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Le '''Kalarippayatt''', ou '''Kalarippayattu''' (കളരിപ്പയറ്റ്) [kaɭaɾipːaja{{Souligner|t}}ːɨ̆], est un art martial originaire du [[Kerala]] et du [[Tamil Nadu]] (historiquement la même région) en [[Inde]] du Sud. Kalarippayatt signifie, en [[malayalam]], « le lieu des exercices », de ''kalari'' (കളരി), le lieu, l'arène, l'espace de dialogue et ''payatt'' (പയററ്), dérivé de « payattuka » signifiant combattre, s'exercer, s'exercer intensément. Le kalarippayatt serait, avec le [[Varma Kalai]] originaire de l'État voisin du [[Tamil Nadu]], l'une des plus anciennes techniques martiales et mais aussi médicales connues. Les ''[[gurû]]'' de kalarippayatt, appelés ''gurukkal'', sont guerriers et médecins, car ils sont censés connaître les techniques qui tuent mais aussi celles qui soignent.


Les danseurs de [[kathakali]] exercent aussi leur art dans un espace consacré nommé ''kalari'' et leur entraînement emprunte des exercices au kalarippayatt, comme les quatre sortes de lancers de jambes (kalugal) mais aussi ses techniques de massages liées à l'[[ayurveda]] — (du [[sanskrit]] ''[[veda]]'', connaissance et ''ayur'', vie) — la médecine traditionnelle indienne qui est aujourd'hui essentiellement pratiquée dans l'Inde du Sud, en particulier au Kérala.
Le '''Kalarippayatt''', ou '''Kalarippayattu''' (കളരിപ്പയറ്റ്) [kaɭaɾipːaja<u>t</u>ːɨ̆], est un art martial originaire du [[Kerala]] en [[Inde]] du Sud. Kalarippayatt signifie, en [[malayalam]], « le lieu des exercices », de ''kalari'' (കളരി), le lieu, l'arène, l'espace de dialogue et ''payatt'' (പയററ്), dérivé de « payattuka » signifiant combattre, s'exercer, s'exercer intensément. Le kalarippayatt serait, avec le [[Varma Kalai]] originaire de l'État voisin du [[Tamil Nadu]], l'une des plus anciennes techniques martiales et mais aussi médicales connues. Les ''[[gurû]]'' de kalarippayatt, appelés ''gurukkal'', sont guerriers et médecins, car ils sont censés connaître les techniques qui tuent mais aussi celles qui soignent.

Les danseurs de [[kathakali]] exercent aussi leur art dans un espace consacré nommé ''kalari'' et leur entraînement emprunte des exercices au kalarippayatt, comme les quatre sortes de lancers de jambes (kalugal) mais aussi ses techniques de massages liées à l'[[ayurveda]] — (du [[sanskrit]] ''[[veda]]'', connaissance et ''ayur'', vie) — la médecine traditionnelle indienne basée probablement sur celle des [[Aryen]]s ([[Iran]] et Nord-Ouest de l'Inde), médecine qui est aujourd'hui essentiellement pratiquée dans l'Inde du Sud, en particulier au Kérala.


== L'ancêtre des arts martiaux ? ==
== L'ancêtre des arts martiaux ? ==
{{Article détaillé|Arts martiaux dravidiens}}
{{Article détaillé|Arts martiaux dravidiens}}
Dans le [[Rig-Véda]] il est fait mention d'un combat durant lequel [[Indra]] attaque les points vitaux de son adversaire. Il s'agit là peut-être de la première mention d'un art martial proche du kalarippayatt. Liée aux traditions religieuses [[hindouisme|hindouiste]] et [[bouddhisme|bouddhiste]], une légende sans fondement historique prétend qu'il serait à l'origine des arts martiaux asiatiques par l'intermédiaire du prince [[Bodhidharma]] qui aurait créé près de [[Kottayam]], au [[Kerala]], la première école de kalarippayatt, puis serait parti ensuite pour la [[Civilisation chinoise|Chine]] pour y fonder une école de ce qui deviendra le [[kung-fu]] au monastère de [[Shaolin]].
Dans le [[Rig-Véda]] il est fait mention d'un combat durant lequel [[Indra]] attaque les points vitaux de son adversaire. Il s'agit là peut-être de la première mention d'un art martial proche du kalarippayatt. Liée à la tradition religieuse [[hindouisme|hindouiste]], une légende prétend qu'il serait à l'origine des arts martiaux asiatiques par l'intermédiaire du prince [[Bodhidharma]] qui aurait créé près de [[Kottayam]], au [[Kerala]], la première école de kalarippayatt, puis serait parti ensuite pour la [[Chine]] pour y fonder une école de ce qui deviendra le [[kung-fu Shaolin|kung-fu]] au [[monastère Shaolin]].


Les premiers écrits connus concernant la discipline sont des inscriptions sur des feuilles de palmes datant du {{-s-|II|e}}.
Les premiers écrits connus concernant la discipline sont des inscriptions sur des feuilles de palmes datant du {{-s-|II}}


Ses références sont multiples :
Ses références sont multiples :
* ''Dravidiennes'' : Culture ancienne de l'Inde, avec la connaissance du monde animal, élémental, végétal.
* ''Dravidiennes'' : Culture ancienne de l'Inde, avec la connaissance du monde animal, élémentaire, végétal.
* ''Bouddhiste'' avec la tradition de non violence, la science du corps énergétique (marma, nadi, chakra)
* ''Bouddhiste'' avec la tradition de non violence, la science du corps énergétique (marma, nadi, chakra)
* ''Aryennes'' avec les techniques holistiques de domination et de conquête (dhanurveda).
* ''Aryennes'' avec les techniques holistiques de domination et de conquête (dhanurveda).
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Les formes ancestrales du kalarippayatt se codifient au {{s-|XII|e}}.
Les formes ancestrales du kalarippayatt se codifient au {{s-|XII|e}}.


Fondamentalement lié avec l'histoire du Sud de l'Inde, la discipline connaît un âge d'or entre le {{s mini-|XV|e}} et le {{s-|XVII|e}}. À cette période, le kalaripayatt est un pilier institutionnel de la société kéralaise. Les Guerriers Nayars ou "Nairs" sont les garants de l'ordre social. La côte du malabar est alors le lieu de nombreux échanges commerciaux avec l'extrême orient et l'occident. Il est rapporté dans des écrits de voyageurs portugais que les côtes du malabar sont alors les plus sûres du monde. L'ordre règne dans la vie quotidienne et les conflits entre royaumes voisins se règlent en combat individuel et à mort entre les meilleurs guerriers.
Fondamentalement lié avec l'histoire du Sud de l'Inde, la discipline connaît un âge d'or entre le {{s mini-|XV|e}} et le {{s-|XVII|e}}. À cette période, le kalaripayatt est un pilier institutionnel de la société kéralaise. Les Guerriers [[Nayars]] ou "Nairs" sont les garants de l'ordre social. La [[côte de Malabar]] est alors le lieu de nombreux échanges commerciaux avec l'extrême orient et l'occident. Il est rapporté dans des écrits de voyageurs portugais que les côtes du Malabar sont alors les plus sûres du monde. L'ordre règne dans la vie quotidienne et les conflits entre royaumes voisins se règlent en combat individuel et à mort entre les meilleurs guerriers.


À la fin du {{s-|XVII|e}}, la couronne anglaise prend le pouvoir sur la région. Elle interdit la pratique du kalarippayatt, perquisitionne et détruit les armes... Les Maîtres sont mis sous haute surveillance... Certains cependant, continueront à enseigner clandestinement; ce qui permet au kalarippayatt de survivre jusqu'en 1947, date de l'indépendance reconquise.
À la fin du {{s-|XVII|e}}, la couronne anglaise prend le pouvoir sur la région. Elle interdit la pratique du kalarippayatt, perquisitionne et détruit les armes... Les Maîtres sont mis sous haute surveillance... Certains cependant, continueront à enseigner clandestinement; ce qui permet au kalarippayatt de survivre jusqu'en 1947, date de l'indépendance reconquise.

Le Kalarippayattu s'est répandue en Europe grâce aux efforts de Anil Machado et en Amérique par Shiva Rhea. Ils sont les principaux maîtres d'Europe et d'Amérique.


== La pratique du kalarippayatt ==
== La pratique du kalarippayatt ==
Le kalarippayatt se pratique généralement dans le ''kalari'', une salle de {{unité|14|m}} sur 7, parfois sous terre. Il se caractérise par des positions très basses portant des noms d'animaux ainsi que par de nombreux sauts très hauts. Le kalarippayatt connaît deux styles, le style ''thekkan'' (ou « style du sud ») et le ''vadakkan'' (ou « style du Nord »), il y existe aussi le "Hanuman kalari" (peu connu). Dans les deux premiers styles, une dizaine d'armes sont encore enseignées parmi les dix-huit armes qui étaient étudiées autrefois. Dans la tradition locale, il fallait plusieurs années pour maîtriser une seule arme.
Le kalarippayatt se pratique généralement dans le ''kalari'', une salle de {{unité|14|m}} sur 7, parfois sous terre. Il se caractérise par des positions très basses portant des noms d'animaux ainsi que par de nombreux sauts très hauts. Le kalarippayatt connaît deux styles, le style ''thekkan'' (ou « style du sud ») et le ''vadakkan'' (ou « style du Nord »), il y existe aussi le "Hanuman kalari" (peu connu). Dans les deux premiers styles, une dizaine d'armes sont encore enseignées parmi les dix-huit armes qui étaient étudiées autrefois. Dans la tradition locale, il fallait plusieurs années pour maîtriser une seule arme.


[[Image:Rooster Posture or Kukkuta Vadivu.jpg|thumb|upright=1|right|Posture du coq|alt=à gauche, une femme sur une jambe croise les bras devant son torse ; à gauche, un homme saute en rapprochant ses mains de ses pieds]]
On compte, dans la pratique du kalarippayatt, quatre niveaux :
* ''meythari'' : la pratique d'exercices pour maîtriser l'équilibre tant au niveau du sol que durant les sauts, la concentration durant le combat, le développement de la souplesse et de la force.
On compte, dans la pratique du kalarippayatt, quatre niveaux :
* ''meythari'' :
la pratique d'exercices pour maîtriser l'équilibre tant au niveau du sol que durant les sauts, la concentration durant le combat, le développement de la souplesse et de la force.


* ''kolthari'' :
* ''kolthari'' : la pratique des armes en bois qui sont de plus en plus courtes à mesure des progrès de l'élève. Le ''Kettukari'' ou ''Vaddi'' (bâton à 5 pieds de longueur), le ''Muchan'' (bâton à 2 pieds de longueur dont l'épaisseur d'une extrémité est d'environ {{Unité|3|cm}} de diamètre et de l'autre d'environ {{Unité|1.5|cm}} de diamètre), le ''Otta'' (bâton incurvé d'une longueur de moins de 60 cm. Cette étape est considéré comme la grammaire du kalaripayatt. Cette arme est la plus dangereuse et prestigieuse du kalaripayatt car les points d'attaques sont uniquement les points vitaux de l'adversaire, le ''Gadai'' (massue de Hanuman), le ''Marma Vadi'' etc...
la pratique des armes en bois qui sont de plus en plus courtes à mesure des progrès de l'élève. Le ''Kettukari'' ou ''Vaddi'' (bâton à 5 pieds de longueur), le ''Muchan'' (bâton à 2 pieds de longueur dont l'épaisseur d'une extrémité est d'environ {{Unité|3|cm}} de diamètre et de l'autre d'environ {{Unité|1.5|cm}} de diamètre), le ''Otta'' (bâton incurvé d'une longueur de moins de {{unité|60|cm}}. Cette étape est considérée comme la grammaire du kalaripayatt. Cette arme est la plus dangereuse et prestigieuse du kalaripayatt car les points d'attaques sont uniquement les [[marma (points vitaux)|points vitaux]] de l'adversaire, le ''Gadai'' (massue de Hanuman), le ''Marma Vadi'', etc.


[[Image:Kalaripayattu weapons.jpg|thumb|upright=1|right|Armes en métal|alt=dessin de 5 armes]]
* ''ankathari'' : la pratique en utilisant des armes en métal, tout d'abord en luttant contre la même arme, puis contre une arme différente. On commence par le ''daga'' ou ''Kadari'' (poignard curvé par détail à deux tranchants), le ''Vaal-Keddayam'' (épée à deux tranchants et bouclier), le Khathi (poignard), le ''Ouroumi'' (épée flexible à deux tranchants), arme extrêmement dangereuse, pouvant même être fatale au pratiquant dans un instant d'inattention, et enfin la lance à deux tranchants.
* ''ankathari'' :
la pratique en utilisant des armes en métal, tout d'abord en luttant contre la même arme, puis contre une arme différente. On commence par le ''daga'' ou ''Kadari'' (poignard curvé par détail à deux tranchants), le ''Vaal-Keddayam'' (épée à deux tranchants et bouclier), le Khathi (poignard), le ''Ouroumi'' (épée flexible à deux tranchants), arme extrêmement dangereuse, pouvant même être fatale au pratiquant dans un instant d'inattention, et enfin la lance à deux tranchants.


[[Image:അടി തട.jpeg|thumb|upright=1|left|Combat à mains nues|alt=combat de deux hommes]]
* ''verumkai'' : la pratique de l'auto-défense à mains nues, la connaissance des points vitaux et aussi des petites armes contre les grandes.
* ''verumkai'' :
la pratique de l'auto-défense à mains nues, la connaissance des points vitaux et aussi des petites armes contre les grandes.


Les pratiquants plus anciens connaissent donc un ensemble de points vitaux qu'il peut utiliser pour nuire à son adversaire mais aussi pour soigner. Ainsi, les maîtres de kalarippayatt sont généralement aussi médecins ayurvédiques, des thérapeutes qui mettent à profit leurs connaissances pour soigner leurs patients.
Les pratiquants plus anciens connaissent donc un ensemble de points vitaux qu'ils peuvent utiliser pour nuire à leur adversaire mais aussi pour soigner. Ainsi, les maîtres de kalarippayatt sont généralement aussi médecins ayurvédiques, des thérapeutes qui mettent à profit leurs connaissances pour soigner leurs patients.


== Les points vitaux ==
== Les points vitaux ==
Les points vitaux des arts martiaux dravidiens utilisé en combat sont les zones du corps bien connu dans tous les arts martiaux comme la nuque, la pomme d'adam, les tempes, certaines vertèbres, le plexus, l'estomac, la base du nez, les articulations, etc.
Les points vitaux des arts martiaux dravidiens utilisé en combat sont les zones du corps bien connues dans tous les arts martiaux comme la nuque, la pomme d'adam, les tempes, certaines vertèbres, le sternum, l'estomac, la base du nez, les articulations, etc.


== Voir aussi ==
== Références ==
{{Références}}


=== Article connexe ===
== Liens internes ==
*[[Art martial]]
* [[Silambam]]
* [[Varma Kalai]]
* [[Marma (points vitaux)]]
* Kalarippayatt
* [[Arts martiaux dravidiens]]
* [[Arts martiaux dravidiens]]
* [[Association mondiale de silambam]]


=== Liens externes ===
== Liens externes ==
* [http://silambam.asia/ Silambam Asia]
* [http://www.indeaparis.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1683 Les cours de kalaripayatt en France]
* [http://silambam.world/ World Silambam Association]
* [http://www.kalaripayat.fr L'association Française de kalaripayatt]
* [http://www.kalaripayat.fr L'association Française de kalaripayatt]


=== Bibliographie ===
== Bibliographie ==
*Tiego Bindra, ''Le Kalaripayat. L’Ancêtre de tous les arts martiaux d’Asie'', Belles-Lettres, Paris, 2005 {{ISBN|2-251-72004-9}}
*Tiego Bindra, ''Le Kalaripayat. L’Ancêtre de tous les arts martiaux d’Asie'', Belles-Lettres, Paris, 2005 {{ISBN|2-251-72004-9}}
*[[Patrick Denaud]], ''Kalaripayat''. Traduit en anglais Ed. Budostore (1996).
*[[Patrick Denaud]], ''Kalaripayat''. Traduit en anglais et lituanien Ed. Budostore (1996).
*Luijendijk, D.H. (2005) ''[http://www.paladin-press.com/category/s Kalarippayat: India's Ancient Martial Art]'', Paladin Press, ISBN 1-58160-480-7
*Luijendijk, D.H. (2005) ''[http://www.paladin-press.com/category/s Kalarippayat: India's Ancient Martial Art]'', Paladin Press, {{ISBN|1-58160-480-7}}
*Luijendijk, D.H. (2008) ''[http://www.amazon.com/Kalarippayat-Dick-Luijendijk/dp/1409226263/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1240306874&sr=8-1 Kalarippayat: The Essence and Structure of an Indian Martial Art]'', Oprat, ISBN 978-1409-2262-60
*Luijendijk, D.H. (2008) ''[https://www.amazon.com/Kalarippayat-Dick-Luijendijk/dp/1409226263/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1240306874&sr=8-1 Kalarippayat: The Essence and Structure of an Indian Martial Art]'', Oprat, {{ISBN|978-1409-2262-60}}


{{Portail|arts martiaux|Inde}}
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[[Catégorie:Art martial indien]]
[[Catégorie:Art martial indien]]


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[[it:Kalarippayattu]]
[[ja:カラリパヤット]]
[[ml:കളരിപ്പയറ്റ്]]
[[nl:Kalaripayattu]]
[[pl:Kalarippayattu]]
[[pt:Vajra mushti]]
[[pt:Vajra mushti]]
[[ru:Каларипаятту]]
[[sq:Kalaripayattu]]
[[sv:Kalaripayatt]]
[[ta:களரிப்பயிற்று]]
[[te:కలరిపయట్టు]]
[[tr:Kalaripayat]]
[[zh:卡拉里帕亞特]]

Dernière version du 24 janvier 2024 à 10:56

Kalarippayatt കളരിപ്പയറ്റ് களரிப்பயிற்று
Kalarippayatt pratiqué avec épée et bouclier
Kalarippayatt pratiqué avec épée et bouclier

Autres noms Kalarippayattu
Pays d’origine Drapeau de l'Inde Inde
Sport olympique Non

Le Kalarippayatt, ou Kalarippayattu (കളരിപ്പയറ്റ്) [kaɭaɾipːajatːɨ̆], est un art martial originaire du Kerala et du Tamil Nadu (historiquement la même région) en Inde du Sud. Kalarippayatt signifie, en malayalam, « le lieu des exercices », de kalari (കളരി), le lieu, l'arène, l'espace de dialogue et payatt (പയററ്), dérivé de « payattuka » signifiant combattre, s'exercer, s'exercer intensément. Le kalarippayatt serait, avec le Varma Kalai originaire de l'État voisin du Tamil Nadu, l'une des plus anciennes techniques martiales et mais aussi médicales connues. Les gurû de kalarippayatt, appelés gurukkal, sont guerriers et médecins, car ils sont censés connaître les techniques qui tuent mais aussi celles qui soignent.

Les danseurs de kathakali exercent aussi leur art dans un espace consacré nommé kalari et leur entraînement emprunte des exercices au kalarippayatt, comme les quatre sortes de lancers de jambes (kalugal) mais aussi ses techniques de massages liées à l'ayurveda — (du sanskrit veda, connaissance et ayur, vie) — la médecine traditionnelle indienne qui est aujourd'hui essentiellement pratiquée dans l'Inde du Sud, en particulier au Kérala.

L'ancêtre des arts martiaux ?[modifier | modifier le code]

Dans le Rig-Véda il est fait mention d'un combat durant lequel Indra attaque les points vitaux de son adversaire. Il s'agit là peut-être de la première mention d'un art martial proche du kalarippayatt. Liée à la tradition religieuse hindouiste, une légende prétend qu'il serait à l'origine des arts martiaux asiatiques par l'intermédiaire du prince Bodhidharma qui aurait créé près de Kottayam, au Kerala, la première école de kalarippayatt, puis serait parti ensuite pour la Chine pour y fonder une école de ce qui deviendra le kung-fu au monastère Shaolin.

Les premiers écrits connus concernant la discipline sont des inscriptions sur des feuilles de palmes datant du IIe siècle av. J.-C.

Ses références sont multiples :

  • Dravidiennes : Culture ancienne de l'Inde, avec la connaissance du monde animal, élémentaire, végétal.
  • Bouddhiste avec la tradition de non violence, la science du corps énergétique (marma, nadi, chakra)
  • Aryennes avec les techniques holistiques de domination et de conquête (dhanurveda).

Les formes ancestrales du kalarippayatt se codifient au XIIe siècle.

Fondamentalement lié avec l'histoire du Sud de l'Inde, la discipline connaît un âge d'or entre le XVe et le XVIIe siècle. À cette période, le kalaripayatt est un pilier institutionnel de la société kéralaise. Les Guerriers Nayars ou "Nairs" sont les garants de l'ordre social. La côte de Malabar est alors le lieu de nombreux échanges commerciaux avec l'extrême orient et l'occident. Il est rapporté dans des écrits de voyageurs portugais que les côtes du Malabar sont alors les plus sûres du monde. L'ordre règne dans la vie quotidienne et les conflits entre royaumes voisins se règlent en combat individuel et à mort entre les meilleurs guerriers.

À la fin du XVIIe siècle, la couronne anglaise prend le pouvoir sur la région. Elle interdit la pratique du kalarippayatt, perquisitionne et détruit les armes... Les Maîtres sont mis sous haute surveillance... Certains cependant, continueront à enseigner clandestinement; ce qui permet au kalarippayatt de survivre jusqu'en 1947, date de l'indépendance reconquise.

Le Kalarippayattu s'est répandue en Europe grâce aux efforts de Anil Machado et en Amérique par Shiva Rhea. Ils sont les principaux maîtres d'Europe et d'Amérique.

La pratique du kalarippayatt[modifier | modifier le code]

Le kalarippayatt se pratique généralement dans le kalari, une salle de 14 m sur 7, parfois sous terre. Il se caractérise par des positions très basses portant des noms d'animaux ainsi que par de nombreux sauts très hauts. Le kalarippayatt connaît deux styles, le style thekkan (ou « style du sud ») et le vadakkan (ou « style du Nord »), il y existe aussi le "Hanuman kalari" (peu connu). Dans les deux premiers styles, une dizaine d'armes sont encore enseignées parmi les dix-huit armes qui étaient étudiées autrefois. Dans la tradition locale, il fallait plusieurs années pour maîtriser une seule arme.

à gauche, une femme sur une jambe croise les bras devant son torse ; à gauche, un homme saute en rapprochant ses mains de ses pieds
Posture du coq

On compte, dans la pratique du kalarippayatt, quatre niveaux :

  • meythari :

la pratique d'exercices pour maîtriser l'équilibre tant au niveau du sol que durant les sauts, la concentration durant le combat, le développement de la souplesse et de la force.

  • kolthari :

la pratique des armes en bois qui sont de plus en plus courtes à mesure des progrès de l'élève. Le Kettukari ou Vaddi (bâton à 5 pieds de longueur), le Muchan (bâton à 2 pieds de longueur dont l'épaisseur d'une extrémité est d'environ 3 cm de diamètre et de l'autre d'environ 1,5 cm de diamètre), le Otta (bâton incurvé d'une longueur de moins de 60 cm. Cette étape est considérée comme la grammaire du kalaripayatt. Cette arme est la plus dangereuse et prestigieuse du kalaripayatt car les points d'attaques sont uniquement les points vitaux de l'adversaire, le Gadai (massue de Hanuman), le Marma Vadi, etc.

dessin de 5 armes
Armes en métal
  • ankathari :

la pratique en utilisant des armes en métal, tout d'abord en luttant contre la même arme, puis contre une arme différente. On commence par le daga ou Kadari (poignard curvé par détail à deux tranchants), le Vaal-Keddayam (épée à deux tranchants et bouclier), le Khathi (poignard), le Ouroumi (épée flexible à deux tranchants), arme extrêmement dangereuse, pouvant même être fatale au pratiquant dans un instant d'inattention, et enfin la lance à deux tranchants.

combat de deux hommes
Combat à mains nues
  • verumkai :

la pratique de l'auto-défense à mains nues, la connaissance des points vitaux et aussi des petites armes contre les grandes.

Les pratiquants plus anciens connaissent donc un ensemble de points vitaux qu'ils peuvent utiliser pour nuire à leur adversaire mais aussi pour soigner. Ainsi, les maîtres de kalarippayatt sont généralement aussi médecins ayurvédiques, des thérapeutes qui mettent à profit leurs connaissances pour soigner leurs patients.

Les points vitaux[modifier | modifier le code]

Les points vitaux des arts martiaux dravidiens utilisé en combat sont les zones du corps bien connues dans tous les arts martiaux comme la nuque, la pomme d'adam, les tempes, certaines vertèbres, le sternum, l'estomac, la base du nez, les articulations, etc.

Références[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]