« André Courrèges » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Courrèges}}
{{Voir homonymes|Courrèges}}
{{Infobox Biographie2}}
{{Infobox Biographie2
| lieu de naissance = [[Pau]] ({{France (1870-1940)}})
| lieu de décès = [[Neuilly-sur-Seine]] ({{France}})
}}


=== {{terme défini|André Courrèges}}, né le {{date de naissance|9|mars|1923}} à [[Pau]] ([[Pyrénées-Atlantiques|Basses-Pyrénées]]), et mort le {{date de décès|7|janvier|2016}} à [[Neuilly-sur-Seine]], est un [[Grand couturier|couturier]] [[France|français]], fondateur de la maison [[Courrèges (entreprise)|Courrèges]]. Promoteur de la [[minijupe]] et du pantalon pour les femmes, dès le début des [[Années 1960 en mode|années 1960]] il crée une mode fonctionnelle, architecturée, symbole de son époque, et qui inspirera à la suite de nombreux stylistes par ses formes géométriques et l'omniprésence du blanc. Après avoir exercé chez Balenciaga dans les [[Années 1950 en mode|années 1950]], il fonde sa maison en 1961. S'il rencontre le succès rapidement, ce n'est que réellement à l'automne 1964 qu'il connait un retentissement mondial avec sa mode futuriste inspirée de la [[conquête spatiale]]. Trop copié, il marque alors une pause dans son activité puis reprend par la suite pour finalement créer plusieurs lignes de produits. Il est surnommé {{Citation|Le Corbusier}} de la mode. ===
{{terme défini|André Courrèges}}, né le {{date de naissance|9|mars|1923}} à [[Pau]] et mort le {{date de décès|7|janvier|2016}} à [[Neuilly-sur-Seine]], est un [[Grand couturier|couturier]] [[France|français]], fondateur de la maison [[Courrèges (entreprise)|Courrèges]]. Promoteur de la [[minijupe]] et du pantalon pour les femmes, dès le début des [[Années 1960 en mode|années 1960]] il crée une mode fonctionnelle, architecturée, symbole de son époque, et qui inspirera à la suite de nombreux stylistes par ses formes géométriques et l'omniprésence du blanc. Après avoir exercé chez Balenciaga dans les [[Années 1950 en mode|années 1950]], il fonde sa maison en 1961. S'il rencontre le succès rapidement, ce n'est que réellement à l'automne 1964 qu'il connaît un retentissement mondial avec sa [[mode futuriste]]. Trop copié, il marque alors une pause dans son activité puis reprend par la suite pour finalement créer plusieurs lignes de produits. Il est surnommé {{Citation|Le Corbusier}} de la mode.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Ensemble15, André Courrèges, 1965.jpg|alt=Ensemble 15, André Courrèges, 1965|vignette|Ensemble 15, André Courrèges, 1965]]
[[Fichier:Ensemble15, André Courrèges, 1965.jpg|alt=Ensemble 15, André Courrèges, 1965|vignette|Ensemble 15, André Courrèges, 1965]]
[[Fichier:Go-go boots by Andre Courreges, 1965.jpg|vignette|''Go-go boots'' d'André Courrèges (1965).|alt=Go-go boots à la manière d'André Courrèges (l'original n'avait pas de talons)]]
[[Fichier:Bagheera int.jpg|vignette|Habitacle de la « version Courrèges » de la [[Matra-Simca Bagheera|Bagheera]].]]
[[Fichier:HONDA_TACT_1983.jpg|vignette|Scooter Honda Tact dessiné par Courrèges (1983).]]
À quinze ans, André Courrèges veut faire une école d'art. {{Citation|Tu seras ingénieur<ref name="Life-1965">{{article|langue=en |prénom1=Nadine |nom1=Liber |titre=The Lord of the Space Ladies|périodique=Life|lien périodique=Life|volume=58 |numéro=20 |jour=21 |mois=5 |année=1965|pages=47 à 57 |issn= |consulté le=12 février 2013 }}</ref>}} lui dit son père, [[wiktionary:majordome|majordome]], qui l’envoie effectuer des études de [[génie civil]]. André Courrèges effectue ses études à [[Pau]] et découvre dessin et architecture. Il s'installe à [[Capitale de la mode|Paris]] juste après la [[Mode sous l'Occupation|Seconde Guerre mondiale]]<ref name="palomo2011">{{ouvrage|prénom1=Noël |nom1=Palomo-Lovinski| traducteur=Lise-Éliane Pomier|titre= Les plus grands créateurs de mode|sous-titre= de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier |éditeur=Eyrolles |lien éditeur=Eyrolles |lieu=Paris |année=2011 |pages totales=192|titre chapitre=André Courrèges |passage=128 à 129 |isbn=978-2-212-55178-5|consulté le=4 février 2013 }} {{Commentaire biblio|{{Citation|André Courrèges a conduit la haute couture vers l'âge de l'espace […] Alternativement admiré ou controversé dans les années 1960, Courrèges continue d'inspirer de nombreux stylistes contemporains.}}}}</ref> et suit des cours à l'''[[École de la chambre syndicale de la couture parisienne]]''.


=== Enfance, pilote de chasse, formation (1923 - 1945) ===
À partir des [[Années 1950 en mode|années 1950]], il se forme à la couture : il travaille brièvement chez [[Jeanne Lafaurie]] comme dessinateur{{sfn|Örmen|2012|p=74|id=CO12}}, puis pendant dix ans chez [[Cristobal Balenciaga|Balenciaga]], y apprenant le métier et ses techniques<ref name="palomo2011" />. Il y travaille avec sa future femme, de douze ans sa cadette, Coqueline Barrière, qu'il surnomme sa {{Citation|créativité complémentaire}}{{sfn|Örmen|2012|p=74|id=CO12}}. Les cinq premières années, André Courrèges apprend une chose nouvelle chaque jour dit-il, les cinq années suivantes, il s'ennuie<ref name="Life-1965" />. {{Citation|Je suis à l’abri sous un grand chêne, mais le soleil ne passe pas. J’ai l’impression d’être comme un gland tombé au pied du tronc. Vous devez accepter mon départ}}<ref name=LeMonde2016 />. Ils quittent tous deux la maison du couturier espagnol. André Courrèges est remplacé chez Balenciaga par [[Emmanuel Ungaro]]<ref name="palomo2011" />. Coqueline Courrèges précisera plus tard : {{Citation|André et moi avions besoin de nous éloigner de l'influence de notre [[Mentorat|mentor]], Balenciaga. L'objectif était de garder sa philosophie et son raisonnement mais de l'adapter dans quelque chose qui pouvait être accessible à la nouvelle et jeune génération<ref name="NewYorkTimes2001">{{Lien web |langue=en |auteur=Lisa Eisner|coauteurs=Roman Alonso |url=https://www.nytimes.com/2001/08/19/magazine/19STYLE.html |titre=The White House |série=Magazine |jour=19 |mois=8 |année=2001 |site=nytimes.com |éditeur=[[The New York Times Magazine]] |consulté le=10 février 2013}}</ref>.}} À son départ de Balenciaga, il se donne cinq ans pour réussir, il y arrivera en deux<ref name="Life-1965" />.
À quinze ans, André Courrèges veut faire une école d'art. {{Citation|Tu seras ingénieur<ref name="Life-1965">{{article|langue=en |prénom1=Nadine |nom1=Liber |titre=The Lord of the Space Ladies|périodique=Life|lien périodique=Life|volume=58 |numéro=20 |jour=21 |mois=5 |année=1965|pages=47 à 57 |consulté le=12 février 2013 }}</ref>}} lui dit son père, [[wiktionary:majordome|majordome]], qui l’envoie effectuer des études de [[génie civil]]. André Courrèges effectue ses études à [[Pau]] et découvre dessin et architecture. Il est [[pilote de chasse]] dans les [[Forces aériennes françaises libres]] (FAFL) pendant la [[Mode sous l'Occupation|Seconde Guerre mondiale]], à partir de 1941<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Vanessa|nom1=Friedman|titre=André Courrèges, Fashion Designer Who Redefined Couture, Dies at 92|périodique=The New York Times|date=2016-01-09|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2016/01/09/business/andre-courreges-fashion-designer-who-redefined-couture-dies-at-92.html|consulté le=2023-01-01}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=André Courrèges était un visionnaire|périodique=Le Monde.fr|date=2016-01-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-mode/article/2016/01/09/andre-courreges-ou-la-jeunesse-eternelle_4844288_4497335.html|consulté le=2023-01-01}}</ref>. À la [[Libération de la France|Libération]], il monte à Paris. En parallèle, il suit des cours à l'[[École de la chambre syndicale de la couture parisienne]]. Alors qu'il travaille à l'usine Blin de [[Elbeuf]] (Seine-Maritime), il intègre l'équipe locale de rugby de [[Championnat de France de rugby à XV de 2e division|deuxième division]] des Touristes elbeuviens lors de la saison 1946-1947<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le rugby elbeuvien perd son joueur le plus célèbre |url=https://actu.fr/normandie/elbeuf_76231/le-rugby-elbeuvien-perd-son-joueur-le-plus-celebre_10568050.html |site=actu.fr |consulté le=2022-07-26}}</ref>.


=== Débuts dans la mode (1950 - 1961) ===
À partir des [[Années 1950 en mode|années 1950]], il se forme à la couture : il travaille brièvement chez [[Jeanne Lafaurie]] comme dessinateur{{sfn|Örmen|2012|p=74|id=CO12}}, puis, la même année<ref name=":0" />, pendant dix ans chez [[Cristobal Balenciaga|Balenciaga]], commençant comme coupeur<ref name=":0" />, y apprenant le métier et ses techniques<ref name="palomo2011">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Noël|nom1=Palomo-Lovinski|traducteur=Lise-Éliane Pomier|langue originale=en|titre=Les plus grands créateurs de mode|sous-titre=de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier|passage=128 à 129|lieu=Paris|éditeur=[[Eyrolles]]|année=2011|pages totales=192|isbn=978-2-212-55178-5|consulté le=4 février 2013|titre chapitre=André Courrèges}} {{Commentaire biblio|{{Citation|André Courrèges a conduit la haute couture vers l'âge de l'espace […] Alternativement admiré ou controversé dans les années 1960, Courrèges continue d'inspirer de nombreux stylistes contemporains.}}}}</ref>. Il y travaille avec sa future femme, de douze ans sa cadette, [[Coqueline Courrèges|Coqueline Barrière]], qu'il surnomme sa {{Citation|créativité complémentaire}}{{sfn|Örmen|2012|p=74|id=CO12}}. Les cinq premières années, André Courrèges apprend une chose nouvelle chaque jour dit-il, les cinq années suivantes, il s'ennuie<ref name="Life-1965" />. {{Citation|Je suis à l’abri sous un grand chêne, mais le soleil ne passe pas. J’ai l’impression d’être comme un gland tombé au pied du tronc. Vous devez accepter mon départ}}<ref name=LeMonde2016 />. Ils quittent tous deux la maison du couturier espagnol. André Courrèges est remplacé chez Balenciaga par [[Emmanuel Ungaro]]<ref name="palomo2011" />. Coqueline Courrèges précisera plus tard : {{Citation|André et moi avions besoin de nous éloigner de l'influence de notre [[Mentorat|mentor]], Balenciaga. L'objectif était de garder sa philosophie et son raisonnement mais de l'adapter dans quelque chose qui pouvait être accessible à la nouvelle et jeune génération<ref name="NewYorkTimes2001">{{Lien web |langue=en |auteur=Lisa Eisner|coauteurs=Roman Alonso |url=https://www.nytimes.com/2001/08/19/magazine/19STYLE.html |titre=The White House |série=Magazine |jour=19 |mois=8 |année=2001 |site=nytimes.com |éditeur=[[The New York Times Magazine]] |consulté le=10 février 2013}}</ref>.}} À son départ de Balenciaga, il se donne cinq ans pour réussir, il y arrivera en deux<ref name="Life-1965" />.

=== Création de la maison Courrèges (1961) ===
{{Article détaillé|Courrèges (entreprise)}}
{{Article détaillé|Courrèges (entreprise)}}


Il fonde son entreprise en 1961, [[avenue Kléber]], et rencontre très rapidement le succès.
Il fonde son entreprise en 1961, [[avenue Kléber]], et rencontre très rapidement le succès.
les vêtements sont ''construits'', ''bâtis'' et témoignent de sa passion pour l'architecture. Il veut habiller la jeunesse et libérer la femme : pour cela, il supprime toutes les ''entraves'' qui composaient précédemment les toilettes féminines, [[guêpière]], [[soutien-gorge]]{{#tag:ref|''La Gazette de Lausanne'' soulignera en 1967 : {{Commentaire biblio|{{Citation|Les mannequins sont de belles filles bien plantées. Elles ont cependant le signe particulier du dogme Courrèges. Pas de poitrine, le couturier condamnant le soutien-gorge<ref name="gazette-suisse1967">{{article|nom1=C.S. |titre=Des nouveautés dont on parle|périodique=La Gazette de Lausanne|lien périodique=Journal de Genève |jour=25 |mois=2 |année=1967|pages=13<!--|consulté le=11 février 2013--> }}</ref>. }}}} |group=N}}, [[Talon haut|talons hauts]]… à la place il crée des ''combi-shorts'', de courts manteaux, des [[Tailleur (vêtement)|tailleur]]s à larges poches, des pantalons et des ''pantacourts'', des bottes plates{{Note|Au détriment des talons aiguille, les bottes plates deviennent un accessoire présent dans toute garde-robe. Celles-ci changent fondamentalement la silhouette et la démarche féminine{{sfn|Örmen|2000|p=413|id=co00}}.|group=N}} et promeut la [[mini-jupe]] et la fait entrer en haute couture{{sfn|Örmen|2012|p=74 à 75|id=CO12}}. En quelques années, il s'oriente vers une [[mode futuriste]] rejoignant la tendance de l'époque{{sfn|Örmen|2012|p=75|id=CO12}}{{,}}<ref name=LeMonde2016 />. Alors que la transition entre les années 1950 et 60 voit une mode quotidienne assez classique<ref group=N>Balenciaga créé la robe « sac » en 1957 ; confortable, en trapèze, cachant les hanches et dissimulant la taille, cette forme, source d'inspiration déclinée dans de nombreuses créations, marque l'époque pendant plusieurs années.</ref>, la {{Citation|bombe Courrèges}}{{Note|« Bombe Courrèges » fait référence à la phrase d'[[Yves Saint Laurent]] en 1965 : {{Citation|Je m’enlisais dans l’élégance traditionnelle, Courrèges m’en a sorti. Sa collection est apparue comme une bombe ; après, plus rien n’était comme avant<ref name=LeMonde2016 />.}}|group=N}}, qui s'inspire et s'adresse à la jeunesse, se met en marche{{sfn|Örmen|2000|p=410 à 412|id=co00}}{{,}}<ref group=N>Françoise Hardy devient l'incarnation de cette mode plus jeune.</ref>.
Les vêtements sont ''construits'', ''bâtis'' et témoignent de sa passion pour l'architecture. Il veut habiller la jeunesse et libérer la femme : pour cela, il supprime toutes les ''entraves'' qui composaient précédemment les toilettes féminines, [[guêpière]], [[soutien-gorge]]{{#tag:ref|''La Gazette de Lausanne'' soulignera en 1967 : {{Commentaire biblio|{{Citation|Les mannequins sont de belles filles bien plantées. Elles ont cependant le signe particulier du dogme Courrèges. Pas de poitrine, le couturier condamnant le soutien-gorge<ref name="gazette-suisse1967">{{article|nom1=C.S. |titre=Des nouveautés dont on parle|périodique=La Gazette de Lausanne|lien périodique=Journal de Genève |jour=25 |mois=2 |année=1967|pages=13<!--|consulté le=11 février 2013--> }}</ref>. }}}} |group=N}}, [[Talon haut|talons hauts]]… à la place il crée des ''combi-shorts'', de courts manteaux, des [[Tailleur (vêtement)|tailleur]]s à larges poches, des pantalons et des ''pantacourts'', des bottes plates{{Note|Au détriment des talons aiguille, les bottes plates deviennent un accessoire présent dans toute garde-robe. Celles-ci changent fondamentalement la silhouette et la démarche féminine{{sfn|Örmen|2000|p=413|id=co00}}.|group=N}} et promeut la [[minijupe]] et la fait entrer en haute couture{{sfn|Örmen|2012|p=74 à 75|id=CO12}}. En quelques années, il s'oriente vers une [[mode futuriste]] rejoignant la tendance de l'époque{{sfn|Örmen|2012|p=75|id=CO12}}{{,}}<ref name=LeMonde2016 />. Alors que la transition entre les années 1950 et 60 voit une mode quotidienne assez classique<ref group=N>Balenciaga créé la robe « sac » en 1957 ; confortable, en trapèze, cachant les hanches et dissimulant la taille, cette forme, source d'inspiration déclinée dans de nombreuses créations, marque l'époque pendant plusieurs années.</ref>, la {{Citation|bombe Courrèges}}{{Note|« Bombe Courrèges » fait référence à la phrase d'[[Yves Saint Laurent]] en 1965 : {{Citation|Je m’enlisais dans l’élégance traditionnelle, Courrèges m’en a sorti. Sa collection est apparue comme une bombe ; après, plus rien n’était comme avant<ref name=LeMonde2016 />.}}|group=N}}, qui s'inspire et s'adresse à la jeunesse, se met en marche{{sfn|Örmen|2000|p=410 à 412|id=co00}}{{,}}<ref group=N>Françoise Hardy devient l'incarnation de cette mode plus jeune.</ref>.


=== Développement artistique et fin de carrière (1961 - 2002) ===
André Courrèges et son ancienne assistante [[Coqueline Courrèges|Coqueline]] se marient en 1966, il auront une fille en 1970. Ils s'installent [[Rue François-Ier|rue François {{Ier}}]]<ref name="point2011" /> en mars 1967 ; il crée la même année son département de prêt-à-porter sous le nom de « Couture Future »<ref>{{Lien web|url=http://next.liberation.fr/culture-next/2016/01/10/andre-courreges-eloge-d-une-mode-moderne_1425407|titre=André Courrèges, éloge d'une mode moderne|site=Libération|année=2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/lifestyle/2016/01/08/30001-20160108ARTFIG00266-andre-courreges-couturier-de-l-ere-moderne-est-mort.php|titre=André Courrèges, couturier de l'ère moderne est mort|site=Le Figaro|année=2016}}</ref> et ouvre dans sa ville natale un atelier de création qu'il fera transformer en usine peu après{{sfn|Örmen|2012|p=75 à 76|id=CO12}}. Les magazines féminins disent alors d'André Courrèges qu'il a {{Citation|retiré dix ans aux femmes<ref name="uniforme">{{ouvrage|prénom1= Florence|nom1=Müller |lien auteur1=Florence Müller (historienne)|prénom2=Eric|nom2=Reinhardt|lien auteur2=Éric Reinhardt|responsabilité2=Conception éditoriale |titre=Élégances aériennes|sous-titre=une histoire des uniformes d'Air France|éditeur=Air France |lien éditeur=Air France |lieu=Paris |année=2004 |mois=8 |pages totales=136|numéro chapitre=6|titre chapitre= les uniformes « futuristes » de Cardin, Courrèges, Esterel et Carven |consulté le=7 février 2013 }}</ref>}}. Mais milieu des années 1990, André Courrèges, malade<ref name="monde21012">{{Lien web |langue=fr |auteur= Nicole Vulser|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/05/05/la-renaissance-de-courreges-passe-par-internet-et-par-la-parfumerie_1696287_3234.html |titre=La renaissance de Courrèges passe par Internet et par la parfumerie |série= Économie|jour=5|mois=5|année=2012 |site=lemonde.fr |éditeur= [[Le Monde]]|citation= |consulté le=9 février 2013}}</ref>, prend sa retraite ; sa femme reprend la direction artistique de l'entreprise. En 2002, après le dernier défilé haute couture, André Courrèges décide de se consacrer à d'autres projets, comme la peinture, la sculpture ou les [[Courrèges Zooop|véhicules non polluants]]<ref name="palomo2011" /> avec sa filiale {{nobr|Courrèges Énergie}}. Son épouse vend la maison à Jacques Bungert et Frédéric Tortloting en 2011<ref>Jérôme Hanover, [http://www.lefigaro.fr/lifestyle/2016/01/08/30001-20160108ARTFIG00266-andre-courreges-couturier-de-l-ere-moderne-est-mort.php « André Courrèges, couturier de l'ère moderne »], ''[[Le Figaro]]'', encart « [[Le Figaro et vous]] », samedi 9 / dimanche 10 janvier 2016, page 38.</ref>.
André et Coqueline se marient en 1966 ; ils ont en 1970 une fille, prénommée Clafoutis (qui préférera utiliser, devenue adulte, son second prénom Marie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Clafoutis, Sue-Ellen ou Couille: Les prénoms qui font mal |url=https://www.20minutes.fr/societe/704567-20110411-clafoutis-sue-ellen-couille-prenoms-font-mal |site=www.20minutes.fr |consulté le=2022-10-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le clafoutis|périodique=Le Monde.fr|date=2001-10-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/10/10/le-clafoutis_4187471_1819218.html|consulté le=2022-10-07}}</ref>). Ils s'installent [[Rue François-Ier|rue François {{Ier}}]]<ref name="point2011" /> en mars 1967 ; il crée la même année son département de [[prêt-à-porter]] sous le nom de « Couture Future »<ref>{{Lien web|url=http://next.liberation.fr/culture-next/2016/01/10/andre-courreges-eloge-d-une-mode-moderne_1425407|titre=André Courrèges, éloge d'une mode moderne|site=Libération|année=2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/lifestyle/2016/01/08/30001-20160108ARTFIG00266-andre-courreges-couturier-de-l-ere-moderne-est-mort.php|titre=André Courrèges, couturier de l'ère moderne est mort|site=Le Figaro|année=2016}}</ref> et ouvre dans sa ville natale un atelier de création qu'il fera transformer en usine peu après{{sfn|Örmen|2012|p=75 à 76|id=CO12}}. Les magazines féminins disent alors d'André Courrèges qu'il a {{Citation|retiré dix ans aux femmes<ref name="uniforme">{{Ouvrage|prénom1=Florence|nom1=Müller|lien auteur1=Florence Müller (historienne)|prénom2=Eric|nom2=Reinhardt|lien auteur2=Éric Reinhardt|responsabilité2=Conception éditoriale|titre=Élégances aériennes|sous-titre=une histoire des uniformes d'Air France|lieu=Paris|éditeur=[[Air France]]|année=2004|mois=8|pages totales=136|isbn=|consulté le=7 février 2013|numéro chapitre=6|titre chapitre=Les uniformes « futuristes » de Cardin, Courrèges, Esterel et Carven}}</ref>}}. Mais milieu des années 1990, André Courrèges, malade<ref name="monde21012">{{Lien web |langue=fr |auteur= Nicole Vulser|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/05/05/la-renaissance-de-courreges-passe-par-internet-et-par-la-parfumerie_1696287_3234.html |titre=La renaissance de Courrèges passe par Internet et par la parfumerie |série= Économie|jour=5|mois=5|année=2012 |site=lemonde.fr |éditeur= [[Le Monde]]|consulté le=9 février 2013}}</ref>, prend sa retraite ; sa femme reprend la direction artistique de l'entreprise. En 2002, après le dernier défilé [[haute couture]], André Courrèges, déjà fatigué par la maladie de Parkinson, décide de se consacrer à d'autres projets, comme la peinture, la sculpture. Atteint de la [[maladie de Parkinson]] depuis la fin des années 1980, il meurt le {{date de décès|7 janvier 2016}}<ref>{{Lien web |auteur=Laurène Saby |titre=Mort d'André Courrèges: ce qu'il faut retenir du créateur de mode |url=http://www.lexpress.fr/styles/createurs/mort-d-andre-courreges-ce-qu-il-faut-retenir-du-createur-de-mode_1632506.html |série=Styles |site=lexpress.fr |date=8 janvier 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Mort du couturier André Courrèges |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/08/97001-20160108FILWWW00237-mort-du-couturier-andre-courreges.php |site=lefigaro.fr |date=8 janvier 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Le couturier André Courrèges est mort à 92 ans |url=http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/disparition-le-couturier-andre-courreges-est-mort-a-92-ans-7781233803 |site=RTL.fr |consulté le=2016-01-08}}</ref>. Il est inhumé au [[cimetière urbain de Pau]]<ref>''[[Sud Ouest]]'', [https://www.sudouest.fr/2016/01/11/pau-ceremonie-anti-conformiste-pour-l-inhumation-d-andre-courreges-2239861-4344.php#:~:text=Le%20couturier%20fran%C3%A7ais%20Andr%C3%A9%20Courr%C3%A8ges,au%20cimeti%C3%A8re%20urbain%20de%20Pau. article du 11 janvier 2016]</ref>.


== Héritage artistique ==
Le travail d'André Courrèges est celui d'un visionnaire<ref name=LeMonde2016>{{Lien web|auteur=Caroline Rousseau|url= https://www.lemonde.fr/m-mode/article/2016/01/09/andre-courreges-ou-la-jeunesse-eternelle_4844288_4497335.html |site=lemonde.fr |titre=André Courrèges était un visionnaire|date=9 janvier 2016}}</ref> : il installe un univers radical, personnel et [[Polymorphisme (informatique)|polymorphe]] et adapte ses vêtements à l'évolution des mœurs, en regardant vers l'avenir, tout en restant en phase avec son époque. Architecte<ref>{{article |titre=Signé Courrèges|périodique=L'Officiel de la mode|lien périodique=L'Officiel |éditeur=[[Éditions Jalou]] |numéro=517-518 |mois=4 |année=1965|pages=42 |issn=0030-0403|consulté le=11 février 2013 }} {{Citation|Courrèges ce jeune et déjà très grand couturier fait beaucoup parler de lui car son style si singulier attire et intrigue tout à la fois. Sa conception de la femme est particulière ; il la voit tel un architecte et la traite en masse et en volume.}}</ref> du vêtement autant que couturier<ref name="lexpress1997">{{Lien web|auteur= Michèle leloup |url=http://www.lexpress.fr/informations/express-societe-il-faut-rendre-a-courreges_621578.html |titre=Il faut rendre à Courrèges… |site=lexpress.fr |éditeur=[[L'Express]] |jour=27|mois=3|année=1997|consulté le=9 février 2013}}</ref>, il sera surnommé par ''[[Women's Wear Daily|WWD]]'' {{Citation|Le Corbusier}}<ref name="point2011" /> de la haute couture, refusant l'esthétisme pur du stylisme au profit de créations faciles à porter<ref name="palomo2011" />. Durant toute sa carrière, il dira s'adresser avant tout aux femmes modernes, actives, désirant plus acheter {{Citation|un mode de vie}} que des vêtements. Il influencera plusieurs stylistes par la suite, et l'esprit épuré et graphique de Courrèges se retrouvera dans les collections de [[Thierry Mugler]], [[Jil Sander]], [[Hussein Chalayan|Chalayan]], {{Lien|Stephen Sprouse}}, ou [[Nicolas Ghesquière]]<ref name="palomo2011" />{{,}}<ref name="nyt1995">{{Lien web |langue=en |auteur=Constance C. R. White|url=https://www.nytimes.com/1995/03/20/style/review-fashion-courreges-once-again.html |titre=Courreges, Once Again |série=Style |jour=20|mois=3 |année=1995 |site=nytimes.com |éditeur=[[The New York Times]]|citation= ''{{Lang|en|This season, looks inspired by Andre Courreges, […] were all over Milan's runways […] This is not the first revival of the Courreges style. The late 1980's also saw a resurgence of interest, as designers plundered the 1960's for inspiration.}}''|consulté le=10 février 2013}}</ref>{{,}}<ref name="MaFig2007">{{Lien web |langue=fr |auteur=Hélène Guillaume |url=http://madame.lefigaro.fr/style/printemps-sous-signe-sixties-300107-7729 |titre=Un printemps sous le signe des sixties |série=Style |jour=30|mois=1|année=2007 |site= lefigaro.fr|éditeur=[[Madame Figaro]] |citation= Revival Courrèges, silhouette trapèze et longueur mini, les créateurs puisent dans l’esthétique des années yé-yé. […] chez Balenciaga ou Hussein Chalayan, dont les collections évoquent le mouvement futuriste d’André Courrèges, Pierre Cardin et Paco Rabanne. Comme Mugler et Montana dans les années 1980, cette référence est en fait une projection dans le futur […] fuselée et androgyne chez Nicolas Ghesquière pour Balenciaga ; expérimentale chez Hussein Chalayan|consulté le=9 février 2013}}</ref>{{,}}<ref name="lexpress2007">{{Lien web |langue=fr |auteur=Héloïse Gray |url=http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/retour-vers-le-futur_478101.html |titre=Retour vers le futur |série=Styles |jour=27|mois=2|année=2007 |site=lexpress.fr |éditeur=[[L'Express]] |consulté le=9 février 2013}}</ref>. La « petite robe blanche » de Courrèges deviendra emblématique, telle la [[petite robe noire]] de [[Coco Chanel]]. En parlant des premières réalisations de Courrèges, [[Yves Saint Laurent]] dira que {{Citation|sa collection est apparue comme une bombe, après, plus rien n'était comme avant<ref name="point2011">{{Lien web|auteur=Marine De La Horie |url=http://www.lepoint.fr/mode-design/courreges-retour-vers-le-futur-29-09-2011-1380708_265.php |titre=Courrèges, retour vers le futur |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]] |jour=29 |mois=septembre |année=2011|consulté le=9 février 2013}}</ref>.}}
Le travail d'André Courrèges est celui d'un visionnaire<ref name="LeMonde2016">{{Lien web|auteur=Caroline Rousseau|url= https://www.lemonde.fr/m-mode/article/2016/01/09/andre-courreges-ou-la-jeunesse-eternelle_4844288_4497335.html |site=lemonde.fr |titre=André Courrèges était un visionnaire|date=9 janvier 2016}}</ref> : il installe un univers radical, personnel et [[Polymorphisme (informatique)|polymorphe]] et adapte ses vêtements à l'évolution des mœurs, en regardant vers l'avenir, tout en restant en phase avec son époque. Architecte<ref>{{article |titre=Signé Courrèges|périodique=L'Officiel de la mode|lien périodique=L'Officiel |éditeur=[[Éditions Jalou]] |numéro=517-518 |mois=4 |année=1965|pages=42 |issn=0030-0403|consulté le=11 février 2013 }} {{Citation|Courrèges ce jeune et déjà très grand couturier fait beaucoup parler de lui car son style si singulier attire et intrigue tout à la fois. Sa conception de la femme est particulière ; il la voit tel un architecte et la traite en masse et en volume.}}</ref> du vêtement autant que couturier<ref name="lexpress1997">{{Lien web|auteur= Michèle leloup |url=http://www.lexpress.fr/informations/express-societe-il-faut-rendre-a-courreges_621578.html |titre=Il faut rendre à Courrèges… |site=lexpress.fr |éditeur=[[L'Express]] |jour=27|mois=3|année=1997|consulté le=9 février 2013}}</ref>, il sera surnommé par ''[[Women's Wear Daily|WWD]]'' {{Citation|Le Corbusier}}<ref name="point2011" /> de la haute couture, refusant l'esthétisme pur du [[stylisme]] au profit de créations faciles à porter<ref name="palomo2011" />. Durant toute sa carrière, il dira s'adresser avant tout aux femmes modernes, actives, désirant plus acheter {{Citation|un mode de vie}} que des vêtements. La « petite robe blanche » de Courrèges deviendra emblématique, telle la [[petite robe noire]] de [[Coco Chanel]]. En parlant des premières réalisations de Courrèges, [[Yves Saint Laurent]] dira que {{Citation|sa collection est apparue comme une bombe, après, plus rien n'était comme avant<ref name="point2011">{{Lien web|auteur=Marine De La Horie |url=http://www.lepoint.fr/mode-design/courreges-retour-vers-le-futur-29-09-2011-1380708_265.php |titre=Courrèges, retour vers le futur |site=lepoint.fr |éditeur=[[Le Point]] |jour=29 |mois=septembre |année=2011|consulté le=9 février 2013}}</ref>.}}


=== Influence ===
Atteint de la [[maladie de Parkinson]] depuis la fin des années 1980, il meurt le {{date de décès|7 janvier 2016}}<ref>{{Lien web|auteur=Laurène Saby|url=http://www.lexpress.fr/styles/createurs/mort-d-andre-courreges-ce-qu-il-faut-retenir-du-createur-de-mode_1632506.html|site=lexpress.fr|date=8 janvier 2016|titre=Mort d'André Courrèges: ce qu'il faut retenir du créateur de mode|série=Styles}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Mort du couturier André Courrèges |url= http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/08/97001-20160108FILWWW00237-mort-du-couturier-andre-courreges.php|site=lefigaro.fr|date=8 janvier 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Le couturier André Courrèges est mort à 92 ans|url = http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/disparition-le-couturier-andre-courreges-est-mort-a-92-ans-7781233803|site = RTL.fr|consulté le = 2016-01-08}}</ref>.
Il influencera plusieurs stylistes par la suite, et l'esprit épuré et graphique de Courrèges se retrouvera dans les collections de [[Thierry Mugler]], [[Jil Sander]], [[Hussein Chalayan|Chalayan]], {{Lien|Stephen Sprouse}}, ou [[Nicolas Ghesquière]]<ref name="palomo2011" />{{,}}<ref name="nyt1995">{{Lien web |langue=en |auteur=Constance C. R. White|url=https://www.nytimes.com/1995/03/20/style/review-fashion-courreges-once-again.html |titre=Courreges, Once Again |série=Style |jour=20|mois=3 |année=1995 |site=nytimes.com |éditeur=[[The New York Times]]|citation= ''{{Langue|en|This season, looks inspired by Andre Courreges, […] were all over Milan's runways […] This is not the first revival of the Courreges style. The late 1980's also saw a resurgence of interest, as designers plundered the 1960's for inspiration.}}''|consulté le=10 février 2013}}</ref>{{,}}<ref name="MaFig2007">{{Lien web |langue=fr |auteur=Hélène Guillaume |url=http://madame.lefigaro.fr/style/printemps-sous-signe-sixties-300107-7729 |titre=Un printemps sous le signe des sixties |série=Style |jour=30|mois=1|année=2007 |site= lefigaro.fr|éditeur=[[Madame Figaro]] |citation= Revival Courrèges, silhouette trapèze et longueur mini, les créateurs puisent dans l’esthétique des années yé-yé. […] chez Balenciaga ou Hussein Chalayan, dont les collections évoquent le mouvement futuriste d’André Courrèges, Pierre Cardin et Paco Rabanne. Comme Mugler et Montana dans les années 1980, cette référence est en fait une projection dans le futur […] fuselée et androgyne chez Nicolas Ghesquière pour Balenciaga ; expérimentale chez Hussein Chalayan|consulté le=9 février 2013}}</ref>{{,}}<ref name="lexpress2007">{{Lien web |langue=fr |auteur=Héloïse Gray |url=http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/retour-vers-le-futur_478101.html |titre=Retour vers le futur |série=Styles |jour=27|mois=2|année=2007 |site=lexpress.fr |éditeur=[[L'Express]] |consulté le=9 février 2013}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |prénom1=Erik|nom1=Orsenna|titre=Courrèges |sous-titre=édition limitée à 3000 exemplaires numérotés|éditeur=Xavier Barral |année=novembre 2008|pages totales=224|passage=|isbn=9782915173277|lire en ligne=}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Erik |nom1=Orsenna |titre=Courrèges |sous-titre=édition limitée à 3000 exemplaires numérotés |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Xavier Barral|Xavier Barral]] |année=novembre 2008 |pages totales=224 |isbn=978-2-915173-27-7}}
* {{ouvrage |auteur1=[[Catherine Örmen]] |préface=[[Inès de La Fressange]] |titre=Un siècle de mode|éditeur=[[Éditions Larousse]] |collection=Les documents de l'Histoire |année=2012 |mois=10 |pages totales=128 |passage=74 à 77 |titre chapitre=Courrèges, en marche vers le futur |isbn=978-2-03-587455-9|id=CO12}} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Catherine Örmen]] |préface=[[Inès de La Fressange]] |titre=Un siècle de mode |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Larousse]] |collection=Les documents de l'Histoire |année=2012 |mois=10 |pages totales=128 |passage=74 à 77 |isbn=978-2-03-587455-9 |titre chapitre=Courrèges, en marche vers le futur |id=CO12}} {{plume}}
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=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
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* {{Autorité}}
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* {{img}} [https://www.flickr.com/photos/53035820@N02/sets/72157624815885116/ « André Courrèges - Designer »] par dovima_is_devine_II sur ''[[Flickr.com]]''
* {{img}} [https://www.flickr.com/photos/53035820@N02/sets/72157624815885116/ « André Courrèges - Designer »] par dovima_is_devine_II sur ''[[Flickr.com]]''
* [http://andrecourregespatrimoine.com Site officiel] (Droits moral et patrimonial attachés à l'œuvre d'André et Coqueline Courrèges)


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André Courrèges
André Courrèges en 1985.
Fonction
Directeur général
Courrèges
-
Jacques Bungert (d) et Frédéric Torloting (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
André CourrègesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Autres informations
Site web

André Courrèges, né le à Pau et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un couturier français, fondateur de la maison Courrèges. Promoteur de la minijupe et du pantalon pour les femmes, dès le début des années 1960 il crée une mode fonctionnelle, architecturée, symbole de son époque, et qui inspirera à la suite de nombreux stylistes par ses formes géométriques et l'omniprésence du blanc. Après avoir exercé chez Balenciaga dans les années 1950, il fonde sa maison en 1961. S'il rencontre le succès rapidement, ce n'est que réellement à l'automne 1964 qu'il connaît un retentissement mondial avec sa mode futuriste. Trop copié, il marque alors une pause dans son activité puis reprend par la suite pour finalement créer plusieurs lignes de produits. Il est surnommé « Le Corbusier » de la mode.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ensemble 15, André Courrèges, 1965
Ensemble 15, André Courrèges, 1965

Enfance, pilote de chasse, formation (1923 - 1945)[modifier | modifier le code]

À quinze ans, André Courrèges veut faire une école d'art. « Tu seras ingénieur[1] » lui dit son père, majordome, qui l’envoie effectuer des études de génie civil. André Courrèges effectue ses études à Pau et découvre dessin et architecture. Il est pilote de chasse dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1941[2],[3]. À la Libération, il monte à Paris. En parallèle, il suit des cours à l'École de la chambre syndicale de la couture parisienne. Alors qu'il travaille à l'usine Blin de Elbeuf (Seine-Maritime), il intègre l'équipe locale de rugby de deuxième division des Touristes elbeuviens lors de la saison 1946-1947[4].

Débuts dans la mode (1950 - 1961)[modifier | modifier le code]

À partir des années 1950, il se forme à la couture : il travaille brièvement chez Jeanne Lafaurie comme dessinateur[5], puis, la même année[3], pendant dix ans chez Balenciaga, commençant comme coupeur[3], y apprenant le métier et ses techniques[6]. Il y travaille avec sa future femme, de douze ans sa cadette, Coqueline Barrière, qu'il surnomme sa « créativité complémentaire »[5]. Les cinq premières années, André Courrèges apprend une chose nouvelle chaque jour dit-il, les cinq années suivantes, il s'ennuie[1]. « Je suis à l’abri sous un grand chêne, mais le soleil ne passe pas. J’ai l’impression d’être comme un gland tombé au pied du tronc. Vous devez accepter mon départ »[7]. Ils quittent tous deux la maison du couturier espagnol. André Courrèges est remplacé chez Balenciaga par Emmanuel Ungaro[6]. Coqueline Courrèges précisera plus tard : « André et moi avions besoin de nous éloigner de l'influence de notre mentor, Balenciaga. L'objectif était de garder sa philosophie et son raisonnement mais de l'adapter dans quelque chose qui pouvait être accessible à la nouvelle et jeune génération[8]. » À son départ de Balenciaga, il se donne cinq ans pour réussir, il y arrivera en deux[1].

Création de la maison Courrèges (1961)[modifier | modifier le code]

Il fonde son entreprise en 1961, avenue Kléber, et rencontre très rapidement le succès. Les vêtements sont construits, bâtis et témoignent de sa passion pour l'architecture. Il veut habiller la jeunesse et libérer la femme : pour cela, il supprime toutes les entraves qui composaient précédemment les toilettes féminines, guêpière, soutien-gorge[N 1], talons hauts… à la place il crée des combi-shorts, de courts manteaux, des tailleurs à larges poches, des pantalons et des pantacourts, des bottes plates[N 2] et promeut la minijupe et la fait entrer en haute couture[11]. En quelques années, il s'oriente vers une mode futuriste rejoignant la tendance de l'époque[12],[7]. Alors que la transition entre les années 1950 et 60 voit une mode quotidienne assez classique[N 3], la « bombe Courrèges »[N 4], qui s'inspire et s'adresse à la jeunesse, se met en marche[13],[N 5].

Développement artistique et fin de carrière (1961 - 2002)[modifier | modifier le code]

André et Coqueline se marient en 1966 ; ils ont en 1970 une fille, prénommée Clafoutis (qui préférera utiliser, devenue adulte, son second prénom Marie[14],[15]). Ils s'installent rue François Ier[16] en mars 1967 ; il crée la même année son département de prêt-à-porter sous le nom de « Couture Future »[17],[18] et ouvre dans sa ville natale un atelier de création qu'il fera transformer en usine peu après[19]. Les magazines féminins disent alors d'André Courrèges qu'il a « retiré dix ans aux femmes[20] ». Mais milieu des années 1990, André Courrèges, malade[21], prend sa retraite ; sa femme reprend la direction artistique de l'entreprise. En 2002, après le dernier défilé haute couture, André Courrèges, déjà fatigué par la maladie de Parkinson, décide de se consacrer à d'autres projets, comme la peinture, la sculpture. Atteint de la maladie de Parkinson depuis la fin des années 1980, il meurt le [22],[23],[24]. Il est inhumé au cimetière urbain de Pau[25].

Héritage artistique[modifier | modifier le code]

Le travail d'André Courrèges est celui d'un visionnaire[7] : il installe un univers radical, personnel et polymorphe et adapte ses vêtements à l'évolution des mœurs, en regardant vers l'avenir, tout en restant en phase avec son époque. Architecte[26] du vêtement autant que couturier[27], il sera surnommé par WWD « Le Corbusier »[16] de la haute couture, refusant l'esthétisme pur du stylisme au profit de créations faciles à porter[6]. Durant toute sa carrière, il dira s'adresser avant tout aux femmes modernes, actives, désirant plus acheter « un mode de vie » que des vêtements. La « petite robe blanche » de Courrèges deviendra emblématique, telle la petite robe noire de Coco Chanel. En parlant des premières réalisations de Courrèges, Yves Saint Laurent dira que « sa collection est apparue comme une bombe, après, plus rien n'était comme avant[16]. »

Influence[modifier | modifier le code]

Il influencera plusieurs stylistes par la suite, et l'esprit épuré et graphique de Courrèges se retrouvera dans les collections de Thierry Mugler, Jil Sander, Chalayan, Stephen Sprouse (en), ou Nicolas Ghesquière[6],[28],[29],[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La Gazette de Lausanne soulignera en 1967 :
    « Les mannequins sont de belles filles bien plantées. Elles ont cependant le signe particulier du dogme Courrèges. Pas de poitrine, le couturier condamnant le soutien-gorge[9]. »
  2. Au détriment des talons aiguille, les bottes plates deviennent un accessoire présent dans toute garde-robe. Celles-ci changent fondamentalement la silhouette et la démarche féminine[10].
  3. Balenciaga créé la robe « sac » en 1957 ; confortable, en trapèze, cachant les hanches et dissimulant la taille, cette forme, source d'inspiration déclinée dans de nombreuses créations, marque l'époque pendant plusieurs années.
  4. « Bombe Courrèges » fait référence à la phrase d'Yves Saint Laurent en 1965 : « Je m’enlisais dans l’élégance traditionnelle, Courrèges m’en a sorti. Sa collection est apparue comme une bombe ; après, plus rien n’était comme avant[7]. »
  5. Françoise Hardy devient l'incarnation de cette mode plus jeune.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Nadine Liber, « The Lord of the Space Ladies », Life, vol. 58, no 20,‎ , p. 47 à 57
  2. (en-US) Vanessa Friedman, « André Courrèges, Fashion Designer Who Redefined Couture, Dies at 92 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c « André Courrèges était un visionnaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Le rugby elbeuvien perd son joueur le plus célèbre », sur actu.fr (consulté le )
  5. a et b Örmen 2012, p. 74.
  6. a b c et d Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « André Courrèges », p. 128 à 129
    « André Courrèges a conduit la haute couture vers l'âge de l'espace […] Alternativement admiré ou controversé dans les années 1960, Courrèges continue d'inspirer de nombreux stylistes contemporains. »
  7. a b c et d Caroline Rousseau, « André Courrèges était un visionnaire », sur lemonde.fr,
  8. (en) Lisa Eisner, Roman Alonso, « The White House », Magazine, sur nytimes.com, The New York Times Magazine, (consulté le )
  9. C.S., « Des nouveautés dont on parle », La Gazette de Lausanne,‎ , p. 13
  10. Örmen 2000, p. 413.
  11. Örmen 2012, p. 74 à 75.
  12. Örmen 2012, p. 75.
  13. Örmen 2000, p. 410 à 412.
  14. « Clafoutis, Sue-Ellen ou Couille: Les prénoms qui font mal », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  15. « Le clafoutis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. a b et c Marine De La Horie, « Courrèges, retour vers le futur », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  17. « André Courrèges, éloge d'une mode moderne », sur Libération,
  18. « André Courrèges, couturier de l'ère moderne est mort », sur Le Figaro,
  19. Örmen 2012, p. 75 à 76.
  20. Florence Müller et Eric Reinhardt (Conception éditoriale), Élégances aériennes : une histoire des uniformes d'Air France, Paris, Air France, , 136 p., chap. 6 (« Les uniformes « futuristes » de Cardin, Courrèges, Esterel et Carven »)
  21. Nicole Vulser, « La renaissance de Courrèges passe par Internet et par la parfumerie », Économie, sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  22. Laurène Saby, « Mort d'André Courrèges: ce qu'il faut retenir du créateur de mode », Styles, sur lexpress.fr,
  23. « Mort du couturier André Courrèges », sur lefigaro.fr,
  24. « Le couturier André Courrèges est mort à 92 ans », sur RTL.fr (consulté le )
  25. Sud Ouest, article du 11 janvier 2016
  26. « Signé Courrèges », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 517-518,‎ , p. 42 (ISSN 0030-0403) « Courrèges ce jeune et déjà très grand couturier fait beaucoup parler de lui car son style si singulier attire et intrigue tout à la fois. Sa conception de la femme est particulière ; il la voit tel un architecte et la traite en masse et en volume. »
  27. Michèle leloup, « Il faut rendre à Courrèges… », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  28. (en) Constance C. R. White, « Courreges, Once Again », Style, sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le ) : « This season, looks inspired by Andre Courreges, […] were all over Milan's runways […] This is not the first revival of the Courreges style. The late 1980's also saw a resurgence of interest, as designers plundered the 1960's for inspiration. »
  29. Hélène Guillaume, « Un printemps sous le signe des sixties », Style, sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le ) : « Revival Courrèges, silhouette trapèze et longueur mini, les créateurs puisent dans l’esthétique des années yé-yé. […] chez Balenciaga ou Hussein Chalayan, dont les collections évoquent le mouvement futuriste d’André Courrèges, Pierre Cardin et Paco Rabanne. Comme Mugler et Montana dans les années 1980, cette référence est en fait une projection dans le futur […] fuselée et androgyne chez Nicolas Ghesquière pour Balenciaga ; expérimentale chez Hussein Chalayan »
  30. Héloïse Gray, « Retour vers le futur », Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]