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[[Fichier:Nettersheim - Eifel aqueduct 04 ies.jpg|vignette|L'[[aqueduc de l'Eifel]] en Allemagne.]]
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Un '''aqueduc''' est un ouvrage destiné à l'[[adduction d'eau]] pour la consommation d'une ville.

Le mot ''aqueduc'' est un emprunt tardif ({{s-|XVI}}) au [[latin]] ''aquae ductus'' (aussi ''{{lang|la|aquaeductus}}''), de ''{{lang|la|aqua}}'' (« eau ») et de ''{{lang|la|ductus}}'' (dérivé de ''{{lang|la|ducere}}'', « conduire », lui-même tiré de [[wikt:duco|duco]]). Aqueduc a pu désigner toutes [[canalisation]]s destinées à conduire les eaux<ref>[https://books.google.be/books?id=qv5CAAAAcAAJ&pg=PA293&dq=cave+aqueduc&hl=fr&sa=X&ei=yBK5U5HeHaXD7Ab6kYCYAg&ved=0CCAQ6AEwAQ#v=onepage&q=cave%20aqueduc&f=false Un exemple] de l'usage ancien du terme acqueduc pour un drainage des caves (1689).</ref>, toutefois ce sens ancien s'est oblitéré, aqueduc ne désignant plus que les ouvrages antiques monumentaux en maçonnerie et les constructions modernes de [[génie civil]] destinés principalement à alimenter les villes en eau.


== Les premiers aqueducs ==
== Les premiers aqueducs ==
Les premiers systèmes d'alimentation en eau sont apparus probablement en même temps que les premiers habitats urbanisés situés loin de rivières, ainsi pour alimenter la ville de [[Cnossos]] en Crète, au milieu du {{IIe}} millénaire {{av JC}}

Les premiers systèmes d'alimentation en eau sont apparus probablement en même temps que les premiers habitats urbanisés situés loin de rivières, ainsi pour alimenter la ville de [[Cnossos]] en Crète, au milieu du II{{e}} millénaire {{av JC}}


D'abord simples conduits ou tuyaux permettant d'amener l'eau, les aqueducs vont se développer au fur et à mesure des progrès techniques permettant la construction d'ouvrages d'art :
D'abord simples conduits ou tuyaux permettant d'amener l'eau, les aqueducs vont se développer au fur et à mesure des progrès techniques permettant la construction d'ouvrages d'art :
* tunnels permettant aux canaux de franchir des hauteurs de collines importantes,
* tunnels permettant aux canaux de franchir des hauteurs de collines importantes ;
* tranchées faites dans des collines quand leur hauteur n'est pas importante,
* tranchées faites dans des collines quand leur hauteur n'est pas importante ;
* ponts-aqueducs nécessaires pour franchir des vallons ou des bras de mer en conservant une pente c
* ponts-aqueducs nécessaires pour franchir des vallons ou des bras de mer en conservant une pente constante ;
* [[Pont-siphon|ponts-siphons]] (siphons inversés) pour passer des vallons importants avec mise en charge des conduites.

On trouve le creusement de tunnels parmi les aménagements hydrauliques faits par les Hébreux pour l'alimentation en eau de la ville forteresse de [[Megiddo]]. De même, la Bible raconte les aménagements d'[[Ézéchias]] de la source de [[Gihon]] avec le percement d'un tunnel pour alimenter le [[Bassin de Siloé|bassin de Silwan]], à [[Jérusalem]], en 700 av. J.-C, afin d'assurer la défense de la ville contre [[Sennachérib]].

Sennachérib a fait construire un aqueduc pour alimenter la ville de [[Ninive]] pour lequel il a fait construire un pont-aqueduc à [[Jerwan]] de {{unité|280|m}} de longueur. Il est le plus ancien connu. Cette technique a été utilisée par les Phéniciens pour amener de l'eau douce du Kasimieh à [[Tyr]]. Des Phéniciens, cette technique serait passée aux Grecs et aux Étrusques, puis aux Romains<ref>Jacques Bonnin, ''L'Eau dans l'Antiquité. L'hydraulique avant notre ère'', Paris, Eyrolles, 1984.</ref>.

== Les aqueducs romains ==
{{Article détaillé|Liste des aqueducs romains|Aqueducs de Rome}}
[[Fichier:Briord. Intérieur de l'acqueduc romain. 22-02-08.JPG|vignette|Exemple de tunnel : l'[[aqueduc romain de Briord]] de {{unité|200|mètres}} de long ([[Ain (département)|Ain]]).]]
Les aqueducs anciens utilisaient la simple force de la [[gravitation|gravité]] pour acheminer l'eau : il suffisait de donner un léger [[dénivelé]] aux conduites pour que l'eau coule vers sa destination. L'inconvénient était que, pour passer une colline, il fallait soit la contourner, soit creuser un [[tunnel]] ; de même, pour passer une vallée, il fallait construire un [[pont]] ou utiliser un [[siphon (tuyau)|siphon]].

=== Siphons ===
Le [[Siphon (tuyau)|siphon]], qui permet de franchir une vallée sans construction d'un pont, fonctionne sur le principe des vases communicants. Il est constitué d’un canal en pierre emboitées ou d'une conduite en plomb avec, en amont un réservoir de chasse et en aval un réservoir de fuite, placé plus bas que le premier. L’eau se déverse dans le réservoir de chasse, passe par le canal ou la conduite qui traverse la vallée, et s'écoule dans le réservoir de fuite grâce à la différence d'altitude. Ce réservoir alimente l'aqueduc qui reprend son écoulement naturel<ref name=":0">{{Lien web |titre=Les Aqueducs : Lyon patrimoine Unesco, découvrez les aqueducs de Lyon |url=https://www.patrimoine-lyon.org/secteur_unesco/fourviere/saint-irenee/les-aqueducs |site=www.patrimoine-lyon.org |consulté le=2022-06-21}}</ref>.

Pour les quatre [[Aqueducs romains de Lyon|aqueducs de Lyon]], les Romains ont construit huit siphons, dont un double. Quatre [[Pont-siphon|ponts-siphons]] et six réservoirs subsistent aujourd'hui. Les aqueducs de Rome ne comportaient aucun siphon et seule une trentaine sont connus dans le reste du monde antique, dont trois seulement ont laissé des traces, en Turquie<ref name=":0" />.

=== Vestiges ===
Il subsiste de nombreux vestiges significatifs des [[Liste des aqueducs romains|aqueducs romains]], comme le [[pont du Gard]] en [[France]], l'[[aqueduc de Ségovie]] en [[Espagne]], l'[[aqueduc de Zaghouan|aqueduc de Carthage]] en [[Tunisie]], l'[[aqueduc de Gorze à Metz|aqueduc]] de [[Jouy-aux-Arches#Lieux et monuments|Jouy-aux-Arches]] près de [[Metz]], etc. Cependant, l'essentiel du parcours de ces aqueducs était souterrain (cf. photo) et beaucoup moins spectaculaire.

La canalisation qui fournissait l'eau à Fréjus, dans le [[Var (département)|Var]] ({{unité|41567|m}} de long, {{unité|515|m}} de dénivelé, {{unité|300|l/s}}), encore partiellement en service, était souterraine sur la plus grande partie de son trajet, mais empruntait l'[[aqueduc de Mons à Fréjus|aqueduc de Mons]] peu avant son extrémité, de façon à garder une hauteur suffisante pour alimenter un château d'eau au point le plus haut de la ville.

== Les aqueducs modernes ==
Les canaux de transport d'eau modernes s'apparentent plutôt à des [[Canalisation|pipelines]], sur le même modèle que les [[oléoduc]]s ou que les [[gazoduc]]s : l'eau est mise en surpression par des [[pompe]]s, ce qui la propulse dans la conduite de métal, de section circulaire. Ceci permet notamment de s'affranchir d'une partie des accidents de terrain et à l'occasion d'envoyer l'eau à une altitude supérieure à celle où elle est captée<ref>http://www.eaudeparis.fr/uploads/tx_edpevents/Memodo-AqueducBD.pdf</ref>. Certains canaux empruntent des ouvrages inspirés de ceux des Romains :
* [[aqueduc de Mont-Saint-Pont]], [[Braine-l'Alleud]] ([[Belgique]], 1855) ;
* [[aqueduc de la Minette]], [[Rennes]] (1882) ;
* [[aqueducs d'Arcueil et de Cachan|Aqueduc de la Vanne]], [[Paris]] (fin du {{s-|XIX}}) ;
* [[aqueduc de l'Avre]], [[Paris]] (1893) ;
* [[aqueduc de Los Angeles]], [[Los Angeles]] ({{s-|XX}}) ;
* [[aqueduc du Päijänne]], [[Helsinki]] (1972-1982) ;
* [[spéléodrome de Nancy]], [[Villers-lès-Nancy]] (1899-1906).

== Aqueducs remarquables ==
* [[Aqueduc de Roquefavour]], à [[Ventabren]] (1842-1847), le plus haut pont-aqueduc en pierre du monde.
* [[Jerwan#Aqueduc de Jerwan|Aqueduc de Jerwan]], construit par [[Sennachérib]] vers -688 pour l'alimentation de [[Ninive]], le plus vieux pont-aqueduc connu.
* La [[conduite forcée]] ([[Siphon (tuyau)|siphon]] inversé) de l'aqueduc hellénistique du Madradag qui alimente l'[[acropole]] de [[Pergame]] (actuellement en [[Turquie]]), qui comporte un dénivelé de presque {{unité|200|m}}, le plus important de l'[[Antiquité]], construit dans la première moitié du {{-s-|II|e}}<ref>{{Harvsp|Viollet|2004|p=142-145}}.</ref>.
* Dans la commune de Valle di Maddaloni se trouve l’aqueduc Carolino construit par [[Luigi Vanvitelli]] pour apporter l’eau des sources du [[Mont Taburno Camposauro|Mont Taburno]] jusqu’au [[Palais de Caserte|Palais Royal de Caserte]] et inséré dans la liste des [[Patrimoine mondial|patrimoines de l’humanité]] par l’[[UNESCO]]. L’œuvre a nécessité 16 ans de travaux et le soutien des savants et des mathématiciens les plus estimés du [[royaume de Naples]], suscitant, pendant toute la durée de sa réalisation, l’attention de l’Europe entière, Elle est reconnue comme l’une des œuvres architecturales et d’ingénierie les plus importantes du XVIIIe siècle.
[[Fichier:Vanvitelli aqueduct.jpg|centré|vignette|Aqueduc de [[Luigi Vanvitelli|Vanvitelli]] en Campanie]]

== Fuites sur aqueducs ==
Des approches soucieuses de l'environnement sont basées sur l'utilisation de gaz traceur, inerte ([[hélium]]) et éventuellement renouvelable ([[hydrogène]]). Des détecteurs de gaz ultra sensibles permettent de localiser sans difficulté les points d'épanchement. Certains de ces gaz traceurs sont homologués en tant qu'additifs alimentaires [[E932 (additif)|E939]] et [[E949]], ce qui les rend particulièrement adaptés à ces tâches délicates.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Category:Aqueducts|commons titre=Aqueduc
|wiktionary=aqueduc|wiktionary titre=aqueduc}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|titre=Aqueducs romains|titre volume=Les Dossiers de l'archéologie|lieu=Dijon|éditeur=|année=1979|mois=octobre|isbn=}}.
* Jacques Bonnin, ''L’eau dans l'antiquité. L'hydraulique avant notre ère'', Eyrolles (collection de la Direction des Études et Recherches d'Électricité de France {{n°|47}}), Paris, 1985, {{ISSN|0399-4198}}
* {{Article | langue =fr | prénom1 = Hubert | nom1 = Chanson | titre = Certains aspects de la conception hydraulique des aqueducs romains | périodique = La Houille blanche - Revue internationale de l'eau| éditeur = Revue générale de l’électricité S.A.| numéro=6-7| année = 2002 | pages = 43-57 | issn = 0018-6368| url texte = https://espace.library.uq.edu.au/view/UQ:11123 | consulté le = 30 avril 2019}}.
* {{Bibliographie|Q53371803}} <small>([http://www.lhistoire.fr/les-aqueducs-romains-ne-servaient-%C3%A0-rien lire en ligne])</small>.
* {{Lien web|langue=fr|auteur=Philippe Leveau|lien auteur=Philippe Leveau|url=http://www.traianvs.net/textos/aque02.php|titre=L'archéologie des aqueducs romains ou les aqueducs romains entre projet et usage|année=2004|site=traianvs.net|consulté le=30 avril 2019}}.
* {{Lien web|langue=fr|auteur=Jean Claude Litaudon|url=http://www.traianvs.net/textos/aque01.php|titre=Les aqueducs antiques|année=2004|site=traianvs.net|consulté le=30 avril 2019}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre Louis|nom1=Viollet|titre=L’Hydraulique dans les civilisations anciennes|sous-titre={{unité|5000|ans}} d’histoire|lieu=Paris|éditeur=Presse de l’école nationale des Ponts et chaussées|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=384|isbn=978-2-85978-397-6|isbn10=2-85978-397-0|bnf=40050043}}.
* ''L'or bleu. Les Romains et l'eau'', exposition présentée au musée de Rauranum, [[Rom (Deux-Sèvres)]], été 2006.

=== Articles connexes ===
* [[Conduite forcée]]
* [[Glossaire de l'architecture]]
* [[Tunnel-canal]]
* [[Pipeline]]
** [[Oléoduc]] ;
** [[Gazoduc]] ;
** [[Hydrogénoduc]]
** [[Minéroduc]] (pipeline à lisier / boues) ;
** à pâte à papier ;
* [[Saumoduc]] ;
* [[Lactoduc]] ;
* [[Biéroduc]]
* [[Irrigation]], [[Qanat]], [[Khattara]]
* [[Acequia (canal d'irrigation)|Acequia]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}


{{Palette|Aqueduc romain|Architecture romaine|Spéléologie dans le monde}}
{{Palette|Aqueduc romain|Architecture romaine|Spéléologie dans le monde}}

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L'aqueduc de l'Eifel en Allemagne.
Le pont du Gard avec l'aqueduc romain de Nîmes qui passe à son sommet.
Aqueduc de Ségovie (Espagne).
Les cascades de l'aqueduc de Los Angeles (Californie).
L'aqueduc de Mezzavia, à Ajaccio (Corse-du-Sud), ouvrage du canal de la Gravona.

Un aqueduc est un ouvrage destiné à l'adduction d'eau pour la consommation d'une ville.

Le mot aqueduc est un emprunt tardif (XVIe siècle) au latin aquae ductus (aussi aquaeductus), de aqua (« eau ») et de ductus (dérivé de ducere, « conduire », lui-même tiré de duco). Aqueduc a pu désigner toutes canalisations destinées à conduire les eaux[1], toutefois ce sens ancien s'est oblitéré, aqueduc ne désignant plus que les ouvrages antiques monumentaux en maçonnerie et les constructions modernes de génie civil destinés principalement à alimenter les villes en eau.

Les premiers aqueducs[modifier | modifier le code]

Les premiers systèmes d'alimentation en eau sont apparus probablement en même temps que les premiers habitats urbanisés situés loin de rivières, ainsi pour alimenter la ville de Cnossos en Crète, au milieu du IIe millénaire av. J.-C.

D'abord simples conduits ou tuyaux permettant d'amener l'eau, les aqueducs vont se développer au fur et à mesure des progrès techniques permettant la construction d'ouvrages d'art :

  • tunnels permettant aux canaux de franchir des hauteurs de collines importantes ;
  • tranchées faites dans des collines quand leur hauteur n'est pas importante ;
  • ponts-aqueducs nécessaires pour franchir des vallons ou des bras de mer en conservant une pente constante ;
  • ponts-siphons (siphons inversés) pour passer des vallons importants avec mise en charge des conduites.

On trouve le creusement de tunnels parmi les aménagements hydrauliques faits par les Hébreux pour l'alimentation en eau de la ville forteresse de Megiddo. De même, la Bible raconte les aménagements d'Ézéchias de la source de Gihon avec le percement d'un tunnel pour alimenter le bassin de Silwan, à Jérusalem, en 700 av. J.-C, afin d'assurer la défense de la ville contre Sennachérib.

Sennachérib a fait construire un aqueduc pour alimenter la ville de Ninive pour lequel il a fait construire un pont-aqueduc à Jerwan de 280 m de longueur. Il est le plus ancien connu. Cette technique a été utilisée par les Phéniciens pour amener de l'eau douce du Kasimieh à Tyr. Des Phéniciens, cette technique serait passée aux Grecs et aux Étrusques, puis aux Romains[2].

Les aqueducs romains[modifier | modifier le code]

Exemple de tunnel : l'aqueduc romain de Briord de 200 mètres de long (Ain).

Les aqueducs anciens utilisaient la simple force de la gravité pour acheminer l'eau : il suffisait de donner un léger dénivelé aux conduites pour que l'eau coule vers sa destination. L'inconvénient était que, pour passer une colline, il fallait soit la contourner, soit creuser un tunnel ; de même, pour passer une vallée, il fallait construire un pont ou utiliser un siphon.

Siphons[modifier | modifier le code]

Le siphon, qui permet de franchir une vallée sans construction d'un pont, fonctionne sur le principe des vases communicants. Il est constitué d’un canal en pierre emboitées ou d'une conduite en plomb avec, en amont un réservoir de chasse et en aval un réservoir de fuite, placé plus bas que le premier. L’eau se déverse dans le réservoir de chasse, passe par le canal ou la conduite qui traverse la vallée, et s'écoule dans le réservoir de fuite grâce à la différence d'altitude. Ce réservoir alimente l'aqueduc qui reprend son écoulement naturel[3].

Pour les quatre aqueducs de Lyon, les Romains ont construit huit siphons, dont un double. Quatre ponts-siphons et six réservoirs subsistent aujourd'hui. Les aqueducs de Rome ne comportaient aucun siphon et seule une trentaine sont connus dans le reste du monde antique, dont trois seulement ont laissé des traces, en Turquie[3].

Vestiges[modifier | modifier le code]

Il subsiste de nombreux vestiges significatifs des aqueducs romains, comme le pont du Gard en France, l'aqueduc de Ségovie en Espagne, l'aqueduc de Carthage en Tunisie, l'aqueduc de Jouy-aux-Arches près de Metz, etc. Cependant, l'essentiel du parcours de ces aqueducs était souterrain (cf. photo) et beaucoup moins spectaculaire.

La canalisation qui fournissait l'eau à Fréjus, dans le Var (41 567 m de long, 515 m de dénivelé, 300 l/s), encore partiellement en service, était souterraine sur la plus grande partie de son trajet, mais empruntait l'aqueduc de Mons peu avant son extrémité, de façon à garder une hauteur suffisante pour alimenter un château d'eau au point le plus haut de la ville.

Les aqueducs modernes[modifier | modifier le code]

Les canaux de transport d'eau modernes s'apparentent plutôt à des pipelines, sur le même modèle que les oléoducs ou que les gazoducs : l'eau est mise en surpression par des pompes, ce qui la propulse dans la conduite de métal, de section circulaire. Ceci permet notamment de s'affranchir d'une partie des accidents de terrain et à l'occasion d'envoyer l'eau à une altitude supérieure à celle où elle est captée[4]. Certains canaux empruntent des ouvrages inspirés de ceux des Romains :

Aqueducs remarquables[modifier | modifier le code]

Aqueduc de Vanvitelli en Campanie

Fuites sur aqueducs[modifier | modifier le code]

Des approches soucieuses de l'environnement sont basées sur l'utilisation de gaz traceur, inerte (hélium) et éventuellement renouvelable (hydrogène). Des détecteurs de gaz ultra sensibles permettent de localiser sans difficulté les points d'épanchement. Certains de ces gaz traceurs sont homologués en tant qu'additifs alimentaires E939 et E949, ce qui les rend particulièrement adaptés à ces tâches délicates.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Un exemple de l'usage ancien du terme acqueduc pour un drainage des caves (1689).
  2. Jacques Bonnin, L'Eau dans l'Antiquité. L'hydraulique avant notre ère, Paris, Eyrolles, 1984.
  3. a et b « Les Aqueducs : Lyon patrimoine Unesco, découvrez les aqueducs de Lyon », sur www.patrimoine-lyon.org (consulté le )
  4. http://www.eaudeparis.fr/uploads/tx_edpevents/Memodo-AqueducBD.pdf
  5. Viollet 2004, p. 142-145.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]