« Godefroid Munongo » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Pautard (discuter | contributions)
m à la suite de la fusion
Maëlan (discuter | contributions)
m apprene→apprenne - typos.toolforge.org
 
(32 versions intermédiaires par 20 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Biographie2}}
'''Godefroid Munongo Mwenda M’Siri''' est l'un des leaders de la [[Katanga|sécession katangaise]] qui plongea la [[République démocratique du Congo]] dans la guerre civile, en [[1925]], mort en [[1992]].
'''Godefroid Munongo Mwenda M’Siri''', né le {{Date de naissance|20|novembre|1925|âge=non}} à Bunkeya et mort le {{Date de décès|28|mai|1992}} à [[Kinshasa]], est l'un des leaders de la [[Katanga|sécession katangaise]] qui plongea la [[République démocratique du Congo]] dans la guerre civile<ref>[http://munongogodefroid.com/indexfr.html Voir biographie de l'intéressé sur site internet lui étant dédié]</ref>.


== Biographie ==
En 1960, c'est le deuxième homme de la [[CONAKAT]] au côté de [[Moïse Tshombe]]. Il est l'un des principaux responsables, avec Tshombe de l'assassinat du Premier ministre du Congo, [[Patrice Lumumba]]. Il a été président par intérim du Katanga indépendant du [[26 avril]] au [[22 juin]] [[1961]], puis ministre de l’Intérieur du Congo en 1965, président de la province du [[Katanga oriental]] du 20 juillet 1965 au 24 avril 1966, et à la suite de la fusion du Katanga oriental avec le [[Lualaba (district)|Lualaba]], gouverneur de la province du [[Sud-Katanga]] jusqu’au [[5 novembre]] [[1966]]. Il est remplacé par [[Massiala Kinkela Kulu Kangala]].


=== Enfance et études ===
Il est à l’origine du nettoyage ethnique de 1960 à 1962 au Katanga<ref> [http://www.undp.org/oslocentre/docsjuly03/LA%20DYNAMIQUE%20DES%20CONFLITS%20EN%20AFRIQUE%20CENTRALE.pdf ''La dynamique des conflits en Afrique centrale''], Georges Nzongola-Ntalaja, Centre
Munongo est descendant du roi [[Msiri]], le commerçant [[Nyamwezi]] fondateur de l’État de [[Garenganze]] au {{s-|XIX|e}}; son oncle, qui assurait son éducation, le garda à la cour royale afin qu'il apprenne les traditions [[Yeke (peuple)|Yeke]]<ref name=":0">{{Lien web|titre=King Pictures and Bios|url=http://www.kingmsiri.com/eng/kings/king6.htm|site=www.kingmsiri.com|consulté le=2018-08-09}}</ref>.
de Gouvernance du [[Programme des Nations unies pour le développement|PNUD]], 2003
. (pdf)</ref>.


En 1936, il alla à l'école primaire de [[Bunkeya]] et continua à l'école Saint-Boniface à [[Lubumbashi|Elisabethville]] avant de finir ses humanités à la mission catholique de [[Kapiri]]. Ceci fait, de 1947 à 1949, il étudia la [[philosophie]] au séminaire de [[Baudouinville]]<ref name=":0" />.
Munongo est descendant du roi [[Msiri]], le commerçant [[Nyamwezi]] fondateur de l’État de [[Garenganze]] au {{XIXe}} siècle.


En 1954 il étudia l'administration publique à l'[[Université de Lovanium]]<ref name=":0" />.

=== Emplois ===
Après avoir obtenu son diplôme, Munongo entra dans la fonction publique et occupa des postes au Katanga ; il fut ainsi greffier au tribunal d'Elisabethville et président de l'Office des pensions pour les indigènes<ref name=":0" />.

=== Carrière politique ===

==== Katanga et Congo belge ====
Parallèlement à ses activités de [[fonctionnaire]], Munongo s'engaga en politique afin de demander pour le Katanga plus d'autonomie et plus de contrôle sur ses richesses minières. Avec Tschombé, il fonda la [[CONAKAT]] mais dut en abandonner la présidence, qui était incompatible avec son statut de fonctionnaire<ref name=":0" />.

Il devint membre du Conseil exécutif sous le gouverneur du Katanga avant d’être élu député provincial d'Elisabethville<ref name=":0" />.

==== État du Katanga ====
En 1960, c'est le deuxième homme de la [[CONAKAT]], au côté de [[Moïse Tshombe]]. Il est l'un des principaux responsables, avec Tshombe, de l'assassinat de [[Patrice Lumumba]], le premier ministre du Congo. Il avait affirmé : {{citation|Ce sera Lumumba ou moi. S'il me tombe entre les mains, je le tuerai<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=|auteur1=Max Clos|préface=Bernard Michal|titre=Les Grandes Énigmes de la Guerre froide|tome=I|passage=24-25|lieu=|éditeur=F. Beauval Editeur|date=30 septembre 1970|pages totales=251|isbn=|lire en ligne=|titre chapitre=La ténébreuse mort africaine de monsieur H}}</ref>.}}

Cependant, après l'assassinat de Lumumba, il affirma, à un journaliste sceptique à propos de la these officielle avancée par le gouvernement sécessionniste : {{citation|On nous accusera de l’avoir fait tuer. Prouvez-le<ref name=":1" />.}}

Il a été président par intérim du Katanga indépendant du 26 avril au {{date|22 juin 1961}} avant de devenir ministre de l'intérieur jusqu’à la fin, et est à l’origine du nettoyage ethnique de 1960 à 1962 au nord du Katanga contre les [[Baluba]]<ref>[http://www.undp.org/oslocentre/docsjuly03/LA%20DYNAMIQUE%20DES%20CONFLITS%20EN%20AFRIQUE%20CENTRALE.pdf ''La dynamique des conflits en Afrique centrale''], Georges Nzongola-Ntalaja, Centre de Gouvernance du [[Programme des Nations unies pour le développement|PNUD]], 2003. {{pdf}}</ref>.

==== Retour au sein du Congo ====
Il fut ministre de l’Intérieur et des travaux publics de 1964 à 1965 sous Tschombé puis président de la province du Katanga oriental du {{date-|20 juillet 1965}} au {{date-|24 avril 1966}} et, à la suite de la fusion du Katanga oriental avec le [[Lualaba (district)|Lualaba]], gouverneur de la province du Sud-Katanga jusqu’au {{date|5 novembre 1966}}. Il est remplacé par [[Massiala Kinkela Kulu Kangala]] et détenu par Mobutu à Boula Bumba jusqu'au {{Date|30|aout|1968}}.

==== Sous Mobutu ====
Munongo redevint un haut fonctionnaire, travaillant dans des domaines tels que les transports et le raffinage pétrolier<ref name=":0" />. Parallèlement, le {{Date|12|septembre|1976}}, à la suite de son frère, il devint le {{5e|successeur au trône de Nsiri}}<ref name=":0" />.

Il est le père de [[Dominique Munongo]].

==== Conférence nationale ====
En tant que chef traditionnel important, il fut invité à participer à la [[Conférence nationale souveraine (RDC)|Conférence nationale souveraine]] en 1990. Après avoir été attaqué au sujet de la mort de Lumumba, il annonça qu'il ferait des révélations à ce sujet le {{Date|28|mai|1992}} à {{heure|17}} mais il meurt d'une attaque cardiaque à {{Heure|12|30}}<ref name=":0" />.

==Liens externes==

* [http://munongogodefroid.com/indexfr.html Site internet de Godefroidmunongo]
== Références ==
== Références ==
{{Références}}
{{Références}}
Ligne 17 : Ligne 50 :


[[Catégorie:Personnalité politique congolaise (RDC)]]
[[Catégorie:Personnalité politique congolaise (RDC)]]
[[Catégorie:Personnalité politique du Katanga]]
[[Catégorie:Gouverneur du Katanga]]
[[Catégorie:Naissance en 1925]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1925]]
[[Catégorie:Décès en 1992]]
[[Catégorie:Décès en mai 1992]]

Dernière version du 21 novembre 2023 à 09:41

Godefroid Munongo
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Mwami
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
KinshasaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Autres informations
Parti politique

Godefroid Munongo Mwenda M’Siri, né le à Bunkeya et mort le à Kinshasa, est l'un des leaders de la sécession katangaise qui plongea la République démocratique du Congo dans la guerre civile[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Munongo est descendant du roi Msiri, le commerçant Nyamwezi fondateur de l’État de Garenganze au XIXe siècle; son oncle, qui assurait son éducation, le garda à la cour royale afin qu'il apprenne les traditions Yeke[2].

En 1936, il alla à l'école primaire de Bunkeya et continua à l'école Saint-Boniface à Elisabethville avant de finir ses humanités à la mission catholique de Kapiri. Ceci fait, de 1947 à 1949, il étudia la philosophie au séminaire de Baudouinville[2].

En 1954 il étudia l'administration publique à l'Université de Lovanium[2].

Emplois[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son diplôme, Munongo entra dans la fonction publique et occupa des postes au Katanga ; il fut ainsi greffier au tribunal d'Elisabethville et président de l'Office des pensions pour les indigènes[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Katanga et Congo belge[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ses activités de fonctionnaire, Munongo s'engaga en politique afin de demander pour le Katanga plus d'autonomie et plus de contrôle sur ses richesses minières. Avec Tschombé, il fonda la CONAKAT mais dut en abandonner la présidence, qui était incompatible avec son statut de fonctionnaire[2].

Il devint membre du Conseil exécutif sous le gouverneur du Katanga avant d’être élu député provincial d'Elisabethville[2].

État du Katanga[modifier | modifier le code]

En 1960, c'est le deuxième homme de la CONAKAT, au côté de Moïse Tshombe. Il est l'un des principaux responsables, avec Tshombe, de l'assassinat de Patrice Lumumba, le premier ministre du Congo. Il avait affirmé : « Ce sera Lumumba ou moi. S'il me tombe entre les mains, je le tuerai[3]. »

Cependant, après l'assassinat de Lumumba, il affirma, à un journaliste sceptique à propos de la these officielle avancée par le gouvernement sécessionniste : « On nous accusera de l’avoir fait tuer. Prouvez-le[3]. »

Il a été président par intérim du Katanga indépendant du 26 avril au avant de devenir ministre de l'intérieur jusqu’à la fin, et est à l’origine du nettoyage ethnique de 1960 à 1962 au nord du Katanga contre les Baluba[4].

Retour au sein du Congo[modifier | modifier le code]

Il fut ministre de l’Intérieur et des travaux publics de 1964 à 1965 sous Tschombé puis président de la province du Katanga oriental du au et, à la suite de la fusion du Katanga oriental avec le Lualaba, gouverneur de la province du Sud-Katanga jusqu’au . Il est remplacé par Massiala Kinkela Kulu Kangala et détenu par Mobutu à Boula Bumba jusqu'au .

Sous Mobutu[modifier | modifier le code]

Munongo redevint un haut fonctionnaire, travaillant dans des domaines tels que les transports et le raffinage pétrolier[2]. Parallèlement, le , à la suite de son frère, il devint le 5e successeur au trône de Nsiri[2].

Il est le père de Dominique Munongo.

Conférence nationale[modifier | modifier le code]

En tant que chef traditionnel important, il fut invité à participer à la Conférence nationale souveraine en 1990. Après avoir été attaqué au sujet de la mort de Lumumba, il annonça qu'il ferait des révélations à ce sujet le à 17 h mais il meurt d'une attaque cardiaque à 12 h 30[2].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Voir biographie de l'intéressé sur site internet lui étant dédié
  2. a b c d e f g h et i « King Pictures and Bios », sur www.kingmsiri.com (consulté le )
  3. a et b Max Clos (préf. Bernard Michal), Les Grandes Énigmes de la Guerre froide, t. I, F. Beauval Editeur, , 251 p., « La ténébreuse mort africaine de monsieur H », p. 24-25
  4. La dynamique des conflits en Afrique centrale, Georges Nzongola-Ntalaja, Centre de Gouvernance du PNUD, 2003. [PDF]