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À sa sortie, la pièce a connu une critique largement négative<ref>{{lien web |url=http://www.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=14654 |titre=Compte-rendu de la création |site=la [[Revue des Deux Mondes]] |date=novembre 1956 |nature document=aperçu}}.</ref>.
À sa sortie, la pièce a connu une critique largement négative<ref>{{lien web |url=http://www.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=14654 |titre=Compte-rendu de la création |site=la [[Revue des Deux Mondes]] |date=novembre 1956 |nature document=aperçu}}.</ref>.


Jeanyves Guérin précise : {{Citation|Les critiques de gauche lui reprochent surtout d’avoir fait le procès de la Résistance. Car il a fait en sorte que Bitos soit passé par un maquis.}} Pour Max Favalelli, il est le « Ravachol de l’art dramatique ». Plus politique, Guy Leclerc écrit dans ''L’Humanité'' qu’{{Citation|il défend la mémoire de Pétain avec le langage de Poujade}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy Leclerc|titre=L’Humanité|numéro=|date=25 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. Le critique du ''Populaire'' le taxe de « misanthropie partisane »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roger Nahon|titre=Le Populaire|numéro=|date=10 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. Jacques Duclos avait proclamé que la haine des traîtres était « sacrée »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Peter Novick|titre=L’Épuration française 1944-1949|lieu=Paris|éditeur=Seuil, coll. « Points »|année=1991|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=285}}.</ref>. {{citation|La haine, tranche Georges Lerminier, est une médiocre muse.}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Georges Lerminier|titre=Le Parisien libéré|numéro=|date=12 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref> {{Citation|Qu’en sens inverse, Roger Nimier, Marcel Aymé et Jean Dutourd, les auteurs des ''Épées'', d’''Uranus'' et d’''Au Bon Beurre'', et les critiques de ''L’Aurore'', de ''Rivarol'' et d’''Aspects de la France'' apportent leur soutien à la pièce, n’arrange pas les affaires de notre auteur.}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jeanyves Guérin, ''Un auteur politiquement incorrect''|titre=in Jean Anouilh, artisan du théâtre|lieu=Élisabeth Le Corre et Benoît Barut (dir.)|éditeur=Presses universitaires de Rennes, coll. "Interférences"|année=2013|pages totales=181-195|isbn=|lire en ligne=|passage=184}}.</ref>
Jeanyves Guérin précise : {{Citation|Les critiques de gauche lui reprochent surtout d’avoir fait le procès de la Résistance. Car il a fait en sorte que Bitos soit passé par un maquis.}} Pour [[Max Favalelli]], il est le « [[Ravachol]] de l’art dramatique ». Plus politique, Guy Leclerc écrit dans ''[[L'Humanité]]'' qu’{{Citation|il défend la mémoire de [[Philippe Pétain|Pétain]] avec le langage de [[Pierre Poujade|Poujade]]}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy Leclerc|titre=L’Humanité|numéro=|date=25 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. Le critique du ''Populaire'' le taxe de « misanthropie partisane »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roger Nahon|titre=Le Populaire|numéro=|date=10 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. [[Jacques Duclos]] avait proclamé que la haine des traîtres était « sacrée »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Peter Novick|titre=L’Épuration française 1944-1949|lieu=Paris|éditeur=Seuil, coll. « Points »|année=1991|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=285}}.</ref>. {{citation|La haine, tranche [[Georges Lerminier]], est une médiocre muse.}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Georges Lerminier|titre=Le Parisien libéré|numéro=|date=12 octobre 1956|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref> {{Citation|Qu’en sens inverse, [[Roger Nimier]], [[Marcel Aymé]] et [[Jean Dutourd]], les auteurs des ''Épées'', d’''Uranus'' et d’''Au Bon Beurre'', et les critiques de ''[[L'Aurore (journal français, 1944-1985)|L’Aurore]]'', de ''[[Rivarol (hebdomadaire)|Rivarol]]'' et d’''Aspects de la France'' apportent leur soutien à la pièce, n’arrange pas les affaires de notre auteur.}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jeanyves Guérin, ''Un auteur politiquement incorrect''|titre=in Jean Anouilh, artisan du théâtre|lieu=Élisabeth Le Corre et Benoît Barut (dir.)|éditeur=Presses universitaires de Rennes, coll. "Interférences"|année=2013|pages totales=181-195|isbn=|lire en ligne=|passage=184}}.</ref>


Cela n'a pas empêché un succès public avec 308 représentations<ref>Bernard Beugnot ''in'' Jean Anouilh, ''Théâtre'', vol. 2, [[Bibliothèque de la Pléiade]]{{référence insuffisante}}.</ref>.
Cela n'a pas empêché un succès public avec 308 représentations<ref>Bernard Beugnot ''in'' Jean Anouilh, ''Théâtre'', vol. 2, [[Bibliothèque de la Pléiade]]{{référence insuffisante}}.</ref>.

Version du 15 mai 2024 à 15:34

Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes est une pièce de théâtre de Jean Anouilh créée le au théâtre Montparnasse-Gaston Baty.

Elle fait partie des Pièces grinçantes avec Ardèle ou la Marguerite, La Valse des toréadors et Ornifle ou le Courant d'air.

Argument

André Bitos est un fils du peuple devenu substitut du procureur de la République et il a, à ce titre, fait régner la terreur au lendemain de la Libération en devenant un agent cruel. De retour dans sa petite ville de province, il est invité par d'anciens camarades de classe, membres de la bonne société, à un « dîner de têtes » où les convives doivent incarner chacun un personnage de la Révolution française. Bitos sera ainsi Robespierre. Mais cette soirée dissimule un piège : dans un parallèle entre la Terreur, et la Libération, amener Bitos, en l'enivrant, à dévoiler ce qu’il pense réellement de l'Ordre public pour mieux l'humilier et détruire sa carrière.

Distribution

Création (1956)

Reprise au théâtre de Paris (1967)

  • Mise en scène : Jean Anouilh et Roland Piétri
  • Décors et costumes : Jean-Denis Malclès

Reprise au théâtre Hébertot (2024)

Commentaire

À sa sortie, la pièce a connu une critique largement négative[1].

Jeanyves Guérin précise : « Les critiques de gauche lui reprochent surtout d’avoir fait le procès de la Résistance. Car il a fait en sorte que Bitos soit passé par un maquis. » Pour Max Favalelli, il est le « Ravachol de l’art dramatique ». Plus politique, Guy Leclerc écrit dans L'Humanité qu’« il défend la mémoire de Pétain avec le langage de Poujade »[2]. Le critique du Populaire le taxe de « misanthropie partisane »[3]. Jacques Duclos avait proclamé que la haine des traîtres était « sacrée »[4]. « La haine, tranche Georges Lerminier, est une médiocre muse. »[5] « Qu’en sens inverse, Roger Nimier, Marcel Aymé et Jean Dutourd, les auteurs des Épées, d’Uranus et d’Au Bon Beurre, et les critiques de L’Aurore, de Rivarol et d’Aspects de la France apportent leur soutien à la pièce, n’arrange pas les affaires de notre auteur. »[6]

Cela n'a pas empêché un succès public avec 308 représentations[7].

Notes et références

  1. « Compte-rendu de la création » (aperçu), sur la Revue des Deux Mondes, .
  2. Guy Leclerc, L’Humanité, .
  3. Roger Nahon, Le Populaire, .
  4. Peter Novick, L’Épuration française 1944-1949, Paris, Seuil, coll. « Points », , p. 285.
  5. Georges Lerminier, Le Parisien libéré, .
  6. Jeanyves Guérin, Un auteur politiquement incorrect, in Jean Anouilh, artisan du théâtre, Élisabeth Le Corre et Benoît Barut (dir.), Presses universitaires de Rennes, coll. "Interférences", , 181-195 p., p. 184.
  7. Bernard Beugnot in Jean Anouilh, Théâtre, vol. 2, Bibliothèque de la Pléiade[source insuffisante].

Bibliographie

  • Benoît Barut, « Dramaturge grinçant et historien fâcheux. Sur Pauvre Bitos de Jean Anouilh », dans Élisabeth Le Corre et Benoît Barut (dir.), Jean Anouilh, artisan du théâtre, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (lire en ligne), p. 129-149