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| nom = J-core
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| origines stylistiques = [[Musique japonaise]], [[rave (musique)|rave]], [[techno hardcore]]
| origines stylistiques = [[Musique japonaise]], [[rave (musique)|rave]], [[techno hardcore]]
| origines culturelles = Milieu des [[années 1990]] ; [[Japon]]
| origines culturelles = Milieu des années 1990 ; [[Japon]]
| instruments = [[Boîte à rythmes]], [[clavier (instrument)|clavier]], [[échantillonneur]], [[ordinateur]], [[séquenceur musical|séquenceur]], [[synthétiseur]]
| instruments = [[Boîte à rythmes]], [[clavier (instrument)|clavier]], [[échantillonneur]], [[ordinateur]], [[séquenceur musical|séquenceur]], [[synthétiseur]]
| popularité = Élevée au Japon, faible à moyenne à l'international
| popularité = Élevée au Japon, faible à moyenne à l'international
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Le terme de {{japonais|'''J-core'''|Jコア}} désigne un [[genre musical|sous-genre]] de [[techno hardcore]], influencé par la [[sous-culture]] [[otaku]] et incorporant des éléments sonores issus de [[musique japonaise]], ayant émergé au [[Japon]] dans les [[années 1990]]. Le terme peut également et simplement désigner des morceaux de techno hardcore composées par des musiciens japonais.
Le terme de {{japonais|'''J-core'''|Jコア}} désigne un [[genre musical|sous-genre]] de [[techno hardcore]], influencé par la [[sous-culture]] [[otaku]] et incorporant des éléments sonores issus de [[musique japonaise]], ayant émergé au [[Japon]] dans les années 1990. Le terme peut également et simplement désigner des morceaux de techno hardcore composées par des musiciens japonais.


Au milieu des années 1990, les genres techno hardcore et [[gabber (musique)|gabber]], alors bien ancrés aux [[Pays-Bas]] et dans les pays frontaliers, s'exportent en parallèle à l'étranger, en particulier sur le [[Amérique du Nord|continent nord-américain]] et au Japon. Inspirés par la notoriété et l'agressivité de ces genres, des musiciens japonais tentent de s'emparer de ce phénomène. Les instruments et le [[tempo]] caractéristiques du J-core s'associent souvent, mais pas obligatoirement, aux [[échantillon (musique)|échantillons sonores]], parfois [[hauteur (musique)|pitchés]], en provenance de [[Anime|séries télévisées d'animation japonaises]]. Certains morceaux sont des [[remix]]es de chansons [[J-pop]].
Au milieu des années 1990, les genres techno hardcore et [[gabber (musique)|gabber]], alors bien ancrés aux [[Pays-Bas]] et dans les pays frontaliers, s'exportent en parallèle à l'étranger, en particulier sur le [[Amérique du Nord|continent nord-américain]] et au Japon. Inspirés par la notoriété et l'agressivité de ces genres, des musiciens japonais tentent de s'emparer de ce phénomène. Les instruments et le [[tempo]] caractéristiques du J-core s'associent souvent, mais pas obligatoirement, aux [[échantillon (musique)|échantillons sonores]], parfois [[hauteur (musique)|pitchés]], en provenance de [[Anime|séries télévisées d'animation japonaises]]. Certains morceaux sont des [[remix]]es de chansons [[J-pop]].


Dans les [[années 2000]], des [[Jeu de rythme|jeux de rythme]] tels que ''{{lang|en|[[Beatmania IIDX]]}}'', édités par [[Konami]], contribuent à sa popularité grâce à de nombreux morceaux J-core présents dans leurs listes. L'[[Internet]] contribue également à sa popularité et à son expansion pendant cette décennie. Dès lors, des événements tels que [[REDALiCE#Hardcore Tano*C|Hardcore Tano*C]] émergent dans des grandes villes, en particulier à [[Tokyo]].
Dans les années 2000, des [[Jeu de rythme|jeux de rythme]] tels que ''{{lang|en|[[Beatmania IIDX]]}}'', édités par [[Konami]], contribuent à sa popularité grâce à de nombreux morceaux J-core présents dans leurs listes. L'[[Internet]] contribue également à sa popularité et à son expansion pendant cette décennie. Dès lors, des événements tels que [[REDALiCE|Hardcore Tano*C]] émergent dans des grandes villes, en particulier à [[Tokyo]].


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Années 1990 ===
=== Années 1990 ===
L'émergence du J-core remonte, selon les sources divergentes, au milieu ou à la fin des [[années 1990]] au [[Japon]], à l'apogée des scènes [[techno hardcore]] et [[Gabber (musique)|gabber]] en [[Europe]]<ref name=rbma/>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/style/hardcore-techno-ma0000012147/albums|titre=Hardcore Techno|site=[[AllMusic]]|consulté le=25 mai 2014}}.</ref>. Initialement, le terme Japcore<ref>[https://www.discogs.com/Various-%E6%83%A3%E6%B5%81-Japcore-Samplers-Hardcore-Osaka-1997/release/249133 Various – 惣流 (Japcore Samplers - Hardcore Osaka 1997)]</ref> puis J-core, construit sur les mots {{citation|{{lang|en|Japanese}}}} et {{citation|hardcore}}<ref name=rbma>{{lien web|lang=en|url=http://daily.redbullmusicacademy.com/2015/01/j-core-feature|titre=A Kick in the Kawaii: Inside the World of J-Core - With “cute” being the word on so many electronic music producers’ lips of late, Vivian Host explores a Japanese subculture taking adorable to the dark side|site=Red Bull Music Academy Daily|consulté le={{1er}} avril 2015}}.</ref>, désigne une variante de ces scènes musicales, influencée par la [[sous-culture]] [[Otaku]]<ref name=nekoplanet/> ; ces variantes se composent habituellement d'[[échantillon (musique)|échantillons sonores]] repris à partir d'[[anime]]s<ref name=nekoplanet/>. Selon le ''{{lang|en|Red Bull Music Academy Daily}}'', Jea de [[DJ Sharpnel]] est {{citation|sans doute l'un des premiers (si ce n'est pas le premier) à avoir tracer la voie du J-core. En [[1998 en musique|1998]], il a sorti le premier album du label Sharpnelsound, un [[Disque compact enregistrable|CD-R]] intitulé ''High Speed Music Team by Sharpnel vs. Project Gabbangelion'', le nom et le style musical faisant référence à l'[[anime]] apocalyptique ''[[Neon Genesis Evangelion]]''<ref name=rbma/>.}}
L'émergence du J-core remonte, selon les sources divergentes, au milieu ou à la fin des années 1990 au [[Japon]], à l'apogée des scènes [[techno hardcore]] et [[Gabber (musique)|gabber]] en [[Europe]]<ref name=rbma/>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.allmusic.com/style/hardcore-techno-ma0000012147/albums|titre=Hardcore Techno|site=[[AllMusic]]|consulté le=25 mai 2014}}.</ref>. Initialement, le terme Japcore<ref>[https://www.discogs.com/Various-%E6%83%A3%E6%B5%81-Japcore-Samplers-Hardcore-Osaka-1997/release/249133 Various – 惣流 (Japcore Samplers - Hardcore Osaka 1997)]</ref> puis J-core, construit sur les mots {{citation|{{lang|en|Japanese}}}} et {{citation|hardcore}}<ref name=rbma>{{lien web|lang=en|url=http://daily.redbullmusicacademy.com/2015/01/j-core-feature|titre=A Kick in the Kawaii: Inside the World of J-Core - With “cute” being the word on so many electronic music producers’ lips of late, Vivian Host explores a Japanese subculture taking adorable to the dark side|site=Red Bull Music Academy Daily|consulté le={{1er}} avril 2015}}.</ref>, désigne une variante de ces scènes musicales, influencée par la [[sous-culture]] [[Otaku]]<ref name=nekoplanet/> ; ces variantes se composent habituellement d'[[échantillon (musique)|échantillons sonores]] repris à partir d'[[anime]]s<ref name=nekoplanet/>. Selon le ''{{lang|en|Red Bull Music Academy Daily}}'', Jea de [[DJ Sharpnel]] est {{citation|sans doute l'un des premiers (si ce n'est pas le premier) à avoir tracer la voie du J-core. En [[1998 en musique|1998]], il a sorti le premier album du label Sharpnelsound, un [[Disque compact enregistrable|CD-R]] intitulé ''High Speed Music Team by Sharpnel vs. Project Gabbangelion'', le nom et le style musical faisant référence à l'[[anime]] apocalyptique ''[[Neon Genesis Evangelion]]''<ref name=rbma/>.}}


Rétrospectivement, les premiers producteurs japonais qui peuvent être catégorisés de techno hardcore incluent notamment : Ocho (dès 1994 ou 1995)<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20100830030959|url=http://www.g0org.biz:80/cd_ocho.html|titre=Ocho - Discography|site=Groundzero Organization|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref>, Hammer Bros (dès 1995), Out of Key (dès 1995), [[Nawoto Suzuki|Naoto Suzuki]] (dès 1995), Blasterhead (1995), [[DJ Sharpnel|Jea]] (dès 1996), [[Bubble-B|Karatechno]] (idem), et C-Type (dès 1997). Concernant les [[Label discographique|labels]], les premiers ayant fait leur apparition sont : KAK-A (1995 ou 1996), Kill the Rest (1996), Murder Yacht School (1997)<ref>{{Lien archive|lang=en|horodatage archive=20160924063047|url=http://mysinfo.utun.net:80/|titre=M.Y.S Release info|site=mysinfo.utun.net/web.archive.org|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref> et [[DJ Sharpnel|Sharpnelsound]] (1998)<ref>{{lien web|lang=en|url=https://web.archive.org/web/20080915195843fw_/http://www.sharpnel.com:80/rel/rel.htm|titre=Release|site=sharpnel.com/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>. L'un des plus anciens morceaux de techno hardcore japonais connus s'intitule ''g(A)bber conspiracy'' de l'artiste Ocho, publié en {{date-|juin 1995}}<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20100830030959|url=http://www.g0org.biz:80/cd_ocho.html#03|titre=OCHO CD 03 (確率変動価格)|site= g0org.biz/web.archive.org|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref>. C'est également à cette époque que les premières soirées hardcore s'effectuent<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20000501000000|url=http://www.sharpnel.com/sp-j.html|titre=Events|site=sharpnel.com/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>. Certaines pouvaient inclure des sessions de jeu vidéo<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=19991008141638|url=http://www.bekkoame.ne.jp/~qataoka/PARTY/skull.html|titre=Skull Polygon, Techno and Gabba and Game, 1997/7/20 at Vitamin-Q|site=bekkoame.ne.jp/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>.
Rétrospectivement, les premiers producteurs japonais qui peuvent être catégorisés de techno hardcore incluent notamment : Ocho (dès 1994 ou 1995)<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20100830030959|url=http://www.g0org.biz:80/cd_ocho.html|titre=Ocho - Discography|site=Groundzero Organization|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref>, Hammer Bros (dès 1995), Out of Key (dès 1995), [[Nawoto Suzuki|Naoto Suzuki]] (dès 1995), Blasterhead (1995), [[DJ Sharpnel|Jea]] (dès 1996), [[Bubble-B|Karatechno]] (idem), et C-Type (dès 1997). Concernant les [[Label discographique|labels]], les premiers ayant fait leur apparition sont : KAK-A (1995 ou 1996), Kill the Rest (1996), Murder Yacht School (1997)<ref>{{Lien archive|lang=en|horodatage archive=20160924063047|url=http://mysinfo.utun.net:80/|titre=M.Y.S Release info|site=mysinfo.utun.net/web.archive.org|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref> et [[DJ Sharpnel|Sharpnelsound]] (1998)<ref>{{lien web|lang=en|url=https://web.archive.org/web/20080915195843fw_/http://www.sharpnel.com:80/rel/rel.htm|titre=Release|site=sharpnel.com/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>. L'un des plus anciens morceaux de techno hardcore japonais connus s'intitule ''g(A)bber conspiracy'' de l'artiste Ocho, publié en {{date-|juin 1995}}<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20100830030959|url=http://www.g0org.biz:80/cd_ocho.html#03|titre=OCHO CD 03 (確率変動価格)|site= g0org.biz/web.archive.org|consulté le= 22 octobre 2017}}.</ref>. C'est également à cette époque que les premières soirées hardcore s'effectuent<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=20000501000000|url=http://www.sharpnel.com/sp-j.html|titre=Events|site=sharpnel.com/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>. Certaines pouvaient inclure des sessions de jeu vidéo<ref>{{Lien archive|lang=ja|horodatage archive=19991008141638|url=http://www.bekkoame.ne.jp/~qataoka/PARTY/skull.html|titre=Skull Polygon, Techno and Gabba and Game, 1997/7/20 at Vitamin-Q|site=bekkoame.ne.jp/web.archive.org|consulté le=22 octobre 2017}}.</ref>.


=== Années 2000 ===
=== Années 2000 ===
[[Fichier:Labelhardcoretanoc.JPG|vignette|[[REDALiCE#Hardcore Tano*C|Hardcore Tano*C]], l'un des labels phares du J-core, lancé par [[REDALiCE]].]]
[[Fichier:Labelhardcoretanoc.JPG|vignette|[[REDALiCE|Hardcore Tano*C]], l'un des labels phares du J-core, lancé par [[REDALiCE]].]]


Au début des [[années 2000]], des artistes japonais pionniers du genre, comme [[REDALiCE]]<ref name=rbma/>, [[T+Pazolite]]<ref name=rbma/>, [[M-Project]]<ref name=rbma/> ou [[DJ Technorch]]<ref name=rbma/> percent dans la scène de la musique électronique japonaise<ref name=animecons.com>{{lien web|lang=en|url=http://animecons.com/guests/bio.shtml/3032/M_Project|titre=M-Project - animecons.com|consulté le=25 avril 2014|site=Animecons.com}}.</ref>. Leur popularité s'étend au cours des années 2000, grâce à l'intégration de certaines de leurs créations dans des [[Jeu d'arcade|jeux vidéo d'arcade]] comme ''{{lang|en|[[Beatmania]]}}'', ''{{lang|en|Stepmania}}'', ''{{lang|en|Jubeat}}'' ou ''{{lang|en|Flash Flash Revolution}}''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.flashflashrevolution.com/FFRStats/FFRSongs.php?order=level&ascDSC=ASC|titre=FFR Song List Click column titles to Sort|site=flashflashrevolution.com|consulté le=23 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://bemani.fr/2012/11/11/un-nouveau-dancedancerevolution-en-arcade/|titre=Un nouveau DanceDanceRevolution en arcade|auteur=skateinmars|site=Bemani|date=11 novembre 2012|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.konami.jp/bemani/bm2dx/bm2dx16/song/all_i_need_your_love.html|site=[[Konami]]|titre=Sound / M-Project|consulté le=25 avril 2014}}.</ref>. Le jeu ''{{lang|en|[[Beatmania IIDX]]}}'' est même considéré comme la principale source d'initiation des Japonais au son J-core<ref name=rbma/>. Certains d'entre ces artistes accroissent leur popularité en composant des musiques pour [[anime]]s ; c'est le cas pour REDALiCE qui participe au générique de fin pour ''[[Haiyore! Nyaruko-san|Nyaruko-san]]''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.crunchyroll.com/anime-news/2012/03/09-1/haiyore-nyaruko-san-tv-anime-ending-theme-by-redalice-and-alstroemeria-producer|titre="Nyarko-san" TV Anime Ending Theme by REDALiCE and Alstroemeria Producer|auteur=Greg Lanson|date=10 mars 2012|site=[[Crunchyroll]]|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.animenewsnetwork.cc/encyclopedia/anime.php?id=13240|titre=Battle Spirits: Heroes|site=[[Anime News Network]]|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>.
Au début des années 2000, des artistes japonais pionniers du genre, comme [[REDALiCE]]<ref name=rbma/>, [[T+Pazolite]]<ref name=rbma/>, [[M-Project]]<ref name=rbma/> ou [[DJ Technorch]]<ref name=rbma/> percent dans la scène de la musique électronique japonaise<ref name=animecons.com>{{lien web|lang=en|url=http://animecons.com/guests/bio.shtml/3032/M_Project|titre=M-Project - animecons.com|consulté le=25 avril 2014|site=Animecons.com}}.</ref>. Leur popularité s'étend au cours des années 2000, grâce à l'intégration de certaines de leurs créations dans des [[Jeu d'arcade|jeux vidéo d'arcade]] comme ''{{lang|en|[[Beatmania]]}}'', ''{{lang|en|Stepmania}}'', ''{{lang|en|Jubeat}}'' ou ''{{lang|en|Flash Flash Revolution}}''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.flashflashrevolution.com/FFRStats/FFRSongs.php?order=level&ascDSC=ASC|titre=FFR Song List Click column titles to Sort|site=flashflashrevolution.com|consulté le=23 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://bemani.fr/2012/11/11/un-nouveau-dancedancerevolution-en-arcade/|titre=Un nouveau DanceDanceRevolution en arcade|auteur=skateinmars|site=Bemani|date=11 novembre 2012|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.konami.jp/bemani/bm2dx/bm2dx16/song/all_i_need_your_love.html|site=[[Konami]]|titre=Sound / M-Project|consulté le=25 avril 2014}}.</ref>. Le jeu ''{{lang|en|[[Beatmania IIDX]]}}'' est même considéré comme la principale source d'initiation des Japonais au son J-core<ref name=rbma/>. Certains d'entre ces artistes accroissent leur popularité en composant des musiques pour [[anime]]s ; c'est le cas pour REDALiCE qui participe au générique de fin pour ''[[Haiyore! Nyaruko-san|Nyaruko-san]]''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.crunchyroll.com/anime-news/2012/03/09-1/haiyore-nyaruko-san-tv-anime-ending-theme-by-redalice-and-alstroemeria-producer|titre="Nyarko-san" TV Anime Ending Theme by REDALiCE and Alstroemeria Producer|auteur=Greg Lanson|date=10 mars 2012|site=[[Crunchyroll]]|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.animenewsnetwork.cc/encyclopedia/anime.php?id=13240|titre=Battle Spirits: Heroes|site=[[Anime News Network]]|consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>.


Dans le même temps, avec la croissance de plus en plus grandissante d'[[internet]], les musiques catégorisées J-core se vendent sous formats [[disque compact|CD]] ou formats [[MP3]], 192 à 320 [[débit binaire|kb/s]] et [[Waveform Audio File Format|.wav]] depuis des sites japonais indépendants. À la fin des années 2000, certaines soirées organisées par des labels tels que [[REDALiCE#Hardcore Tano*C|Hardcore Tano*C]] accueillent lors d'[[Événement (festival)|événements]] les fans du genre, et le J-core est, depuis un certain temps, disponible physiquement en grande surface<ref>{{ouvrage|titre=Perfect Beat|volume=9|numéro=1|page=39|année=2008|lire en ligne=|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>. De tels événements sont principalement organisés à [[Tokyo]], et de plus petits événements sont organisés à [[Osaka]], [[Sendai]], et [[Hokkaidō]]<ref name=rbma/>.
Dans le même temps, avec la croissance de plus en plus grandissante d'[[internet]], les musiques catégorisées J-core se vendent sous formats [[disque compact|CD]] ou formats [[MP3]], 192 à 320 [[débit binaire|kb/s]] et [[Waveform Audio File Format|.wav]] depuis des sites japonais indépendants. À la fin des années 2000, certaines soirées organisées par des labels tels que [[REDALiCE|Hardcore Tano*C]] accueillent lors d'[[Événement (festival)|événements]] les fans du genre, et le J-core est, depuis un certain temps, disponible physiquement en grande surface<ref>{{ouvrage|titre=Perfect Beat|volume=9|numéro=1|page=39|année=2008|lire en ligne=|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>. De tels événements sont principalement organisés à [[Tokyo]], et de plus petits événements sont organisés à [[Osaka]], [[Sendai]], et [[Hokkaidō]]<ref name=rbma/>.


Le terme de {{citation|J-core}} apparaît en [[2006 en musique|2006]] pour désigner à l'exportation des albums de DJ Sharpnel vers l'Occident, selon [[DJ Technorch]]<ref name=rbma/> ; c'est à partir de cette date que le style assiste à son essor international<ref name=rbma/>. À la même période, quelques événements organisent des sessions J-core en dehors du Japon, comme le label [[Canada|canadien]] Canadian Speedcore Resistance, comme en témoignent des tracts distribués par [[Rige Entertainment B.V.|Rige Records]], ainsi qu'une entrevue effectuée en [[2010 en musique|2010]], avec Culture DJ, du fondateur du label, DJ Plague, durant laquelle il explique {{citation|travailler de plus en plus avec la scène japonaise<ref>{{lien web|url=http://culturedj.owni.fr/2010/11/02/interview-de-dj-plague-de-lavenir-du-djing-de-linteret-des-filles-et-de-la-gloire-du-speedcore/|titre=Interview de DJ Plague : de l’avenir du DJing, de l’intérêt des filles et de la gloire du speedcore|date=2 novembre 2010|auteur=culturedj|consulté le=4 avril 2015}}.</ref>.}}
Le terme de {{citation|J-core}} apparaît en [[2006 en musique|2006]] pour désigner à l'exportation des albums de DJ Sharpnel vers l'Occident, selon [[DJ Technorch]]<ref name=rbma/> ; c'est à partir de cette date que le style assiste à son essor international<ref name=rbma/>. À la même période, quelques événements organisent des sessions J-core en dehors du Japon, comme le label [[Canada|canadien]] Canadian Speedcore Resistance, comme en témoignent des tracts distribués par [[Rige Entertainment B.V.|Rige Records]], ainsi qu'une entrevue effectuée en [[2010 en musique|2010]], avec Culture DJ, du fondateur du label, DJ Plague, durant laquelle il explique {{citation|travailler de plus en plus avec la scène japonaise<ref>{{lien web|url=http://culturedj.owni.fr/2010/11/02/interview-de-dj-plague-de-lavenir-du-djing-de-linteret-des-filles-et-de-la-gloire-du-speedcore/|titre=Interview de DJ Plague : de l’avenir du DJing, de l’intérêt des filles et de la gloire du speedcore|date=2 novembre 2010|auteur=culturedj|consulté le=4 avril 2015}}.</ref>.}}


Entre 2003 et [[2008]], le hardcore japonais avait également une [[webradio]] dédiée, qui comprenait quatre stations : Otakuspeed Radio, Otakuspeed Radio (Clasixxx), HC1000O:Osaka et LiveShow Program<ref>[https://web.archive.org/web/20081220014415/http://www.hardrave.jp hardrave.jp]</ref>. Les deux premières stations comprenaient des morceaux parus sous le label Sharpnelsound, la troisième comprenait des morceaux parus sous le label Maddest Chick'ndom.
Entre 2003 et 2008, le hardcore japonais avait également une [[webradio]] dédiée, qui comprenait quatre stations : Otakuspeed Radio, Otakuspeed Radio (Clasixxx), HC1000O:Osaka et LiveShow Program<ref>[https://web.archive.org/web/20081220014415/http://www.hardrave.jp hardrave.jp]</ref>. Les deux premières stations comprenaient des morceaux parus sous le label Sharpnelsound, la troisième comprenait des morceaux parus sous le label Maddest Chick'ndom.


=== Depuis les années 2010 ===
=== Depuis les années 2010 ===
Au début des [[années 2010]], le J-core connaît une forte popularité en [[Australie]] grâce à des soirées telles que Neko Nation, Doujindance, et AFK<ref name=nekoplanet>{{lien web|lang=en|url=http://nekoplanet.com.au/noc-v-interview/|titre=Noc.V Interview|auteur=Nyan|date=5 mars 2014|site=nekoplanet.com.au|consulté le=25 mai 2014}}.</ref>. Entretemps, le {{date|30|mars|2010|en musique}}, le compositeur [[RoughSketch]] sort son premier [[extended play|EP]], intitulé ''{{lang|en|Samurai Terrorist}}'', au label discographique [[Pays-Bas|néerlandais]] [[Megarave Records]]. Ceci intervient dans un contexte d'internationalisation du son J-core, et des producteurs provenant d'autres pays que le Japon, comme l'autrichien DJ Kuro<ref name=rbma/>. Le {{date-|17 septembre 2012}}, Kaoru Kimura (connu sous le nom de Betwixt & Between), l'un des notables pionniers de la scène J-core depuis 2002, décède à l'âge de 28 ans<ref>{{lien web|lang=ja|url=http://ameblo.jp/guldjp/entry-11373165370.html|titre=RIP... Betwixt & Between/ Kaoru Kimura|consulté le=18 octobre 2012}}.</ref>. Cependant, les causes de son décès restent méconnues, mais il aurait, d'après son blog, eu des problèmes de droit d'auteurs avec le label [[REDALiCE#Hardcore Tano*C|Hardcore Tano*C]]<ref>{{lien web|url=http://totaldiscommunication.com/?p=1223|lang=ja|titre=HARDCORE TANO*Cに置ける楽曲著作権について|auteur=Btwbtw|consulté le=18 octobre 2012|date=2 septembre 2012}}.</ref>. Des internautes prétendent qu'il se serait [[suicide|donné la mort]] à la suite d'une [[dépression (psychiatrie)|dépression majeure]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://web.archive.org/liveweb/http://doujincore.com/?p=9542|titre=Wait what..?… R.I.P Betwixt & Between/ Kaoru Kimura|site=doujincore.com|date=6 octobre 2012|consulté le=18 octobre 2012}}.</ref>.
Au début des années 2010, le J-core connaît une forte popularité en [[Australie]] grâce à des soirées telles que Neko Nation, Doujindance, et AFK<ref name=nekoplanet>{{lien web|lang=en|url=http://nekoplanet.com.au/noc-v-interview/|titre=Noc.V Interview|auteur=Nyan|date=5 mars 2014|site=nekoplanet.com.au|consulté le=25 mai 2014}}.</ref>. Entretemps, le {{date|30|mars|2010|en musique}}, le compositeur [[RoughSketch]] sort son premier [[extended play|EP]], intitulé ''{{lang|en|Samurai Terrorist}}'', au label discographique [[Pays-Bas|néerlandais]] [[Megarave Records]]. Ceci intervient dans un contexte d'internationalisation du son J-core, et des producteurs provenant d'autres pays que le Japon, comme l'autrichien DJ Kuro<ref name=rbma/>. Le {{date-|17 septembre 2012}}, Kaoru Kimura (connu sous le nom de Betwixt & Between), l'un des notables pionniers de la scène J-core depuis 2002, décède à l'âge de 28 ans<ref>{{lien web|lang=ja|url=http://ameblo.jp/guldjp/entry-11373165370.html|titre=RIP... Betwixt & Between/ Kaoru Kimura|consulté le=18 octobre 2012}}.</ref>. Cependant, les causes de son décès restent méconnues, mais il aurait, d'après son blog, eu des problèmes de droit d'auteurs avec le label [[REDALiCE|Hardcore Tano*C]]<ref>{{lien web|url=http://totaldiscommunication.com/?p=1223|lang=ja|titre=HARDCORE TANO*Cに置ける楽曲著作権について|auteur=Btwbtw|consulté le=18 octobre 2012|date=2 septembre 2012}}.</ref>. Des internautes prétendent qu'il se serait [[suicide|donné la mort]] à la suite d'une [[dépression (psychiatrie)|dépression majeure]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://web.archive.org/liveweb/http://doujincore.com/?p=9542|titre=Wait what..?… R.I.P Betwixt & Between/ Kaoru Kimura|site=doujincore.com|date=6 octobre 2012|consulté le=18 octobre 2012}}.</ref>.


Les [[années 2020]] assistent à la continuité stable du genre. Le J-core est désormais joué dans certains événements aux [[États-Unis]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://fr.ra.co/events/1587652|titre=Hardcore in the Bay: Raver's Return 2 Squishmallow Kingdom|site=fr.ra.co|consulté le=13 mars 2024}}.</ref> et au [[Canada]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.blogto.com/radar/2023/03/anime-north-toronto/|titre=Toronto is getting a massive festival of Japanese culture this spring|date=31 mars 2023|site=blogto.com|passage=You'll hear video game and anime soundtracks, future funk, happy hardcore, Eurobeat, J-core and all kinds of kawaii dance music. Entry comes with your weekend badge. |consulté le=13 mars 2024}}.</ref>.
Les années 2020 assistent à la continuité stable du genre. Le J-core est désormais joué dans certains événements aux [[États-Unis]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://fr.ra.co/events/1587652|titre=Hardcore in the Bay: Raver's Return 2 Squishmallow Kingdom|site=fr.ra.co|consulté le=13 mars 2024}}.</ref> et au [[Canada]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.blogto.com/radar/2023/03/anime-north-toronto/|titre=Toronto is getting a massive festival of Japanese culture this spring|date=31 mars 2023|site=blogto.com|passage=You'll hear video game and anime soundtracks, future funk, happy hardcore, Eurobeat, J-core and all kinds of kawaii dance music. Entry comes with your weekend badge. |consulté le=13 mars 2024}}.</ref>.


== Caractéristiques ==<!-- musicales -->
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== Influences ==
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À l'instar de la [[Gabber (musique)|musique gabber]], autrefois le ciment d'une [[Gabber (culture)|sous-culture gabber]] très dynamique aux Pays-Bas, la musique J-core possède sa propre sous-culture au [[Japon]]<ref name=rbma/>. Elle est fortement inspirée par la culture ''[[otaku]]''. Les premiers événements J-core sont peu courus, l'un des plus célèbres, Extreme Hard, n'accueillant que {{nombre|200|personnes}}, certaines pouvant atteindre les {{nombre|500|visiteurs}}. Mais la plus grande partie de la culture J-core se déploie sur internet, au travers des sites de téléchargement illégal, des torrents et de [[4chan]]<ref name=rbma/>. Néanmoins, la culture J-core a pu se populariser hors les limites du Japon, au travers d'une génération nourrie d'[[anime]]s tels que ''[[Dragon Ball Z]]'', des morceaux et des clips vidéo reprenant fréquemment samples et esthétique japonaise. Du coup, Les amateurs et les producteurs de J-core, s'internationalisent à la fin des [[années 2000]].
À l'instar de la [[Gabber (musique)|musique gabber]], autrefois le ciment d'une [[Gabber (culture)|sous-culture gabber]] très dynamique aux Pays-Bas, la musique J-core possède sa propre sous-culture au [[Japon]]<ref name=rbma/>. Elle est fortement inspirée par la culture ''[[otaku]]''. Les premiers événements J-core sont peu courus, l'un des plus célèbres, Extreme Hard, n'accueillant que {{nombre|200|personnes}}, certaines pouvant atteindre les {{nombre|500|visiteurs}}. Mais la plus grande partie de la culture J-core se déploie sur internet, au travers des sites de téléchargement illégal, des torrents et de [[4chan]]<ref name=rbma/>. Néanmoins, la culture J-core a pu se populariser hors les limites du Japon, au travers d'une génération nourrie d'[[anime]]s tels que ''[[Dragon Ball Z]]'', des morceaux et des clips vidéo reprenant fréquemment samples et esthétique japonaise. Du coup, Les amateurs et les producteurs de J-core, s'internationalisent à la fin des années 2000.


En [[2015 en musique|2015]], le ''{{lang|en|Red Bull Music Academy Daily}}'' estime à {{formatnum:20000}} ou {{formatnum:30000}} le nombre d'adeptes du genre dans le monde<ref name=rbma/>. Dans les pays asiatiques, comme la [[Thaïlande]], la majeure partie des auditeurs découvrent le genre [[techno hardcore]] grâce au J-core<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.theharddata.com/2017/01/28/sadistic-interview-hardcore-techno-in-thailand/|titre=Sadistic interview – Hardcore Techno in Thailand|date=28 janvier 2017|auteur=Tuomas Kinnunen|site=theharddata.com|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>. Par ailleurs, l'artiste américain [[Porter Robinson]] incorpore des éléments de J-core dans son projet musical appelé Virtual Self<ref>{{lien web|lang=en|url=https://dancingastronaut.com/2018/02/5-artists-miss-buku-music-arts-project-2018/|titre=5 artists not to miss at BUKU Music + Arts Project 2018 |passage=As the brainchild of Porter Robinson, the quirky dance music project authentically incorporates IDM, jungle-inspired drum breaks, era-accurate trance super saw sections, early hardcore and j-core elements|site=dancingastronaut.com|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>.
En [[2015 en musique|2015]], le ''{{lang|en|Red Bull Music Academy Daily}}'' estime à {{formatnum:20000}} ou {{formatnum:30000}} le nombre d'adeptes du genre dans le monde<ref name=rbma/>. Dans les pays asiatiques, comme la [[Thaïlande]], la majeure partie des auditeurs découvrent le genre [[techno hardcore]] grâce au J-core<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.theharddata.com/2017/01/28/sadistic-interview-hardcore-techno-in-thailand/|titre=Sadistic interview – Hardcore Techno in Thailand|date=28 janvier 2017|auteur=Tuomas Kinnunen|site=theharddata.com|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>. Par ailleurs, l'artiste américain [[Porter Robinson]] incorpore des éléments de J-core dans son projet musical appelé Virtual Self<ref>{{lien web|lang=en|url=https://dancingastronaut.com/2018/02/5-artists-miss-buku-music-arts-project-2018/|titre=5 artists not to miss at BUKU Music + Arts Project 2018 |passage=As the brainchild of Porter Robinson, the quirky dance music project authentically incorporates IDM, jungle-inspired drum breaks, era-accurate trance super saw sections, early hardcore and j-core elements|site=dancingastronaut.com|consulté le={{1er}} avril 2018}}.</ref>.

Dernière version du 19 mai 2024 à 10:58

J-core
Origines stylistiques Musique japonaise, rave, techno hardcore
Origines culturelles Milieu des années 1990 ; Japon
Instruments typiques Boîte à rythmes, clavier, échantillonneur, ordinateur, séquenceur, synthétiseur
Popularité Élevée au Japon, faible à moyenne à l'international
Scènes régionales Australie, Amérique du Nord, Japon

Genres dérivés

Lolicore, nightcore

Genres associés

Freeform[2], gabber, happy hardcore[2], industrial hardcore, makina, speedcore[2], terrorcore[2], UK hardcore

Le terme de J-core (Jコア?) désigne un sous-genre de techno hardcore, influencé par la sous-culture otaku et incorporant des éléments sonores issus de musique japonaise, ayant émergé au Japon dans les années 1990. Le terme peut également et simplement désigner des morceaux de techno hardcore composées par des musiciens japonais.

Au milieu des années 1990, les genres techno hardcore et gabber, alors bien ancrés aux Pays-Bas et dans les pays frontaliers, s'exportent en parallèle à l'étranger, en particulier sur le continent nord-américain et au Japon. Inspirés par la notoriété et l'agressivité de ces genres, des musiciens japonais tentent de s'emparer de ce phénomène. Les instruments et le tempo caractéristiques du J-core s'associent souvent, mais pas obligatoirement, aux échantillons sonores, parfois pitchés, en provenance de séries télévisées d'animation japonaises. Certains morceaux sont des remixes de chansons J-pop.

Dans les années 2000, des jeux de rythme tels que Beatmania IIDX, édités par Konami, contribuent à sa popularité grâce à de nombreux morceaux J-core présents dans leurs listes. L'Internet contribue également à sa popularité et à son expansion pendant cette décennie. Dès lors, des événements tels que Hardcore Tano*C émergent dans des grandes villes, en particulier à Tokyo.

Histoire[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

L'émergence du J-core remonte, selon les sources divergentes, au milieu ou à la fin des années 1990 au Japon, à l'apogée des scènes techno hardcore et gabber en Europe[3],[4]. Initialement, le terme Japcore[5] puis J-core, construit sur les mots « Japanese » et « hardcore »[3], désigne une variante de ces scènes musicales, influencée par la sous-culture Otaku[6] ; ces variantes se composent habituellement d'échantillons sonores repris à partir d'animes[6]. Selon le Red Bull Music Academy Daily, Jea de DJ Sharpnel est « sans doute l'un des premiers (si ce n'est pas le premier) à avoir tracer la voie du J-core. En 1998, il a sorti le premier album du label Sharpnelsound, un CD-R intitulé High Speed Music Team by Sharpnel vs. Project Gabbangelion, le nom et le style musical faisant référence à l'anime apocalyptique Neon Genesis Evangelion[3]. »

Rétrospectivement, les premiers producteurs japonais qui peuvent être catégorisés de techno hardcore incluent notamment : Ocho (dès 1994 ou 1995)[7], Hammer Bros (dès 1995), Out of Key (dès 1995), Naoto Suzuki (dès 1995), Blasterhead (1995), Jea (dès 1996), Karatechno (idem), et C-Type (dès 1997). Concernant les labels, les premiers ayant fait leur apparition sont : KAK-A (1995 ou 1996), Kill the Rest (1996), Murder Yacht School (1997)[8] et Sharpnelsound (1998)[9]. L'un des plus anciens morceaux de techno hardcore japonais connus s'intitule g(A)bber conspiracy de l'artiste Ocho, publié en [10]. C'est également à cette époque que les premières soirées hardcore s'effectuent[11]. Certaines pouvaient inclure des sessions de jeu vidéo[12].

Années 2000[modifier | modifier le code]

Hardcore Tano*C, l'un des labels phares du J-core, lancé par REDALiCE.

Au début des années 2000, des artistes japonais pionniers du genre, comme REDALiCE[3], T+Pazolite[3], M-Project[3] ou DJ Technorch[3] percent dans la scène de la musique électronique japonaise[13]. Leur popularité s'étend au cours des années 2000, grâce à l'intégration de certaines de leurs créations dans des jeux vidéo d'arcade comme Beatmania, Stepmania, Jubeat ou Flash Flash Revolution[14],[15],[16]. Le jeu Beatmania IIDX est même considéré comme la principale source d'initiation des Japonais au son J-core[3]. Certains d'entre ces artistes accroissent leur popularité en composant des musiques pour animes ; c'est le cas pour REDALiCE qui participe au générique de fin pour Nyaruko-san[17],[18].

Dans le même temps, avec la croissance de plus en plus grandissante d'internet, les musiques catégorisées J-core se vendent sous formats CD ou formats MP3, 192 à 320 kb/s et .wav depuis des sites japonais indépendants. À la fin des années 2000, certaines soirées organisées par des labels tels que Hardcore Tano*C accueillent lors d'événements les fans du genre, et le J-core est, depuis un certain temps, disponible physiquement en grande surface[19]. De tels événements sont principalement organisés à Tokyo, et de plus petits événements sont organisés à Osaka, Sendai, et Hokkaidō[3].

Le terme de « J-core » apparaît en 2006 pour désigner à l'exportation des albums de DJ Sharpnel vers l'Occident, selon DJ Technorch[3] ; c'est à partir de cette date que le style assiste à son essor international[3]. À la même période, quelques événements organisent des sessions J-core en dehors du Japon, comme le label canadien Canadian Speedcore Resistance, comme en témoignent des tracts distribués par Rige Records, ainsi qu'une entrevue effectuée en 2010, avec Culture DJ, du fondateur du label, DJ Plague, durant laquelle il explique « travailler de plus en plus avec la scène japonaise[20]. »

Entre 2003 et 2008, le hardcore japonais avait également une webradio dédiée, qui comprenait quatre stations : Otakuspeed Radio, Otakuspeed Radio (Clasixxx), HC1000O:Osaka et LiveShow Program[21]. Les deux premières stations comprenaient des morceaux parus sous le label Sharpnelsound, la troisième comprenait des morceaux parus sous le label Maddest Chick'ndom.

Depuis les années 2010[modifier | modifier le code]

Au début des années 2010, le J-core connaît une forte popularité en Australie grâce à des soirées telles que Neko Nation, Doujindance, et AFK[6]. Entretemps, le , le compositeur RoughSketch sort son premier EP, intitulé Samurai Terrorist, au label discographique néerlandais Megarave Records. Ceci intervient dans un contexte d'internationalisation du son J-core, et des producteurs provenant d'autres pays que le Japon, comme l'autrichien DJ Kuro[3]. Le , Kaoru Kimura (connu sous le nom de Betwixt & Between), l'un des notables pionniers de la scène J-core depuis 2002, décède à l'âge de 28 ans[22]. Cependant, les causes de son décès restent méconnues, mais il aurait, d'après son blog, eu des problèmes de droit d'auteurs avec le label Hardcore Tano*C[23]. Des internautes prétendent qu'il se serait donné la mort à la suite d'une dépression majeure[24].

Les années 2020 assistent à la continuité stable du genre. Le J-core est désormais joué dans certains événements aux États-Unis[25] et au Canada[26].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le J-core est également appelé Japanese hardcore ou Japanese hardcore dance[2]. Il reprend des éléments sonores de la techno hardcore européenne et des musiques rave américaine et britannique. D'une manière identique à la techno hardcore, la terminologie regroupe un ensemble de sous-genres musicaux plus ou moins liés à la techno hardcore.

DJ Sharpnel est considéré par la presse spécialisée comme le fondateur du genre, avec la sortie en 1998 du premier EP de son label SharpnelSound, High Speed Music Team, en collaboration avec Project Gabbangelion. Ce morceau comporte les marqueurs du genre alors en gestation, à savoir un tempo aux alentours des 200 BPM et des samples d'écolière japonaise issu d'un animé, faisant ressembler le tout à « un Furby possédé par un démon de la rave ». L'usage systématique de voix haut perchées, à la façon d'un gabber mélodique, plaquées sur un rythme industrial ou frenchcore, qui sont des styles où le vocal est quasi absent, font du J-core un sous-genre à part entière[3]. Autre marque de fabrique, les morceaux laissent peu de place aux boucles, vont davantage vers des changements très rapides ; ceci s'explique par le fait que les auditeurs japonais ne dansent pas sur ces morceaux, leur domicile étant très petit, et également par la forte demande de formats très courts (deux minutes par exemple) à destination du jeu vidéo[3].

Certains morceaux sont des remixes de chansons de J-pop (par exemple, le titre Blue Army, composé par le groupe DJ Sharpnel, tire des échantillons de la chanson Separation du groupe angela)[27].

Influences[modifier | modifier le code]

À l'instar de la musique gabber, autrefois le ciment d'une sous-culture gabber très dynamique aux Pays-Bas, la musique J-core possède sa propre sous-culture au Japon[3]. Elle est fortement inspirée par la culture otaku. Les premiers événements J-core sont peu courus, l'un des plus célèbres, Extreme Hard, n'accueillant que 200 personnes, certaines pouvant atteindre les 500 visiteurs. Mais la plus grande partie de la culture J-core se déploie sur internet, au travers des sites de téléchargement illégal, des torrents et de 4chan[3]. Néanmoins, la culture J-core a pu se populariser hors les limites du Japon, au travers d'une génération nourrie d'animes tels que Dragon Ball Z, des morceaux et des clips vidéo reprenant fréquemment samples et esthétique japonaise. Du coup, Les amateurs et les producteurs de J-core, s'internationalisent à la fin des années 2000.

En 2015, le Red Bull Music Academy Daily estime à 20 000 ou 30 000 le nombre d'adeptes du genre dans le monde[3]. Dans les pays asiatiques, comme la Thaïlande, la majeure partie des auditeurs découvrent le genre techno hardcore grâce au J-core[28]. Par ailleurs, l'artiste américain Porter Robinson incorpore des éléments de J-core dans son projet musical appelé Virtual Self[29].

Artistes notables[modifier | modifier le code]

Les artistes et groupes représentatifs du genre incluent notamment : Buzzmasta[2], DJ Chucky[3], DJ Noriken[30], DJ Sharpnel[2], Neodash Zerox[31], JAKAZiD[2], Kenta-v.ez[32], M-Project[13], M1dy[33],[34], Psyba[30], REDALiCE[3],[30], DJ Shimamura[3],[2], DJ Technorch[3],[13], et T+Pazolite[3],[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) James Hoare, « Japanese Grindcore », Terrorizer, no 180,‎ , p. 52-53.
  2. a b c d e f g h et i (en) « J-Core », sur Urban Dictionary (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v (en) « A Kick in the Kawaii: Inside the World of J-Core - With “cute” being the word on so many electronic music producers’ lips of late, Vivian Host explores a Japanese subculture taking adorable to the dark side », sur Red Bull Music Academy Daily (consulté le ).
  4. (en) « Hardcore Techno », sur AllMusic (consulté le ).
  5. Various – 惣流 (Japcore Samplers - Hardcore Osaka 1997)
  6. a b et c (en) Nyan, « Noc.V Interview », sur nekoplanet.com.au, (consulté le ).
  7. (ja) « Ocho - Discography », sur Groundzero Organization (version du sur Internet Archive).
  8. (en) « M.Y.S Release info », sur mysinfo.utun.net/web.archive.org (version du sur Internet Archive).
  9. (en) « Release », sur sharpnel.com/web.archive.org (consulté le ).
  10. (ja) « OCHO CD 03 (確率変動価格) », sur g0org.biz/web.archive.org (version du sur Internet Archive).
  11. (ja) « Events », sur sharpnel.com/web.archive.org (version du sur Internet Archive).
  12. (ja) « Skull Polygon, Techno and Gabba and Game, 1997/7/20 at Vitamin-Q », sur bekkoame.ne.jp/web.archive.org (version du sur Internet Archive).
  13. a b et c (en) « M-Project - animecons.com », sur Animecons.com (consulté le ).
  14. (en) « FFR Song List Click column titles to Sort », sur flashflashrevolution.com (consulté le ).
  15. skateinmars, « Un nouveau DanceDanceRevolution en arcade », sur Bemani, (consulté le ).
  16. (en) « Sound / M-Project », sur Konami (consulté le ).
  17. (en) Greg Lanson, « "Nyarko-san" TV Anime Ending Theme by REDALiCE and Alstroemeria Producer », sur Crunchyroll, (consulté le ).
  18. (en) « Battle Spirits: Heroes », sur Anime News Network (consulté le ).
  19. Perfect Beat, vol. 9, , chap. 1, p. 39.
  20. culturedj, « Interview de DJ Plague : de l’avenir du DJing, de l’intérêt des filles et de la gloire du speedcore », (consulté le ).
  21. hardrave.jp
  22. (ja) « RIP... Betwixt & Between/ Kaoru Kimura » (consulté le ).
  23. (ja) Btwbtw, « HARDCORE TANO*Cに置ける楽曲著作権について »,‎ (consulté le ).
  24. (en) « Wait what..?… R.I.P Betwixt & Between/ Kaoru Kimura », sur doujincore.com, (consulté le ).
  25. (en) « Hardcore in the Bay: Raver's Return 2 Squishmallow Kingdom », sur fr.ra.co (consulté le ).
  26. (en) « Toronto is getting a massive festival of Japanese culture this spring », sur blogto.com, (consulté le ), You'll hear video game and anime soundtracks, future funk, happy hardcore, Eurobeat, J-core and all kinds of kawaii dance music. Entry comes with your weekend badge..
  27. (en) « DJ Sharpnel Blue Army », sur WhoSampled (consulté le ).
  28. (en) Tuomas Kinnunen, « Sadistic interview – Hardcore Techno in Thailand », sur theharddata.com, (consulté le ).
  29. (en) « 5 artists not to miss at BUKU Music + Arts Project 2018 », sur dancingastronaut.com (consulté le ), As the brainchild of Porter Robinson, the quirky dance music project authentically incorporates IDM, jungle-inspired drum breaks, era-accurate trance super saw sections, early hardcore and j-core elements.
  30. a b c et d Himura95, « Musique du Japon : Ouvrez vos oreilles au monde », sur Himuland, (consulté le ).
  31. (nl) « DJ Neodash Zerox », sur Partyflock (consulté le ).
  32. (ja) « kenta.v-ez », sur jcorebiz.wordpress.com (consulté le ).
  33. Seb On Fire, « M1DY - Lector In The Sky With Diamorphine (Maddest Chick'ndom) - 01/04/2011 @ 08h16 », sur VS-Webzine, .
  34. (en) « What is the music genre "J-CORE" born from Japanese animation? », sur Gigazine, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]