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{{Infobox Politicien
[[Image:Arturo Frondizi 2.jpg|thumb|right|220px|Arturo Frondizi, en [[1959]] ]]
| charte = chef d'État
[[Image:Castro y Frondizi - 1959.jpg|thumb|right|220px|Arturo Frondizi et [[Fidel Castro]] à Buenos Aires en [[1959]] ]]
| nom = Arturo Frondizi
| image = Arturo Frondizi.jpg
| légende =
| fonction1 = [[Liste des chefs d'État argentins|Président de la Nation argentine]]
| à partir du fonction1 = {{date|1|mai|1958}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|29|mars|1962}} <br /> <small> ({{durée|1|mai|1958|29|mars|1962}}) </small>
| élection1 = 23 février 1958
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| vice-président 1 = [[Alejandro Gómez]]
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| prédécesseur 1 = [[Pedro Eugenio Aramburu|Pedro Aramburu]]
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| date de naissance = {{date|28 octobre 1908}}
| lieu de naissance = [[Paso de los Libres]], [[province de Corrientes]] ([[Argentine]])
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| parti = [[Union civique radicale]] (UCR)<br />[[Union civique radicale intransigeante]] (UCRI)<br />{{Lien|langue=en|trad=Integration and Development Movement|fr=Mouvement d'Intégration et de Développement}} (MID)
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[[Image:Castro y Frondizi - 1959.jpg|vignette|droite|220px|Arturo Frondizi et [[Fidel Castro]] à Buenos Aires en [[1959]]]]
'''Arturo Frondizi''' (né dans la [[province de Corrientes]], en [[Argentine]], le [[28 octobre]] [[1908]] - mort à [[Buenos Aires]], le [[18 avril]] [[1995]]) était un avocat et homme politique [[Argentine|argentin]], qui fut président de son pays entre le {{1er mai}} [[1958]] et le [[29 mars]] [[1962]].


'''Arturo Frondizi''', né le {{date|28 octobre 1908}} à [[Paso de los Libres]] et mort le {{date|18 avril 1995}} à [[Buenos Aires]], est un [[avocat (métier)|avocat]] et [[homme politique]] [[Argentine|argentin]]. Il est [[Liste des chefs d'État argentins|président de la Nation argentine]] entre le {{date-|1 mai 1958}} et le {{date-|29 mars 1962}}.
==Famille et début de carrière ==


== Biographie ==
Des douze enfants de la famille de l'immigrant italien Frondizi, trois se sont signalés par leur brillante carrière: Arturo, Président de la Nation, Risieri, recteur de l'Université
=== Famille et début de carrière ===
de [[Buenos Aires]] et Silvio Frondizi, théoricien trotskyste assassiné par l'organisation terroriste [[Triple A]].
Des douze enfants de la famille de l'immigrant [[italie]]n Frondizi, trois se signalent par leur brillante carrière : Arturo, président de la nation, Risieri, recteur de l'[[université de Buenos Aires]], et Silvio Frondizi, théoricien trotskyste assassiné par l'organisation terroriste [[Alliance anticommuniste argentine|Triple A]].


Arturo Frondizi, dirigeant réputé de l'[[Union civique radicale (Argentine)|Unión Cívica Radical]] (UCR) et analyste économique éminent, conclut une entente avec [[Juan Perón]], après le coup d'État de [[1955]], ce qui amena une scission au sein de l'UCR et causa son triomphe lors de l’élection présidentielle de
Arturo Frondizi, dirigeant réputé de l'[[Union civique radicale]] (UCR) et analyste économique éminent, est un opposant tenace durant le gouvernement de [[Juan Perón]]. Cependant, après le coup d'État de 1955, il conclut un accord avec lui, ce qui amène une scission au sein de l'UCR et explique son triomphe lors de l’élection présidentielle de 1958, sous la bannière de l'[[Union civique radicale intransigeante]] (UCRI).
1958, sous la bannière de l'[[Unión Cívica Radical Intransigente]] (UCRI). Durant le gouvernement de Perón, Frondizi avait été un opposant tenace.


== La présidence (1958-1962) ==
=== La présidence ===
Le président Frondizi tente, sans succès, d'agir comme médiateur en 1960 lors de la [[Relations entre Cuba et les États-Unis|crise entre Cuba et les États-Unis]], ces derniers se refusant à acheter leur quote-part de sucre. Washington décide peu après d'appliquer un [[embargo des États-Unis contre Cuba|embargo à l'égard de Cuba]].


Il charge Luis Margaride (futur chef de la police provinciale de Buenos Aires en 1974) d'une campagne de moralisation de la société, entre octobre 1960 et mai 1961, considérant que l'[[individualisme]], la [[libération sexuelle]], etc., sont des chevaux de Troie du [[communisme]]. Des milliers de personnes sont ainsi arrêtées par la police à Buenos Aires pendant cette période<ref>Manzano, Valeria (2005). « [http://muse.jhu.edu/login?uri=/journals/journal_of_the_history_of_sexuality/v014/14.4manzano.html ''Sexualizing Youth : Morality Campaigns and Representations of Youth in Early 1960s Buenos Aires''] », in ''[[Journal of the History of Sexuality]]'' - volume 14, n°4, octobre 2005, {{p.|433-461}}.</ref>. Cette expérience est considérée comme le prélude de la campagne générale lancée par la [[dictature de la Révolution argentine]] entre 1966 et 1973<ref name="CSC">Cyrus Stephens Cousins ([[université du Texas]], 2008), [http://www.historia-actual.com/HAO/Volumes/Volume1/Issue17/esp/v1i17c8.pdf ''General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right : Anti-Communism and Morality, 1966-1970''], ''Historia Actual'', {{n°|17}} (automne 2008), {{p.}} 65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008.</ref>. Elle est critiquée par un succès littéraire, ''Buenos Aires : vida cotidiana y alienación'' (1965), écrit par un ex-président de la [[Fédération universitaire argentine]], Juan José Sebrili, qui écrit que « la soi-disant crise morale du pays est une manière de divertir l'attention de la véritable crise, économique et politique »<ref name=CSC/>.
Le président Frondizi tente, sans succès, d'agir comme médiateur en 1960 lors de la [[Relations entre Cuba et les États-Unis|crise entre Cuba et les États-Unis]], ces derniers se refusant à acheter leur quote-part de sucre. Washington décida peu après d'appliquer un [[embargo des États-Unis contre Cuba|embargo à l'égard de Cuba]], toujours en vigueur 40 ans après.


Sur les questions économiques, après avoir dans un premier temps consenti à augmenter les salaires des travailleurs afin de gagner les faveurs des péronistes auxquels il devait en partie son élection à la présidence, il adopte finalement une politique résolument [[Libéralisme économique|libérale]] comprenant la dévaluation du [[Peso argentin|peso]], la libéralisation des échanges et un programme d’austérité (suppression d’un grand nombre de subventions aux entreprises nationales, restriction du crédit bancaire, hausse des tarifs de transports publics, des impôts...)<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Jacques Grignon |nom=Dumoulin |titre=Seuls trois États d'Amérique latine sont encore gouvernés par des dictateurs |url=https://www.monde-diplomatique.fr/1959/02/GRIGNON_DUMOULIN/22919 |site=Le Monde diplomatique |date=1959-02-01 |consulté le=}}</ref>.
Il charge [[Luis Margaride]] (futur chef de la [[police provinciale de Buenos Aires]] en 1974) d'une campagne de moralisation de la société (octobre 1960-mai 1961), considérant que l'[[individualisme]], la [[libération sexuelle]], etc., sont des chevaux de Troie du [[communisme]]. Des milliers de personnes furent ainsi arrêtées par la police à [[Buenos Aires]] entre octobre 1960 et mai 1961<ref>Manzano, Valeria (2005). « [http://muse.jhu.edu/login?uri=/journals/journal_of_the_history_of_sexuality/v014/14.4manzano.html Sexualizing Youth: Morality Campaigns and Representations of Youth in Early 1960s Buenos Aires] », in ''[[Journal of the History of Sexuality]]'' - Volume 14, Number 4, October 2005, pp. 433-461 </ref>. Cette expérience est considérée comme le prélude de la campagne générale lancée par la [[dictature de la Révolution argentine]] (1966-1973) <ref name=CSC> Cyrus Stephens Cousins ([[Université du Texas]], 2008), [http://www.historia-actual.com/HAO/Volumes/Volume1/Issue17/esp/v1i17c8.pdf General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right: Anti-Communism and Morality, 1966-1970], ''Historia Actual'', n°17 (automne 2008), {{p.}} 65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008 </ref>. Elle fut critiquée par un best-seller, ''Buenos Aires: vida cotidiana y alienación'' (1965), écrit par un ex-président de la [[Fédération universitaire argentine]], Juan José Sebrili, qui écrivait que « la soi-disant crise morale du pays est une manière de divertir l'attention de la véritable crise, économique et politique » <ref name=CSS/>.


En 1961 Frondizi annula la proscription du péronisme. Lors des élections de 1962 les [[péronisme|péronistes]] emportèrent le gouvernement de 10 des 14 provinces, y compris la très importante province de [[Buenos Aires (province)|Buenos Aires]], où fut élu {{lien|Andrés Framini|lang=es}}.
En 1961, Frondizi annule la proscription des [[péronisme|péronistes]] qui, lors des élections de 1962, emportent le gouvernement de 10 des 14 provinces, y compris celle très importante de [[Buenos Aires (province)|Buenos Aires]], où est élu [[Andrés Framini]].


Les Forces Armées exigèrent alors que Frondizi annule les élections, ce qu'il ne fit pas, déclenchant ainsi un nouveau coup d'État qui le renversa en mars [[1962]].
Les Forces armées exigent alors que Frondizi annule les élections, ce qu'il ne fait pas, déclenchant ainsi un nouveau coup d'État qui le renverse en mars 1962.


Frondizi fut arrêté et confiné dans l'île [[isla Martín García|Martín García]] et plus tard à [[San Carlos de Bariloche]] jusque [[1963]].
Frondizi est arrêté et confiné dans l'île [[Martín García (île)|Martín García]] et plus tard à [[San Carlos de Bariloche]] jusqu'en 1963.


==Un démocrate à temps partiel==
=== Un démocrate à temps partiel ===
[[Image:Arturo Frondizi.jpg|thumb|left|200px|Arturo Frondizi]]


Tout au long de ses années de présidence et des quelques années suivantes, Arturo Frondizi se montra un démocrate radical important. Encore en détention, il se fit le promoteur de la création d'un front entre l' ''UCRI'' et le mouvement péroniste, appelé ''Frente Nacional y Popular'' (soit ''Front National et Populaire''). Mais un secteur majoritaire de l' ''UCRI'' décida de se séparer du front et de présenter un candidat propre, {{lien|Oscar Alende}} à la présidentielle de 1963, faisant capoter le projet d'alliance.
Tout au long de ses années de présidence et des quelques années suivantes, Arturo Frondizi se montre un démocrate radical important. Encore en détention, il se fait le promoteur de la création du Front national et populaire entre l'UCRI et le mouvement péroniste. Mais un secteur majoritaire de l'UCRI décide de se séparer du front et de présenter un candidat propre, {{lien|Oscar Alende}} à la présidentielle de 1963, faisant capoter le projet d'alliance. Depuis sa résidence surveillée à San Carlos de Bariloche, Frondizi envoie une lettre à Oscar Alende qui est publiée dans le quotidien ''La Prensa'' le 30 mai suivant et où il déclare : {{Citation bloc|Depuis que le radicalisme intransigeant s'est manifesté comme expression politique différenciée, il a adopté pour objectif fondamental d'unir les couches populaires et d'orienter la participation des travailleurs vers les grandes solutions nationales (...). Toute attitude qui exclut la participation organique du [[justicialisme]] dans la construction d'une grande nation conspire contre la République, contre le peuple et contre l'essence même du radicalisme.}}


Dès ce moment, Frondizi décide d'abandonner le radicalisme, dans ses deux expressions particulières (UCRI et UCRP) et de construire un parti orienté vers le développement, le Mouvement d'intégration et de développement (MID), d'où il donne l'impulsion pour un large accord avec le péronisme. Ainsi, il voyage en mars 1972 à [[Madrid]] pour rencontrer pour la première fois son vieil adversaire, le général Perón, rencontre qui aboutit à la constitution du Front civique de libération nationale (FRECILINA), une coalition électorale intégrant les péronistes, le MID et d'autres partis mineurs. Celle-ci est bientôt remplacée par le {{lien|lang=es|Frente Justicialista de Liberación|texte=FREJULI}} qui remporte les [[élections de 1973 (Argentine)|élections de mars 1973]].
Depuis sa résidence surveillée à [[San Carlos de Bariloche]], Frondizi envoya une lettre à
Oscar Alende qui fut publiée dans le quotidien ''La Prensa'' le [[30 mai]] [[1963]] et où il déclare :
::''"Depuis que le radicalisme intransigeant s'est manifesté comme expression politique différenciée, il a adopté pour objectif fondamental d'unir les couches populaires et d'orienter la participation des travailleurs vers les grandes solutions nationales (...). Toute attitude qui exclut la participation organique du [[justicialisme]] dans la construction d'une grande nation conspire contre la République, contre le peuple et contre l'essence même du radicalisme"''.


Cependant dès la fin des [[années 1970]], il enterre ses convictions démocratiques et adhère à des positions totalement contraires, faites de [[chauvinisme]] national et d'[[anticommunisme]] virulent, appuyant même le [[Processus de réorganisation nationale]] des dictatures sanglantes de [[Jorge Rafael Videla|Videla]] et consorts. Il s'oppose aussi à la signature d'un accord avec le [[Chili]], qui clôturait le [[conflit du Beagle]].
Des ce moment, Frondizi décida d'abandonner le radicalisme, dans ses deux expressions particulières (''UCRI'' et ''UCRP'') et de construire un parti orienté vers le développement: le '''Movimiento de Integración y Desarrollo (ou MID) ou Mouvement d'Intégration et de Développement''', d'où il donna l'impulsion pour un large accord avec le [[péronisme]]. Ainsi, il voyagea en mars 1972 à [[Madrid]] pour rencontrer pour la première fois son vieil adversaire, le [[Juan Perón|général Perón]], rencontre qui aboutit à la constitution du ''[[Frente Cívico de Liberación Nacional]]'' (FRECILINA), une coalition électorale intégrant les péronistes, le MID et d'autres partis mineurs. Celle-ci fut bientôt remplacée par le [[FreJuLi]] qui remporta les [[élections de 1973 (Argentine)|élections de mars 1973]].


Quatre ans après son épouse, il meurt en 1995, marginalisé et déconsidéré. Sa dépouille repose au cimetière d'Olivos, dans la province de Buenos Aires.
Cependant dès la fin des [[années 1970]], il enterra ses convictions démocratiques et adhéra à des positions totalement contraires, faites de chauvinisme national et d'anticommunisme virulent, appuyant même le ''[[Proceso de Reorganización Nacional]]'' des dictatures sanguinaires de [[Jorge Rafael Videla|Videla]] et consorts. Il s'opposa aussi à la signature d'un accord avec le [[Chili]], qui clôturait le [[conflit du Beagle]].


== Distinctions ==
Il mourut en 1995, marginalisé et déconsidéré. Sa dépouille repose au cimetière de Olivos, en province de [[Buenos Aires (province)|Buenos Aires]].
* [[Docteur Honoris Causa|Docteur ''honoris causa'']] de l'[[université Waseda]]<ref>{{en}}[http://www.waseda.jp/eng/about/honorary.html Honorary Doctorates, Prize and Awards], Waseda University, consulté sur waseda.jp le 19 septembre 2012.</ref>


== Notes et références ==
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}

* [http://www.eugubininelmondo.com/fr/ArturoFrondizi.html Arturo Frondizi en: Associazione Eugubini nel Mondo]
* [http://www.eugubininelmondo.com/fr/ArturoFrondizi.html Arturo Frondizi en: Associazione Eugubini nel Mondo]


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Dernière version du 11 décembre 2023 à 17:02

Arturo Frondizi
Illustration.
Fonctions
Président de la Nation argentine

(3 ans, 10 mois et 28 jours)
Élection 23 février 1958
Vice-président Alejandro Gómez
Prédécesseur Pedro Aramburu
Successeur José María Guido
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paso de los Libres, province de Corrientes (Argentine)
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Buenos Aires (Argentine)
Nationalité argentine
Parti politique Union civique radicale (UCR)
Union civique radicale intransigeante (UCRI)
Mouvement d'Intégration et de Développement (en) (MID)
Profession avocat

Arturo Frondizi
Présidents de la Nation argentine
Arturo Frondizi et Fidel Castro à Buenos Aires en 1959

Arturo Frondizi, né le à Paso de los Libres et mort le à Buenos Aires, est un avocat et homme politique argentin. Il est président de la Nation argentine entre le et le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et début de carrière[modifier | modifier le code]

Des douze enfants de la famille de l'immigrant italien Frondizi, trois se signalent par leur brillante carrière : Arturo, président de la nation, Risieri, recteur de l'université de Buenos Aires, et Silvio Frondizi, théoricien trotskyste assassiné par l'organisation terroriste Triple A.

Arturo Frondizi, dirigeant réputé de l'Union civique radicale (UCR) et analyste économique éminent, est un opposant tenace durant le gouvernement de Juan Perón. Cependant, après le coup d'État de 1955, il conclut un accord avec lui, ce qui amène une scission au sein de l'UCR et explique son triomphe lors de l’élection présidentielle de 1958, sous la bannière de l'Union civique radicale intransigeante (UCRI).

La présidence[modifier | modifier le code]

Le président Frondizi tente, sans succès, d'agir comme médiateur en 1960 lors de la crise entre Cuba et les États-Unis, ces derniers se refusant à acheter leur quote-part de sucre. Washington décide peu après d'appliquer un embargo à l'égard de Cuba.

Il charge Luis Margaride (futur chef de la police provinciale de Buenos Aires en 1974) d'une campagne de moralisation de la société, entre octobre 1960 et mai 1961, considérant que l'individualisme, la libération sexuelle, etc., sont des chevaux de Troie du communisme. Des milliers de personnes sont ainsi arrêtées par la police à Buenos Aires pendant cette période[1]. Cette expérience est considérée comme le prélude de la campagne générale lancée par la dictature de la Révolution argentine entre 1966 et 1973[2]. Elle est critiquée par un succès littéraire, Buenos Aires : vida cotidiana y alienación (1965), écrit par un ex-président de la Fédération universitaire argentine, Juan José Sebrili, qui écrit que « la soi-disant crise morale du pays est une manière de divertir l'attention de la véritable crise, économique et politique »[2].

Sur les questions économiques, après avoir dans un premier temps consenti à augmenter les salaires des travailleurs afin de gagner les faveurs des péronistes auxquels il devait en partie son élection à la présidence, il adopte finalement une politique résolument libérale comprenant la dévaluation du peso, la libéralisation des échanges et un programme d’austérité (suppression d’un grand nombre de subventions aux entreprises nationales, restriction du crédit bancaire, hausse des tarifs de transports publics, des impôts...)[3].

En 1961, Frondizi annule la proscription des péronistes qui, lors des élections de 1962, emportent le gouvernement de 10 des 14 provinces, y compris celle très importante de Buenos Aires, où est élu Andrés Framini.

Les Forces armées exigent alors que Frondizi annule les élections, ce qu'il ne fait pas, déclenchant ainsi un nouveau coup d'État qui le renverse en mars 1962.

Frondizi est arrêté et confiné dans l'île Martín García et plus tard à San Carlos de Bariloche jusqu'en 1963.

Un démocrate à temps partiel[modifier | modifier le code]

Tout au long de ses années de présidence et des quelques années suivantes, Arturo Frondizi se montre un démocrate radical important. Encore en détention, il se fait le promoteur de la création du Front national et populaire entre l'UCRI et le mouvement péroniste. Mais un secteur majoritaire de l'UCRI décide de se séparer du front et de présenter un candidat propre, Oscar Alende (en) à la présidentielle de 1963, faisant capoter le projet d'alliance. Depuis sa résidence surveillée à San Carlos de Bariloche, Frondizi envoie une lettre à Oscar Alende qui est publiée dans le quotidien La Prensa le 30 mai suivant et où il déclare :

« Depuis que le radicalisme intransigeant s'est manifesté comme expression politique différenciée, il a adopté pour objectif fondamental d'unir les couches populaires et d'orienter la participation des travailleurs vers les grandes solutions nationales (...). Toute attitude qui exclut la participation organique du justicialisme dans la construction d'une grande nation conspire contre la République, contre le peuple et contre l'essence même du radicalisme. »

Dès ce moment, Frondizi décide d'abandonner le radicalisme, dans ses deux expressions particulières (UCRI et UCRP) et de construire un parti orienté vers le développement, le Mouvement d'intégration et de développement (MID), d'où il donne l'impulsion pour un large accord avec le péronisme. Ainsi, il voyage en mars 1972 à Madrid pour rencontrer pour la première fois son vieil adversaire, le général Perón, rencontre qui aboutit à la constitution du Front civique de libération nationale (FRECILINA), une coalition électorale intégrant les péronistes, le MID et d'autres partis mineurs. Celle-ci est bientôt remplacée par le FREJULI (es) qui remporte les élections de mars 1973.

Cependant dès la fin des années 1970, il enterre ses convictions démocratiques et adhère à des positions totalement contraires, faites de chauvinisme national et d'anticommunisme virulent, appuyant même le Processus de réorganisation nationale des dictatures sanglantes de Videla et consorts. Il s'oppose aussi à la signature d'un accord avec le Chili, qui clôturait le conflit du Beagle.

Quatre ans après son épouse, il meurt en 1995, marginalisé et déconsidéré. Sa dépouille repose au cimetière d'Olivos, dans la province de Buenos Aires.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Manzano, Valeria (2005). « Sexualizing Youth : Morality Campaigns and Representations of Youth in Early 1960s Buenos Aires », in Journal of the History of Sexuality - volume 14, n°4, octobre 2005, p. 433-461.
  2. a et b Cyrus Stephens Cousins (université du Texas, 2008), General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right : Anti-Communism and Morality, 1966-1970, Historia Actual, no 17 (automne 2008), p.  65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008.
  3. Jacques Grignon Dumoulin, « Seuls trois États d'Amérique latine sont encore gouvernés par des dictateurs », sur Le Monde diplomatique,
  4. (en)Honorary Doctorates, Prize and Awards, Waseda University, consulté sur waseda.jp le 19 septembre 2012.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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