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{{Article principal|Eau|Gestion de l'eau}}
{{Article général|Gestion de l'eau}}
Les '''utilisations de l'eau''' sont traditionnellement réparties entre secteurs domestique – l'[[eau domestique]] – agricole – l'[[eau agricole]] et industriel – l'[[eau industrielle]] –, en pourcentage de l’utilisation totale de l’[[eau]]. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'[[irrigation]] et l'[[élevage]]<ref name="Gleick">{{lien|Peter Gleick}}. Water Use. Annu. Rev. Environ. Resour. 2003. [https://www.researchgate.net/profile/Peter_Gleick/publication/230557561_Water_use/links/004635383ed08435d8000000/Water-use.pdf lire en ligne]</ref>. Le [[secteur de l'énergie]] (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea">{{en}} [[Agence internationale de l'énergie]] [https://www.iea.org/publications/freepublications/publication/WorldEnergyOutlook2016ExcerptWaterEnergyNexus.pdf {{pdf}} IEA Water Energy Nexus, Excerpt from the World Energy Outlook 2016], sur iea.org</ref>.


Les '''utilisations de l'[[eau]]''' sont traditionnellement réparties entre trois secteurs : [[eau domestique|domestique]], [[eau agricole|agricole]] et [[eau industrielle|industrielle]] en pourcentage de l’utilisation totale de l’[[eau]]. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'[[irrigation]] et l'[[élevage]]<ref name="Gleick">[[Peter Gleick]]. Water Use. Annu. Rev. Environ. Resour. 2003. [https://www.researchgate.net/profile/Peter_Gleick/publication/230557561_Water_use/links/004635383ed08435d8000000/Water-use.pdf lire en ligne]</ref>. Le [[Énergie (économie)|secteur de l'énergie]] (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau ; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea">{{lien web|langue=en|url=https://www.iea.org/publications/freepublications/publication/WorldEnergyOutlook2016ExcerptWaterEnergyNexus.pdf|titre= IEA Water Energy Nexus, Excerpt from the World Energy Outlook 2016 |format=pdf |site=[[Agence internationale de l'énergie]]}}.</ref>.
En France, une majorité des informations connues sur les prélèvements en eau sont issues des données déclarées dans le cadre de la redevance sur les [[Prélèvement d'eau|prélèvements]] en eau par les préleveurs aux agences de l'eau en métropole et aux offices de l'eau en outre-mer<ref>{{Lien web|langue=|titre=la banque nationale des prélèvements en eau : présentation|url=https://bnpe.eaufrance.fr/presentation|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>. L'eau domestique en France est un prélèvement d’eau inférieur ou égal à {{unité|1000|m|3}} d’eau par an, utilisé par un particulier<ref name=":0">{{Lien web|langue=|titre=Legifrance : usage domestique|url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006835466&cidTexte=LEGITEXT000006074220|site=Legifrance|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> à ne pas confondre avec l'approvisionnement en eau potable. Du fait des catégories des usages pour déclarer les redevances, les usages sur lesquels sont répartis les usages prélevés sont principalement: la production d'énergie, les barrages (eau turbinée), l'alimentation de canaux, l'eau potable, l'industrie et l'irrigation<ref>{{Lien web|langue=|titre=BNPE : banque nationale des prélèvements en eau|url=https://bnpe.eaufrance.fr/|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Quels usages pour quels prélèvements ?|url=https://professionnels.afbiodiversite.fr/node/45|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.


Bien que cette classification fournisse des données précieuses, il s’agit d’un moyen limité d’examiner l’utilisation de l’eau dans un monde globalisé, dans lequel les produits ne sont pas toujours consommés dans leur pays d’origine. Le commerce international des produits agricoles et industriels crée en effet un flux mondial d’[[eau virtuelle]], ou eau incorporée (assimilable à la notion d’énergie incorporée ou [[énergie grise]]). La notion d'[[empreinte eau]] y est attachée.
Bien que cette classification fournisse des données précieuses, il s’agit d’un moyen limité d’examiner l’utilisation de l’eau dans un monde globalisé, dans lequel les produits ne sont pas toujours consommés dans leur pays d’origine. Le commerce international des produits agricoles et industriels crée en effet un flux mondial d’[[eau virtuelle]], ou eau incorporée (assimilable à la notion d’énergie incorporée ou [[énergie grise]]). La notion d'[[empreinte eau]] y est attachée.


Selon la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]<ref>[http://www.fao.org/3/a-i1688f.pdf L’état des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde. Gérer les systèmes en danger] sur le site fao.org</ref>{{,}}<ref name="withdrawal">[http://www.fao.org/nr/water/aquastat/tables/WorldData-Withdrawal_eng.pdf Water withdrawal by sector, around 2010], Prélèvements d'eau par secteur, vers 2010, [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]]</ref>, l’agriculture occupe aujourd’hui 11 % de la surface des terres émergées de la planète aux fins de la production végétale et utilise autour de 70 % de toute l’eau tirée des aquifères, des cours d’eau et des lacs ([[eau douce]]). Elle est suivie de l'industrie (autour de 20 %) et le secteur domestique (autour de 10 %).
Selon la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]<ref>[http://www.fao.org/3/a-i1688f.pdf L’état des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde. Gérer les systèmes en danger] sur le site fao.org</ref>{{,}}<ref name="withdrawal">[http://www.fao.org/nr/water/aquastat/tables/WorldData-Withdrawal_eng.pdf Water withdrawal by sector, around 2010], Prélèvements d'eau par secteur, vers 2010, [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]]</ref>, l'[[agriculture]] occupe aujourd’hui 11 % de la surface des [[Terre émergée|terres émergées]] de la planète aux fins de la production végétale et utilise autour de 70 % de toute l’eau tirée des [[aquifère]]s, des [[cours d'eau]] et des [[lac]]s ([[eau douce]]). Elle est suivie par l'[[industrie]] (autour de 20 %) et le secteur domestique (autour de 10 %).


== Histoire ==
== Histoire ==
Les premières communautés agricoles dépendaient des caprices de la [[pluie]] naturelle et du [[ruissellement]]. La [[sédentarisation]] progressive apparue au [[néolithique]] en [[Mésopotamie]] a associé développement de l'élevage et de l'[[agriculture]], et conduit à la maîtrise des techniques hydrauliques - [[irrigation]], [[terrassement]], calcul de pente, gestion des [[crue]]s, transports fluviaux et [[canalisation]] - et la constitution de formes d'habitat stable. Très vite va se poser la question de l'organisation des grands travaux, et singulièrement de travaux d'irrigation et de drainage, dans les vallées inondées ou inondables des pays semi-arides. [[Karl August Wittfogel]] appelle hydroagriculture et parfois agriculture lourde ce type d'activité humaine qui réclame des hommes et des conducteurs<ref>Vidal-Naquet Pierre. Histoire et idéologie : Karl Wittfogel et le concept de « mode de production asiatique ». In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 19ᵉ année, N. 3, 1964. pp. 531-549. [http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1964_num_19_3_421177 lire en ligne]</ref>. Le [[Lac Moéris]] que les Égyptiens avaient creusé pour arroser les [[Memphis (Égypte)|plaines de Memphis]] à l'époque des sécheresses demeure un exemple remarquable d’ingénierie hydraulique. Autour et en fonction des problèmes hydraulique, une stratification sociale va émergé, une hiérarchie politique, un État. L'expansion des zones urbaines va éventuellement rendre nécessaire le développement de [[tuyauterie]]s, [[canalisation]]s et [[aqueduc]]s sophistiqués, pour apporter de l'eau aux utilisateurs, et de systèmes innovants pour éliminer les déchets et eaux usées.
Les premières communautés agricoles dépendaient des caprices de la [[pluie]] naturelle et du [[ruissellement]]. La [[sédentarisation]] progressive apparue au [[Néolithique]] en [[Mésopotamie]] a associé développement de l'élevage et de l'[[agriculture]], et conduit à la maîtrise des techniques hydrauliques - [[irrigation]], [[terrassement]], calcul de pente, gestion des [[crue]]s, transports fluviaux et [[canalisation]] - et la constitution de formes d'habitat stable. Très vite va se poser la question de l'organisation des grands travaux, et singulièrement de travaux d'irrigation et de drainage, dans les vallées inondées ou inondables des pays semi-arides. [[Karl August Wittfogel]] appelle hydroagriculture et parfois agriculture lourde ce type d'activité humaine qui réclame des hommes et des conducteurs<ref>Vidal-Naquet Pierre. Histoire et idéologie : Karl Wittfogel et le concept de « mode de production asiatique ». In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 19{{e}} année, N. 3, 1964. p. 531-549. [http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1964_num_19_3_421177 lire en ligne]</ref>. Le [[lac Moéris]] que les Égyptiens avaient creusé pour arroser les plaines de [[Memphis (Égypte)|Memphis]] à l'époque des sécheresses demeure un exemple remarquable de l'[[Histoire de la construction#Ingénierie hydraulique égyptienne|ingénierie hydraulique égyptienne]]. Autour et en fonction des problèmes hydraulique, une stratification sociale va émergé, une hiérarchie politique, un État. L'expansion des zones urbaines va éventuellement rendre nécessaire le développement de [[tuyauterie]]s, [[canalisation]]s et [[aqueduc]]s sophistiqués, pour apporter de l'eau aux utilisateurs, et de systèmes innovants pour éliminer les déchets et eaux usées.


Les problèmes d'alimentation en eau se posent avec plus d’acuité à partir de la [[révolution industrielle]] pour devenir critique à partir du milieu du {{s-|XX}}.
Les problèmes d'alimentation en eau se posent avec plus d’acuité à partir de la [[révolution industrielle]] pour devenir critique à partir du milieu du {{s-|XX}}.


Au cours de la révolution industrielle et de l’explosion démographique du {{s-|XIX}}, la demande d’eau va considérablement augmenter. La construction sans précédent de dizaines de milliers de projets d'ingénierie monumentaux conçus pour contrôler les inondations, protéger l'approvisionnement en eau douce et fournir de l'eau à l'irrigation ou à l'[[industrie hydroélectrique]], a apporté des avantages considérables à des centaines de millions de personnes. Grâce à l'amélioration des réseaux d'[[égout]]s, les maladies liées à l'eau telles que le [[choléra]] et la [[typhoïde]], autrefois [[Endémie|endémique]]s dans le monde, ont été largement vaincues dans les pays les plus industrialisés. Les grandes villes survivent grâce à l'eau apportée par centaines et même à des milliers de kilomètres. La production de denrées alimentaires pour répondre aux besoins de la [[population mondiale]] dépend désormais largement des systèmes d'irrigation artificiels. Près d'un cinquième de l'électricité produite dans le monde est produite par l'[[hydroélectricité]]<ref name="Gleick"/>.
Au cours de la révolution industrielle et de l'[[explosion démographique]] du {{s-|XIX}}, la demande d’eau va considérablement augmenter. La construction sans précédent de dizaines de milliers de projets d'ingénierie monumentaux conçus pour contrôler les inondations, protéger l'approvisionnement en eau douce et fournir de l'eau à l'irrigation ou à l'industrie hydroélectrique, a apporté des avantages considérables à des centaines de millions de personnes. Grâce à l'amélioration des réseaux d'[[égout]]s, les maladies liées à l'eau telles que le [[choléra]] et la [[typhoïde]], autrefois [[Endémie|endémique]]s dans le monde, ont été largement vaincues dans les pays les plus industrialisés. Les grandes villes survivent grâce à l'eau apportée par centaines et même à des milliers de kilomètres. La production de denrées alimentaires pour répondre aux besoins de la [[population mondiale]] dépend désormais largement des systèmes d'irrigation artificiels. Près d'un cinquième de l'électricité produite dans le monde est produite par l'[[hydroélectricité]]<ref name="Gleick"/>.


De nouvelles approches de la planification et de la [[gestion de l'eau]] apparaissent alors.
De nouvelles approches de la planification et de la [[gestion de l'eau]] apparaissent alors.


Entre le début du {{s-|XX}} et la fin de celui-ci, les prélèvements d'eau mondiaux ont été multipliés par six, soit plus du double du taux de croissance démographique<ref>{{en}} UN Economic and Socila Council, Commission on Sustainable Developpement. Assessement of the Freshwater Ressources of the World (E/CN.17/1997/9) HerHeafter Comprehensive Assessement. Dans OECD, Water Consumption and Sustainable Water Resources Management. OECD Publishing, 25 mars 1998 [https://books.google.be/books?id=PoWedbOoICwC&dq lire en ligne]</ref>.
Entre le début du {{s-|XX}} et la fin de celui-ci, les prélèvements d'eau mondiaux ont été multipliés par six, soit plus du double du taux de croissance démographique<ref>{{en}} UN Economic and Social Council, Commission on Sustainable Developpement. Assessement of the Freshwater Ressources of the World (E/CN.17/1997/9) HerHeafter Comprehensive Assessement. Dans OECD, Water Consumption and Sustainable Water Resources Management. OECD Publishing, 25 mars 1998 [https://books.google.be/books?id=PoWedbOoICwC&dq lire en ligne]</ref>.


Aux [[États-Unis]], les prélèvements en eau ont culminé en 1980, pour ensuite se stabiliser voir décroitre progressivement, résultat des efforts de conservation et efficacité dans l'utilisation de l'eau. Jusqu'en 2005, le secteur des fournitures publiques était le seul secteur d'utilisation d'eau qui augmentait continuellement depuis 1950, mais la consommation d'eau dans les services publics a diminué depuis 2010<ref name="water.usgs">{{en}}[https://water.usgs.gov/edu/wateruse-trends.html Trends in Water Use in the United States, 1950 to 2010] sur le site de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]]</ref>.
Aux [[États-Unis]], les prélèvements en eau ont culminé en 1980, pour ensuite se stabiliser voire décroitre progressivement, résultat des efforts de conservation et efficacité dans l'utilisation de l'eau. Jusqu'en 2005, le secteur des fournitures publiques était le seul secteur d'utilisation d'eau qui augmentait continuellement depuis 1950, mais la consommation d'eau dans les services publics a diminué depuis 2010<ref name="water.usgs">{{en}}[https://water.usgs.gov/edu/wateruse-trends.html Trends in Water Use in the United States, 1950 to 2010] sur le site de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]]</ref>.


Aux [[États-Unis]], la consommation d’eau pour la production électrique a augmenté de près de 400 % entre 1950 et 2005, mais elle a diminué d’environ 19 % entre 2005 et 2010<ref name="water.usgs"/>. La consommation d'eau d'irrigation a augmenté d'environ 29 % entre 1950 et 2010. Elle s'est stabilisée à partir de 1980<ref name="water.usgs"/>.
Aux [[États-Unis]], la consommation d’eau pour la production électrique a augmenté de près de 400 % entre 1950 et 2005, mais elle a diminué d’environ 19 % entre 2005 et 2010<ref name="water.usgs"/>. La consommation d'eau d'irrigation a augmenté d'environ 29 % entre 1950 et 2010. Elle s'est stabilisée à partir de 1980<ref name="water.usgs"/>.
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== Disponibilité de l'eau ==
== Disponibilité de l'eau ==
{{Article connexe|Ressource hydrique|Répartition de l'eau sur Terre}}
{{Article connexe|Ressource hydrique|Répartition de l'eau sur Terre}}
Le rapport de l'eau salée à l'eau douce sur Terre est {{nobr|d'environ 40 à 1}}. Seulement 0,3 % de l'eau douce est sous forme liquide à la surface de la terre. Environ 30 % de cette eau liquide est souterraine et quelquefois contaminée et impropre à la consommation humaine. Sur les 0,3 %, seulement 2 % sont dans les cours d'eau. Les ressources en eau renouvelables existant dans chaque pays varient considérablement et les moyennes annuelles masquent souvent une variabilité saisonnière considérable. Plus d'un milliard de personnes vivent dans des zones de [[Stress hydrique (écologie)|stress hydrique]], chiffre qui devrait plus que tripler d'ici 2025 ([[World Water Assessment Programme|WWAP]], 2014). D'ici à 2040, près d'un pays sur cinq devrait avoir un taux d'extraction extrêmement élevé, notamment au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Inde<ref>Luo,et al.(2015),Aqueduct Projected Water Stress Country Rankings: Technical Note,World Resources Institute,Washington,DC.</ref>{{,}}<ref name="iea"/>
Le rapport de l'[[eau de mer]] à l'[[eau douce]] sur Terre est {{nobr|d'environ 40 à 1}}. Seulement 0,3 % de l'eau douce est sous forme liquide à la surface de la terre. Environ 30 % de cette eau liquide est [[eau souterraine|souterraine]] et quelquefois contaminée et impropre à la consommation humaine. Sur les 0,3 %, seulement 2 % sont dans les cours d'eau. Les ressources en eau renouvelables existant dans chaque pays varient considérablement et les moyennes annuelles masquent souvent une variabilité saisonnière considérable. Plus d'un milliard de personnes vivent dans des zones de [[Stress hydrique (écologie)|stress hydrique]], chiffre qui devrait plus que tripler d'ici 2025 ({{lien|World Water Assessment Programme}} (WWAP, 2014). D'ici à 2040, près d'un pays sur cinq devrait avoir un taux d'extraction extrêmement élevé, notamment au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Inde<ref>Luo,et al.(2015),Aqueduct Projected Water Stress Country Rankings: Technical Note,World Resources Institute,Washington,DC.</ref>{{,}}<ref name="iea"/>


En 2008, {{Unité|52|millions de m³ par jour}} étaient prélevés dans le monde par [[dessalement]] dans {{Unité|13869|Usines de dessalement}}<ref>[[Le Dessous des cartes]], [http://ddc.arte.tv/cartes/120 Des usines de dessalement nombreuses] sur arte.tv</ref>.
En 2008, {{Unité|52|millions de m³/jour}} étaient prélevés dans le monde par [[dessalement]] dans {{Unité|13869|usines de dessalement}}<ref>[[Le Dessous des cartes]], [http://ddc.arte.tv/cartes/120 Des usines de dessalement nombreuses] sur arte.tv</ref>.


== Indicateurs d'utilisation de l'eau ==
== Indicateurs d'utilisation de l'eau ==
=== Eau consommée / Eau prélevée ===
=== Eau consommée / Eau prélevée ===
L'eau prélevée et l'eau consommée sont deux indicateurs essentiels de l'utilisation de l'eau<ref name="Sierra">Philippe Sierra. La géographie : concepts, savoirs et enseignements - {{2e}} éd. Armand Colin, 22 mars 2017. [https://books.google.be/books?id=4plpDgAAQBAJ&dq Lire en ligne]</ref>:
L'eau prélevée et l'eau consommée sont deux indicateurs essentiels de l'utilisation de l'eau<ref name="Sierra">Philippe Sierra. La géographie : concepts, savoirs et enseignements - {{2e}} éd. Armand Colin, 22 mars 2017. [https://books.google.be/books?id=4plpDgAAQBAJ&dq Lire en ligne]</ref> :
* on parle d'« eau prélevée » lorsque l'eau est retournée après son usage<ref name="Sierra"/>; une autre définition considère que l'eau prise de son environnement devient une eau prélevée (''Water withdrawals'')<ref name="Policy">{{en}}Juliet Christian-Smith, Peter H. Gleick, Heather Cooley, Amy Vanderwarker, Lucy Allen, Kate A. Berry. A Twenty-First Century U.S. Water Policy. OUP USA, 23 août 2012. [https://books.google.be/books?id=tT0r79StsEMC&dq Lire en ligne]</ref>.
* on parle d'« eau prélevée » lorsque l'eau est retournée après son usage<ref name="Sierra"/>; une autre définition considère que l'eau prise de son environnement devient une eau prélevée (''Water withdrawals'')<ref name="Policy">{{en}}Juliet Christian-Smith, Peter H. Gleick, Heather Cooley, Amy Vanderwarker, Lucy Allen, Kate A. Berry. A Twenty-First Century U.S. Water Policy. OUP USA, 23 août 2012. [https://books.google.be/books?id=tT0r79StsEMC&dq Lire en ligne]</ref>.
* on parle d'« eau consommée » lorsque l'eau dans les cultures et l'industrie est incorporée au produit<ref name="Sierra"/>. Dans l'autre définition l'eau consommée est une eau prélevée qui n'est pas restituée aux eaux de surface (par exemple évaporation dans un aéroréfrigérant) et n'est pas disponible pour une réutilisation en aval<ref name="Policy"/>.
* on parle d'« eau consommée » lorsque l'eau dans les cultures et l'industrie est incorporée au produit<ref name="Sierra"/>. Dans l'autre définition l'eau consommée est une eau prélevée qui n'est pas restituée aux eaux de surface (par exemple évaporation dans un aéroréfrigérant) et n'est pas disponible pour une réutilisation en aval<ref name="Policy"/>.


Sauf aux États-Unis ([[Institut d'études géologiques des États-Unis|USGS]]), souvent les prélèvements en eaux de mer ou en eau saumâtre ne sont pas considérés dans ces indicateurs<ref name="observatoire">[http://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/observatoire-des-territoires/sites/default/files/R22_Prelevement_eau.pdf Les prélèvements en eau par usage et par département] sur observatoire-des-territoires.gouv.fr</ref>.
Sauf aux États-Unis ([[Institut d'études géologiques des États-Unis|USGS]]), souvent les prélèvements en eaux de mer ou en eau saumâtre ne sont pas considérés dans ces indicateurs<ref name="observatoire">[http://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/observatoire-des-territoires/sites/default/files/R22_Prelevement_eau.pdf Les prélèvements en eau par usage et par département] sur observatoire-des-territoires.gouv.fr</ref>.
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Dans le refroidissement de certaines [[Centrale thermique|centrales électriques thermiques]], l'eau prélevée est rejetée dans l'environnement après usage<ref name="Sierra"/>, mais à une température légèrement supérieure. Elle est alors disponible pour réutilisation dans le même bassin<ref name="Policy"/>. Des données de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] pour 1995 établissent que 2 % des eaux prélevées pour le refroidissement des centrales aux États-Unis étaient consommés<ref name="Policy"/>.
Dans le refroidissement de certaines [[Centrale thermique|centrales électriques thermiques]], l'eau prélevée est rejetée dans l'environnement après usage<ref name="Sierra"/>, mais à une température légèrement supérieure. Elle est alors disponible pour réutilisation dans le même bassin<ref name="Policy"/>. Des données de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] pour 1995 établissent que 2 % des eaux prélevées pour le refroidissement des centrales aux États-Unis étaient consommés<ref name="Policy"/>.
{{Article connexe|Centrale nucléaire#Prélèvements d'eau{{!}}Prélèvements en eau des centrales nucléaires}}
{{Article connexe|Centrale nucléaire#Prélèvements d'eau{{!}}Prélèvements en eau des centrales nucléaires}}

L'eau prélevée peut être rejetée après épuration dans le cas des [[eaux grises]] et des [[eaux vannes]] ou de certaines [[eaux usées industrielles]]<ref name="Sierra"/>.
L'eau prélevée peut être rejetée après épuration dans le cas des [[eaux grises]] et des [[eaux vannes]] ou de certaines [[eaux usées industrielles]]<ref name="Sierra"/>.


L'eau consommée désigne l'eau incorporée – dans les cultures, les produits industriels, ou notre corps – ou [[évaporation|évaporée]]<ref name="Sierra"/>.
L'eau consommée désigne l'eau incorporée – dans les cultures, les produits industriels, ou notre corps – ou [[évaporation|évaporée]]<ref name="Sierra"/>.
* L'eau d'irrigation agricole est incorporée ou évaporée, donc consommée. Une partie de l'eau d’irrigation retourne toutefois au cours d'eau dans des proportions difficilement quantifiables. L'agriculture qui fait usage de l'irrigation est le secteur principal de consommation d'eau.
* L'eau d'irrigation agricole est incorporée ou évaporée, donc consommée. Une partie de l'eau d’irrigation retourne toutefois au cours d'eau dans des proportions difficilement quantifiables. L'agriculture qui fait usage de l'irrigation est le secteur principal de consommation d'eau.
* Une partie des eaux de refroidissement des centrales thermiques est évaporée, donc consommée (2 %).
* Une partie des eaux de refroidissement des centrales thermiques est évaporée, donc consommée (2 %).
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Dans les statistiques de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]], les prélèvements d'eau sont définis comme de l'eau douce prélevée de sources d'eau souterraine ou de surface, de manière permanente ou temporaire, et acheminée vers un lieu d'utilisation. Si l'eau retourne à une eau de surface, le prélèvement de la même eau par l'utilisateur en aval est à nouveau pris en compte dans la compilation des prélèvements totaux: cela peut conduire à un comptage double. Les données comprennent des prélèvements pour l'approvisionnement public en eau, l'irrigation, les processus industriels et le refroidissement des centrales électriques. Les eaux de mine et les eaux de drainage sont incluses, tandis que l'eau utilisée pour la production d'hydroélectricité est normalement exclue<ref>[https://data.oecd.org/water/water-withdrawals.htm Water withdrawals] sur le site de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OECD]]</ref>.
Dans les statistiques de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]], les prélèvements d'eau sont définis comme de l'eau douce prélevée de sources d'eau souterraine ou de surface, de manière permanente ou temporaire, et acheminée vers un lieu d'utilisation. Si l'eau retourne à une eau de surface, le prélèvement de la même eau par l'utilisateur en aval est à nouveau pris en compte dans la compilation des prélèvements totaux: cela peut conduire à un comptage double. Les données comprennent des prélèvements pour l'approvisionnement public en eau, l'irrigation, les processus industriels et le refroidissement des centrales électriques. Les eaux de mine et les eaux de drainage sont incluses, tandis que l'eau utilisée pour la production d'hydroélectricité est normalement exclue<ref>[https://data.oecd.org/water/water-withdrawals.htm Water withdrawals] sur le site de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OECD]]</ref>.


Il est communément admis que l'eau consommée est un indicateur plus important que l'eau prélevée, parce qu’une grande part de l'eau prélevée est retournée à l'environnement et est potentiellement disponible pour réutilisation. Mais sous certaines conditions, la consommation d'eau est l'indicateur le plus important de l'utilisation de l'eau. Durant une [[sécheresse]], ou dans des régions où l'eau est rare, il n'y aura tout simplement pas assez d'eau pour réaliser les services d'eau demandés<ref name="Policy"/>. À cela s'ajoute que l'eau se raréfiant ou devenant trop chaude par temps de sécheresse, elle devient inadaptée pour le refroidissement des centrales<ref name="Policy"/>.
Il est communément admis que l'eau consommée est un indicateur plus important que l'eau prélevée, parce qu’une grande part de l'eau prélevée est retournée à l'environnement et est potentiellement disponible pour réutilisation. Mais sous certaines conditions, le prélèvement d'eau est l'indicateur le plus important de l'utilisation de l'eau. Durant une [[sécheresse]], ou dans des régions où l'eau est rare, il n'y aura tout simplement pas assez d'eau pour réaliser les services d'eau demandés<ref name="Policy"/>. À cela s'ajoute que l'eau se raréfiant ou devenant trop chaude par temps de sécheresse, elle devient inadaptée pour le refroidissement des centrales<ref name="Policy"/>.


=== Eau virtuelle, empreinte eau, eau bleue, eau verte ===
=== Eau virtuelle, empreinte eau, eau bleue, eau verte ===
{{Article détaillé|Eau virtuelle}}
{{Article détaillé|Eau virtuelle}}


Aux États-Unis, l'agriculture et la production d'électricité représentent la grande majorité des prélèvements d'eau directs (90 %). Une majorité de la consommation d'eau (60 %) est indirecte. On parle d'eau incorporée ou d'[[eau virtuelle]], indicateurs qui s'avèrent utiles dans [[analyse du cycle de vie]] environnementale. 96 % des secteurs consomment indirectement plus d'eau dans leurs chaînes d'approvisionnement que directement. L'industrie agroalimentaire représente 30 % des retraits indirects<ref>Michael Blackhurst, Chris Hendrickson1 and Jordi Sels i Vidal. Environ. Sci. Technol. 44, 6, 2126-2130. [https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/es903147k Lire en ligne]</ref>.
Aux États-Unis, l'agriculture et la production d'électricité représentent la grande majorité des prélèvements d'eau directs (90 %). Une majorité de la consommation d'eau (60 %) est indirecte. On parle d'eau incorporée ou d'[[eau virtuelle]], indicateurs qui s'avèrent utiles dans [[analyse du cycle de vie]] environnementale. 96 % des secteurs consomment indirectement plus d'eau dans leurs chaînes d'approvisionnement que directement. L'industrie agroalimentaire représente 30 % des retraits indirects<ref>Michael Blackhurst, Chris Hendrickson1 and Jordi Sels i Vidal. Environ. Sci. Technol. 44, 6, 2126-2130. [https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/es903147k Lire en ligne]</ref>.


Les concepts d'« eau bleue » et « eau verte » a été proposés en 1993 l'hydrologue suédoise [[Malin Falkenmark]] pour avoir une perspective plus réaliste de la différence entre prélèvements et consommations (Voir ci-dessus), afin d'améliorer les capacités de gestion des ressources en eau<ref>Laurent Baechler. L'accès à l'eau: Enjeu majeur du développement durable. De Boeck Superieur, 20 janv. 2017. [https://books.google.be/books?id=oKriDQAAQBAJ&dq Lire en ligne]</ref>. Elle affine les concepts d'[[eau virtuelle]] et d'[[empreinte eau]] en établissant une distinction entre « eau bleue » et « eau verte ». On entend par « eau verte » les précipitations efficaces ou l'humidité du sol qu'utilisent directement les plantes, et par « eau bleue » l'eau des cours d'eau, lacs, aquifères ou réservoirs. Selon les définitions généralement retenues, l'« eau bleue » peut être déplacée pour les besoins de l'irrigation ou la mise à disposition à d'autres fins, tandis que l'eau verte est tirée sur place du [[profil de sol]]<ref>OECD. Études de l'OCDE sur l'eau Gestion durable des ressources en eau dans le secteur agricole. OECD Publishing, 15 mars 2010</ref>.
Les concepts d'« eau bleue » et « eau verte » a été proposés en 1993 l'hydrologue suédoise [[Malin Falkenmark]] pour avoir une perspective plus réaliste de la différence entre prélèvements et consommations (Voir ci-dessus), afin d'améliorer les capacités de gestion des ressources en eau<ref>Laurent Baechler. L'accès à l'eau: Enjeu majeur du développement durable. De Boeck Superieur, 20 janv. 2017. [https://books.google.be/books?id=oKriDQAAQBAJ&dq Lire en ligne]</ref>. Elle affine les concepts d'[[eau virtuelle]] et d'[[empreinte eau]] en établissant une distinction entre « eau bleue » et « eau verte ». On entend par « eau verte » les précipitations efficaces ou l'humidité du sol qu'utilisent directement les plantes, et par « eau bleue » l'eau des cours d'eau, lacs, aquifères ou réservoirs. Selon les définitions généralement retenues, l'« eau bleue » peut être déplacée pour les besoins de l'irrigation ou la mise à disposition à d'autres fins, tandis que l'eau verte est tirée sur place du [[profil de sol]]<ref>OECD. Études de l'OCDE sur l'eau Gestion durable des ressources en eau dans le secteur agricole. OECD Publishing, 15 mars 2010</ref>. Une étude publiée le 26 avril 2022 dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'' démontre que dans le cadre des mesures évaluant le franchissement des neuf [[limites planétaires]] (dont l'utilisation mondiale de l'eau douce fait partie), l'"eau verte" a été jusqu'ici sous évaluée, et que sa limite est déjà transgressée<ref>{{Lien web |auteur=Pierre Ropert |titre=Eau douce : sur neuf limites planétaires, six ont désormais été dépassées |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/pollution-chimique-sur-neuf-limites-planetaires-cinq-ont-desormais-ete-depassees-6534920 |site=France Culture |date=2 mai 2022 |consulté le=12 septembre 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Lan Wang-Erlandsson, Arne Tobian, Ruud End et al.|titre=A planetary boundary for green water|périodique=Nature Reviews Earth & Environment|volume=3|date=Juin 2022|résumé=https://www.nature.com/articles/s43017-022-00287-8|pages=380-392}}</ref>.


== Utilisation au niveau mondial de l'eau douce par secteur ==
== Utilisation de l'eau douce par secteur ==
Au niveau mondial l'agriculture et l'industrie sont les principaux consommateur d'eau douce :
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|+Prélèvements mondiaux en eau douce par secteur<ref name="withdrawal"/>, <ref name="worldbank">[https://data.worldbank.org/indicator/ER.H2O.FWIN.ZS Annual freshwater withdrawals, agriculture (% of total freshwater withdrawal)] Food and Agriculture Organization, AQUASTAT data. sur data.worldbank.org</ref>
|+Prélèvements mondiaux en eau douce par secteur<ref name="withdrawal"/>{{,}}<ref name="worldbank">[https://data.worldbank.org/indicator/ER.H2O.FWIN.ZS Annual freshwater withdrawals, agriculture (% of total freshwater withdrawal)] Food and Agriculture Organization, AQUASTAT data. sur data.worldbank.org</ref>
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( 70: Usage agricole)
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Les retraits annuels d'eau douce de l'agriculture en % du prélèvement total d'eau douce, indice de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], mesurent la pression exercée par l'[[irrigation]] sur les ressources en [[eau renouvelable]] d'un pays. Selon la [[Commission du développement durable (Nations unies)|Commission du développement durable]] (CDD), l'agriculture représente plus de 70 % de l'eau douce prélevée dans les lacs, les rivières et les sources souterraines. La plupart est utilisée pour l'irrigation, qui fournit environ 40 % de la production alimentaire mondiale. Les prélèvements d'eau peuvent dépasser 100 pour cent des ressources renouvelables lorsque l'eau d'extraction des [[aquifère]]s non renouvelables ou des usines de [[dessalement]] sont considérables ou lorsque la [[réutilisation de l'eau]] est importante. Les prélèvements pour l'agriculture et l'industrie sont les retraits totaux pour l'irrigation et la production animale et pour une utilisation industrielle directe, [[Eau de refroidissement des centrales thermiques|refroidissement des centrales thermiques]] compris<ref name="worldbank"/>.
Les retraits annuels d'eau douce de l'agriculture en % du prélèvement total d'eau douce, indice de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], mesurent la pression exercée par l'[[irrigation]] sur les ressources en [[eau renouvelable]] d'un pays. Selon la [[Commission du développement durable (Nations unies)|Commission du développement durable]] (CDD), l'agriculture représente plus de 70 % de l'eau douce prélevée dans les lacs, les rivières et les sources souterraines. La plupart est utilisée pour l'irrigation, qui fournit environ 40 % de la production alimentaire mondiale. Les prélèvements d'eau peuvent dépasser 100 % des ressources renouvelables lorsque l'eau d'extraction des [[aquifère]]s non renouvelables, ou des usines de [[dessalement]], sont significatifs ou lorsque la [[réutilisation de l'eau]] est importante. Les prélèvements pour l'agriculture et l'industrie sont les retraits totaux pour l'irrigation et la production animale et pour une utilisation industrielle directe, [[Eau de refroidissement des centrales thermiques|refroidissement des centrales thermiques]] compris<ref name="worldbank"/>.
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Les utilisations de l'eau sont traditionnellement réparties entre secteurs domestique – l'[[eau domestique]] – agricole – l'[[eau agricole]] et industriel – l'[[eau industrielle]] –, en pourcentage de l’utilisation totale de l’[[eau]]. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'[[irrigation]] et l'[[élevage]]<ref name="Gleick"/> (abreuvement et nettoyage) (et la [[pêcherie]] - FAO<ref name="aquast">[http://www.fao.org/nr/water/aquastat/infographics/Withdrawal_fra.pdf Prélèvement d'eau] Préparé par AQUASTAT, le système mondial d’information sur l’eau de la FAO, 2014</ref>). Le [[secteur de l'énergie]] (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea"/>.


Les utilisations de l'eau sont traditionnellement réparties entre secteurs : [[eau domestique]], [[eau agricole|agricole]] et [[eau industrielle|industrielle]] en pourcentage de l’utilisation totale de l’[[eau]]. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'[[irrigation]] et l'[[élevage]]<ref name="Gleick"/> (abreuvement et nettoyage) (et la [[pêcherie]] - FAO<ref name="aquast">[http://www.fao.org/nr/water/aquastat/infographics/Withdrawal_fra.pdf Prélèvement d'eau] Préparé par AQUASTAT, le système mondial d’information sur l’eau de la FAO, 2014</ref>). Le [[secteur de l'énergie]] (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea"/>.
La [[Énergie hydroélectrique|production hydroélectrique]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]] et la [[navigation]] ne sont généralement pas incluses dans la comptabilisation de l’utilisation d’eau par secteur en raison d’un taux d'extraction physique minime. Ce qui n'enlève rien de l'importance de ces secteurs dans l'appréhension de l'état de santé d'une économie<ref name="Congo">{{lien web|url=http://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_water.pdf|titre=Water Issues in the Democratic Republic of Congo. Challenges and Opportunities. Technical Report.|nom=|prénom=|date=2011|website=|éditeur=United Nations Environment Programme (UNEP)|consulté le=27/09/2018}}</ref>.

La [[Énergie hydroélectrique|production hydroélectrique]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]] et la [[navigation]] ne sont généralement pas incluses dans la comptabilisation de l’utilisation d’eau par secteur en raison d’un taux d'extraction physique minime. Ce qui n'enlève rien de l'importance de ces secteurs dans l'appréhension de l'état de santé d'une économie<ref name="Congo">{{lien web|langue=en|url=http://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_water.pdf|titre=Water Issues in the Democratic Republic of Congo. Challenges and Opportunities. Technical Report.|date=2011|site=postconflict.unep.ch|éditeur=United Nations Environment Programme (UNEP)|consulté le=27/09/2018}}</ref>.

Les prélèvements totaux en eau douce pour l'ensemble de la planète sont évalués à {{Unité|3853|km3/an}} ce qui constitue 9 % des ressources totales en eau douce renouvelables. Les Prélèvements totaux en eau (eau salée comprise) pour l'ensemble de la planète sont évalués à {{Unité|4001|km3/an}}. Hors de cette dernière quantité {{Unité|464|km3/an}} soit 12 % sont allés à un usage domestique, {{Unité|768|km3/an}} soit 19 % sont allés à un usage industriel, {{Unité|2769|km3/an}} soit 69 % sont allés à un usage agricole<ref name="withdrawal"/>.


Les prélèvements totaux en eau douce pour l'ensemble de la planète sont évalués à {{Unité|3853|km3/an}} ce qui constitue 9 % des ressources totales en eau douce renouvelables. Les Prélèvements totaux en eau (eau salée comprise) pour l'ensemble de la planète sont évalués à {{Unité|4001|km3/an}}. Hors de cette dernière quantité {{Unité|464|km3/an}} soit 12 % sont allés à un usage domestique, {{Unité|768|km3/an}} soit 19 % sont allés à un usage industriel, {{Unité|2769|km3/an}} soit 69 % sont allés à un usage agricole<ref name="withdrawal"/>
=== Secteur agricole ===
=== Secteur agricole ===
{{Article détaillé|Eau agricole}}
{{Article détaillé|Eau agricole}}
[[Fichier:Agricultural water withdrawals, OWID.svg|vignette|L'agriculture contribue pour 70 % des prélèvements et 93 % de la consommation globale  essentiellement dans les [[pays en développement]] où ce secteur demeure une activité majeure.]]
Cette répartition en secteur met surtout en évidence la pression exercée par l'[[irrigation]] sur les ressources en [[eau renouvelable]] au niveau mondial (69-70 % des prélèvement total d'eau douce selon la FAO). Le rapport entre secteurs d'utilisation peut être modifié pour les pays favorisés par leur climat n'ayant pas recours à l'irrigation ([[agriculture pluviale]]) et pour lesquels les taux de prélèvement en eau à destination de l'agriculture avoisinent zéro. Dans ce cas, si le secteur industriel est significatif et consommateur d'eau il deviendra dominant (Belgique - jusqu'à 97%<ref>Frécaut René. Les bilans de consommation d'eau dans les pays industrialisés. In: ''Annales de géographie'', t. 87, n°482, 1978. pp. 385-397. [http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1978_num_87_482_17906 lire en ligne]</ref>-, ou Allemagne par exemple). D'autre-part si le secteur industriel est inexistant ou faiblement consommateur, le secteur domestique peut alors dominer ([[République démocratique du Congo]] - 57 % -<ref name="Congo"/>). Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36) sont des pays [[industrie|industriels]], avec un [[climat tempéré]], en [[Europe]]<ref name="aquast"/>. Dix-sept pays ont des prélèvements d'eau douce à destination de l'agriculture supérieurs à 90 %<ref name="aquast"/>. Il faut insister sur le caractères saisonnier des prélèvements d'[[eau douce]] en agriculture. En France par exemple les prélèvements d'eau pour l'agriculture comptent en gros pour moitié dans les prélèvements totaux annuels ; en été, ils peuvent atteindre 70 %<ref>CGAAER (2017), ''Eau, agriculture et changement climatique : Statu quo ou anticipation ? Synthèse et recommandations''. [http://agriculture.gouv.fr/eau-agriculture-et-changement-climatique-statu-quo-ou-anticipation Lire en ligne]</ref>.
Cette répartition en secteur met surtout en évidence la pression exercée par l'[[irrigation]] sur les ressources en [[eau renouvelable]] au niveau mondial (69-70 % des prélèvements totaux d'eau douce selon la FAO). Le rapport entre secteurs d'utilisation peut être modifié pour les pays favorisés par leur climat n'ayant pas recours à l'irrigation ([[agriculture pluviale]]) et pour lesquels les taux de prélèvement en eau à destination de l'agriculture avoisinent zéro. Dans ce cas, si le secteur industriel est significatif et consommateur d'eau il deviendra dominant (Belgique - jusqu'à 97%<ref>Frécaut René. Les bilans de consommation d'eau dans les pays industrialisés. In: ''Annales de géographie'', t. 87, n°482, 1978. p. 385-397. [http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1978_num_87_482_17906 lire en ligne]</ref>-, ou Allemagne par exemple). D'autre-part si le secteur industriel est inexistant ou faiblement consommateur, le secteur domestique peut alors dominer ([[République démocratique du Congo]] - 57 % -<ref name="Congo"/>). Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36) sont des pays [[industrie|industriels]], avec un [[climat tempéré]], en [[Europe]]<ref name="aquast"/>. Dix-sept pays ont des prélèvements d'eau douce à destination de l'agriculture supérieurs à 90 %<ref name="aquast"/>. Il faut insister sur le caractères saisonnier des prélèvements d'[[eau douce]] en agriculture. En France par exemple les prélèvements d'eau pour l'agriculture comptent en gros pour moitié dans les prélèvements totaux annuels ; en été, ils peuvent atteindre 70 %<ref>CGAAER (2017), ''Eau, agriculture et changement climatique : Statu quo ou anticipation ? Synthèse et recommandations''. [http://agriculture.gouv.fr/eau-agriculture-et-changement-climatique-statu-quo-ou-anticipation Lire en ligne]</ref>.


L’irrigation des matières premières pour la production de [[biocarburants]] se traduit par une [[empreinte eau]] importante<ref>Daphné Lorn, [https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/42/052/42052648.pdf L’eau et les biocarburants], 2011, sur inis.iaea.org</ref> pour ceux-ci.
L’irrigation des matières premières pour la production de [[biocarburants]] se traduit par une [[empreinte eau]] importante<ref>Daphné Lorn, [https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/42/052/42052648.pdf L’eau et les biocarburants], 2011, sur inis.iaea.org</ref> pour ceux-ci.
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Les retraits pour usage domestique comprennent généralement l'[[eau potable]], l'utilisation ou l'approvisionnement municipal et l'utilisation pour les services publics, les établissements commerciaux et les habitations (FAO)<ref name="worldbank"/>.
Les retraits pour usage domestique comprennent généralement l'[[eau potable]], l'utilisation ou l'approvisionnement municipal et l'utilisation pour les services publics, les établissements commerciaux et les habitations (FAO)<ref name="worldbank"/>.


L'eau domestique en France est un prélèvement d’eau inférieur ou égal à 1 000 m<sup>3</sup> d’eau par an utilisé par un particulier<ref name=":0" />.
L'usage domestique de l'eau en France fait référence à un prélèvement d’eau inférieur ou égal à {{unité|1000 m3}} d’eau par an et par personne (physique ou morale)<ref name=":0" />.


=== Secteur industriel ===
=== Secteur industriel ===
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=== Secteur de l'énergie ===
=== Secteur de l'énergie ===
{{Article connexe|Connexion eau-énergie}}
{{Article connexe|Connexion eau-énergie|Utilisation de l'eau dans les centrales thermique}}
Le secteur de l'énergie, y compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire, est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau. Gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea"/>.
Le secteur de l'énergie, y compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire, est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau. Gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé<ref name="iea"/>.


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{{Article connexe|Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays}}
{{Article connexe|Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays}}
Les prélèvements mondiaux d'eau douce provenant de sources d'eau de surface et d'eaux souterraines ont augmenté d'environ 1 % par an depuis les années 1980, la demande dans les pays en développement ayant fortement augmenté (WWAP, 2016). Actuellement, les [[eaux souterraines]] fournissent environ un tiers de l'approvisionnement. Les réserves d'eau souterraine se sont systématiquement réduites par un taux d'extraction de 1 à 2 % par an dans le monde, dépassant les taux de recharge (WWAP, 2012). On estime que 21 des 37 plus grands aquifères du monde sont gravement surexploités<ref name="iea"/>.
Les prélèvements mondiaux d'eau douce provenant de sources d'eau de surface et d'eaux souterraines ont augmenté d'environ 1 % par an depuis les années 1980, la demande dans les pays en développement ayant fortement augmenté (WWAP, 2016). Actuellement, les [[eaux souterraines]] fournissent environ un tiers de l'approvisionnement. Les réserves d'eau souterraine se sont systématiquement réduites par un taux d'extraction de 1 à 2 % par an dans le monde, dépassant les taux de recharge (WWAP, 2012). On estime que 21 des 37 plus grands aquifères du monde sont gravement surexploités<ref name="iea"/>.

=== Afrique ===
=== Afrique ===
En 2010, environ 81 % des prélèvements d’eau en [[Afrique]] étaient consacrés à l’agriculture, 4 % à l’industrie et 15 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|184|km|3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|9|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|33|km|3}}<ref name="withdrawal"/>.
En 2010, environ 81% des prélèvements d’eau en [[Afrique]] étaient consacrés à l’agriculture, 4% à l’industrie et 15% à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|184|km|3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|9|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|33|km|3}}<ref name="withdrawal"/>.

==== République démocratique du Congo ====
==== République démocratique du Congo ====
{{Article détaillé|Utilisation de l'eau en République démocratique du Congo}}
{{Article détaillé|Utilisation de l'eau en République démocratique du Congo}}


Avec le [[fleuve Congo]] [[Bassin du Congo|dont le bassin versant]] incorpore de manière assez étroite la totalité du pays - un débit moyen de {{Unité|41000|m|3}}/s ({{Unité|1260|km|3}}/an), et des précipitations abondantes et régulières, la [[République démocratique du Congo]] n'est pas dépourvue d'eau. Les eaux de surface de la RDC représentent environ 52 pour cent des réserves en eau de l’Afrique. Cependant, l’abondance en eau contraste nettement avec l’approvisionnement effectif, estimé en 2000 à seulement {{Unité|7|m|3}} par individu par an lorsque la quantité d’eau disponible par individu est estimée à {{Unité|19967|m|3}} (2008). L’utilisation d’eau par habitant en RDC est considérablement plus faible que celle de plusieurs pays arides du Sahel faisant face à un problème de pénurie physique d’eau<ref name="postconflict">[[Programme des Nations unies pour l'environnement]]. [https://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_water_FR.pdf Problématique de l’Eau en République Démocratique du Congo Défis et Opportunités]. 2011. sur postconflict.unep.ch</ref>.
Avec le [[fleuve Congo]] [[Bassin du Congo|dont le bassin versant]] incorpore de manière assez étroite la totalité du pays - un débit moyen de {{Unité|41000|m|3}}/s ({{Unité|1260|km|3}}/an), et des précipitations abondantes et régulières, la [[République démocratique du Congo]] n'est pas dépourvue d'eau. Les eaux de surface de la RDC représentent environ 52 pour cent des réserves en eau de l’Afrique. Cependant, l’abondance en eau contraste nettement avec l’approvisionnement effectif, estimé en 2000 à seulement {{Unité|7|m|3}} par individu par an lorsque la quantité d’eau disponible par individu est estimée à {{Unité|19967|m|3}} (2008). L’utilisation d’eau par habitant en RDC est considérablement plus faible que celle de plusieurs pays arides du Sahel faisant face à un problème de pénurie physique d’eau<ref name="postconflict">[[Programme des Nations unies pour l'environnement]]. [https://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_water_FR.pdf Problématique de l’Eau en République Démocratique du Congo Défis et Opportunités]. 2011. sur postconflict.unep.ch</ref>.


Les prélèvements en eau douce vont principalement à un [[eau domestique|usage domestique]] (52 %), le secteur agricole bénéficiant des [[précipitations]] abondante a recours à une [[agriculture pluviale]] et ne nécessite que de très peu de prélèvements supplémentaires en eau pour l'[[irrigation]] (32 %), les prélèvements à destination de l'industrie sont faibles (16 %), le taux d'exploitation des ressources renouvelable en eau est bas (0,04 %). En 2000, FAO Aquastat a estimé que les prélèvements totaux d’eau s’élevaient à {{Unité|356|millions de m|3}} pour cette année<ref name="postconflict"/>.
Les prélèvements en eau douce vont principalement à un [[eau domestique|usage domestique]] (52 %), le secteur agricole bénéficiant des [[précipitations]] abondante a recours à une [[agriculture pluviale]] et ne nécessite que de très peu de prélèvements supplémentaires en eau pour l'[[irrigation]] (32 %), les prélèvements à destination de l'industrie sont faibles (16 %), le taux d'exploitation des ressources renouvelable en eau est bas (0,04 %). En 2000, FAO Aquastat a estimé que les prélèvements totaux d’eau s’élevaient à {{Unité|356|millions de m|3}} pour cette année<ref name="postconflict"/>.
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En 2010, environ 40 % des prélèvements d’eau en [[Amérique du Nord]] étaient consacrés à l’agriculture, 47 % à l’industrie et 13 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|241|km|3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|289|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|79|km|3}}<ref name="withdrawal"/>.
En 2010, environ 40 % des prélèvements d’eau en [[Amérique du Nord]] étaient consacrés à l’agriculture, 47 % à l’industrie et 13 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|241|km|3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|289|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|79|km|3}}<ref name="withdrawal"/>.


Aux États-Unis, tous les cinq ans, l’[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] (USGS) compile les prélèvements d’eau des comtés, États et du pays, pour un certain nombre de catégories d’utilisation de l’eau. En 2010, environ 355 milliards de gallons par jour ({{Unité|355|Bgal/d}}, soit plus de 490 milliards de m3 sur l'année) ont été prélevés pour utilisation. 85 % étaient de l'eau douce, et 15 % de l'eau salée<ref>[https://water.usgs.gov/edu/wateruse-total.html Total Water Use in the United States, 2010] sur le site de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]]</ref>. L'USGS mentionne {{Unité|428.6|Bgal/d}}, chiffres de 2005 pour les mêmes proportions en eau douce et en eau de mer <ref name="Kenny">Kenny J F, Barber N L, Hutson S S, Linsey K S, Lovelace J K and Maupin M A 2009 Estimated Use of Water in the United States in 2005 (US Geological Survey Circular vol 1344) (Reston, VA: USGS) [https://pubs.usgs.gov/circ/1344/pdf/c1344.pdf lire en ligne]</ref>. Les prélèvements pour la production d’électricité thermoélectrique et l’irrigation, les deux principales utilisations de l’eau, se sont stabilisés ou ont diminué depuis 1980. Les retraits destinés à l’approvisionnement public et les utilisations domestiques ont augmenté régulièrement depuis le début des estimations<ref name="Kenny"/>.
Aux États-Unis, tous les cinq ans, l’[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] (USGS) compile les prélèvements d’eau des comtés, États et du pays, pour un certain nombre de catégories d’utilisation de l’eau. En 2010, environ 355 milliards de gallons par jour ({{Unité|355|Bgal/d}}, soit plus de 490 milliards de m3 sur l'année) ont été prélevés pour utilisation. 85 % étaient de l'eau douce, et 15 % de l'eau salée<ref>[https://water.usgs.gov/edu/wateruse-total.html Total Water Use in the United States, 2010] sur le site de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]]</ref>. L'USGS mentionne {{Unité|428.6|Bgal/d}}, chiffres de 2005 pour les mêmes proportions en eau douce et en eau de mer <ref name="Kenny">Kenny J F, Barber N L, Hutson S S, Linsey K S, Lovelace J K and Maupin M A 2009 Estimated Use of Water in the United States in 2005 (US Geological Survey Circular vol 1344) (Reston, VA: USGS) [https://pubs.usgs.gov/circ/1344/pdf/c1344.pdf lire en ligne]</ref>. Les prélèvements pour la production d’électricité thermoélectrique et l’irrigation, les deux principales utilisations de l’eau, se sont stabilisés ou ont diminué depuis 1980. Les retraits destinés à l’approvisionnement public et les utilisations domestiques ont augmenté régulièrement depuis le début des estimations<ref name="Kenny"/>.


Les [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs d'Amérique du Nord]] constituent un des grands réservoirs d'eau douce du globe (un cinquième des eaux douces de surfaces) mais leur exploitation à des fin d'eau douce est proportionnellement peu élevée.
Les [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs d'Amérique du Nord]] constituent un des grands réservoirs d'eau douce du globe (un cinquième des eaux douces de surfaces) mais leur exploitation à des fin d'eau douce est proportionnellement peu élevée.
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=== Asie ===
=== Asie ===
==== Chine ====
==== Chine ====
En 2010, environ 65 % des prélèvements d’eau en Chine étaient consacrés à l’irrigation, 23 % à l’industrie et 12 % à l’utilisation municipale (FAO 2012). Les prélèvements d'eau par habitant s'élevaient à environ 460 mètres cubes par an<ref name="iea 2012">{{en}} [[Agence internationale de l'énergie]] [https://www.iea.org/media/publications/weo/WEO_2012_Water_Excerpt.pdf Water for Energy. Is energy becoming a thirstier resource?], Excerpt from the World Energy Outlook 2012, sur iea.org</ref>.
En 2010, environ 65 % des prélèvements d’eau en Chine étaient consacrés à l’irrigation, 23 % à l’industrie et 12 % à l’utilisation municipale (FAO 2012). Les prélèvements d'eau par habitant s'élevaient à environ 460 mètres cubes par an<ref name="iea 2012">{{en}} [[Agence internationale de l'énergie]] [https://www.iea.org/media/publications/weo/WEO_2012_Water_Excerpt.pdf Water for Energy. Is energy becoming a thirstier resource?], Excerpt from the World Energy Outlook 2012, sur iea.org</ref>.


Les ressources en eau de la Chine vont devenir de plus en plus soumises à l’urbanisation et au développement économique du pays. Sur le plan national, les ressources en eau renouvelables par habitant en Chine étaient de 2 070 mètres cubes en 2010, juste au-dessus du niveau de « stress hydrique » ; mais les ressources varient considérablement d'une région à l'autre. Les problèmes d’eau en Chine sont exacerbés par la disparité géographique entre l’offre et la demande: l’eau est beaucoup plus abondante dans le sud que dans le nord et l’ouest, où se concentrent les secteurs agricoles et industriels à forte intensité en eau. L'approvisionnement en eau limité et la pollution généralisée des réseaux hydrographiques dans certaines régions de Chine ont exercé une pression croissante sur les ressources en eaux souterraines (BIRD, 2009)<ref name="iea 2012"/>.
Les ressources en eau de la Chine vont devenir de plus en plus soumises à l’urbanisation et au développement économique du pays. Sur le plan national, les ressources en eau renouvelables par habitant en Chine étaient de 2 070 mètres cubes en 2010, juste au-dessus du niveau de « stress hydrique » ; mais les ressources varient considérablement d'une région à l'autre. Les problèmes d’eau en Chine sont exacerbés par la disparité géographique entre l’offre et la demande: l’eau est beaucoup plus abondante dans le sud que dans le nord et l’ouest, où se concentrent les secteurs agricoles et industriels à forte intensité en eau. L'approvisionnement en eau limité et la pollution généralisée des réseaux hydrographiques dans certaines régions de Chine ont exercé une pression croissante sur les ressources en eaux souterraines (BIRD, 2009)<ref name="iea 2012"/>.

Parallèlement à ces efforts, la Chine développe sa capacités de dessalement et de grands projets d’infrastructure d’eau, notamment le projet de [[Transfert d'eaux sud-nord|transfert d’eau du sud vers le nord]], qui devrait être achevé en 2050 et détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau par an (Le débit annuel cumulé du [[Tigre (fleuve)|Tigre]] et de l'[[Euphrate]]!) des rivières du sud au nord sec. En dépit de ces mesures, la menace demeure que l’avenir de certaines industries à forte consommation d’eau - y compris certains types de production d’énergie - pourrait être limité dans certaines régions soumises à un stress hydrique par une compétition intense pour l’eau<ref name="iea 2012"/>.
Parallèlement à ces efforts, la Chine développe sa capacités de dessalement et de grands projets d’infrastructure d’eau, notamment le projet de [[Transfert d'eaux sud-nord|transfert d’eau du sud vers le nord]], qui devrait être achevé en 2050 et détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau par an (Le débit annuel cumulé du [[Tigre (fleuve)|Tigre]] et de l'[[Euphrate]]!) des rivières du sud au nord sec. En dépit de ces mesures, la menace demeure que l’avenir de certaines industries à forte consommation d’eau - y compris certains types de production d’énergie - pourrait être limité dans certaines régions soumises à un stress hydrique par une compétition intense pour l’eau<ref name="iea 2012"/>.


=== Moyen Orient ===
=== Moyen Orient ===

==== Koweït ====
Au Koweït ce pays ne comportant pas de rivières, la FAO renseigne des prélèvements répartis entre eaux souterraines (45 %), eau dessalinisée (46 %) et eaux réutilisées (9 %)<ref name="Kuwait">Kuwait [http://www.fao.org/nr/water/aquastat/countries_regions/KWT/ Geography, climate and population] sur fao.org</ref>.
Au Koweït ce pays ne comportant pas de rivières, la FAO renseigne des prélèvements répartis entre eaux souterraines (45 %), eau dessalinisée (46 %) et eaux réutilisées (9 %)<ref name="Kuwait">Kuwait [http://www.fao.org/nr/water/aquastat/countries_regions/KWT/ Geography, climate and population] sur fao.org</ref>.
{{Article connexe|Ressources en eau du Koweït}}
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=== Europe ===
=== Europe ===
En 2010, environ 25 % des prélèvements d’eau en [[Europe]] étaient consacrés à l’agriculture, 54 % à l’industrie et 21 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|84|km|3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|181|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|69|km|3}}<ref name="withdrawal"/>. Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36 dans le monde) sont des pays industriels avec un [[climat tempéré]] en [[Europe]]<ref name="aquast"/>
En 2010, environ 25 % des prélèvements d’eau en [[Europe]] étaient consacrés à l’agriculture, 54 % à l’industrie et 21 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé {{Unité|84 km3}} d'eau douce, l'industrie {{Unité|181|km|3}}, le secteur domestique {{Unité|69 km3}}<ref name="withdrawal"/>. Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36 dans le monde) sont des pays industriels avec un [[climat tempéré]] en [[Europe]]<ref name="aquast"/>


En Europe, les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne<ref>European Environment Agency [http://www.europedirectsnv.eu/wp-content/uploads/2016/04/assessment-1.pdf Use of freshwater resources] Mars 2016</ref>.
En Europe, les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne<ref>{{en}} European Environment Agency [http://www.europedirectsnv.eu/wp-content/uploads/2016/04/assessment-1.pdf Use of freshwater resources] {{pdf}}, mars 2016.</ref>.
==== En France ====
Le bilan des ressources internes en eau de la France (Les précipitations plus les eaux transfrontalières moins l'eau perdue par évaporation) s'élève à 170 milliards de mètres cubes par an<ref>[https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/france/10_ressource.htm L'eau en France : une ressource globalement excédentaire] sur cnrs.fr</ref>.


==== France ====
En 2013, le volume d’eau douce prélevée pour la production d’eau potable, l'irrigation ou pour les usages industriels et le refroidissement des centrales électriques (c’est-à-dire en dehors du turbinage des [[Énergie hydroélectrique|barrages hydroélectriques]]) s’élève à 33 milliards de m{{3}} pour la [[France métropolitaine]]<ref name="Ministère">[[Ministère de la Transition écologique et solidaire]] [http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/234/1108/prelevements-deau-usage-ressource.html Les prélèvements d’eau par usage et par ressource] sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr</ref>. Ce sont donc approximativement 20 % des ressources en eau douce interne du pays qui sont prélevés.
{{Article connexe|Gestion de l'eau en France|Eau potable en France|Assainissement en France}}
En France, une majorité des informations connues sur les prélèvements en eau sont issues des données déclarées dans le cadre de la redevance sur les [[Prélèvement d'eau|prélèvements]] en eau par les préleveurs aux agences de l'eau en métropole et aux offices de l'eau en outre-mer<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=la banque nationale des prélèvements en eau : présentation|url=https://bnpe.eaufrance.fr/presentation|site=bnpe.eaufrance.fr|date=}}</ref>. L'eau domestique en France est un prélèvement d’eau inférieur ou égal à {{unité|1000|m|3}} d’eau par an, utilisé par un particulier<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Legifrance : usage domestique|url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006835466&cidTexte=LEGITEXT000006074220|site=Legifrance|date=}}</ref> à ne pas confondre avec l'approvisionnement en eau potable. Du fait des catégories des usages pour déclarer les redevances, les usages sur lesquels sont répartis les usages prélevés sont principalement: la production d'énergie, les barrages (eau turbinée), l'alimentation de canaux, l'eau potable, l'industrie et l'irrigation<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=BNPE : banque nationale des prélèvements en eau|url=https://bnpe.eaufrance.fr/|site=bnpe.eaufrance.fr|date=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Quels usages pour quels prélèvements ?|url=https://professionnels.afbiodiversite.fr/node/45|site=professionnels.afbiodiversite.fr|date=}}</ref>.

Le bilan des ressources internes en eau de la France (Les précipitations plus les eaux transfrontalières moins l'eau perdue par évaporation) s'élève à {{unité|170 milliards de mètres cubes par an}}<ref>[https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/france/10_ressource.htm L'eau en France : une ressource globalement excédentaire] sur cnrs.fr</ref>.

En 2013, le volume d’eau douce prélevée pour la production d’eau potable, l'irrigation ou pour les usages industriels et le refroidissement des centrales électriques (c’est-à-dire en dehors du turbinage des [[Énergie hydroélectrique|barrages hydroélectriques]]) s’élève à {{unité|33 milliards de m3}} pour la [[France métropolitaine]]<ref name="Ministère">[[Ministère de la Transition écologique et solidaire]] [http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/234/1108/prelevements-deau-usage-ressource.html Les prélèvements d’eau par usage et par ressource] sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr</ref>. Ce sont donc approximativement 20 % des ressources en eau douce interne du pays qui sont prélevés.


Plus de 80 % de ce volume est puisé dans les eaux de surface ([[Office national de l'eau et des milieux aquatiques|Onema]] 2016)<ref name="Ministère"/>:
Plus de 80 % de ce volume est puisé dans les eaux de surface ([[Office national de l'eau et des milieux aquatiques|Onema]] 2016)<ref name="Ministère"/> :
* 17 milliards de m3 vont au refroidissement des centrales électriques dont 70 % sont allés en 2013, aux [[Centrale nucléaire|centrales nucléaires]] de [[Centrale nucléaire du Tricastin|Tricastin]], [[Centrale nucléaire de Saint-Alban|Saint-Alban]], [[Centrale nucléaire du Bugey|Bugey]], toutes trois situées sur le [[Rhône]], suivies de [[Centrale nucléaire de Fessenheim|Fessenheim]] ([[Rhin]] supérieur), respectivement {{Unité|4895|millions}}, {{Unité|3668|millions}}, {{Unité|2363|millions}}, {{Unité|1752|millions}} de m{{3}}<ref name="eaufrance">Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat. [http://www.eaufrance.fr/IMG/pdf/prelevements2013_201701.pdf Les prélèvements d’eau douce en France: les grands usages en 2013 et leur évolution depuis 20 ans]</ref>.
* {{unité|17 milliards de m3}} vont au refroidissement des centrales électriques dont 70 % sont allés en 2013, aux [[Centrale nucléaire|centrales nucléaires]] de [[Centrale nucléaire du Tricastin|Tricastin]], [[Centrale nucléaire de Saint-Alban|Saint-Alban]], [[Centrale nucléaire du Bugey|Bugey]], toutes trois situées sur le [[Rhône]], suivies de [[Centrale nucléaire de Fessenheim|Fessenheim]] ([[Rhin]] supérieur), respectivement {{Unité|4895 millions}}, {{Unité|3668 millions}}, {{Unité|2363 millions}}, {{Unité|1752 millions de m3}}<ref name="eaufrance">[http://www.eaufrance.fr/IMG/pdf/prelevements2013_201701.pdf Les prélèvements d’eau douce en France: les grands usages en 2013 et leur évolution depuis 20 ans] {{pdf}}, Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat.</ref>.
* 5,6 milliards de m3 vont à l'alimentation des canaux ;
* {{unité|5,6 milliards de m3}} vont à l'alimentation des canaux ;
* 1,7 milliard de m3 vont à des usages principalement industriels ;
* {{unité|1,7 milliard de m3}} vont à des usages principalement industriels ;
* 1,7 milliard de m3 vont à des usages principalement agricoles ;
* {{unité|1,7 milliard de m3}} vont à des usages principalement agricoles ;
* 1,7 milliard de m3 vont à la production d'eau potable.
* {{unité|1,7 milliard de m3}} vont à la production d'eau potable.
Les principaux usages des eaux souterraines sont l'eau potable et l'agriculture<ref name="Ministère"/>:
Les principaux usages des eaux souterraines sont l'eau potable et l'agriculture<ref name="Ministère"/>:
* 3,6 milliards de m3 vont à la production d'eau potable ;
* {{unité|3,6 milliards de m3}} vont à la production d'eau potable ;
* 1,7 milliard vont à des usages principalement agricoles.
* {{unité|1,7 milliard}} vont à des usages principalement agricoles.


51 % du volume total prélevé d'eau douce est donc allé au refroidissement des centrales. Toutefois cette eau est la plupart du temps rejetée dans les eaux de surface.
51 % du volume total prélevé d'eau douce est donc allé au refroidissement des centrales. Toutefois cette eau est la plupart du temps rejetée dans les eaux de surface.
* Plus de 26 milliards de m{{3}} (2007) ont par ailleurs été prélevé dans la mer, pour les besoins des centrales de bord de mer<ref name="physagreg">[http://www.physagreg.fr/Cours3eme/nouveau-programme/elec3/electricite3-chap4-besoin-eau-centrale-nucleaire.pdf Les besoins en eau de refroidissement des centrales thermiques de production d’électricité] Alain VICAUD - EDF Division Production Nucléaire. 17 octobre 2007. sur physagreg.fr/</ref>.
* Plus de {{unité|26 milliards de m3}} (2007) ont par ailleurs été prélevé dans la mer, pour les besoins des centrales de bord de mer<ref name="physagreg">[http://www.physagreg.fr/Cours3eme/nouveau-programme/elec3/electricite3-chap4-besoin-eau-centrale-nucleaire.pdf Les besoins en eau de refroidissement des centrales thermiques de production d’électricité] Alain VICAUD - EDF Division Production Nucléaire. 17 octobre 2007. sur physagreg.fr.</ref>.


La France est consommatrice d'eau pour l'[[irrigation]], mais cela concerne surtout le [[Grand Sud-Est français|sud-est]] et le [[Grand Sud-Ouest français|sud-ouest]]<ref>CGAAER. Rapport n°14061 [http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/cgaaer_14061_2015_rapport.pdf Synthèse Eau et Agriculture] sur agriculture.gouv.fr</ref>, ([[Languedoc-Roussillon]], [[Midi-Pyrénées]], [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]], le [[Centre-Val de Loire|Centre]] se situe juste après. [[Rhône-Alpes]], [[Poitou-Charentes]], [[Pays de la Loire]] et [[Alsace]] irriguent également<ref name="draafcentre">[[Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt]]
La France est consommatrice d'eau pour l'[[irrigation]], mais cela concerne surtout le [[Grand Sud-Est français|sud-est]] et le [[Grand Sud-Ouest français|sud-ouest]]<ref>CGAAER. Rapport {{|14061}} [http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/cgaaer_14061_2015_rapport.pdf Synthèse Eau et Agriculture] sur agriculture.gouv.fr</ref>, ([[Languedoc-Roussillon]], [[Midi-Pyrénées]], [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]], le [[Centre-Val de Loire|Centre]] se situe juste après. [[Rhône-Alpes]], [[Poitou-Charentes]], [[Pays de la Loire]] et [[Alsace]] irriguent également<ref name="draafcentre">[[Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt]] [http://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/l_irrigation_en_region_Centre-Val_de_Loire_cle09312f.pdf Les principales caractéristiques technico-économiques de l’irrigation en région Centre] {{pdf}}, janvier 2011, sur draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr.</ref>), pour le reste la France est favorisée par son climat pour une [[agriculture pluviale]]. Conformément à ce qui a été dit sur la différence entre consommation et prélèvement, l'[[agriculture]] est le plus gros consommateur d'eau et compte pour la moitié des volumes consommés<ref name="observatoire"/>. Alors que les quantités d'eau utilisée en industrie se sont stabilisés dans les années 1990, l'irrigation a continué de croitre. L'irrigation est saisonnière en France et arrive au moment où la ressource est plus rare et alors que d'autres secteurs, comme le tourisme, pèsent également sur la consommation. Les niveaux de prélèvements conduisent à des débits extrêmement faibles des cours d'eau ([[étiage]]) et à une détérioration des écosystèmes aquatiques<ref>Thierry Doré, Olivier Réchauchère, Philippe Schmidely. Les clés des champs: L'agriculture en questions. Editions Quae, 2008 [https://books.google.be/books?id=rJOl9305v8AC&dq lire en ligne]</ref>.
[http://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/l_irrigation_en_region_Centre-Val_de_Loire_cle09312f.pdf Les principales caractéristiques technico-économiques de l’irrigation en région Centre], Janvier 2011 sur draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr)</ref>), pour le reste la France est favorisée par son climat pour une [[agriculture pluviale]]. Conformément à ce qui a été dit sur la différence entre consommation et prélèvement, l'[[agriculture]] est le plus gros consommateur d'eau et compte pour la moitié des volumes consommés<ref name="observatoire"/>. Alors que les quantités d'eau utilisée en industrie se sont stabilisés dans les années 1990, l'irrigation a continué de croitre. L'irrigation est saisonnière en France et arrive au moment où la ressource est plus rare et où d'autres secteurs comme le tourisme pèsent également sur la consommation. Les niveaux de prélèvements conduisent à des débits extrêmement faibles des cours d'eau ([[étiage]]) et à une détérioration des écosystèmes aquatiques<ref>Thierry Doré, Olivier Réchauchère, Philippe Schmidely. Les clés des champs: L'agriculture en questions. Editions Quae, 2008 [https://books.google.be/books?id=rJOl9305v8AC&dq lire en ligne]</ref>.


Les prélèvements à usage industriel se retrouvent essentiellement dans les grandes régions industrielles et celles à activités industrielles consommatrices d’eau (agro-alimentaire, industrie papetière, chimie, pétrochimie{{etc}}): [[Rhône-Alpes]], [[Alsace]], [[Haute-Normandie]], [[Lorraine]], [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]], [[Nord-Pas-de-Calais]] et [[Île-de-France]]<ref name="draafcentre"/>.
Les prélèvements à usage industriel se retrouvent essentiellement dans les grandes régions industrielles et celles à activités industrielles consommatrices d’eau (agro-alimentaire, industrie papetière, chimie, pétrochimie{{etc}}): [[Rhône-Alpes]], [[Alsace]], [[Haute-Normandie]], [[Lorraine]], [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]], [[Nord-Pas-de-Calais]] et [[Île-de-France]]<ref name="draafcentre"/>.


Les utilisations de l'eau de mer :
Les utilisations de l'eau de mer :
* Des centrales nucléaires ayant des circuits de refroidissement ouverts prélèvent en mer ([[Centrale nucléaire de Gravelines|Gravelines]], [[Centrale nucléaire de Penly|Penly]], [[Centrale nucléaire de Paluel|Paluel]], [[Centrale nucléaire de Flamanville|Flamanville]], centrale à circuit ouvert de bord de mer) ou en estuaire ([[Centrale nucléaire du Blayais|Blayais]] à circuit ouvert, [[Estuaire de la Gironde]])<ref name="eaufrance"/>.
* Des centrales nucléaires ayant des circuits de refroidissement ouverts prélèvent en mer ([[Centrale nucléaire de Gravelines|Gravelines]], [[Centrale nucléaire de Penly|Penly]], [[Centrale nucléaire de Paluel|Paluel]], [[Centrale nucléaire de Flamanville|Flamanville]], centrale à circuit ouvert de bord de mer) ou en estuaire ([[Centrale nucléaire du Blayais|Blayais]] à circuit ouvert, [[estuaire de la Gironde]])<ref name="eaufrance"/>.
{{Article connexe|Gestion de l'eau en France|Eau potable en France|Assainissement en France}}


== Articles connexes ==
== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
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* [[Gestion de l'eau]]
* [[Gestion de l'eau]]
* [[Eau domestique]]
* [[Eau domestique]]
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* [[Garonne#Hydrologie - l'étiage (juillet-octobre)|Étiage de la Garonne]]
* [[Garonne#Hydrologie - l'étiage (juillet-octobre)|Étiage de la Garonne]]
* [[Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays]]
* [[Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays]]
}}


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.fao.org/nr/water/aquastat/tables/WorldData-Withdrawal_eng.pdf Water withdrawal by sector, around 2010], Prélèvements d'eau par secteur, vers 2010, [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]], 2016.
* {{en}} [http://www.fao.org/nr/water/aquastat/tables/WorldData-Withdrawal_eng.pdf Water withdrawal by sector, around 2010] {{pdf}}

* {{Article|langue=en|prénom1=Hannah|nom1=Ritchie|prénom2=Max|nom2=Roser|titre=Water Use and Stress|périodique=Our World in Data|date=2017-11-20|lire en ligne=https://ourworldindata.org/water-use-stress|consulté le=2022-07-11}}
== Notes et références ==
{{Références}}


{{Portail|eau|énergie|industrie|environnement|agriculture}}
{{Portail|eau|énergie|industrie|environnement|agriculture|lacs et cours d'eau}}


[[Catégorie:Utilisation de l'eau]]
[[Catégorie:Utilisation de l'eau]]

Version du 19 janvier 2024 à 22:42

Les utilisations de l'eau sont traditionnellement réparties entre trois secteurs : domestique, agricole et industrielle en pourcentage de l’utilisation totale de l’eau. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'irrigation et l'élevage[1]. Le secteur de l'énergie (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau ; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre part l'objet d'un comptage séparé[2].

Bien que cette classification fournisse des données précieuses, il s’agit d’un moyen limité d’examiner l’utilisation de l’eau dans un monde globalisé, dans lequel les produits ne sont pas toujours consommés dans leur pays d’origine. Le commerce international des produits agricoles et industriels crée en effet un flux mondial d’eau virtuelle, ou eau incorporée (assimilable à la notion d’énergie incorporée ou énergie grise). La notion d'empreinte eau y est attachée.

Selon la FAO[3],[4], l'agriculture occupe aujourd’hui 11 % de la surface des terres émergées de la planète aux fins de la production végétale et utilise autour de 70 % de toute l’eau tirée des aquifères, des cours d'eau et des lacs (eau douce). Elle est suivie par l'industrie (autour de 20 %) et le secteur domestique (autour de 10 %).

Histoire

Les premières communautés agricoles dépendaient des caprices de la pluie naturelle et du ruissellement. La sédentarisation progressive apparue au Néolithique en Mésopotamie a associé développement de l'élevage et de l'agriculture, et conduit à la maîtrise des techniques hydrauliques - irrigation, terrassement, calcul de pente, gestion des crues, transports fluviaux et canalisation - et la constitution de formes d'habitat stable. Très vite va se poser la question de l'organisation des grands travaux, et singulièrement de travaux d'irrigation et de drainage, dans les vallées inondées ou inondables des pays semi-arides. Karl August Wittfogel appelle hydroagriculture et parfois agriculture lourde ce type d'activité humaine qui réclame des hommes et des conducteurs[5]. Le lac Moéris que les Égyptiens avaient creusé pour arroser les plaines de Memphis à l'époque des sécheresses demeure un exemple remarquable de l'ingénierie hydraulique égyptienne. Autour et en fonction des problèmes hydraulique, une stratification sociale va émergé, une hiérarchie politique, un État. L'expansion des zones urbaines va éventuellement rendre nécessaire le développement de tuyauteries, canalisations et aqueducs sophistiqués, pour apporter de l'eau aux utilisateurs, et de systèmes innovants pour éliminer les déchets et eaux usées.

Les problèmes d'alimentation en eau se posent avec plus d’acuité à partir de la révolution industrielle pour devenir critique à partir du milieu du XXe siècle.

Au cours de la révolution industrielle et de l'explosion démographique du XIXe siècle, la demande d’eau va considérablement augmenter. La construction sans précédent de dizaines de milliers de projets d'ingénierie monumentaux conçus pour contrôler les inondations, protéger l'approvisionnement en eau douce et fournir de l'eau à l'irrigation ou à l'industrie hydroélectrique, a apporté des avantages considérables à des centaines de millions de personnes. Grâce à l'amélioration des réseaux d'égouts, les maladies liées à l'eau telles que le choléra et la typhoïde, autrefois endémiques dans le monde, ont été largement vaincues dans les pays les plus industrialisés. Les grandes villes survivent grâce à l'eau apportée par centaines et même à des milliers de kilomètres. La production de denrées alimentaires pour répondre aux besoins de la population mondiale dépend désormais largement des systèmes d'irrigation artificiels. Près d'un cinquième de l'électricité produite dans le monde est produite par l'hydroélectricité[1].

De nouvelles approches de la planification et de la gestion de l'eau apparaissent alors.

Entre le début du XXe siècle et la fin de celui-ci, les prélèvements d'eau mondiaux ont été multipliés par six, soit plus du double du taux de croissance démographique[6].

Aux États-Unis, les prélèvements en eau ont culminé en 1980, pour ensuite se stabiliser voire décroitre progressivement, résultat des efforts de conservation et efficacité dans l'utilisation de l'eau. Jusqu'en 2005, le secteur des fournitures publiques était le seul secteur d'utilisation d'eau qui augmentait continuellement depuis 1950, mais la consommation d'eau dans les services publics a diminué depuis 2010[7].

Aux États-Unis, la consommation d’eau pour la production électrique a augmenté de près de 400 % entre 1950 et 2005, mais elle a diminué d’environ 19 % entre 2005 et 2010[7]. La consommation d'eau d'irrigation a augmenté d'environ 29 % entre 1950 et 2010. Elle s'est stabilisée à partir de 1980[7].

Disponibilité de l'eau

Le rapport de l'eau de mer à l'eau douce sur Terre est d'environ 40 à 1. Seulement 0,3 % de l'eau douce est sous forme liquide à la surface de la terre. Environ 30 % de cette eau liquide est souterraine et quelquefois contaminée et impropre à la consommation humaine. Sur les 0,3 %, seulement 2 % sont dans les cours d'eau. Les ressources en eau renouvelables existant dans chaque pays varient considérablement et les moyennes annuelles masquent souvent une variabilité saisonnière considérable. Plus d'un milliard de personnes vivent dans des zones de stress hydrique, chiffre qui devrait plus que tripler d'ici 2025 (World Water Assessment Programme (en) (WWAP, 2014). D'ici à 2040, près d'un pays sur cinq devrait avoir un taux d'extraction extrêmement élevé, notamment au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Inde[8],[2]

En 2008, 52 millions de m3/jour étaient prélevés dans le monde par dessalement dans 13 869 usines de dessalement[9].

Indicateurs d'utilisation de l'eau

Eau consommée / Eau prélevée

L'eau prélevée et l'eau consommée sont deux indicateurs essentiels de l'utilisation de l'eau[10] :

  • on parle d'« eau prélevée » lorsque l'eau est retournée après son usage[10]; une autre définition considère que l'eau prise de son environnement devient une eau prélevée (Water withdrawals)[11].
  • on parle d'« eau consommée » lorsque l'eau dans les cultures et l'industrie est incorporée au produit[10]. Dans l'autre définition l'eau consommée est une eau prélevée qui n'est pas restituée aux eaux de surface (par exemple évaporation dans un aéroréfrigérant) et n'est pas disponible pour une réutilisation en aval[11].

Sauf aux États-Unis (USGS), souvent les prélèvements en eaux de mer ou en eau saumâtre ne sont pas considérés dans ces indicateurs[12].

Dans le refroidissement de certaines centrales électriques thermiques, l'eau prélevée est rejetée dans l'environnement après usage[10], mais à une température légèrement supérieure. Elle est alors disponible pour réutilisation dans le même bassin[11]. Des données de l'Institut d'études géologiques des États-Unis pour 1995 établissent que 2 % des eaux prélevées pour le refroidissement des centrales aux États-Unis étaient consommés[11].

L'eau prélevée peut être rejetée après épuration dans le cas des eaux grises et des eaux vannes ou de certaines eaux usées industrielles[10].

L'eau consommée désigne l'eau incorporée – dans les cultures, les produits industriels, ou notre corps – ou évaporée[10].

  • L'eau d'irrigation agricole est incorporée ou évaporée, donc consommée. Une partie de l'eau d’irrigation retourne toutefois au cours d'eau dans des proportions difficilement quantifiables. L'agriculture qui fait usage de l'irrigation est le secteur principal de consommation d'eau.
  • Une partie des eaux de refroidissement des centrales thermiques est évaporée, donc consommée (2 %).
  • Le plan d'eau d'un barrage peut évaporer de l'eau qui constitue alors une eau consommée.

Dans les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques, les prélèvements d'eau sont définis comme de l'eau douce prélevée de sources d'eau souterraine ou de surface, de manière permanente ou temporaire, et acheminée vers un lieu d'utilisation. Si l'eau retourne à une eau de surface, le prélèvement de la même eau par l'utilisateur en aval est à nouveau pris en compte dans la compilation des prélèvements totaux: cela peut conduire à un comptage double. Les données comprennent des prélèvements pour l'approvisionnement public en eau, l'irrigation, les processus industriels et le refroidissement des centrales électriques. Les eaux de mine et les eaux de drainage sont incluses, tandis que l'eau utilisée pour la production d'hydroélectricité est normalement exclue[13].

Il est communément admis que l'eau consommée est un indicateur plus important que l'eau prélevée, parce qu’une grande part de l'eau prélevée est retournée à l'environnement et est potentiellement disponible pour réutilisation. Mais sous certaines conditions, le prélèvement d'eau est l'indicateur le plus important de l'utilisation de l'eau. Durant une sécheresse, ou dans des régions où l'eau est rare, il n'y aura tout simplement pas assez d'eau pour réaliser les services d'eau demandés[11]. À cela s'ajoute que l'eau se raréfiant ou devenant trop chaude par temps de sécheresse, elle devient inadaptée pour le refroidissement des centrales[11].

Eau virtuelle, empreinte eau, eau bleue, eau verte

Aux États-Unis, l'agriculture et la production d'électricité représentent la grande majorité des prélèvements d'eau directs (90 %). Une majorité de la consommation d'eau (60 %) est indirecte. On parle d'eau incorporée ou d'eau virtuelle, indicateurs qui s'avèrent utiles dans analyse du cycle de vie environnementale. 96 % des secteurs consomment indirectement plus d'eau dans leurs chaînes d'approvisionnement que directement. L'industrie agroalimentaire représente 30 % des retraits indirects[14].

Les concepts d'« eau bleue » et « eau verte » a été proposés en 1993 l'hydrologue suédoise Malin Falkenmark pour avoir une perspective plus réaliste de la différence entre prélèvements et consommations (Voir ci-dessus), afin d'améliorer les capacités de gestion des ressources en eau[15]. Elle affine les concepts d'eau virtuelle et d'empreinte eau en établissant une distinction entre « eau bleue » et « eau verte ». On entend par « eau verte » les précipitations efficaces ou l'humidité du sol qu'utilisent directement les plantes, et par « eau bleue » l'eau des cours d'eau, lacs, aquifères ou réservoirs. Selon les définitions généralement retenues, l'« eau bleue » peut être déplacée pour les besoins de l'irrigation ou la mise à disposition à d'autres fins, tandis que l'eau verte est tirée sur place du profil de sol[16]. Une étude publiée le 26 avril 2022 dans la revue Nature démontre que dans le cadre des mesures évaluant le franchissement des neuf limites planétaires (dont l'utilisation mondiale de l'eau douce fait partie), l'"eau verte" a été jusqu'ici sous évaluée, et que sa limite est déjà transgressée[17],[18].

Utilisation de l'eau douce par secteur

Au niveau mondial l'agriculture et l'industrie sont les principaux consommateur d'eau douce :

Prélèvements mondiaux en eau douce par secteur[4],[19]
Usage agricole: 70%Usage industriel: 20%Usage domestique: 10%
  •   Usage agricole: 70%
  •   Usage industriel: 20%
  •   Usage domestique: 10%

Les retraits annuels d'eau douce de l'agriculture en % du prélèvement total d'eau douce, indice de la FAO, mesurent la pression exercée par l'irrigation sur les ressources en eau renouvelable d'un pays. Selon la Commission du développement durable (CDD), l'agriculture représente plus de 70 % de l'eau douce prélevée dans les lacs, les rivières et les sources souterraines. La plupart est utilisée pour l'irrigation, qui fournit environ 40 % de la production alimentaire mondiale. Les prélèvements d'eau peuvent dépasser 100 % des ressources renouvelables lorsque l'eau d'extraction des aquifères non renouvelables, ou des usines de dessalement, sont significatifs ou lorsque la réutilisation de l'eau est importante. Les prélèvements pour l'agriculture et l'industrie sont les retraits totaux pour l'irrigation et la production animale et pour une utilisation industrielle directe, refroidissement des centrales thermiques compris[19].

Les utilisations de l'eau sont traditionnellement réparties entre secteurs : eau domestique, agricole et industrielle en pourcentage de l’utilisation totale de l’eau. Le secteur domestique comprend généralement des utilisations domestiques et municipales ainsi que l'utilisation commerciale et gouvernementale de l'eau. Le secteur industriel comprend généralement l'eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques et la production industrielle. Le secteur agricole comprend l'eau pour l'irrigation et l'élevage[1] (abreuvement et nettoyage) (et la pêcherie - FAO[20]). Le secteur de l'énergie (compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire) est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau; gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé[2].

La production hydroélectrique, la pêche et la navigation ne sont généralement pas incluses dans la comptabilisation de l’utilisation d’eau par secteur en raison d’un taux d'extraction physique minime. Ce qui n'enlève rien de l'importance de ces secteurs dans l'appréhension de l'état de santé d'une économie[21].

Les prélèvements totaux en eau douce pour l'ensemble de la planète sont évalués à 3 853 km3/an ce qui constitue 9 % des ressources totales en eau douce renouvelables. Les Prélèvements totaux en eau (eau salée comprise) pour l'ensemble de la planète sont évalués à 4 001 km3/an. Hors de cette dernière quantité 464 km3/an soit 12 % sont allés à un usage domestique, 768 km3/an soit 19 % sont allés à un usage industriel, 2 769 km3/an soit 69 % sont allés à un usage agricole[4].

Secteur agricole

L'agriculture contribue pour 70 % des prélèvements et 93 % de la consommation globale  essentiellement dans les pays en développement où ce secteur demeure une activité majeure.

Cette répartition en secteur met surtout en évidence la pression exercée par l'irrigation sur les ressources en eau renouvelable au niveau mondial (69-70 % des prélèvements totaux d'eau douce selon la FAO). Le rapport entre secteurs d'utilisation peut être modifié pour les pays favorisés par leur climat n'ayant pas recours à l'irrigation (agriculture pluviale) et pour lesquels les taux de prélèvement en eau à destination de l'agriculture avoisinent zéro. Dans ce cas, si le secteur industriel est significatif et consommateur d'eau il deviendra dominant (Belgique - jusqu'à 97%[22]-, ou Allemagne par exemple). D'autre-part si le secteur industriel est inexistant ou faiblement consommateur, le secteur domestique peut alors dominer (République démocratique du Congo - 57 % -[21]). Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36) sont des pays industriels, avec un climat tempéré, en Europe[20]. Dix-sept pays ont des prélèvements d'eau douce à destination de l'agriculture supérieurs à 90 %[20]. Il faut insister sur le caractères saisonnier des prélèvements d'eau douce en agriculture. En France par exemple les prélèvements d'eau pour l'agriculture comptent en gros pour moitié dans les prélèvements totaux annuels ; en été, ils peuvent atteindre 70 %[23].

L’irrigation des matières premières pour la production de biocarburants se traduit par une empreinte eau importante[24] pour ceux-ci.

Secteur domestique

Les retraits pour usage domestique comprennent généralement l'eau potable, l'utilisation ou l'approvisionnement municipal et l'utilisation pour les services publics, les établissements commerciaux et les habitations (FAO)[19].

L'usage domestique de l'eau en France fait référence à un prélèvement d’eau inférieur ou égal à 1 000 m3 d’eau par an et par personne (physique ou morale)[25].

Secteur industriel

Près de 10 % des prélèvements d'eau mondiaux en 2014 ont été réalisés pour l'industrie (à l'exclusion du secteur de l'énergie). Dans les pays industrialisés avancés, l'industrie représente 12 % des prélèvements d'eau, alors que dans de nombreux pays en développement, l'industrie représente moins de 8 %. L'eau est utilisée dans l'industrie pour le traitement, mais aussi pour la fabrication et le lavage. La production d'énergie primaire et la production d'électricité représentent d'autre-part environ 10 % du total des prélèvements d'eau mondiaux et environ 3 % de la consommation totale d'eau[2]. Le total des prélèvements d'eau douce pour le secteur industriel tourne autour de 20%[19].

Secteur de l'énergie

Le secteur de l'énergie, y compris la production d'électricité et la production d'énergie primaire, est souvent inclus dans le secteur industriel dans les analyses de l'utilisation de l'eau. Gros utilisateur et consommateur, il peut faire d'autre-part l'objet d'un comptage séparé[2].

52 milliards de mètres cubes d'eau douce seraient consommés chaque année pour la production mondiale d'énergie[26].

Eau usée

Utilisation de l'eau par pays

Les prélèvements mondiaux d'eau douce provenant de sources d'eau de surface et d'eaux souterraines ont augmenté d'environ 1 % par an depuis les années 1980, la demande dans les pays en développement ayant fortement augmenté (WWAP, 2016). Actuellement, les eaux souterraines fournissent environ un tiers de l'approvisionnement. Les réserves d'eau souterraine se sont systématiquement réduites par un taux d'extraction de 1 à 2 % par an dans le monde, dépassant les taux de recharge (WWAP, 2012). On estime que 21 des 37 plus grands aquifères du monde sont gravement surexploités[2].

Afrique

En 2010, environ 81% des prélèvements d’eau en Afrique étaient consacrés à l’agriculture, 4% à l’industrie et 15% à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé 184 km3 d'eau douce, l'industrie 9 km3, le secteur domestique 33 km3[4].

République démocratique du Congo

Avec le fleuve Congo dont le bassin versant incorpore de manière assez étroite la totalité du pays - un débit moyen de 41 000 m3/s (1 260 km3/an), et des précipitations abondantes et régulières, la République démocratique du Congo n'est pas dépourvue d'eau. Les eaux de surface de la RDC représentent environ 52 pour cent des réserves en eau de l’Afrique. Cependant, l’abondance en eau contraste nettement avec l’approvisionnement effectif, estimé en 2000 à seulement 7 m3 par individu par an lorsque la quantité d’eau disponible par individu est estimée à 19 967 m3 (2008). L’utilisation d’eau par habitant en RDC est considérablement plus faible que celle de plusieurs pays arides du Sahel faisant face à un problème de pénurie physique d’eau[27].

Les prélèvements en eau douce vont principalement à un usage domestique (52 %), le secteur agricole bénéficiant des précipitations abondante a recours à une agriculture pluviale et ne nécessite que de très peu de prélèvements supplémentaires en eau pour l'irrigation (32 %), les prélèvements à destination de l'industrie sont faibles (16 %), le taux d'exploitation des ressources renouvelable en eau est bas (0,04 %). En 2000, FAO Aquastat a estimé que les prélèvements totaux d’eau s’élevaient à 356 millions de m3 pour cette année[27].

Malgré l’abondance des eaux de surface, la grande majorité de la population congolaise dépend des nappes phréatiques et des sources pour s’approvisionner en eau potable. On estime que les nappes phréatiques représentent presque 47 pour cent (421 km3 /an) des ressources hydriques renouvelables de la RDC[27]. L'aquifère du bassin du Congo fait partie des 37 plus grands aquifères du monde, a dépassé son seuil de durabilité et est en déplétion[28],[29].

Amérique du Nord

En 2010, environ 40 % des prélèvements d’eau en Amérique du Nord étaient consacrés à l’agriculture, 47 % à l’industrie et 13 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé 241 km3 d'eau douce, l'industrie 289 km3, le secteur domestique 79 km3[4].

Aux États-Unis, tous les cinq ans, l’Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS) compile les prélèvements d’eau des comtés, États et du pays, pour un certain nombre de catégories d’utilisation de l’eau. En 2010, environ 355 milliards de gallons par jour (355 Bgal/d, soit plus de 490 milliards de m3 sur l'année) ont été prélevés pour utilisation. 85 % étaient de l'eau douce, et 15 % de l'eau salée[30]. L'USGS mentionne 428,6 Bgal/d, chiffres de 2005 pour les mêmes proportions en eau douce et en eau de mer [31]. Les prélèvements pour la production d’électricité thermoélectrique et l’irrigation, les deux principales utilisations de l’eau, se sont stabilisés ou ont diminué depuis 1980. Les retraits destinés à l’approvisionnement public et les utilisations domestiques ont augmenté régulièrement depuis le début des estimations[31].

Les Grands Lacs d'Amérique du Nord constituent un des grands réservoirs d'eau douce du globe (un cinquième des eaux douces de surfaces) mais leur exploitation à des fin d'eau douce est proportionnellement peu élevée.

Amérique du Sud

En 2010, environ 71 % des prélèvements d’eau en Amérique du Sud étaient consacrés à l’agriculture, 12 % à l’industrie et 17 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé 154 km3 d'eau douce, l'industrie 26 km3, le secteur domestique 36 km3[4].

Asie

Chine

En 2010, environ 65 % des prélèvements d’eau en Chine étaient consacrés à l’irrigation, 23 % à l’industrie et 12 % à l’utilisation municipale (FAO 2012). Les prélèvements d'eau par habitant s'élevaient à environ 460 mètres cubes par an[32].

Les ressources en eau de la Chine vont devenir de plus en plus soumises à l’urbanisation et au développement économique du pays. Sur le plan national, les ressources en eau renouvelables par habitant en Chine étaient de 2 070 mètres cubes en 2010, juste au-dessus du niveau de « stress hydrique » ; mais les ressources varient considérablement d'une région à l'autre. Les problèmes d’eau en Chine sont exacerbés par la disparité géographique entre l’offre et la demande: l’eau est beaucoup plus abondante dans le sud que dans le nord et l’ouest, où se concentrent les secteurs agricoles et industriels à forte intensité en eau. L'approvisionnement en eau limité et la pollution généralisée des réseaux hydrographiques dans certaines régions de Chine ont exercé une pression croissante sur les ressources en eaux souterraines (BIRD, 2009)[32].

Parallèlement à ces efforts, la Chine développe sa capacités de dessalement et de grands projets d’infrastructure d’eau, notamment le projet de transfert d’eau du sud vers le nord, qui devrait être achevé en 2050 et détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau par an (Le débit annuel cumulé du Tigre et de l'Euphrate!) des rivières du sud au nord sec. En dépit de ces mesures, la menace demeure que l’avenir de certaines industries à forte consommation d’eau - y compris certains types de production d’énergie - pourrait être limité dans certaines régions soumises à un stress hydrique par une compétition intense pour l’eau[32].

Moyen Orient

Koweït

Au Koweït ce pays ne comportant pas de rivières, la FAO renseigne des prélèvements répartis entre eaux souterraines (45 %), eau dessalinisée (46 %) et eaux réutilisées (9 %)[33].

Europe

En 2010, environ 25 % des prélèvements d’eau en Europe étaient consacrés à l’agriculture, 54 % à l’industrie et 21 % à l’utilisation domestique (FAO 2016). En 2010, l'agriculture a prélevé 84 km3 d'eau douce, l'industrie 181 km3, le secteur domestique 69 km3[4]. Deux tiers des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvements à l'agriculture (au nombre de 36 dans le monde) sont des pays industriels avec un climat tempéré en Europe[20]

En Europe, les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne[34].

France

En France, une majorité des informations connues sur les prélèvements en eau sont issues des données déclarées dans le cadre de la redevance sur les prélèvements en eau par les préleveurs aux agences de l'eau en métropole et aux offices de l'eau en outre-mer[35]. L'eau domestique en France est un prélèvement d’eau inférieur ou égal à 1 000 m3 d’eau par an, utilisé par un particulier[25] à ne pas confondre avec l'approvisionnement en eau potable. Du fait des catégories des usages pour déclarer les redevances, les usages sur lesquels sont répartis les usages prélevés sont principalement: la production d'énergie, les barrages (eau turbinée), l'alimentation de canaux, l'eau potable, l'industrie et l'irrigation[36],[37].

Le bilan des ressources internes en eau de la France (Les précipitations plus les eaux transfrontalières moins l'eau perdue par évaporation) s'élève à 170 milliards de mètres cubes par an[38].

En 2013, le volume d’eau douce prélevée pour la production d’eau potable, l'irrigation ou pour les usages industriels et le refroidissement des centrales électriques (c’est-à-dire en dehors du turbinage des barrages hydroélectriques) s’élève à 33 milliards de m3 pour la France métropolitaine[39]. Ce sont donc approximativement 20 % des ressources en eau douce interne du pays qui sont prélevés.

Plus de 80 % de ce volume est puisé dans les eaux de surface (Onema 2016)[39] :

  • 17 milliards de m3 vont au refroidissement des centrales électriques dont 70 % sont allés en 2013, aux centrales nucléaires de Tricastin, Saint-Alban, Bugey, toutes trois situées sur le Rhône, suivies de Fessenheim (Rhin supérieur), respectivement 4 895 millions, 3 668 millions, 2 363 millions, 1 752 millions de m3[40].
  • 5,6 milliards de m3 vont à l'alimentation des canaux ;
  • 1,7 milliard de m3 vont à des usages principalement industriels ;
  • 1,7 milliard de m3 vont à des usages principalement agricoles ;
  • 1,7 milliard de m3 vont à la production d'eau potable.

Les principaux usages des eaux souterraines sont l'eau potable et l'agriculture[39]:

  • 3,6 milliards de m3 vont à la production d'eau potable ;
  • 1,7 milliard vont à des usages principalement agricoles.

51 % du volume total prélevé d'eau douce est donc allé au refroidissement des centrales. Toutefois cette eau est la plupart du temps rejetée dans les eaux de surface.

  • Plus de 26 milliards de m3 (2007) ont par ailleurs été prélevé dans la mer, pour les besoins des centrales de bord de mer[41].

La France est consommatrice d'eau pour l'irrigation, mais cela concerne surtout le sud-est et le sud-ouest[42], (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine, le Centre se situe juste après. Rhône-Alpes, Poitou-Charentes, Pays de la Loire et Alsace irriguent également[43]), pour le reste la France est favorisée par son climat pour une agriculture pluviale. Conformément à ce qui a été dit sur la différence entre consommation et prélèvement, l'agriculture est le plus gros consommateur d'eau et compte pour la moitié des volumes consommés[12]. Alors que les quantités d'eau utilisée en industrie se sont stabilisés dans les années 1990, l'irrigation a continué de croitre. L'irrigation est saisonnière en France et arrive au moment où la ressource est plus rare et alors que d'autres secteurs, comme le tourisme, pèsent également sur la consommation. Les niveaux de prélèvements conduisent à des débits extrêmement faibles des cours d'eau (étiage) et à une détérioration des écosystèmes aquatiques[44].

Les prélèvements à usage industriel se retrouvent essentiellement dans les grandes régions industrielles et celles à activités industrielles consommatrices d’eau (agro-alimentaire, industrie papetière, chimie, pétrochimie, etc.): Rhône-Alpes, Alsace, Haute-Normandie, Lorraine, Aquitaine, Nord-Pas-de-Calais et Île-de-France[43].

Les utilisations de l'eau de mer :

Notes et références

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Annexes

Articles connexes

Liens externes