« Sacha Guitry » : différence entre les versions

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| nom de naissance = Alexandre Georges Pierre Guitry
| nom de naissance = Alexandre Georges Pierre Guitry
| date de naissance = 21 février 1885
| date de naissance = 21 février 1885
| lieu de naissance = [[Saint-Pétersbourg]], {{Empire russe}}
| lieu de naissance = [[Saint-Pétersbourg]] <br>{{Empire russe}}
| date de décès = 24 juillet 1957
| date de décès = 24 juillet 1957
| lieu de décès = [[Paris]]
| lieu de décès = [[Paris]]
| lieux de résidence = Paris
| lieux de résidence = Paris
| activité principale = [[acteur]], [[dramaturge]], [[metteur en scène]], [[réalisateur]] , [[scénariste]]
| activité principale = [[acteur]], [[dramaturge]], [[metteur en scène]], [[réalisateur]] , [[scénariste]]
| activités autres =
| activités autres =
| lieux d'activité = Paris
| lieux d'activité = Paris
| années actives = 1902-1957
| années actives = 1902-1957
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'''Sacha Guitry''' est un [[acteur]], [[dramaturge]], [[metteur en scène]], [[réalisateur]] et [[scénariste]] [[France|français]] né le {{date|21|février|1885}} à [[Saint-Pétersbourg]] ([[Empire russe|Russie]]) et mort le {{date|24|juillet|1957}} à {{nobr|[[Paris]] ([[7e arrondissement de Paris|7{{e}}]])}}.
'''Sacha Guitry''' est un [[acteur]], [[dramaturge]], [[metteur en scène]], [[réalisateur]] et [[scénariste]] [[France|français]] né le {{date|21|février|1885}} à [[Saint-Pétersbourg]] ([[Empire russe|Russie]]) et mort le {{date|24|juillet|1957}} à {{nobr|[[Paris]] ([[7e arrondissement de Paris|7{{e}}]])}}.


Auteur dramatique prolifique, il signe cent-vingt-quatre pièces de théâtre, dont beaucoup sont de grands succès. Il réalise trente-six longs-métrages dont dix-sept adaptations de ses pièces, jouant dans la quasi-totalité d'entre eux. On compte notamment ''[[Le Roman d'un tricheur]]'', ''[[Désiré (film, 1937)|Désiré]]'', ''[[Mon père avait raison (film)|Mon père avait raison]]'', ''[[Quadrille (film, 1938)|Quadrille]]'', ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'' ou encore ''[[Si Versailles m'était conté…]]'' Son attitude sous l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] est sujette à de nombreuses controverses.
Auteur dramatique prolifique, il signe cent-vingt-quatre pièces de théâtre, dont beaucoup sont de grands succès. Il réalise trente-six longs-métrages (dont dix-sept adaptations de ses pièces), jouant dans la quasi-totalité d'entre eux, parmi lesquels on peut citer ''[[Le Roman d'un tricheur]]'', ''[[Désiré (film, 1937)|Désiré]]'', ''[[Mon père avait raison (film)|Mon père avait raison]]'', ''[[Quadrille (film, 1938)|Quadrille]]'', ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'' ou encore ''[[Si Versailles m'était conté…]]''.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse et études ===
Alexandre dit « Sacha »<ref>Diminutif russe d'Alexandre.</ref> Guitry est le fils du célèbre comédien [[Lucien Guitry]] (1860-1925) et de Renée Delmas (1858-1902), fille du journaliste [[René de Pont-Jest|René Delmas de Pont-Jest]], laquelle s'est essayée, elle aussi, au théâtre. Sacha est le troisième d'une fratrie comptant quatre garçons, dont deux mourront au berceau ; l'aîné en 1883, le benjamin en 1887. Le cadet prénommé Jean, naît en 1884 à [[Saint-Pétersbourg]]{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p=1273-1296}} et devient comédien et journaliste, avant de périr dans un accident d'automobile en 1920<ref>Jacques Lorcey, ''Sacha Guitry et son monde'', {{t.|I}} : « Son père, ses femmes, son personnel », éditions Séguier, 2001.</ref>{{,}}{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p=1273-1296}}, à 36 ans.
Alexandre dit « Sacha »<ref>Diminutif russe d'Alexandre.</ref> Guitry est le fils du célèbre comédien [[Lucien Guitry]] (1860-1925) et de Renée Delmas (1858-1902), fille du journaliste [[René de Pont-Jest|René Delmas de Pont-Jest]], laquelle s'est essayée, elle aussi, au théâtre. Sacha est le troisième d'une fratrie comptant quatre garçons, dont deux mourront au berceau ; l'aîné en 1883, le benjamin en 1887. Le cadet prénommé Jean, naît en 1884 à [[Saint-Pétersbourg]]{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p=1273-1296}} et devient comédien et journaliste, avant de périr dans un accident d'automobile en 1920<ref>Jacques Lorcey, ''Sacha Guitry et son monde'', {{t.|I}} : « Son père, ses femmes, son personnel », éditions Séguier, 2001.</ref>{{,}}{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p=1273-1296}}, à 36 ans.


Comme ses deux aînés, Alexandre naît dans la capitale de l'[[Empire russe]] où son père a signé un contrat de neuf ans avec le [[Théâtre Michel (Saint-Pétersbourg)|théâtre Michel]] pour la saison d'hiver. Il doit son prénom de baptême à son parrain, le tsar [[Alexandre III (empereur de Russie) |Alexandre III]], lequel apprécie le talent de Lucien Guitry<ref>[http://robysavia.chez.com/naissan.html « Pourquoi je suis né »] dans Sacha Guitry, ''Si j'ai bonne mémoire'', 1934.</ref>.
Comme ses deux aînés, Alexandre naît dans la capitale de l'[[Empire russe]] où son père a signé un contrat de neuf ans avec le [[Théâtre Michel (Saint-Pétersbourg)|théâtre Michel]] pour la saison d'hiver. Il doit son prénom de baptême à son parrain, le tsar [[Alexandre III (empereur de Russie) |Alexandre III]], lequel apprécie le talent de Lucien Guitry<ref>Sacha Guitry, [http://robysavia.chez.com/naissan.html « Pourquoi je suis né »] , ''Si j'ai bonne mémoire'', 1934.</ref>.


Renée Delmas suit son mari à Saint-Pétersbourg jusqu'à la saison d'hiver du théâtre en 1888, l'année de leur séparation{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}. Sacha Guitry a alors 3 ans. Elle n'admet pas les nombreuses liaisons de son mari, notamment avec l'éminente actrice [[Sarah Bernhardt]]. Le divorce est prononcé en {{date-|février 1889}} et le jeune Sacha est confié à sa mère. Mais Lucien enlève son fils en {{date-|octobre 1889}} pour le ramener à Saint-Pétersbourg, et le garder pour sa saison théâtrale. Il le fait jouer devant le Tsar et la famille impériale. Sacha Guitry retrouve sa mère et son frère à son retour en France au printemps 1890{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}.
Renée Delmas suit son mari à Saint-Pétersbourg jusqu'à la saison d'hiver du théâtre en 1888, l'année de leur séparation{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}. Sacha Guitry a alors 3 ans. Elle n'admet pas les nombreuses liaisons de son mari, notamment avec l'éminente actrice [[Sarah Bernhardt]]. Le divorce est prononcé en {{date-|février 1889}} et le jeune Sacha est confié à sa mère. Mais Lucien enlève son fils en {{date-|octobre 1889}} pour le ramener à Saint-Pétersbourg, et le garder pour sa saison théâtrale. Il le fait jouer devant le Tsar et la famille impériale. Sacha Guitry retrouve sa mère et son frère à son retour en France au printemps 1890{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}.


Élève médiocre et indiscipliné, Sacha est expulsé de onze établissements différents, comme il le révèle dans son ''Discours de cent lignes'', prononcé lors du banquet du cinquantenaire de [[Lycée Janson-de-Sailly|Janson-de-Sailly]] en 1934. Il arrête ses études à l'âge de seize ans, début 1902{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}, après avoir redoublé dix fois sa {{6e}} (qui correspond aujourd'hui à l'entrée en école primaire) : à l'époque, un élève ayant changé d'établissement recommence son année scolaire, ce qui est son constamment son cas, du fait de ses multiples expulsions...
Élève médiocre et indiscipliné, Sacha est expulsé de onze établissements différents, comme il le révèle dans son ''Discours de cent lignes'', prononcé lors du banquet du cinquantenaire du [[lycée Janson-de-Sailly]] en 1934. Il arrête ses études à l'âge de seize ans, début 1902{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}, après avoir redoublé dix fois sa {{6e}} (qui correspond aujourd'hui à l'entrée en école primaire) : à l'époque, un élève ayant changé d'établissement recommence son année scolaire, ce qui est son constamment son cas, du fait de ses multiples expulsions...


En juillet 1902{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}, peu avant ses 17 ans, sa mère Renée, malade, meurt à l'âge de 44 ans.
En juillet 1902{{sfn|Guitry|1993|loc=''Repères biographiques'' par Henri Jadoux|p= 1273-1296}}, peu avant ses 17 ans, sa mère Renée, malade, meurt à l'âge de 44 ans.
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L'écrivain et ami de son père [[Alphonse Allais]], le fait entrer au magazine humoristique ''[[Le Sourire (magazine)|Le Sourire]]''.
L'écrivain et ami de son père [[Alphonse Allais]], le fait entrer au magazine humoristique ''[[Le Sourire (magazine)|Le Sourire]]''.


Sur la recommandation de [[Francis de Croisset]], Guitry soumet sa première pièce à [[Marguerite Deval]], directrice du [[théâtre des Mathurins]], laquelle l'accepte mais sous réserve qu'elle soit transformée en opérette<ref name="Omnibus">Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, ''Œuvres'', {{vol.|2}}, Omnibus, 1996 {{ISBN|9782258047570}}.</ref>. ''[[Le Page (opéra)|Le Page]]'' est créé le {{date-|15 avril 1902}} et atteint 35 représentations.
Sur la recommandation de [[Francis de Croisset]], Guitry soumet sa première pièce à [[Marguerite Deval]], directrice du [[théâtre des Mathurins]], laquelle l'accepte mais sous réserve qu'elle soit transformée en opérette<ref name="Omnibus">Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, ''Œuvres'', {{vol.|2}}, Omnibus, 1996 {{ISBN|9782258047570}}.</ref>. ''Le Page'' est créé le {{date-|15 avril 1902}} et atteint 35 représentations.


Mis devant le fait accompli, Lucien Guitry qui dirige le [[Théâtre de la Renaissance (Paris)|théâtre de la Renaissance]], fait faire ses débuts de comédien à Sacha sous le pseudonyme de [[Jacques Lorcey]], pseudonyme utilisé ultérieurement par Jacques Falgueirettes<ref>{{lien web|url=http://blogs.lesechos.fr/judith-benhamou-huet/sacha-guitry-et-petain-la-vente-a2667.html|titre=Sacha Guitry et Pétain : la vente|site=lesechos.fr}}.</ref> dans ''L'Escalier'' de [[Maurice Donnay]] en 1904. Lors de cette création, Sacha fait la connaissance de [[Charlotte Lysès]], une jeune protégée de son père. La rivalité amoureuse entre les deux hommes ainsi qu'une entrée ratée dans une autre pièce qu'il joue à la Renaissance, le conduit l'année suivante à être brouillé avec son père durant treize années<ref name="Omnibus"/>{{,}}<ref name="Ferrand">[[Franck Ferrand]], « Quoi de neuf, Sacha Guitry ? », ''Au cœur de l'histoire'', [[Europe 1]], 14 novembre 2011.</ref>.
Mis devant le fait accompli, Lucien Guitry qui dirige le [[Théâtre de la Renaissance (Paris)|théâtre de la Renaissance]], fait faire ses débuts de comédien à Sacha sous le nom de Jacques Lorcey (pseudonyme qui sera utilisé ultérieurement par le metteur en scène et historien [[Jacques Lorcey|Jacques Falgueirettes]], grand admirateur de Lucien Guitry<ref name="Benhamou">{{lien archive|auteur=Judith Benhamou|url=http://blogs.lesechos.fr/judith-benhamou-huet/sacha-guitry-et-petain-la-vente-a2667.html|titre=Sacha Guitry et Pétain : la vente|site=lesechos.fr|date=08/04/2009|horodatage archive=20171208231518}}.</ref>) dans ''L'Escalier'' de [[Maurice Donnay]] en 1904. Lors de cette création, Sacha fait la connaissance de [[Charlotte Lysès]], une jeune protégée de son père. La rivalité amoureuse entre les deux hommes ainsi qu'une entrée ratée dans une autre pièce qu'il joue à la Renaissance, le conduit l'année suivante se brouiller avec son père durant treize années<ref name="Omnibus"/>{{,}}<ref name="Ferrand">[[Franck Ferrand]], « Quoi de neuf, Sacha Guitry ? », ''Au cœur de l'histoire'', [[Europe 1]], 14 novembre 2011.</ref>.


Sacha s'installe avec [[Charlotte Lysès]] et écrit pour elle sa troisième pièce, ''[[Le KWTZ]]'', créée au [[théâtre des Capucines]] le 14 avril [[1905 au théâtre|1905]]<ref name="Omnibus"/>. Toutefois, il remporte son premier grand succès au théâtre avec ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'' huit mois plus tard, au théâtre des Mathurins<ref name="Ferrand"/>. Charlotte et Sacha se marient le {{date-|14 août 1907}} à [[Honfleur]].
Sacha s'installe avec Charlotte Lysès et écrit pour elle sa troisième pièce, ''[[Le KWTZ]]'', créée au [[théâtre des Capucines]] le 14 avril [[1905 au théâtre|1905]]<ref name="Omnibus"/>. Toutefois, il remporte son premier grand succès au théâtre avec ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'' huit mois plus tard, au théâtre des Mathurins<ref name="Ferrand"/>. Charlotte et Sacha se marient le {{date-|14 août 1907}} à [[Honfleur]].


Brillant comédien, Guitry va dès lors s'affirmer dans l'écriture. Faisant partie, comme [[Henri Bernstein]], de la nouvelle génération de [[Théâtre de boulevard|boulevardiers]] dans la lignée de [[Georges Feydeau|Feydeau]], [[Henri Meilhac|Meilhac]] et [[Ludovic Halévy|Halévy]] ou [[Robert de Flers|Flers]] et [[Gaston Arman de Caillavet|Caillavet]], il écrit lui-même ses pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation.
Brillant comédien, Guitry va dès lors s'affirmer dans l'écriture. Faisant partie, comme [[Henri Bernstein]], de la nouvelle génération de [[Théâtre de boulevard|boulevardiers]] dans la lignée de [[Georges Feydeau|Feydeau]], [[Henri Meilhac|Meilhac]] et [[Ludovic Halévy|Halévy]] ou [[Robert de Flers|Flers]] et [[Gaston Arman de Caillavet|Caillavet]], il écrit lui-même ses pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation.


En 1907, l'échec de ''[[La Clef (Guitry)|La Clef]]'', écrite pour la comédienne [[Réjane]], décourage un temps Guitry. Le soutien indéfectible de l'écrivain [[Octave Mirbeau]] lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une préface pour sa ''Petite Hollande'' en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, ''Un sujet de roman'', créée en 1924 par son père [[Lucien Guitry]] dans le rôle de Mirbeau ([[Sarah Bernhardt]] doit être aussi de la création, dans le rôle d'[[Alice Regnault]], mais la comédienne meurt avant la première).
En 1907, l'échec de ''[[La Clef (Guitry)|La Clef]]'', écrite pour la comédienne [[Réjane]], décourage un temps Guitry. Le soutien indéfectible de l'écrivain [[Octave Mirbeau]] lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une préface pour sa ''Petite Hollande'' en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, ''Un sujet de roman'', créée en 1924 par son père Lucien Guitry dans le rôle de Mirbeau (Sarah Bernhardt doit être aussi de la création, dans le rôle d'[[Alice Regnault]], mais la comédienne meurt avant la première).


Il écrit sur mesure pour sa deuxième épouse [[Yvonne Printemps]] plusieurs comédies musicales qui remportent un très grand succès (''Mozart'', ''[[L'Amour masqué]]'',{{etc}}) et sept revues avec son ami [[Albert Willemetz]]. Il lance aussi la carrière de [[Raimu]] dans ''[[Faisons un rêve (pièce de théâtre)|Faisons un rêve]]'' en 1916.
Il écrit sur mesure pour sa deuxième épouse [[Yvonne Printemps]] plusieurs comédies musicales qui remportent un très grand succès (''Mozart'', ''[[L'Amour masqué]]'',{{etc}}) et sept revues avec son ami [[Albert Willemetz]]. Il lance aussi la carrière de [[Raimu]] dans ''[[Faisons un rêve (pièce de théâtre)|Faisons un rêve]]'' en 1916.
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Avec le cinéma, les rapports de Guitry sont alors plutôt complexes. En 1912, il écrit {{citation|J'estime que l'influence du cinématographe a été déplorable, […] qu'il a tenté de faire au théâtre une concurrence déloyale en truquant et en tronquant les œuvres dramatiques}}<ref>Sacha Guitry, ''Le Cinéma et moi''.</ref>. Ce qui ne l'empêche pas de faire, en 1915, une première tentative en réalisant ''[[Ceux de chez nous (film, 1915)|Ceux de chez nous]]'', en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il y filme, entre autres, des amis de son père, [[Auguste Rodin]], [[Claude Monet]], [[Anatole France]], [[Auguste Renoir]]. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques, recourant en quelque sorte avant l'heure à la [[postsynchronisation]]. Non mobilisé au cours de la [[Première Guerre mondiale]] car malade et perclus de rhumatismes, il reste fidèle à son [[antigermanisme]] après la guerre, refusant de représenter ses pièces en Allemagne après l'[[Armistice du 11 novembre 1918|armistice de 1918]]<ref name="Geffrotin">[[Thierry Geffrotin]], « Sacha Guitry », émission ''Au cœur de l'histoire'' sur [[Europe 1]], 27 mars 2013</ref>.
Avec le cinéma, les rapports de Guitry sont alors plutôt complexes. En 1912, il écrit {{citation|J'estime que l'influence du cinématographe a été déplorable, […] qu'il a tenté de faire au théâtre une concurrence déloyale en truquant et en tronquant les œuvres dramatiques}}<ref>Sacha Guitry, ''Le Cinéma et moi''.</ref>. Ce qui ne l'empêche pas de faire, en 1915, une première tentative en réalisant ''[[Ceux de chez nous (film, 1915)|Ceux de chez nous]]'', en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il y filme, entre autres, des amis de son père, [[Auguste Rodin]], [[Claude Monet]], [[Anatole France]], [[Auguste Renoir]]. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques, recourant en quelque sorte avant l'heure à la [[postsynchronisation]]. Non mobilisé au cours de la [[Première Guerre mondiale]] car malade et perclus de rhumatismes, il reste fidèle à son [[antigermanisme]] après la guerre, refusant de représenter ses pièces en Allemagne après l'[[Armistice du 11 novembre 1918|armistice de 1918]]<ref name="Geffrotin">[[Thierry Geffrotin]], « Sacha Guitry », émission ''Au cœur de l'histoire'' sur [[Europe 1]], 27 mars 2013</ref>.


Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre et ne s'y intéresse réellement qu'au milieu des années 1930, peut-être sous l'influence de sa future épouse [[Jacqueline Delubac]]. Comprenant que le cinéma permet une plus grande pérennité que le théâtre en fixant les images sur la pellicule, il décide d'adapter à l'écran certaines de ses pièces. D'abord ''[[Pasteur (film, 1935)|Pasteur]]'', écrite pour son père Lucien Guitry et créée par ce dernier, pièce qui donne libre cours à sa passion pour l'histoire et les personnages historiques. Dans une scène, [[Louis Pasteur]], joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « Messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués », phrase qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise ''[[Bonne Chance]]'' d'après un scénario original et confie le premier rôle féminin à [[Jacqueline Delubac]]. Le style de Guitry s'y affirme déjà nettement.
Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre et ne s'y intéresse réellement qu'au milieu des années 1930, peut-être sous l'influence de sa future épouse [[Jacqueline Delubac]]. Comprenant que le cinéma permet une plus grande pérennité que le théâtre en fixant les images sur la pellicule, il décide d'adapter à l'écran certaines de ses pièces. D'abord ''[[Pasteur (film, 1935)|Pasteur]]'', écrite pour son père Lucien Guitry et créée par ce dernier, pièce qui donne libre cours à sa passion pour l'histoire et les personnages historiques. Dans une scène, [[Louis Pasteur]], joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « Messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués », phrase qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise ''[[Bonne Chance]]'' d'après un scénario original et confie le premier rôle féminin à Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme déjà nettement.


En 1936, il tourne à partir de la pièce qu'il a écrite ''[[Le Nouveau Testament]]''. Puis, toujours en 1936, il réalise ''[[Le Roman d'un tricheur]]'', son chef-d'œuvre pour beaucoup de spécialistes. Dans ce film, presque sans dialogues à l'exception de quelques scènes, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, ''[[Mémoires d'un tricheur]]''. Tout Guitry est contenu déjà dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'événements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales. De 1935 à 1937, Guitry réalise dix films, dont au moins trois « chefs-d'œuvre »<ref name="cinéaste">Philippe Arnaud, ''Sacha Guitry, cinéaste'', éd. Yellow Now, 1993.</ref>.
En 1936, il tourne à partir de la pièce qu'il a écrite ''[[Le Nouveau Testament]]''. Puis, toujours en 1936, il réalise ''[[Le Roman d'un tricheur]]'', son chef-d'œuvre pour beaucoup de spécialistes. Dans ce film, presque sans dialogues à l'exception de quelques scènes, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, ''[[Mémoires d'un tricheur]]''. Tout Guitry est contenu déjà dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'événements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales. De 1935 à 1937, Guitry réalise dix films, dont au moins trois « chefs-d'œuvre »<ref name="cinéaste">Philippe Arnaud, ''Sacha Guitry, cinéaste'', éd. Yellow Now, 1993.</ref>.


Son nom est proposé pour l'[[Académie française]] mais Guitry refuse la condition qu'on lui impose : abandonner son activité de comédien. En 1939, il est élu à l'[[Académie Goncourt]] et réalise ''[[Ils étaient neuf célibataires]]''. Guitry y traite le thème, déjà abordé par d'autres, du [[mariage blanc]]. Le film est cependant en prise presque directe avec l'actualité, car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.
Son nom est proposé pour l'[[Académie française]] mais Guitry refuse la condition qu'on lui impose : abandonner son activité de comédien. En 1939, il est élu à l'[[académie Goncourt]] et réalise ''[[Ils étaient neuf célibataires]]''. Guitry y traite le thème, déjà abordé par d'autres, du [[mariage blanc]]. Le film est cependant en prise presque directe avec l'actualité, car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.


=== Sous l'Occupation ===
=== Sous l'Occupation ===
L'armistice survient alors que Sacha Guitry est en traitement à [[Dax]]. Il est forcé d'y prolonger son séjour, dans l'attente de deux sauf-conduits pour Paris. L'un lui est destiné, l'autre est remis au philosophe [[Henri Bergson]] qui, lui aussi, veut retourner à Paris<ref>« Ma villa du [[Cap d’Ail]], c'était le calme et le repos. C'était aussi l'inaction. Ma maison de Paris, c'était tout à la fois ma maison – et Paris. Je n'ai guère hésité. Une phrase de M. Bergson précipita ma décision. Je l'avais en effet consulté sur ce point – et sa réponse avait été : « Oh ! Voyons, vous : Paris… puisque vous lui devez tout ! » Et il avait ajouté : « J'ai bien l'intention d'y retourner moi-même. Et sans tarder d'ailleurs. » […] Et, même, il voulut bien me charger de demander pour lui le sauf-conduit qui, vraisemblablement, lui serait nécessaire. » dans Sacha Guitry, « Premier contact », ''Quatre Ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. Dans la ville de Dax, un officier allemand (Biegel) les reconnaissant, lui et Bergson, leur adresse un laisser-passer et un bon pour {{unité|100|litres}} d'essence renouvelable en chemin, ordonnant aux officiers qui les croiseraient de réagir « eu égard à ce que représentent les deux grands hommes pour la culture française ». Cet officier est également celui qui s'adresse à Guitry en ces termes : « Nous arrivons au bon moment, où la culture française décline et où nous venons la sauver ». Cette phrase, dit Sacha Guitry, reste gravée de 1940 à 1944 dans sa mémoire et va l'encourager à défendre la culture française : « Ils auront la France mais n'auront pas la Culture française ».
L'armistice survient alors que Sacha Guitry est en traitement à [[Dax]]. Il est forcé d'y prolonger son séjour, dans l'attente de deux sauf-conduits pour Paris. L'un lui est destiné, l'autre est remis au philosophe [[Henri Bergson]] qui, lui aussi, veut retourner à Paris<ref>« Ma villa du [[Cap d’Ail]], c'était le calme et le repos. C'était aussi l'inaction. Ma maison de Paris, c'était tout à la fois ma maison – et Paris. Je n'ai guère hésité. Une phrase de M. Bergson précipita ma décision. Je l'avais en effet consulté sur ce point – et sa réponse avait été : « Oh ! Voyons, vous : Paris… puisque vous lui devez tout ! » Et il avait ajouté : « J'ai bien l'intention d'y retourner moi-même. Et sans tarder d'ailleurs. » […] Et, même, il voulut bien me charger de demander pour lui le sauf-conduit qui, vraisemblablement, lui serait nécessaire. » dans Sacha Guitry, « Premier contact », ''Quatre ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. Dans la ville de Dax, un officier allemand (Biegel) les reconnaissant, lui et Bergson, leur adresse un laisser-passer et un bon pour {{unité|100|litres}} d'essence renouvelable en chemin, ordonnant aux officiers qui les croiseraient de réagir « eu égard à ce que représentent les deux grands hommes pour la culture française ». Cet officier est également celui qui s'adresse à Guitry en ces termes : « Nous arrivons au bon moment, où la culture française décline et où nous venons la sauver ». Cette phrase, dit Sacha Guitry, reste gravée de 1940 à 1944 dans sa mémoire et va l'encourager à défendre la culture française : « Ils auront la France mais n'auront pas la Culture française ».


Revenu à Paris, Guitry entend poursuivre ses activités d'auteur, d'acteur et de cinéaste. Il reprend notamment ''[[Pasteur (pièce de théâtre)|Pasteur]]'', pièce qui glorifie la France en la personne de [[Louis Pasteur]]. Pendant quatre ans, il continue sa vie d'homme de théâtre et de cinéma. [[Dominique Desanti]] évoque « une réussite maintenue à travers l'horreur de l'Occupation, comme si de préserver les succès et le luxe de Guitry était nécessaire à la survie de la France »<ref name="Desanti">Dominique Desanti, ''Sacha Guitry'', Grasset, 1982.</ref>.
Revenu à Paris, Guitry entend poursuivre ses activités d'auteur, d'acteur et de cinéaste. Il reprend notamment ''[[Pasteur (pièce de théâtre)|Pasteur]]'', pièce qui glorifie la France en la personne de Louis Pasteur. Pendant quatre ans, il continue sa vie d'homme de théâtre et de cinéma. [[Dominique Desanti]] évoque « une réussite maintenue à travers l'horreur de l'Occupation, comme si de préserver les succès et le luxe de Guitry était nécessaire à la survie de la France »<ref name="Desanti">Dominique Desanti, ''Sacha Guitry'', Grasset, 1982.</ref>.


Certaines tirades provoquent des réactions patriotiques dans la salle au bout d’un certain temps interdites par les autorités allemandes<ref name=":3" />. D’autres œuvres n’ont pas de lien direct avec l’actualité, comme ''[[Donne-moi tes yeux]]'', « réflexion originale sur le regard masculin<ref name="cinéaste" /> ».
Certaines tirades provoquent des réactions patriotiques dans la salle au bout d’un certain temps interdites par les autorités allemandes<ref name=":3" />. D’autres œuvres n’ont pas de lien direct avec l’actualité, comme ''[[Donne-moi tes yeux]]'', « réflexion originale sur le regard masculin<ref name="cinéaste" /> ».


Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités juives notamment celle de l'écrivain [[Tristan Bernard]] et de son épouse, libéré le {{date-|21 octobre 1943}}<ref>Son intervention pour sauver le poète Max Jacob fait l’objet d’un débat. Dans « [https://www.persee.fr/docAsPDF/maxja_0526-8400_2009_num_9_1_962.pdf La mort de Max Jacob : réalité et représentations] » (Les Cahiers Max Jacob, 2009, numéro 9, {{p.|103-118}}), Patricia Sustrac relève que :
Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités juives notamment celle de l'écrivain [[Tristan Bernard]] et de son épouse, libéré le {{date-|21 octobre 1943}}<ref>[[Maurice Garçon]], ''Journal 1939-1945'', éd. Les Belles Lettres/Fayard, 2015, {{p.|504}}, à la date du 22 octobre 1943 : « Je sors de rendre visite à Tristan Bernard. Il est libéré depuis hier ainsi que sa femme. Ils se sont réfugiés chez Jean-Jacques Bernard, rue Eugène Flachat. »</ref> grâce à son intervention<ref>{{Citation|Tristan Bernard fut libéré huit jours après son arrestation. De chez son fils, il écrivit à Sacha sa reconnaissance profonde.}}, cité par [[Dominique Desanti]], dans ''Sacha Guitry, 50 ans de spectacle'', Grasset, 1982, {{p.|300}}.</ref>. Ses relations avec des Allemands haut placés lui valent de recevoir quantité de demandes d’interventions, dont celle, sans succès, de [[Max Jacob]] pour sa sœur en janvier 1944<ref>{{Article |auteur1=Anne Spofford Kimball, Anne Verdure-Mary (commentaires et édition) |titre=« Je me tais et j’attends… » Lettres inédites à Jean Cocteau (1916 ?-1944) et à Madame sa mère (1922-1927) |périodique=Cahiers Max Jacob numéro 17-18 |numéro article=Lettre à Jean Cocteau numéro 14 |date=2017 m |lire en ligne=https://www.persee.fr/docAsPDF/maxja_0526-8400_2017_num_17_1_1082.pdf |pages=pp. 11-32 }}.</ref>qui sera déportée et gazée. Jacob est à son tour arrêté et meurt au camp de Drancy deux mois plus tard malgré la mobilisation de ses amis, parmi lesquels [[Jean Cocteau]], [[Marcel Jouhandeau]] et [[Henri Sauguet]]<ref>L'intervention de Guitry pour sauver Max Jacob fait l’objet d’un débat. Dans [https://www.persee.fr/docAsPDF/maxja_0526-8400_2009_num_9_1_962.pdf « La mort de Max Jacob : réalité et représentations »] (Les Cahiers Max Jacob, 2009, numéro 9, {{p.|103-118}}), Patricia Sustrac relève que :<br>
« Henri Jadoux, fidèle assistant et biographe de Sacha Guitry, relate que le dramaturge et lui-même ont été entendus par les services de la Gestapo sans préciser le rang de l’autorité qui les reçut. Sacha Guitry, quant à lui, ne fait pas mention de cette rencontre, ni d’aucune autre démarche spécifique pour sauver Max Jacob ». Cf. Sacha Guitry, ''Quatre ans d’occupations'', dans ''Cinquante ans d’Occupations'', {{coll|Omnibus}}, Presses de la Cité, Paris , 1992, {{p.|707-899}}.<br>

« Henri Jadoux, fidèle assistant et biographe de Sacha Guitry, relate que le dramaturge et lui-même ont été entendus par les services de la Gestapo sans préciser le rang de l’autorité qui les reçut. Sacha Guitry, quant à lui, ne fait pas mention de cette rencontre, ni d’aucune autre démarche spécifique pour sauver Max Jacob » (note : GUITRY Sacha, Quatre Ans d’occupations, dans Cinquante ans d’Occupations, Paris : Presses de la Cité ({{coll|Omnibus}}), 1992, {{p.|707-899}}. À partir de 1942 « an terrible pour les Juifs », il considère que quotidiennement, « [leurs] doléances [lui] parviennent » (ibid. {{p.|849}}). Si les démarches pour libérer Tristan Bernard sont très précisément décrites (ibid., {{p.|867-880}}), rien n’est noté en faveur de Max Jacob).</ref>{{,}}<ref>Journal 1939-1945 de [[Maurice Garçon]], éditions Les Belles Lettres/Fayard, 2015, {{p.|504}} à la date du 22 octobre 1943 : « Je sors de rendre visite à Tristan Bernard. Il est libéré depuis hier ainsi que sa femme. Ils se sont réfugiés chez Jean-Jacques Bernard, rue Eugène Flachat. »</ref> grâce à son intervention<ref>{{Citation|Tristan Bernard fut libéré huit jours après son arrestation. De chez son fils, il écrivit à Sacha sa reconnaissance profonde.}}, cité par [[Dominique Desanti]], dans ''Sacha Guitry, 50 ans de spectacle'', Grasset, 1982, {{p.|300}}.</ref>. Ses relations avec des Allemands haut placés lui valent de recevoir quantité de demandes d’interventions, dont celle de Max Jacob pour sa sœur en janvier 1944<ref>{{Article |auteur1=Anne Spofford Kimball, Anne Verdure-Mary (commentaires et édition) |titre=« Je me tais et j’attends… » Lettres inédites à Jean Cocteau (1916 ?-1944) et à Madame sa mère (1922-1927) |périodique=Cahiers Max Jacob numéro 17-18 |numéro article=Lettre à Jean Cocteau numéro 14 |date=2017 m |lire en ligne=https://www.persee.fr/docAsPDF/maxja_0526-8400_2017_num_17_1_1082.pdf |pages=pp. 11-32 }}.</ref> (qui sera déportée et gazée). Selon Limore Yagile, il faut reconnaître que ses interventions ont permis de libérer de nombreux artistes arrêtés, et parmi eux des Juifs (comme Maurice Goudeket, mari de [[Colette]])<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Limore Yagil|titre=Au nom de l'art, 1933-1945: Exils, solidarités et engagements|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ruWyBgAAQBAJ&pg=PT162&lpg=PT162&dq=guitry+refuse+de+jouer+ses+pieces+en+allemagne&source=bl&ots=8EK-Jntlw8&sig=ACfU3U2nzdC5lb1CJZVjWMFOzWjw-wWZwA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiYmszu19XyAhUQ2BoKHcH2BiU4ChDoAXoECBwQAg#v=onepage&q=guitry%20refuse%20de%20jouer%20ses%20pieces%20en%20allemagne&f=false}}.</ref>.
À partir de 1942 « an terrible pour les Juifs », il considère que quotidiennement, « [leurs] doléances [lui] parviennent » (ibid. {{p.|849}}). Si les démarches pour libérer Tristan Bernard sont très précisément décrites (ibid., {{p.|867-880}}), rien n’est noté en faveur de Max Jacob.</ref>{{,}}Selon Limore Yagile, il faut reconnaître que ses interventions ont permis de libérer de nombreux artistes arrêtés, et parmi eux des Juifs comme Maurice Goudeket, mari de [[Colette]]<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Limore Yagil|titre=Au nom de l'art, 1933-1945: Exils, solidarités et engagements|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ruWyBgAAQBAJ&pg=PT162&lpg=PT162&dq=guitry+refuse+de+jouer+ses+pieces+en+allemagne&source=bl&ots=8EK-Jntlw8&sig=ACfU3U2nzdC5lb1CJZVjWMFOzWjw-wWZwA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiYmszu19XyAhUQ2BoKHcH2BiU4ChDoAXoECBwQAg#v=onepage&q=guitry%20refuse%20de%20jouer%20ses%20pieces%20en%20allemagne&f=false}}.</ref>. Le [[Tube pneumatique|pneumatique]] de Tristan Bernard remerciant en avril 1944 Guitry de l'avoir sauvé ainsi que sa femme, grâce à son intervention auprès des autorités allemandes, contribuera à sa disculpation par le comité d'épuration<ref name="Benhamou"/>.


[[Fichier:portrait de Sacha.jpg|vignette|Guitry dans son bureau de l'[[avenue Élisée-Reclus]] en 1942, par [[Léon Gard]]<ref>Collection [[André Bernard (manager)|André Bernard]].</ref>.]]
[[Fichier:portrait de Sacha.jpg|vignette|Guitry dans son bureau de l'[[avenue Élisée-Reclus]] en 1942, par [[Léon Gard]]<ref>Collection [[André Bernard (manager)|André Bernard]].</ref>.]]
Son album ''1429-1942 : De [[Jeanne d'Arc]] à [[Philippe Pétain]]'', catalogue des gloires françaises, historiques et artistiques conçu en 1942 et publié en 1944, est selon ce qu'il décrit en 1947 « un véritable monument à la gloire de la France… Un cri de foi, d'amour et d'espérance, et l'on ne saurait lui attribuer sans mentir une signification politique »<ref name="Jeanne d'Arc">Sacha Guitry, « De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain », ''Quatre Ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. Reproduisant dans cet album le ''[[Fac-similé|fac-simile]]'' de la célèbre lettre ouverte d'[[Émile Zola]] en faveur d'[[Alfred Dreyfus]], ''[[J'accuse… !]]'', publiée dans ''[[L'Aurore (journal français, 1897-1914)|L'Aurore]]'' le {{date-|13 janvier 1898}}, Guitry écrit : « N'était-ce pas audacieux, provoquant même ? ». Mais le 5 octobre 1943, il se rend à Vichy pour présenter lui-même son œuvre à Pétain<ref>{{Lien web |titre=Geneviève de Séréville et la célébrité mondiale |url=http://www.regietheatrale.com/index/index/thematiques/auteurs/guitry/sacha-guitry-7.html |site=regietheatrale.com |consulté le=27 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref name=":2" /> et la relation de ses conférences données sur le sujet dans la presse vichyste montre au contraire que Guitry entendait donner une portée politique à son portrait du pays : « c’est dans le présent de l’Europe que la France doit inscrire son activité, confiante dans son destin »<ref name=":2">{{Article |titre=De la palette d’Utrillo aux mots de Sacha Guitry |périodique=Actu |date=30 août 1942 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10512870z/f68.item.zoom }}.</ref>. Il reverse les recettes de ses conférences sur La France de Jeanne d’Arc à Pétain aux victimes des bombardements anglais<ref>{{Article |titre=Une conférence de M. Dacha Guitry rapporte 14621 francs 80 aux victimes de la RAF |périodique=Le Petit Parisien |date=28 29 mars 1942 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10512870z/f56.item.zoom }}.</ref>.
Son album ''1429-1942 : De [[Jeanne d'Arc]] à [[Philippe Pétain]]'', catalogue des gloires françaises, historiques et artistiques conçu en 1942 et publié en 1944, est selon ce qu'il décrit en 1947 « un véritable monument à la gloire de la France… Un cri de foi, d'amour et d'espérance, et l'on ne saurait lui attribuer sans mentir une signification politique »<ref name="Jeanne d'Arc">Sacha Guitry, « De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain », ''Quatre ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. Reproduisant dans cet album le ''[[Fac-similé|fac-simile]]'' de la célèbre lettre ouverte d'[[Émile Zola]] en faveur d'[[Alfred Dreyfus]], ''[[J'accuse… !]]'', publiée dans ''[[L'Aurore (journal français, 1897-1914)|L'Aurore]]'' le {{date-|13 janvier 1898}}, Guitry écrit : « N'était-ce pas audacieux, provoquant même ? ». Mais le 5 octobre 1943, il se rend à Vichy pour présenter lui-même son œuvre à Pétain<ref>{{Lien web |titre=Geneviève de Séréville et la célébrité mondiale |url=http://www.regietheatrale.com/index/index/thematiques/auteurs/guitry/sacha-guitry-7.html |site=regietheatrale.com |consulté le=27 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref name=":2" /> et la relation de ses conférences données sur le sujet dans la presse vichyste montre au contraire que Guitry entendait donner une portée politique à son portrait du pays : « C’est dans le présent de l’Europe que la France doit inscrire son activité, confiante dans son destin »<ref name=":2">{{Article |titre=De la palette d’Utrillo aux mots de Sacha Guitry |périodique=Actu |date=30 août 1942 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10512870z/f68.item.zoom }}.</ref>. Il reverse les recettes de ses conférences sur « La France de Jeanne d’Arc à Pétain » aux victimes des bombardements anglais<ref>{{Article |titre=Une conférence de M. Sacha Guitry rapporte 14.621 francs 80 aux victimes de la RAF |périodique=Le Petit Parisien |date=28 29 mars 1942 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10512870z/f56.item.zoom }}.</ref>.


Lors d'un gala à l'[[Opéra de Paris]] le {{date-|23 juin 1944}}, Guitry présente ''De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain'', accompagné d'un film de présentation, « sans lier le débarquement à ce que le titre de son livre peut avoir de provocateur », comme l'écrit Dominique Desanti<ref name="Desanti"/>. Ce gala est l'occasion d'une vente aux enchères d'un des exemplaires, dont la recette, de {{formatnum:400000}} francs, est entièrement reversée à l'Union des arts<ref>Sacha Guitry, « Liste incomplète des galas que j'organise ou bien auxquels je participe », ''Quatre Ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. [[Geneviève Guitry]], son épouse durant cette période, écrit « Ce fut alors une période de manœuvres qu'il pensait habiles et qui nous effrayaient, car Sacha ne comprenait rien à la politique. Il avait un fond d'ingénuité, une confiance quelquefois excessive, qui l'amenaient à porter des jugements téméraires sur les gens qui gravitaient autour de lui. Dans cette période, il ne fut pas bon psychologue, ni suffisamment objectif »<ref>Geneviève de Séréville, ''Sacha Guitry, mon mari'', Flammarion, 1959, {{p.|227}}.</ref>. Philippe Arnaud estime que « Guitry, on le sait, s'est trompé sur Pétain, et sur la nature de la [[Seconde Guerre mondiale]]. De cet aveuglement, ''Donne-moi tes yeux'' donne la métaphore facile »<ref name="cinéaste"/>.
Lors d'un gala à l'[[Opéra de Paris]] le {{date-|23 juin 1944}}, Guitry présente ''De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain'', accompagné d'un film de présentation, « sans lier le débarquement à ce que le titre de son livre peut avoir de provocateur », comme l'écrit Dominique Desanti<ref name="Desanti"/>. Ce gala est l'occasion d'une vente aux enchères d'un des exemplaires, dont la recette, de {{formatnum:400000}} francs, est entièrement reversée à l'Union des arts<ref>Sacha Guitry, « Liste incomplète des galas que j'organise ou bien auxquels je participe », ''Quatre Ans d'occupations'', éditions de l'Élan, 1947.</ref>. [[Geneviève Guitry]], son épouse durant cette période, écrit : « Ce fut alors une période de manœuvres qu'il pensait habiles et qui nous effrayaient, car Sacha ne comprenait rien à la politique. Il avait un fond d'ingénuité, une confiance quelquefois excessive, qui l'amenaient à porter des jugements téméraires sur les gens qui gravitaient autour de lui. Dans cette période, il ne fut pas bon psychologue, ni suffisamment objectif »<ref>Geneviève de Séréville, ''Sacha Guitry, mon mari'', Flammarion, 1959, {{p.|227}}.</ref>. Philippe Arnaud estime que « Guitry, on le sait, s'est trompé sur Pétain, et sur la nature de la [[Seconde Guerre mondiale]]. De cet aveuglement, ''Donne-moi tes yeux'' donne la métaphore facile »<ref name="cinéaste"/>.


=== L'épuration ===
=== L'épuration ===
La [[Libération de la France|Libération]] de Paris est pour la foule un moment de liesse et le déclenchement de l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]]. Le {{date-|23 août 1944}}, Sacha Guitry est arrêté par des [[Forces françaises de l'intérieur]] du [[Comité départemental de libération|Comité parisien de Libération]]. Elles lui reprochent son attitude à l'égard de l'occupant allemand. Il est incarcéré soixante jours sans inculpation, passant deux mois au dépôt, au [[Vélodrome d'Hiver|Vél d'Hiv]], puis à [[camp de Drancy|Drancy]], avant que ses avocats, [[Paul Delzons]] et [[Georges Chresteil]], ne le fassent transférer à la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] que dirigent des militaires, et non les FFI. Il n'en est pas moins dénoncé dans la presse par des écrivains comme [[Pierre Descaves (homme de radio)|Pierre Descaves]] ou certains journalistes du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', dirigé alors par [[Pierre Brisson]], ennemi déclaré de Guitry.
La [[Libération de la France|Libération]] de Paris est pour la foule un moment de liesse et le déclenchement de l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]]. Le {{date-|23 août 1944}}, Sacha Guitry est arrêté par des [[Forces françaises de l'intérieur]] du [[Comité départemental de libération|Comité parisien de Libération]]. Elles lui reprochent son attitude à l'égard de l'occupant allemand. Il est incarcéré soixante jours sans inculpation, passant deux mois au dépôt, au [[Vélodrome d'Hiver|Vél d'Hiv]], puis à [[camp de Drancy|Drancy]], avant que ses avocats, [[Paul Delzons]] et [[Georges Chresteil]], ne le fassent transférer à la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] que dirigent des militaires, et non les FFI. Il n'en est pas moins dénoncé dans la presse par des écrivains comme [[Pierre Descaves (homme de radio)|Pierre Descaves]] ou certains journalistes du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', dirigé alors par [[Pierre Brisson]], ennemi déclaré de Guitry.


Le juge d'instruction l'inculpe pour « [[intelligence avec l'ennemi]] »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Noëlle Giret|auteur2=Noël Herpe|titre=Sacha Guitry. Une vie d'artiste|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|année=2007|passage=182|isbn=}}.</ref>, et Guitry commente : {{Citation|Je crois, en effet, n'en avoir pas manqué<ref name="Desanti"/>}}. En l'absence de preuve le juge classe le dossier<ref name="Desanti" /> et Guitry est libéré le {{date-|24 octobre 1944}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Raymond Castans|titre=Sacha Guitry|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1993|passage=437|isbn=}}.</ref>. Le {{date-|10 novembre 1945}}, il est cité en Chambre Civique sous l'inculpation possible de l'[[indignité nationale]] mais obtient le {{date-|8 août 1947}} un [[Non-lieu en procédure pénale française|non-lieu]] tardif<ref>{{Article |titre=Le dossier Sacha Guitry est classé |périodique=Le Monde |date=18 août 1947 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/08/18/le-dossier-sacha-guitry-est-classe_1895577_1819218.html}}.</ref>. Il tirera, à sa manière, une leçon de l'épisode en déclarant « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier ''prévenu'' » et « Puisque j'ai bénéficié de deux non-lieux, c'est qu'il n'y avait pas lieu »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Jean-Paul Cointet]] |titre=Expier Vichy. L'épuration en France, 1943-1958 |éditeur=[[Éditions Perrin|Librairie Académique Perrin]] |année=2008 |passage=285 |isbn= }}.</ref>. Mais, en réalité, jusqu'à sa mort, « il sera poursuivi par la suspicion des uns et l'admiration inconditionnelle des autres »<ref>{{Ouvrage |auteur1=Geneviève Latour |auteur2=Jean-Jacques Bricaire |titre=Théâtre, reflet de la IVe République |éditeur=Bibliothèque historique de la Ville de Paris |année= |passage=74 |isbn= }}.</ref>.
Le juge d'instruction l'inculpe pour « [[intelligence avec l'ennemi]] »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Noëlle Giret|auteur2=Noël Herpe|titre=Sacha Guitry : Une vie d'artiste|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|année=2007|passage=182|isbn=}}.</ref> et Guitry commente : {{Citation|Je crois, en effet, n'en avoir pas manqué<ref name="Desanti"/>}}. En l'absence de preuve, le juge classe le dossier<ref name="Desanti" /> et Guitry est libéré le {{date-|24 octobre 1944}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Raymond Castans|titre=Sacha Guitry|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1993|passage=437|isbn=}}.</ref>. Le {{date-|10 novembre 1945}}, il est convoqué devant la [[Cour de justice (ordonnance du 26 juin 1944)|chambre civique]] sous l'inculpation possible d'[[indignité nationale]] mais obtient le {{date-|8 août 1947}} un [[Non-lieu en procédure pénale française|non-lieu]]<ref>{{Article |titre=Le dossier Sacha Guitry est classé |périodique=Le Monde |date=18 août 1947 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/08/18/le-dossier-sacha-guitry-est-classe_1895577_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>. Il tirera, à sa manière, une leçon de l'épisode en déclarant « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier ''prévenu'' » et « Puisque j'ai bénéficié de deux non-lieux, c'est qu'il n'y avait pas lieu »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Jean-Paul Cointet]] |titre=Expier Vichy : L'épuration en France, 1943-1958 |éditeur=[[Éditions Perrin|Librairie Académique Perrin]] |année=2008 |passage=285 |isbn= }}.</ref>. Mais, en réalité, jusqu'à sa mort, « il sera poursuivi par la suspicion des uns et l'admiration inconditionnelle des autres »<ref>{{Ouvrage |auteur1=Geneviève Latour |auteur2=Jean-Jacques Bricaire |titre=Théâtre, reflet de la IVe République |éditeur=Bibliothèque historique de la Ville de Paris |année= |passage=74 |isbn= }}.</ref>.


Lorsqu'il revient sur scène en octobre 1947, [[Henry Magnan]] dans ''[[Le Monde]]'' regrette la parade à laquelle se livre Guitry et ses autojustifications avec ces mots<ref>{{Article |titre=Rentrée de Sacha Guitry salle Pleyel |périodique=Le Monde |date=22 octobre 1947 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/10/22/rentree-de-sacha-guitry-salle-pleyel_1889983_1819218.html}}.</ref> : « que l'on ne nous fatigue plus les oreilles de ces éternelles questions d'épuration artistique () Danseurs, chanteurs ou comédiens, certains ont exercé le leur sans trop de discrétion en un temps où tout ce qui brillait choquait les regards et le cœur de tout ce qui, par conscience ou par force, restait dans l'ombre. On le leur a fait regretter. Nous n'aurons à nous souvenir de leurs errements que dans la mesure où ils commettraient la faute d'en faire parade ». Les biographes contemporains soulignent qu'il s'est opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne, après la première guerre mais aussi durant la seconde (notamment ''N’écoutez pas, mesdames'')<ref>{{Ouvrage |auteur1=Vincent Badaire |titre=Sacha Guitry |passage=42 |éditeur=SARL |année=1977 |isbn= }}.</ref>{{,}}<ref name=":3"/>.
Lorsqu'il revient sur scène en octobre 1947, [[Henry Magnan]] dans ''[[Le Monde]]'' regrette la parade à laquelle se livre Guitry et ses autojustifications avec ces mots<ref>{{Article |titre=Rentrée de Sacha Guitry salle Pleyel |périodique=Le Monde |date=22 octobre 1947 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/10/22/rentree-de-sacha-guitry-salle-pleyel_1889983_1819218.html|accès url=payant}}.</ref> : « Que l'on ne nous fatigue plus les oreilles de ces éternelles questions d'épuration artistique [] Danseurs, chanteurs ou comédiens, certains ont exercé le leur sans trop de discrétion en un temps où tout ce qui brillait choquait les regards et le cœur de tout ce qui, par conscience ou par force, restait dans l'ombre. On le leur a fait regretter. Nous n'aurons à nous souvenir de leurs errements que dans la mesure où ils commettraient la faute d'en faire parade ». Les biographes contemporains soulignent qu'il s'est opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne, après la première guerre mais aussi durant la seconde (notamment ''N’écoutez pas, mesdames'')<ref>{{Ouvrage |auteur1=Vincent Badaire |titre=Sacha Guitry |passage=42 |éditeur=SARL |année=1977 |isbn= }}.</ref>{{,}}<ref name=":3"/>.


À rebours, [[Dan Franck]] continue de le juger sévèrement pour des raisons morales : « Pendant la guerre, il y avait ceux qui crevaient de faim, se cachaient et que personne n'aidait, et ceux qui vivaient bien : Cocteau et Guitry personnifient un Paris dans lequel on mange, on trinque avec les Allemands »<ref>{{Article|auteur1=Chloé Aeberhardt, François Ekchajzer|titre=Le poète abandonné|périodique=Télérama|date=7 septembre 2007|lire en ligne=https://www.telerama.fr/divers/798-le_poete_abandonne.php}}.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi : Dan Franck, dossier de presse du film, non paginé, Monsieur Max, fiction de Gabriel Aghion, scénario de Dan Franck, Paris : ARTE/France, 2007.</ref>.
À rebours, [[Dan Franck]] continue de le juger sévèrement pour des raisons morales : « Pendant la guerre, il y avait ceux qui crevaient de faim, se cachaient et que personne n'aidait, et ceux qui vivaient bien : Cocteau et Guitry personnifient un Paris dans lequel on mange, on trinque avec les Allemands »<ref>{{Article|auteur1=Chloé Aeberhardt, François Ekchajzer|titre=Le poète abandonné|périodique=Télérama|date=7 septembre 2007|lire en ligne=https://www.telerama.fr/divers/798-le_poete_abandonne.php}}.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi : Dan Franck, dossier de presse du film, non paginé, Monsieur Max, fiction de Gabriel Aghion, scénario de Dan Franck, Paris : ARTE/France, 2007.</ref>.


Par la suite, certains de ses films réalisés sous l'occupation seront également interdits de projection, comme ''[[Le Destin fabuleux de Désirée Clary]]'', et Guitry demandera une indemnisation au Conseil d'État, qui la rejettera « en raison de l'attitude [de Sacha Guitry] pendant l'occupation »<ref>{{Article |titre=M. Sacha Guitry ne recevra pas d'indemnité pour la mise à l'index de ses films |périodique=Le Monde |date=25 juin 1949 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1949/06/25/m-sacha-guitry-ne-recevra-pas-d-indemnite-pour-la-mise-a-l-index-de-ses-films_1919468_1819218.html}}.</ref>.
Par la suite, certains de ses films réalisés sous l'Occupation seront également interdits de projection, comme ''[[Le Destin fabuleux de Désirée Clary]]'', et Guitry demandera une indemnisation au Conseil d'État, qui la rejettera « en raison de l'attitude [de Sacha Guitry] pendant l'occupation »<ref>{{Article |titre=M. Sacha Guitry ne recevra pas d'indemnité pour la mise à l'index de ses films |périodique=Le Monde |date=25 juin 1949 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1949/06/25/m-sacha-guitry-ne-recevra-pas-d-indemnite-pour-la-mise-a-l-index-de-ses-films_1919468_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>.


Guitry publie en 1947 et 1949 les souvenirs de cette période sous forme de deux récits : ''Quatre Ans d'occupations'' (un pluriel significatif) pour la période 1940 à {{date-|août 1944}} et ''[[60 Jours de prison]]'' pour son incarcération. Il commente, en filigrane, son comportement dans ''[[Le Diable boiteux (film)|Le Diable boiteux]]'', biographie de [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]].
Guitry publie en 1947 et 1949 les souvenirs de cette période sous forme de deux récits : ''Quatre ans d'occupations'' (un pluriel significatif) pour la période 1940 à {{date-|août 1944}} et ''[[60 Jours de prison]]'' pour son incarcération. Il commente, en filigrane, son comportement dans ''[[Le Diable boiteux (film)|Le Diable boiteux]]'', biographie de [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]].


Son retour au jury Goncourt sera l'occasion d'une nouvelle polémique et, cette fois, d'une condamnation. Pendant l'occupation, Guitry faisait partie du jury Goncourt et, avec une minorité d'académiciens pétainistes ([[J.-H. Rosny jeune]], [[René Benjamin]], [[Jean de La Varende]]), avait refusé d'entériner l'élection de [[André Billy|Billy]] fin 1943. Billy avait notamment éreinté dans ses écrits Guitry et La Varende. L'élection ne sera validée qu'en 1944. Après la libération, Guitry continue de manifester des sentiments « maréchalistes »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Philippe Ségot |titre=C'était Sacha Guitry |lieu=Paris |éditeur=Fayard |année=2009 |pages totales=479 |isbn=978-2-213-63582-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=a3rq416zi8UC&pg=PT180&lpg=PT180&dq=guitry+refuse+de+jouer+ses+pieces+en+allemagne&source=bl&ots=eUXfKh3ADy&sig=ACfU3U1P7QVHuoa43HZeQ5PwPYE1Os9_3A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi8v46u1tXyAhVz4uAKHfT0AhkQ6AF6BAg3EAI#v=onepage&q=%20en%20allemagne&f=false}}.</ref>. Dans ce contexte, l’[[académie Goncourt]], tiraillée entre les deux factions, est présidée depuis la Libération par [[Lucien Descaves]]. Benjamin (idéologue du régime de Vichy et hagiographe de Pétain) et Guitry, désormais très minoritaires avec les proches du régime vichyste (La Varende ayant démissionné), ne se rendent pas au jury pour l'élection du prix 1947<ref>{{Article|titre=Regards sur l'académie Goncourt|périodique=Le Monde|date=11 mai 1946|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1946/05/11/regards-sur-l-academie-goncourt_1882082_1819218.html}}.</ref>, qui est attribué à [[Jean-Louis Curtis]]<ref name=":1">{{Article|titre=Les "sept" vont poursuivre l'éditeur Robert Laffont et ses "co-responsables"|périodique=Le Monde|date=26 décembre 1947|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/12/26/les-sept-vont-poursuivre-l-editeur-robert-laffont-et-ses-co-responsables_1884572_1819218.html}}.</ref>. Le jour de l'annonce, un correspondant anonyme annonce aux journaux que, empêchés de participer au jury, Sacha Guitry et René Benjamin ont eux aussi attribué leur prix et ont choisi comme lauréat [[Kléber Haedens]]. Haedens est un membre de l'[[Action française]] depuis les [[années 1930]] et a collaboré à de nombreuses publications parmi lesquelles ''[[Je suis partout]]'', le quotidien ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action française]]'' et [[Idées (revue, 1941-1944)|Idées]] (revue intellectuelle officielle de Vichy).
Son retour au jury Goncourt sera l'occasion d'une nouvelle polémique et, cette fois, d'une condamnation. Pendant l'occupation, Guitry faisait partie du jury Goncourt et, avec une minorité d'académiciens pétainistes ([[J.-H. Rosny jeune]], [[René Benjamin]], [[Jean de La Varende]]), avait refusé d'entériner l'élection d'[[André Billy]] fin 1943. Billy avait notamment éreinté dans ses écrits Guitry et La Varende. L'élection ne sera validée qu'en 1944. Après la Libération, Guitry continue de manifester des sentiments « maréchalistes »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Philippe Ségot |titre=C'était Sacha Guitry |lieu=Paris |éditeur=Fayard |année=2009 |pages totales=479 |isbn=978-2-213-63582-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=a3rq416zi8UC&pg=PT180&lpg=PT180&dq=guitry+refuse+de+jouer+ses+pieces+en+allemagne&source=bl&ots=eUXfKh3ADy&sig=ACfU3U1P7QVHuoa43HZeQ5PwPYE1Os9_3A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi8v46u1tXyAhVz4uAKHfT0AhkQ6AF6BAg3EAI#v=onepage&q=%20en%20allemagne&f=false}}.</ref>. L’académie Goncourt, présidée depuis la Libération par [[Lucien Descaves]], est tiraillée entre les deux factions. Benjamin (idéologue du régime de Vichy et [[Hagiographie|hagiographe]] de Pétain) et Guitry, désormais très minoritaires avec les proches du régime vichyste (La Varende ayant démissionné), ne se rendent pas au jury pour l'élection du prix 1947<ref>{{Article|titre=Regards sur l'académie Goncourt|périodique=Le Monde|date=11 mai 1946|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1946/05/11/regards-sur-l-academie-goncourt_1882082_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>, qui est attribué à [[Jean-Louis Curtis]]<ref name=":1">{{Article|titre=Les « sept » vont poursuivre l'éditeur Robert Laffont et ses « co-responsables »|périodique=Le Monde|date=26 décembre 1947|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/12/26/les-sept-vont-poursuivre-l-editeur-robert-laffont-et-ses-co-responsables_1884572_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>. Le jour de l'annonce, un correspondant anonyme annonce aux journaux que, empêchés de participer au jury, Guitry et Benjamin ont eux attribué de leur côté leur prix et ont choisi comme lauréat [[Kléber Haedens]] pour son roman ''Salut au Kentucky'' publié aux [[éditions Robert Laffont]]. Membre de l'[[Action française]] depuis les [[années 1930]], Haedens a travaillé pour de nombreuses publications collaborationniste parmi lesquelles le quotidien ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action française]]'', l'hebdomadaire ''[[Je suis partout]]'' et ''[[Idées (revue, 1941-1944)|Idées]]'', revue intellectuelle officielle de Vichy.


Les académiciens décident alors de poursuivre l'[[Éditions Robert Laffont|éditeur Laffont]], car immédiatement après, le livre est apparu aux vitrines des librairies ceinturé d'une bande « Le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin »<ref name=":1" />. Durant le procès, Benjamin se défend d'avoir décerné un prix à Kléber Haedens et témoigne qu'il était resté à Monaco et se trouvait d'accord tout au plus avec Guitry « pour estimer qu'Haedens aurait mérité leurs suffrages »<ref>{{Article |titre=La petite histoire la toute petite histoire des Dix |périodique=Le Monde |date=3 février 1948 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/02/03/la-petite-histoire-la-toute-petite-histoire-des-dix_1909468_1819218.html}}.</ref>. L'éditeur, qui a retiré la bande « le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin » pour la remplacer par « le Goncourt hors Goncourt » le lendemain, est condamné, de même que Guitry. Le tribunal les condamne à {{unité|700000|francs}} de dommages et intérêts, à la publication du jugement et au retrait de la bande entourant l'ouvrage<ref name=":0">{{Article |titre=MM. SACHA GUITRY ET ROBERT LAFFONT lui verseront 700.000 francs |périodique=Le Monde |date=8 avril 1948 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/04/08/mm-sacha-guitry-et-robert-laffont-lui-verseront-700-000-francs_1914898_1819218.html}}.</ref>.
Les académiciens décident de poursuivre Guitry et Benjamin ainsi que l'éditeur [[Robert Laffont]] qui a mis en vente le livre d'Haedens ceinturé d'un bandeau « Le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin »<ref name=":1" />. Durant le procès, Benjamin se défend d'avoir décerné un prix à Kléber Haedens et témoigne qu'il était resté à Monaco et se trouvait d'accord tout au plus avec Guitry « pour estimer qu'Haedens aurait mérité leurs suffrages »<ref>{{Article |titre=La petite histoire, la toute petite histoire des Dix |périodique=Le Monde |date=3 février 1948 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/02/03/la-petite-histoire-la-toute-petite-histoire-des-dix_1909468_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>. Guitry et l'éditeur, qui a retiré entre temps le bandeau pour le remplacer par « le Goncourt hors Goncourt », sont condamnés à {{unité|700000|francs}} de dommages et intérêts, à la publication du jugement et au retrait du bandeau<ref name=":0">{{Article |titre=MM. Sacha Guitry et Robert Laffont lui verseront 700.000 francs |périodique=Le Monde |date=8 avril 1948 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/04/08/mm-sacha-guitry-et-robert-laffont-lui-verseront-700-000-francs_1914898_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>.


À la mort de René Benjamin, Guitry démissionne de l'académie<ref>{{Article|titre=M. Gérard Bauer est élu membre de l'académie Goncourt tandis que M. Sacha Guitry en démissionne|périodique=Le Monde|date=7 octobre 1948|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/10/07/m-gerard-bauer-est-elu-membre-de-l-academie-goncourt-tandis-que-m-sacha-guitry-en-demissionne_1900418_1819218.html}}.</ref>, en déclarant qu'il tenait Benjamin en grande affection et que sa mort avait rompu le dernier lien qui l'attachait à la compagnie des Goncourt.
À la mort de René Benjamin en octobre 1948, Guitry démissionne de l'académie<ref>{{Article|titre=M. Gérard Bauer est élu membre de l'académie Goncourt tandis que M. Sacha Guitry en démissionne|périodique=Le Monde|date=7 octobre 1948|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/10/07/m-gerard-bauer-est-elu-membre-de-l-academie-goncourt-tandis-que-m-sacha-guitry-en-demissionne_1900418_1819218.html|accès url=payant}}.</ref>, déclarant qu'il tenait Benjamin en grande affection et que sa mort avait rompu le dernier lien qui l'attachait à la compagnie des Goncourt.


=== Les années 1950 ===
=== Dernières années ===
Pour Guitry, les [[années 1950]] vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'''[[Adhémar ou le Jouet de la fatalité]]'' mais, malade, il en confie la réalisation à [[Fernandel]], qui a déjà réalisé un film et qui fut l'interprète principal de ''[[Tu m'as sauvé la vie (film)|Tu m'as sauvé la vie]]'' (1950). Devant le résultat, Guitry s'estime trahi et intente un procès à Fernandel, procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste : le ton est plus mélancolique (''[[Le Comédien]]'', ''[[Deburau (film)|Deburau]]'', ''[[Le Trésor de Cantenac]]''), parfois caustique (''[[Je l'ai été trois fois (film)|Je l'ai été trois fois]]'', ''[[La Poison]]'', ''[[La Vie d'un honnête homme]]''), mais toujours comique (''[[Toâ]]'', ''[[Aux deux colombes]]'', ''[[Tu m'as sauvé la vie]]'').
Pour Guitry, les [[années 1950]] vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'''[[Adhémar ou le Jouet de la fatalité]]'' mais, malade, en confie la réalisation à [[Fernandel]], qui avait déjà réalisé deux films et qu'il venait de diriger dans l'[[Tu m'as sauvé la vie (film)|adaptation cinématographique]] de ''[[Tu m'as sauvé la vie]]'', pièce écrite pour l'acteur en 1949. Devant le résultat, Guitry s'estime trahi et intente un procès à Fernandel, procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste : le ton est plus mélancolique (''[[Le Comédien (film, 1948)|Le Comédien]]'', ''[[Deburau (film)|Deburau]]'', ''[[Le Trésor de Cantenac]]''), parfois caustique (''[[Je l'ai été trois fois (film)|Je l'ai été trois fois]]'', ''[[La Poison]]'', ''[[La Vie d'un honnête homme]]''), mais toujours comique (''[[Toâ (film)|Toâ]]'', ''[[Aux deux colombes]]'', ''Tu m'as sauvé la vie'').


Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de trois grosses productions historiques élaborées entre 1953 et 1955, qui mobilisent une énorme énergie : ''[[Si Versailles m'était conté…]]'', ''[[Napoléon (film, 1955)|Napoléon]]'', ''[[Si Paris nous était conté]]''. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font l'attrait de ces fresques. Il n'oublie cependant pas son arrestation et réalise le très caustique ''[[Assassins et Voleurs]]'' interprété par le duo [[Jean Poiret]]-[[Michel Serrault]] ([[Darry Cowl]] y fait ses débuts dans une scène humoristique pratiquement improvisée).
Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de trois grosses productions historiques élaborées entre 1953 et 1955, qui mobilisent une énorme énergie : ''[[Si Versailles m'était conté…]]'', ''[[Napoléon (film, 1955)|Napoléon]]'' et ''[[Si Paris nous était conté]]''. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font l'attrait de ces fresques. Il n'oublie cependant pas son arrestation et réalise le très caustique ''[[Assassins et Voleurs]]'' interprété par le duo [[Jean Poiret]]-[[Michel Serrault]] ([[Darry Cowl]] y fait ses débuts dans une scène humoristique pratiquement improvisée).


''[[Les trois font la paire]]'' est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur [[Clément Duhour]], car la maladie l'a beaucoup affaibli? C'est un film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui en fait l'essence. Son testament artistique est le scénario de ''[[La Vie à deux]]'' qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; Clément Duhour entreprend de le réaliser après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.
''[[Les trois font la paire]]'' est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur [[Clément Duhour]], car la maladie l'a beaucoup affaibli. C'est un film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui en fait l'essence. Son testament artistique est le scénario de ''[[La Vie à deux]]'' qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; Clément Duhour entreprend de le réaliser après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.


Sacha Guitry meurt d'un [[cancer]]<ref>{{Ouvrage|titre=Dictionnaire du théâtre|éditeur=Encyclopaedia Universalis|année=2015|pages totales=2348|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|Nt-KBAAAQBAJ}}|accès url=payant}}.</ref> le {{date-|24 juillet 1957}} en son hôtel particulier du 18, [[avenue Élisée-Reclus]]<ref>{{lien web|auteur= Sabine Cayrol |url=https://www.parismatch.com/Culture/Spectacles/Deces-de-Sacha-Guitry-133116|titre=Juillet 1957. Monsieur est mort. Sacha Guitry.|site=Paris-Match|date=03/02/2009 }}.</ref>, où il avait succédé en 1925 à son père.
[[Fichier:Plaque Lucien & Sacha Guitry, 18 avenue Élisée-Reclus, Paris 7.jpg|thumb|Plaque au {{n°|18}}, [[avenue Élisée-Reclus]].]]
Sacha Guitry meurt d'un cancer<ref>{{Ouvrage|titre=Dictionnaire du théâtre|éditeur=Encyclopaedia Universalis|année=2015|pages totales=2348|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|Nt-KBAAAQBAJ}}}}.</ref> le {{date-|24 juillet 1957}} en son hôtel particulier du [[Avenue Élisée-Reclus|18, avenue Élisée-Reclus]], où il avait succédé en 1925 à son père. Une plaque commémorative leur rend hommage.


Il repose au [[cimetière de Montmartre]], à [[Paris]], auprès de son père [[Lucien Guitry]] (1860-1925), son frère Jean (1884-1920) et sa dernière épouse [[Lana Marconi]] (1917-1990).
Il est inhumé le 27 juillet au [[cimetière de Montmartre]], à [[Paris]]<ref>{{lien web|url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97514728/paris-les-obseques-de-sacha-guitry|titre=Paris : les obsèques de Sacha Guitry|site=ina.fr|date=27/07/1957}}.</ref>, auprès de son père [[Lucien Guitry]] (1860-1925), de son frère Jean (1884-1920) et plus tard, de sa dernière épouse [[Lana Marconi]] (1917-1990).

=== Vie privée ===
Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les deux dernières ne le soient devenues qu'à son contact) :
* [[Charlotte Lysès]] (1877-1956), qu'il épouse le {{date-|14 août 1907}} à [[Honfleur]], au grand dam de [[Lucien Guitry]], ex-amant de Charlotte. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'' en 1910. Le couple avait fait du « manoir des Zoaques » à [[Yainville]] (nommé ainsi d'après le titre de l'un des premiers succès de Guitry, ''[[Chez les Zoaques]]'') sa résidence d'été<ref>{{lien web|url=http://melao.free.fr/guitry.htm|titre=Quand Guitry habitait à Yainville|site=melao.free.fr}}.</ref> de 1913 à 1916. Séparé en {{date-|avril 1917}}, le couple divorce le {{date-|17 juillet 1918}}.
[[Fichier:Sacha Guitry et Yvonne Printemps 1919.jpg|vignette|Mariage avec [[Yvonne Printemps]] en 1919.]]
* [[Yvonne Printemps]] (1894-1977), qu'il épouse à Paris le {{date-|10 avril 1919}}, avec comme témoins [[Sarah Bernhardt]], [[Georges Feydeau]], Lucien Guitry (avec lequel il vient juste de se réconcilier) et [[Tristan Bernard]]. Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et joue dans un de ses films, ''Un roman d'amour et d'aventures'' (1918). Si on prête de nombreuses liaisons à Printemps ([[Georges Guynemer]], [[Jacques Henri Lartigue]], [[Maurice Escande]], entre autres), elle quitte Guitry pour [[Pierre Fresnay]], le {{date-|15 juillet 1932}} (Fresnay quittant de son côté la comédienne [[Berthe Bovy]]). Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcé le {{date-|7 novembre 1934}}<ref>[http://albertwillemetz.com/1.htm ''Sacha Guitry et Yvonne Printemps''], documentaire vidéo sur ''albertwillemetz.com''.</ref>.
* [[Jacqueline Delubac]] (1907-1997), de 22 ans sa cadette, épousée le {{date-|21 février 1935}} à Paris. Son ami [[Robert Trébor (dramaturge)|Robert Trébor]] lui avait présenté Jacqueline, en 1931, pour sa future pièce ''Villa à vendre''. Guitry annonce leur mariage en déclarant : {{citation|J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié}}, rajeunissant légèrement la mariée pour justifier le « mot » (dès lors, celle-ci prétendra être née en 1910 et non en 1907<ref name="Geffrotin"/>). Elle joue dans 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée, et 11 de ses films. Séparés le {{date-|15 décembre 1938}}, ils divorcent le {{date-|5 avril 1939}}.
* [[Geneviève Guitry|Geneviève de Séréville]] (1914-1963), épousée le {{date-|4 juillet 1939}} à [[Fontenay-le-Fleury]]. Geneviève crée 5 pièces de son mari, en reprend 4 autres, et joue dans 5 de ses films. Le couple se sépare en {{date-|avril 1944}} et son divorce est prononcé le {{date-|25 juillet 1949}}. Elle est la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry.
* [[Lana Marconi]] (1917-1990), épousée le {{date-|25 novembre 1949}} à Paris avec [[Alex Madis]] comme témoin<ref>Ami de longue date de Guitry, Alex Madis fut également son premier biographe.</ref>. Elle crée sept pièces de son mari, en reprend deux autres et joue dans 13 de ses films. Durant cette période, Lana Marconi a entretenu une longue liaison avec la directrice du cabaret Le Carroll's, Suzanne Baulé dite [[Frede]], qui est ainsi devenue l'amie de Guitry. « J’ai pratiquement vécu chez Sacha pendant quatre ans », a raconté Frede en 1974<ref>{{Bibliographie|Q121298180}}.</ref>.

Sacha Guitry entretient parallèlement de nombreuses liaisons avec des comédiennes et avec des artistes, parmi lesquelles la danseuse de la [[Belle Époque]] [[Jane Avril]], la comédienne [[Arletty]], qui refusa de l'épouser (« J'allais pas épouser Sacha Guitry, il s'était épousé lui-même<ref name="Huster"/> ! »), les actrices [[Simone Paris]] (qui consacre un chapitre de ses mémoires, ''Paris sur l'oreiller'', au récit détaillé de leur romance), [[Mona Goya]] et [[Yvette Lebon]]{{, etc.}}


== L'homme ==
== L'homme ==
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Sacha Guitry tient le rôle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s'effacer comme dans le film à sketch ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'', réunissant de grands noms au générique : [[Saturnin Fabre]], [[Elvire Popesco]], [[Gaston Dubosc]]. Ami fidèle de [[Pauline Carton]], il la fait jouer dans ''presque'' tous ses films (elle n'apparaît ni dans ''Donne-moi tes yeux'' de 1943<ref>{{Lien web |titre=My Last Mistress (1943) - IMDb |url=http://www.imdb.com/title/tt0208103/fullcredits |consulté le=2020-10-24}}.</ref>, ni dans ''Toâ'' de 1949<ref>{{Lien web |titre=Toâ (1949) - IMDb |url=http://www.imdb.com/title/tt0129431/fullcredits |consulté le=2020-10-25}}.</ref>, ni dans ''Debureau'' de 1951), lui inventant parfois des rôles. Il confie à [[Michel Simon]] les rôles principaux de ''[[La Poison]]'' et de ''[[La Vie d'un honnête homme]]'', ainsi que celui de son dernier film ''[[Les trois font la paire]]'' que Simon n'aime pas mais qu'il accepte de jouer par amitié pour Guitry, alors mourant.
Sacha Guitry tient le rôle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s'effacer comme dans le film à sketch ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'', réunissant de grands noms au générique : [[Saturnin Fabre]], [[Elvire Popesco]], [[Gaston Dubosc]]. Ami fidèle de [[Pauline Carton]], il la fait jouer dans ''presque'' tous ses films (elle n'apparaît ni dans ''Donne-moi tes yeux'' de 1943<ref>{{Lien web |titre=My Last Mistress (1943) - IMDb |url=http://www.imdb.com/title/tt0208103/fullcredits |consulté le=2020-10-24}}.</ref>, ni dans ''Toâ'' de 1949<ref>{{Lien web |titre=Toâ (1949) - IMDb |url=http://www.imdb.com/title/tt0129431/fullcredits |consulté le=2020-10-25}}.</ref>, ni dans ''Debureau'' de 1951), lui inventant parfois des rôles. Il confie à [[Michel Simon]] les rôles principaux de ''[[La Poison]]'' et de ''[[La Vie d'un honnête homme]]'', ainsi que celui de son dernier film ''[[Les trois font la paire]]'' que Simon n'aime pas mais qu'il accepte de jouer par amitié pour Guitry, alors mourant.


Guitry sait aussi détecter les nouveaux talents : [[Jacqueline Delubac]], [[Louis de Funès]], [[Darry Cowl]], [[Michel Serrault]], entre autres, ont été lancés par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui lui a confié son premier grand rôle, accepte de jouer gratuitement dans ''[[Les Perles de la couronne]]'', et Guitry écrit sur mesure pour [[Fernandel]] le scénario d'''[[Adhémar ou le Jouet de la fatalité|Adhémar ou Le jouet de la fatalité]]''. Il sollicite aussi à plusieurs reprises [[Gaby Morlay]] pour ses pièces de théâtre et deux de ses films. Parmi les acteurs dirigés par Guitry, on peut également citer [[Erich von Stroheim]], [[Orson Welles]], [[Jean Cocteau]], [[Jean Gabin]], [[Bourvil]], [[Gérard Philipe]], [[Jean Marais]], [[Danielle Darrieux]], [[Michèle Morgan]], [[Pierre Larquey]], [[Jean-Louis Barrault]], [[Arletty]], [[Édith Piaf]], [[Robert Lamoureux]], [[Yves Montand]], [[Jean-Pierre Aumont]], [[Luis Mariano]], [[Jacques Varennes]], [[Suzanne Dantès]] et [[Brigitte Bardot]].
Guitry sait aussi détecter les nouveaux talents : [[Jacqueline Delubac]], [[Louis de Funès]], [[Darry Cowl]], [[Michel Serrault]], entre autres, ont été lancés par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui lui a confié son premier grand rôle, accepte de jouer gratuitement dans ''[[Les Perles de la couronne]]'', et Guitry écrit sur mesure pour [[Fernandel]] le scénario d'''[[Adhémar ou le Jouet de la fatalité]]''. Il sollicite aussi à plusieurs reprises [[Gaby Morlay]] pour ses pièces de théâtre et deux de ses films. Parmi les acteurs dirigés par Guitry, on peut également citer [[Erich von Stroheim]], [[Orson Welles]], [[Jean Cocteau]], [[Jean Gabin]], [[Bourvil]], [[Gérard Philipe]], [[Jean Marais]], [[Danielle Darrieux]], [[Michèle Morgan]], [[Pierre Larquey]], [[Jean-Louis Barrault]], [[Arletty]], [[Édith Piaf]], [[Robert Lamoureux]], [[Yves Montand]], [[Jean-Pierre Aumont]], [[Luis Mariano]], [[Jacques Varennes]], [[Suzanne Dantès]] et [[Brigitte Bardot]].


Tout au long de son œuvre, Guitry se fait le chantre du comédien, de son père en particulier. Il lui dédie deux pièces ''[[Mon père avait raison]]'' (1919) et ''[[Le Comédien]]'' (1921), toutes deux adaptées au cinéma. Pour lui, Lucien Guitry et [[Sarah Bernhardt]] sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu'il signe{{refnec}}.
Tout au long de son œuvre, Guitry se fait le chantre du comédien, de son père en particulier. Il lui dédie deux pièces ''[[Mon père avait raison]]'' (1919) et ''[[Le Comédien]]'' (1921), toutes deux adaptées au cinéma. Pour lui, Lucien Guitry et [[Sarah Bernhardt]] sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu'il signe{{refnec}}.


=== Sacha Guitry et la critique ===
=== Sacha Guitry et la critique ===
[[Fichier:Willemetz-guitry.jpg|vignette|left|Sacha Guitry, à droite, en compagnie d'[[Albert Willemetz]].]]
[[Fichier:Willemetz-guitry.jpg|vignette|Sacha Guitry, à droite, en compagnie d'[[Albert Willemetz]].]]
Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dès ses débuts au théâtre. Guitry invente un style qui lui est propre, fondé sur des dialogues incisifs et percutants, souvent déclamés par lui. On reproche à ses films de n'être que du « théâtre filmé »{{Refnec|date=28 août 2021}}.
Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dès ses débuts au théâtre. Guitry invente un style qui lui est propre, fondé sur des dialogues incisifs et percutants, souvent déclamés par lui. On reproche à ses films de n'être que du « théâtre filmé »{{Refnec|date=28 août 2021}}.


Souvent, les critiques reprochent à Guitry de dévoiler les dessous du tournage, par exemple avec ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'' : à la fin du film, Guitry mélange réalité et fiction en faisant croire à « l’amant sérieux » d’[[Elvire Popesco]] que tous deux sont en train de tourner un film.{{Refnec|date=28 août 2021}}. Lors du tournage de ''[[Napoléon (film, 1955)|Napoléon]]'', un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer à Guitry que l'on voit une caméra dans le champ. Le cinéaste lui répond : {{citation|Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisé des caméras pour réaliser ce film<ref>Alain Keit, ''Le Cinéma de Sacha Guitry : Vérités, mensonges, simulacres'', Liège, éditions du Céfal, 1999, 127{{nb p.}}, {{ISBN|9782871300700}}.</ref>.}}
Souvent, les critiques reprochent à Guitry de dévoiler les dessous du tournage, par exemple avec ''[[Ils étaient neuf célibataires]]'' : à la fin du film, Guitry mélange réalité et fiction en faisant croire à « l’amant sérieux » d’[[Elvire Popesco]] que tous deux sont en train de tourner un film.{{Refnec|date=28 août 2021}}. Lors du tournage de ''[[Napoléon (film, 1955)|Napoléon]]'', un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer à Guitry que l'on voit une caméra dans le champ. Le cinéaste lui répond : {{citation|Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisé des caméras pour réaliser ce film<ref>Alain Keit, ''Le Cinéma de Sacha Guitry : Vérités, mensonges, simulacres'', Liège, éditions du Céfal, 1999, 127{{nb p.}}, {{ISBN|9782871300700}}.</ref>.}}


Il est apprécié en revanche par les critiques de la future [[Nouvelle Vague]]<ref>« Spécial Guitry-Pagnol », ''[[Cahiers du cinéma]]'', {{n°|173}}, décembre 1965.</ref> et en particulier par [[François Truffaut]], qui voit en lui, un « auteur complet », comme [[Charlie Chaplin]]<ref>{{Citation|Sacha Guitry fut un vrai cinéaste, plus doué que [[Julien Duvivier|Duvivier]], [[Jean Grémillon|Grémillon]] et [[Jacques Feyder|Feyder]], plus drôle et certainement moins solennel que [[René Clair]]. Guitry est le frère français de [[Ernst Lubitsch|Lubitsch]].}} dans [[François Truffaut]], ''Les Films de ma vie'', 1975.</ref>.
Il est apprécié en revanche par les critiques de la future [[Nouvelle Vague]]<ref>« Spécial Guitry-Pagnol », ''[[Cahiers du cinéma]]'', {{n°|173}}, décembre 1965.</ref> et en particulier par [[François Truffaut]], qui voit en lui, un « auteur complet », comme [[Charlie Chaplin]]<ref>{{Citation|Sacha Guitry fut un vrai cinéaste, plus doué que [[Julien Duvivier|Duvivier]], [[Jean Grémillon|Grémillon]] et [[Jacques Feyder|Feyder]], plus drôle et certainement moins solennel que [[René Clair]]. Guitry est le frère français de [[Ernst Lubitsch|Lubitsch]].}} Cf. [[François Truffaut]], ''Les Films de ma vie'', 1975.</ref>.

=== Vie privée ===
[[Fichier:Sacha Guitry et Yvonne Printemps 1919.jpg|vignette|Mariage avec [[Yvonne Printemps]] en 1919.]]
Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les deux dernières ne le soient devenues qu'à son contact) :
# [[Charlotte Lysès]] (1877-1956), qu'il épouse le {{date-|14 août 1907}} à [[Honfleur]], au grand dam de [[Lucien Guitry]], ex-amant de Charlotte. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'' en 1910. Le couple avait fait du « manoir des Zoaques » à [[Yainville]] (nommé ainsi d'après le titre de l'un des premiers succès de Guitry, ''[[Chez les Zoaques]]'') sa résidence d'été<ref>{{lien web|url=http://melao.free.fr/guitry.htm|titre=QUAND GUITRY HABITAIT A YAINVILLE|site=melao.free.fr}}.</ref> de 1913 à 1916. Séparé en {{date-|avril 1917}}, le couple divorce le {{date-|17 juillet 1918}}.
# [[Yvonne Printemps]] (1894-1977), qu'il épouse à Paris le {{date-|10 avril 1919}}, avec comme témoins [[Sarah Bernhardt]], [[Georges Feydeau]], Lucien Guitry (avec lequel il vient juste de se réconcilier) et [[Tristan Bernard]]. Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et joue dans un de ses films, ''Un roman d'amour et d'aventures'' (1918). Si on prête de nombreuses liaisons à Printemps ([[Georges Guynemer]], [[Jacques Henri Lartigue]], [[Maurice Escande]], entre autres), elle quitte Guitry pour [[Pierre Fresnay]], le {{date-|15 juillet 1932}} (Fresnay quittant de son côté la comédienne [[Berthe Bovy]]). Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcé le {{date-|7 novembre 1934}}<ref>[http://albertwillemetz.com/1.htm ''Sacha Guitry et Yvonne Printemps''], documentaire vidéo sur ''albertwillemetz.com''.</ref>.
# [[Jacqueline Delubac]] (1907-1997), de 22 ans sa cadette, épousée le {{date-|21 février 1935}} à Paris. Son ami [[Robert Trébor (dramaturge)|Robert Trébor]] lui avait présenté Jacqueline, en 1931, pour sa future pièce ''Villa à vendre''. Guitry annonce leur mariage en déclarant : {{citation|J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié}}, rajeunissant légèrement la mariée pour justifier le « mot » (dès lors, celle-ci prétendra être née en 1910 et non en 1907<ref name="Geffrotin"/>). Elle joue dans 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée, et 11 de ses films. Séparés le {{date-|15 décembre 1938}}, ils divorcent le {{date-|5 avril 1939}}.
# [[Geneviève Guitry|Geneviève de Séréville]] (1914-1963), épousée le {{date-|4 juillet 1939}} à [[Fontenay-le-Fleury]]. Geneviève crée 5 pièces de son mari, en reprend 4 autres, et joue dans 5 de ses films. Le couple se sépare en {{date-|avril 1944}} et son divorce est prononcé le {{date-|25 juillet 1949}}. Elle est la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry.
# Guitry épouse enfin [[Lana Marconi]] (1917-1990) le {{date-|25 novembre 1949}} à Paris avec [[Alex Madis]] comme témoin<ref>Ami de longue date de Guitry, Alex Madis fut également son premier biographe.</ref>. Elle crée sept pièces de son mari, en reprend deux autres et joue dans 13 de ses films. Durant cette période, Lana Marconi a entretenu une longue liaison avec la directrice du cabaret Le Carroll's, Suzanne Baulé dite [[Frede]], qui est ainsi devenue l'amie de Guitry. « J’ai pratiquement vécu chez Sacha pendant quatre ans », a raconté Frede en 1974<ref>{{Bibliographie|Q121298180}}.</ref>.

Sacha Guitry entretient parallèlement de nombreuses liaisons avec des comédiennes et avec des artistes, parmi lesquelles la danseuse de la [[Belle Époque]] [[Jane Avril]], la comédienne [[Arletty]], qui refusa de l'épouser (« J'allais pas épouser Sacha Guitry, il s'était épousé lui-même<ref name="Huster"/> ! »), les actrices [[Simone Paris]] (qui consacre un chapitre de ses mémoires, ''Paris sur l'oreiller'', au récit détaillé de leur romance), [[Mona Goya]] et [[Yvette Lebon]]{{, etc.}}


=== Sacha Guitry et les femmes ===
Le cinéaste [[Paul Vecchiali]], peu séduit par la filmographie de Guitry, suggère dans son dictionnaire ''L'Encinéclopédie'' que ses périodes créatives se font par rapport à ses cinq épouses : le théâtre bourgeois avec Charlotte Lysès, les opérettes de charme avec Yvonne Printemps, le cinéma léger avec Jacqueline Delubac, une transition entre mélodrame et gigantisme avec Geneviève Guitry et une dernière période entre sérénité et grands films historiques avec Lana Marconi<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Paul Vecchiali]]|titre=L'Encinéclopédie|sous-titre=Cinéastes « français » des années 1930 et leur œuvre|tome=1|éditeur=Éditions de l’Œil|année=|passage=752|isbn=}}.</ref>.
Le cinéaste [[Paul Vecchiali]], peu séduit par la filmographie de Guitry, suggère dans son dictionnaire ''L'Encinéclopédie'' que ses périodes créatives se font par rapport à ses cinq épouses : le théâtre bourgeois avec Charlotte Lysès, les opérettes de charme avec Yvonne Printemps, le cinéma léger avec Jacqueline Delubac, une transition entre mélodrame et gigantisme avec Geneviève Guitry et une dernière période entre sérénité et grands films historiques avec Lana Marconi<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Paul Vecchiali]]|titre=L'Encinéclopédie|sous-titre=Cinéastes « français » des années 1930 et leur œuvre|tome=1|éditeur=Éditions de l’Œil|année=|passage=752|isbn=}}.</ref>.


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Ce n'est d'ailleurs pas tant avec les femmes qu'il a un problème, qu'avec le mariage : « Le mariage, c'est résoudre à deux les problèmes que l'on n'aurait pas eus tout seul<ref name="Pensées"/>. » La séduction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien à deux. Il écrit cependant : « Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l'avait eue… il faut se la prendre à soi-même<ref name="Pensées"/>. »
Ce n'est d'ailleurs pas tant avec les femmes qu'il a un problème, qu'avec le mariage : « Le mariage, c'est résoudre à deux les problèmes que l'on n'aurait pas eus tout seul<ref name="Pensées"/>. » La séduction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien à deux. Il écrit cependant : « Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l'avait eue… il faut se la prendre à soi-même<ref name="Pensées"/>. »


=== Collection ===
=== Le collectionneur ===
[[Fichier:Plaque Lucien & Sacha Guitry, 18 avenue Élisée-Reclus, Paris 7.jpg|thumb|Plaque au {{n°|18}}, [[avenue Élisée-Reclus]].]]
Guitry a notoirement été grand collectionneur bibliophile, d'art et de souvenirs historiques : ses collections ont été vendues, ainsi que sa demeure du 18 [[Avenue Élisée-Reclus]], d'ailleurs démolie en 1963, sans que personne puisse faire quelque chose pour l'empêcher.
Collectionneur avisé, il possédait dans son hôtel particulier du 18 [[avenue Élisée-Reclus]] une remarquable collection d'œuvres d'art (peintures, sculptures, nombreuses lettres autographes de célébrités et de personnages historiques…) dont il souhaitait faire, à sa mort, un musée. Certaines de ces œuvres furent peu à peu dispersées, d'abord à partir de 1947, quand on lui réclame des arriérés d'impôts, puis pour financer ses films, et enfin à sa mort ; son projet ne vit donc jamais le jour. Malgré les protestations de ses nombreux amis, l'hôtel particulier fut démoli en 1963 et l'adresse porte désormais une plaque en son souvenir.

À l'occasion de son jubilé (sa première pièce ayant été jouée le {{date-|16 avril 1902}} au [[théâtre des Mathurins]]), l'éditeur Raoul Solar publia gracieusement en 1952 un ouvrage intitulé simplement ''18 avenue Élisée-Reclus'', commenté par Guitry lui-même. Il peut être considéré comme le catalogue de l'exposition de ses collections, exposition faite au bénéfice des œuvres charitables de la [[Société des auteurs et compositeurs dramatiques]] (SACD).

Organisée les 17 et {{date-|18 novembre 2011}} à l'[[hôtel Drouot]] à Paris, la dispersion de la collection d'[[André Bernard (manager)|André Bernard]], cofondateur de l'Association des amis de Guitry, a été, avec plus de huit cents lots de tableaux, dessins, livres, autographes, photographies et objets divers, la vente la plus importante consacrée à Sacha Guitry depuis la disparition de l'artiste<ref>[[Jean-Pierre Thiollet]], « Sacha Guitry sous le feu des enchères », ''France-Soir'', 18 novembre 2011.</ref>.


== Théâtre ==
== Théâtre ==
Liste reconstituée à partir de {{Ouvrage |auteur1=Sacha Guitry |titre=Œuvres |éditeur=Omnibus |année=1996 |isbn= }} et {{Ouvrage |titre=Sacha Guitry, une Vie d'Artiste |éditeur=BNF |année=2007 |passage=250-252 |isbn= }}. La quasi-totalité fut éditée en onze volumes au [[Club de l'honnête homme]].
<small>'''Note''' : Liste reconstituée à partir de {{Ouvrage |auteur1=Sacha Guitry |titre=Œuvres |éditeur=Omnibus |année=1996 |isbn= }} et {{Ouvrage |titre=Sacha Guitry : une vie d'artiste |éditeur=BNF |année=2007 |passage=250-252 |isbn= }}. La quasi-totalité de son théâtres a été éditée en onze volumes au [[Club de l'honnête homme]].</small>


=== Années 1900 ===
=== Années 1900 ===
* ''[[Le Page (opéra)|Le Page]]'', opéra-bouffe en un acte et en vers, musique de [[Ludo Ratz]] ([[théâtre des Mathurins]], 1902)
* [[1902 au théâtre|1902]] : ''[[Le Page (opéra)|Le Page]]'', opéra-bouffe en un acte et en vers, musique de [[Ludo Ratz]], [[théâtre des Mathurins]]
* ''[[Yves le fou]]'', « pastorale tragique » en un acte ([[Pont-Aven]], 1903)<ref>Écrite à l'occasion des vacances d'été et représentée une seule fois. Cf. Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, ''Œuvres'', {{opcit}}.</ref>
* [[1903 au théâtre|1903]] : ''[[Yves le fou]]'', « pastorale tragique » en un acte ([[Pont-Aven]]<ref>Écrite à l'occasion des vacances d'été et représentée une seule fois. Cf. Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, ''Œuvres'', {{opcit}}.</ref>
* ''[[Le KWTZ]]'', « drame passionnel » en un acte ([[théâtre des Capucines]], 1905)
* [[1905 au théâtre|1905]] : ''[[Le KWTZ]]'', « drame passionnel » en un acte, [[théâtre des Capucines]]
* ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'', comédie en trois actes (théâtre des Mathurins, 1905)
* 1905 : ''[[Nono (pièce de théâtre)|Nono]]'', comédie en trois actes, théâtre des Mathurins
* ''Le Cocu qui faillit tout gâter'', comédie en un acte et en vers ([[Théâtre Antoine - Simone-Berriau|théâtre Antoine]], 1905)
* 1905 : ''Le Cocu qui faillit tout gâter'', comédie en un acte et en vers, [[théâtre Antoine - Simone-Berriau|théâtre Antoine]]
* ''Un étrange point d'honneur'', comédie en un acte et deux tableaux ([[Tréteau-Royal]], 4 [[rue de Caumartin]], 1906)
* [[1906 au théâtre|1906]] : ''Un étrange point d'honneur'', comédie en un acte et deux tableaux, [[Tréteau-Royal]], 4 [[rue de Caumartin]]
* ''[[Chez les Zoaques]]'', comédie en trois actes (théâtre Antoine, 1906)
* 1906 : ''[[Chez les Zoaques]]'', comédie en trois actes, théâtre Antoine
* ''[[Les Nuées]]'', comédie en quatre actes d'après [[Aristophane]] ([[Théâtre Hébertot|théâtre des Arts]], 1906)
* 1906 : ''[[Les Nuées]]'', comédie en quatre actes d'après [[Aristophane]], [[théâtre Hébertot|théâtre des Arts]]
* ''L'Escalier de service ou Dolly'', comédie en deux actes<ref>En collaboration avec [[Alfred Athis]].</ref> ([[casino de Monte-Carlo]], 1907)
* [[1907 au théâtre|1907]] : ''L'Escalier de service ou Dolly'', comédie en deux actes<ref>En collaboration avec Alfred Athis.</ref>, [[casino de Monte-Carlo]]
* ''[[La Clef (Guitry)|La Clef]]'', comédie en quatre actes ([[Théâtre de Paris|théâtre Réjane]], 1907)
* 1907 : ''[[La Clef (Guitry)|La Clef]]'', comédie en quatre actes, [[théâtre de Paris|théâtre Réjane]]
* ''La Partie de dominos'', également nommée ''Maggie Gauthier et Clerget'' et ''Le Crin'', comédie en deux actes<ref>Écrite deux ans plus tôt en collaboration avec [[Alphonse Allais]]</ref> (Tréteau-Royal, 1907)
* 1907 : ''La Partie de dominos'', également nommée ''Maggie Gauthier et Clerget'' et ''Le Crin'', comédie en deux actes<ref>Écrite deux ans plus tôt en collaboration avec [[Alphonse Allais]]</ref>, Tréteau-Royal
* ''Petite Hollande'', comédie en trois actes<ref>Préface d'[[Octave Mirbeau]].</ref> ([[théâtre de l'Odéon]], 1908)
* [[1908 au théâtre|1908]] : ''Petite Hollande'', comédie en trois actes<ref>Préface d'[[Octave Mirbeau]].</ref>, [[théâtre de l'Odéon]]
* ''[[Le Scandale de Monte-Carlo]]'', comédie en trois actes ([[Théâtre du Gymnase Marie-Bell|théâtre du Gymnase]], 1908)
* 1908 : ''[[Le Scandale de Monte-Carlo]]'', comédie en trois actes, [[théâtre du Gymnase Marie-Bell|théâtre du Gymnase]]
* ''Le Mufle'', comédie en deux actes (théâtre Antoine, 1908)
* 1908 : ''Le Mufle'', comédie en deux actes, théâtre Antoine
* ''Après'', revue en un acte ([[Théâtre Michel (Paris)|théâtre Michel]], 1908)<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Comoedia |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7646084h/f1.item.zoom |site=Gallica |date=1908-12-04 |consulté le=2022-06-18}}.</ref>.
* 1908 : ''Après'', revue en un acte, [[théâtre Michel (Paris)|théâtre Michel]]<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Comoedia |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7646084h/f1.item.zoom |site=Gallica |date=1908-12-04 |consulté le=2022-06-18}}.</ref>.
* ''[[Guillaume Tell|Tell]] père, Tell fils'', opéra-bouffe en un acte, musique de [[Tiarko Richepin]] ([[Théâtre d'Application|théâtre Mévisto]], 1909)
* [[1909 au théâtre|1909]] : ''[[Guillaume Tell|Tell]] père, Tell fils'', opéra-bouffe en un acte, musique de [[Tiarko Richepin]], [[théâtre d'Application|théâtre Mévisto]]
* ''La {{33e}} ou Pour épater ta mère'', comédie en un acte (casino de [[Trouville-sur-Mer|Trouville]], 1909)
* 1909 : ''La {{33e}} ou Pour épater ta mère'', comédie en un acte, casino de [[Trouville-sur-Mer|Trouville]]
* ''C'te pucelle d'Adèle'', comédie en un acte et deux tableaux (concert de la [[Boulevard Marguerite-de-Rochechouart|Gaîté-Rochechouart]], 1909)
* 1909 : ''C'te pucelle d'Adèle'', comédie en un acte et deux tableaux, concert de la [[Boulevard Marguerite-de-Rochechouart|Gaîté-Rochechouart]]


=== Années 1910 ===
=== Années 1910 ===
* ''Tout est sauvé, fors l'honneur'', comédie en un acte (théâtre de [[Moscou]], 1910)
* [[1910 au théâtre|1910]] : ''Tout est sauvé, fors l'honneur'', comédie en un acte, théâtre de [[Moscou]]
* ''[[Le Veilleur de nuit (pièce de théâtre)|Le Veilleur de nuit]]'', comédie en trois actes (théâtre Michel, 1911)
* [[1911 au théâtre|1911]] : ''[[Le Veilleur de nuit (pièce de théâtre)|Le Veilleur de nuit]]'', comédie en trois actes, théâtre Michel
* ''Mésaventure amoureuse ou l'Argent'', comédie en un acte ([[Théâtre Femina (Paris)|théâtre Femina]], 1911)
* 1911 : ''Mésaventure amoureuse ou l'Argent'', comédie en un acte, [[théâtre Femina (Paris)|théâtre Femina]]
* ''Un beau mariage'', comédie en trois actes ([[Théâtre de la Renaissance (Paris)|théâtre de la Renaissance]], 1911)
* 1911 : ''Un beau mariage'', comédie en trois actes, [[théâtre de la Renaissance (Paris)|théâtre de la Renaissance]]
* ''Un type dans le genre de Napoléon'', comédie en un acte ([[Automobile Club de France]], 1911)
* 1911 : ''Un type dans le genre de Napoléon'', comédie en un acte, [[Automobile Club de France]]
* ''Jean III ou l'Irrésistible Vocation du fils Mondoucet'', comédie en trois actes ([[Comédie-Caumartin|Comédie-Royale]], 1912)
* [[1912 au théâtre|1912]] : ''Jean III ou l'Irrésistible Vocation du fils Mondoucet'', comédie en trois actes ([[Comédie-Caumartin|Comédie-Royale]]
* ''Pas complet'', comédie-bouffe en deux actes ([[théâtre Marigny]], 1912)
* 1912 : ''Pas complet'', comédie-bouffe en deux actes, [[théâtre Marigny]]
* ''[[La Prise de Berg-op-Zoom]]'', comédie en quatre actes ([[Théâtre du Vaudeville (Paris)|théâtre du Vaudeville]], 1912)
* 1912 : ''[[La Prise de Berg-op-Zoom]]'', comédie en quatre actes, [[théâtre du Vaudeville (Paris)|théâtre du Vaudeville]]
* ''On passe dans trois jours'', comédie en un acte (1913)<ref>Donnée lors d'une soirée privée.</ref>
* [[1913 au théâtre|1913]] : ''On passe dans trois jours'', comédie en un acte<ref>Donnée lors d'une soirée privée.</ref>
* ''[[La Pèlerine écossaise]]'', comédie en trois actes ([[théâtre des Bouffes-Parisiens]], 1914)
* [[1914 au théâtre|1914]] : ''[[La Pèlerine écossaise]]'', comédie en trois actes, [[théâtre des Bouffes-Parisiens]]
* ''[[Deux Couverts]]'', comédie en un acte ([[Comédie-Française]], 1914)
* 1914 : ''[[Deux Couverts]]'', comédie en un acte, [[Comédie-Française]]
* ''[[La Jalousie (pièce de théâtre)|La Jalousie]]'', comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1915)
* [[1915 au théâtre|1915]] : ''[[La Jalousie (pièce de théâtre)|La Jalousie]]'', comédie en trois actes, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''Il faut l'avoir !''<ref name="Willemetz"/>, revue en deux actes et un prologue ([[théâtre du Palais-Royal]], 1915)
* 1915 : ''Il faut l'avoir !''<ref name="Willemetz"/>, revue en deux actes et un prologue, [[théâtre du Palais-Royal]]
* ''Une vilaine femme brune''<ref>Présenté en même temps que le documentaire ''[[Ceux de chez nous (film, 1915)|Ceux de chez nous]]''.</ref>, comédie en un acte ([[théâtre des Variétés]], 1915)
* 1915 : ''Une vilaine femme brune''<ref>Présenté en même temps que le documentaire ''[[Ceux de chez nous (film, 1915)|Ceux de chez nous]]''.</ref>, comédie en un acte, [[théâtre des Variétés]]
* ''[[Faisons un rêve (pièce de théâtre)|Faisons un rêve]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1916)
* [[1916 au théâtre|1916]] : ''[[Faisons un rêve (pièce de théâtre)|Faisons un rêve]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''[[Jean de La Fontaine (pièce de théâtre)|Jean de La Fontaine]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1916)
* 1916 : ''[[Jean de La Fontaine (pièce de théâtre)|Jean de La Fontaine]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''Le Nouveau Scandale de Monte-Carlo''<ref>Version remaniée de la pièce ''[[Le Scandale de Monte-Carlo]]''.</ref>, comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
* [[1917 au théâtre|1917]] : ''Le Nouveau Scandale de Monte-Carlo''<ref>Version remaniée de la pièce ''[[Le Scandale de Monte-Carlo]]''.</ref>, comédie en trois actes, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''[[Un soir quand on est seul]]'', comédie en un acte et en vers libres (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
* 1917 : ''[[Un soir quand on est seul]]'', comédie en un acte et en vers libres, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''Chez la reine Isabeau'', comédie en un acte (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)<ref>Créé le même soir que ''[[Un soir quand on est seul]]'', et complété par ''Un type dans le genre de Napoléon''.</ref>
* 1917 : ''Chez la reine Isabeau'', comédie en un acte, théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)<ref>Créé le même soir que ''[[Un soir quand on est seul]]'', et complété par ''Un type dans le genre de Napoléon''.</ref>
* ''[[L'Illusionniste (pièce de théâtre)|L'Illusionniste]]'', comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
* 1917 : ''[[L'Illusionniste (pièce de théâtre)|L'Illusionniste]]'', comédie en trois actes, théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''[[Deburau (pièce de théâtre)|Deburau]]'', comédie en quatre actes et un prologue (théâtre du Vaudeville, 1918)
* [[1918 au théâtre|1918]] : ''[[Deburau (pièce de théâtre)|Deburau]]'', comédie en quatre actes et un prologue, théâtre du Vaudeville
* ''La Revue de Paris'', revue en quatre actes<ref name="Willemetz">En collaboration avec [[Albert Willemetz]].</ref> (théâtre du Vaudeville, 1918)
* 1918 : ''La Revue de Paris'', revue en quatre actes<ref name="Willemetz">En collaboration avec [[Albert Willemetz]].</ref>, théâtre du Vaudeville
* ''[[Pasteur (pièce de théâtre)|Pasteur]]'', pièce en cinq actes (théâtre du Vaudeville, 1919)
* [[1919 au théâtre|1919]] : ''[[Pasteur (pièce de théâtre)|Pasteur]]'', pièce en cinq actes, théâtre du Vaudeville
* ''[[Le Mari, la Femme et l'Amant]]'', comédie en trois actes (théâtre du Vaudeville, 1919)
* 1919 : ''[[Le Mari, la Femme et l'Amant]]'', comédie en trois actes, théâtre du Vaudeville
* ''À Château-Thierry'', pièce en vers ([[palais du Trocadéro]], 1919)
* 1919 : ''À Château-Thierry'', pièce en vers, [[palais du Trocadéro]]
* ''[[Mon père avait raison]]'', comédie en trois actes ([[théâtre de la Porte-Saint-Martin]], 1919)
* 1919 : ''[[Mon père avait raison]]'', comédie en trois actes, [[théâtre de la Porte-Saint-Martin]]


=== Années 1920 ===
=== Années 1920 ===
* ''[[Béranger (pièce de théâtre)|Béranger]]'', comédie en trois actes et un prologue (théâtre de la Porte-Saint-Martin, 1920)
* [[1920 au théâtre|1920]] : ''[[Béranger (pièce de théâtre)|Béranger]]'', comédie en trois actes et un prologue, théâtre de la Porte-Saint-Martin
* ''[[Je t'aime (pièce de théâtre)|Je t'aime]]'', comédie en cinq actes ([[théâtre Édouard-VII]], 1920)
* 1920 : ''[[Je t'aime (pièce de théâtre)|Je t'aime]]'', comédie en cinq actes, [[théâtre Édouard-VII]]
* ''Comment on écrit l'histoire'', comédie en deux actes<ref>Mis en musique en 1928 par [[Oscar Straus]] sous le titre ''[[Mariette ou Comment on écrit l'histoire]]''.</ref> ([[Théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt|théâtre Sarah-Bernhardt]], 1920)
* 1920 : ''Comment on écrit l'histoire'', comédie en deux actes<ref>Mis en musique en 1928 par [[Oscar Straus]] sous le titre ''[[Mariette ou Comment on écrit l'histoire]]''.</ref>, [[théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt|théâtre Sarah-Bernhardt]]
* ''[[Le Comédien]]'', comédie en quatre actes (théâtre Édouard-VII, 1921)
* [[1921 au théâtre|1921]] : ''[[Le Comédien]]'', comédie en quatre actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[Le Grand Duc (pièce de théâtre)|Le Grand Duc]]'', comédie en trois actes (théâtre Édouard-VII, 1921)
* 1921 : ''[[Le Grand Duc (pièce de théâtre)|Le Grand Duc]]'', comédie en trois actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[Jacqueline (pièce de théâtre)|Jacqueline]]'', pièce en trois actes d'après [[Henri Duvernois]] (théâtre Édouard-VII, 1921)
* 1921 : ''[[Jacqueline (pièce de théâtre)|Jacqueline]]'', pièce en trois actes d'après [[Henri Duvernois]], théâtre Édouard-VII
* ''Chez Jean de La Fontaine'', comédie en un acte et en vers ([[Opéra de Paris]], 1922)
* [[1922 au théâtre|1922]] : ''Chez Jean de La Fontaine'', comédie en un acte et en vers, [[Opéra de Paris]]
* ''[[Une petite main qui se place]]'', comédie en trois actes et un épilogue (théâtre Édouard-VII, 1922)
* 1922 : ''[[Une petite main qui se place]]'', comédie en trois actes et un épilogue, théâtre Édouard-VII
* ''[[Le Blanc et le Noir (pièce de théâtre)|Le Blanc et le Noir]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1922)
* 1922 : ''[[Le Blanc et le Noir (pièce de théâtre)|Le Blanc et le Noir]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Variétés
* ''On passe dans huit jours'', comédie en un acte (théâtre des Variétés, 1922)
* 1922 : ''On passe dans huit jours'', comédie en un acte, théâtre des Variétés
* ''[[Un sujet de roman]]'', pièce en quatre actes<ref>Inspirée par le couple [[Octave Mirbeau]] - [[Alice Regnault]].</ref> (théâtre Édouard-VII, 1923)
* [[1923 au théâtre|1923]] : ''[[Un sujet de roman]]'', pièce en quatre actes<ref>Inspirée par le couple [[Octave Mirbeau]] - [[Alice Regnault]].</ref>, théâtre Édouard-VII
* ''[[L'Amour masqué]]'', comédie musicale en trois actes, musique d'[[André Messager]] (théâtre Édouard-VII, 1923)
* 1923 : ''[[L'Amour masqué]]'', comédie musicale en trois actes, musique d'[[André Messager]], théâtre Édouard-VII
* ''Un phénomène'', « parade » en un acte et en vers ([[Alhambra (Paris)|théâtre de l'Alhambra]], 1923)
* 1923 : ''Un phénomène'', « parade » en un acte et en vers ([[Alhambra (Paris)|théâtre de l'Alhambra]]
* ''[[Le Lion et la Poule]]'', comédie en trois actes (théâtre Édouard-VII, 1923)
* 1923 : ''[[Le Lion et la Poule]]'', comédie en trois actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[L'Accroche-cœur (pièce de théâtre)|L'Accroche-cœur]]'', comédie en trois actes ([[Théâtre des Folies-Wagram|théâtre de l'Étoile]], 1923)
* 1923 : ''[[L'Accroche-cœur (pièce de théâtre)|L'Accroche-cœur]]'', comédie en trois actes, [[théâtre des Folies-Wagram|théâtre de l'Étoile]]
* ''Revue de Printemps'', fantaisie-revue en trois actes et dix-neuf tableaux<ref name="Willemetz"/> (théâtre de l'Étoile, 1924)
* [[1924 au théâtre|1924]] : ''Revue de Printemps'', fantaisie-revue en trois actes et dix-neuf tableaux<ref name="Willemetz"/>, théâtre de l'Étoile
* ''[[Une étoile nouvelle]]'', comédie en trois actes (théâtre Édouard-VII, 1924)
* 1924 : ''[[Une étoile nouvelle]]'', comédie en trois actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[On ne joue pas pour s'amuser]]'', comédie en cinq actes (théâtre Édouard-VII, 1925)
* [[1925 au théâtre|1925]] : ''[[On ne joue pas pour s'amuser]]'', comédie en cinq actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[Mozart (Guitry)|Mozart]]'', comédie musicale en trois actes, musique de [[Reynaldo Hahn]] (théâtre Édouard-VII, 1925)
* 1925 : ''[[Mozart (Guitry)|Mozart]]'', comédie musicale en trois actes, musique de [[Reynaldo Hahn]], théâtre Édouard-VII
* ''Vive la République !'', revue en deux actes et vingt tableaux<ref name = "Willemetz"/> (théâtre Marigny, 1926)
* [[1926 au théâtre|1926]] : ''Vive la République !'', revue en deux actes et vingt tableaux<ref name = "Willemetz"/>, théâtre Marigny
* ''À vol d'oiseau. Revue des deux mondes'', revue en deux actes, cinq parties et trois cents tableaux<ref name="Willemetz"/> (théâtre Édouard-VII, 1926)
* 1926 : ''À vol d'oiseau. Revue des deux mondes'', revue en deux actes, cinq parties et trois cents tableaux<ref name="Willemetz"/>, théâtre Édouard-VII
* ''Était-ce un rêve ? ou Une comédie nouvelle'', comédie en deux actes (1926)
* 1926 : ''Était-ce un rêve ? ou Une comédie nouvelle'', comédie en deux actes
* ''[[Désiré (pièce de théâtre) |Désiré]]'', comédie en trois actes (théâtre Édouard-VII, 1927)
* [[1927 au théâtre|1927]] : ''[[Désiré (pièce de théâtre) |Désiré]]'', comédie en trois actes, théâtre Édouard-VII
* ''[[Un miracle]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1927)
* 1927 : ''[[Un miracle]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Variétés
* ''[[Mariette ou Comment on écrit l'histoire]]'', comédie musicale en quatre actes, musique d'[[Oscar Straus (compositeur)|Oscar Straus]] (théâtre Édouard-VII, 1928)<ref>D'après ''Comment on écrit l'histoire'' (1920).</ref>
* [[1928 au théâtre|1928]] : ''[[Mariette ou Comment on écrit l'histoire]]'', comédie musicale en quatre actes, musique d'[[Oscar Straus (compositeur)|Oscar Straus]], théâtre Édouard-VII<ref>D'après ''Comment on écrit l'histoire'' (1920).</ref>
* ''[[Charles Lindbergh]]'', féerie en trois actes et dix-huit tableaux ([[théâtre du Châtelet]], 1928)
* 1928 : ''[[Charles Lindbergh]]'', féerie en trois actes et dix-huit tableaux, [[théâtre du Châtelet]]
* ''[[Histoires de France]]'', pièce en quatorze tableaux, dessins, croquis et caricatures ([[théâtre Pigalle]], 1929)
* [[1929 au théâtre|1929]] : ''[[Histoires de France]]'', pièce en quatorze tableaux, dessins, croquis et caricatures, [[théâtre Pigalle]]
* ''La Troisième Chambre'', comédie en quatre actes d'[[Albert Willemetz]] ([[théâtre de la Madeleine]], 1929)
* 1929 : ''La Troisième Chambre'', comédie en quatre actes d'[[Albert Willemetz]], [[théâtre de la Madeleine]]


=== Années 1930 ===
=== Années 1930 ===
* ''Chez [[George Washington]], à [[Mount Vernon]]'', à-propos en un acte, musique de [[Henri Büsser]] ([[théâtre des Champs-Élysées]], 1930)
* [[1930 au théâtre|1930]] : ''Chez [[George Washington]], à [[Mount Vernon]]'', à-propos en un acte, musique de [[Henri Büsser]], [[théâtre des Champs-Élysées]]
* ''Et vive le théâtre'', revue en deux actes et quinze tableaux<ref name="Willemetz"/> (théâtre de la Madeleine, 1930)
* 1930 : ''Et vive le théâtre'', revue en deux actes et quinze tableaux<ref name="Willemetz"/>, théâtre de la Madeleine
* ''[[Deauville]] sous [[Napoléon III]]'', à-propos en un acte (théâtre Pigalle, 1930)
* 1930 : ''[[Deauville]] sous [[Napoléon III]]'', à-propos en un acte, théâtre Pigalle
* ''[[Frans Hals ou l'Admiration]]'', comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
* [[1931 au théâtre|1931]] : ''[[Frans Hals ou l'Admiration]]'', comédie en trois actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Sa dernière volonté ou l'Optique du théâtre]]'', comédie en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1931)<ref>Créé le même soir que ''[[Frans Hals ou l'Admiration]]''.</ref>
* 1931 : ''[[Sa dernière volonté ou l'Optique du théâtre]]'', comédie en deux actes, théâtre de la Madeleine<ref>Créé le même soir que ''[[Frans Hals ou l'Admiration]]''.</ref>
* ''Une revue (Exposition de Noirs) ou La Revue coloniale'', revue en un acte (théâtre de la Madeleine, 1931)
* 1931 : ''Une revue (Exposition de Noirs) ou La Revue coloniale'', revue en un acte, théâtre de la Madeleine
* ''Un chagrin'' ou ''Chagrin d'amour'', prétexte musical en un acte (1931)
* 1931 : ''Un chagrin'' ou ''Chagrin d'amour'', prétexte musical en un acte
* ''Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?'', pièce en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
* 1931 : ''Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?'', pièce en deux actes, théâtre de la Madeleine
* ''Villa à vendre'', comédie en un acte (théâtre de la Madeleine, 1931)<ref name="Prudhomme">Créé le même soir que ''Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?''.</ref>
* 1931 : ''Villa à vendre'', comédie en un acte, théâtre de la Madeleine<ref name="Prudhomme">Créé le même soir que ''Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?''.</ref>
* ''[[La SADMP]]'', opéra-bouffe en un acte, musique de [[Louis Beydts]] (théâtre de la Madeleine, 1931)<ref name="Prudhomme"/>
* 1931 : ''[[La SADMP]]'', opéra-bouffe en un acte, musique de [[Louis Beydts]], théâtre de la Madeleine<ref name="Prudhomme"/>
* ''Tout commence par des chansons'', à-propos en un acte et en vers libres ([[Moulin de la chanson]], 1931)
* 1931 : ''Tout commence par des chansons'', à-propos en un acte et en vers libres, [[Moulin de la chanson]]
* ''[[Mon double et ma moitié]]'' ou ''Vingt-quatre heures de la vie d'un homme'', comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
* 1931 : ''[[Mon double et ma moitié]]'' ou ''Vingt-quatre heures de la vie d'un homme'', comédie en trois actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Les Desseins de la providence]]'', comédie en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1932)
* [[1932 au théâtre|1932]] : ''[[Les Desseins de la providence]]'', comédie en deux actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Le Voyage de Tchong-Li]]'', « légende » en trois tableaux (théâtre de la Madeleine, 1932)<ref name="Desseins">Créé le même soir que ''[[Les Desseins de la providence]]''.</ref>
* 1932 : ''[[Le Voyage de Tchong-Li]]'', « légende » en trois tableaux, théâtre de la Madeleine<ref name="Desseins">Créé le même soir que ''[[Les Desseins de la providence]]''.</ref>
* ''Françoise'', pièce en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1932)<ref name="Desseins"/>
* 1932 : ''Françoise'', pièce en trois actes, théâtre de la Madeleine<ref name="Desseins"/>
* ''La Nuit d'avril'', à-propos en un acte et en vers (théâtre de la Madeleine, 1932)
* 1932 : ''La Nuit d'avril'', à-propos en un acte et en vers, théâtre de la Madeleine
* ''[[Châteaux en Espagne (pièce de théâtre)|Châteaux en Espagne]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1933)
* [[1933 au théâtre|1933]] : ''[[Châteaux en Espagne (pièce de théâtre)|Châteaux en Espagne]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Variétés
* ''[[Adam et Ève (Guitry)|Adam et Ève]]'', pièce en deux tableaux (Comédie-Française, 1933)
* 1933 : ''[[Adam et Ève (Guitry)|Adam et Ève]]'', pièce en deux tableaux, Comédie-Française
* ''[[Ô mon bel inconnu]]'', comédie musicale en trois actes, musique de [[Reynaldo Hahn]] (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1933)
* 1933 : ''[[Ô mon bel inconnu]]'', comédie musicale en trois actes, musique de [[Reynaldo Hahn]], théâtre des Bouffes-Parisiens
* ''Maîtresses de rois'', fantaisie en cinq tableaux<ref>Inclus dans la revue ''Vive Paris''.</ref> ([[Casino de Paris]], 1933)
* 1933 : ''Maîtresses de rois'', fantaisie en cinq tableaux<ref>Inclus dans la revue ''Vive Paris''.</ref>, [[Casino de Paris]]
* ''Un tour au paradis'', comédie en quatre actes ([[théâtre de la Michodière]], 1933)
* 1933 : ''Un tour au paradis'', comédie en quatre actes, [[théâtre de la Michodière]]
* ''[[Le Renard et la Grenouille]]'', comédie en un acte (théâtre de la Michodière, 1933)<ref>Créé le même soir que ''Un tour au paradis''.</ref>
* 1933 : ''[[Le Renard et la Grenouille]]'', comédie en un acte, théâtre de la Michodière<ref>Créé le même soir que ''Un tour au paradis''.</ref>
* ''[[Florestan Ier, prince de Monaco|Florestan {{Ier}}, prince de Monaco]]'', initialement intitulé ''Farandol {{Ier}}'', opérette en trois actes et six tableaux<ref name="Willemetz"/>, musique de [[Werner R. Heymann]] (théâtre des Variétés, 1933)
* 1933 : ''[[Florestan Ier, prince de Monaco|Florestan {{Ier}}, prince de Monaco]]'', initialement intitulé ''Farandol {{Ier}}'', opérette en trois actes et six tableaux<ref name="Willemetz"/>, musique de [[Werner R. Heymann]], théâtre des Variétés
* ''L'École des philosophes'', à-propos en un acte (Palais des beaux-arts de Bruxelles, 1933)
* 1933 : ''L'École des philosophes'', à-propos en un acte, palais des beaux-arts de Bruxelles
* ''[[Son père et lui]]'', pièce en quatre tableaux ([[Opéra de Lyon]], 1934)
* [[1934 au théâtre|1934]] : ''[[Son père et lui]]'', pièce en quatre tableaux, [[Opéra de Lyon]]
* ''[[Le Nouveau Testament]]'', comédie en quatre actes (théâtre de la Madeleine, 1934)
* 1934 : ''[[Le Nouveau Testament]]'', comédie en quatre actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Mon ami Pierrot]]'', « légende musicale » en un acte et deux tableaux, musique de [[Sam Barlow]] ([[Théâtre national de l'Opéra-Comique|Opéra-Comique]], 1935)
* [[1935 au théâtre|1935]] : ''[[Mon ami Pierrot]]'', « légende musicale » en un acte et deux tableaux, musique de [[Sam Barlow]], [[théâtre national de l'Opéra-Comique|Opéra-Comique]]
* ''[[Quand jouons-nous la comédie ?]]'', comédie en trois actes, un prologue et un épilogue (théâtre de la Madeleine, 1935)<ref>Remaniée en 1950 sous le titre ''Constance''.</ref>
* 1935 : ''[[Quand jouons-nous la comédie ?]]'', comédie en trois actes, un prologue et un épilogue, théâtre de la Madeleine<ref>Remaniée en 1950 sous le titre ''Constance''.</ref>
* ''[[La Fin du monde (pièce de théâtre)|La Fin du monde]]'', comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1935)
* 1935 : ''[[La Fin du monde (pièce de théâtre)|La Fin du monde]]'', comédie en cinq actes, théâtre de la Madeleine
* ''Le Saut périlleux'', drame en un acte (New York<ref>À bord du paquebot ''[[Normandie (paquebot)|Normandie]]''.</ref>, 1936)
* [[1936 au théâtre|1936]] : ''Le Saut périlleux'', drame en un acte, New York<ref>À bord du paquebot ''[[Normandie (paquebot)|Normandie]]''.</ref>
* ''[[Geneviève (pièce de théâtre)|Geneviève]]'', comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1936)
* 1936 : ''[[Geneviève (pièce de théâtre)|Geneviève]]'', comédie en cinq actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Le Mot de Cambronne (pièce de théâtre)|Le Mot de Cambronne]]'', comédie en un acte et en vers (théâtre de la Madeleine, 1936)<ref>Créé le même soir que ''[[Geneviève (pièce de théâtre)|Geneviève]]''.</ref>
* 1936 : ''[[Le Mot de Cambronne (pièce de théâtre)|Le Mot de Cambronne]]'', comédie en un acte et en vers, théâtre de la Madeleine, 1936)<ref>Créé le même soir que ''[[Geneviève (pièce de théâtre)|Geneviève]]''.</ref>
* ''Crions-le sur les toits'', « revue publicitaire » en deux actes et quinze tableaux<ref>En collaboration avec Albert Willemetz, [[Tristan Bernard]], [[René Dorin]] et [[Pierre Henri Cami]].</ref>, musique d'[[Arthur Honegger]], [[Adolphe Borchard]] et [[Guy Lafarge]] (théâtre des Champs-Élysées, 1937)
* [[1937 au théâtre|1937]] : ''Crions-le sur les toits'', « revue publicitaire » en deux actes et quinze tableaux<ref>En collaboration avec Albert Willemetz, [[Tristan Bernard]], [[René Dorin]] et [[Pierre Henri Cami]].</ref>, musique d'[[Arthur Honegger]], [[Adolphe Borchard]] et [[Guy Lafarge]], théâtre des Champs-Élysées
* ''[[Quadrille (pièce de théâtre)|Quadrille]]'', comédie en six actes (théâtre de la Madeleine, 1937)
* 1937 : ''[[Quadrille (pièce de théâtre)|Quadrille]]'', comédie en six actes, théâtre de la Madeleine
* ''Dieu sauve le Roy'', à-propos en un acte ([[palais de l'Élysée]], 1938)
* [[1938 au théâtre|1938]] : ''Dieu sauve le Roy'', à-propos en un acte, [[palais de l'Élysée]]
* ''[[Un monde fou]]'', comédie en quatre actes (théâtre de la Madeleine, 1938)<ref>Remaniée en 1951 sous le titre ''[[Une folie]]''.</ref>
* 1938 : ''[[Un monde fou]]'', comédie en quatre actes, théâtre de la Madeleine<ref>Remaniée en 1951 sous le titre ''[[Une folie]]''.</ref>
* ''You're Telling Me (ou Honni soit qui mal y pense)'' ou ''English with Tears'', à-propos « franco-anglais » en un acte<ref>[http://www.ader-paris.fr/html/fiche.jsp?id=2873997&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r= ''You're Telling Me''] notice sur Ader-Paris.fr</ref> (Londres, [[Bureau de l'Inde|India Office]], 1939)
* [[1939 au théâtre|1939]] : ''You're Telling Me (ou Honni soit qui mal y pense)'' ou ''English with Tears'', à-propos « franco-anglais » en un acte<ref>[http://www.ader-paris.fr/html/fiche.jsp?id=2873997&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r= ''You're Telling Me''] notice sur Ader-Paris.fr</ref>[[Bureau de l'Inde|India Office]], Londres
* ''Une paire de gifles'', comédie en un acte (1939)
* 1939 : ''Une paire de gifles'', comédie en un acte
* ''Une lettre bien tapée'', comédie en un acte (1939)<ref name="Gifles">Créé le même soir que ''Une paire de gifles''.</ref>
* 1939 : ''Une lettre bien tapée'', comédie en un acte<ref name="Gifles">Créé le même soir que ''Une paire de gifles''.</ref>
* ''Fausse Alerte'', à-propos en un acte (1939)<ref name="Gifles"/>
* 1939 : ''Fausse Alerte'', à-propos en un acte<ref name="Gifles"/>
* ''[[Florence (Guitry)|Florence]]'', comédie en trois actes et un prologue (théâtre de la Madeleine, 1939)<ref>Remaniée en 1949 sous le titre ''[[Toâ]]''.</ref>
* 1939 : ''[[Florence (Guitry)|Florence]]'', comédie en trois actes et un prologue, théâtre de la Madeleine<ref>Remaniée en 1949 sous le titre ''[[Toâ]]''.</ref>


=== Années 1940 ===
=== Années 1940 ===
* ''[[29 degrés à l'ombre]]'', comédie d'[[Eugène Labiche]] en un acte, musique de [[Louis Beyelts]] (Comédie-Française, 1940). Guitry rajouta des couplets à la demande de la Comédie Française.
* [[1940 au théâtre|1940]] : ''[[29 degrés à l'ombre]]'', comédie d'[[Eugène Labiche]] en un acte, musique de [[Louis Beyelts]], Comédie-Française. Guitry rajouta des couplets à la demande de la Comédie-Française.
* ''L'École du mensonge'', comédie en un acte (ABC de Genève, 1940)
* 1940 : ''L'École du mensonge'', comédie en un acte, ABC de Genève
* ''Cigales et Fourmis'', à-propos en un acte ([[cercle de l'Union interalliée]], 1940)
* 1940 : ''Cigales et Fourmis'', à-propos en un acte ([[cercle de l'Union interalliée]]
* ''[[Le Bien-Aimé]]'', comédie en trois actes « mais en plusieurs tableaux » (théâtre de la Madeleine, 1940)
* 1940 : ''[[Le Bien-Aimé]]'', comédie en trois actes « mais en plusieurs tableaux », théâtre de la Madeleine
* ''Mon auguste grand-père ou La Preuve par sept'', comédie en cinq actes (1941). Interdite par la censure allemande.
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''Mon auguste grand-père ou la Preuve par sept'', comédie en cinq actes (interdite par la censure allemande)
* ''[[Vive l'Empereur !|Vive l'Empereur ! ou le Soir d'Austerlitz]]'', comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1941)
* 1941 : ''[[Vive l'Empereur !|Vive l'Empereur ! ou le Soir d'Austerlitz]]'', comédie en cinq actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[N'écoutez pas, mesdames !]]'', comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1942)
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''[[N'écoutez pas, mesdames !]]'', comédie en trois actes, théâtre de la Madeleine
* ''[[Georges Courteline|Courteline]] au travail'', à-propos en un acte (Comédie-Française, 1943)
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''[[Georges Courteline|Courteline]] au travail'', à-propos en un acte, Comédie-Française
* ''Je sais que tu es dans la salle'', à-propos en un acte (Comédie-Française, 1943)
* 1943 : ''Je sais que tu es dans la salle'', à-propos en un acte, Comédie-Française
* ''Dix mots d'anglais'', comédie « en plusieurs actes », pièce inédite jamais éditée (1946)
* [[1946 au théâtre|1946]] : ''Dix mots d'anglais'', comédie « en plusieurs actes » (inédite, jamais éditée)
* ''[[Le Diable boiteux (pièce de théâtre)|Talleyrand ou le Diable boiteux]]'', pièce en trois actes et neuf tableaux (théâtre Édouard-VII, 1948)
* [[1948 au théâtre|1948]] : ''[[Le Diable boiteux (pièce de théâtre)|Talleyrand ou le Diable boiteux]]'', pièce en trois actes et neuf tableaux, théâtre Édouard-VII
* ''[[Aux deux colombes (pièce de théâtre)|Aux deux colombes]]'', comédie en trois actes (théâtre des Variétés, 1948)
* 1948 : ''[[Aux deux colombes (pièce de théâtre)|Aux deux colombes]]'', comédie en trois actes, théâtre des Variétés
* ''[[Toâ]]'', comédie en quatre actes (théâtre du Gymnase, 1949)<ref>Nouvelle version de ''[[Florence (pièce de théâtre)|Florence]]'' (1939).</ref>
* [[1949 au théâtre|1949]] : ''[[Toâ]]'', comédie en quatre actes, théâtre du Gymnase<ref>Nouvelle version de ''[[Florence (Guitry)|Florence]]'' (1939).</ref>
* ''[[Tu m'as sauvé la vie]]'', comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1949)
* 1949 : ''[[Tu m'as sauvé la vie]]'', comédie en quatre actes, théâtre des Variétés


=== Années 1950 ===
=== Années 1950 ===
* ''Beaumarchais'', comédie en deux actes et dix-neuf tableaux (1950). Non représentée.
* [[1950 au théâtre|1950]] : ''Beaumarchais'', comédie en deux actes et dix-neuf tableaux (non représentée)
* ''Constance'' (1950). Non représentée<ref>Nouvelle version de ''[[Quand jouons-nous la comédie ?]]'' (1935).</ref>.
* 1950 : ''Constance'' (non représentée)<ref>Nouvelle version de ''[[Quand jouons-nous la comédie ?]]'' (1935).</ref>.
* ''[[Une folie]]'' (théâtre des Variétés, 1951)<ref>Nouvelle version de ''[[Un monde fou]]'' (1938).</ref>
* [[1951 au théâtre|1951]] : ''[[Une folie]]'', théâtre des Variétés<ref>Nouvelle version de ''[[Un monde fou]]'' (1938).</ref>
* ''Palsambleu'', comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1953)
* [[1953 au théâtre|1953]] : ''Palsambleu'', comédie en quatre actes, théâtre des Variétés
* ''Madame Bergeret'', pièce en un acte et deux tableaux (1960, posth.)
* [[1960 au théâtre|1960]] : ''Madame Bergeret'', pièce en un acte et deux tableaux (posth.)


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Le Diable boiteux (film)|Le Diable boiteux]]''
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Le Diable boiteux (film)|Le Diable boiteux]]''
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Aux deux colombes]]''
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Aux deux colombes]]''
* 1949 : ''[[Toâ]]''
* 1949 : ''[[Toâ (film)|Toâ]]''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Tu_m'as_sauvé_la_vie_(film)|Tu m'as sauvé la vie]]''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Tu m'as sauvé la vie (film)|Tu m'as sauvé la vie]]''
* 1950 : ''[[Le Trésor de Cantenac]]''
* 1950 : ''[[Le Trésor de Cantenac]]''
* [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Deburau (film)|Deburau]]''
* [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Deburau (film)|Deburau]]''
* 1951 : ''[[La Poison]]''{{Note|Le film sur [[Internet Archive]], durée {{heure|1|25|21}}: [https://archive.org/details/la-poison Sacha Guitry : La Poison, 1951.]. Consulté le {{date|13-11-2023}}.}}
* 1951 : ''[[La Poison]]''<ref>[https://archive.org/details/la-poison Le film] sur ''[[Internet Archive]]'', durée {{heure|1|25|21}}.</ref>
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Je l'ai été trois fois (film)|Je l'ai été trois fois]]''
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Je l'ai été trois fois (film)|Je l'ai été trois fois]]''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[La Vie d'un honnête homme]]''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[La Vie d'un honnête homme]]''
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==== En tant que scénariste ====
==== En tant que scénariste ====
<!--En dehors des films mentionnés ci-dessus-->
<!--En dehors des films mentionnés ci-dessus-->
* ''[[La Voyante (film)|La Voyante]]'' (1924) de Leon Abrams<ref>{{Imdb nom|0009205|nom=Leon Abrams}}.</ref>{{,}}<ref>{{BNF data|cb14659201v|titre=Leon Abrams}}.</ref> sur une idée de Guitry
* ''[[La Voyante (film)|La Voyante]]'' (1924) de Leon Abrams<ref>{{Imdb nom|0009205|nom=Leon Abrams}}.</ref>{{,}}<ref>{{BNF data|cb14659201v|titre=Leon Abrams}}.</ref> sur une idée de Sacha Guitry
* ''[[Le Blanc et le Noir]]'' (1931) de [[Robert Florey]] et [[Marc Allégret]] d'après sa pièce
* ''[[Le Blanc et le Noir]]'' (1931) de [[Robert Florey]] et [[Marc Allégret]] d'après sa pièce
* ''[[L'Accroche-cœur (film)|L'Accroche-cœur]]'' (1938) de [[Pierre Caron (réalisateur)|Pierre Caron]] d'après sa pièce
* ''[[L'Accroche-cœur (film)|L'Accroche-cœur]]'' (1938) de [[Pierre Caron (réalisateur)|Pierre Caron]] d'après sa pièce
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* ''[[Au voleur (film, 1960)|Au voleur]]'' (1960) de [[Ralph Habib]]<ref>d'après une idée de Sacha Guitry, cf la pochette de la réédition en DVD chez René Chateau</ref>
* ''[[Au voleur (film, 1960)|Au voleur]]'' (1960) de [[Ralph Habib]]<ref>d'après une idée de Sacha Guitry, cf la pochette de la réédition en DVD chez René Chateau</ref>


==== Autres participations ====
==== En tant qu'acteur ====
* Sacha Guitry apparaît en tant qu'acteur au générique de trois films muets : ''[[Un roman d'amour et d'aventures]]'' (1918), dont il a également écrit le scénario, ''Une petite main qui se place'' (1922), épilogue filmé de sa pièce. ''[[Camille (moyen métrage)|Camille]]'' court métrage de [[Ralph Barton]] (1926) où il apparaît brièvement dans le rôle du toréador ''Mancha y Zaragosa''
Sacha Guitry apparaît au générique de trois films muets : ''[[Un roman d'amour et d'aventures]]'' (1918), dont il a également écrit le scénario, ''Une petite main qui se place'' (1922), épilogue filmé de sa pièce, et ''[[Camille (moyen métrage)|Camille]]'', court métrage de [[Ralph Barton]] (1926) dans le bref rôle du toréador Mancha y Zaragosa.

* Si l'on s'en réfère à la filmographie établie par Claude Gauteur et [[André Bernard (manager)|André Bernard]] dans ''Sacha Guitry, le Cinéma et moi'' (rééd. 1984), il apparaît aussi dans ''[[La Huitième Femme de Barbe-Bleue (film, 1938)|La Huitième Femme de Barbe-Bleue]]'' (1938) d'[[Ernst Lubitsch]] aux côtés de sa future épouse Geneviève de Séréville. Néanmoins, dans la copie de la version américaine sous-titrée, le couple n'apparaît pas à l'image.
Si l'on s'en réfère à la filmographie établie par Claude Gauteur et [[André Bernard (manager)|André Bernard]] dans ''Le Cinéma et moi'', il apparaît aussi dans ''[[La Huitième Femme de Barbe-Bleue (film, 1938)|La Huitième Femme de Barbe-Bleue]]'' (1938) d'[[Ernst Lubitsch]] aux côtés de sa future épouse Geneviève de Séréville. Néanmoins, dans la copie de la version américaine sous-titrée, le couple est absent à l'image.


=== Télévision ===
=== Télévision ===
* 1935 : ''Poste Parisien : Premier spectacle de télévision'' de [[André Gillois|Maurice Diamant-Berger]] (court métrage)
* [[1935 à la télévision|1935]] : ''Poste Parisien : Premier spectacle de télévision'', court métrage de [[André Gillois|Maurice Diamant-Berger]]
* 1951 : ''Le Musée de Sacha Guitry'' de [[Stéphane Prince]] (court métrage)
* [[1951 à la télévision|1951]] : ''Le Musée de Sacha Guitry'', court métrage de Stéphane Prince


== Publications ==
== Publications ==
* 1910 : ''La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, recueillie par Sacha Guitry et illustrée par lui'', Dorbon aîné {{commentaire biblio|rééd. éditions Bernard de Fallois, janvier 2009 {{ISBN|2-87706-673-8}}}}
* 1910 : ''La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, recueillie par Sacha Guitry et illustrée par lui'', éd. Dorbon aîné{{commentaire biblio|rééd. éditions Bernard de Fallois, janvier 2009 {{ISBN|2-87706-673-8}}.}}
* 1913 : ''Jusqu'à nouvel ordre…'', éd. Maurice de Brunoff, Paris {{Lire en ligne| lien = https://archive.org/details/jusqunouvelord00guit| doi = | langue = | texte = Lire en ligne, texte intégral| date = }}
* 1913 : ''Jusqu'à nouvel ordre…'', éd. Maurice de Brunoff, Paris {{Lire en ligne| lien = https://archive.org/details/jusqunouvelord00guit| doi = | langue = | texte = Lire en ligne, texte intégral| date = }}
* 1914 : ''La Maladie'', M. de Brunoff {{commentaire biblio|Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil ''La Maladie et Mes médecins'', Solar, 1955}}
* 1914 : ''La Maladie'', éd. Maurice de Brunoff{{commentaire biblio|Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil ''La Maladie'' et ''Mes médecins'', Solar, 1955.}}
* 1926 : ''Si j'ai bonne mémoire'', collection ''Nouvelle Bibliothèque Plon'', éd. Plon
* 1926 : ''Si j'ai bonne mémoire'', collection ''Nouvelle Bibliothèque Plon'', éd. Plon
* 1930 : ''Lucien Guitry raconté par son fils'', éd. Raoul Solar
* 1930 : ''Lucien Guitry raconté par son fils'', éd. Raoul Solar
* 1931 : ''La Maison de Loti'', éd. Paillart
* 1931 : ''La Maison de Loti'', éd. Paillart
* 1932 : ''Mes médecins'', édition hors commerce {{commentaire biblio|Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil ''La Maladie et Mes médecins'', Solar, 1955}}
* 1932 : ''Mes médecins'', édition hors commerce {{commentaire biblio|Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil ''La Maladie'' et ''Mes médecins'', Solar, 1955}}
* 1935 : ''[[Mémoires d'un tricheur]]'', éd. Gallimard NRF
* 1935 : ''[[Mémoires d'un tricheur]]'', éd. Gallimard NRF
* 1944 : ''De MCDXXIX à MCMXLII, c’est-à-dire de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, c’est-à-dire 500 ans de l’histoire de la France''. éd. Sant’Andréa et Lafuma, rééd. par Raoul Solar en 1951
* 1944 : ''De MCDXXIX à MCMXLII, c’est-à-dire de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, c’est-à-dire 500 ans de l’histoire de la France'', éd. Sant’Andréa et Lafuma ; rééd. Raoul Solar en 1951
* 1946 : ''Elles et toi'', réflexions illustrées par l'auteur, ''fac-simile'' du manuscrit original, Raoul Solar {{commentaire biblio|réédition 1947 avec des gravures originales de [[Jacques Boullaire]], éd. les Amis du livre moderne ; réédition 1951 chez Raoul Solar, avec un frontispice non signé de [[Suzanne Ballivet]]}}
* 1946 : ''Elles et toi'', réflexions illustrées par l'auteur, ''fac-simile'' du manuscrit original, Raoul Solar{{commentaire biblio|Réédité en 1947 avec des gravures originales de [[Jacques Boullaire]], éd. les Amis du livre moderne, puis en 1951 chez Raoul Solar avec un frontispice non signé de [[Suzanne Ballivet]].}}
* 1947 : ''Toutes réflexions faites'', éditions de l'Élan
* 1947 : ''Toutes réflexions faites'', éd. de l'Élan
* ''Quatre Ans d'occupations'', éditions de l'Élan
* ''Quatre ans d'occupations'', éd. de l'Élan
# ''Quatre ans d'occupations '', 1947
# ''Quatre ans d'occupations '', 1947
# ''[[60 Jours de prison]]'', ''fac-similé'' du manuscrit original, illustré par des dessins de l'auteur, 1949
# ''[[60 Jours de prison]]'', ''fac-similé'' du manuscrit original, illustré par des dessins de l'auteur, 1949
* 1956 : Sacha Guitry, [[Pierre Benoit]], [[André Maurois]], [[Edmond Heuzé]], [[Fernand Crommelynck]] et [[Jean Cocteau]], ''[[Maurice Utrillo]] V'', lithographies de Maurice Utrillo, [[Suzanne Valadon]] et [[Lucie Valore]] (atelier [[Fernand Mourlot]]), Joseph Foret, Paris, 1956.
* 1956 : Sacha Guitry, [[Pierre Benoit]], [[André Maurois]], [[Edmond Heuzé]], [[Fernand Crommelynck]] et [[Jean Cocteau]], ''[[Maurice Utrillo]] V'', lithographies de Maurice Utrillo, [[Suzanne Valadon]] et [[Lucie Valore]] (atelier [[Fernand Mourlot]]), Joseph Foret, Paris, 1956.
; Posthume
; Posthume
* 1958 : ''Théâtre je t'adore'', éd. Hachette
* 1958 : ''Théâtre je t'adore'', éd. Hachette
* 1958 : ''L'Esprit'', éd. Le Livre contemporain
* 1958 : ''L'Esprit'', éd. Le Livre contemporain
* 1959 : '' Les Femmes et l'amour, causerie familière illustrée à dessein'', Le Livre contemporain {{commentaire |Publication d'une conférence de Guitry de 1934.}}
* 1959 : '' Les Femmes et l'amour, causerie familière illustrée à dessein'', Le Livre contemporain {{commentaire |Publication d'une conférence de Guitry de 1934.}}
* 1977 : ''Le Cinéma et moi'', textes réunis par Claude Gauteur et [[André Bernard (manager)|André Bernard]], éditions Ramsay ; réédition 1990 {{ISBN|9782859568948}}
* 1977 : ''Le Cinéma et moi'', textes réunis par Claude Gauteur et [[André Bernard (manager)|André Bernard]], éd. Ramsay ; rééd. 1990 {{ISBN|9782859568948}}
* 1979 : ''Le Petit Carnet rouge et autres souvenirs inédits'', éd. Perrin
* 1979 : ''Le Petit Carnet rouge et autres souvenirs inédits'', éd. Perrin
* {{ouvrage|auteur=Sacha Guitry |titre=Cinquante ans d'occupations|éditeur= Presse de la Cité|date=1993}} : recueil de textes préfacé par [[Alain Decaux]] ; réédition éd. Omnibus, 2018 {{commentaire biblio| Contient : ''Jusqu'à nouvel ordre ; Pensées ; Mon portrait ; Toutes réflexions faites ; Elles et toi ; Les femmes et l'amour ; L'esprit ; Si j'ai bonne mémoire ; Portraits et anecdotes ; La maladie ; Mes médecins ; Le petit carnet rouge ; Ceux de chez nous ; Lucien Guitry ; Quatre ans d'occupations ; [[60 Jours de prison]] ; De 1429 à 1942 ou De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain ; Des merveilles ; Et puis voici des vers''.}}
* {{ouvrage|auteur=Sacha Guitry |titre=Cinquante ans d'occupations|éditeur= Presse de la Cité|date=1993}} : recueil de textes préfacé par [[Alain Decaux]] ; réédition éd. Omnibus, 2018 {{commentaire biblio| Contient : ''Jusqu'à nouvel ordre ; Pensées ; Mon portrait ; Toutes réflexions faites ; Elles et toi ; Les femmes et l'amour ; L'esprit ; Si j'ai bonne mémoire ; Portraits et anecdotes ; La maladie ; Mes médecins ; Le petit carnet rouge ; Ceux de chez nous ; Lucien Guitry ; Quatre ans d'occupations ; [[60 Jours de prison]] ; De 1429 à 1942 ou De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain ; Des merveilles ; Et puis voici des vers''.}}

== Un collectionneur ==
Collectionneur avisé, il possédait dans son hôtel particulier une remarquable collection d'œuvres d'art (peintures, sculptures, nombreuses lettres autographes de célébrités et de personnages historiques…) dont il souhaitait faire, à sa mort, un musée. Certaines de ces œuvres furent peu à peu dispersées, d'abord à partir de 1947, quand on lui réclame des arriérés d'impôts, puis pour financer ses films, et enfin à sa mort ; son projet ne vit donc jamais le jour. Malgré les protestations de ses nombreux amis, l'hôtel particulier fut démoli en 1963 et l'adresse porte désormais une plaque en son souvenir.

À l'occasion de son jubilé (sa première pièce ayant été jouée le {{date-|16 avril 1902}} au [[théâtre des Mathurins]]), l'éditeur Raoul Solar publia gracieusement en 1952 un ouvrage intitulé simplement ''18 avenue Élisée-Reclus'', commenté par Guitry lui-même. Il peut être considéré comme le catalogue de l'exposition de ses collections, exposition faite au bénéfice des œuvres charitables de la [[Société des auteurs et compositeurs dramatiques]] (SACD).

Organisée les 17 et {{date-|18 novembre 2011}} à l'[[hôtel Drouot]] à Paris, la dispersion de la collection d'[[André Bernard (manager)|André Bernard]], cofondateur de l'Association des amis de Guitry, a été, avec plus de huit cents lots de tableaux, dessins, livres, autographes, photographies et objets divers, la vente la plus importante consacrée à Sacha Guitry depuis la disparition de l'artiste<ref>[[Jean-Pierre Thiollet]], « Sacha Guitry sous le feu des enchères », ''France-Soir'', 18 novembre 2011.</ref>.


== Adaptations de son œuvre ==
== Adaptations de son œuvre ==
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* ''[[Au voleur (film, 1960)|Au voleur !]]'' (1960), film français de [[Ralph Habib]], d'après un scénario original inédit, remanié et adapté par [[Jean Bernard-Luc]].
* ''[[Au voleur (film, 1960)|Au voleur !]]'' (1960), film français de [[Ralph Habib]], d'après un scénario original inédit, remanié et adapté par [[Jean Bernard-Luc]].
* ''[[Beaumarchais, l'insolent]]'' (1995), film français d'[[Édouard Molinaro]], adapté de la pièce ''Beaumarchais'' et du scénario ''Franklin et Beaumarchais'' tous deux inédits
* ''[[Beaumarchais, l'insolent]]'' (1995), film français d'[[Édouard Molinaro]], adapté de la pièce ''Beaumarchais'' et du scénario ''Franklin et Beaumarchais'' tous deux inédits
* Le producteur [[Daniel Toscan du Plantier]], grand admirateur de Guitry, et voulant faire redécouvrir le cinéaste, initie et produit plusieurs ''remakes'' de Guitry pour le cinéma (''Désiré'', ''Quadrille'' et ''Le Comédien'') et la télévision (''Faisons un rêve'', ''Mon père avait raison'' et ''Le Veilleur de nuit'')<ref>{{Lien web|url= www.la-croix.com/Archives/1996-05-10/Retour-de-flamme-et-d-ecrans-pour-Sacha-Guitry-_NP_-1996-05-10-374805|titre= Retour de flamme et d'écrans pour Sacha Guitry|site= [[La Croix]]|date= 10 mai 1996}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= www.lexpress.fr/informations/vidéo_621033.html|titre= Sorties vidéo|site= [[L'Express]]|date= 20 février 1997}}.</ref>. Ils furent adaptés en 1996 et 1997, coïncidant avec le {{110e|anniversaire}} de la naissance de Guitry. Tous, sauf ''Le Veilleur de Nuit'', ont en commun d'avoir été une pièce de théâtre et un film fait par Guitry. Les films au cinéma eurent des sorties confidentielles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant|titre=Belmondo|éditeur=[[Robert Laffont]]|année=|isbn=}}.</ref> et des critiques mitigé, au moins pour ''Quadrille''<ref>{{lien web|url= next.liberation.fr/culture/1997/04/23/quadrille-le-fond-guitry-etant-intouchable-lemercier-joue-sur-la-forme-en-louchant-vers-demy-les-gam_201959|titre= ''Quadrille'', les gammes de Valérie|site= [[Libération (journal)|Libération]]|date= 23 avril 1997}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/quadrille/|titre= ''Quadrille''|site= [[Les Inrocks]]|date= 30 novembre 1996}}.</ref>. Les 6 œuvres du cycle Guitry sont inédites en DVD<ref>Selon la base de données [http://www.dvdfr.com DVD.fr]. Cependant, les films originaux de Guitry (sauf ''Le Veilleur de nuit'' qui ne fut pas adapté au cinéma par Guitry) furent édités en DVD.</ref>.
* Le producteur [[Daniel Toscan du Plantier]], grand admirateur de Guitry, et voulant faire redécouvrir le cinéaste, initie et produit plusieurs ''remakes'' de Guitry pour le cinéma (''Désiré'', ''Quadrille'' et ''Le Comédien'') et la télévision (''Faisons un rêve'', ''Mon père avait raison'' et ''Le Veilleur de nuit'')<ref>{{Lien web|url= www.la-croix.com/Archives/1996-05-10/Retour-de-flamme-et-d-ecrans-pour-Sacha-Guitry-_NP_-1996-05-10-374805|titre= Retour de flamme et d'écrans pour Sacha Guitry|site= [[La Croix]]|date= 10 mai 1996}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= www.lexpress.fr/informations/vidéo_621033.html|titre= Sorties vidéo|site= [[L'Express]]|date= 20 février 1997}}.</ref>. Ils furent adaptés en 1996 et 1997, coïncidant avec le {{110e|anniversaire}} de la naissance de Guitry. Tous, sauf ''Le Veilleur de Nuit'', ont en commun d'avoir été une pièce de théâtre et un film fait par Guitry. Les films au cinéma eurent des sorties confidentielles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant|titre=Belmondo|éditeur=[[Robert Laffont]]|année=|isbn=}}.</ref> et des critiques mitigé, au moins pour ''Quadrille''<ref>{{lien web|url= next.liberation.fr/culture/1997/04/23/quadrille-le-fond-guitry-etant-intouchable-lemercier-joue-sur-la-forme-en-louchant-vers-demy-les-gam_201959|titre= ''Quadrille'', les gammes de Valérie|site= [[Libération (journal)|Libération]]|date= 23 avril 1997}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/quadrille/|titre= ''Quadrille''|site= [[Les Inrockuptibles]]|date= 30 novembre 1996}}.</ref>. Les 6 œuvres du cycle Guitry sont inédites en DVD<ref>Selon la base de données [http://www.dvdfr.com DVD.fr]. Cependant, les films originaux de Guitry (sauf ''Le Veilleur de nuit'' qui ne fut pas adapté au cinéma par Guitry) furent édités en DVD.</ref>.
** ''[[Désiré (film, 1996)|Désiré]]'' de [[Bernard Murat (metteur en scène)|Bernard Murat]] ([[Claude Lelouch]] était initialement pressenti<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Bertrand Tessier]]|titre=Belmondo, l'incorrigible|éditeur=[[Éditions de l'Archipel|Archipel]]|collection=Archipoche|année=|isbn=}}.</ref>) avec [[Jean-Paul Belmondo]], [[Fanny Ardant]], [[Claude Rich]], [[Jean Yanne]]
** ''[[Désiré (film, 1996)|Désiré]]'' de [[Bernard Murat (metteur en scène)|Bernard Murat]] ([[Claude Lelouch]] était initialement pressenti<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Bertrand Tessier]]|titre=Belmondo, l'incorrigible|éditeur=[[Éditions de l'Archipel|Archipel]]|collection=Archipoche|année=|isbn=}}.</ref>) avec [[Jean-Paul Belmondo]], [[Fanny Ardant]], [[Claude Rich]], [[Jean Yanne]]
** ''[[Quadrille (film, 1997)|Quadrille]]'' de [[Valérie Lemercier]] avec [[André Dussollier]], [[Sandrine Kiberlain]], [[Valérie Lemercier]]
** ''[[Quadrille (film, 1997)|Quadrille]]'' de [[Valérie Lemercier]] avec [[André Dussollier]], [[Sandrine Kiberlain]], [[Valérie Lemercier]]
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** ''[[Mon père avait raison (téléfilm)|Mon père avait raison]]'' de [[Roger Vadim]] avec [[Claude Rich]], [[Marie-Christine Barrault]], [[Stéphane Freiss]]
** ''[[Mon père avait raison (téléfilm)|Mon père avait raison]]'' de [[Roger Vadim]] avec [[Claude Rich]], [[Marie-Christine Barrault]], [[Stéphane Freiss]]
** ''[[Le Veilleur de nuit (téléfilm)|Le Veilleur de nuit]]'' de [[Philippe de Broca]] ([[Bernard Murat (metteur en scène)|Bernard Murat]] était initialement pressenti) avec [[Philippe Noiret]], [[Sabine Azéma]], [[Éric Métayer]]
** ''[[Le Veilleur de nuit (téléfilm)|Le Veilleur de nuit]]'' de [[Philippe de Broca]] ([[Bernard Murat (metteur en scène)|Bernard Murat]] était initialement pressenti) avec [[Philippe Noiret]], [[Sabine Azéma]], [[Éric Métayer]]
* ''[[Un crime au Paradis]]'' (2000) de [[Jean Becker]], remake du film ''La Poison'' dont l'action a été librement transposée du début des années 1950 à l'aube des années 1980.
* ''[[Un crime au Paradis]]'' (2000) de [[Jean Becker]], ''remake'' du film ''La Poison'' dont l'action a été librement transposée du début des années 1950 à l'aube des années 1980.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* Philippe Crocq, Jean Mareska, ''Sacha Guitry. Pourquoi Drancy ? 1940-1945'', Lagune, 2007, {{ISBN|978-2-84969-057-4}}
* Philippe Crocq, Jean Mareska, ''Sacha Guitry. Pourquoi Drancy ? 1940-1945'', Lagune, 2007, {{ISBN|978-2-84969-057-4}}
* Jean-Pierre Danel, ''Le Destin fabuleux de Sacha Guitry'', édition Marque-Pages, {{coll|Beaux-Livres}}, 2007.
* Jean-Pierre Danel, ''Le Destin fabuleux de Sacha Guitry'', édition Marque-Pages, {{coll|Beaux-Livres}}, 2007.
* Noëlle Giret et [[Noël Herpe]] (dir.), ''Sacha Guitry : une vie d'artiste'', Gallimard, 2007.
* Noëlle Giret et [[Noël Herpe]] (dir.), ''Sacha Guitry : Une vie d'artiste'', Gallimard, 2007.
* Jean-Philippe Ségot, ''C'était Sacha Guitry'', Fayard, 2009.
* Jean-Philippe Ségot, ''C'était Sacha Guitry'', Fayard, 2009.
* [[Armel de Lorme]], [[Raymond Chirat]] et [[Italo Manzi]], ''Ceux de chez lui ou le Cinéma de Sacha Guitry et ses interprètes - {{vol.|1}} (De [[Pauline Carton]] à [[Howard Vernon]])'', L'Aide-mémoire, 2010 {{ISBN|978-2-9526065-3-0}}.
* [[Armel de Lorme]], [[Raymond Chirat]] et [[Italo Manzi]], ''Ceux de chez lui ou le Cinéma de Sacha Guitry et ses interprètes - {{vol.|1}} (De [[Pauline Carton]] à [[Howard Vernon]])'', L'Aide-mémoire, 2010 {{ISBN|978-2-9526065-3-0}}.
Ligne 459 : Ligne 458 :
* [[Jacques Pessis]], ''Sacha Guitry, c'était la belle vie'', Librairie Vuibert, 2017 {{ISBN|978-2311101454}}.
* [[Jacques Pessis]], ''Sacha Guitry, c'était la belle vie'', Librairie Vuibert, 2017 {{ISBN|978-2311101454}}.
* [[Jacqueline Blancart-Cassou]], ''Sacha Guitry'', Paris, Pardès, {{coll|Qui suis-je}}, 2017.
* [[Jacqueline Blancart-Cassou]], ''Sacha Guitry'', Paris, Pardès, {{coll|Qui suis-je}}, 2017.
* [[Christophe Barbier]], ''Le monde selon Sacha Guitry'', Tallandier, 2018 {{ISBN|979-1021033184}}.
* [[Christophe Barbier]], ''Le Monde selon Sacha Guitry'', Tallandier, 2018 {{ISBN|979-1021033184}}.
* Antoine Gavory, ''Rendez-nous Sacha Guitry'', Ovadia, 2019 {{ISBN|9782363923158}}.
* Antoine Gavory, ''Rendez-nous Sacha Guitry'', Ovadia, 2019 {{ISBN|9782363923158}}.
* Gaëtan Faucer, ''Sacha Guitry, ça rend fou, la littérature'', Editions Lamiroy 2022 {{ISBN|978-2-87595-725-2}}
* Gaëtan Faucer, ''Sacha Guitry, ça rend fou, la littérature'', Editions Lamiroy 2022 {{ISBN|978-2-87595-725-2}}

Version du 13 mai 2024 à 00:41

Sacha Guitry
Description de cette image, également commentée ci-après
Sacha Guitry en 1938.
Nom de naissance Alexandre Georges Pierre Guitry
Naissance
Saint-Pétersbourg
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 72 ans)
Paris
Lieux de résidence Paris
Activité principale acteur, dramaturge, metteur en scène, réalisateur , scénariste
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1902-1957
Collaborations Albert Willemetz
Ascendants Lucien Guitry
Conjoint Charlotte Lysès (1907-1918)
Yvonne Printemps (1919-1932)
Jacqueline Delubac (1935-1939)
Geneviève de Séréville (1939-1949)
Lana Marconi (1949-1957)
Signature de Sacha Guitry

Œuvres principales

Scènes principales

Sacha Guitry est un acteur, dramaturge, metteur en scène, réalisateur et scénariste français né le à Saint-Pétersbourg (Russie) et mort le à Paris (7e).

Auteur dramatique prolifique, il signe cent-vingt-quatre pièces de théâtre, dont beaucoup sont de grands succès. Il réalise trente-six longs-métrages (dont dix-sept adaptations de ses pièces), jouant dans la quasi-totalité d'entre eux, parmi lesquels on peut citer Le Roman d'un tricheur, Désiré, Mon père avait raison, Quadrille, Ils étaient neuf célibataires ou encore Si Versailles m'était conté….

Biographie

Jeunesse et études

Alexandre dit « Sacha »[1] Guitry est le fils du célèbre comédien Lucien Guitry (1860-1925) et de Renée Delmas (1858-1902), fille du journaliste René Delmas de Pont-Jest, laquelle s'est essayée, elle aussi, au théâtre. Sacha est le troisième d'une fratrie comptant quatre garçons, dont deux mourront au berceau ; l'aîné en 1883, le benjamin en 1887. Le cadet prénommé Jean, naît en 1884 à Saint-Pétersbourg[2] et devient comédien et journaliste, avant de périr dans un accident d'automobile en 1920[3],[2], à 36 ans.

Comme ses deux aînés, Alexandre naît dans la capitale de l'Empire russe où son père a signé un contrat de neuf ans avec le théâtre Michel pour la saison d'hiver. Il doit son prénom de baptême à son parrain, le tsar Alexandre III, lequel apprécie le talent de Lucien Guitry[4].

Renée Delmas suit son mari à Saint-Pétersbourg jusqu'à la saison d'hiver du théâtre en 1888, l'année de leur séparation[2]. Sacha Guitry a alors 3 ans. Elle n'admet pas les nombreuses liaisons de son mari, notamment avec l'éminente actrice Sarah Bernhardt. Le divorce est prononcé en et le jeune Sacha est confié à sa mère. Mais Lucien enlève son fils en pour le ramener à Saint-Pétersbourg, et le garder pour sa saison théâtrale. Il le fait jouer devant le Tsar et la famille impériale. Sacha Guitry retrouve sa mère et son frère à son retour en France au printemps 1890[2].

Élève médiocre et indiscipliné, Sacha est expulsé de onze établissements différents, comme il le révèle dans son Discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du cinquantenaire du lycée Janson-de-Sailly en 1934. Il arrête ses études à l'âge de seize ans, début 1902[2], après avoir redoublé dix fois sa 6e (qui correspond aujourd'hui à l'entrée en école primaire) : à l'époque, un élève ayant changé d'établissement recommence son année scolaire, ce qui est son constamment son cas, du fait de ses multiples expulsions...

En juillet 1902[2], peu avant ses 17 ans, sa mère Renée, malade, meurt à l'âge de 44 ans.

Les débuts

L'écrivain et ami de son père Alphonse Allais, le fait entrer au magazine humoristique Le Sourire.

Sur la recommandation de Francis de Croisset, Guitry soumet sa première pièce à Marguerite Deval, directrice du théâtre des Mathurins, laquelle l'accepte mais sous réserve qu'elle soit transformée en opérette[5]. Le Page est créé le et atteint 35 représentations.

Mis devant le fait accompli, Lucien Guitry qui dirige le théâtre de la Renaissance, fait faire ses débuts de comédien à Sacha sous le nom de Jacques Lorcey (pseudonyme qui sera utilisé ultérieurement par le metteur en scène et historien Jacques Falgueirettes, grand admirateur de Lucien Guitry[6]) dans L'Escalier de Maurice Donnay en 1904. Lors de cette création, Sacha fait la connaissance de Charlotte Lysès, une jeune protégée de son père. La rivalité amoureuse entre les deux hommes ainsi qu'une entrée ratée dans une autre pièce qu'il joue à la Renaissance, le conduit l'année suivante se brouiller avec son père durant treize années[5],[7].

Sacha s'installe avec Charlotte Lysès et écrit pour elle sa troisième pièce, Le KWTZ, créée au théâtre des Capucines le 14 avril 1905[5]. Toutefois, il remporte son premier grand succès au théâtre avec Nono huit mois plus tard, au théâtre des Mathurins[7]. Charlotte et Sacha se marient le à Honfleur.

Brillant comédien, Guitry va dès lors s'affirmer dans l'écriture. Faisant partie, comme Henri Bernstein, de la nouvelle génération de boulevardiers dans la lignée de Feydeau, Meilhac et Halévy ou Flers et Caillavet, il écrit lui-même ses pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation.

En 1907, l'échec de La Clef, écrite pour la comédienne Réjane, décourage un temps Guitry. Le soutien indéfectible de l'écrivain Octave Mirbeau lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une préface pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, Un sujet de roman, créée en 1924 par son père Lucien Guitry dans le rôle de Mirbeau (Sarah Bernhardt doit être aussi de la création, dans le rôle d'Alice Regnault, mais la comédienne meurt avant la première).

Il écrit sur mesure pour sa deuxième épouse Yvonne Printemps plusieurs comédies musicales qui remportent un très grand succès (Mozart, L'Amour masqué,, etc.) et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Il lance aussi la carrière de Raimu dans Faisons un rêve en 1916.

Homme d'esprit à l'humour caustique, qui a la verve facile et le goût du bon mot[8], il fait les délices du public mais ne s'attire pas toujours la faveur des critiques. Guitry utilise déjà au théâtre la méthode qu'il utilisera plus tard au cinéma : s'approprier les règles, les codes d'un genre, les détourner et les plier à son propre style.

Du théâtre au cinéma

Sacha Guitry jouant le rôle de Grimm dans sa comédie musicale Mozart en 1926.

Avec le cinéma, les rapports de Guitry sont alors plutôt complexes. En 1912, il écrit « J'estime que l'influence du cinématographe a été déplorable, […] qu'il a tenté de faire au théâtre une concurrence déloyale en truquant et en tronquant les œuvres dramatiques »[9]. Ce qui ne l'empêche pas de faire, en 1915, une première tentative en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il y filme, entre autres, des amis de son père, Auguste Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques, recourant en quelque sorte avant l'heure à la postsynchronisation. Non mobilisé au cours de la Première Guerre mondiale car malade et perclus de rhumatismes, il reste fidèle à son antigermanisme après la guerre, refusant de représenter ses pièces en Allemagne après l'armistice de 1918[10].

Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre et ne s'y intéresse réellement qu'au milieu des années 1930, peut-être sous l'influence de sa future épouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinéma permet une plus grande pérennité que le théâtre en fixant les images sur la pellicule, il décide d'adapter à l'écran certaines de ses pièces. D'abord Pasteur, écrite pour son père Lucien Guitry et créée par ce dernier, pièce qui donne libre cours à sa passion pour l'histoire et les personnages historiques. Dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « Messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués », phrase qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne Chance d'après un scénario original et confie le premier rôle féminin à Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme déjà nettement.

En 1936, il tourne à partir de la pièce qu'il a écrite Le Nouveau Testament. Puis, toujours en 1936, il réalise Le Roman d'un tricheur, son chef-d'œuvre pour beaucoup de spécialistes. Dans ce film, presque sans dialogues à l'exception de quelques scènes, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, Mémoires d'un tricheur. Tout Guitry est contenu déjà dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'événements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales. De 1935 à 1937, Guitry réalise dix films, dont au moins trois « chefs-d'œuvre »[11].

Son nom est proposé pour l'Académie française mais Guitry refuse la condition qu'on lui impose : abandonner son activité de comédien. En 1939, il est élu à l'académie Goncourt et réalise Ils étaient neuf célibataires. Guitry y traite le thème, déjà abordé par d'autres, du mariage blanc. Le film est cependant en prise presque directe avec l'actualité, car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.

Sous l'Occupation

L'armistice survient alors que Sacha Guitry est en traitement à Dax. Il est forcé d'y prolonger son séjour, dans l'attente de deux sauf-conduits pour Paris. L'un lui est destiné, l'autre est remis au philosophe Henri Bergson qui, lui aussi, veut retourner à Paris[12]. Dans la ville de Dax, un officier allemand (Biegel) les reconnaissant, lui et Bergson, leur adresse un laisser-passer et un bon pour 100 litres d'essence renouvelable en chemin, ordonnant aux officiers qui les croiseraient de réagir « eu égard à ce que représentent les deux grands hommes pour la culture française ». Cet officier est également celui qui s'adresse à Guitry en ces termes : « Nous arrivons au bon moment, où la culture française décline et où nous venons la sauver ». Cette phrase, dit Sacha Guitry, reste gravée de 1940 à 1944 dans sa mémoire et va l'encourager à défendre la culture française : « Ils auront la France mais n'auront pas la Culture française ».

Revenu à Paris, Guitry entend poursuivre ses activités d'auteur, d'acteur et de cinéaste. Il reprend notamment Pasteur, pièce qui glorifie la France en la personne de Louis Pasteur. Pendant quatre ans, il continue sa vie d'homme de théâtre et de cinéma. Dominique Desanti évoque « une réussite maintenue à travers l'horreur de l'Occupation, comme si de préserver les succès et le luxe de Guitry était nécessaire à la survie de la France »[13].

Certaines tirades provoquent des réactions patriotiques dans la salle au bout d’un certain temps interdites par les autorités allemandes[14]. D’autres œuvres n’ont pas de lien direct avec l’actualité, comme Donne-moi tes yeux, « réflexion originale sur le regard masculin[11] ».

Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités juives notamment celle de l'écrivain Tristan Bernard et de son épouse, libéré le [15] grâce à son intervention[16]. Ses relations avec des Allemands haut placés lui valent de recevoir quantité de demandes d’interventions, dont celle, sans succès, de Max Jacob pour sa sœur en janvier 1944[17]qui sera déportée et gazée. Jacob est à son tour arrêté et meurt au camp de Drancy deux mois plus tard malgré la mobilisation de ses amis, parmi lesquels Jean Cocteau, Marcel Jouhandeau et Henri Sauguet[18],Selon Limore Yagile, il faut reconnaître que ses interventions ont permis de libérer de nombreux artistes arrêtés, et parmi eux des Juifs comme Maurice Goudeket, mari de Colette[14]. Le pneumatique de Tristan Bernard remerciant en avril 1944 Guitry de l'avoir sauvé ainsi que sa femme, grâce à son intervention auprès des autorités allemandes, contribuera à sa disculpation par le comité d'épuration[6].

Guitry dans son bureau de l'avenue Élisée-Reclus en 1942, par Léon Gard[19].

Son album 1429-1942 : De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain, catalogue des gloires françaises, historiques et artistiques conçu en 1942 et publié en 1944, est selon ce qu'il décrit en 1947 « un véritable monument à la gloire de la France… Un cri de foi, d'amour et d'espérance, et l'on ne saurait lui attribuer sans mentir une signification politique »[20]. Reproduisant dans cet album le fac-simile de la célèbre lettre ouverte d'Émile Zola en faveur d'Alfred Dreyfus, J'accuse… !, publiée dans L'Aurore le , Guitry écrit : « N'était-ce pas audacieux, provoquant même ? ». Mais le 5 octobre 1943, il se rend à Vichy pour présenter lui-même son œuvre à Pétain[21],[22] et la relation de ses conférences données sur le sujet dans la presse vichyste montre au contraire que Guitry entendait donner une portée politique à son portrait du pays : « C’est dans le présent de l’Europe que la France doit inscrire son activité, confiante dans son destin »[22]. Il reverse les recettes de ses conférences sur « La France de Jeanne d’Arc à Pétain » aux victimes des bombardements anglais[23].

Lors d'un gala à l'Opéra de Paris le , Guitry présente De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain, accompagné d'un film de présentation, « sans lier le débarquement à ce que le titre de son livre peut avoir de provocateur », comme l'écrit Dominique Desanti[13]. Ce gala est l'occasion d'une vente aux enchères d'un des exemplaires, dont la recette, de 400 000 francs, est entièrement reversée à l'Union des arts[24]. Geneviève Guitry, son épouse durant cette période, écrit : « Ce fut alors une période de manœuvres qu'il pensait habiles et qui nous effrayaient, car Sacha ne comprenait rien à la politique. Il avait un fond d'ingénuité, une confiance quelquefois excessive, qui l'amenaient à porter des jugements téméraires sur les gens qui gravitaient autour de lui. Dans cette période, il ne fut pas bon psychologue, ni suffisamment objectif »[25]. Philippe Arnaud estime que « Guitry, on le sait, s'est trompé sur Pétain, et sur la nature de la Seconde Guerre mondiale. De cet aveuglement, Donne-moi tes yeux donne la métaphore facile »[11].

L'épuration

La Libération de Paris est pour la foule un moment de liesse et le déclenchement de l'épuration. Le , Sacha Guitry est arrêté par des Forces françaises de l'intérieur du Comité parisien de Libération. Elles lui reprochent son attitude à l'égard de l'occupant allemand. Il est incarcéré soixante jours sans inculpation, passant deux mois au dépôt, au Vél d'Hiv, puis à Drancy, avant que ses avocats, Paul Delzons et Georges Chresteil, ne le fassent transférer à la prison de Fresnes que dirigent des militaires, et non les FFI. Il n'en est pas moins dénoncé dans la presse par des écrivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro, dirigé alors par Pierre Brisson, ennemi déclaré de Guitry.

Le juge d'instruction l'inculpe pour « intelligence avec l'ennemi »[26] et Guitry commente : « Je crois, en effet, n'en avoir pas manqué[13] ». En l'absence de preuve, le juge classe le dossier[13] et Guitry est libéré le [27]. Le , il est convoqué devant la chambre civique sous l'inculpation possible d'indignité nationale mais obtient le un non-lieu[28]. Il tirera, à sa manière, une leçon de l'épisode en déclarant « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu » et « Puisque j'ai bénéficié de deux non-lieux, c'est qu'il n'y avait pas lieu »[29]. Mais, en réalité, jusqu'à sa mort, « il sera poursuivi par la suspicion des uns et l'admiration inconditionnelle des autres »[30].

Lorsqu'il revient sur scène en octobre 1947, Henry Magnan dans Le Monde regrette la parade à laquelle se livre Guitry et ses autojustifications avec ces mots[31] : « Que l'on ne nous fatigue plus les oreilles de ces éternelles questions d'épuration artistique […] Danseurs, chanteurs ou comédiens, certains ont exercé le leur sans trop de discrétion en un temps où tout ce qui brillait choquait les regards et le cœur de tout ce qui, par conscience ou par force, restait dans l'ombre. On le leur a fait regretter. Nous n'aurons à nous souvenir de leurs errements que dans la mesure où ils commettraient la faute d'en faire parade ». Les biographes contemporains soulignent qu'il s'est opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne, après la première guerre mais aussi durant la seconde (notamment N’écoutez pas, mesdames)[32],[14].

À rebours, Dan Franck continue de le juger sévèrement pour des raisons morales : « Pendant la guerre, il y avait ceux qui crevaient de faim, se cachaient et que personne n'aidait, et ceux qui vivaient bien : Cocteau et Guitry personnifient un Paris dans lequel on mange, on trinque avec les Allemands »[33],[34].

Par la suite, certains de ses films réalisés sous l'Occupation seront également interdits de projection, comme Le Destin fabuleux de Désirée Clary, et Guitry demandera une indemnisation au Conseil d'État, qui la rejettera « en raison de l'attitude [de Sacha Guitry] pendant l'occupation »[35].

Guitry publie en 1947 et 1949 les souvenirs de cette période sous forme de deux récits : Quatre ans d'occupations (un pluriel significatif) pour la période 1940 à et 60 Jours de prison pour son incarcération. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand.

Son retour au jury Goncourt sera l'occasion d'une nouvelle polémique et, cette fois, d'une condamnation. Pendant l'occupation, Guitry faisait partie du jury Goncourt et, avec une minorité d'académiciens pétainistes (J.-H. Rosny jeune, René Benjamin, Jean de La Varende), avait refusé d'entériner l'élection d'André Billy fin 1943. Billy avait notamment éreinté dans ses écrits Guitry et La Varende. L'élection ne sera validée qu'en 1944. Après la Libération, Guitry continue de manifester des sentiments « maréchalistes »[36]. L’académie Goncourt, présidée depuis la Libération par Lucien Descaves, est tiraillée entre les deux factions. Benjamin (idéologue du régime de Vichy et hagiographe de Pétain) et Guitry, désormais très minoritaires avec les proches du régime vichyste (La Varende ayant démissionné), ne se rendent pas au jury pour l'élection du prix 1947[37], qui est attribué à Jean-Louis Curtis[38]. Le jour de l'annonce, un correspondant anonyme annonce aux journaux que, empêchés de participer au jury, Guitry et Benjamin ont eux attribué de leur côté leur prix et ont choisi comme lauréat Kléber Haedens pour son roman Salut au Kentucky publié aux éditions Robert Laffont. Membre de l'Action française depuis les années 1930, Haedens a travaillé pour de nombreuses publications collaborationniste parmi lesquelles le quotidien L'Action française, l'hebdomadaire Je suis partout et Idées, revue intellectuelle officielle de Vichy.

Les académiciens décident de poursuivre Guitry et Benjamin ainsi que l'éditeur Robert Laffont qui a mis en vente le livre d'Haedens ceinturé d'un bandeau « Le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin »[38]. Durant le procès, Benjamin se défend d'avoir décerné un prix à Kléber Haedens et témoigne qu'il était resté à Monaco et se trouvait d'accord tout au plus avec Guitry « pour estimer qu'Haedens aurait mérité leurs suffrages »[39]. Guitry et l'éditeur, qui a retiré entre temps le bandeau pour le remplacer par « le Goncourt hors Goncourt », sont condamnés à 700 000 francs de dommages et intérêts, à la publication du jugement et au retrait du bandeau[40].

À la mort de René Benjamin en octobre 1948, Guitry démissionne de l'académie[41], déclarant qu'il tenait Benjamin en grande affection et que sa mort avait rompu le dernier lien qui l'attachait à la compagnie des Goncourt.

Dernières années

Pour Guitry, les années 1950 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'Adhémar ou le Jouet de la fatalité mais, malade, en confie la réalisation à Fernandel, qui avait déjà réalisé deux films et qu'il venait de diriger dans l'adaptation cinématographique de Tu m'as sauvé la vie, pièce écrite pour l'acteur en 1949. Devant le résultat, Guitry s'estime trahi et intente un procès à Fernandel, procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste : le ton est plus mélancolique (Le Comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac), parfois caustique (Je l'ai été trois fois, La Poison, La Vie d'un honnête homme), mais toujours comique (Toâ, Aux deux colombes, Tu m'as sauvé la vie).

Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de trois grosses productions historiques élaborées entre 1953 et 1955, qui mobilisent une énorme énergie : Si Versailles m'était conté…, Napoléon et Si Paris nous était conté. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font l'attrait de ces fresques. Il n'oublie cependant pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et Voleurs interprété par le duo Jean Poiret-Michel Serrault (Darry Cowl y fait ses débuts dans une scène humoristique pratiquement improvisée).

Les trois font la paire est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l'a beaucoup affaibli. C'est un film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui en fait l'essence. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; Clément Duhour entreprend de le réaliser après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.

Sacha Guitry meurt d'un cancer[42] le en son hôtel particulier du 18, avenue Élisée-Reclus[43], où il avait succédé en 1925 à son père.

Il est inhumé le 27 juillet au cimetière de Montmartre, à Paris[44], auprès de son père Lucien Guitry (1860-1925), de son frère Jean (1884-1920) et plus tard, de sa dernière épouse Lana Marconi (1917-1990).

Vie privée

Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les deux dernières ne le soient devenues qu'à son contact) :

  • Charlotte Lysès (1877-1956), qu'il épouse le à Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Le couple avait fait du « manoir des Zoaques » à Yainville (nommé ainsi d'après le titre de l'un des premiers succès de Guitry, Chez les Zoaques) sa résidence d'été[45] de 1913 à 1916. Séparé en , le couple divorce le .
Mariage avec Yvonne Printemps en 1919.
  • Yvonne Printemps (1894-1977), qu'il épouse à Paris le , avec comme témoins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry (avec lequel il vient juste de se réconcilier) et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et joue dans un de ses films, Un roman d'amour et d'aventures (1918). Si on prête de nombreuses liaisons à Printemps (Georges Guynemer, Jacques Henri Lartigue, Maurice Escande, entre autres), elle quitte Guitry pour Pierre Fresnay, le (Fresnay quittant de son côté la comédienne Berthe Bovy). Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcé le [46].
  • Jacqueline Delubac (1907-1997), de 22 ans sa cadette, épousée le à Paris. Son ami Robert Trébor lui avait présenté Jacqueline, en 1931, pour sa future pièce Villa à vendre. Guitry annonce leur mariage en déclarant : « J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié », rajeunissant légèrement la mariée pour justifier le « mot » (dès lors, celle-ci prétendra être née en 1910 et non en 1907[10]). Elle joue dans 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée, et 11 de ses films. Séparés le , ils divorcent le .
  • Geneviève de Séréville (1914-1963), épousée le à Fontenay-le-Fleury. Geneviève crée 5 pièces de son mari, en reprend 4 autres, et joue dans 5 de ses films. Le couple se sépare en et son divorce est prononcé le . Elle est la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry.
  • Lana Marconi (1917-1990), épousée le à Paris avec Alex Madis comme témoin[47]. Elle crée sept pièces de son mari, en reprend deux autres et joue dans 13 de ses films. Durant cette période, Lana Marconi a entretenu une longue liaison avec la directrice du cabaret Le Carroll's, Suzanne Baulé dite Frede, qui est ainsi devenue l'amie de Guitry. « J’ai pratiquement vécu chez Sacha pendant quatre ans », a raconté Frede en 1974[48].

Sacha Guitry entretient parallèlement de nombreuses liaisons avec des comédiennes et avec des artistes, parmi lesquelles la danseuse de la Belle Époque Jane Avril, la comédienne Arletty, qui refusa de l'épouser (« J'allais pas épouser Sacha Guitry, il s'était épousé lui-même[49] ! »), les actrices Simone Paris (qui consacre un chapitre de ses mémoires, Paris sur l'oreiller, au récit détaillé de leur romance), Mona Goya et Yvette Lebonetc.

L'homme

Sacha Guitry et les acteurs

Guitry incarné par Denis Podalydès à la Cinémathèque en décembre 2007.

Sacha Guitry tient le rôle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s'effacer comme dans le film à sketch Ils étaient neuf célibataires, réunissant de grands noms au générique : Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. Ami fidèle de Pauline Carton, il la fait jouer dans presque tous ses films (elle n'apparaît ni dans Donne-moi tes yeux de 1943[50], ni dans Toâ de 1949[51], ni dans Debureau de 1951), lui inventant parfois des rôles. Il confie à Michel Simon les rôles principaux de La Poison et de La Vie d'un honnête homme, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon n'aime pas mais qu'il accepte de jouer par amitié pour Guitry, alors mourant.

Guitry sait aussi détecter les nouveaux talents : Jacqueline Delubac, Louis de Funès, Darry Cowl, Michel Serrault, entre autres, ont été lancés par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui lui a confié son premier grand rôle, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry écrit sur mesure pour Fernandel le scénario d'Adhémar ou le Jouet de la fatalité. Il sollicite aussi à plusieurs reprises Gaby Morlay pour ses pièces de théâtre et deux de ses films. Parmi les acteurs dirigés par Guitry, on peut également citer Erich von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, Bourvil, Gérard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne Dantès et Brigitte Bardot.

Tout au long de son œuvre, Guitry se fait le chantre du comédien, de son père en particulier. Il lui dédie deux pièces Mon père avait raison (1919) et Le Comédien (1921), toutes deux adaptées au cinéma. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu'il signe[réf. nécessaire].

Sacha Guitry et la critique

Sacha Guitry, à droite, en compagnie d'Albert Willemetz.

Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dès ses débuts au théâtre. Guitry invente un style qui lui est propre, fondé sur des dialogues incisifs et percutants, souvent déclamés par lui. On reproche à ses films de n'être que du « théâtre filmé »[réf. nécessaire].

Souvent, les critiques reprochent à Guitry de dévoiler les dessous du tournage, par exemple avec Ils étaient neuf célibataires : à la fin du film, Guitry mélange réalité et fiction en faisant croire à « l’amant sérieux » d’Elvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film.[réf. nécessaire]. Lors du tournage de Napoléon, un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer à Guitry que l'on voit une caméra dans le champ. Le cinéaste lui répond : « Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisé des caméras pour réaliser ce film[52]. »

Il est apprécié en revanche par les critiques de la future Nouvelle Vague[53] et en particulier par François Truffaut, qui voit en lui, un « auteur complet », comme Charlie Chaplin[54].

Sacha Guitry et les femmes

Le cinéaste Paul Vecchiali, peu séduit par la filmographie de Guitry, suggère dans son dictionnaire L'Encinéclopédie que ses périodes créatives se font par rapport à ses cinq épouses : le théâtre bourgeois avec Charlotte Lysès, les opérettes de charme avec Yvonne Printemps, le cinéma léger avec Jacqueline Delubac, une transition entre mélodrame et gigantisme avec Geneviève Guitry et une dernière période entre sérénité et grands films historiques avec Lana Marconi[55].

Si bien des répliques de ses pièces ont forgé sa réputation de misogyne, Guitry a souvent évoqué son amour pour les femmes (« La vie sans femme me paraît impossible ; je n'ai jamais été seul, la solitude c'est être loin des femmes »[56]). Ses épouses, qui lui ont adressé par ailleurs pas mal de reproches, évoquent également ce besoin de séduction. Dans Faut-il épouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac écrit : « À la femme, il refuse la logique de l'esprit, pas celle du sexe ! Traduction : il ne suffit pas que la femme dispose, il faut qu'elle propose. C'est le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin : « Sacha, tu es un diable électrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cœur ! Les drôles de coin ! ». Geneviève de Séréville, dans Sacha Guitry mon mari, évoque les causeries de Sacha sur l'amour et les femmes et avance une hypothèse : « Parler des femmes et de l'amour n'est-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cœur ne joue aucun rôle, mais seulement son aisance dans l'ironie, son goût excessif du paradoxe ».

Dominique Desanti, dans la biographie qu'elle a consacrée à Sacha Guitry, remarque à propos de N'écoutez pas, mesdames !, pièce tissée de railleries contre les femmes : « Sous les répliques spirituelles court l'angoisse de l'homme vieillissant face à une femme trop jeune qui lui échappe… ce qu'il trouve à la fois insupportable et naturel. »

Selon Francis Huster, « on dit souvent que Guitry est misogyne ; c'est n'importe quoi. Dans ses pièces, c'est l'homme qui trompe, pas la femme. Il était fou des femmes. Elles n'ont malheureusement jamais été folles de lui. Peut-être parce qu'il n'a jamais su les entendre, même s'il savait leur parler[49]. » Guitry, lui, se justifie en disant :

« Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui m'ont plu[57]. »

Ce n'est d'ailleurs pas tant avec les femmes qu'il a un problème, qu'avec le mariage : « Le mariage, c'est résoudre à deux les problèmes que l'on n'aurait pas eus tout seul[57]. » La séduction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien à deux. Il écrit cependant : « Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l'avait eue… il faut se la prendre à soi-même[57]. »

Le collectionneur

Plaque au no 18, avenue Élisée-Reclus.

Collectionneur avisé, il possédait dans son hôtel particulier du 18 avenue Élisée-Reclus une remarquable collection d'œuvres d'art (peintures, sculptures, nombreuses lettres autographes de célébrités et de personnages historiques…) dont il souhaitait faire, à sa mort, un musée. Certaines de ces œuvres furent peu à peu dispersées, d'abord à partir de 1947, quand on lui réclame des arriérés d'impôts, puis pour financer ses films, et enfin à sa mort ; son projet ne vit donc jamais le jour. Malgré les protestations de ses nombreux amis, l'hôtel particulier fut démoli en 1963 et l'adresse porte désormais une plaque en son souvenir.

À l'occasion de son jubilé (sa première pièce ayant été jouée le au théâtre des Mathurins), l'éditeur Raoul Solar publia gracieusement en 1952 un ouvrage intitulé simplement 18 avenue Élisée-Reclus, commenté par Guitry lui-même. Il peut être considéré comme le catalogue de l'exposition de ses collections, exposition faite au bénéfice des œuvres charitables de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).

Organisée les 17 et à l'hôtel Drouot à Paris, la dispersion de la collection d'André Bernard, cofondateur de l'Association des amis de Guitry, a été, avec plus de huit cents lots de tableaux, dessins, livres, autographes, photographies et objets divers, la vente la plus importante consacrée à Sacha Guitry depuis la disparition de l'artiste[58].

Théâtre

Note : Liste reconstituée à partir de Sacha Guitry, Œuvres, Omnibus, et Sacha Guitry : une vie d'artiste, BNF, , p. 250-252. La quasi-totalité de son théâtres a été éditée en onze volumes au Club de l'honnête homme.

Années 1900

Années 1910

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

  • 1950 : Beaumarchais, comédie en deux actes et dix-neuf tableaux (non représentée)
  • 1950 : Constance (non représentée)[86].
  • 1951 : Une folie, théâtre des Variétés[87]
  • 1953 : Palsambleu, comédie en quatre actes, théâtre des Variétés
  • 1960 : Madame Bergeret, pièce en un acte et deux tableaux (posth.)

Filmographie

Cinéma

Note : Tous les films (sauf mention) en tant que réalisateur, scénariste, dialoguiste et acteur.

En tant que scénariste

En tant qu'acteur

Sacha Guitry apparaît au générique de trois films muets : Un roman d'amour et d'aventures (1918), dont il a également écrit le scénario, Une petite main qui se place (1922), épilogue filmé de sa pièce, et Camille, court métrage de Ralph Barton (1926) dans le bref rôle du toréador Mancha y Zaragosa.

Si l'on s'en réfère à la filmographie établie par Claude Gauteur et André Bernard dans Le Cinéma et moi, il apparaît aussi dans La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) d'Ernst Lubitsch aux côtés de sa future épouse Geneviève de Séréville. Néanmoins, dans la copie de la version américaine sous-titrée, le couple est absent à l'image.

Télévision

  • 1935 : Poste Parisien : Premier spectacle de télévision, court métrage de Maurice Diamant-Berger
  • 1951 : Le Musée de Sacha Guitry, court métrage de Stéphane Prince

Publications

  • 1910 : La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, recueillie par Sacha Guitry et illustrée par lui, éd. Dorbon aîné
    rééd. éditions Bernard de Fallois, janvier 2009 (ISBN 2-87706-673-8).
  • 1913 : Jusqu'à nouvel ordre…, éd. Maurice de Brunoff, Paris [Lire en ligne, texte intégral]
  • 1914 : La Maladie, éd. Maurice de Brunoff
    Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil La Maladie et Mes médecins, Solar, 1955.
  • 1926 : Si j'ai bonne mémoire, collection Nouvelle Bibliothèque Plon, éd. Plon
  • 1930 : Lucien Guitry raconté par son fils, éd. Raoul Solar
  • 1931 : La Maison de Loti, éd. Paillart
  • 1932 : Mes médecins, édition hors commerce
    Illustrations de l'auteur ; réédité dans le recueil La Maladie et Mes médecins, Solar, 1955
  • 1935 : Mémoires d'un tricheur, éd. Gallimard NRF
  • 1944 : De MCDXXIX à MCMXLII, c’est-à-dire de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, c’est-à-dire 500 ans de l’histoire de la France, éd. Sant’Andréa et Lafuma ; rééd. Raoul Solar en 1951
  • 1946 : Elles et toi, réflexions illustrées par l'auteur, fac-simile du manuscrit original, Raoul Solar
    Réédité en 1947 avec des gravures originales de Jacques Boullaire, éd. les Amis du livre moderne, puis en 1951 chez Raoul Solar avec un frontispice non signé de Suzanne Ballivet.
  • 1947 : Toutes réflexions faites, éd. de l'Élan
  • Quatre ans d'occupations, éd. de l'Élan
  1. Quatre ans d'occupations , 1947
  2. 60 Jours de prison, fac-similé du manuscrit original, illustré par des dessins de l'auteur, 1949
Posthume
  • 1958 : Théâtre je t'adore, éd. Hachette
  • 1958 : L'Esprit, éd. Le Livre contemporain
  • 1959 : Les Femmes et l'amour, causerie familière illustrée à dessein, Le Livre contemporain Publication d'une conférence de Guitry de 1934.
  • 1977 : Le Cinéma et moi, textes réunis par Claude Gauteur et André Bernard, éd. Ramsay ; rééd. 1990 (ISBN 9782859568948)
  • 1979 : Le Petit Carnet rouge et autres souvenirs inédits, éd. Perrin
  • Sacha Guitry, Cinquante ans d'occupations, Presse de la Cité,  : recueil de textes préfacé par Alain Decaux ; réédition éd. Omnibus, 2018
    Contient : Jusqu'à nouvel ordre ; Pensées ; Mon portrait ; Toutes réflexions faites ; Elles et toi ; Les femmes et l'amour ; L'esprit ; Si j'ai bonne mémoire ; Portraits et anecdotes ; La maladie ; Mes médecins ; Le petit carnet rouge ; Ceux de chez nous ; Lucien Guitry ; Quatre ans d'occupations ; 60 Jours de prison ; De 1429 à 1942 ou De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain ; Des merveilles ; Et puis voici des vers.

Adaptations de son œuvre

Au cinéma et à la télévision

Notes et références

  1. Diminutif russe d'Alexandre.
  2. a b c d e et f Guitry 1993, Repères biographiques par Henri Jadoux, p. 1273-1296.
  3. Jacques Lorcey, Sacha Guitry et son monde, t. I : « Son père, ses femmes, son personnel », éditions Séguier, 2001.
  4. Sacha Guitry, « Pourquoi je suis né » , Si j'ai bonne mémoire, 1934.
  5. a b et c Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, Œuvres, vol. 2, Omnibus, 1996 (ISBN 9782258047570).
  6. a et b Judith Benhamou, « Sacha Guitry et Pétain : la vente », sur lesechos.fr, (version du sur Internet Archive).
  7. a et b Franck Ferrand, « Quoi de neuf, Sacha Guitry ? », Au cœur de l'histoire, Europe 1, 14 novembre 2011.
  8. André Bernard et Alain Paucard, SachaGuitry, L'Âge d'homme, , p. 151.
  9. Sacha Guitry, Le Cinéma et moi.
  10. a et b Thierry Geffrotin, « Sacha Guitry », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 27 mars 2013
  11. a b et c Philippe Arnaud, Sacha Guitry, cinéaste, éd. Yellow Now, 1993.
  12. « Ma villa du Cap d’Ail, c'était le calme et le repos. C'était aussi l'inaction. Ma maison de Paris, c'était tout à la fois ma maison – et Paris. Je n'ai guère hésité. Une phrase de M. Bergson précipita ma décision. Je l'avais en effet consulté sur ce point – et sa réponse avait été : « Oh ! Voyons, vous : Paris… puisque vous lui devez tout ! » Et il avait ajouté : « J'ai bien l'intention d'y retourner moi-même. Et sans tarder d'ailleurs. » […] Et, même, il voulut bien me charger de demander pour lui le sauf-conduit qui, vraisemblablement, lui serait nécessaire. » dans Sacha Guitry, « Premier contact », Quatre ans d'occupations, éditions de l'Élan, 1947.
  13. a b c et d Dominique Desanti, Sacha Guitry, Grasset, 1982.
  14. a b et c Limore Yagil, Au nom de l'art, 1933-1945: Exils, solidarités et engagements (lire en ligne).
  15. Maurice Garçon, Journal 1939-1945, éd. Les Belles Lettres/Fayard, 2015, p. 504, à la date du 22 octobre 1943 : « Je sors de rendre visite à Tristan Bernard. Il est libéré depuis hier ainsi que sa femme. Ils se sont réfugiés chez Jean-Jacques Bernard, rue Eugène Flachat. »
  16. « Tristan Bernard fut libéré huit jours après son arrestation. De chez son fils, il écrivit à Sacha sa reconnaissance profonde. », cité par Dominique Desanti, dans Sacha Guitry, 50 ans de spectacle, Grasset, 1982, p. 300.
  17. Anne Spofford Kimball, Anne Verdure-Mary (commentaires et édition), « « Je me tais et j’attends… » Lettres inédites à Jean Cocteau (1916 ?-1944) et à Madame sa mère (1922-1927) », Cahiers Max Jacob numéro 17-18,‎ 2017 m, pp. 11-32, article no Lettre à Jean Cocteau numéro 14 (lire en ligne).
  18. L'intervention de Guitry pour sauver Max Jacob fait l’objet d’un débat. Dans « La mort de Max Jacob : réalité et représentations » (Les Cahiers Max Jacob, 2009, numéro 9, p. 103-118), Patricia Sustrac relève que :
    « Henri Jadoux, fidèle assistant et biographe de Sacha Guitry, relate que le dramaturge et lui-même ont été entendus par les services de la Gestapo sans préciser le rang de l’autorité qui les reçut. Sacha Guitry, quant à lui, ne fait pas mention de cette rencontre, ni d’aucune autre démarche spécifique pour sauver Max Jacob ». Cf. Sacha Guitry, Quatre ans d’occupations, dans Cinquante ans d’Occupations, coll. « Omnibus », Presses de la Cité, Paris , 1992, p. 707-899.
    À partir de 1942 « an terrible pour les Juifs », il considère que quotidiennement, « [leurs] doléances [lui] parviennent » (ibid. p. 849). Si les démarches pour libérer Tristan Bernard sont très précisément décrites (ibid., p. 867-880), rien n’est noté en faveur de Max Jacob.
  19. Collection André Bernard.
  20. Sacha Guitry, « De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain », Quatre ans d'occupations, éditions de l'Élan, 1947.
  21. « Geneviève de Séréville et la célébrité mondiale », sur regietheatrale.com (consulté le ).
  22. a et b « De la palette d’Utrillo aux mots de Sacha Guitry », Actu,‎ (lire en ligne).
  23. « Une conférence de M. Sacha Guitry rapporte 14.621 francs 80 aux victimes de la RAF », Le Petit Parisien,‎ 28 29 mars 1942 (lire en ligne).
  24. Sacha Guitry, « Liste incomplète des galas que j'organise ou bien auxquels je participe », Quatre Ans d'occupations, éditions de l'Élan, 1947.
  25. Geneviève de Séréville, Sacha Guitry, mon mari, Flammarion, 1959, p. 227.
  26. Noëlle Giret et Noël Herpe, Sacha Guitry : Une vie d'artiste, Éditions Gallimard, , p. 182.
  27. Raymond Castans, Sacha Guitry, Éditions de Fallois, , p. 437.
  28. « Le dossier Sacha Guitry est classé », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  29. Jean-Paul Cointet, Expier Vichy : L'épuration en France, 1943-1958, Librairie Académique Perrin, , p. 285.
  30. Geneviève Latour et Jean-Jacques Bricaire, Théâtre, reflet de la IVe République, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, p. 74.
  31. « Rentrée de Sacha Guitry salle Pleyel », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  32. Vincent Badaire, Sacha Guitry, SARL, , p. 42.
  33. Chloé Aeberhardt, François Ekchajzer, « Le poète abandonné », Télérama,‎ (lire en ligne).
  34. Voir aussi : Dan Franck, dossier de presse du film, non paginé, Monsieur Max, fiction de Gabriel Aghion, scénario de Dan Franck, Paris : ARTE/France, 2007.
  35. « M. Sacha Guitry ne recevra pas d'indemnité pour la mise à l'index de ses films », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  36. Jean-Philippe Ségot, C'était Sacha Guitry, Paris, Fayard, , 479 p. (ISBN 978-2-213-63582-8, lire en ligne).
  37. « Regards sur l'académie Goncourt », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  38. a et b « Les « sept » vont poursuivre l'éditeur Robert Laffont et ses « co-responsables » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  39. « La petite histoire, la toute petite histoire des Dix », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  40. « MM. Sacha Guitry et Robert Laffont lui verseront 700.000 francs », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  41. « M. Gérard Bauer est élu membre de l'académie Goncourt tandis que M. Sacha Guitry en démissionne », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  42. Dictionnaire du théâtre, Encyclopaedia Universalis, , 2348 p. (lire en ligne Accès payant).
  43. Sabine Cayrol, « Juillet 1957. Monsieur est mort. Sacha Guitry. », sur Paris-Match, .
  44. « Paris : les obsèques de Sacha Guitry », sur ina.fr, .
  45. « Quand Guitry habitait à Yainville », sur melao.free.fr.
  46. Sacha Guitry et Yvonne Printemps, documentaire vidéo sur albertwillemetz.com.
  47. Ami de longue date de Guitry, Alex Madis fut également son premier biographe.
  48. Denis Cosnard, Frede - Belle de nuit, Éditions des Équateurs, , 234 p. (ISBN 978-2-84990-499-2, OCLC 989824609)Voir et modifier les données sur Wikidata.
  49. a et b « Le Paris de Guitry par Francis Huster », Le Journal du dimanche, 10 janvier 2008.
  50. « My Last Mistress (1943) - IMDb » (consulté le ).
  51. « Toâ (1949) - IMDb » (consulté le ).
  52. Alain Keit, Le Cinéma de Sacha Guitry : Vérités, mensonges, simulacres, Liège, éditions du Céfal, 1999, 127 p., (ISBN 9782871300700).
  53. « Spécial Guitry-Pagnol », Cahiers du cinéma, no 173, décembre 1965.
  54. « Sacha Guitry fut un vrai cinéaste, plus doué que Duvivier, Grémillon et Feyder, plus drôle et certainement moins solennel que René Clair. Guitry est le frère français de Lubitsch. » Cf. François Truffaut, Les Films de ma vie, 1975.
  55. Paul Vecchiali, L'Encinéclopédie : Cinéastes « français » des années 1930 et leur œuvre, t. 1, Éditions de l’Œil, p. 752.
  56. « Qui a dit : La vie sans femme me paraît impossible ; je n’ai jamais été seul, la solitude… », sur dicocitations.lemonde.fr.
  57. a b et c Guitry, Pensées, Maximes et Anecdotes, Le Cherche midi, 2011 (ISBN 2749123038 et 9782749123035).
  58. Jean-Pierre Thiollet, « Sacha Guitry sous le feu des enchères », France-Soir, 18 novembre 2011.
  59. Écrite à l'occasion des vacances d'été et représentée une seule fois. Cf. Henri Jadoux, « Repères biographiques » dans Sacha Guitry, Œuvres, op. cit..
  60. En collaboration avec Alfred Athis.
  61. Écrite deux ans plus tôt en collaboration avec Alphonse Allais
  62. Préface d'Octave Mirbeau.
  63. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le ).
  64. Donnée lors d'une soirée privée.
  65. a b c d e f et g En collaboration avec Albert Willemetz.
  66. Présenté en même temps que le documentaire Ceux de chez nous.
  67. Version remaniée de la pièce Le Scandale de Monte-Carlo.
  68. Créé le même soir que Un soir quand on est seul, et complété par Un type dans le genre de Napoléon.
  69. Mis en musique en 1928 par Oscar Straus sous le titre Mariette ou Comment on écrit l'histoire.
  70. Inspirée par le couple Octave Mirbeau - Alice Regnault.
  71. D'après Comment on écrit l'histoire (1920).
  72. Créé le même soir que Frans Hals ou l'Admiration.
  73. a et b Créé le même soir que Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?.
  74. a et b Créé le même soir que Les Desseins de la providence.
  75. Inclus dans la revue Vive Paris.
  76. Créé le même soir que Un tour au paradis.
  77. Remaniée en 1950 sous le titre Constance.
  78. À bord du paquebot Normandie.
  79. Créé le même soir que Geneviève.
  80. En collaboration avec Albert Willemetz, Tristan Bernard, René Dorin et Pierre Henri Cami.
  81. Remaniée en 1951 sous le titre Une folie.
  82. You're Telling Me notice sur Ader-Paris.fr
  83. a et b Créé le même soir que Une paire de gifles.
  84. Remaniée en 1949 sous le titre Toâ.
  85. Nouvelle version de Florence (1939).
  86. Nouvelle version de Quand jouons-nous la comédie ? (1935).
  87. Nouvelle version de Un monde fou (1938).
  88. La première version muette durait 22 min ; elle était destinée à être projetée accompagnée d'une causerie de Sacha Guitry. La version sonorisée date de 1939. La version finale remaniée en 1952 dure 44 min et crédite Frédéric Rossif comme collaborateur.
  89. Court épilogue filmé de la pièce homonyme.
  90. En collaboration avec Fernand Rivers.
  91. En collaboration avec Alexandre Ryder.
  92. En collaboration avec Christian-Jaque.
  93. En collaboration avec Robert Bibal.
  94. En collaboration avec René Le Hénaff.
  95. Le film sur Internet Archive, durée h 25 min 21 s.
  96. Guitry n'apparait pas dans le film.
  97. Dernière apparition de Guitry, seulement au générique.
  98. « Leon Abrams » (présentation), sur l'Internet Movie Database.
  99. Leon Abrams sur data.bnf.fr.
  100. Sacha Guitry, malade, n'ayant pu superviser l'œuvre selon ses souhaits.
  101. d'après une idée de Sacha Guitry, cf la pochette de la réédition en DVD chez René Chateau
  102. « Retour de flamme et d'écrans pour Sacha Guitry », sur La Croix, .
  103. « Sorties vidéo », sur L'Express, .
  104. Philippe Durant, Belmondo, Robert Laffont.
  105. « Quadrille, les gammes de Valérie », sur Libération, .
  106. « Quadrille », sur Les Inrockuptibles, .
  107. Selon la base de données DVD.fr. Cependant, les films originaux de Guitry (sauf Le Veilleur de nuit qui ne fut pas adapté au cinéma par Guitry) furent édités en DVD.
  108. Bertrand Tessier, Belmondo, l'incorrigible, Archipel, coll. « Archipoche ».
  109. « Le Boulevard de Guitry roule à la télé », sur Libération, .

Voir aussi

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Bibliographie

Par ordre chronologique.

Ouvrages

Télévision

Radio

  • Thierry Geffrotin, Sacha Guitry, un bel inconnu, série radiophonique en 20 épisodes, Radio France, 1997

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires