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Le concept d'agriculture raisonnée n'est pas flou, la règlementation est détaillée (cf. décret nº2002-631 du 25 avril 2002). Et des pesticides de synthèse sont utilisés en AB (bouillie bordelaise entre autres).
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{{À sourcer|date=février 2019}}
Le principe de l''''agriculture intégrée''' caractérise des pratiques agricoles menant à des aliments de qualité en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature, pour remplacer les apports (intrants) polluants et coûteux, et pour assurer une agriculture visant le développement durable.


{{Style|L''''[[agriculture]] intégrée''' est un ensemble de pratiques agricoles mêlant agricultures biologique et conventionnelle. L'objectif de ces moyens de production est de proposer une agriculture plus durable, notamment en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature. Il s'agit en particulier de remplacer les intrants, problématiques car polluant les sols, producteurs de [[gaz à effet de serre]] et coûteux.|date= 27 février 2019}}.
==Principes sous-jacents==
L'accent en placé sur une approche [[holistique]] : l'exploitation est considérée comme une unité de base, au centre d'un [[agrosystème]], comprenant un cycle équilibré des [[nutriment]]s, et basé sur le bien-être de toutes les espèces animales dans les [[élevage]]s.
<br />La restauration ou préservation de la [[fertilité]] des [[sol (pédologie)|sol]]s et d'un environnement diversifié est un aspect essentiel.


== Principes sous-jacents ==
Les moyens biologiques, techniques et chimiques sont utilisés de manière équilibrée pour prendre en compte la protection de l'environnement, ainsi que les exigences économiques (rentabilité) et sociales.
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Enfin, l'agriculture intégrée fait appel aux méthodes de lutte intégrée, méthodes de protection des cultures tenant compte d'un seuil de nuisibilité du ravageur, de la maladie, cryptogamique ou virale, au-delà duquel le résultat économique est touché. Ce n'est donc que lorsque ce seuil de nuisibilité, ou seuil de tolérance, est atteint, que la lutte chimique est déclenchée contre le ravageur, la maladie cryptogamique ou le virus en question.
L'accent est placé sur une approche [[holistique]] : l'exploitation est considérée comme une unité de base, au centre d'un [[agrosystème]], comprenant un cycle équilibré des [[nutriment]]s, et basé sur le bien-être de toutes les espèces animales dans les [[élevage]]s.


La restauration ou préservation de la [[fertilité]] des [[sol (pédologie)|sol]]s et d'un environnement diversifié est un aspect essentiel.
En France, un concept règlementé est celui d'[[agriculture raisonnée]].


Les moyens biologiques, techniques et chimiques sont utilisés de manière équilibrée pour prendre en compte la [[protection de l'environnement]], ainsi que les exigences économiques ([[rentabilité]]) et sociales.
==Expérimentations==
Enfin, l'agriculture intégrée fait appel aux méthodes de lutte intégrée, méthodes de [[Défense des cultures|protection des cultures]] tenant compte d'un seuil de nuisibilité du ravageur, de la maladie, cryptogamique ou virale, au-delà duquel le résultat économique est touché. Ce n'est donc que lorsque ce seuil de nuisibilité, ou seuil de tolérance, est atteint, que la lutte chimique est déclenchée contre le ravageur, la maladie cryptogamique ou le virus en question.
* En 1998 l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]]<ref>[http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/06/27/l-inra-propose-un-compromis-entre-pratiques-agricoles-intensives-et-production-biologique_1063630_3244.html Le Monde du 27 juin 2008]</ref> lance un projet de recherche pour comparer 4 types d'agriculture: [[agriculture intensive|classique]], [[agriculture biologique| biologique]], intégrée et ''sous couvert végétal''. Les effets environnementaux mais aussi économiques sont évalués : rendements, quantité et toxicité des produits utilisés, temps de travail, consommation d'énergie, marge dégagée. Les cultures sont : blé, pois, colza. <br />Le système intégré, basé sur des techniques de prévention des maladies (semis tardifs et moins denses, mélange de variétés) est celui qui présente le meilleur équilibre. Les rendements baissent de 10 % mais la diminution des [[intrant]]s permet une baisse des charges qui préserve la [[marge]] des agriculteurs. L'effet sur l'environnement est modéré. La consommation d'énergie est réduite de 30 %.


En France, un concept règlementé est celui d'[[agriculture raisonnée]]. Il est un peu plus flou dans ses objectifs et surtout moins strict dans ses exigences et pratiques que celui d'[[agriculture biologique]]. Cette dernière exclut en effet la plupart des [[Chimie de synthèse|produits chimiques de synthèse]] (les [[engrais]] obtenus par [[synthèse chimique]] et la plupart des [[pesticide]]s de synthèse).
* En 2000, l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] a lancé une expérimentation [[systémique]] de longue durée de Dijon Epoisses pour tester cinq systèmes de culture en [[protection intégrée]]. Le bilan de ces essais montre que la flore [[adventice]] est maîtrisable par les techniques alternatives aux herbicides<ref>http://www.inra.fr/presse/10_ans_essais_epoisse INRA Communiqué de presse. 26/06/2012 Bilan de 10 ans d’essai de systèmes de culture en protection intégrée</ref>.


==Expérimentations==
* Le 4 janvier 2010, un Projet de 4 ans, intitulé ''« MicMac-Design »''<ref name=MicMac-Design>MicMac-Design, "Modelling for Integrated Crop Management in low input farming, Assessment and Cropping system Design", géré par l'''unité mixte de recherche Agrosystèmes et développement territorial'' (UMR AGIR), qui associe l'INRA et l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-Ensat), financé par l’[[Agence nationale de la recherche]] (ANR) dans la cadre du programme ''SYSTERRA'' ([http://www4.inra.fr/micmac-design Présentation, organisation, dispositifs expérimentaux, partenaires, actualités])</ref>a été lancé par l'INRA, visant à tester des systèmes de culture à ''« bas niveau d'intrants »''<ref name=MicMac-Design/>. Le projet inclut des mesures [[Lysimètre|lysimétrique]]s et plusieurs points de mesure en continu des flux de [[gaz à effet de serre]] à partir du sol<ref name=MicMac-Design/>.
* En 1998 l'[[Institut national de la recherche agronomique]]<ref>[https://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/06/27/l-inra-propose-un-compromis-entre-pratiques-agricoles-intensives-et-production-biologique_1063630_3244.html Le Monde du 27 juin 2008]</ref> (INRA) lance un projet de recherche pour comparer 4 types d'agriculture : [[agriculture intensive|classique]], [[agriculture biologique|biologique]], intégrée et ''sous couvert végétal''. Les effets environnementaux mais aussi économiques sont évalués : rendements, quantité et toxicité des produits utilisés, temps de travail, [[ressources et consommation énergétiques mondiales|consommation d'énergie]], marge dégagée. Les cultures sont : [[blé]], pois, colza.

Le système intégré, basé sur des techniques de prévention des maladies (semis tardifs et moins denses, mélange de variétés) est celui qui présente le meilleur équilibre. Les rendements baissent de 10 % mais la diminution des [[intrant]]s permet une baisse des charges qui préserve la [[Marge sur coût variable|marge]] des agriculteurs. L'effet sur l'environnement est modéré. La consommation d'énergie est réduite de 30 %.
* En 2000, l'INRA a lancé une expérimentation [[systémique]] de longue durée de Dijon Époisses pour tester cinq systèmes de culture en [[lutte intégrée]]. Le bilan de ces essais montre que la flore [[adventice]] est maîtrisable par les techniques alternatives aux herbicides<ref>http://www.inra.fr/presse/10_ans_essais_epoisse INRA Communiqué de presse. 26/06/2012 Bilan de 10 ans d’essai de systèmes de culture en protection intégrée</ref>.
* Le {{date-|4 janvier 2010}}, un Projet de 4 ans, intitulé ''« MicMac-Design »''<ref name="MicMac-Design">MicMac-Design, « Modelling for Integrated Crop Management in low input farming, Assessment and Cropping system Design », géré par l'''unité mixte de recherche Agrosystèmes et développement territorial'' (UMR AGIR), qui associe l'INRA et l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-Ensat), financé par l’[[Agence nationale de la recherche]] (ANR) dans le cadre du programme ''Systerra'' ([http://www4.inra.fr/micmac-design Présentation, organisation, dispositifs expérimentaux, partenaires, actualités])</ref> a été lancé par l'INRA, visant à tester des systèmes de culture à « bas niveau d'intrants »<ref name=MicMac-Design/>. Le projet inclut des mesures [[Lysimètre|lysimétriques]] et plusieurs points de mesure en continu des flux de [[gaz à effet de serre]] à partir du sol<ref name=MicMac-Design/>.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

* [[Agriculture]]
* [[Agriculture]]
* [[Culture associée]]
* [[Bonne pratique agricole]]
* [[Permaculture]]
* [[Culture associée]]
* [[Agriculture durable]]
* [[Agriculture durable]]
* [[Écosystème]]
* [[Écosystème]]
* [[Lutte biologique]]
* [[Lutte biologique]]
* [[Lutte intégrée]] (ou [[protection intégrée]])
* [[Lutte intégrée]] (ou protection intégrée)
* [[Bois raméal fragmenté]]
* [[Bois raméal fragmenté]]
* [[Agriculture de précision]]
* [[Agriculture de précision]]
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* {{fr}} [http://www.inra.fr/presse/production_integree La production fruitière intégrée (INRA)]
* {{fr}} [http://www.inra.fr/presse/production_integree La production fruitière intégrée (INRA)]
* {{fr}} [http://www.avignon.inra.fr/PFI/textes%20syntheses/Pradel.pdf Publication de l'INRA sur la Production Fruitière intégrée (PFI) en France]
* {{fr}} [http://www.avignon.inra.fr/PFI/textes%20syntheses/Pradel.pdf Publication de l'INRA sur la Production Fruitière intégrée (PFI) en France]
* {{fr}} [http://www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2012/12/Production-Int%C3%A9gr%C3%A9e-et-Agriculture-raisonn%C3%A9eFinalFV.pdf]
* {{fr}} [http://www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2012/12/Production-Int%C3%A9gr%C3%A9e-et-Agriculture-raisonn%C3%A9eFinalFV.pdf]



=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{en}} Boller, E.F.; Avilla, J. & Joerg, E. et al., eds. (2004), ''Integrated Production Principles and Technical Guidelines'', IOBC wprs Bulletin Vol. 27 (2): 54, [http://www.iobc.ch/iobc_bas.pdf iobc.ch/iobc_bas.pdf]
* {{en}} Boller, E.F.; Avilla, J. & Joerg, E. et al., eds. (2004), ''Integrated Production Principles and Technical Guidelines'', IOBC wprs Bulletin Vol. 27 (2): 54, [http://www.iobc.ch/iobc_bas.pdf iobc.ch/iobc_bas.pdf]


=== Références ===
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


{{Portail|agriculture et agronomie|environnement}}
{{Portail|agriculture et agronomie|environnement}}


[[Catégorie:Agriculture durable]]
[[Catégorie:Agriculture par méthode de production|Integree]]
[[Catégorie:Utilisation durable des sols]]
[[Catégorie:Utilisation durable des sols]]

Dernière version du 25 novembre 2023 à 12:10

L'agriculture intégrée est un ensemble de pratiques agricoles mêlant agricultures biologique et conventionnelle. L'objectif de ces moyens de production est de proposer une agriculture plus durable, notamment en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature. Il s'agit en particulier de remplacer les intrants, problématiques car polluant les sols, producteurs de gaz à effet de serre et coûteux.[style à revoir].

Principes sous-jacents[modifier | modifier le code]

L'accent est placé sur une approche holistique : l'exploitation est considérée comme une unité de base, au centre d'un agrosystème, comprenant un cycle équilibré des nutriments, et basé sur le bien-être de toutes les espèces animales dans les élevages.

La restauration ou préservation de la fertilité des sols et d'un environnement diversifié est un aspect essentiel.

Les moyens biologiques, techniques et chimiques sont utilisés de manière équilibrée pour prendre en compte la protection de l'environnement, ainsi que les exigences économiques (rentabilité) et sociales. Enfin, l'agriculture intégrée fait appel aux méthodes de lutte intégrée, méthodes de protection des cultures tenant compte d'un seuil de nuisibilité du ravageur, de la maladie, cryptogamique ou virale, au-delà duquel le résultat économique est touché. Ce n'est donc que lorsque ce seuil de nuisibilité, ou seuil de tolérance, est atteint, que la lutte chimique est déclenchée contre le ravageur, la maladie cryptogamique ou le virus en question.

En France, un concept règlementé est celui d'agriculture raisonnée. Il est un peu plus flou dans ses objectifs et surtout moins strict dans ses exigences et pratiques que celui d'agriculture biologique. Cette dernière exclut en effet la plupart des produits chimiques de synthèse (les engrais obtenus par synthèse chimique et la plupart des pesticides de synthèse).

Expérimentations[modifier | modifier le code]

Le système intégré, basé sur des techniques de prévention des maladies (semis tardifs et moins denses, mélange de variétés) est celui qui présente le meilleur équilibre. Les rendements baissent de 10 % mais la diminution des intrants permet une baisse des charges qui préserve la marge des agriculteurs. L'effet sur l'environnement est modéré. La consommation d'énergie est réduite de 30 %.

  • En 2000, l'INRA a lancé une expérimentation systémique de longue durée de Dijon Époisses pour tester cinq systèmes de culture en lutte intégrée. Le bilan de ces essais montre que la flore adventice est maîtrisable par les techniques alternatives aux herbicides[2].
  • Le , un Projet de 4 ans, intitulé « MicMac-Design »[3] a été lancé par l'INRA, visant à tester des systèmes de culture à « bas niveau d'intrants »[3]. Le projet inclut des mesures lysimétriques et plusieurs points de mesure en continu des flux de gaz à effet de serre à partir du sol[3].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Boller, E.F.; Avilla, J. & Joerg, E. et al., eds. (2004), Integrated Production Principles and Technical Guidelines, IOBC wprs Bulletin Vol. 27 (2): 54, iobc.ch/iobc_bas.pdf

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le Monde du 27 juin 2008
  2. http://www.inra.fr/presse/10_ans_essais_epoisse INRA Communiqué de presse. 26/06/2012 Bilan de 10 ans d’essai de systèmes de culture en protection intégrée
  3. a b et c MicMac-Design, « Modelling for Integrated Crop Management in low input farming, Assessment and Cropping system Design », géré par l'unité mixte de recherche Agrosystèmes et développement territorial (UMR AGIR), qui associe l'INRA et l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-Ensat), financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre du programme Systerra (Présentation, organisation, dispositifs expérimentaux, partenaires, actualités)