« Plate-forme de Sant'Egidio » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Vlaam (discuter | contributions)
m WPCleaner v1.27 - Homonymies : Correction de 1 lien - Front de libération nationale, reste 1 à corriger - Printemps noir
Jeanne Angerie (discuter | contributions)
Fonctionnalité de suggestions de liens : 3 liens ajoutés.
 
(37 versions intermédiaires par 26 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
| charte =
| charte =
| entête =
| entête =

| nom = Plate-forme de Sant'Egidio
| nom = Plate-forme de Sant'Egidio

| image = Trastevere - piazza di s Maria 1060258-9.JPG
| image = Trastevere - piazza di s Maria 1060258-9.JPG
| légende = [[Piazza di Santa Maria in Trastevere]]{{-}}Lieu de la réunion des partis de l'opposition dans l'un de ces bâtiments

| légende = [[Piazza di Santa Maria in Trastevere]]{{-}}Lieu de la réunion des partis de l'opposition dans l'un de ces batiments

| type = Colloque
| type = Colloque

| création =
| création =

| édition =
| édition =

|pays = Italie
|pays = Italie
| localisation = Quartier de [[Trastevere]] ([[Rome]])

| localisation = Quartier de [[Trastevere]], [[Rome]]

| latitude =
| latitude =

| longitude =
| longitude =

| organisateur =
| organisateur =

| date = {{date|13|janvier|1995}}
| date = {{date|13|janvier|1995}}
| participant = [[Hocine Aït Ahmed]]{{-}}[[Abdelhamid Mehri]]{{-}}[[Ahmed Ben Bella]]{{-}}[[Ali Yahia Abdennour]]{{-}} [[Anouar Haddam]]{{-}}[[Rabah Kebir]]{{-}} [[Abdallah Djaballah]]{{-}} [[Louisa Hanoune]]{{-}} [[Ahmed Ben Mohammed]]

| participant = [[Ahmed Ben Bella]]{{-}}[[Hocine Aït Ahmed]]{{-}}[[Abdelhamid Mehri]]{{-}}[[Ali Yahia Abdennour]]{{-}} [[Anouar Haddam]]{{-}}[[Mahfoud Nahnah]]{{-}} [[Abdallah Djaballah]]{{-}} [[Louisa Hanoune]]{{-}} [[Noureddine Boukrouh]]

| fréquentation =
| fréquentation =

| site web =
| site web =

| précèdent =
| précèdent =

| suivant =
| suivant =
| géolocalisation =
}}


'''Plate-forme de Sant'Egidio'''<ref name="ReferenceA">Dominique Dunglas, ''Algérie la voie romaine''</ref> ou « '''Contrat de Rome''' », est une réunion des partis politiques de l’opposition [[algérie]]nne, qui fut organisée le {{date-|13 janvier 1995}}, à l'initiative de la [[Communauté de Sant'Egidio|communauté catholique de Sant’Egidio]] à [[Rome]]. Son but était de trouver une solution politique et pacifique à la [[Guerre civile algérienne|crise algérienne des années 1990]]. Rejetée en bloc et en détail par le pouvoir algérien, elle ne déboucha sur aucune mesure concrète.
| géolocalisation = }}

'''Plate-forme de Sant'Egidio'''<ref> Dominique Dunglas, ''Algérie la voie romaine'' </ref> ou « '''Contrat de Rome''' », c'est une réunion des partis politiques de l’opposition [[algérie]]nne, qui fut organisée le 13 janvier 1995, à l'initiative de la [[Communauté de Sant'Egidio|communauté catholique de Sant’Egidio]] à [[Rome]]. Son but était de trouver une solution politique et pacifique à la [[Décennie noire|crise algérienne]], mais rejetée en bloc et en détail par le pouvoir algérien et elle ne déboucha sur aucune mesure concrète.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Contexte ===
Le [[Front islamique du salut]] (FIS) remporta le premier tour des élections [[Élections législatives algériennes de 1991|législatives du 26 décembre 1991]] avec 188 sièges. Le second tour qui devait donner une victoire écrasante à ce parti n'eut jamais lieu. Les [[Arrêt du processus électoral de 1991 en Algérie|élections sont annulées le {{date-|11 janvier 1992}}]] par la décision du cénacle militaire des généraux « [[janviéristes (Algérie)|janviéristes]]. » L'[[état d'urgence]] sera proclamé le {{date-|9 février 1992}} et le FIS est dissous par voie judiciaire le {{date-|4 mars 1992}}.


À la suite de ce coup de force militaire, les islamistes s'en prennent d'abord aux symboles de l'État, six mois après l'annulation des élections, l'Algérie a basculé dans une [[Décennie noire|violence aveugle]] ouverte. Assassinats d'intellectuels, de journalistes, de magistrats, de policiers ou de simples citoyens, ainsi que des ressortissants étrangers. Ces violences meurtrières sont attribuées au [[Groupe islamique armé]] (GIA), organisation rivale de [[Armée islamique du salut|l'Armée islamique du salut]] qui est la branche armée du [[Front islamique du salut|FIS]]. L'armée lance des grandes opérations « d'[[Éradicateurs (Algérie)|éradication]] » des [[Maquis (résistance)|maquis]] [[Islamisme|islamistes]]. Entre 1992 et 1995, la guerre fait chaque jour plusieurs centaines de morts.
Le [[Front islamique du salut]] (FIS) remporte le premier tour des élections [[Élections législatives algériennes de 1991|législatives du 26 décembre 1991]] avec 188 sièges. Le second tour qui devait donner une victoire écrasante à ce parti n'eut jamais lieu. Les [[Arrêt du processus électoral de 1991 en Algérie|élections sont annulées le 11 janvier 1992]] par la décision du cénacle militaire des généraux « [[janviéristes (Algérie)|janviéristes]]. » L'[[état d'urgence]] sera proclamé le 9 février 1992 et le FIS est dissous par voie judiciaire le 4 mars 1992.


=== Réunion ===
À la suite de ce coup de force militaire, les islamistes s'en prennent d'abord aux symboles de l'État, six mois après l'annulation des élections, l'Algérie a basculé dans une [[Décennie noire|violence aveugle]] ouverte. Assassinats d'intellectuels, de journalistes, de magistrats, de policiers ou de simples citoyens, ainsi que des ressortissant étrangers. Ces violences meurtrières sont attribuées au [[Groupe islamique armé]] (GIA), la branche armée du FIS. L'armée lance des grandes opérations « d'[[Éradicateurs (Algérie)|éradication]] » des [[Maquis (résistance)|maquis]] [[Islamisme|islamistes]]. Entre 1992 et 1995, la guerre fait chaque jour autant de morts.
C'est dans ce contexte que les principaux partis de l’opposition et y compris le [[Front islamique du salut]] (FIS) ont décidé de se rencontrer dans un colloque à [[Rome]] sous la houlette de la [[Communauté de Sant'Egidio|communauté catholique de Sant’Egidio]], ouvrant une perspective de réconciliation, tous les participants affirment par un contrat national rédigé en six pages qui stipule « l'engagement de respecter la [[démocratie]], l'[[alternance politique]], les [[libertés individuelles]] dont la [[Liberté de religion|liberté de confession]] »<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref>*[[Andrea Riccardi]], ''Sant'Egidio, Rome et le monde, entretien avec J.-D. Durand et R. Ladous'', Beauchesne Éditeur, Paris, 1996, {{ISBN|2-7010-1334-8}}.</ref> Tous dénoncent « la violence comme moyen d'arriver au pouvoir et de s'y maintenir ». Pour la première fois, le FIS s'engage à entrer dans le moule d'une solution politique pacifique et d'appliquer les règles du jeu démocratique.


Mais le haut commandement militaire, à sa tête les généraux « janviéristes » et le « [[Éradicateurs (Algérie)|clan éradicateur]] », rejettent catégoriquement l’initiative en refusant tout dialogue avec les « [[Intégrisme|intégristes]] » et d'une éventuelle réintégration du parti dissous [[Front islamique du salut]] (FIS) dans l’[[échiquier politique]]. L’acceptation de l’initiative de Sant’Egidio par l’armée durant cette période aurait été interprétée comme une capitulation face à la « barbarie islamiste ».
C'est dans ce contexte que les principaux partis de l’opposition et y compris le [[Front islamique du salut]] (FIS) ont décidé de se rencontrer dans un colloque à [[Rome]] sous la houlette de la [[Communauté de Sant'Egidio|communauté catholique de Sant’Egidio]], ouvrant une perspective de réconciliation, tous les participants affirment par un contrat national rédigé en six pages qui stipule « l'engagement de respecter la [[démocratie]], l'[[alternance politique]], les [[libertés individuelles]] dont la [[Liberté de religion|liberté de confession]] »<ref>Dominique Dunglas, ''Algérie la voie romaine''</ref> <ref> *[[Andrea Riccardi]], ''Sant'Egidio, Rome et le monde, entretien avec J.-D. Durand et R. Ladous'', Beauchesne Éditeur, Paris, 1996, {{ISBN|2-7010-1334-8}}.</ref>Tous dénoncent « la violence comme moyen d'arriver au pouvoir et de s'y maintenir ». Pour la première fois, le FIS s'engage à entrer dans le moule d'une solution politique pacifique et d'appliquer les règles du jeu démocratique.


La plate-forme eut un retentissement international et le pouvoir militaire algérien est brutalement pris à contre pied. L'armée se doit de réagir et organise des élections présidentielles. Le {{date-|16 novembre 1995}} le général [[Liamine Zéroual]], président en exercice désigné par l'armée en {{date-|janvier 1994}}, est élu au premier tour président de la République avec 61 % du suffrages exprimés, mais rien n'est résolu pour autant. Cette élection entretient l’illusion auprès de la [[communauté internationale]] d’une paix possible et d’une violence islamiste réduite à du « terrorisme résiduel. » Le terrorisme aveugle du [[Groupe islamique armé]] (GIA) reprend, massacres de masse comme à [[Massacre de Bentalha|Bentalha]] et les environs de [[Wilaya de Relizane|Relizane]], la violence étatique ne faiblit pas, arrestations et disparitions des terroristes présumés se poursuivent à grande échelle.
Mais le haut commandement militaire a sa tête les généraux « janviéristes » et le « [[Éradicateurs (Algérie)|clan éradicateur]] » rejettent catégoriquement l’initiative en refusant tout dialogue avec les « [[Intégrisme|intégristes]] » et d'une éventuelle réintégration du parti dissous [[Front islamique du salut]] (FIS) dans l’échiquier politique. L’acceptation de l’initiative de Sant’Egidio par l’armée durant cette période aurait été interprétée comme une capitulation face à la « barbarie islamiste ».


== Signataires de la plate-forme ==
La plate-forme elle eu un retentissement internationale, le pouvoir est brutalement prie à contre-piéd. L'armée se doit de réagir, le 16 novembre 1995 le général [[Liamine Zéroual]], président en exercice désigné par l'armée en janvier 1994, est élu au premier tour président de la République avec 61 % du suffrages exprimés, mais rien n'est résolu pour autant. Cette élection entretient l’illusion auprès de la communauté internationale d’une paix possible et d’une violence islamiste réduite à du « terrorisme résiduel. » Le terrorisme aveugle du [[Groupe islamique armé]] (GIA) reprend, massacres de masse comme à [[Massacre de Bentalha|Bentalha]] et les environs de [[Wilaya de Relizane|Relizane]], la violence étatique ne faiblit pas, arrestations et disparitions des terroristes présumés se poursuivent à grande échelle.
La plate-forme de Saint-Egidio est signée par<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = La plate-forme de Rome|url = http://www.monde-diplomatique.fr/1995/03/A/6228|site = Le Monde Diplomatique|date = |consulté le = |auteur = Document}}</ref>:
# Pour la [[Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme]], [[Ali Yahia Abdennour]].
# Pour le [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] (FLN), [[Abdelhamid Mehri]].
# Pour le [[Front des forces socialistes]] (FFS), [[Hocine Aït Ahmed]] et [[Ahmed Djeddaï]].
# Pour le [[Front islamique du salut]] (FIS), [[Rabah Kebir]] et [[Anouar Haddam]].
# Pour le [[Mouvement pour la démocratie en Algérie]], [[Ahmed Ben Bella]] et [[Khaled Bensmaïn]].
# Pour le [[Parti des travailleurs (Algérie)|Parti des travailleurs]], [[Louiza Hanoune]].
# Pour le [[Mouvement de la renaissance islamique]] (Ennahda), [[Abdallah Djaballah]].
# Pour [[Jazaïr musulmane contemporaine]], [[Ahmed Ben Mohammed]].


== Notes et références ==
===Signataires de la plate-forme===
Ces huit partis représentent la quasi-totalité du corps électoral algérien tel qu'il s'exprima lors des [[Élections législatives algériennes de 1991|élections législatives du 26 décembre 1991]].

* [[Ahmed Ben Bella]], ancien président de la République et président du [[Mouvement pour la démocratie en Algérie|MDA]];
* [[Hocine Aït Ahmed]], président du [[Front des forces socialistes|FFS]];
* [[Abdelhamid Mehri]], secrétaire général du [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]];
* [[Anouar Haddam]], chef de la délégation parlementaire du [[Front islamique du salut|FIS]] à l'étranger;
* [[Mahfoud Nahnah]], leader du [[Mouvement de la société pour la paix|MSP]];
* [[Abdallah Djaballah]], président du parti [[Mouvement de la renaissance islamique|Ennahda]];
* [[Louisa Hanoune]], porte-parole du [[Parti des travailleurs (Algérie)|Parti des travailleurs]];
* [[Noureddine Boukrouh]], président du [[Parti du renouveau algérien|PRA]].



* [[Ali Yahia Abdennour]], responsable de la [[Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme|Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH)]]

==Références bibliographiques==
* [[Khaled Nezzar]], ''Algérie, arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie'' - Éditions Publisud Paris, Alger, 2001 {{ISBN|2-86600-948-7}}
{{Références}}
{{Références}}


== Liens externes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* [http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_14_13.pdf Document complet du contrat de la plate forme de Sant'Egidio, signé par les représentants des huit partis politiques de l’opposition algérienne, le 13 janvier 1995.] (Format pdf)
* [[Khaled Nezzar]], ''Algérie, arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie'' - Éditions [[Publisud]] Paris, Alger, 2001 {{ISBN|2-86600-948-7}}

== Articles connexes ==


=== Articles connexes ===
* [[Département du Renseignement et de la Sécurité|Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS)]]
* [[Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme]]
* [[Événements du 5 octobre 1988 en Algérie]]
* [[Arrêt du processus électoral de 1991 en Algérie]]
* [[Arrêt du processus électoral de 1991 en Algérie]]
* [[Haut Comité d'État]]
* [[Haut Comité d'État]]
* [[Janviéristes (Algérie)|Janviéristes]]
* [[Guerre civile algérienne]]
* [[Guerre civile algérienne]]
* [[Éradicateurs]]
* [[Qui tue qui ?]]
* [[Garde communale (Algérie)|Garde communale]]
* [[Concorde civile (Algérie)|Concorde civile]]
* [[Concorde civile (Algérie)|Concorde civile]]
* [[Printemps noir]]
* [[Protestations algériennes de 2011]]
* [[Coordination nationale pour le changement et la démocratie]]


=== Liens externes ===
{{portail|Algérie|Politique|années 1990 }}
* [http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_14_13.pdf Document complet du contrat de la plate forme de Sant'Egidio, signé par les représentants des huit partis politiques de l’opposition algérienne, le {{date-|13 janvier 1995}}.] (Format pdf)

{{Palette|Guerre civile algérienne}}

{{portail|Algérie|Politique|années 1990}}


[[Catégorie:Histoire de l'Algérie]]
[[Catégorie:Politique en Algérie]]
[[Catégorie:Guerre civile algérienne]]
[[Catégorie:Guerre civile algérienne]]
[[Catégorie:Histoire contemporaine]]
[[Catégorie:Histoire de l'Algérie]]
[[Catégorie:Politique en Algérie]]

Dernière version du 25 novembre 2022 à 21:40

Plate-forme de Sant'Egidio
Piazza di Santa Maria in TrastevereLieu de la réunion des partis de l'opposition dans l'un de ces bâtiments
Piazza di Santa Maria in Trastevere
Lieu de la réunion des partis de l'opposition dans l'un de ces bâtiments

Type Colloque
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Localisation Quartier de Trastevere (Rome)
Date
Participant(s) Hocine Aït Ahmed
Abdelhamid Mehri
Ahmed Ben Bella
Ali Yahia Abdennour
Anouar Haddam
Rabah Kebir
Abdallah Djaballah
Louisa Hanoune
Ahmed Ben Mohammed

Plate-forme de Sant'Egidio[1] ou « Contrat de Rome », est une réunion des partis politiques de l’opposition algérienne, qui fut organisée le , à l'initiative de la communauté catholique de Sant’Egidio à Rome. Son but était de trouver une solution politique et pacifique à la crise algérienne des années 1990. Rejetée en bloc et en détail par le pouvoir algérien, elle ne déboucha sur aucune mesure concrète.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Front islamique du salut (FIS) remporta le premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991 avec 188 sièges. Le second tour qui devait donner une victoire écrasante à ce parti n'eut jamais lieu. Les élections sont annulées le par la décision du cénacle militaire des généraux « janviéristes. » L'état d'urgence sera proclamé le et le FIS est dissous par voie judiciaire le .

À la suite de ce coup de force militaire, les islamistes s'en prennent d'abord aux symboles de l'État, six mois après l'annulation des élections, l'Algérie a basculé dans une violence aveugle ouverte. Assassinats d'intellectuels, de journalistes, de magistrats, de policiers ou de simples citoyens, ainsi que des ressortissants étrangers. Ces violences meurtrières sont attribuées au Groupe islamique armé (GIA), organisation rivale de l'Armée islamique du salut qui est la branche armée du FIS. L'armée lance des grandes opérations « d'éradication » des maquis islamistes. Entre 1992 et 1995, la guerre fait chaque jour plusieurs centaines de morts.

Réunion[modifier | modifier le code]

C'est dans ce contexte que les principaux partis de l’opposition et y compris le Front islamique du salut (FIS) ont décidé de se rencontrer dans un colloque à Rome sous la houlette de la communauté catholique de Sant’Egidio, ouvrant une perspective de réconciliation, tous les participants affirment par un contrat national rédigé en six pages qui stipule « l'engagement de respecter la démocratie, l'alternance politique, les libertés individuelles dont la liberté de confession »[1],[2] Tous dénoncent « la violence comme moyen d'arriver au pouvoir et de s'y maintenir ». Pour la première fois, le FIS s'engage à entrer dans le moule d'une solution politique pacifique et d'appliquer les règles du jeu démocratique.

Mais le haut commandement militaire, à sa tête les généraux « janviéristes » et le « clan éradicateur », rejettent catégoriquement l’initiative en refusant tout dialogue avec les « intégristes » et d'une éventuelle réintégration du parti dissous Front islamique du salut (FIS) dans l’échiquier politique. L’acceptation de l’initiative de Sant’Egidio par l’armée durant cette période aurait été interprétée comme une capitulation face à la « barbarie islamiste ».

La plate-forme eut un retentissement international et le pouvoir militaire algérien est brutalement pris à contre pied. L'armée se doit de réagir et organise des élections présidentielles. Le le général Liamine Zéroual, président en exercice désigné par l'armée en , est élu au premier tour président de la République avec 61 % du suffrages exprimés, mais rien n'est résolu pour autant. Cette élection entretient l’illusion auprès de la communauté internationale d’une paix possible et d’une violence islamiste réduite à du « terrorisme résiduel. » Le terrorisme aveugle du Groupe islamique armé (GIA) reprend, massacres de masse comme à Bentalha et les environs de Relizane, la violence étatique ne faiblit pas, arrestations et disparitions des terroristes présumés se poursuivent à grande échelle.

Signataires de la plate-forme[modifier | modifier le code]

La plate-forme de Saint-Egidio est signée par[3]:

  1. Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour.
  2. Pour le Front de libération nationale (FLN), Abdelhamid Mehri.
  3. Pour le Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed et Ahmed Djeddaï.
  4. Pour le Front islamique du salut (FIS), Rabah Kebir et Anouar Haddam.
  5. Pour le Mouvement pour la démocratie en Algérie, Ahmed Ben Bella et Khaled Bensmaïn.
  6. Pour le Parti des travailleurs, Louiza Hanoune.
  7. Pour le Mouvement de la renaissance islamique (Ennahda), Abdallah Djaballah.
  8. Pour Jazaïr musulmane contemporaine, Ahmed Ben Mohammed.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Dominique Dunglas, Algérie la voie romaine
  2. *Andrea Riccardi, Sant'Egidio, Rome et le monde, entretien avec J.-D. Durand et R. Ladous, Beauchesne Éditeur, Paris, 1996, (ISBN 2-7010-1334-8).
  3. Document, « La plate-forme de Rome », sur Le Monde Diplomatique

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]