Voir la source de Rifains

== Histoire ==
=== Ère pré-islamique ===
Le Rif est la région nord montagneuse du Maroc, qui s'étend de la péninsule tingitane à la frontière algérienne. La région subit l'influence [[carthage|carthaginoise]] dès le {{-s|III}}, où on voit les Puniques établir des comptoirs sur la côte, aux environs de [[Melilla|Rusaddir]] et sur la partie orientale de la péninsule tingitane.

Les Carthaginois ayant perdu une grande partie de leurs territoires à la suite des [[guerres puniques]], la région fait entièrement partie au {{-s|I|er}}, sous [[Bocchus]] et [[Juba II]], du royaume de [[Maurétanie]], un état client de [[Empire romain|Rome]].

Au {{s|I}}, la région passe sous administration romaine directe et est rattachée à la [[Maurétanie-Tingitane]]. Elle voit l'établissement de plusieurs cités romaines tel Rusaddir ([[Melilla]]), Aquila ([[Tétouan]]) et Aerath (vers [[Al Hoceima]]).

Le pouvoir romain affaibli au {{s|V}}, la région voit en [[429]] le débarquement de {{formatnum:80000}} [[Vandales]] venus de [[Bétique]]. L'[[Empire romain]] disparaîtra le siècle suivant et les tentatives des [[Empire byzantin|Byzantins]] de le reconstituer n'auront que peu d'effets sur la Maurétanie-Tingitane, n'arrivant à avoir le contrôle que de la région côtière de la péninsule tingitane.

=== Ère islamique médiévale ===
Islamisée au {{s|VII}}, la région subit, comme le reste du [[Maghreb al-Aqsa]], la [[grande révolte berbère]] en [[739]]/[[740]], à l'issue de laquelle elle devient indépendante du [[Califat omeyyade de Damas|Califat Omeyyade]].

La partie septentrionale du [[Rif]], autour de la baie d'[[Al Hoceima]], faisant partie depuis [[710]] de l'[[Émirat de Nekor]], la partie méridionale devient une zone tribale indépendante, réunifiée au reste du [[Maghreb al-Aqsa]] seulement à la fin du {{s|VIII}}, lors de l’avènement de la [[dynastie idrisside]].

Au Moyen Âge, les habitants du Rif sont divisés selon trois principales confédérations berbères, celles des [[Ghomara]], des Bakkouia et celle des Bettioua, cette dernière représentant la confédération la plus large, dont le territoire s'étend de [[Nekkor]] à la [[Moulouya]]<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106590g|titre=El Maqsad, livre des Saints du Rif |auteur=Abd El-Haq El Badisi}}</ref>.

<!-- Selon [[Ibn Khaldoun]], la confédération des Bettioua était formée des tribus d' Ouriaghel d'El Mezema aux [[Temsamane]], et des Ouled Malhi de [[Tafersit]] aux Beni Wartada de [[Nador]]. La confédération en elle-même aurait perdu de sa notoriété sous les [[Almohades]], son nom tombé en dérision et fini par se morceler en tribu indépendantes (Tafersit, Temsamane, Aït Said etc). --> <!-- paragraphe incompréhensible -->
Entre le {{s|VIII}} et le {{s|XII}}, la partie occidentale du Rif ([[Jbala]] et [[Ghomara]]) devient majoritairement arabophone sous l'influence des voies de communication reliant [[Fès]] aux ports méditerranéens et, au-delà, à l'[[Al-Andalus|Andalousie]]<ref>J. Aguadé et al., ''[https://books.google.fr/books?id=3PXADGB1FOsC&printsec=frontcover Peuplement et arabisation au Maghreb occidental: dialectologie et histoire]'', Casa de Velázquez, 1998 {{ISBN|9788486839857}}</ref>. Les parties centrale et orientale, éloignées des voies de communication, demeurent berbérophones. Les Rifains, proprement dits, sont ces dernières peuplades, issues de l'éclatement des confédérations des Bettioua et des Bakkouia.

Au {{s|XI}}, [[Al-Bakri|Abdallah al-Bakri]] cite nommément les tribus rifaines que sont les Temsamane, les Ibaqouyen, les Gueznaya, les [[Beni Ouriaghel]], les Kebdana, les Marnissa (aujourd'hui faisant partie des [[Jbalas]]), les Mestasa et les Aït Itteft.

Au cours de l'histoire, les Rifains sont successivement incorporés aux empires des [[Almoravides]], des [[Almohades]], des [[Mérinides]], des [[Wattassides]], et des [[Saadiens]] bien que gardant une large autonomie par rapport aux pouvoirs centraux successifs.

==== Période Alaouite ====
L'avènement de la dynastie Alaouite allait donner une nouvelle impulsion aux efforts de lutte contre la présence européenne. C'est ainsi que le second sultan alaouite, Moulay Ismaïl décida d'organiser l'armée marocaine afin de faire face aux puissances européennes. Pour cela il créa plusieurs corps d'armée. Parmi ceux-ci, les plus connus étaient<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=ar|prénom1=Aḥmad ibn Khālid|nom1=Salāwī|titre=Kitab al-istiqsa|éditeur=Dār al-Kitāb|date=1954|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Kitab_al_istiqsa.html?id=eE8xNAAACAAJ&redir_esc=y|consulté le=2022-09-14}}</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Article|titre=Germain Ayache. &lt;italic&gt;Les origines de la guerre du Rif&lt;/italic&gt;. (Publications de la Sorbonne, série internationale, {{numéro|19}}) Paris: Publications de la Sorbonne et Société Morocaine de Éditeurs Réunis, Rabat, Morocco. 1981. Pp. 374. 90 fr|périodique=The American Historical Review|date=1985-04|issn=1937-5239|doi=10.1086/ahr/90.2.470|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1086/ahr/90.2.470|consulté le=2022-09-14}}</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David M.|nom1=Hart|titre=Tribe and Society in Rural Morocco|éditeur=Routledge|date=2014-05-12|isbn=978-1-135-30261-0|lire en ligne=https://play.google.com/books/reader?id=IpeOAwAAQBAJ&pg=GBS.PT5.w.6.4.0.1|consulté le=2022-09-14}}</ref> :

* L'[[Armée rifaine]] ou encore ''Jaych Ar-Rifi'' en arabe, était un corps de l'armée marocaine composé des [[#:~:text%3DLes Rifains (berb%C3%A8re : %E2%B5%89%E2%B5%94%E2%B5%89%E2%B4%BC%E2%B5%89%E2%B5%A2%E2%B5%8F%2C%2Clong de la c%C3%B4te m%C3%A9diterran%C3%A9enne.|tribus Rifaines]].
* Le Guich des Oudaias.
* Les [[Abid al-Bukhari]], une armée composée de soldats-esclaves subsahariens au service du Sultan.
* Les Guich, des tribus exempté d'impôts en échange de leurs service militaire<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />.

Seuls ces corps armées avaient le droit d'utiliser des chevaux sous le règne des Alaouites.

L'Armée rifaine vit le jour en 1678. Le Sultan [[Ismaïl ben Chérif|Moulay Ismaïl]] avait eu l'idée de créer une armée composée de combattants issus des tribus berbères rifaines, réputées guerrières, pour reconquérir les villes occupées du Nord-Ouest du Maroc. Pour cela il chargea son ami, le caïd rifain Amar n-Haddou Abittouy (''Amar fils de Haddou Abittouy'' en [[Rifain|tamazight]]), de la tribu des [[Temsamane (tribu)|Temsamane]], de recruter des combattants. Les soldats de l'Armée Rifaine étaient recrutés parmi les tribus rifaines suivantes<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" /> :

* [[Temsamane (tribu)|Temsamane]].
* [[Aït Saïd]].
* [[Aït Touzine]].
* [[Aït Ouriaghel]].
* [[Iboqoyyen]].
* [[Igzennayen|Igzenayen]].
* [[Ait Ammart]].
* [[Qelaya|Iqer'ayen]].

L'armée était dirigée par le caïd Amar n-Haddou et les membres de sa famille. Après avoir été équipée et entrainée, l'Armée Rifaine quitta le Rif et se dirigea vers le Nord-Ouest du Maroc afin de reprendre les villes occupées<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />.

La première place libérée par l'[[Armée rifaine]] fut la ville de [[Mehdia]], le {{date-|30 avril 1681}}. Après un dur combat, la garnison espagnole de Mehdia fut anéantie et un énorme butin constitué de prisonniers et de matériel de guerre fut capturé. Selon l'historien marocain [[Ahmad ibn Khalid al-Nasiri|An-Naciri]], dans son ''[[Al-Istiqsa|Kitâb al-Istiqsa li-Akhbar Al-Maghrib duwal al-Aqsa]],'' {{nobr|309 soldats}} espagnols furent capturés à la suite de la prise de Mehdia par l'[[Armée rifaine]].

En [[Février]] [[1684]], la ville de [[Tanger]] occupée par les forces anglaises depuis 1662, fut prise par l'Armée Rifaine après un blocus de {{nobr|6 ans}} et de nombreux combats. Le Sultan fit repeupler la ville, ainsi que la région environnante du [[Fahs]], par les guerriers rifains et [[Ali n-Abdallah]] devint le premier Pacha rifain de Tanger. Les terres fertiles du [[Fahs]], qui entourent la ville de Tanger, furent données aux guerriers rifains en récompense de leur bravoure, par le Sultan.

En [[1690]], l'[[Armée rifaine]], sous la conduite d'[[Ali n-Abdallah]] et de son cousin [[Ali n-Haddou]], reprit la ville de [[Larache]] aux [[Espagne|Espagnols]] après un [[Siège de Larache|siège]] d'environ cinq mois. Après de sanglants combats, les soldats espagnols demandèrent l'[[Aman (arabe)|aman]], la vie sauve, au Pacha rifain, qui accepta sur ordre de [[Ismaïl ben Chérif|Moulay Ismail]]. Sur les {{nombre|3200|soldats}} espagnols qui défendaient la ville, environ 2000 furent faits prisonniers et le reste perdit la vie au cours du siège. Larache fut repeuplée par les soldats rifains<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />.

En [[1691]], ce fut au tour d'[[Assilah]] d'être prise par l'[[Armée rifaine]] après un siège d'un an. La garnison espagnole évacua la ville par mer lorsque ses provision furent épuisées. Les Rifains investirent la ville qu'ils repeuplèrent<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2" />.

La ville de [[Ceuta]] fut assiégée par l'[[Armée rifaine]] à partir de [[1694]], sous ordre de [[Ismaïl ben Chérif|Moulay Ismail]]. Pour soutenir l'Armée Rifaine, Moulay Ismaïl envoya de nombreux contingents issus des tribus [[Jbala|Jbalas]], ainsi que des troupes [[Abid al-Bukhari]]. Environ 25 000 troupes marocaines assiégeaient la ville. Le siège dura jusqu'en 1727, année de la mort du Sultan, puis fut levé devant l'incapacité des troupes marocaines à prendre la ville, la laissant aux mains des Espagnols<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2" />.

Après la libération des villes marocaines occupées par les Européens, les Pachas Rifains avaient autorité successivement sur tout le Nord-Ouest du Maroc, cela dura jusqu'en 1902, c'est à ce moment que le [[Pays Jbala]] échappa au contrôle des Pachas rifains de Tanger<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />.

===== Siba et affrontements avec l'Espagne. =====
À partir de la fin du {{s-|XIX}}, tout le Rif est dans un état de guerre permanent avec l'[[Espagne]]. Alternant des épisodes particulièrement intenses ([[Mohamed Améziane (1859-1912)|Mohamed Améziane]], {{Lien|trad=Guerra_de_Margallo|lang=es|fr=Guerre de Margallo|texte=Guerre de Margallo}}, [[Bataille de Melilla (1860)]], etc ), avec des périodes de relative stabilité externe. À cela il faut ajouter que depuis quelques dizaines d’années le Rif vit alors dans un relatif état d’anarchie appelé [[Siba (Maroc)]]. Si par moments des [[Caïd]]s et des [[Cadi]]s sont nommés comme lors de l’expédition punitive du Vizir Baghdadi contre [[Ibbouqouye|ibbouqouyen]], la majorité du temps les tribus vivent en totale autonomie vis-à-vis du pouvoir central, dans le [[Rif central|Rif Central]] profond autrefois bastion des [[Wattassides#:~:text%3DLes Wattassides (en berb%C3%A8re : %E2%B5%89%E2%B5%A1%E2%B5%9F%E2%B5%9F%E2%B4%B0%E2%B5%99%E2%B5%8F%2Cpar les Saadiens en 1554.|Wattassides]] ([[Ait Ammart]], nord de [[Igzennayen]], sud de [[Beni Ouriaghel|Ait Ouriaghel]]) des quasi principautés tribales voient le jour, et de puissantes familles d’[[Amghar (titre)|Imagharen]] (seigneurs tribaux) émergent ([[Mohand ben Messaoud Ababou]], [[Bekkich]], [[aberchan]] , [[Ahmidou]]…) qui vont jouer un rôle très important dans les événements de la [[Guerre du Rif]] à venir, certains du côté colons (aberchan, bekkcih, medbouh, ahmidou…) d’autres du côté rifain (ababou …à compléter)<ref>{{Ouvrage|langue=es|prénom1=Emilio Blanco|nom1=Izaga|titre=Emilio Blanco Izaga, coronel en el Rif: una selección de su obra, publicada e inédita, sobre la estructura sociopolítica de los rifeños del Norte de Marruecos|éditeur=Ayuntamiento de Melilla, Fundación Municipal Sociocultural, Archivo Municipal|date=1995|isbn=978-84-87291-45-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=RdWuPQAACAAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2022-09-14}}</ref>{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":1" />.

===== Le Rogui. =====
Le [[Rogui Bou Hmara]], soutenu en sous main par la [[France]], se fit proclamer [[Sultan]] à [[Taza]] en 1902. S’il put bénéficier au départ d’une certaine passivité des tribus du [[Rif central]], voire du soutien de certaines familles en les nommant [[Caïd]] comme [[Medbouh]] à [[Jbarna]] (sud de [[Igzennayen]]), très vite son alliance avec l'[[Espagne]] posa problème. Les guerriers du Cherif [[Mohamed Améziane (1859-1912)|Mohamed Améziane]] alors en guerre ouverte avec le colon [[Espagne|espagnol]] dans la région de [[Melilla]] ainsi qu'une alliance entre les tribus [[Ait Ammart]] et [[Beni Ouriaghel|Ait Ouriaghel]] se mirent à le combattre. Ces troupes lui infligèrent de sérieuses défaites au nom du [[Abdelaziz ben Hassan|Sultan]], ce qui sauva le trône, alors même que ses armées officielles conduites par [[Thami El Glaoui|le Glaoui]] en personne avaient été largement défaites à [[Taza]] en 1907<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />.

Si les tribus du [[Rif central]] permirent d’écarter du trône cet imposteur, paradoxalement cela conduisit aussi la France à accélérer son entreprise de colonisation notamment en faisant pression pour dissoudre les armées du Sultan (en dehors des harkas du sud déjà sous contrôle français). [[Thami El Glaoui|Le Glaoui]] commença alors, à la suite de sa disgrâce conséquence de sa défaite à [[Taza]], à soutenir [[Abdelhafid ben Hassan|Moulay Hafid]] contre son frère Sultan. Ceci précipita l'avènement du [[Protectorat français au Maroc]] {{nobr|5 ans}} plus tard<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carleton Stevens|nom1=Coon|titre=Tribes of the Rif|éditeur=Kraus Reprint Company|date=1970|lire en ligne=https://books.google.be/books/about/Tribes_of_the_Rif.html?id=agUOAQAAMAAJ&redir_esc=y|consulté le=2022-09-14}}.</ref>.

====== Affrontements avec la France. ======
En 1915, plusieurs factions du [[Rif central]] ([[Igzennayen]],[[Ait Ammart]],[[Beni Ouriaghel|Ait Ouriaghel]],[[Aït Touzine]], Metalsa, [[Sanhadja de Srayr]]), (il séjourna plusieurs années à Boured) rejoignirent Abdelmalek , le petit fils d'[[Abdelkader ibn Muhieddine]] d'ascendance rifaine de la tribu des [[Aït Touzine]]. Ces factions combattirent la France sous sa bannière exclusive jusqu'en 1919. Il{{qui}} menaça [[Fès]] à plusieurs reprises et faillit embraser tout le [[Maroc]], notamment les [[Zayanes]] et les [[Bni Ourain|Ait Warayn]], mais il fut hésitant au moment d'appeler au [[Djihad]] car il jouait sur plusieurs tableaux, avec la [[France]], l'[[Espagne]] et l'[[Allemagne]], ce qui lui fit perdre de son prestige. Il fut alors mis de côté. Il vint cependant en aide à [[Abdelkrim el-Khattabi]], mais des dissensions entre eux apparurent rapidement. Il fut tué à [[Midar]] en 1924 par ses propres hommes qui espéraient ainsi pouvoir rejoindre [[Abdelkrim el-Khattabi]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />.

=== Ère moderne et l'indépendance du Rif ===
{{article connexe|Guerre du Rif}}
Depuis le [[Traité de Fès]] et l'établissement des protectorats français et espagnol sur le Maroc, le Rif fait principalement partie de la [[protectorat espagnol au Maroc|zone espagnole]] tandis que trois tribus rifaines voient leur territoire partagé entre les zones française et espagnole: la majorité du territoire des [[Igzenayen]] et la partie sud de celui des Ibdalsen et Ait Bouyahyi se retrouvent sous administration française. Les [[Béni-Snassen (ethnie)|Béni-Snassen]], établis à l'est de la [[Moulouya]], sont intégralement inclus dans la zone française.

Entre [[1921]] et [[1928]] se déroule la [[guerre du Rif]], qui voit l'établissement d'un État indépendant, la [[République du Rif]], sous l'impulsion d'[[Abdelkrim El Khattabi]], avant que ce dernier ne soit défait et que la région retombe de nouveau, entièrement, sous le contrôle des autorités du Protectorat.

=== L'indépendance du Maroc et l'ALN ===
En 1954 l'[[Armée de libération nationale (Maroc)]] pu se greffer à un début de révolte des [[Igzennayen|Igzenayen]] et fut sous la protection [[Mohand ben Messaoud Ababou|Cheikh Messaoud]] en pleins territoire des [[Igzennayen|Asht Assem]].

Le 2 Octobre 1955, les rifains de [[Igzennayen|Igzenayen]], [[Ait Ammart]] et dans une moindre mesure [[Beni Ouriaghel|Ait Ouriaghel]], déclenchèrent la lutte armée pour l'indépendance du [[Maroc]] le 2 octobre 1955 à [[Boured]]. Ce fut le commencement de la guerre d'indépendance aussi appelé "La deuxième guerre du Rif"<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=par Abderrahim |nom=Bouabid |titre=Vers l’Indépendance du Maroc : LES PRÉMISSES D’UN DIALOGUE DANS UN CONTEXTE TROUBLÉ (Juin – Août 1955) : Le commencement de la deuxième guerre du Rif |url=https://www.libe.ma/Vers-l-Independance-du-Maroc-LES-PREMISSES-D-UN-DIALOGUE-DANS-UN-CONTEXTE-TROUBLE-Juin-Aout-1955-Le-commencement-de-la_a5504.html |site=Libération |consulté le=2022-10-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La nuit du 1er au 2 octobre 1955 dans le Rif, au «Triangle de la mort» |url=https://fr.le360.ma/blog/la-chronique-de-mouna-hachim/la-nuit-du-1er-au-2-octobre-1955-dans-le-rif-au-triangle-de-la-mort-267853 |site=Le360.ma |consulté le=2022-10-07}}</ref>. Les combats, d’une rare intensité et mobilisant 15 000 [[Forces armées françaises|soldats français]] dureront jusqu’au mois de [[Mars (mois)|Mars]] [[1956]], principalement sur le territoire des [[Igzennayen|Igzenayen]] (le front rifain étant le seul à se développer), et au retour du [[Mohammed V (roi du Maroc)|Roi]] puis à la proclamation de l’indépendance<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Nabil |nom=Mouline |titre=Qui sera l’État ? Le soulèvement du Rif reconsidéré (1958-1959) |url=https://cjb.hypotheses.org/186 |site=Le carnet du Centre Jacques Berque |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Relecture de l''histoire héroïque et dramatique du Rif amazigh |url=http://quicontole.blogspot.com/2019/03/relecture-de-lhistoire-heroique-et.html |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Yabiladi.com |titre=Armée de libération marocaine #6 : La situation avant le 2 octobre 1955 |url=https://www.yabiladi.com/articles/details/72382/armee-liberation-marocaine-situation-avant.html |site=www.yabiladi.com |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Epaulette 174 par L'ÉPAULETTE - Issuu |url=https://issuu.com/alpha75/docs/174_bat29jbdef |site=issuu.com |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Reportage à Boured sur la résistance Marocaine -ريبورتاج حول المقاومة ضد الاستعمار ببورد / تازة |url=https://www.youtube.com/watch?v=jOcRNFhKvYw |consulté le=2022-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=" L'ARMÉE DE LIBÉRATION " DU MAROC annonce la " cessation provisoire des opérations militaires"|périodique=Le Monde.fr|date=1956-03-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1956/03/30/l-armee-de-liberation-du-maroc-annonce-la-cessation-provisoire-des-operations-militaires_2238334_1819218.html|consulté le=2022-09-27}}</ref>.

À l'indépendance du Maroc en 1956, le Rif est réunifié au Maroc. Les conditions économiques défavorables poussent plusieurs centaines de milliers de Rifains à l'exode vers les grandes villes du Maroc et vers l'[[Europe]], notamment la [[Belgique]] et les [[Pays-Bas]].

Longtemps délaissée par le pouvoir central marocain, la région tend à se développer depuis l'accession au trône du monarque [[Mohammed VI]].

=== Les Rifains et l'Algérie ===
Le Rif a été et demeure une région ouverte sur l’Ouest algérien ([[Oranie]])<ref>{{lien web|url=http://www.arrif.com/News-sid-Le-Rif-terre-de-l-emigration-aux-origines-du-mouvement-migratoire-dans-le-Rif-57.html|titre=Le Rif terre de l’émigration : aux origines du mouvement migratoire dans le Rif|site=www.arrif.com}}</ref> de par la proximité géographique. Ainsi, la population de [[Beni Snous]], et à plus large échelle les descendants des [[Béni-Snassen (ethnie)|Béni-Snassen]] de la [[wilaya de Tlemcen]] a de grandes affinités, d'un point de vue historique, linguistique et culturel, avec le groupe rifain auquel ils peuvent être rattachés<ref name="crb">S. Chaker, [http://www.centrederechercheberbere.fr/snous.html Le dialecte berbère des Beni Snous (Algérie)], INALCO</ref>, tandis que les Berbères de [[Bethioua]] descendent de Rifains ayant migré vers l'Algérie<ref>Emile Janier ''Les Bettiwa de Saint Leu'' - Revue Africaine 1945, pp. 238-241, [http://www.algerie-ancienne.com/livres/Revue/revue.htm Lire en ligne]</ref>. Exemple le plus célèbre de ce phénomène migratoire : la famille de l'[[Abdelkader ibn Muhieddine|Emir Abdelakder]] est originaire de [[Tafersit]] (Rif)<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=Abd el-Kader en arabe ‘Abd al-Qādir ibn Muḥyī al-Dīn - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Abd_el-Kader/103760 |site=www.larousse.fr |consulté le=2022-03-11}}</ref>, l'ancêtre de la lignée, Mohamed ben Abd-el-Qaoui ayant été un ancien chef des [[Aït Touzine|Beni Touzine]]<ref>{{Lien web |titre=Maroc-Algérie: petits rappels à l’usage des oublieux |url=https://fr.le360.ma/blog/la-chronique-de-mouna-hachim/maroc-algerie-petits-rappels-a-lusage-des-oublieux-244628 |site=Le360.ma |consulté le=2022-03-12}}</ref>.

À partir du début de la période française, de plus en plus de main-d’œuvre berbère venue du Rif s'installe en Algérie, en quête d'opportunités afin d'améliorer leurs conditions de vie, le Rif étant de moins en moins autosuffisant à cause de la surpopulation et des mauvaises récoltes. La conquête française a élargi ces relations en facilitant les moyens de transport<ref name="tam" />. Les Rifains sont réputés en [[Algérie française]] pour leurs qualités de cultivateurs à l'époque des moissons et vendanges<ref name="tam">{{lien web |titre=Immegration rifaine |url=http://tamsamane.free.fr/emigration.htm |site=tamsamane.free.fr |consulté le=28-05-2023}}.</ref>. Ils formaient ainsi un nombre très important des travailleurs marocains présents sur le sol algérien au lendemain de l'indépendance. Le caractère saisonnier au départ de ce type de migration va évoluer vers une installation plus permanente. Une génération de Rifains naîtra et grandira sur le sol algérien et les mariages marocco-algériens n'étaient pas rares.

En 1975, l'Algérie a décidé d'expulser d'Algérie des membres de la communauté marocaine, dont une grande partie de Rifains, à la suite de la Marche Verte décidée par Hassan II. Ces expulsions seront vécues comme une tragédie pour les populations concernées, des familles furent séparées. Il existe encore aujourd'hui des Rifains en Algérie.

=== Immigration en Europe ===
{{À prouver|date=septembre 2021}}
Les Rifains ont émigré dans le [[Benelux]] et en [[Andalousie]]. Un autre groupe a également immigré dans le nord de la [[France]] et dans certaines villes françaises du Sud-Ouest, Cette émigration compacte et assez tardive des années 1960 et 1970 ne s'est jamais arrêtée. Elle provient essentiellement des montagnes du [[Rif]] et notamment les villes d'[[Al Hoceïma]], [[Nador (Maroc)|Nador]], [[Imzouren]], [[Chefchaouen]], [[Tétouan]] et [[Tanger]]. Après la décolonisation, des dizaines de milliers de Rifains ont perdu leur emploi dans les vignes et les fermes d'[[Algérie]], puis, à partir des années 1970, dans les mines et la sidérurgie européennes. {{référence nécessaire |Cette main-d'œuvre s'est reconvertie massivement dans le commerce, formel ou informel, et notamment dans la contrebande de cannabis,}} Lors des années 1960, la [[Belgique]] et les [[Pays-Bas]], qui n’ont aucun passé colonial arabo-berbère, accueillent une immigration rifaine importante pour travailler dans les mines et la sidérurgie de Wallonie, puis dans les Flandres et aux Pays-Bas en plein boom économique<ref>https://www.carhop.be/images/Immigration_marocaine_F.LORIAUX-2005.pdf</ref>.