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'''Intik''' est un groupe de [[rap]] [[Algérie|algérien]], composé de quatre jeunes (Youssef "Darkman", Nabil, Reda, et Samir) .Né sur les cendres des manifestations d'[[Alger]] à l'automne [[1988]].

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'''Intik''' est un [[groupe musical|groupe]] de [[hip-hop]] [[algérie]]n, originaire d'[[Alger]]. Il est composé de quatre membres (Youssef {{citation|Darkman}}, Nabil, Reda, et Samir). Né sur les cendres des manifestations d'Alger à l'automne de [[1988]]. Le groupe rappe en argot algérois et en français, mélangeant [[hip-hop]], [[reggae]], [[chaâbi algérien|chaâbi]], [[raï]] et [[Musique soul|soul]]<ref name="ukhhInterview">{{lien brisé|langue=en|titre=Intik Interview|url= http://www.ukhh.com/features/interviews/intik.html|consulté le=2008-03-17|date=2000-05-10}}.</ref>. Intik fait son entrée sur la scène rap en janvier [[2000]] avec son premier album éponyme. En [[2001]], le groupe sort l'album ''La Victoire''.
== Création du groupe ==
À la suite de ces événements, quatre jeunes manifestants (ils ont alors entre dix et quatorze ans) en sortent totalement transformés. '''Intik''' naît dans la douleur, dans la révolte. La signification du nom du groupe, est «''ça baigne''» en [[argot]] algérien, comme un pied de nez pour dire que rien ne va.


== Biographie ==
''Reda'', alias ''Daddy R'', et ses complices affûtent leurs textes comme des couperets pour installer leur rap au pays du [[raï]]. Quelques concerts dans des salles obscures assurent la pseudo promotion de ce groupe clandestin interdit d'antenne.
=== Formation et débuts (1988–1998) ===
Le groupe est formé en [[1988]] après les violences qui ont frappé l'[[Algérie]]. À la suite de ces événements, quatre jeunes manifestants (ils ont alors entre dix et quatorze ans) en sortent totalement transformés. Intik naît dans la douleur et dans la [[révolte]]. La signification du nom du groupe, est « ça baigne » en [[argot]] [[arabe algérien|algérien]], comme un pied de nez pour dire que rien ne va<ref name="ukhhInterview"/>{{,}}<ref name="Meghelli, Samir 2006">{{en}} Meghelli, Samir. “Interview with Youss (Intik).” In ''Tha Global Cipha: Hip Hop Culture and Consciousness'', ed. By James G. Spady, H. Samy Alim, and Samir Meghelli. 656-67. Philadelphie: Black History Museum Publishers, 2006.</ref>. Reda (alias Daddy R) et les autres membres affûtent leurs textes pour installer leur rap dans leur pays. Quelques concerts dans des salles obscures assurent la pseudo-promotion de ce groupe clandestin interdit d'antenne.


En décembre [[1998]], Intik débarque en [[France]], invité par [[Imhotep]], l'architecte sonore d'[[IAM]], pour participer au festival Logique Hip Hop à [[Marseille]]. Intik tourne dans l'Hexagone et participe aux freestyles et aux concerts ''Stop la Violence''.
En décembre [[1998]], Intik débarque en [[France]], invité par [[Imhotep]], l'architecte sonore d'[[IAM]], pour participer au festival Logique Hip Hop à [[Marseille]]. Intik tourne dans l'Hexagone et participe aux freestyles et aux concerts ''Stop la violence''<ref name="Meghelli, Samir 2006"/>.


=== ''Intik'' (1999–2000) ===
== Sortie artistique ==
Le tube ''Va le dire à ta mère'' d'Intik, marqué par un son [[reggae]]-[[chaâbi algérien|chaâbi]], est repris par des fans du groupe<ref name=:1>{{lien web|url=http://mobile.lesinrocks.com/musique/critique-album/intik/|titre=Intik - Intik - chronique|site=[[Les Inrocks]]|consulté le=23 août 2017}}.</ref>. ''Intik'', le premier album du groupe, est enregistré en dehors de l’[[Algérie]]<ref name=:1/>. Sur l'album, Intik y inscrit des couplets contre le système mafieux derrière l’économie de marché et du [[terrorisme]], et témoigne des horreurs des intégristes (''Va le dire à ta mère'', ''Boumba'' produit avec Imhotep d’[[IAM]]) sans jamais dédouaner le pouvoir en place (''Les Disparus'', ''Entre deux feux de tyrans'', ''L’Injustice'')<ref name=:1/>. L'album est chanté en [[arabe]] ou en [[français]], et comprend une variété de [[échantillon (musique)|samples]] allant de [[Beethoven]] à Mohamed Abdelwaheb mixée par Bristolien Tim Saul (Earthling)<ref name=:1/>. Pour ''[[Les Inrocks]]'' {{citation|alternant entre un hip-hop sombre et somptueux et un reggae triste et chaleureux, Intik réussit la fusion inédite entre les mélopées des musiques algériennes, chaâbi algérois et raï oranais, le beat lourd des boucles [[rap]], le groove des productions [[R. Kelly]]<ref name=:1/>.}}
Youss dit la signature du groupe Intik avec des enregistrements Saint George / Sony était due à une chanson qu'il a écrit lui-même avant qu'il ait jamais rencontré le groupe. La chanson est intitulée, "Va le dire à ta Mère, Le Va Dire A Ton Père". Ce fut la première chanson qu'il a enregistrée par lui-même, puis effectué plus tard avec le groupe. Il affirme que, finalement, cette chanson est la raison Intik a été signé. Youss prétend que la musique du groupe est «la musique traditionnelle algérienne, du reggae, un peu de groove, et un peu de Raï trop un mélange de Chaâbi. Le groupe, qui fusionne la culture occidentale et algérienne, a fait deux albums ensemble, l'éponyme "Intik" en 1999 et Victoire en 2001, et a également effectué une tournée. Après ces réalisations, Youss "voulait faire son propre truc", affirmant qu'il "ne pouvait pas aller faire un troisième album, car il était trop épuisant". En conséquence, Youcef affirme qu'il était responsable de «tout» impliqué avec mettre ensemble les deux albums, qui comprenait écrire les chansons et la gestion du groupe. Youcef affirme que le message du groupe est un appel à la population pour la paix.


=== ''La Victoire'' et fin (2001–2006) ===
=== Signature avec ''Sony'' et la sortie de leur premier album : ''Intik (1999)'' ===
Le groupe publie son deuxième et dernier album, ''La Victoire'' en [[2001]]. Le groupe décide ensuite de se séparer en [[2006]]. Après ces réalisations, Youss voulait {{citation|faire son propre truc}}, affirmant qu'il {{citation|ne pouvait pas aller faire un troisième album, car il était trop épuisant<ref name="Meghelli, Samir 2006"/>.}} En conséquence, Youcef affirme qu'il était responsable de {{citation|tout}} impliqué avec mettre ensemble les deux albums, qui comprenait écrire les chansons et la gestion du groupe. Youcef affirme que le message du groupe est un appel à la population pour la paix.
À Douarnenez, Intik compte quelques fans absolus qui sont allés jusqu’à adapter le tube potentiel ''Va le dire à ta mère'' en breton. Normal, car c’est bien le doux reggae-chaâbi de cette chanson que l’on retient à la première écoute d’''Intik'', premier album du groupe à avoir été enregistré en dehors de l’Algérie – où Réda, Nabil, Samir et Youcef sont encore contraints à la clandestinité. Reviennent ensuite en tête le funk maghrébin et l’argot tranchant de La Jungle – le Mia du groupe. Deux chansons à l’imparable évidence qui ne réussissent pourtant pas à faire oublier lœurgence des messages véhiculés ailleurs par ce disque. Intik y inscrit en effet des couplets contre le système mafieux qui prospère à l’ombre de l’économie de marché et du terrorisme qui va avec (Kayen ou kayen), témoigne des horreurs des intégristes (''Va le dire à ta mère'', ''Boumba'', seul titre ici à ne pas avoir été composé par le groupe, mais par Imothep d’IAM) sans jamais dédouaner le pouvoir en place (Les Disparus, Entre deux feux de tyrans, L’Injustice). Textes à l’avenant, noirs et crachés. En arabe ou en français, peu importe au fond, on les comprend toujours parce qu’ils parviennent à nous entraîner dans leur univers atmosphérique, fait de collages improbables et de samples inattendus – de Beethoven à Mohamed Abdelwaheb – mis en scène par le Bristolien Tim Saul (Earthling) à qui Intik à confié la programmation de tous ses morceaux. Alternant entre un hip-hop sombre et somptueux et un reggae triste et chaleureux, Intik réussit la fusion inédite entre les mélopées des musiques algériennes, chaâbi algérois et raï oranais, le beat lourd des boucles rap, le groove des productions R. Kelly.

=== Leur Deuxième et dernier album avec ''Sony'' : ''La Victoire (2001)'' ===
La musique d’Intik, même si elle semble souvent habitée.

Dès les premières mesures de ''La Victoire'', on retrouve intacte l’étrange âpreté musicale du premier album. Sans se départir d’une dextérité mélodique à donner le vertige, le deuxième album renforce par d’innombrables trouvailles le cachet particulier de ce trip-hop à tête chercheuse Toujours la même audace pour les agencements incisifs entre plusieurs styles qui ont d’habitude peu d’atomes crochus : les tablas résonnent le plus naturellement du monde dans un trip-raï plaintif, les cuivres sont utilisés aussi pour remplacer la basse reggae. En sourdine, le oud (luth arabe) sonne blues dans un déluge de beats hip-hop. Youssef Seddas, leader du groupe et compositeur de toutes les musiques du disque, distille avec une certaine jubilation un malaise récurrent. Car comme on peut l’imaginer, ''La Victoire'' qui ouvre, clôt et donne le titre de cet album imprégné par les conflits du monde d’aujourd’hui ne parle que de défaites. Mais même amère, la victoire nouvelle d’Intik se boit avec plaisir.

== Resistance ==
Intik a été soumis à une certaine résistance de la part du gouvernement algérien pendant leur temps en Algérie. Par exemple, Youss affirme qu'Intik a été "interdit d'apparaître à la télévision pendant une courte période" parce que certaines des chansons avaient des paroles qui expriment des opinions politiques qui étaient controversés. Youss poursuit en expliquant que certaines de ces chansons ne sont même pas présentes sur l'album qui a été publié en Algérie car le producteur avait peur de les libérer.


== Discographie ==
== Discographie ==
* [[1999]] : ''Intik''
* [[2001]] : ''La Victoire''


== Notes et références ==
'''Intik''' fait son entrée sur la scène rap en janvier [[2000]] avec son premier album éponyme. Le groupe rappe en argot algérois et en français, mélangeant [[hip-hop]], [[reggae]], [[chaâbi]], raï et [[Musique soul|soul]].
{{Références}}


{{Portail|hip-hop|musiques du monde|Algérie}}
En [[2001]] le groupe sort l'album ''La Victoire''.

== Références ==
{{Références}}


[[Catégorie:Groupe algérien de hip-hop]]
{{Portail|hip-hop|musique|Algérie|musiques du monde|années 1980|années 1990|années 2000}}
[[Catégorie:Groupe de hip-hop algérien]]
[[Catégorie:Groupe musical formé en 1988]]
[[Catégorie:Groupe musical séparé en 2006]]
[[Catégorie:Reggae algérien]]
[[Catégorie:Rappeur algérien]]

Dernière version du 22 mars 2021 à 01:35

Intik
Autre nom Intik
Pays d'origine Drapeau de l'Algérie Algérie
Genre musical Rap politique, hip-hop algérien, reggae, ragga, soul, chaâbi algérien
Années actives 19882006
Labels Virgin Records, Sony Music Entertainment
Composition du groupe
Anciens membres Youss
Samir
Reda
Nabil

Intik est un groupe de hip-hop algérien, originaire d'Alger. Il est composé de quatre membres (Youssef « Darkman », Nabil, Reda, et Samir). Né sur les cendres des manifestations d'Alger à l'automne de 1988. Le groupe rappe en argot algérois et en français, mélangeant hip-hop, reggae, chaâbi, raï et soul[1]. Intik fait son entrée sur la scène rap en janvier 2000 avec son premier album éponyme. En 2001, le groupe sort l'album La Victoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et débuts (1988–1998)[modifier | modifier le code]

Le groupe est formé en 1988 après les violences qui ont frappé l'Algérie. À la suite de ces événements, quatre jeunes manifestants (ils ont alors entre dix et quatorze ans) en sortent totalement transformés. Intik naît dans la douleur et dans la révolte. La signification du nom du groupe, est « ça baigne » en argot algérien, comme un pied de nez pour dire que rien ne va[1],[2]. Reda (alias Daddy R) et les autres membres affûtent leurs textes pour installer leur rap dans leur pays. Quelques concerts dans des salles obscures assurent la pseudo-promotion de ce groupe clandestin interdit d'antenne.

En décembre 1998, Intik débarque en France, invité par Imhotep, l'architecte sonore d'IAM, pour participer au festival Logique Hip Hop à Marseille. Intik tourne dans l'Hexagone et participe aux freestyles et aux concerts Stop la violence[2].

 Intik (1999–2000)[modifier | modifier le code]

Le tube Va le dire à ta mère d'Intik, marqué par un son reggae-chaâbi, est repris par des fans du groupe[3]. Intik, le premier album du groupe, est enregistré en dehors de l’Algérie[3]. Sur l'album, Intik y inscrit des couplets contre le système mafieux derrière l’économie de marché et du terrorisme, et témoigne des horreurs des intégristes (Va le dire à ta mèreBoumba produit avec Imhotep d’IAM) sans jamais dédouaner le pouvoir en place (Les Disparus, Entre deux feux de tyrans, L’Injustice)[3]. L'album est chanté en arabe ou en français, et comprend une variété de samples allant de Beethoven à Mohamed Abdelwaheb mixée par Bristolien Tim Saul (Earthling)[3]. Pour Les Inrocks « alternant entre un hip-hop sombre et somptueux et un reggae triste et chaleureux, Intik réussit la fusion inédite entre les mélopées des musiques algériennes, chaâbi algérois et raï oranais, le beat lourd des boucles rap, le groove des productions R. Kelly[3]. »

La Victoire et fin (2001–2006)[modifier | modifier le code]

Le groupe publie son deuxième et dernier album, La Victoire en 2001. Le groupe décide ensuite de se séparer en 2006. Après ces réalisations, Youss voulait « faire son propre truc », affirmant qu'il « ne pouvait pas aller faire un troisième album, car il était trop épuisant[2]. » En conséquence, Youcef affirme qu'il était responsable de « tout » impliqué avec mettre ensemble les deux albums, qui comprenait écrire les chansons et la gestion du groupe. Youcef affirme que le message du groupe est un appel à la population pour la paix.

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Intik Interview »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le ).
  2. a b et c (en) Meghelli, Samir. “Interview with Youss (Intik).” In Tha Global Cipha: Hip Hop Culture and Consciousness, ed. By James G. Spady, H. Samy Alim, and Samir Meghelli. 656-67. Philadelphie: Black History Museum Publishers, 2006.
  3. a b c d et e « Intik - Intik - chronique », sur Les Inrocks (consulté le ).