« Victoire Doutreleau » : différence entre les versions

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'''Victoire Doutreleau''', également appelée seulement '''Victoire''', née '''Jeanne Devis''', est un [[Mannequinat|mannequin]] [[Nationalité française|français]], née en [[1934]], muse du [[Grand couturier|couturier]] [[Christian Dior]] au milieu des [[Années 1950 en mode|années 1950]] puis d'[[Yves Saint Laurent]].


== Biographie ==
{{terme défini|Victoire}}, née Jeanne Devis<ref>Filiation sur Wikifrat de [http://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=fr;pz=honore+gabriel;nz=de+riqueti+de+mirabeau;ocz=0;dsrc=CdBdM;p=victoire;n=devis Fraternelle]</ref>, est un [[Mannequinat|mannequin]] [[Nationalité française|français]], née en 1934, muse du [[Grand couturier|couturier]] [[Christian Dior]] puis d'[[Yves Saint Laurent]].
Née Jeanne Devis, elle ne connaît pas son père<ref name=PM108 />. À l'âge de seize ans, elle prend des cours de dessin, souhaitant entrer aux [[École nationale supérieure des arts décoratifs|Arts-Déco]] ; à la même époque, elle pose pour [[Louis Touchagues]]<ref name=L185>{{harvsp|Liaut|1994|p=185|id=JNL1994}}</ref>{{,}}<ref>{{img}} [http://www.touchagues.fr/?lang=fr&keyRubrique=les-visages-et-les-portraits&keyMessage=les-visages-et-les-portraits8 Victoire de profil] par Touchagues</ref>. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent [[Michel de Brunhoff]] pour obtenir une lettre de recommandation<ref name=L185 />.

== Biographie ==
À l'âge de seize ans, elle prend des cours de dessins, souhaitant entrer aux [[École nationale supérieure des arts décoratifs|Arts-Déco]] ; à la même époque, elle pose pour [[Louis Touchagues]]<ref name=L185>{{harvsp|Liaut|1994|p=185|id=JNL1994}}</ref>{{,}}<ref>{{img}} [http://www.touchagues.fr/?lang=fr&keyRubrique=les-visages-et-les-portraits&keyMessage=les-visages-et-les-portraits8 Victoire de profil] par Touchagues</ref>. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent [[Michel de Brunhoff]] pour obtenir une lettre de recommandation<ref name=L185 />.


=== Dior ===
=== Dior ===
Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, [[Christian Dior]] engage Jeanne immédiatement<ref name=L186>{{harvsp|Liaut|1994|p=186|id=JNL1994}}</ref> : elle débute sa carrière à l'âge de dix-huit ans dans la [[mannequin cabine|cabine]] du [[Grand couturier|couturier]]<ref name="lexpr2011">{{article|langue=fr|prénom1=Katell|nom1=Pouliquen |titre=Christian Dior et Victoire - Souvenirs couture|périodique=L'Express Styles|lien périodique=L'Express |numéro=3152|jour=30|mois=novembre|année=2011|pages=10 à 13|issn=0014-5270|url texte=http://www.lexpress.fr/styles/mode/christian-dior-raconte-par-son-mannequin-cabine_1064664.html|consulté le=2 décembre 2011}}</ref>. Celui-ci la rebaptise « Victoire »<ref name="lexpr2011" />. Elle est petite {{incise|pour un mannequin}}, a une [[taille de guêpe]]<ref name="LOffici">{{Article |langue=fr |auteur1=Guy Monréal |titre=Et Dior créa une sublime Victoire |périodique=[[L'Officiel de la couture et de la mode de Paris|L'Officiel Paris]] |éditeur=[[Éditions Jalou]] |numéro=816 |mois=6 |année=1997 |pages=96 à 97 |issn=0030-0403 |lire en ligne=http://patrimoine.editionsjalou.com/lofficiel-de-la-mode-numero_816-page_98-detailp-13-835-98.html }}</ref>, mais élégante et sensuelle, elle bouleverse les codes habituels de la haute couture<ref name=L186 />. Durant ces années, elle sort le soir, notamment au [[Bœuf sur le toit]], fréquentant [[Yves Saint Laurent]] et [[Karl Lagerfeld]]<ref name="lexpr2011" />.
Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, [[Christian Dior]] engage Jeanne immédiatement<ref name=L186>{{harvsp|Liaut|1994|p=186|id=JNL1994}}</ref> : elle commence sa carrière vers l'âge de dix-huit ans dans la [[mannequin cabine|cabine]] du [[Grand couturier|couturier]]<ref name="lexpr2011">{{article|prénom1=Katell|nom1=Pouliquen |titre=Christian Dior et Victoire - Souvenirs couture|périodique=L'Express Styles|lien périodique=L'Express |numéro=3152|jour=30|mois=novembre|année=2011|pages=10 à 13|issn=0014-5270|url texte=http://www.lexpress.fr/styles/mode/christian-dior-raconte-par-son-mannequin-cabine_1064664.html|consulté le=2 décembre 2011}}</ref>. Celui-ci la rebaptise « Victoire »<ref name="lexpr2011" />. Elle est petite {{incise|pour un mannequin}}, a une [[taille de guêpe]]<ref name="LOffici">{{Article |auteur1=Guy Monréal |titre=Et Dior créa une sublime Victoire |périodique=[[L'Officiel de la couture et de la mode de Paris|L'Officiel Paris]] |éditeur=[[Éditions Jalou]] |numéro=816 |mois=6 |année=1997 |pages=96 à 97 |issn=0030-0403 |lire en ligne=http://patrimoine.editionsjalou.com/lofficiel-de-la-mode-numero_816-page_98-detailp-13-835-98.html }}</ref> et de la poitrine<ref name=PM108 />, mais élégante et sensuelle, {{Citation|mélange d'insolence et de classicisme<ref name=PM107 />}}, elle bouleverse les codes habituels de la haute couture<ref name=L186 />. Loin des standards de l'époque en matière de mannequinat, nettement plus jeune que ses collègues, son arrivée dans la maison est pourtant peu appréciée : {{Citation|Je n'avais pas « le bon ton}} dira-t-elle<ref name=PM108>{{harvsp|Schwaab - Paris Match|2014|p=108|id=PM2014}}</ref>.


Durant ces années, elle sort assidument le soir, notamment au [[Bœuf sur le toit]] ainsi que d'autres lieux de la nuit parisienne, accompagnée d'[[Yves Saint Laurent]] et [[Karl Lagerfeld]]<ref name="lexpr2011" />{{,}}<ref name=PM107 />, avec qui elle part en vacances également<ref name=PM109 />. {{Citation|Si je m'étais marié, c'est Victoire que j'aurais épousée}} dit Saint Laurent<ref name=PM107>{{harvsp|Schwaab - Paris Match|2014|p=107|id=PM2014}}</ref> qui entretient une relation {{Citation|platonique}} très intime avec son mannequin<ref name=PM109 />.
En 1954, Dior créé les premiers [[Soutien-gorge#Mod.C3.A8les|balconnets]] et la ligne « H » {{incise|appelée ''{{Lang|en|Busty Look}}'' par la presse anglo-saxonne}} sur Victoire<ref name=L186 />{{,}}<ref>{{img}} [http://www.elle.fr/Mode/Dossiers-mode/ELLE-aime-Christian-Dior/N-455-du-30-aout-1954 Victoire] en couverture du ''Elle'' d'août 1954, sur le site elle.fr</ref>. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente<ref name="lexpr2011" />. {{Citation|Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné}}, dira Dior<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dior|titre=Christian Dior et moi |numéro d'édition=|éditeur=Bibliothèque Amiot - Dumont |année première édition =1956|réimpression=La Librairie Vuibert, octobre 2011 |pages totales=260|passage=163|isbn=978-2311004410|présentation en ligne =http://www.actualitte.com/actualite/monde-edition/librairies/christian-dior-et-moi-une-reedition-de-l-autobiographie-du-grand-couturier-28960.htm }}</ref>. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un [[Défilé de mode|défilé]], l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses<ref name=L186 />. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection<ref name=L186 />.


En 1954, Dior crée les premiers [[Soutien-gorge#Mod.C3.A8les|balconnets]] et la ligne « H » {{incise|appelée ''{{Lang|en|Busty Look}}'' par la presse anglo-saxonne}} sur Victoire<ref name=L186 />{{,}}<ref>{{img}} [http://www.elle.fr/Mode/Dossiers-mode/ELLE-aime-Christian-Dior/N-455-du-30-aout-1954 Victoire] en couverture du ''Elle'' d'août 1954, sur le site elle.fr</ref>. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressée aux ventes des robes qu'elle présente<ref name="lexpr2011" />. {{Citation|Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné}}, dira Dior<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dior|titre=Christian Dior et moi|lieu=Paris|éditeur=Bibliothèque Amiot - Dumont|année=|année première édition=1956|réimpression=La Librairie Vuibert, octobre 2011|pages totales=260|passage=163|isbn=978-2-311-00441-0|présentation en ligne=http://www.actualitte.com/actualite/monde-edition/librairies/christian-dior-et-moi-une-reedition-de-l-autobiographie-du-grand-couturier-28960.htm}}</ref>. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un [[Défilé de mode|défilé]], l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses<ref name=L186 />. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection<ref name=L186 />.
Alors que jusque là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés<ref group=n>On peut citer par exemple [[Lisa Fonssagrives-Penn]], ou quelques années après [[Dovima]], [[Bettina Graziani|Bettina]], [[Fiona Campbell-Walter]] ou [[Ivy Nicholson]] comme mannequins reflétant cette période à la recherche de sophistication.</ref>, Victoire impose son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente<ref name=L187>{{harvsp|Liaut|1994|p=187|id=JNL1994}}</ref>. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de ''[[Vogue France|Vogue]]'', ''[[Harper's Bazaar]]'' ou ''[[Elle (magazine)|Elle]]'' sous l'objectif de [[William Klein]], d'[[Henry Clarke]] ou d'[[Hiro (photographe)|Hiro]]<ref name=L187 />, puis [[Irving Penn]] plus tard<ref name=L188 />. Elle est de tous les voyages, tous les [[Christian Dior (bals)|bals]] pour accompagner le couturier<ref name=L187 />. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à [[École polytechnique (France)|Polytechnique]]<ref name=L187 />.

Alors que jusque-là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés<ref group=n>Il est possible de citer par exemple [[Lisa Fonssagrives-Penn]], ou quelques années après [[Dovima]], [[Bettina Graziani|Bettina]], [[Fiona Campbell-Walter]] ou [[Ivy Nicholson]] comme mannequins reflétant cette période à la recherche de sophistication.</ref>, Victoire revendique son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente<ref name=L187>{{harvsp|Liaut|1994|p=187|id=JNL1994}}</ref>. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de ''[[Vogue France|Vogue]]'', ''[[Harper's Bazaar]]'' ou ''[[Elle (magazine)|Elle]]'' sous l'objectif de [[William Klein]], d'[[Henry Clarke]], ou d'[[Hiro (photographe)|Hiro]]<ref name=L187 />, puis [[Irving Penn]] plus tard<ref name=L188 />. Elle est de tous les voyages, tous les [[Christian Dior (bals)|bals]] pour accompagner le couturier<ref name=L187 />. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à [[École polytechnique (France)|Polytechnique]]<ref name=L187 />.


=== Saint Laurent ===
=== Saint Laurent ===
À la mort de Christian Dior, [[Yves Saint Laurent (Dior)|Yves Saint Laurent]], arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la [[haute couture]] de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le 15 janvier 1958 et fait la couverture du numéro de ''[[Paris Match]]'' du mois de mars avec Victoire en [[robe de mariée]], photographiés par [[Willy Rizzo]]<ref name=L188>{{harvsp|Liaut|1994|p=188|id=JNL1994}}</ref>. Un mois plus tard, c'est pour son mariage avec [[Roger Thérond]]<ref group=n>[[Gaston Bonheur]] et Yves Saint Laurent sont les témoins de mariage.</ref> qu'elle porte une robe de mariée de la même collection<ref name=L188 />.
À la mort de Christian Dior, [[Yves Saint Laurent (Dior)|Yves Saint Laurent]], arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la [[haute couture]] de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le {{date-|15 janvier 1958}} et fait la couverture du numéro de ''[[Paris Match]]'' du mois de mars avec Victoire en [[robe de mariée]], photographiés par [[Willy Rizzo]]<ref name=L188>{{harvsp|Liaut|1994|p=188|id=JNL1994}}</ref>. Plus tard, c'est pour son mariage avec [[Roger Thérond]]<ref group=n>[[Gaston Bonheur]] et Yves Saint Laurent sont les témoins de mariage.</ref> qu'elle porte une robe de mariée de la même collection<ref name=L188 />.


Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Alors qu'elle apparait de nouveau dans ''Paris Match''<ref name="point2002">{{Lien web |auteur=Anne-Cécile Sanchez |url=http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2002-01-11/et-saint-laurent-aima-la-femme/920/0/120671 |titre= Et Saint Laurent aima la femme|jour=25 |mois=7 |année=2008 |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]] |citation= En août 1961, sous le titre « Deux Parisiennes semblent porter du Yves Saint Laurent », Paris Match, photos de Zizi Jeanmaire et du mannequin Victoire à l’appui, braque ses projecteurs sur le couturier - qui a bien dessiné les vêtements de ses deux égéries.|en ligne le=11 janvier 2002 |consulté le=14 janvier 2013}} Note : Roger Thérond, mari de Victoire, est alors rédacteur en chef du magazine.</ref>{{,}}<ref name=L189 />, Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle devient alors « directrice des salons »<ref name="lexpr2011" /> et responsable du recrutement des mannequins<ref name=L189 /> : {{Citation|Il dessine sa première collection qu'il présentera dans trois mois. Il est secondé par Victoire, son mannequin-vedette qui jouera un rôle important dans la direction de la maison}} écrit encore ''Paris Match''<ref>''Paris Match'' cité ''in'' : {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=Sandro Cassatti |titre=Yves Saint Laurent |sous-titre=l'enfant terrible |éditeur=City Éditions |collection=City Biographie |année=2014 |mois=5 |pages totales=233 |passage=57 |isbn=978-2-8246-0436-7 |id=Cassatti2014 }}</ref>. Elle l'accompagne pour quelques années après la création de [[Yves Saint Laurent (entreprise)|sa maison]] en 1962<ref name=L189>{{harvsp|Liaut|1994|p=189|id=JNL1994}}</ref>. Le trio complice formé par [[Pierre Bergé|Bergé]], Saint Laurent et Victoire se termine au moment de la collection printemps-été 1963 ; le couturier n'aura plus de muse fidèle et inspirante durant plusieurs années, jusqu'à l'arrivée de [[Danielle Luquet de Saint Germain]]<ref>{{harvsp|Cassati - ''op. cit.'' |2014|p=66 et sv.|id=Cassatti2014}}</ref>.
Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle participe à la création de la nouvelle maison du couturier<ref name=PM107 />. Alors qu'elle apparait de nouveau dans ''Paris Match''<ref name="point2002">{{Lien web |auteur=Anne-Cécile Sanchez |url=http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2002-01-11/et-saint-laurent-aima-la-femme/920/0/120671 |titre= Et Saint Laurent aima la femme|jour=25 |mois=7 |année=2008 |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]] |citation= En août 1961, sous le titre « Deux Parisiennes semblent porter du Yves Saint Laurent », Paris Match, photos de Zizi Jeanmaire et du mannequin Victoire à l’appui, braque ses projecteurs sur le couturier - qui a bien dessiné les vêtements de ses deux égéries.|en ligne le=11 janvier 2002 |consulté le=14 janvier 2013}}</ref>{{,}}<ref name=L189 />{{,}}{{Note|Roger Thérond, mari de Victoire, est alors [[rédacteur en chef]] du magazine. {{Citation|J'ai demandé à Roger de publier quatre pages dans Match sur la création de la maison Saint Laurent…<ref name=PM109 />}}.|group=n}}, elle devient quelque temps après « directrice des salons »<ref name="lexpr2011" /> et responsable du recrutement des mannequins<ref name=L189 /> : {{Citation|Il dessine sa première collection qu'il présentera dans trois mois. Il est secondé par Victoire, son mannequin-vedette qui jouera un rôle important dans la direction de la maison}} écrit encore ''Paris Match''<ref>''Paris Match'' cité ''in'' : {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Sandro Cassatti |titre=Yves Saint Laurent |sous-titre=l'enfant terrible |lieu=Saint-Victor-l'Epine |éditeur=City Éditions |collection=City Biographie |année=2014 |mois=5 |pages totales=233 |passage=57 |isbn=978-2-8246-0436-7 |id=Cassatti2014}}</ref>. Elle l'accompagne pour quelques années après la création de [[Yves Saint Laurent (entreprise)|sa maison]] en [[Années 1960 en mode|1962]]<ref name=L189>{{harvsp|Liaut|1994|p=189|id=JNL1994}}</ref>. Le trio complice formé par [[Pierre Bergé|Bergé]], avec qui elle a une relation qu'elle qualifie de {{Citation|très sexuelle}} durant trois ans<ref name=PM109>{{harvsp|Schwaab - Paris Match|2014|p=109|id=PM2014}}</ref>, Saint Laurent et Victoire se termine au moment de la collection printemps-été 1963<ref group=n>Collection présentée plusieurs mois avant le printemps 1963.</ref> {{Citation|pour une obscure histoire de photo}} dit-elle<ref name=PM109 /> ; le couturier n'aura plus de muse fidèle et inspirante durant plusieurs années, jusqu'à l'arrivée de [[Danielle Luquet de Saint Germain]]<ref>{{harvsp|Cassati - ''op. cit.'' |2014|p=66 et sv.|id=Cassatti2014}}</ref> et restera sans contact avec Victoire durant douze ans<ref name=PM109 />.


Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de [[prêt-à-porter]]<ref name=L190>{{harvsp|Liaut|1994|p=190|id=JNL1994}}</ref> pour enfants, alors conseillée par Karl Lagerfeld et aidée par [[Évelyne Prouvost]]<ref name=L190 />. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 suite à son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau<!-- divorce en 1970 et mariage en 1971 d'après Liaut page 190, mais à confirmer-->, avec qui elle aura deux enfants<ref name="LOffici" />.
Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de [[prêt-à-porter]]<ref name=L190>{{harvsp|Liaut|1994|p=190|id=JNL1994}}</ref> pour enfants, alors conseillée par [[Karl Lagerfeld]] et aidée par [[Évelyne Prouvost]]<ref name=L190 />. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 à la suite de son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau<!-- divorce en 1970 et mariage en 1971 d'après Liaut page 190, mais à confirmer-->, avec qui elle aura deux enfants<ref name="LOffici" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
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=== Références ===
=== Références ===
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Victoire Doutreleau |titre=Et Dior créa Victoire |éditeur=[[Robert Laffont]] |lieu=Paris |année=1997 |mois=2|pages totales=332|isbn=2-221-08514-0 |passage=|numéro chapitre= |id= }} {{Commentaire biblio|Livre de mémoires, pour la période de 1953 à 1957, réédité en 1999 par [[Le Livre de poche]].}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Victoire Doutreleau |titre=Et Dior créa Victoire |lieu=Paris |éditeur=[[Robert Laffont]] |année=1997 |mois=2 |pages totales=332 |isbn=2-221-08514-0 |id=VD1997}} {{Commentaire biblio|Livre de mémoires, pour la période de 1953 à 1957, réédité en 1999 par [[Le Livre de poche]].}} <!-- {{harvsp|Doutreleau|1997|p=|id=VD1997}} -->
* {{ouvrage |langue= fr|prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut|lien auteur=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins|sous-titre=1945 - 1965 |éditeur=Filipacchi |lien éditeur=Daniel Filipacchi |lieu=Paris|mois=2 |année=1994 |pages totales=220|passage=185 à 190|titre chapitre=Victoire|isbn= 9782850183416|bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html|id=JNL1994 }} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut |lien auteur1=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins |sous-titre=1945 - 1965 |lieu=Paris |éditeur=[[Daniel Filipacchi|Filipacchi]] |année=1994 |mois=2 |pages totales=220 |passage=185 à 190 |isbn=978-2-85018-341-6 |bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html |titre chapitre=Victoire |id=JNL1994}} {{plume}}
==== Presse ====

* Article et interview ''in'' : {{Article |langue=fr |auteur1=Catherine Schwaab |titre=Victoire : de Dior à Saint Laurent |périodique= Paris Match|éditeur=[[Hachette Filipacchi Médias|HFM]] |numéro=3418 |jour=20 |mois=11 |année=2014 |pages=104 à 109 |issn=0397-1635|consulté le=12 décembre 2014 |id=PM2014 }} {{plume}}
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Loulou de la Falaise]]
* [[Loulou de la Falaise]]
* [[Betty Catroux]]
* [[Betty Catroux]]
=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
{{liens}}
* {{img}} [http://www.elle.fr/People/Style/Trajectoire-mode/Yves-Saint-Laurent-le-parcours-d-un-genie-de-la-mode/1962 Premier essayage avec son mannequin fétiche, Victoire Doutreleau.]
* {{img}} [http://www.elle.fr/People/Style/Trajectoire-mode/Yves-Saint-Laurent-le-parcours-d-un-genie-de-la-mode/1962 Premier essayage avec son mannequin fétiche, Victoire Doutreleau.]


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{{DEFAULTSORT:Doutreleau, Victoire}}

[[Catégorie:Christian Dior (entreprise)]]
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[[Catégorie:Personnalité liée à Yves Saint Laurent]]
[[Catégorie:Yves Saint Laurent]]
[[Catégorie:Naissance en 1934]]

Dernière version du 27 octobre 2023 à 10:03

Victoire
Naissance (89-90 ans)
Nationalité Drapeau de la France Française
Physique
Cheveux bruns
Yeux noirs[1]
Taille 1,65 m[2]
Mensurations 85 - 48 - 86
Carrière
Période active années 1950 - années 1960

Victoire Doutreleau, également appelée seulement Victoire, née Jeanne Devis, est un mannequin français, née en 1934, muse du couturier Christian Dior au milieu des années 1950 puis d'Yves Saint Laurent.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née Jeanne Devis, elle ne connaît pas son père[1]. À l'âge de seize ans, elle prend des cours de dessin, souhaitant entrer aux Arts-Déco ; à la même époque, elle pose pour Louis Touchagues[3],[4]. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent Michel de Brunhoff pour obtenir une lettre de recommandation[3].

Dior[modifier | modifier le code]

Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, Christian Dior engage Jeanne immédiatement[5] : elle commence sa carrière vers l'âge de dix-huit ans dans la cabine du couturier[6]. Celui-ci la rebaptise « Victoire »[6]. Elle est petite — pour un mannequin —, a une taille de guêpe[2] et de la poitrine[1], mais élégante et sensuelle, « mélange d'insolence et de classicisme[7] », elle bouleverse les codes habituels de la haute couture[5]. Loin des standards de l'époque en matière de mannequinat, nettement plus jeune que ses collègues, son arrivée dans la maison est pourtant peu appréciée : « Je n'avais pas « le bon ton » dira-t-elle[1].

Durant ces années, elle sort assidument le soir, notamment au Bœuf sur le toit ainsi que d'autres lieux de la nuit parisienne, accompagnée d'Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld[6],[7], avec qui elle part en vacances également[8]. « Si je m'étais marié, c'est Victoire que j'aurais épousée » dit Saint Laurent[7] qui entretient une relation « platonique » très intime avec son mannequin[8].

En 1954, Dior crée les premiers balconnets et la ligne « H » — appelée Busty Look par la presse anglo-saxonne — sur Victoire[5],[9]. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressée aux ventes des robes qu'elle présente[6]. « Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné », dira Dior[10]. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un défilé, l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses[5]. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection[5].

Alors que jusque-là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés[n 1], Victoire revendique son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente[11]. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de Vogue, Harper's Bazaar ou Elle sous l'objectif de William Klein, d'Henry Clarke, ou d'Hiro[11], puis Irving Penn plus tard[12]. Elle est de tous les voyages, tous les bals pour accompagner le couturier[11]. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à Polytechnique[11].

Saint Laurent[modifier | modifier le code]

À la mort de Christian Dior, Yves Saint Laurent, arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la haute couture de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le et fait la couverture du numéro de Paris Match du mois de mars avec Victoire en robe de mariée, photographiés par Willy Rizzo[12]. Plus tard, c'est pour son mariage avec Roger Thérond[n 2] qu'elle porte une robe de mariée de la même collection[12].

Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle participe à la création de la nouvelle maison du couturier[7]. Alors qu'elle apparait de nouveau dans Paris Match[13],[14],[n 3], elle devient quelque temps après « directrice des salons »[6] et responsable du recrutement des mannequins[14] : « Il dessine sa première collection qu'il présentera dans trois mois. Il est secondé par Victoire, son mannequin-vedette qui jouera un rôle important dans la direction de la maison » écrit encore Paris Match[15]. Elle l'accompagne pour quelques années après la création de sa maison en 1962[14]. Le trio complice formé par Bergé, avec qui elle a une relation qu'elle qualifie de « très sexuelle » durant trois ans[8], Saint Laurent et Victoire se termine au moment de la collection printemps-été 1963[n 4] « pour une obscure histoire de photo » dit-elle[8] ; le couturier n'aura plus de muse fidèle et inspirante durant plusieurs années, jusqu'à l'arrivée de Danielle Luquet de Saint Germain[16] et restera sans contact avec Victoire durant douze ans[8].

Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de prêt-à-porter[17] pour enfants, alors conseillée par Karl Lagerfeld et aidée par Évelyne Prouvost[17]. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 à la suite de son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau, avec qui elle aura deux enfants[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est possible de citer par exemple Lisa Fonssagrives-Penn, ou quelques années après Dovima, Bettina, Fiona Campbell-Walter ou Ivy Nicholson comme mannequins reflétant cette période à la recherche de sophistication.
  2. Gaston Bonheur et Yves Saint Laurent sont les témoins de mariage.
  3. Roger Thérond, mari de Victoire, est alors rédacteur en chef du magazine. « J'ai demandé à Roger de publier quatre pages dans Match sur la création de la maison Saint Laurent…[8] ».
  4. Collection présentée plusieurs mois avant le printemps 1963.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Schwaab - Paris Match 2014, p. 108
  2. a b et c Guy Monréal, « Et Dior créa une sublime Victoire », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 816,‎ , p. 96 à 97 (ISSN 0030-0403, lire en ligne)
  3. a et b Liaut 1994, p. 185
  4. [image] Victoire de profil par Touchagues
  5. a b c d et e Liaut 1994, p. 186
  6. a b c d et e Katell Pouliquen, « Christian Dior et Victoire - Souvenirs couture », L'Express Styles, no 3152,‎ , p. 10 à 13 (ISSN 0014-5270, lire en ligne)
  7. a b c et d Schwaab - Paris Match 2014, p. 107
  8. a b c d e et f Schwaab - Paris Match 2014, p. 109
  9. [image] Victoire en couverture du Elle d'août 1954, sur le site elle.fr
  10. Christian Dior, Christian Dior et moi, Paris, Bibliothèque Amiot - Dumont (réimpr. La Librairie Vuibert, octobre 2011) (1re éd. 1956), 260 p. (ISBN 978-2-311-00441-0, présentation en ligne), p. 163
  11. a b c et d Liaut 1994, p. 187
  12. a b et c Liaut 1994, p. 188
  13. Anne-Cécile Sanchez, « Et Saint Laurent aima la femme », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « En août 1961, sous le titre « Deux Parisiennes semblent porter du Yves Saint Laurent », Paris Match, photos de Zizi Jeanmaire et du mannequin Victoire à l’appui, braque ses projecteurs sur le couturier - qui a bien dessiné les vêtements de ses deux égéries. »
  14. a b et c Liaut 1994, p. 189
  15. Paris Match cité in : Sandro Cassatti, Yves Saint Laurent : l'enfant terrible, Saint-Victor-l'Epine, City Éditions, coll. « City Biographie », , 233 p. (ISBN 978-2-8246-0436-7), p. 57
  16. Cassati - op. cit. 2014, p. 66 et sv.
  17. a et b Liaut 1994, p. 190

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Presse[modifier | modifier le code]

  • Article et interview in : Catherine Schwaab, « Victoire : de Dior à Saint Laurent », Paris Match, HFM, no 3418,‎ , p. 104 à 109 (ISSN 0397-1635) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]