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Dernière version du 14 mai 2024 à 22:50
Date | Mars 1576 |
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Lieu | Fès, Maroc |
Issue | Victoire du camp saadien dissident soutenu par la régence d'Alger et les Ottomans |
Saadiens | Dissidents saadiens Régence d'Alger (Eyalet de l'Empire ottoman) |
Muhammad al-Mutawakkil | Ramadan Pacha Abu Marwan Abd al-Malik |
25 000 à 30 000 soldats 36 canons |
6 000 janissaires et arquebusiers 1 000 zouaoua kabyles 800 spahis 12 canons 3 000 cavaliers Marocains |
Inconnues | Inconnues |
La prise de Fès par les troupes de la Régence d'Alger mandatées par le sultan ottoman Mourad III, en 1576, survient à la suite de la bataille d'al-Rukn, qui oppose le camp Saadien mené par le sultan Muhammad al-Mutawakkil, à celui mené par le prétendant Abu Marwan Abd al-Malik appuyé par l'Empire Ottoman[1],[2].
Contexte[modifier | modifier le code]
L'expédition des troupes de la régence d'Alger au Maroc intervient à la suite du décès du sultan Abdallah al-Ghalib, dans le cadre de l'appui turc au prétendant saadien Abu Marwan Abd al-Malik et à son frère –le futur sultan– Ahmad, tous deux réfugiés dans l'Empire ottoman depuis 1574, face au sultan en place Muhammad al-Mutawakkil.
Forces en présence[modifier | modifier le code]
Parti depuis la régence d'Alger[3], le contingent comptabilise environ 10 000 soldats[4] comprend un corps principal d'arquebusiers et de spahis turcs et des troupes auxiliaires (cavaliers, arquebusiers) zouaoua[5]. Il est constitué par le wali d'Alger, Hadj Ali, sur ordre du Sultan ottoman Mourad III[6] et était commandé par Ramadan Pacha[2].
Du côté opposé, le contingent d'Al-Mutawakkil comptabilise de 25 000 à 30 000 hommes, dont 1 800 arquebusiers, ainsi que 36 canons[5].
Bataille d'al-Rukn[modifier | modifier le code]
Les deux armées entrent en confrontation à un lieu-dit « al-Rokn » ou « er-Rokn », à l'est de Fès. Du peu d'informations qui ont été rapportées de la bataille par les historiens, le revirement du contingent andalou de l'armée d'al-Mutawakkil, qui constituait l'épine dorsale de son infanterie et qui, combiné à la puissance de feu des janissaires du camp qu'il rejoint, fait pencher l'équilibre des forces en sa faveur[5].
Fuyant le champ de bataille, Al-Mutawakkil s’arrête à Fès afin d'emporter argent et objets de valeur[5], avant de fuir vers les environs de Rabat puis vers le sud.
Prise de Fès[modifier | modifier le code]
À l'issue de la bataille, Abd al-Malik entre victorieux à Fès, sans rencontrer de résistance, puis reconnait le sultan Ottoman Mourad III en tant que Calife[3] et verse aux troupes d'Alger 500 000 pièces d'or[7], tandis que Muhammad al-Mutawakkil fuit vers l'Espagne puis le Portugal, où Sébastien Ier promet de l'aider à reprendre son trône. Cela conduit à la bataille des Trois Rois en 1578 qui se solde par la défaite des Portugais et d'Al-Mutawakkil et où Abd al-Malik mourra empoisonné, laissant le contrôle de l'État Saadien à son frère cadet, Ahmad Al-Mansour[8].
La politique et les interventions militaires turques au XVIe siècle ont laissé les Ottomans dans une position de force au Maghreb, représentant une grande menace pour l'Espagne[9].
Notes[modifier | modifier le code]
- C. R. Pennell, Morocco: From Empire to Independence, p. 58 [1]
- C. Funck-Brentano, « Al-Mansur », dans : E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Volume 5 p. 250-254 [2]
- The Cambridge History of Africa by J. D. Fage p. 408-
- The Mediterranean and the Mediterranean world in the age of Philip II Fernand Braudel p. 933 [3]
- Comer Plummer III, Roads to Ruin: The War for Morocco in the Sixteenth Century, p. 232-233 [4]
- B. A. Ogot et al., Africa from the Sixteenth to the Eighteenth Century, p. 204 [5]
- Lemnouar Merouche, Recherches sur l'Algérie à l'époque ottomane, Saint-Denis, Bouchene, , 353 p. (ISBN 978-2-912946-95-9, lire en ligne), p. 115
- (en) J. D. Fage, Roland Oliver et Roland Anthony Oliver, The Cambridge History of Africa, Cambridge University Press, , 818 p. (ISBN 978-0-521-20981-6, lire en ligne)
- History of the Ottoman Empire and modern Turkey by Ezel Kural Shaw p. 180 [6]