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Au Japon, les œuvres des mangakas sont généralement publiées sous forme de feuilleton dans des [[Magazine de prépublication de manga|magazines de prépublication de manga]] suivant différents rythmes de parution, en épisodes de dix à vingt pages, avant d'être finalement compilées en recueils nommés ''[[Tankōbon]]''<ref name="poupee">[[Karyn Nishimura-Poupée|Karyn Poupée]], [https://www.lepoint.fr/culture/mangaka-et-auteurs-de-bd-ont-beau-dessiner-ils-ne-font-pas-le-meme-metier-21-11-2012-1531598_3.php « Mangaka et auteurs de BD ont beau dessiner, ils ne font pas le même métier »], ''lepoint.fr'', le 21 novembre 2012</ref>.
Au Japon, les œuvres des mangakas sont généralement publiées sous forme de feuilleton dans des [[Magazine de prépublication de manga|magazines de prépublication de manga]] suivant différents rythmes de parution, en épisodes de dix à vingt pages, avant d'être finalement compilées en recueils nommés ''[[Tankōbon]]''<ref name="poupee">[[Karyn Nishimura-Poupée|Karyn Poupée]], [https://www.lepoint.fr/culture/mangaka-et-auteurs-de-bd-ont-beau-dessiner-ils-ne-font-pas-le-meme-metier-21-11-2012-1531598_3.php « Mangaka et auteurs de BD ont beau dessiner, ils ne font pas le même métier »], ''lepoint.fr'', le 21 novembre 2012</ref>.


Les mankagas sont soumis à des rythmes de parution très rapides et ne bénéficient pas toujours d'une liberté totale sur son œuvre. Selon la réception et le succès auprès du public, leurs [[Éditeur (métier)|éditeurs ou éditrices]], avec lesquels les mangakas travaillent en étroite collaboration, peuvent leur demander de poursuivre ou d'arrêter le récit.
Les mangakas sont soumis à des rythmes de parution très rapides et ne bénéficient pas toujours d'une liberté totale sur son œuvre. Selon la réception et le succès auprès du public, leurs [[Éditeur (métier)|éditeurs ou éditrices]], avec lesquels les mangakas travaillent en étroite collaboration, peuvent leur demander de poursuivre ou d'arrêter le récit.


En [[2009]], {{unité|5300|mangaka}} ont eu les honneurs d'un titre édité en tome relié au [[Japon]]<ref name=sanctuary/>, à comparer avec la situation du territoire francophone [[Europe|européen]] en 2011 : {{citation|Sur le territoire francophone européen, {{unité|1749|auteurs}} de la création de bande dessinée ont publié au moins un album en 2011}}<ref>Gilles Ratier, « [http://www.acbd.fr/images/stories/ACBD_BILAN_2011.pdf 2011 - Une année de bandes dessinées sur le territoire francophone européen] », ACBD {{pdf}}</ref>, soit trois fois moins. La population japonaise ({{unité|127|millions}} d'habitants), compte {{formatnum:5300}} mangaka, là où pour le territoire francophone européen existent {{formatnum:1749}} dessinateurs de bandes dessinées pour {{unité|70|millions}} d'habitants, soit une proportion {{unité|1.7|fois}} supérieure. Au Japon, le processus créatif des mangas a toujours été lié à une logique industrielle. On demande généralement aux mangaka une très grande productivité. Beaucoup d’entre eux doivent livrer en une semaine plus de vingt planches<ref>« [http://www.bpi.fr/fr/les_dossiers/bande_dessinee/planete_manga_guide_de_voyage/les_mangakas.html Les mangakas] », sur Bibliothèque publique d'information (Centre Pompidou)</ref>. Mais si leur manga fonctionne bien, ils peuvent devenir très riches (le pourcentage versé en droits d'auteur étant généralement bien plus élevé qu'en [[Europe]]{{référence souhaitée}}, et proportionnel à la notoriété du produit) et connaître la gloire en voyant leur série portée à la [[télévision]], au [[cinéma]]… Le salaire moyen annuel d’un mangaka est estimé à {{Unité|24000|euros}}, soit un peu moins que celui d’un employé de société estimé à {{Unité|35000|euros}}<ref name=sanctuary>{{Lien web|url=http://www.manga-sanctuary.com/news/10894/la-plus-grande-partie-des-mangaka-gagne-en-moyenne-moins-qu-un-employe-de-societe.html|titre=La plus grande partie des mangaka gagne en moyenne moins qu'un employé de société|site=manga-sanctuary.com|date=3 juin 2011|consulté le=18 juin 2011}}</ref>.
En [[2009]], {{unité|5300|mangaka}}s ont eu les honneurs d'un titre édité en tome relié au [[Japon]]<ref name=sanctuary/>, à comparer avec la situation du territoire francophone [[Europe|européen]] en 2011 : {{citation|Sur le territoire francophone européen, {{unité|1749|auteurs}} de la création de bande dessinée ont publié au moins un album en 2011}}<ref>Gilles Ratier, « [http://www.acbd.fr/images/stories/ACBD_BILAN_2011.pdf 2011 - Une année de bandes dessinées sur le territoire francophone européen] », ACBD {{pdf}}</ref>, soit trois fois moins. La population japonaise ({{unité|127|millions}} d'habitants), compte {{formatnum:5300}} mangakas, là où pour le territoire francophone européen existent {{formatnum:1749}} dessinateurs de bandes dessinées pour {{unité|70|millions}} d'habitants, soit une proportion {{unité|1.7|fois}} supérieure. Au Japon, le processus créatif des mangas a toujours été lié à une logique industrielle. On demande généralement aux mangakas une très grande productivité. Beaucoup d’entre eux doivent livrer en une semaine plus de vingt planches<ref>« [http://www.bpi.fr/fr/les_dossiers/bande_dessinee/planete_manga_guide_de_voyage/les_mangakas.html Les mangakas] », sur Bibliothèque publique d'information (Centre Pompidou)</ref>. Mais si leur manga fonctionne bien, ils peuvent devenir très riches (le pourcentage versé en droits d'auteur étant généralement bien plus élevé qu'en [[Europe]]{{référence souhaitée}}, et proportionnel à la notoriété du produit) et connaître la gloire en voyant leur série portée à la [[télévision]], au [[cinéma]]… Le salaire moyen annuel d’un mangaka est estimé à {{Unité|24000|euros}}, soit un peu moins que celui d’un employé de société estimé à {{Unité|35000|euros}}<ref name=sanctuary>{{Lien web|url=http://www.manga-sanctuary.com/news/10894/la-plus-grande-partie-des-mangaka-gagne-en-moyenne-moins-qu-un-employe-de-societe.html|titre=La plus grande partie des mangaka gagne en moyenne moins qu'un employé de société|site=manga-sanctuary.com|date=3 juin 2011|consulté le=18 juin 2011}}</ref>.


Les mangaka travaillent généralement en indépendance mais s'accompagnent d'assistants ou d'assitantes qui les déchargent des parties les plus fastidieuses de la création d'un manga (dessin des personnages de second plan, des décors, remplissage des noirs, [[Trame (imprimerie)|tramage]]/gommage des planches…)<ref name="poupee"/>. Généralement, la carrière d'un ou d'une mangaka commence d'ailleurs par l'assistance d'un ou d'une autre mangaka. L'[[Éditeur (métier)|éditeur]] est souvent très impliqué dans l'orientation des histoires, comme [[Takashi Nagasaki]], devenu le scénariste de [[Naoki Urasawa]]<ref name="poupee"/>.
Les mangakas travaillent généralement en indépendance mais s'accompagnent d'assistants ou d'assistantes qui les déchargent des parties les plus fastidieuses de la création d'un manga (dessin des personnages de second plan, des décors, remplissage des noirs, [[Trame (imprimerie)|tramage]]/gommage des planches…)<ref name="poupee"/>. Généralement, la carrière d'un ou d'une mangaka commence d'ailleurs par l'assistance d'un ou d'une autre mangaka. L'[[Éditeur (métier)|éditeur]] est souvent très impliqué dans l'orientation des histoires, comme [[Takashi Nagasaki]], devenu le scénariste de [[Naoki Urasawa]]<ref name="poupee"/>.


== La profession en Europe ==
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[[Fichier:Machiko hasegawa.jpg|vignette|[[Machiko Hasegawa]] en 1950]]
[[Fichier:Machiko hasegawa.jpg|vignette|[[Machiko Hasegawa]] en 1950]]
Les autrices de manga ont été actives très tôt au Japon et contrairement à une idée reçue, elles ne sont pas, loin de là, actives uniquement dans le domaine du [[Shôjo]]<ref>{{Lien web |titre=Les Mangakas femmes - Mollat |url=https://www.mollat.com/dossiers/les-mangakas-femmes |site=Librairie Mollat Bordeaux |consulté le=2024-02-21}}</ref>. Parmi les précurseuses, on peut citer par exemple [[Toshiko Ueda]] (née en 1917), ou [[Machiko Hasegawa]] (née en 1920). La génération suivante d'autrices de manga commencera par [[Hideko Mizuno]] (née 1939) et [[Yoshiko Nishitani]] (née 1943), mais surtout les nombreuses membres du, dénommé a posteriori, [[Groupe de l'an 24]], à savoir les autrices nées aux environs de 1949 et actives dès le début des années 1970. Parmi ces dernières se détache par son œuvre si particulière, l'artiste [[Moto Hagio]] (Fauve d'honneur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulème en 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=FAUVES D’HONNEUR DE LA 51E ÉDITION |url=https://www.bdangouleme.com/fauves-dhonneur-de-la-51e-edition |site=www.bdangouleme.com |consulté le=2024-02-17}}</ref>). Née en 1957, [[Rumiko Takahashi]], sera prénommée la « papesse des mangaka »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rumiko Takahashi, la papesse des mangakas |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/blockbusters/blockbusters-du-mardi-25-juillet-2023-4188950 |site=France Inter |date=2023-07-25 |consulté le=2024-02-17}}</ref>. On lui doit les œuvres comme ''[[Maison Ikkoku]]'' (1980-87, adaptée en animation et diffusée en version française sous le nom de ''[[Juliette, je t'aime]]'' dans le cadre du [[Club Dorothée]]) et ''[[Ranma ½]]'' (1987-1996). Elle a été primée par le Grand Prix au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Pauline Croquet |titre=Festival d’Angoulême : le Grand Prix 2019 couronne la mangaka Rumiko Takahashi |url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/23/festival-d-angouleme-le-grand-prix-2019-couronne-la-mangaka-rumiko-takahashi_5413538_4408996.html |site=[[Le Monde]] |date=2019-01-23 |consulté le=2024-03-25}}</ref>. Il faut aussi mentionner le collectif [[CLAMP]] dont les membres sont nées à la fin des années 1960. Enfin parmi la troisième génération d'autrices de manga au Japon, on peut citer [[Akiko Higashimura]] (née en 1975) autrice de ''[[Trait pour trait]]'' (où elle raconte sa formation de mangaka) et de la série ''[[Le Tigre des neiges]]''<ref>[[Prix Jeunes Adultes du festival d'Angoulême]] en 2020.</ref> mais aussi [[Hiromi Arakawa]] (née en 1977) qui a créé la série ''[[Fullmetal Alchemist]]'' ou encore [[Koyoharu Gotōge]] (née en 1989) dont ''[[Demon Slayer]]'' avec 150 millions de tirages est entrée dans le top 10 des [[Liste des mangas les plus vendus|séries de mangas les plus vendus]].
Les autrices de manga ont été actives très tôt au Japon et contrairement à une idée reçue, elles ne sont pas, loin de là, actives uniquement dans le domaine du [[Shôjo]]<ref>{{Lien web |titre=Les Mangakas femmes - Mollat |url=https://www.mollat.com/dossiers/les-mangakas-femmes |site=Librairie Mollat Bordeaux |consulté le=2024-02-21}}</ref>. Parmi les précurseuses, on peut citer par exemple [[Toshiko Ueda]] (née en 1917), ou [[Machiko Hasegawa]] (née en 1920). La génération suivante d'autrices de manga commencera par [[Hideko Mizuno]] (née 1939) et [[Yoshiko Nishitani]] (née 1943), mais surtout les nombreuses membres du, dénommé a posteriori, [[Groupe de l'an 24]], à savoir les autrices nées aux environs de 1949 et actives dès le début des années 1970. Parmi ces dernières se détache par son œuvre si particulière, l'artiste [[Moto Hagio]] (Fauve d'honneur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulème en 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=FAUVES D’HONNEUR DE LA 51E ÉDITION |url=https://www.bdangouleme.com/fauves-dhonneur-de-la-51e-edition |site=www.bdangouleme.com |consulté le=2024-02-17}}</ref>). Née en 1957, [[Rumiko Takahashi]], sera prénommée la « papesse des mangakas »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rumiko Takahashi, la papesse des mangakas |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/blockbusters/blockbusters-du-mardi-25-juillet-2023-4188950 |site=France Inter |date=2023-07-25 |consulté le=2024-02-17}}</ref>. On lui doit les œuvres comme ''[[Maison Ikkoku]]'' (1980-87, adaptée en animation et diffusée en version française sous le nom de ''[[Juliette, je t'aime]]'' dans le cadre du [[Club Dorothée]]) et ''[[Ranma ½]]'' (1987-1996). Elle a été primée par le Grand Prix au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Pauline Croquet |titre=Festival d’Angoulême : le Grand Prix 2019 couronne la mangaka Rumiko Takahashi |url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/23/festival-d-angouleme-le-grand-prix-2019-couronne-la-mangaka-rumiko-takahashi_5413538_4408996.html |site=[[Le Monde]] |date=2019-01-23 |consulté le=2024-03-25}}</ref>. Il faut aussi mentionner le collectif [[CLAMP]] dont les membres sont nées à la fin des années 1960. Enfin parmi la troisième génération d'autrices de manga au Japon, on peut citer [[Akiko Higashimura]] (née en 1975) autrice de ''[[Trait pour trait]]'' (où elle raconte sa formation de mangaka) et de la série ''[[Le Tigre des neiges]]''<ref>[[Prix Jeunes Adultes du festival d'Angoulême]] en 2020.</ref> mais aussi [[Hiromi Arakawa]] (née en 1977) qui a créé la série ''[[Fullmetal Alchemist]]'' ou encore [[Koyoharu Gotōge]] (née en 1989) dont ''[[Demon Slayer]]'' avec 150 millions de tirages est entrée dans le top 10 des [[Liste des mangas les plus vendus|séries de mangas les plus vendus]].


En Europe, parmi les autrices francophones, on peut relever les œuvres d'[[Elsa Brants]] (née en 1975), [[Yami Shin]] (née en 1988), Anaïs Eustache, ou encore Camille Moulin-Dupré. Parmi les mangakas germanophones, ce sont les autrices qui dominent le marché<ref>{{Bibliographie|Q124351454|page=232}}</ref>. On trouve parmi elles, nées en 1983, {{Lien|langue=de|Inga Steinmetz}} et {{Lien|langue=de|Christina Plaka}}, puis {{Lien|langue=de|Anike Hage}} (née en 1985), {{Lien|langue=de|Marie Sann}} et {{Lien|langue=de|Natalie Wormsbecher}} nées en 1986. Parmi les mangakas italiennes, on peut relever Kira Yukishiro et [[Rossella Sergi]] (née en 1990<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rossella Sergi (auteur de Deep Scar, tome 1) |url=https://www.babelio.com/auteur/Rossella-Sergi/475083 |site=Babelio |consulté le=2024-02-17}}</ref>). En Amérique du Nord, on peut noter les travaux de {{Lien|M. Alice LeGrow}} (née en 1981) et de [[Nina Matsumoto]] (née en 1984).
En Europe, parmi les autrices francophones, on peut relever les œuvres d'[[Elsa Brants]] (née en 1975), [[Yami Shin]] (née en 1988), Anaïs Eustache, ou encore Camille Moulin-Dupré. Parmi les mangakas germanophones, ce sont les autrices qui dominent le marché<ref>{{Bibliographie|Q124351454|page=232}}</ref>. On trouve parmi elles, nées en 1983, {{Lien|langue=de|Inga Steinmetz}} et {{Lien|langue=de|Christina Plaka}}, puis {{Lien|langue=de|Anike Hage}} (née en 1985), {{Lien|langue=de|Marie Sann}} et {{Lien|langue=de|Natalie Wormsbecher}} nées en 1986. Parmi les mangakas italiennes, on peut relever Kira Yukishiro et [[Rossella Sergi]] (née en 1990<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rossella Sergi (auteur de Deep Scar, tome 1) |url=https://www.babelio.com/auteur/Rossella-Sergi/475083 |site=Babelio |consulté le=2024-02-17}}</ref>). En Amérique du Nord, on peut noter les travaux de {{Lien|M. Alice LeGrow}} (née en 1981) et de [[Nina Matsumoto]] (née en 1984).

Dernière version du 7 mai 2024 à 14:32

Mangaka
Osamu Tezuka en 1951.
Présentation
Secteur
Édition de manga
Métiers voisins
Codes
ROME (France)
E1205

Un mangaka (漫画家?) est un auteur ou une autrice de manga, type de bande dessinée codifié au Japon.

Les mangakas peuvent se partager le scénario et le dessin, comme Tsugumi Ōba et Takeshi Obata (Bakuman, Death Note et Platinum End) mais de nombreux mangakas, tels que Akira Toriyama (Dr Slump, Dragon Ball) ou Katsuhiro Ōtomo (Akira), ont les deux facettes.

La profession au Japon[modifier | modifier le code]

Au Japon, les œuvres des mangakas sont généralement publiées sous forme de feuilleton dans des magazines de prépublication de manga suivant différents rythmes de parution, en épisodes de dix à vingt pages, avant d'être finalement compilées en recueils nommés Tankōbon[1].

Les mangakas sont soumis à des rythmes de parution très rapides et ne bénéficient pas toujours d'une liberté totale sur son œuvre. Selon la réception et le succès auprès du public, leurs éditeurs ou éditrices, avec lesquels les mangakas travaillent en étroite collaboration, peuvent leur demander de poursuivre ou d'arrêter le récit.

En 2009, 5 300 mangakas ont eu les honneurs d'un titre édité en tome relié au Japon[2], à comparer avec la situation du territoire francophone européen en 2011 : « Sur le territoire francophone européen, 1 749 auteurs de la création de bande dessinée ont publié au moins un album en 2011 »[3], soit trois fois moins. La population japonaise (127 millions d'habitants), compte 5 300 mangakas, là où pour le territoire francophone européen existent 1 749 dessinateurs de bandes dessinées pour 70 millions d'habitants, soit une proportion 1,7 fois supérieure. Au Japon, le processus créatif des mangas a toujours été lié à une logique industrielle. On demande généralement aux mangakas une très grande productivité. Beaucoup d’entre eux doivent livrer en une semaine plus de vingt planches[4]. Mais si leur manga fonctionne bien, ils peuvent devenir très riches (le pourcentage versé en droits d'auteur étant généralement bien plus élevé qu'en Europe[réf. souhaitée], et proportionnel à la notoriété du produit) et connaître la gloire en voyant leur série portée à la télévision, au cinéma… Le salaire moyen annuel d’un mangaka est estimé à 24 000 euros, soit un peu moins que celui d’un employé de société estimé à 35 000 euros[2].

Les mangakas travaillent généralement en indépendance mais s'accompagnent d'assistants ou d'assistantes qui les déchargent des parties les plus fastidieuses de la création d'un manga (dessin des personnages de second plan, des décors, remplissage des noirs, tramage/gommage des planches…)[1]. Généralement, la carrière d'un ou d'une mangaka commence d'ailleurs par l'assistance d'un ou d'une autre mangaka. L'éditeur est souvent très impliqué dans l'orientation des histoires, comme Takashi Nagasaki, devenu le scénariste de Naoki Urasawa[1].

La profession en Europe[modifier | modifier le code]

En France, il existe très peu de formations pour devenir mangaka. Certaines associations proposent des formations mais, généralement, les personnes désireuses de se lancer dans ce métier se forment en autodidacte[5].

Les autrices[modifier | modifier le code]

Machiko Hasegawa en 1950

Les autrices de manga ont été actives très tôt au Japon et contrairement à une idée reçue, elles ne sont pas, loin de là, actives uniquement dans le domaine du Shôjo[6]. Parmi les précurseuses, on peut citer par exemple Toshiko Ueda (née en 1917), ou Machiko Hasegawa (née en 1920). La génération suivante d'autrices de manga commencera par Hideko Mizuno (née 1939) et Yoshiko Nishitani (née 1943), mais surtout les nombreuses membres du, dénommé a posteriori, Groupe de l'an 24, à savoir les autrices nées aux environs de 1949 et actives dès le début des années 1970. Parmi ces dernières se détache par son œuvre si particulière, l'artiste Moto Hagio (Fauve d'honneur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulème en 2024[7]). Née en 1957, Rumiko Takahashi, sera prénommée la « papesse des mangakas »[8]. On lui doit les œuvres comme Maison Ikkoku (1980-87, adaptée en animation et diffusée en version française sous le nom de Juliette, je t'aime dans le cadre du Club Dorothée) et Ranma ½ (1987-1996). Elle a été primée par le Grand Prix au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2019[9]. Il faut aussi mentionner le collectif CLAMP dont les membres sont nées à la fin des années 1960. Enfin parmi la troisième génération d'autrices de manga au Japon, on peut citer Akiko Higashimura (née en 1975) autrice de Trait pour trait (où elle raconte sa formation de mangaka) et de la série Le Tigre des neiges[10] mais aussi Hiromi Arakawa (née en 1977) qui a créé la série Fullmetal Alchemist ou encore Koyoharu Gotōge (née en 1989) dont Demon Slayer avec 150 millions de tirages est entrée dans le top 10 des séries de mangas les plus vendus.

En Europe, parmi les autrices francophones, on peut relever les œuvres d'Elsa Brants (née en 1975), Yami Shin (née en 1988), Anaïs Eustache, ou encore Camille Moulin-Dupré. Parmi les mangakas germanophones, ce sont les autrices qui dominent le marché[11]. On trouve parmi elles, nées en 1983, Inga Steinmetz (de) et Christina Plaka (de), puis Anike Hage (de) (née en 1985), Marie Sann (de) et Natalie Wormsbecher (de) nées en 1986. Parmi les mangakas italiennes, on peut relever Kira Yukishiro et Rossella Sergi (née en 1990[12]). En Amérique du Nord, on peut noter les travaux de M. Alice LeGrow (en) (née en 1981) et de Nina Matsumoto (née en 1984).


Mangas liés au métier[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b et c Karyn Poupée, « Mangaka et auteurs de BD ont beau dessiner, ils ne font pas le même métier », lepoint.fr, le 21 novembre 2012
  2. a et b « La plus grande partie des mangaka gagne en moyenne moins qu'un employé de société », sur manga-sanctuary.com, (consulté le )
  3. Gilles Ratier, « 2011 - Une année de bandes dessinées sur le territoire francophone européen », ACBD [PDF]
  4. « Les mangakas », sur Bibliothèque publique d'information (Centre Pompidou)
  5. « Témoignage : « Je souhaite vivre de ma passion en devenant Mangaka » », sur Metier.org, (consulté le )
  6. « Les Mangakas femmes - Mollat », sur Librairie Mollat Bordeaux (consulté le )
  7. « FAUVES D’HONNEUR DE LA 51E ÉDITION », sur www.bdangouleme.com (consulté le )
  8. « Rumiko Takahashi, la papesse des mangakas », sur France Inter, (consulté le )
  9. Pauline Croquet, « Festival d’Angoulême : le Grand Prix 2019 couronne la mangaka Rumiko Takahashi », sur Le Monde, (consulté le )
  10. Prix Jeunes Adultes du festival d'Angoulême en 2020.
  11. Matthieu Pinon, Manga, que d'histoires !, Éditions Larousse, , 240 p. (ISBN 978-2-03-602693-3), p. 232Voir et modifier les données sur Wikidata
  12. « Rossella Sergi (auteur de Deep Scar, tome 1) », sur Babelio (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Mangaka.

Liens externes[modifier | modifier le code]