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'''Pedro Eugenio Aramburu Clivet''' (né à ''Río Cuarto'', en [[Argentine]], le [[21 mai]] [[1903]] - assassiné à Carlos Tejedor, province de [[Buenos Aires]] en Argentine, le {{1er juin}} [[1970]]), militaire putschiste argentin, président autoproclamé de son pays entre le [[13 novembre]] [[1955]] et le {{1er mai}} [[1958]].
'''Pedro Eugenio Aramburu Silveti''' (né le {{date de naissance|21 mai 1903}} à [[Río Cuarto (ville)|Río Cuarto]] et mort le {{date de décès|1 juin 1970}} à Carlos Tejedor) est un [[général]] de l'[[Forces armées argentines|armée]] [[argentine]], puis [[Liste des chefs d'État argentins|président]] de son pays entre le {{date-|13 novembre 1955}} et le {{date-|1 mai 1958}}. Il fut enlevé par l'organisation [[Péronisme révolutionnaire|péroniste révolutionnaire]] des [[Montoneros]] le 29 mai 1970 et assassiné en représailles. Il avait été impliqué dans l'exécution en juin 1956 du général d'armée [[Juan José Valle]] – associé au mouvement péroniste – et de 26 militants péronistes, après une tentative ratée de renversement de son régime.


== Biographie ==
== Biographie ==
Il naquit dans la province de Córdoba. Ses parents étaient Carlos Aramburu Nuñez et Leocadia Clivet ou Cilveti.


=== Jeunesse ===
Inspirateur de la dénommée « [[Révolution libératrice]] », un [[Coup d'État de septembre 1955 en Argentine|coup d'Etat]] catholique-nationaliste qui chassa le gouvernement
constitutionnel de [[Juan Perón|Juan Domingo Perón]] le {{date-|16 septembre 1955}}, il remplaça comme président ''de facto'' le général [[Eduardo Lonardi]] avec le soutien des secteurs les plus violemment antipéronistes de l'armée. Lonardi, en effet, avait tenté, sans succès, d'intégrer les aspirations du [[péronisme]] au régime militaire en donnant des gages à la classe ouvrière, espérant ainsi construire un « [[néopéronisme]] » duquel Perón serait définitivement écarté.


Né à Río Cuarto dans la [[Province de Córdoba (Argentine)|province de Córdoba]], il est le fils de Carlos Aramburu Nuñez et de Leocadia Silveti Pocorena, originaires d'[[Espagne]]. En 1933, il épouse Sara Lucía Herrera Contreras (1910-1997) dont il aura deux enfants<ref>{{es}} [http://www.genealogiafamiliar.net/getperson.php?personID=I75161&tree=BVCZ Généalogie de Pedro Aramburu], ''Genealogía Familiar''</ref>.
Aramburu maintint comme corps consultatif la ''[[Junte Consultative Nationale]]'' créée par Lonardi et composée par des représentants des partis d'opposition au [[péronisme]], dont l'[[Union civique radicale]] et le [[Parti socialiste (Argentine)|Parti socialiste]]. En [[1957]] eurent lieu des élections pour former une ''Assemblée Constituante'', en proscrivant la participation des [[péronisme|péronistes]]. Ces élections provoquèrent une rupture au sein de l'[[Unión Cívica Radical]] et il se forma en son sein une aile favorable à des accords avec le péronisme, dirigée par [[Arturo Frondizi]]. Comme les constituants partisans de Frondizi s'étaient refusés à siéger, l'Assemblée Constituante se limita à récupérer la vieille constitution de [[1853]] et à inclure dans son article ''14 bis'' une série de droits sociaux.


=== Carrière militaire ===
Un des principaux objectifs de la '' Révolution Libératrice'' fut la ''dépéronisation du pays'', en vertu de quoi on persécuta les fonctionnaires du régime déchu, on interdit la [[confédération générale du travail (Argentine)|CGT]], on détruisit systématiquement les symboles du péronisme qui avaient été inclus dans l'appareil d'État et on en arriva à interdire le nom même de [[Juan Perón]], qui dut être appelé le « tyran en fuite » (''el tirano profugo'') ou bien le « dictateur déposé » (''el dictador depuesto''). Le péronisme bien vivace répondit par une série de grèves et de sabotages, commençant ainsi ce qu'on appela la Résistance péroniste (''Resistencia Peronista'').


Il commence ses études au [[Collège militaire de la nation]] et est nommé sous-lieutenant en 1922. Il est professeur à l'École de guerre en 1943 puis chef du régiment d'infanterie de montagne 11 ''General Las Heras'' à [[Rosario]] en 1946 et sous-directeur de la gendarmerie l'année suivante. Attaché militaire au [[Brésil]] en 1950, il est promu [[général de brigade]] l'année suivante et devient directeur de la santé de l'armée en 1953 avant d'être nommé directeur de l'École nationale de guerre en {{date-|août 1955}}<ref name="nacion">{{lien web|auteur=Rosendo Fraga|url=https://www.lanacion.com.ar/opinion/la-significacion-de-aramburu-nid18151|titre=La significación de Aramburu|langue=es|site=[[La Nación (Argentine)|La Nación]]|date=25 5 2000}}</ref>.
Le [[9 juin]] [[1956]], le général [[Juan José Valle]] dirigea un soulèvement insurrectionnel avec pour objectif de rétablir le gouvernement constitutionnel de Perón. La tentative fut rapidement étouffée et son dirigeant ainsi que 17 militaires et 15 civils furent fusillés sommairement sur ordre signé d'Aramburu, en vertu d'une loi martiale qui n'existait pas… Ces faits furent décrits plus tard par l'écrivain Rodolfo Walsh, et appelés l'''Opération Massacre''. Il s'agit des exécutions dites « de José León Suarez ».


=== Carrière politique ===
Au moment même où le gouvernement militaire faisait entrer le pays au [[Fonds monétaire international|FMI]], il conservait une grande partie du schéma protectionniste des années antérieures. La ''Junte Nationale des Grains'' et la ''Junte Nationale de la Viande'' prirent le contrôle des exportations de ces produits : on créa une entreprise d'état pour l'exploitation du charbon dans le Rio Turbio (YCF). On inaugura également des usines et des oléoducs.
Il est l'inspirateur de la « [[Révolution libératrice]] », nom donné par ses auteurs au [[Coup d'État de septembre 1955 en Argentine|coup d'État]] catholique-nationaliste qui renverse le gouvernement constitutionnel de [[Juan Perón]] le {{date-|16 septembre 1955}} avec le soutien des secteurs les plus violemment antipéronistes de l'armée. Celui-ci est remplacé comme président ''[[de facto]]'' par le général [[Eduardo Lonardi]] qui tente, sans succès, d'intégrer les aspirations du [[péronisme]] au régime militaire en donnant des gages à la classe ouvrière, espérant ainsi construire un « [[néopéronisme]] » duquel Perón serait définitivement écarté. Désavoué par ses pairs, il est remplacé le {{date-|13 novembre}} suivant par Aramburu<ref name="nacion"/>.


Aramburu maintient comme corps consultatif la Junte consultative nationale créée par Lonardi et composée de représentants des partis d'opposition au péronisme, dont l'[[Union civique radicale]] et le [[Parti socialiste (Argentine)|Parti socialiste]]. En [[1957]], ont lieu des élections pour former une ''Assemblée constituante'', en proscrivant la participation des péronistes. Ces élections provoquent une rupture au sein de l'Union civique radicale au sein de laquelle se forme une aile favorable à des accords avec le péronisme, dirigée par [[Arturo Frondizi]]. Comme les constituants partisans de Frondizi se refusent à siéger, l'Assemblée constituante se limite à réactiver la vieille constitution de [[1853]] et à inclure dans son article ''14 bis'' une série de droits sociaux.
[[Fichier:PEAramburu.jpg|125px|thumb|left|Pedro Eugenio Aramburu]]


Un des principaux objectifs de la '' Révolution Libératrice'' est la « dépéronisation du pays », en vertu de quoi on persécute les fonctionnaires du régime déchu, on interdit la [[confédération générale du travail (Argentine)|CGT]], on détruit systématiquement les symboles du péronisme qui avaient été inclus dans l'appareil d'État et on en arrive à interdire le nom même de Juan Perón, qui doit être appelé le « tyran en fuite » (''el tirano profugo'') ou bien le « dictateur déposé » (''el dictador depuesto''). Le péronisme bien vivace répond par une série de grèves et de sabotages, commençant ainsi ce qu'on appela la « résistance péroniste » (''Resistencia Peronista'').
Finalement, le {{date-|23 février 1958}}, Aramburu convoqua des élections en interdisant le parti péroniste, majoritaire dans le pays. Les élections furent gagnées par [[Arturo Frondizi]] sur qui les votes péronistes se reportèrent. Le 10 mai de la même année au moment de la prise du pouvoir, il prenait congé de la carrière militaire.


Le {{date-|9 juin 1956}}, le général [[Juan José Valle]] dirige un soulèvement insurrectionnel avec pour objectif de rétablir le gouvernement constitutionnel de Perón. La tentative est rapidement étouffée et son dirigeant ainsi que 17 militaires et 15 civils sont fusillés sommairement sur un ordre signé d'Aramburu, en vertu d'une loi martiale qui n'existait pas. Il s'agit des exécutions dites « de José León Suarez ». Ces faits seront décrits plus tard par l'écrivain [[Rodolfo Walsh]] et appelés l'« opération massacre ».
Aux élections de [[1963]], le péronisme étant toujours interdit, il se présenta comme candidat à la présidence sous les couleurs de ''L'Union du Peuple Argentin'' : il obtint la troisième place en nombre de suffrages. Le ''Collège Électoral'' désigna comme président [[Arturo Umberto Illia]] qui avait obtenu 22 % des suffrages.


Au moment même où le gouvernement militaire fait entrer le pays au [[Fonds monétaire international|FMI]], il conserve une grande partie du schéma protectionniste des années antérieures. La ''Junte nationale des grains'' et la ''Junte nationale de la viande'' prennent le contrôle des exportations de ces produits cependant que l'on crée l' entreprise d'État ''Yacimientos Carboníferos Fiscales'' (YCF) pour l'exploitation du [[charbon]] dans la région de [[Río Turbio (Santa Cruz)|Río Turbio]]. On inaugure également des usines et des [[oléoduc]]s.
Pedro Eugenio Aramburu fut enlevé et séquestré par les Montoneros, le {{date-|29 mai 1970}}, lors de la première action publique de l'organisation politico-militaire des [[Montoneros]]. Pendant sa captivité, il fut accusé pour son rôle lors du coup d'État de [[1955]] et pour les exécutions de José León Suarez de [[1956]]. L'organisation Montoneros qualifia ce procès de « justice populaire » et le condamna à mort. Aramburu fut exécuté par Fernando Abal Medina d'un tir de pistolet, dans le sous-sol d'une maison de campagne dans la localité de Timote (Carlos Tejedor), province de Buenos Aires.


[[Fichier:PEAramburu.jpg|125px|thumb|left|Pedro Eugenio Aramburu]]
Une rue du quartier bourgeois de [[San Isidro (Buenos Aires)|San Isidro]] (province de Buenos-Aires) porte son nom.


Finalement Aramburu convoque des élections en interdisant le parti péroniste, majoritaire dans le pays. Celles-ci se tiennent le {{date-|23 février 1958}} et se soldent par la victoire à l'élection présidentielle d'[[Arturo Frondizi]] sur qui les votes péronistes se sont reportés, quand son parti l'[[Union civique radicale intransigeante]] (UCRI) remporte la majorité absolue à la [[Chambre des députés d'Argentine|Chambre des députés]]. Le {{date-|10 mai}} de la même année, après avoir remis le pouvoir à Frondizi, Aramburu prend congé de la carrière militaire.
==Carrière militaire==


Aux élections de [[1963]], le péronisme étant toujours interdit, il se présente comme candidat à la présidence sous les couleurs de l'Union du peuple argentin mais il n'obtient que la troisième place en nombre de suffrages. Le collège électoral désigne comme président [[Arturo Umberto Illia]] qui avait obtenu 22 % des suffrages.
Il commença ses études au [[Collège Militaire de la Nation]] et monta entre [[1922]] et [[1939]] tous les grades. Il fut professeur à l'École de Guerre en [[1943]]. il fut nommé Général de Brigade en [[1951]] et Commandant en Chef de l'Armée en [[1955]].


== Sources ==
=== Enlèvement et mort ===
{{article principal|Assassinat de Pedro Eugenio Aramburu}}
* [http://www.infanteria.ejercito.mil.ar/formacion/EscueladeInfanteria/Pag%20Web%20Ec%20I/aramburu.htm General PEDRO EUGENIO ARAMBURU - Synthèse biographique]
Le {{date-|29 mai 1970}}, Pedro Aramburu est enlevé et séquestré par les [[Montoneros]], lors de la première action publique de cette organisation politico-militaire. Pendant sa captivité, il est accusé pour son rôle lors du coup d'État de 1955 et pour les exécutions de José León Suarez de 1956. L'organisation des Montoneros qualifie ce procès de « justice populaire » et le condamne à mort. Aramburu est exécuté par Fernando Abal Medina d'un tir de pistolet, dans le sous-sol d'une maison de campagne dans la localité de Timote (Carlos Tejedor), dans la [[province de Buenos Aires]]. Il est inhumé au [[cimetière de Recoleta]]. Son épouse est décédée en 1997.

Une rue du quartier de [[San Isidro (Buenos Aires)|San Isidro]], dans la province de Buenos-Aires, porte son nom.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

== Sources ==
* {{es}} [https://web.archive.org/web/20051215120714/http://www.infanteria.ejercito.mil.ar/formacion/EscueladeInfanteria/Pag%20Web%20Ec%20I/aramburu.htm Général Pedro Eugenio Aramburu - Synthèse biographique]


== Liens externes ==
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|Succession/Président d'Argentine|avant=Général [[Eduardo Lonardi]] (autoproclamé) |après=Docteur [[Arturo Frondizi]] |période=[[13 novembre]] [[1955]] - {{1er mai}} [[1958]]
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Dernière version du 14 décembre 2023 à 15:26

Pedro Eugenio Aramburu
Fonction
Président de l'Argentine
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Dictateur, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Union du Peuple argentin (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Grade militaire
signature de Pedro Eugenio Aramburu
Signature
Vue de la sépulture.

Pedro Eugenio Aramburu Silveti (né le à Río Cuarto et mort le à Carlos Tejedor) est un général de l'armée argentine, puis président de son pays entre le et le . Il fut enlevé par l'organisation péroniste révolutionnaire des Montoneros le 29 mai 1970 et assassiné en représailles. Il avait été impliqué dans l'exécution en juin 1956 du général d'armée Juan José Valle – associé au mouvement péroniste – et de 26 militants péronistes, après une tentative ratée de renversement de son régime.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Né à Río Cuarto dans la province de Córdoba, il est le fils de Carlos Aramburu Nuñez et de Leocadia Silveti Pocorena, originaires d'Espagne. En 1933, il épouse Sara Lucía Herrera Contreras (1910-1997) dont il aura deux enfants[1].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il commence ses études au Collège militaire de la nation et est nommé sous-lieutenant en 1922. Il est professeur à l'École de guerre en 1943 puis chef du régiment d'infanterie de montagne 11 General Las Heras à Rosario en 1946 et sous-directeur de la gendarmerie l'année suivante. Attaché militaire au Brésil en 1950, il est promu général de brigade l'année suivante et devient directeur de la santé de l'armée en 1953 avant d'être nommé directeur de l'École nationale de guerre en [2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il est l'inspirateur de la « Révolution libératrice », nom donné par ses auteurs au coup d'État catholique-nationaliste qui renverse le gouvernement constitutionnel de Juan Perón le avec le soutien des secteurs les plus violemment antipéronistes de l'armée. Celui-ci est remplacé comme président de facto par le général Eduardo Lonardi qui tente, sans succès, d'intégrer les aspirations du péronisme au régime militaire en donnant des gages à la classe ouvrière, espérant ainsi construire un « néopéronisme » duquel Perón serait définitivement écarté. Désavoué par ses pairs, il est remplacé le suivant par Aramburu[2].

Aramburu maintient comme corps consultatif la Junte consultative nationale créée par Lonardi et composée de représentants des partis d'opposition au péronisme, dont l'Union civique radicale et le Parti socialiste. En 1957, ont lieu des élections pour former une Assemblée constituante, en proscrivant la participation des péronistes. Ces élections provoquent une rupture au sein de l'Union civique radicale au sein de laquelle se forme une aile favorable à des accords avec le péronisme, dirigée par Arturo Frondizi. Comme les constituants partisans de Frondizi se refusent à siéger, l'Assemblée constituante se limite à réactiver la vieille constitution de 1853 et à inclure dans son article 14 bis une série de droits sociaux.

Un des principaux objectifs de la Révolution Libératrice est la « dépéronisation du pays », en vertu de quoi on persécute les fonctionnaires du régime déchu, on interdit la CGT, on détruit systématiquement les symboles du péronisme qui avaient été inclus dans l'appareil d'État et on en arrive à interdire le nom même de Juan Perón, qui doit être appelé le « tyran en fuite » (el tirano profugo) ou bien le « dictateur déposé » (el dictador depuesto). Le péronisme bien vivace répond par une série de grèves et de sabotages, commençant ainsi ce qu'on appela la « résistance péroniste » (Resistencia Peronista).

Le , le général Juan José Valle dirige un soulèvement insurrectionnel avec pour objectif de rétablir le gouvernement constitutionnel de Perón. La tentative est rapidement étouffée et son dirigeant ainsi que 17 militaires et 15 civils sont fusillés sommairement sur un ordre signé d'Aramburu, en vertu d'une loi martiale qui n'existait pas. Il s'agit des exécutions dites « de José León Suarez ». Ces faits seront décrits plus tard par l'écrivain Rodolfo Walsh et appelés l'« opération massacre ».

Au moment même où le gouvernement militaire fait entrer le pays au FMI, il conserve une grande partie du schéma protectionniste des années antérieures. La Junte nationale des grains et la Junte nationale de la viande prennent le contrôle des exportations de ces produits cependant que l'on crée l' entreprise d'État Yacimientos Carboníferos Fiscales (YCF) pour l'exploitation du charbon dans la région de Río Turbio. On inaugure également des usines et des oléoducs.

Pedro Eugenio Aramburu

Finalement Aramburu convoque des élections en interdisant le parti péroniste, majoritaire dans le pays. Celles-ci se tiennent le et se soldent par la victoire à l'élection présidentielle d'Arturo Frondizi sur qui les votes péronistes se sont reportés, quand son parti l'Union civique radicale intransigeante (UCRI) remporte la majorité absolue à la Chambre des députés. Le de la même année, après avoir remis le pouvoir à Frondizi, Aramburu prend congé de la carrière militaire.

Aux élections de 1963, le péronisme étant toujours interdit, il se présente comme candidat à la présidence sous les couleurs de l'Union du peuple argentin mais il n'obtient que la troisième place en nombre de suffrages. Le collège électoral désigne comme président Arturo Umberto Illia qui avait obtenu 22 % des suffrages.

Enlèvement et mort[modifier | modifier le code]

Le , Pedro Aramburu est enlevé et séquestré par les Montoneros, lors de la première action publique de cette organisation politico-militaire. Pendant sa captivité, il est accusé pour son rôle lors du coup d'État de 1955 et pour les exécutions de José León Suarez de 1956. L'organisation des Montoneros qualifie ce procès de « justice populaire » et le condamne à mort. Aramburu est exécuté par Fernando Abal Medina d'un tir de pistolet, dans le sous-sol d'une maison de campagne dans la localité de Timote (Carlos Tejedor), dans la province de Buenos Aires. Il est inhumé au cimetière de Recoleta. Son épouse est décédée en 1997.

Une rue du quartier de San Isidro, dans la province de Buenos-Aires, porte son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Généalogie de Pedro Aramburu, Genealogía Familiar
  2. a et b (es) Rosendo Fraga, « La significación de Aramburu », sur La Nación,

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]