant le marouflage.

Pierre à encre

La pierre à encre est communément faite en schiste. De couleur le plus souvent noire, elle sert à la fois de récipient pour l'eau, de râpe pour le bâtonnet d'encre, de surface permettant de lisser et réorganiser les poils du pinceau et finalement de récipient pour l'encre liquide ainsi produite. Il existe de nombreuses sortes de pierres, certaines peuvent atteindre des prix considérables.

Pinceau[modifier | modifier le code]

Le pinceau chinois est un outil d'écriture très particulier, qui préfigure le stylo : seule sa pointe est utilisée alors que l'arrière de la touffe sert de réservoir. Tous les poils d'animaux sans exception servent ou ont servi à fabriquer cette touffe, dont la flexibilité permet des mouvements extrêmement libres, d'où la richesse calligraphique.

L'utilisation de pinceaux en pointe synthétiques contenant de l'encre permet seulement de pratiquer lorsqu'on est loin de sa table de travail[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yuuko Suzuki, Calligraphie japonaise, éditions Fleurus, 2003, pages 6 à 11.
  2. Jean François Billeter 2010, p. 20-25.
  3. Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung 2003, p. 172.
  4. Lucien X. Polastron, Le Papier, 2000 ans d'histoire et de savoir-faire, Paris, Imprimerie nationale Éditions, (ISBN 2-7433-0316-6), p. 44
  5. (zh) « 荛花属 » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie générale[modifier | modifier le code]

  • Fabienne Verdier, L'Unique Trait de pinceau. Calligraphie, peinture et pensée chinoise, Paris, Albin Michel, , 175 p. (ISBN 2-226-11958-2)
  • Yolaine Escande (traduit et commenté par) (trad. du chinois), Traités chinois de peinture et de calligraphie, t. 1 : Les Textes fondateurs (des Han aux Sui), Paris, Klincksieck, coll. « L'esprit et les formes », , 436 p. (ISBN 2-252-03450-5).
  • Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung (trad. de l'anglais), Trois mille ans de peinture chinoise, Arles, Philippe Picquier, , 402 p. (ISBN 2-87730-667-4).
  • Nathalie Monnet, Chine. L'Empire du trait. Calligraphies et dessins du Ve ou XIXe siècle, Paris, Bibliothèque nationale de France, , 255 p. (ISBN 2-7177-2285-8)
  • Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping, Le Pavillon des orchidées. L'art de l'écriture en Chine, Bruxelles, Fonds Mercator, , 238 p. (ISBN 978-90-6153-890-5).
  • Jean François Billeter, Essai sur l'art chinois de l'écriture et ses fondements, Paris, Allia, , 413 p. (ISBN 978-2-84485-331-8).
  • Yolaine Escande (traduit et commenté par) (trad. du chinois), Traités chinois de peinture et de calligraphie, t. 2 : Les Textes fondateurs (les Tang et les Cinq Dynasties), Paris, Klincksieck, coll. « L'esprit et les formes », , 1239 p. (ISBN 978-2-252-03574-0).
  • Lucien-X Polastron, Le Trésor des lettrés, Paris, Imprimerie nationale, , 223 p. (ISBN 978-2-7427-8888-0).

Initiation[modifier | modifier le code]

Histoire et perfectionnement[modifier | modifier le code]

  • Lucien X. Polastron, Calligraphie chinoise. L'art de l'écriture au pinceau, Imprimerie nationale Éditions, , 300 p. (ISBN 9782330000660).
    Réédition broché 2020. (ISBN 9782330129514).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]