« Abraham Breguet » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Sapphorain (discuter | contributions)
Annulation de la modification de Charouerre (d) Non, à cette époque le Val de Travers faisait partie de la Principauté de Neuchâtel, et n'était ni un district ni suisse
Balise : Annulation
Dlouit (discuter | contributions)
m Catégorie
(19 versions intermédiaires par 13 utilisateurs non affichées)
Ligne 4 : Ligne 4 :
| image = Abraham Louis Breguet 02.jpg
| image = Abraham Louis Breguet 02.jpg
| légende =
| légende =
| lieu de décès = [[Ancien 11e arrondissement de Paris]]
| nom de naissance = Abraham Louis Breguet
| nom de naissance = Abraham Louis Breguet
| surnom =
| surnom =
| nationalité = [[France|Française]]
| nationalité = [[Royaume de Prusse|Prusse]], puis [[France|Française]] (1790)
| profession = [[horloger]], [[physique|physicien]]
| profession = [[horloger]], [[physique|physicien]]
| occupation =
| occupation =
Ligne 15 : Ligne 16 :
| famille = Breguet
| famille = Breguet
}}
}}
'''Abraham-Louis Breguet'''<ref>Son nom s’écrit sans accent aigu ainsi que toutes les montres signées Breguet, depuis le début, mais on prononce généralement « bréguet » ; voir {{harvsp|id=Chronologie|Chronologie}}</ref>, né à [[Neuchâtel]] le {{Date de naissance|10|janvier|1747}} et mort à [[Paris]] le {{Date de décès|17|septembre|1823}}, est un [[horloger]] et [[physique|physicien]] [[France|français]], actif à son compte à Paris depuis 1775, nommé horloger de la marine et artiste adjoint au [[Bureau des Longitudes]] en 1815, et membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] en 1816.
'''Abraham-Louis Breguet'''<ref>Son nom s’écrit sans accent aigu ainsi que toutes les montres signées Breguet, depuis le début, mais on prononce généralement « bréguet » ; voir {{harvsp|id=Chronologie|Chronologie}}</ref>, né à [[Neuchâtel]] le {{Date de naissance|10|janvier|1747}} et mort à [[Paris]] le {{Date de décès|17|septembre|1823}}, est un [[horloger]] et [[physique|physicien]] [[France|français]] d'origine [[Principauté de Neuchâtel|neuchâteloise]], actif à son compte à Paris depuis 1775, nommé horloger de la marine et artiste adjoint au [[Bureau des Longitudes]] en 1815, et membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] en 1816.


== Biographie ==
== Biographie ==
Il est né en 1747 à Neuchâtel (aujourd'hui la capitale du [[Canton de Neuchâtel|canton suisse du même nom]] mais alors une [[principauté]] du [[royaume de Prusse]]) de parents sujets du [[royaume de France]]. Il est le grand-père de [[Louis Breguet]].
Il est né en 1747 à Neuchâtel (aujourd'hui la capitale du [[Canton de Neuchâtel|canton suisse du même nom]] mais alors une [[principauté]] du [[royaume de Prusse]]) dans une famille ayant la bourgeoisie de Neuchâtel<ref>[https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/024955/2003-02-05/ Breguet], dans le [[Dictionnaire historique de la Suisse]].</ref>. Il est le grand-père de [[Louis Clément François Breguet|Louis Breguet]].


Breguet ne révèle, de prime abord, aucune disposition particulière. Lors de sa quinzième année, il est placé en apprentissage d’horlogerie par son beau-père, lui-même horloger, [[Les Verrières|aux Verrières]], dans le [[District du Val-de-Travers|Val-de-Travers]]. Il perd ensuite sa mère et son beau-père, et se voit chargé de pourvoir à l’existence de sa sœur aînée<ref name="lacotedesmontres.com">http://www.lacotedesmontres.com/la-saga-des-montres-breguet-No_209.htm</ref>.
Breguet ne révèle, de prime abord, aucune disposition particulière. Lors de sa quinzième année, il est placé en apprentissage d’horlogerie par son beau-père, lui-même horloger, [[Les Verrières|aux Verrières]], dans le [[District du Val-de-Travers|Val-de-Travers]]. Il perd ensuite sa mère et son beau-père, et se voit chargé de pourvoir à l’existence de sa sœur aînée<ref name="lacotedesmontres.com">{{lien web |titre=La Cote des Montres |url=http://www.lacotedesmontres.com/la-saga-des-montres-breguet-No_209.htm |site=lacotedesmontres.com |consulté le=18-06-2023}}.</ref>.


Abraham-Louis poursuit ensuite sa formation à [[Versailles]] et y reste dix années. Durant celles-ci, il rencontre [[Ferdinand Berthoud]] et [[Jean-Antoine Lépine]] qui lui enseignent l’art de l’horlogerie. Après avoir longuement étudié dans ce domaine, il fonde en 1775 la maison d’horlogerie Breguet à [[Paris]], 39 [[quai de l'Horloge]], sur l'[[île de la Cité]]<ref>{{harvsp|id=Chronologie|Chronologie}}</ref>. Cinq ans plus tard, il est connu au niveau international grâce aux fabuleux perfectionnements apportés à des montres alors déjà inventées<ref name="lacotedesmontres.com"/>.
Abraham-Louis poursuit ensuite sa formation à [[Versailles]] et y reste dix années durant lesquelles il rencontre [[Ferdinand Berthoud]] et [[Jean-Antoine Lépine]] qui lui enseignent l’art de l’horlogerie. Après avoir longuement étudié dans ce domaine, il fonde en 1775 la maison d’horlogerie Breguet à [[Paris]], 39 [[quai de l'Horloge]], sur l'[[île de la Cité]]<ref>{{harvsp|id=Chronologie|Chronologie}}</ref>. Cinq ans plus tard, il est connu au niveau international grâce aux fabuleux perfectionnements apportés à des montres alors déjà inventées<ref name="lacotedesmontres.com"/>.


Il perfectionne les montres perpétuelles qui se remontent toutes seules par le mouvement qu’on leur imprime en marchant, invente des ressorts-timbres, des cadratures de répétition, des [[Échappement (horlogerie)|échappements]] de toutes sortes, d’une délicatesse et d’une précision inouïes jusqu’alors, et emploie le premier les [[rubis]] en horlogerie pour les parties frottantes. Il est le concepteur de la montre-bracelet, en 1812, et du mécanisme [[Tourbillon (horlogerie)|tourbillon]].
Il perfectionne les montres perpétuelles qui se remontent toutes seules par le mouvement qu’on leur imprime en marchant, invente des ressorts-timbres, des cadratures de répétition, des [[Échappement (horlogerie)|échappements]] de toutes sortes, d’une délicatesse et d’une précision inouïes jusqu’alors, et emploie le premier les [[rubis]] en horlogerie pour les parties frottantes. Il est le concepteur de la montre-bracelet, en 1812, et du mécanisme [[Tourbillon (horlogerie)|tourbillon]].


Cet habile mécanicien dans l’art de l’horlogerie devint alors rapidement un maître dans son art, inventant et fabriquant des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes. Il enrichit la science d’un grand nombre de [[chronomètres]], de [[pendule astronomique|pendules astronomiques]], d’horloges marines et de thermomètres métalliques. L’établissement commercial qu’il fonda fut bientôt célèbre. On raconte qu’un des premiers artistes de l’Angleterre en ce genre, Arnold, ayant eu l’occasion de voir un des ouvrages sortis de ses mains, conçut de lui une telle estime qu’il fit exprès le voyage de Paris pour venir lui rendre hommage. Les deux rivaux se lièrent d’amitié et Breguet confia à son nouvel ami son fils Louis qui promettait de marcher sur leurs traces.
Cet habile mécanicien dans l’art de l’horlogerie devint alors rapidement un maître dans son art, inventant et fabriquant des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes. Il enrichit la science d’un grand nombre de [[chronomètres]], de [[pendule astronomique|pendules astronomiques]], d’horloges marines et de thermomètres métalliques. L’établissement commercial qu’il fonda fut bientôt célèbre. On raconte qu’un des premiers artistes de l’Angleterre en ce genre, John Arnold, ayant eu l’occasion de voir un des ouvrages sortis de ses mains, conçut de lui une telle estime qu’il fit exprès le voyage de Paris pour venir lui rendre hommage. Les deux rivaux se lièrent d’amitié et Breguet confia à son nouvel ami son fils Louis qui promettait de marcher sur leurs traces.


Breguet devient maître horloger en 1784. Cinq ans plus tard, dans un climat de terreur consécutif à la [[Révolution française]], Marat, un ami d’Abraham-Louis, conseille à ce dernier de quitter la [[France]]. Ce dernier avait effectivement été fournisseur à la cour de la reine. Breguet se réfugie donc en [[Suisse]]. Il y reste durant trois ans et s’établit tour à tour dans les villes de [[Genève]], de [[Fribourg (ville suisse)|Fribourg]] et [[Le Locle|du Locle]]. Abraham-Louis revient à Paris en 1792 après avoir acquis la citoyenneté française. La maison Breguet est alors à son plus haut niveau grâce à son succès commercial<ref>Alfred Chapuis (avec la collaboration de Claude Breguet), ''A.-L. Breguet pendant la Révolution'', édition du Griffon, {{p.|27-28}}</ref>.
Breguet devient maître horloger en 1784. Cinq ans plus tard, dans un climat de terreur consécutif à la [[Révolution française]], Marat, un ami d’Abraham-Louis, conseille à ce dernier de quitter la [[France]]. Ce dernier avait effectivement été fournisseur à la cour de la reine. Breguet se réfugie donc en [[Suisse]]. Il y reste durant trois ans et s’établit tour à tour dans les villes de [[Genève]], de [[Fribourg (ville suisse)|Fribourg]] et [[Le Locle|du Locle]]. Abraham-Louis revient à Paris en 1792 après avoir acquis la citoyenneté française. La maison Breguet est alors à son plus haut niveau grâce à son succès commercial<ref>Alfred Chapuis (avec la collaboration de Claude Breguet), ''A.-L. Breguet pendant la Révolution'', édition du Griffon, {{p.|27-28}}</ref>.
Ligne 33 : Ligne 34 :
Dès lors, toute sa carrière ne fut plus qu’une longue suite d’inventions et de perfectionnements. « II a porté à un degré extraordinaire l’art le plus difficile peut-être, et sans doute l’un des plus importants que l’industrie humaine ait produits, celui de mesurer le temps avec précision. Il a enrichi d’une multitude de procédés nouveaux le commerce de l’horlogerie, la [[navigation]], l’[[astronomie]] et la physique. […] M. Breguet a perfectionné successivement toutes les branches de son art. Les plus importantes sont celles qui lui doivent le plus de progrès, et ce qui est remarquable, elles ont reçu de lui presque toujours une simplicité inattendue<ref>M. Fourier, ''Éloge lu à l’Académie des sciences'', 5 juin 1826.</ref>. »
Dès lors, toute sa carrière ne fut plus qu’une longue suite d’inventions et de perfectionnements. « II a porté à un degré extraordinaire l’art le plus difficile peut-être, et sans doute l’un des plus importants que l’industrie humaine ait produits, celui de mesurer le temps avec précision. Il a enrichi d’une multitude de procédés nouveaux le commerce de l’horlogerie, la [[navigation]], l’[[astronomie]] et la physique. […] M. Breguet a perfectionné successivement toutes les branches de son art. Les plus importantes sont celles qui lui doivent le plus de progrès, et ce qui est remarquable, elles ont reçu de lui presque toujours une simplicité inattendue<ref>M. Fourier, ''Éloge lu à l’Académie des sciences'', 5 juin 1826.</ref>. »


En 1810, il fabrique la première montre bracelet qu’il vend en 1812 à [[Caroline Bonaparte|Caroline Murat]], alors [[reine consort de Naples]]<ref name="ReferenceA">http://www.lacotedesmontres.com/L-histoire-des-montres-Breguet-No_106.htm</ref>.
En 1810, il fabrique la première montre bracelet qu’il vend en 1812 à [[Caroline Bonaparte|Caroline Murat]], alors [[reine consort de Naples]]<ref name="ReferenceA">{{lien web |titre=La Cote des Montres |url=http://www.lacotedesmontres.com/L-histoire-des-montres-Breguet-No_106.htm |site=lacotedesmontres.com |consulté le=18-06-2023}}.</ref>.


Après la mort de [[Louis Berthoud|Berthoud]], Breguet fut choisi pour le remplacer comme horloger de la marine, et le [[Bureau des longitudes]] l’admit au nombre de ses membres. Puis, par ordonnance royale de 1816, il prit place à l’[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]], section de mécanique. Il était également chevalier de la [[Légion d'honneur]].
Après la mort de [[Louis Berthoud|Berthoud]], Breguet fut choisi pour le remplacer comme horloger de la marine, et le [[Bureau des longitudes]] l’admit au nombre de ses membres. Puis, par ordonnance royale de 1816, il prit place à l’[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]], section de mécanique. Il était également chevalier de la [[Légion d'honneur]].


Lorsque la mort le surprit, Breguet s’occupait d’un grand travail sur l’horlogerie : la rédaction d'un traité d'horlogerie en deux sections : ''L’horlogerie dite civile'' et ''L’horlogerie à usage des sciences''<ref>{{Ouvrage|langue = Française|auteur1 = sous la direction de E; Breguet, N. Minder et R. De Pierri|titre = Agraham-Louis Breguet L'horlogerie à la conquête du monde|lieu = |éditeur = SOMOGY éditions d'art et Louvres éditions|année = 2011|pages totales = 271|isbn = 978-2-7572-0434-4|lire en ligne = page 260|passage = }}</ref>. Il est inhumé au [[cimetière du Père-Lachaise]].
Lorsque la mort le surprit, Breguet s’occupait d’un grand travail sur l’horlogerie : la rédaction d'un traité d'horlogerie en deux sections : ''L’horlogerie dite civile'' et ''L’horlogerie à usage des sciences''<ref>{{Ouvrage|langue = Française|auteur1 = sous la direction de E; Breguet, N. Minder et R. De Pierri|titre = Agraham-Louis Breguet L'horlogerie à la conquête du monde|éditeur = SOMOGY éditions d'art et Louvres éditions|année = 2011|pages totales = 271|isbn = 978-2-7572-0434-4|lire en ligne = page 260}}</ref>. Il est inhumé au [[cimetière du Père-Lachaise]].


== Postérité ==
== Postérité ==
Ligne 46 : Ligne 47 :
== Inventions ==
== Inventions ==
[[Fichier:BreguetMetallicThermometer.jpg|thumb|[[Thermomètre]] entièrement métallique de Breguet, remarquable par sa grande sensibilité.]]
[[Fichier:BreguetMetallicThermometer.jpg|thumb|[[Thermomètre]] entièrement métallique de Breguet, remarquable par sa grande sensibilité.]]
De toutes les inventions d’Abraham-Louis, nous présenterons principalement celles relatives aux montres, bien que celui-ci ait également découvert de nombreux mécanismes pour les [[chronomètre]]s et les [[pendule (horlogerie)|pendules]].
De toutes les inventions d’Abraham-Louis, nous présenterons principalement celles relatives aux montres, bien que celui-ci ait également découvert de nombreux mécanismes pour les [[chronomètre]]s et les [[pendule (horlogerie)|pendules]]. Il fabrique tout d’abord des montres qu’il qualifie de « simples ». En effet, celles-ci sont dépourvues de complications mécaniques et n’ont pas de prétention chronométrique<ref name="Daniels p.17">Daniels, {{p.|17}}</ref>.
Il fabrique tout d’abord des montres qu’il qualifie de « simples ». En effet, celles-ci ne sont pas munies de complications mécaniques ou de prétention chronométrique<ref name="Daniels p.17">Daniels, {{p.|17}}</ref>.


Il développe d’autre part des montres à tact qui possèdent une aiguille à l’extérieur de leur boite et douze boulons répartis autour d’elle. Lorsque l’on pousse l’aiguille jusqu’à ce qu’elle se bloque automatiquement, le positionnement de cette dernière par rapport aux douze boulons détermine l’heure<ref name="Daniels p.17"/>.
Il développe d’autre part des montres « à tact » qui possèdent une aiguille à l’extérieur de leur boite et douze boulons répartis autour d’elle. Lorsque l’on pousse l’aiguille jusqu’à ce qu’elle se bloque automatiquement, le positionnement de cette dernière par rapport aux douze boulons détermine l’heure<ref name="Daniels p.17"/>.


En 1783, il invente le ressort-timbre pour les montres à répétition<ref name="ReferenceA"/>.
En 1783, il invente le ressort-timbre pour les montres à répétition<ref name="ReferenceA"/>.
Ligne 57 : Ligne 57 :
En 1795, il invente un spiral, dit « spiral Breguet » dont la courbe terminale se trouve sur un plan différent afin que ce spiral se développe concentriquement<ref name="hautehorlogerie-breguet.com"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.hautehorlogerie.org/fr/glossary/breguet-overcoil-501/|titre=Spiral plat coudé ou Bréguet|site=hautehorlogerie.org|consulté le=27 octobre 2012}}</ref>.
En 1795, il invente un spiral, dit « spiral Breguet » dont la courbe terminale se trouve sur un plan différent afin que ce spiral se développe concentriquement<ref name="hautehorlogerie-breguet.com"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.hautehorlogerie.org/fr/glossary/breguet-overcoil-501/|titre=Spiral plat coudé ou Bréguet|site=hautehorlogerie.org|consulté le=27 octobre 2012}}</ref>.
[[Fichier:MIH-film12 color cerrected denoise.jpg|vignette|Un [[chronomètre de marine]] à double [[Barillet (horlogerie)|barillet]] signé Breguet, vers 1815.]]
[[Fichier:MIH-film12 color cerrected denoise.jpg|vignette|Un [[chronomètre de marine]] à double [[Barillet (horlogerie)|barillet]] signé Breguet, vers 1815.]]
Breguet est avant tout connu, pour avoir inventé le Tourbillon. Cette invention est déposée en 1801 mais n'est dévoilée au public qu’en 1806. Le Tourbillon est le nom donné à un mécanisme qui permet d’équilibrer les différentes pièces qui se trouvent dans une montre. En effet, avant cette invention, le [[balancier (horlogerie)|balancier]] et le [[ressort spiral|spiral]] de la montre subissaient des défauts chronométriques dus à l'influence de la gravité sur la roue d'échappement, qui reste dans une position fixe dans une montre de poche portée verticalement. Pour résoudre ce problème il fallait que « le centre de gravité du système balancier-spiral soit au centre de rotation et s'y maintienne pendant les oscillations ». Breguet trouve une solution à ce problème lors d’un séjour en Suisse. Il invente un mécanisme qui impose une rotation à l’ensemble échappement-balancier, ce qui l’oblige à prendre toutes les positions, ceci en plus de compenser la gravité, permettrait également d'améliorer la lubrification en évitant que les huiles ne se figent. La rotation du Tourbillon de Breguet est alors d’un tour par minute. Depuis 1801, le mécanisme a été amélioré par de nombreuses maisons d'horlogerie ; par exemple, le Quadruple Tourbillon de Greubel Forsey, le Gyrotourbillon de Jeager-leCoultre ou le tourbillon Tri-axial de Thomas Prescher.
Breguet est avant tout connu pour avoir inventé le Tourbillon. Cette invention est déposée en 1801 mais n'est dévoilée au public qu’en 1806. Le Tourbillon est le nom donné à un mécanisme qui permet d’équilibrer les différentes pièces qui se trouvent dans une montre. En effet, avant cette invention, le [[balancier (horlogerie)|balancier]] et le [[ressort spiral|spiral]] de la montre subissaient des défauts chronométriques dus à l'influence de la gravité sur la roue d'échappement, qui se trouve toujours dans une position verticale dans une montre de poche portée, ce qui compromet la précision. Pour résoudre ce problème il fallait que « le centre de gravité du système balancier-spiral soit au centre de rotation et s'y maintienne pendant les oscillations ». Breguet trouve une solution à ce problème lors d’un séjour en Suisse. Il invente un mécanisme qui impose, à rythme régulier, une rotation à l’ensemble échappement-balancier qui, se trouvant alors toutes les positions, permet de compenser les effets la gravité et également d'améliorer la lubrification en évitant que les huiles ne se figent. La rotation du Tourbillon de Breguet est alors d’un tour par minute. Depuis 1801, le mécanisme a été amélioré par de nombreuses maisons d'horlogerie ; par exemple, le Quadruple Tourbillon de [[Greubel Forsey]], le Gyrotourbillon de [[Jaeger-LeCoultre|Jaeger-leCoultre]] ou le tourbillon Tri-axial de Thomas Prescher.


Breguet est connu notamment pour avoir amélioré le remontage automatique, en répartissant le couple de la masse oscillante sur deux barillets<ref>''La montre à remontage automatique'', Jean Claude Sabrier, Édition Cercle d'Art.</ref>, ce qui permet d'éviter l'usure. Mais l'inventeur de la montre automatique, est selon les sources, soit Perellet, soit plus probablement Sarton. Le fonctionnement de la montre automatique est le suivant. Il faut que celui qui la porte marche. Son mécanisme est pourvu d'une masse ou « rotor » qui, par l'intermédiaire d'un rouage démultiplicateur, remonte le ressort moteur de la montre au moindre geste de son porteur. Cette montre, appelée perpétuelle, est un énorme succès. Un inconnu fit la commande d'une montre extrêmement sophistiquée pour la Reine de France [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]. Mais celle-ci ne vit jamais la Breguet Numéro 160 appelée « [[Marie-Antoinette (montre)|Marie-Antoinette]] ».
Breguet est connu notamment pour avoir amélioré le remontage automatique, en répartissant le couple de la masse oscillante sur deux barillets<ref>''La montre à remontage automatique'', Jean Claude Sabrier, Édition Cercle d'Art.</ref>, ce qui permet d'éviter l'usure. Mais l'inventeur de la montre automatique, est selon les sources, soit [[Abraham Louis Perrelet|Perrelet]], soit plus probablement [[Hubert Sarton|Sarton]]. Dans son principe de fonctionnement, la montre automatique se recharge grâce aux mouvements de celui qui la porte. Son mécanisme est pourvu d'une masse ou « rotor » qui, par l'intermédiaire d'un rouage démultiplicateur, remonte le [[ressort moteur]] de la montre, au moindre geste de son porteur. Cette montre, appelée perpétuelle, est un énorme succès.


En 1783 l’officier de la garde de la Reine de France [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] fit à Breguet la commande d'une montre extrêmement sophistiquée<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=MagMontres |titre=La montre Breguet Marie-Antoinette, l’histoire d’une montre d’exception |url=https://magmontres.fr/breguet-dossiers-montre-breguet-marie-antoinette-00148/ |site=MagMontres |date=2012-10-21 |consulté le=2023-05-14}}</ref>. Guillotinée en 1793, la reine ne put recevoir cette Breguet Numéro 160 dite « [[Marie-Antoinette (montre)|Marie-Antoinette]] » qui ne fut achevée qu’en 1802 et qui contenait toutes les [[Complication (horlogerie)|complications]] existant à l’époque.
Parmi les clients célèbres de Breguet, nous pouvons citer le roi [[Louis XVI]]<ref>George Daniels, «L’œuvre d’Abraham-Louis Breguet» dans ''Catalogue de l’exposition organisée au Musée International d’Horlogerie à La Chaud-de-Fonds – Suisse, du 15 au 20 septembre 1976'', Musée international de l’Horlogerie, 1976, {{p.|5}}.</ref>, [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], le [[duc d’Orléans]], [[Napoléon Ier|Napoléon]], [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], l’impératrice [[Joséphine de Beauharnais|Joséphine]], la [[Victoria (reine)|reine Victoria]] et [[Winston Churchill]]<ref>[http://www.breguet.com/fr/welcome.html Site de Breguet, clients célèbres].</ref>.

Parmi les clients célèbres de Breguet, nous pouvons citer le roi [[Louis XVI]]<ref>George Daniels, « L’œuvre d’Abraham-Louis Breguet » dans ''Catalogue de l’exposition organisée au Musée International d’Horlogerie à La Chaud-de-Fonds – Suisse, du 15 au 20 septembre 1976'', Musée international de l’Horlogerie, 1976, {{p.|5}}.</ref>, [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], le [[duc d’Orléans]], [[Napoléon Ier|Napoléon]], [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], l’impératrice [[Joséphine de Beauharnais|Joséphine]], la [[Victoria (reine)|reine Victoria]] et [[Winston Churchill]]<ref>[http://www.breguet.com/fr/welcome.html Site de Breguet, clients célèbres].</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 67 : Ligne 69 :


== Annexes ==
== Annexes ==
{{autres projets|wikisource=Les_rues_de_Paris/Breguet|wikisource titre=« Breguet », Les rues de Paris de Bathild Bouniol
{{autres projets|wikisource=Les_rues_de_Paris/Breguet|wikisource titre=« Breguet », Les rues de Paris de Bathild Bouniol
|Commons=Category:Abraham Louis Breguet
|Commons=Category:Abraham Louis Breguet
}}
}}
=== Sources et bibliographie ===
=== Sources et bibliographie ===
{{légende plume}}
{{légende plume}}
* [[Céline Borello]], « Abraham-Louis Breguet », in [[Patrick Cabanel]] et [[André Encrevé]] (dir.), ''Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours'', tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, {{p.|460-461}} {{ISBN|978-2846211901}}
* [[Céline Borello]], « Abraham-Louis Breguet », in [[Patrick Cabanel]] et [[André Encrevé]] (dir.), ''Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours'', tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, {{p.|460-461}} {{ISBN|978-2846211901}}
* Emmanuel Breguet, ''Breguet horloger depuis 1775, vie et postérité d'Abraham-Louis Breguet (1747-1823)'', Paris, éd. Alain de Gourcuff, 1997, rééd. 2001 {{ISBN|978-2-909838-17-5}}
* Emmanuel Breguet, ''Breguet horloger depuis 1775, vie et postérité d'Abraham-Louis Breguet (1747-1823)'', Paris, éd. Alain de Gourcuff, 1997, rééd. 2001 {{ISBN|978-2-909838-17-5}}
* Emmanuel Breguet, Nicole Minder et Rodolphe de Pierri, ''Abraham-Louis Breguet. L'horlogerie à la conquête du monde'', Paris, Somogy, 2011 {{ISBN|978-2-7572-0267-8}}
* Emmanuel Breguet, Nicole Minder et Rodolphe de Pierri, ''Abraham-Louis Breguet. L'horlogerie à la conquête du monde'', Paris, Somogy, 2011 {{ISBN|978-2-7572-0267-8}}
Ligne 84 : Ligne 86 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* {{Lien web|id=Chronologie|url=http://www.breguet.com/fr/Chronologie|titre=A.-L. Breguet - Chronologie|site=www.breguet.com|consulté le= {{date-|1 août 2012}}}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Lien web|id=Chronologie|lien auteur=|auteur=|coauteurs=|url=http://www.breguet.com/fr/Chronologie|titre=A.-L. Breguet - Chronologie|série=|jour=|mois=|année=|site=www.breguet.com|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= {{date-|1 août 2012}}}}
* [https://www.breguet.com/fr/maison-breguet/personnalites/abraham-louis-breguet Breguet : Abraham-Louis Breguet]
* [https://www.breguet.com/fr/maison-breguet/personnalites/abraham-louis-breguet Breguet : Abraham-Louis Breguet]
* [https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/horlogers-celebres/s/abraham-louis-breguet/ « Abraham-Louis Breguet »] sur hautehorlogerie.com, le site de la Fondation de la Haute Horlogerie.
* [https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/horlogers-celebres/s/abraham-louis-breguet/ « Abraham-Louis Breguet »] sur hautehorlogerie.com, le site de la Fondation de la Haute Horlogerie.
* [http://www.ancienne-horlogerie.com/ Ancienne horlogerie]
* [http://www.ancienne-horlogerie.com/ Ancienne horlogerie]


{{Portail|physique|horlogerie|France}}
{{Portail|physique|horlogerie|France|Neuchâtel}}


{{DEFAULTSORT:Breguet, Abraham}}
{{DEFAULTSORT:Breguet, Abraham}}
[[Catégorie:Horloger français]]
[[Catégorie:Horloger français]]
[[Catégorie:Physicien français]]
[[Catégorie:Physicien français]]
[[Catégorie:Naissance à Neuchâtel]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences (France)]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences (France)]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1819]]
[[Catégorie:Personnalité neuchâteloise]]
[[Catégorie:Naissance en janvier 1747]]
[[Catégorie:Naissance en janvier 1747]]
[[Catégorie:Naissance à Neuchâtel]]
[[Catégorie:Décès en septembre 1823]]
[[Catégorie:Décès en septembre 1823]]
[[Catégorie:Décès dans l'ancien 11e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 76 ans]]
[[Catégorie:Décès à 76 ans]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 11)]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 11)]]
[[Catégorie:Personnalité neuchâteloise]]

Version du 9 janvier 2024 à 22:37

Abraham-Louis Breguet
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Breguet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Abraham Louis Breguet
Nationalité
Prusse, puis Française (1790)
Activités
Famille
Breguet
Enfant
Antoine-Louis Breguet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction
Vue de la sépulture.

Abraham-Louis Breguet[1], né à Neuchâtel le et mort à Paris le , est un horloger et physicien français d'origine neuchâteloise, actif à son compte à Paris depuis 1775, nommé horloger de la marine et artiste adjoint au Bureau des Longitudes en 1815, et membre de l'Académie des sciences en 1816.

Biographie

Il est né en 1747 à Neuchâtel (aujourd'hui la capitale du canton suisse du même nom mais alors une principauté du royaume de Prusse) dans une famille ayant la bourgeoisie de Neuchâtel[2]. Il est le grand-père de Louis Breguet.

Breguet ne révèle, de prime abord, aucune disposition particulière. Lors de sa quinzième année, il est placé en apprentissage d’horlogerie par son beau-père, lui-même horloger, aux Verrières, dans le Val-de-Travers. Il perd ensuite sa mère et son beau-père, et se voit chargé de pourvoir à l’existence de sa sœur aînée[3].

Abraham-Louis poursuit ensuite sa formation à Versailles et y reste dix années durant lesquelles il rencontre Ferdinand Berthoud et Jean-Antoine Lépine qui lui enseignent l’art de l’horlogerie. Après avoir longuement étudié dans ce domaine, il fonde en 1775 la maison d’horlogerie Breguet à Paris, 39 quai de l'Horloge, sur l'île de la Cité[4]. Cinq ans plus tard, il est connu au niveau international grâce aux fabuleux perfectionnements apportés à des montres alors déjà inventées[3].

Il perfectionne les montres perpétuelles qui se remontent toutes seules par le mouvement qu’on leur imprime en marchant, invente des ressorts-timbres, des cadratures de répétition, des échappements de toutes sortes, d’une délicatesse et d’une précision inouïes jusqu’alors, et emploie le premier les rubis en horlogerie pour les parties frottantes. Il est le concepteur de la montre-bracelet, en 1812, et du mécanisme tourbillon.

Cet habile mécanicien dans l’art de l’horlogerie devint alors rapidement un maître dans son art, inventant et fabriquant des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes. Il enrichit la science d’un grand nombre de chronomètres, de pendules astronomiques, d’horloges marines et de thermomètres métalliques. L’établissement commercial qu’il fonda fut bientôt célèbre. On raconte qu’un des premiers artistes de l’Angleterre en ce genre, John Arnold, ayant eu l’occasion de voir un des ouvrages sortis de ses mains, conçut de lui une telle estime qu’il fit exprès le voyage de Paris pour venir lui rendre hommage. Les deux rivaux se lièrent d’amitié et Breguet confia à son nouvel ami son fils Louis qui promettait de marcher sur leurs traces.

Breguet devient maître horloger en 1784. Cinq ans plus tard, dans un climat de terreur consécutif à la Révolution française, Marat, un ami d’Abraham-Louis, conseille à ce dernier de quitter la France. Ce dernier avait effectivement été fournisseur à la cour de la reine. Breguet se réfugie donc en Suisse. Il y reste durant trois ans et s’établit tour à tour dans les villes de Genève, de Fribourg et du Locle. Abraham-Louis revient à Paris en 1792 après avoir acquis la citoyenneté française. La maison Breguet est alors à son plus haut niveau grâce à son succès commercial[5].

Buste de Breguet
au cimetière du Père-Lachaise.

Dès lors, toute sa carrière ne fut plus qu’une longue suite d’inventions et de perfectionnements. « II a porté à un degré extraordinaire l’art le plus difficile peut-être, et sans doute l’un des plus importants que l’industrie humaine ait produits, celui de mesurer le temps avec précision. Il a enrichi d’une multitude de procédés nouveaux le commerce de l’horlogerie, la navigation, l’astronomie et la physique. […] M. Breguet a perfectionné successivement toutes les branches de son art. Les plus importantes sont celles qui lui doivent le plus de progrès, et ce qui est remarquable, elles ont reçu de lui presque toujours une simplicité inattendue[6]. »

En 1810, il fabrique la première montre bracelet qu’il vend en 1812 à Caroline Murat, alors reine consort de Naples[7].

Après la mort de Berthoud, Breguet fut choisi pour le remplacer comme horloger de la marine, et le Bureau des longitudes l’admit au nombre de ses membres. Puis, par ordonnance royale de 1816, il prit place à l’Académie des sciences, section de mécanique. Il était également chevalier de la Légion d'honneur.

Lorsque la mort le surprit, Breguet s’occupait d’un grand travail sur l’horlogerie : la rédaction d'un traité d'horlogerie en deux sections : L’horlogerie dite civile et L’horlogerie à usage des sciences[8]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Postérité

La maison Breguet est alors reprise par son fils Antoine-Louis[7]. À la suite d'une faillite en 1987, la prestigieuse maison est rachetée par Investcorp puis par le Swatch Group en 1999, elle est depuis délocalisée à L'Abbaye, village de la vallée de Joux dans le canton de Vaud en Suisse où la défunte Nouvelle Lémania lui est rattachée.

Son petit-fils, Louis Breguet, participa avec Antoine Masson à la réalisation d’une bobine d’induction perfectionnée par Heinrich Daniel Ruhmkorff (bobine de Ruhmkorff).

Inventions

Thermomètre entièrement métallique de Breguet, remarquable par sa grande sensibilité.

De toutes les inventions d’Abraham-Louis, nous présenterons principalement celles relatives aux montres, bien que celui-ci ait également découvert de nombreux mécanismes pour les chronomètres et les pendules. Il fabrique tout d’abord des montres qu’il qualifie de « simples ». En effet, celles-ci sont dépourvues de complications mécaniques et n’ont pas de prétention chronométrique[9].

Il développe d’autre part des montres « à tact » qui possèdent une aiguille à l’extérieur de leur boite et douze boulons répartis autour d’elle. Lorsque l’on pousse l’aiguille jusqu’à ce qu’elle se bloque automatiquement, le positionnement de cette dernière par rapport aux douze boulons détermine l’heure[9].

En 1783, il invente le ressort-timbre pour les montres à répétition[7].

En 1790, il dévoile un dispositif anti-choc « pare-chute »[10].

En 1795, il invente un spiral, dit « spiral Breguet » dont la courbe terminale se trouve sur un plan différent afin que ce spiral se développe concentriquement[10],[11].

Un chronomètre de marine à double barillet signé Breguet, vers 1815.

Breguet est avant tout connu pour avoir inventé le Tourbillon. Cette invention est déposée en 1801 mais n'est dévoilée au public qu’en 1806. Le Tourbillon est le nom donné à un mécanisme qui permet d’équilibrer les différentes pièces qui se trouvent dans une montre. En effet, avant cette invention, le balancier et le spiral de la montre subissaient des défauts chronométriques dus à l'influence de la gravité sur la roue d'échappement, qui se trouve toujours dans une position verticale dans une montre de poche portée, ce qui compromet la précision. Pour résoudre ce problème il fallait que « le centre de gravité du système balancier-spiral soit au centre de rotation et s'y maintienne pendant les oscillations ». Breguet trouve une solution à ce problème lors d’un séjour en Suisse. Il invente un mécanisme qui impose, à rythme régulier, une rotation à l’ensemble échappement-balancier qui, se trouvant alors toutes les positions, permet de compenser les effets la gravité et également d'améliorer la lubrification en évitant que les huiles ne se figent. La rotation du Tourbillon de Breguet est alors d’un tour par minute. Depuis 1801, le mécanisme a été amélioré par de nombreuses maisons d'horlogerie ; par exemple, le Quadruple Tourbillon de Greubel Forsey, le Gyrotourbillon de Jaeger-leCoultre ou le tourbillon Tri-axial de Thomas Prescher.

Breguet est connu notamment pour avoir amélioré le remontage automatique, en répartissant le couple de la masse oscillante sur deux barillets[12], ce qui permet d'éviter l'usure. Mais l'inventeur de la montre automatique, est selon les sources, soit Perrelet, soit plus probablement Sarton. Dans son principe de fonctionnement, la montre automatique se recharge grâce aux mouvements de celui qui la porte. Son mécanisme est pourvu d'une masse ou « rotor » qui, par l'intermédiaire d'un rouage démultiplicateur, remonte le ressort moteur de la montre, au moindre geste de son porteur. Cette montre, appelée perpétuelle, est un énorme succès.

En 1783 l’officier de la garde de la Reine de France Marie-Antoinette fit à Breguet la commande d'une montre extrêmement sophistiquée[13]. Guillotinée en 1793, la reine ne put recevoir cette Breguet Numéro 160 dite « Marie-Antoinette » qui ne fut achevée qu’en 1802 et qui contenait toutes les complications existant à l’époque.

Parmi les clients célèbres de Breguet, nous pouvons citer le roi Louis XVI[14], Marie-Antoinette, le duc d’Orléans, Napoléon, Talleyrand, l’impératrice Joséphine, la reine Victoria et Winston Churchill[15].

Notes et références

  1. Son nom s’écrit sans accent aigu ainsi que toutes les montres signées Breguet, depuis le début, mais on prononce généralement « bréguet » ; voir Chronologie
  2. Breguet, dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
  3. a et b « La Cote des Montres », sur lacotedesmontres.com (consulté le ).
  4. Chronologie
  5. Alfred Chapuis (avec la collaboration de Claude Breguet), A.-L. Breguet pendant la Révolution, édition du Griffon, p. 27-28
  6. M. Fourier, Éloge lu à l’Académie des sciences, 5 juin 1826.
  7. a b et c « La Cote des Montres », sur lacotedesmontres.com (consulté le ).
  8. sous la direction de E; Breguet, N. Minder et R. De Pierri, Agraham-Louis Breguet L'horlogerie à la conquête du monde, SOMOGY éditions d'art et Louvres éditions, , 271 p. (ISBN 978-2-7572-0434-4, page 260)
  9. a et b Daniels, p. 17
  10. a et b Abraham Louis Breguet sur hautehorlogerie.com.
  11. « Spiral plat coudé ou Bréguet », sur hautehorlogerie.org (consulté le )
  12. La montre à remontage automatique, Jean Claude Sabrier, Édition Cercle d'Art.
  13. MagMontres, « La montre Breguet Marie-Antoinette, l’histoire d’une montre d’exception », sur MagMontres, (consulté le )
  14. George Daniels, « L’œuvre d’Abraham-Louis Breguet » dans Catalogue de l’exposition organisée au Musée International d’Horlogerie à La Chaud-de-Fonds – Suisse, du 15 au 20 septembre 1976, Musée international de l’Horlogerie, 1976, p. 5.
  15. Site de Breguet, clients célèbres.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources et bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Céline Borello, « Abraham-Louis Breguet », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 460-461 (ISBN 978-2846211901)
  • Emmanuel Breguet, Breguet horloger depuis 1775, vie et postérité d'Abraham-Louis Breguet (1747-1823), Paris, éd. Alain de Gourcuff, 1997, rééd. 2001 (ISBN 978-2-909838-17-5)
  • Emmanuel Breguet, Nicole Minder et Rodolphe de Pierri, Abraham-Louis Breguet. L'horlogerie à la conquête du monde, Paris, Somogy, 2011 (ISBN 978-2-7572-0267-8)
  • E. Haag, La France protestante, t. III, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, 1881, p. 100. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 4e année, 1823, Paris : Ponthieu, 1824, p. 24-30 [1]
  • Joseph Fourier, Éloge historique de M. Breguet, lu le , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1827, tome 7, p. XCII-CIX (lire en ligne).
  • Paul Marmottan, Une grande marque d'horlogerie française sous Napoléon : Abraham-Louis Breguet, Paris : L. Maretheux, 1923, 2 pl.

Article connexe

Liens externes